17 SEPTEMBRE 1914
I)
La
résistance de l'ennemi continue sur les hauteurs qui dominent la
rive droite de l'Aisne, de Noyon à Craonne. Il semble pourtant
qu'ils ont fléchi en quelques endroits. Cette indication se trouve
dans les communiqués officiels Français et dans les communiqués
officiels Anglais. Ce qui est sûr c'est que les Allemands, de ce
côté, ont subi des pertes élevées.
Ils se fortifient sur le piton de Montfaucon dans l'Argonne. Plus à l'est, des combats se sont engagés dans la Woêvre, entre Verdun et la frontière. Une note officielle confirme la déroute empreinte de panique, que les Autrichiens ont subi en Galicie. Devant la situation très grave qui est faite à l'Autriche, François-Joseph a décidé de provoquer la levée en masse, et tous les propos qu'il tient attestent qu'il juge la condition de son empire telle qu'elle est dans la réalité, désespérée.
Les Serbes ont remporté, de leur côté, de nouveaux avantages sur les forces Austro-Hongroises qui opèrent sur la Save et sur la Drina. Ils veulent maintenant marcher sur Budapest. Cette opération, bien que compliquée, offre pourtant d'autant plus de possibilités que les Monténégrins sont arrivés à 50 kilomètres de Sarajevo, la capitale de la Bosnie, où a été assassiné, au mois de juin, l'archiduc héritier François-Ferdinand.
La presse Italienne polémique toujours au sujet de la neutralité. Le journal populaire le Messaggero est au premier rang parmi ceux qui revendiquent la coopération armée du gouvernement de Rome avec les Alliés.
Les Japonais progressent rapidement dans la colonie Allemande de Kiao-Tcheou. Leur action justifie ce que dit Guillaume II dans un manifeste aux contribuables Allemands qu'il invite à souscrire à l'emprunt de 1 250 millions : « Nous sommes en lutte contre le monde en armes ».
Si le cabinet de Berlin, qui n'inspire que méfiance, ne trouve pas d'argent, l'emprunt Anglais de 375 millions de francs a été couvert 3 fois.
La délégation Roumaine qui est arrivée à Rome insiste vivement pour qu'une collaboration s'instaure entre son pays et l'Italie, et pour que l'Italie exerce son action dans les affaires Balkaniques.
Les Prussiens ont fusillés à Anvers 75 Bavarois qui protestaient contre les souillures infligées au buste de la reine des Belges, née Bavaroise. D'autres incidents de même ordre ont éclaté à Liège.
II)
Le
17 septembre sont nommés sous-lieutenant à titre provisoire et pour
la durée de la guerre Borelli et Virolleaud. Vivres jour sac au
complet.
Munitions au complet : 96 cartouches par homme.
4h00
Le Colonel se rend personnellement sur la crête du moulin pour se rendre compte de l'occupation des tranchées qu'a du faire le 24e. Mais celui-ci, en retard dans l'exécution du mouvement se porte seulement à son emplacement.
Ce mouvement de troupe, quoique léger, a pour effet de déchaîner de Brimont une rafale d'obus. La plaine est littéralement battue. Le PC de Commandement du Colonel repéré avec soin par une batterie Allemande est écrasé sous un obus (un agent de liaison tué, 3 grièvement blessés).
La position est intenable et le Colonel doit reporter son poste de commandement à la première maison du village.
Munitions au complet : 96 cartouches par homme.
4h00
Le Colonel se rend personnellement sur la crête du moulin pour se rendre compte de l'occupation des tranchées qu'a du faire le 24e. Mais celui-ci, en retard dans l'exécution du mouvement se porte seulement à son emplacement.
Ce mouvement de troupe, quoique léger, a pour effet de déchaîner de Brimont une rafale d'obus. La plaine est littéralement battue. Le PC de Commandement du Colonel repéré avec soin par une batterie Allemande est écrasé sous un obus (un agent de liaison tué, 3 grièvement blessés).
La position est intenable et le Colonel doit reporter son poste de commandement à la première maison du village.
Le régiment cependant tient toujours : l'ordre est de tenir coûte que coûte.
Durant toute la journée des offensives partielles Allemandes sont tentées, immédiatement repoussées par nos retours offensifs appuyés d'ailleurs par une action énergique de l'artillerie en liaison parfaite avec l'infanterie. L'action est particulièrement vive sur les écluses et du côté du cimetière et des boqueteaux qui l'environnent.
Non
seulement le détachement ne peut plus songer à prendre l'offensive,
mais il faut encore toute l'énergie et tout le dévouement déployés
par les Capitaines Hislaire (28e) Simon et Plessis (74e) pour obtenir
des hommes que la volonté du Colonel « tenir quand même !
» soit respectée
Le
bombardement systématique du village continue en effet. La moitié
des maisons est en flammes. Les éboulements font craindre pour la
sécurité des défenseurs des barricades dans les rues. Une attitude
nettement défensive est adoptée. Le Régiment se borne à empêcher
tout franchissement du canal. Les hommes sont exposés aussi peu que
possible.
17h40
Quelques factions Allemandes ayant réussi à passer sur la rive S. du canal sont attaquées et repassent vivement sur la rive N... A la nuit le bombardement cesse et le détachement couche sur ses positions. Pertes éprouvées :
environ 2 tués 62 blessés pour le 28e et environ 100 blessés et 10 tués pour l'ensemble du détachement.
17h40
Quelques factions Allemandes ayant réussi à passer sur la rive S. du canal sont attaquées et repassent vivement sur la rive N... A la nuit le bombardement cesse et le détachement couche sur ses positions. Pertes éprouvées :
environ 2 tués 62 blessés pour le 28e et environ 100 blessés et 10 tués pour l'ensemble du détachement.
III)
Paul
arrive dans la matinée après 15 jours passés à Paris chez Henri
Bourbier, au recrutement on lui a dit de ne pas s'en aller parce que
si Paris est investi il ne pourra plus y rentrer et serait considéré
comme déserteur, cette perspective ne lui souriant pas il attend,
enfin mardi on lui a dit que sa classe n'est pas convoquée et qu'il
peut partir, il revient par Serqueux, Calais, où il voit Pierre,
(Pierre Pelcot 17 ans 25 jours s'est engagé au 31ème d'infanterie).
L'après-midi
nous allons chez Mme Paul. Marthe Meillassoux y vient en visite,
pendant que les Allemands Bombardent Huy Jeanne Moulliez a eu un bébé
dans sa cave, les fenêtres garnies de matelas, on se demande comment
les gens peuvent résister à toutes ces émotions, dans un journal
Belge je découpe l'article suivant montrant que Guillaume II est
complètement fou, malheureusement c'est une folie dangereuse...
-
Guillaume II était-il fou ? Le témoignage de la comtesse von
Eppinghoven, ancienne dame d'honneur de l'impératrice d'Allemagne,
parait en France en 1905. La presse de l'époque le présente comme
un brûlot révélant « les vrais dessous et détails ignorés
de la vie impériale et royale » et assure qu'elle rend
Guillaume II « malade » (ça vous rappelle quelque
chose?).
Mais
la rumeur date d'avant la comtesse. D'après « Guillaume II
d'Allemagne », de Christian Baechler, Bismarck forcé à la
démission par l'empereur- est « très largement responsable de
la rumeur selon laquelle Guillaume II est mentalement instable ».
Elle s'appuie sur un fond de vérité, puisque, toujours selon
l'ouvrage de Christian Baechler, Guillaume II est très fragile et
« connaît de graves effondrements »...
IV)
Décidément,
ce n’est pas encore à Lenoncourt que nous nous reposerons. De
grand matin, mon ordonnance (depuis que je suis pourvu d’une
monture, j’ai, comme ordonnance, Oblinger, l’ancien ordonnance du
Capitaine Dard) vient me réveiller et m’annonce que le Régiment
part dans une heure. Allons, debout ! Il faut nous remettre en
route et reprendre la vie errante à laquelle nous sommes condamnés.
Peut-être le hasard, auquel nous n’avons pas d’autre alternative
que de nous abandonner, prendra-t-il le soin de nous trouver un autre
toit sous lequel nous dormirons ce soir.
Au
rassemblement, j’ai la satisfaction d’apprendre que tous les
candidats que j’ai proposés pour l’avancement, sont nommés. Je
perds, malheureusement, mon Sergent-Major qui est promu adjudant,
mais est affecté au 6e Bataillon. Je le regrette, c’est un homme
sur lequel on peut compter. Il est remplacé à la Compagnie, par le
petit fourrier Comailles.
Il
n’est plus question de manœuvrer, mais, simplement, d’arpenter
des kilomètres. La route est assez pénible et voici encore une
remarque qu’il m’a été donné de faire : C’est que nos
excellents réservistes ont un mal inouï à se plier à la
discipline du rang. Ils veulent bien marcher, mais à l’allure et à
la place qui leur conviennent, ce qui fait qu’à chaque étape, au
bout de quelques kilomètres, le régiment laisse, derrière lui, une
queue interminable de traînards... J’aime à croire que, si nous
étions en pays ennemi, cet inconvénient ne se produirait pas, les
hommes étant talonnés par la crainte d’être enlevés ou mis à
mal par des cavaliers ou des partisans. Enfin, à chaque pause, tant
bien que mal, on finit par réunir son effectif, mais une partie de
ce dernier n’a pas eu de repos.
Au
cours de notre trajet, nous passons à proximité de l’endroit où
nous nous sommes battus le 25 août et nous constatons avec chagrin
que les nôtres, tombés ce jour-là, n’ont pas encore reçu de
sépulture... Le sous-Lieutenant de dragons de la Tour du Pin, qui a
poussé, à cheval, une pointe dans cette direction, a remarqué le
corps d’un officier qu’au signalement qu’il m’en donne, je
reconnais être celui du Lieutenant Faucher, de la 19e. Il est
pénible de songer qu’après plus de 3 semaines, ces braves qui,
eux, n’ont pas marchandé leur vie, en soient encore à attendre le
coin de terre qui recevra leur dépouille ! J’espère bien
que, maintenant que les Boches sont loin, on va se décider à
procéder à leur inhumation.
Avant
d’arriver à Drouville, un immense calvaire, scié à sa base,
repose sur le côté de la route. Contrairement à ce qu’on
pourrait croire, cette destruction n’est pas due au vandalisme de
nos ennemis. Elle a été accomplie par le génie Français dans un
but militaire. Ce Christ, en effet, se dressant à une grande hauteur
au milieu d’une plaine nue, était un admirable point de repère
pour les artilleurs Allemands.
Il
paraît que nous allons à Einville-aux-Jards, c’est une bourgade
située au Nord de Lunéville et, je crois, pas excessivement
éloignée des lignes Allemandes actuelles... Nous y arrivons et
faisons halte à l’entrée du pays. La pluie recommence à tomber
et nous la recevons philosophiquement en attendant que les fourriers
aient préparé le cantonnement. Pendant l’arrêt, nous voyons
défiler devant nous, sur la route, un régiment d’infanterie dont
je ne me souviens plus le numéro. Les hommes ont assez belle allure,
mais ce qui frappe le plus, c’est que tous, officiers compris,
portent un ou plusieurs trophées boches. Un capitaine, menu,
chevauche affublé d’un immense manteau gris beige, baleiné devant
et derrière afin de bien s’étaler sur le cheval et comme on en
présente quelquefois l’Empereur revêtu. Cela tourne vraiment à
la mascarade et je ne puis approuver pareils procédés.
La
répartition du cantonnement étant enfin terminée, nous faisons
notre entrée dans Einville et il m’échoit une rue entière pour
loger ma Compagnie... J’y habite également chez un entrepreneur de
peinture, Mr Michel, et ne puis en croire mes yeux lorsque l’on me
montre la chambre qui m’est destinée. Ah ! c’est que je ne
suis plus habitué à un tel luxe et, en y pénétrant, je suis
honteux de mes gros souliers boueux que j’ai presque envie de
retirer à la porte.
Mon
hôte me raconte qu’Einville a eu à supporter pendant 3 longues
semaines la présence des Boches. Naturellement, un certain nombre
d’habitants ont été fusillés, d’autres ont vu leur maison
pillée et tous les hommes, quel que soit leur âge, ont été
10 jours durant séquestrés dans l’école... Néanmoins, à part
le manque d’approvisionnement qui a été complet, le bourg n’a
pas trop souffert, n’ayant été ni bombardé, ni incendié... Les
Boches ont, paraît-il, évacué les lieux en pleine nuit et avec la
plus grande précipitation.
Je
crois que nous serons bien ici, car les gens sont tout à la joie de
posséder des Français après avoir subi les Barbares. Mes hôtes
sont aux petits soins pour moi et ne savent que faire pour m’être
agréables tant ils sont heureux d’être débarrassés du
Lieutenant-Colonel Bavarois qui m’a précédé. Lors du départ,
celui-ci était si effrayé de notre arrivée prochaine, paraît-il,
qu’il s’est enfui en courant, après avoir dégringolé
l’escalier en vitesse, en criant d’une voix apeurée :
« Franzosen, Franzosen ! » J’ai bien ri de cette
aventure plutôt burlesque.
V)
On
signale la présence à Limoges de nombreux Roubaisiens parmi
lesquels : Armand Gombert, Charles Deschodt, Edmond et Alphonse
d’Heilly, Jean Lefebvre, Emile Dusart, etc. Le docteur Surmont de
Lille, qui a un gendre M. Vouters, ingénieur des Mines à Bruay,
sergent dans la 31e Compagnie de dépôts du 145e à Louvroil, nous
engage à demander des renseignements à M. Julien, coiffeur, grand
place à Lille, dont le fils occupait les mêmes fonctions. Je vais
voir M. Julien qui ne sait absolument rien et n’a pas reçu la
moindre lettre de son fils depuis le 23 août, comme nous.
Aux
bureaux militaires de la préfecture et de l’hôtel de ville, on ne
peut non plus me fournir la moindre indication. Néanmoins, les
employés croient pouvoir affirmer que les Compagnies de dépôt ont
dû être évacuées à temps vers la Normandie ou dans l’Ouest...
Germaine reçoit une lettre de Georges du 4 dans laquelle il se
plaint amèrement de ne voir aucun courrier à l’armée de Paris,
sa nouvelle adresse :
Richard
Closset
Première
bataille de l’Aisne (13 - 28 septembre 1914)
G.Q.G.
Le
G.Q.G., étant sans illusions sur les chances de l’armée Maunoury
d’envelopper l’aile droite de von Kluck, décide de prolonger et
d’amplifier la manœuvre entre l’Oise et la Somme. Une nouvelle
armée est créée dans ce but, l’ordre particulier n° 31
stipule que : « Une armée, placée sous le commandement
du général de Castelnau, et dénommée IIe armée, est constituée
dans la région au sud d’Amiens. Elle comprendra :
le 13e C.A.
le 4e C.A. (y compris les trois brigades Marocaines).
le 14e C.A., qui débarquera dans la région de Clermont - Beauvais.
le 20e C.A., qui débarquera dans la région de Poix - Grandvillers - Aumale - Froissy à partir du 20 septembre
le 13e C.A.
le 4e C.A. (y compris les trois brigades Marocaines).
le 14e C.A., qui débarquera dans la région de Clermont - Beauvais.
le 20e C.A., qui débarquera dans la région de Poix - Grandvillers - Aumale - Froissy à partir du 20 septembre
le
C.C. Conneau (1e, 5e, 8e, 10e D.C.).
2
des D.C. (1e et 5e) doivent opérer dans la région de Péronne, les
2 autre (8e et 10e) sont en marche vers Compiègne, qu’elles
atteindront vraisemblablement le 20 septembre au soir.
La
IIe armée sous Nancy est dissoute. Le C.C. Conneau couvrira la
concentration de la IIe armée ».
VI)
Joffre
lance entre l’Oise et la Somme 160.000 combattants d’élite.
IIIe
et IVe armées Françaises, l’attitude reste défensive.
Le
8e C.A. est à Lamorville (nord de Saint-Mihiel) et est dirigé sur
Sainte-Menehould.
Le
20e C.A. s’embarque en chemin de fer vers la région d’Amiens
pour rejoindre la nouvelle IIe armée.
Ve
armée Française
Franchet
d’Esperey compte prendre l’offensive dans la matinée du 17 avec
les 18e et 1e C.A. C’est au contraire les Allemands qui
entreprennent une violente attaque de Juvincourt vers la
Ville-aux-Bois.
La
38e brigade (Passaga) veut lancer une attaque de nuit vers Craonne et
Corbény mais une partie des compagnies s’égare dans l’obscurité.
Le
front de la 36e division est violemment attaqué, en particulier vers
la ferme Hurtebise. En fin de journée, la division continue de tenir
la croupe au nord-est de Craonnelle, le moulin de Vauclerc,
Hurtebise.
VIe
armée Française
La
manœuvre d’enveloppement à effectuer par l’armée échoue
définitivement car les Allemands se sont renforcés vers le nord.
La
37e division Française, qui se trouve en flèche, est encerclée et
ne pourra décrocher qu’au cours de la nuit, au prix de lourdes
pertes.
La
5e D.C. veut aborder Saint-Quentin par l’ouest-sud-ouest. Le
général Bridoux, tombé dans une embuscade, est mortellement blessé
et les Allemands s’emparent de documents d’État-major.
Le
général Buisson succède au général Bridoux et ramène les
divisions dans leurs cantonnements dans la région de Péronne.
D’après
l’ordre général n° 104, l’armée doit organiser le
terrain conquis mais le 13e C.A. se heurte à une contre-offensive
déclenchée vers la rive ouest de l’Oise.
Ce
C.A. est fixé sur un front partant de Beuvraigne, englobant le Bois
des Loges, Canny et laissant Lassigny aux Allemands, pour atteindre
l’Oise entre Pimprez et Ribécourt.
C’est
ce front qu’il tiendra jusqu’à la retraite allemande en mars
1917.
La
brigade Marocaine enlève la partie nord de Carlepont sans pouvoir
déboucher sur Laigle.
5h.00
Sur le front du 4e C.A., les combats ont commencé, les Allemands
déclanchent une contre-attaque au nord-ouest de Carlepont.
10h00
la 10e brigade Française se replie à l’ouest de l’Oise.
12h30
la 3e brigade Marocaine et les troupes du 4e C.A. doivent évacuer
Carlepont. Un ordre de la VIe armée prescrit au général Ebener la
retraite sur la ligne Bailly - Bois-Saint-Mard, front qui se
maintiendra pendant plusieurs années. Le reste de l’armée garde
ses positions.
IXe
armée
Foch
cherche à poursuivre l’offensive. L’effort principal serait
effectué par les 18e et 42e divisions.
La
42e division est mise à la disposition du général Dubois et se
rassemble à Baconnes. La préparation est confiée à 32 batteries
de 75 et l’attaque doit déboucher entre 10 et 12h.
Les
divisions gagnent peu de terrain car les offensives contre des
tranchées couvertes de fil de fer et protégées par une artillerie
puissante n’ont aucune chance de succès.
O.H.L.
Von
Falkenhayn sait que Joffre prélève des troupes pour les porter vers
l’aile gauche des armées. Il va tenter d’ entraver ce mouvement
en retenant dans l’est une partie des forces Françaises et en
attaquant dans les Hauts-de-Meuse : il va ainsi déclencher la
bataille de Saint-Mihiel (20 - 25 septembre).
VIe
armée Allemande
L’armée,
partie de Lorraine, vient prolonger la droite de la I ère armée
(von Kluck) et permet de reprendre la manœuvre d’enveloppement.
Les
17, 18 et 19, tout le front est violemment bombardé et le 1er C.A.
constamment assailli, mais l’offensive Allemande est repoussée
avec de grosses pertes.
Armée
Belge
Une
vive canonnade et fusillade éclatent à Dendermonde mais les Belges
tiennent toujours la rive nord de l’Escaut.
La
4e division, en réserve à Kontich, reçoit l’ordre de se porter à
cheval sur l‘Escaut, de manière à pouvoir intervenir rapidement
sur l’une ou l’autre rive.
VII)
Le
journal du Rémois Henri Jadart
Le
canon Français reprend au loin entre 3 et 4 heures du matin, nous
descendons nous réfugier dans la cave vers 5 heures, car les obus se
mettent à tomber jusqu’à 8 heures ensuite l’artillerie reprend
par intervalle, et les projectiles dégringolent à nouveau sur la
ville. Il y a des accalmies par instants dans la matinée, mais il
serait dangereux de remonter et surtout de circuler au dehors...
VIII)
L’Éclaireur
de l’Est est cependant vendu par ses porteurs.
10h00
Il
est impossible d’aller distribuer des bons aux femmes des
mobilisés, qui se présentent comme d’habitude à l’école de la
rue de Libergier, et ces pauvres femmes viennent les demander tout à
tour à la maison.
On
dit qu’il est arrivé, dans la nuit, de la grosse artillerie dans
la rue de Vesle, depuis 1 heure et par une pluie torrentielle, une
épouvantable canonnade se fait entendre, elle doit détruire,
peut-on croire, le repaire ennemi du fort de Brimont. Ce duel
effroyable et gigantesque dure jusqu’à 6 heures.
IX)
Le
journal du Rémois Paul Hess
4h00,
le bombardement reprend brusquement. Nous devons nous lever
rapidement, nous habiller en toute hâte et descendre encore à la
cave, il n’y fait pas chaud. Hier, le tir n’étant pas
continuellement dirigé de notre côté, nous avons pu lire un peu et
j’ai fumé beaucoup, pour tuer le temps, mais l’inaction me
pesait.
Aujourd’hui,
je ne pouvais pas recommencer à tendre le dos à rien faire. L’idée
me vient de profiter de mon séjour forcé auprès d’un fût de
bière, rentré pendant l’occupation Allemande, pour en faire le
tirage et, comme d’habitude, les enfants sont heureux de me rendre
service en m’aidant dans ce travail, l’un en remplissant les
bouteilles, les autres, en les transportant après que je les ai
bouchées et ficelées, l’opération se fait tandis que les obus
sifflent sans arrêt.
Le
tir est mené très serré pendant 3 heures durant, jusqu’à 7
heures. Il devient un peu plus espacé ensuite, sans toutefois
cesser. Dans les courts moments de répit que nous donne ce
bombardement ininterrompu, nous remontons ensuite, prendre chez moi
ce qui devient de plus en plus nécessaire pour demeurer en bas, la
cave se garnit ainsi insensiblement des objets les plus divers,
d’abord de quelques chaises. Une lampe à pétrole, achetée
spécialement, pour éviter éventuellement (pendant les quelques
jours encore que nous supposons que pourrait durer la malheureuse
situation de notre ville), la gêne éprouvée les premiers jours de
bombardement, devient tout de suite d’une grande utilité. Nous
descendons les provisions, la vaisselle indispensable, pour le cas
probable où nous ne pourrions pas aller prendre nos repas dans
l’appartement. Le concierge, ce matin, est arrivé à côté de
nous, accompagné, ainsi que les jours précédents par sa femme, sa
petite-fille et la toute jeune enfant de cette dernière, il va, lui
aussi, chercher entre les sifflements, les ustensiles dont les siens
ont besoin.
Aujourd’hui,
précisément, les ménagères se trouvent dans l’obligation de
cuisiner sur place, il nous faut encore aller quérir une table, ce
qui nous permet, à midi, de nous installer tant bien que mal, pour
faire, en commun, un frugal repas que partagent M. et Mme Robiolle,
venus des Bains et lavoir publics, rue Ponsardin, voir la famille
Guilloteaux et que l’intensité du bombardement a mis dans
l’impossibilité de retourner chez eux.
13h00,
un terrible duel d’artillerie s’engage et les détonations de nos
pièces de gros calibre placées au sortir de la ville, s’ajoutent
encore au vacarme épouvantable des explosions d’obus, ce qui
n’empêche pas les enfants de rire de bon cœur, absorbés qu’ils
sont par la partie qu’ils ont mise en train, avec l’un des jeux
que nous avons eu la bonne inspiration de leur descendre.
J’entretiens
le plus possible leur gaieté, en me réjouissant intérieurement de
ce qu’ils ne s’effraient pas plus que ma femme, et pourtant !
Dans
le courant de l’après-midi, Mlle Bredaux, sage-femme, qui habite
rue Cérès 9, a réussi à venir faire visite, comme elle le fait
chaque jour, à la petite-fille du concierge, Mme. Guilloteaux, qui,
mariée au fils de M. Robiolle, mobilisé, est depuis quelques jours
mère d’une jeune enfant, inscrite dans les naissances du 10
septembre 1914, « Gisèle – Georgette Robiolle, rue de la
Grue 9 ».
Mlle
Bredaux est accompagnée de sa sœur et ces personnes attendent,
auprès de nous, une accalmie pour retourner chez elles. Plusieurs
fois, à la suite d’arrivées qui me paraissent assez rapprochées,
je suis remonté afin de me rendre compte, du seuil de la porte, de
ce qui se passe dehors.
Voici
encore une nouvelle explosion proche qui m’attire au
rez-de-chaussée, d’où je m’aperçois aussitôt que, cette fois,
c’est un obus incendiaire qui a dû éclater dans l’appartement
situé en haut de la maison, rue Cérès, où se trouve un magasin de
la teinturerie Renaud-Gaultier, je vois parfaitement les progrès
rapides de l’incendie, puisque l’immeuble est exactement dans le
prolongement de la rue de la Grue.
En
redescendant, je fais part de mes constatations, disant que le feu
vient d’être mis, par un obus, à cette maison, dont j’ai
regardé un moment les fenêtres et les volets brûler, au second
étage... Mlle Bredeaux, en apprenant cette nouvelle, me fait
préciser à nouveau, puis dit simplement :
« C’est
chez moi ».
Immédiatement,
nous remontons ensemble et, dès que la porte sur la rue est ouverte,
elle me répète tristement :
« Oui,
C’est bien Chez moi ».
Les
obus sifflent toujours, il serait très dangereux de rester là, elle
doit revenir se mettre à l’abri avec nous, qui cherchons à la
consoler, elle et sa jeune sœur, comme nous le pouvons. Toutes deux
restent muettes et réfléchissent, elle se représentent que, du
fait, elles se trouvent démunies brutalement de tout ce que
renfermait leur appartement. Ces pauvres personnes qui ne possèdent
plus là, auprès de nous, que ce qu’elles ont sur le dos, ne se
laissent pas abattre, elles décident d’aller demander
l’hospitalité de la nuit dans une maison amie.
Après
avoir passé une journée triste et effrayante, en raison de la
violence du bombardement conduit par des grosses pièces tirant sur
toute la ville, nous ne pouvons quitter la cave qu’au déclin du
jour, vers 19 h.
X)
Le
journal L’Éclaireur de l’Est, du jeudi 17 septembre 1914, dit
qu’hier, le nombre des victimes a été considérable... Il ajoute
que, malheureusement, malgré le retour de MM. les commissaires de
police (Partis, ainsi que d’autres services administratifs
(sous-préfecture, etc.) avant l’arrivée des Allemands.), il est
aujourd’hui impossible de fournir les noms des victimes.
Ce
numéro du journal L’Eclaireur, publie les divers avis suivants :
«
Pas de lumière après 9 heures ».
Les
habitants de la ville sont prévenus que par ordre de l’Autorité
militaire, toutes les lumières doivent être éteintes, même dans
les appartements privés, à partir de 9 heures du soir.
Toute
infraction à cette prescription exposera le contrevenant à être
arrêté comme suspect et inculpé d’espionnage. Plusieurs
personnes, convaincues d’avoir correspondu par signaux optiques
avec l’ennemi, ont été passées par les armes.
Précautions
urgentes :
L’
Administration municipale recommande expressément aux habitants de
sortir le moins possible pendant tout le temps où l’on entend le
canon à peu de distance de la ville, et de se tenir dans les maisons
dès que les éclatements se produisent dans certains quartiers... La
plupart des accidents auraient été évités par ces précautions.
Interdiction
des attroupements :
- Le maire de Reims a l’honneur d’informer ses concitoyens que les rassemblements, attroupements, stationnements sur les places publiques ou dans les rues, sont rigoureusement interdits pendant le séjour des troupes.
- Les cafés seront fermés à 8 heures du soir et la circulation supprimée à partir de la même heure, sauf le cas de nécessité absolue.
- Les trottoirs devront être laissés entièrement libres. Les Étalages et les terrasses de cafés sont interdits.
- Les sanctions les plus sévères seront prises contre les contrevenants.
Reims,
le 16 septembre 1914 Le Maire, Dr Langlet
Les
armes et munitions Allemandes Avis important :
Le
maire de Reims ordonne aux personnes qui se sont appropriées des
armes ou des munitions abandonnées par des soldats Allemands, de les
remettre immédiatement au commissariat de police de leur
arrondissement. Les détenteurs d’armes ou d’objets ayant
appartenu à des soldats Allemands, s’exposent à des poursuites
rigoureuses.
Pour
le Maire de Reims L’adjoint délégué : Louis Rousseau
Conseils
de prudence :
Avec
la meilleure intention, le public accueille les bruits les moins
fondés sur certaines personnes suspectes de relations avec l’ennemi,
ce qui provoque des incidents et pourrait amener des faits très
regrettables.
Dans
aucun cas et sous aucune forme, les particuliers ne doivent prendre
de mesure d’exécution.
Ils
doivent uniquement faire connaître à l’hôtel de ville les
indications qu’ils pourraient posséder à ce sujet, afin que
l’administration prenne, après examen, les sanctions nécessaires,
c’est le seul moyen de faire œuvre utile éventuellement.
La
Goutte de lait :
Les
mamans qui craignent les meurtriers obus Allemands dont la tragique
pluie s’abat chaque jour sur la ville, sont informées qu’elles
peuvent se rendre, sans encombres, à la « Goutte de lait »
chaque matin, de très bonne heure, ou le soir, vers 6 heures,
lorsque le tir vient de cesser. Les mères de famille sont priées de
rapporter les biberons et les paniers à chaque livraison.
On
réclame du tabac :
Nombre
de nos lecteurs nous écrivent pour s’étonner que les
communications étant normalement rétablies à l’heure actuelle,
l’Administration ne se préoccupe pas de renouveler la provision de
tabac, cigares et cigarettes des débitants et buralistes de la
ville. L’un de ces derniers nous affirme qu’il faut attendre pour
cela le retour de M. l’entrepositaire. Nous le souhaitons, en ce
cas, très prochain.
XI)
Le
point sur le site Sambre, Marne , Yser
Encore
une journée de flottement. On m'assure que, de nouveau, pendant ces
dernières 24 heures, le gouvernement a été démoralisé, le
président Poincaré lui-même donnant de mauvaises nouvelles à ses
visiteurs.
Le
général Joffre a de l'estomac et de l'autorité pour conserver son
sang-froid et sa méthode, et ne pas se laisser influencer par les
alarmes d'en haut - à moins qu'à ses yeux le gouvernement ne compte
plus.
La
vérité sur la situation est, dit-on, que les Allemands ont préparé
des retranchements très sérieux derrière eux et qu'ils ont pu se
mettre à l'abri des lignes puissamment fortifiées après avoir dû
battre en retraite.
En
ce moment, ils préparèrent dans les mêmes conditions d'autres
défenses (ils y font travailler de force nos populations), en sorte
qu'il faudra livrer plusieurs batailles pour les chasser de France.
L'insuffisance
de notre grosse artillerie rendrait cette suite d'opérations plus
lente et plus pénible.
En
somme, nous nous trouvons toujours en présence d'un ennemi que sa
longue et minutieuse préparation à la guerre et sa préparation
rendent redoutable et qui par là réussit à tenir en échec une
armée d'une qualité infiniment supérieure. La preuve est faite et
refaite désormais...
Il
est évident aussi que nous n'avons échappé à la catastrophe
complète que grâce à la résistance de la Belgique.
Le
plan de l'Allemagne en a reçu un coup dont il ne s'est pas relevé,
parce que L'Allemand ne sait pas improviser, parce qu'il n'a pas de
génie.
Il
supplée à ces lacunes par l'ordre, l'autorité, la régularité,
l'action de l'autorité.
Mais,
que les projets préparés de longue main soient dérangés, personne
n'y est plus. Jusqu'ici cette guerre de 1914 aura consisté, de leur
part, dans une irruption en France, accompagnée de la dévastation
de 10 ou 12 départements; dans une marche sur Paris subitement
détournée...
Dans
une retraite sur l'Aisne et la Meuse enfin ils en sont à l'heure
qu'il est à faire une guerre défensive dans l'Argonne : Une
« promenade militaire » qui a coûté à l'Allemagne des
milliers et des milliers d'hommes et son prestige de peuple
invincible.
XII)
Ce
soir, dans un groupe, le sénateur Lintilhac, dont le visage rasé,
puissant et expressif d'Auvergnat fait songer au masque de Guitry,
citait ce mot d'un commandant qui à un combat de ces derniers jours,
voyant son bataillon hésiter, avait prononcé, le revolver au poing,
ces paroles dignes de Tacite : « Ici, la gloire; là, la honte.
Ici et là, la mort si vous reculez. »
Parmi
beaucoup d'autres choses, le sénateur Lintilhac explique encore que
notre aile droite et notre aile gauche font la manœuvre dite du
volet, en se refermant sur le centre Allemand, qui va être obligé
de reculer.
Il
affirme que, aujourd'hui 17 septembre, le nombre des blessés
Français soignés en France est de 85.000 et que nos pertes ont été
si importantes à la bataille de la Marne qu'il a fallu ensevelir à
la hâte une grande quantité de nos morts sans retirer leur médaille
d'identité.
Enfin
il ajoute que le gouvernement de la République est résolu à ne pas
faire la paix que la bête Allemande ne soit abattue.
Lintilhac
confirme les nombreuses défaillances des municipalités et des
autorités civiles dans les régions envahies. C'est autour de leurs
évêques et de leurs curés que se sont groupées les populations, à
Meaux notamment où Mgr Marbot, resté seul, a été admirable.
A
Soissons, c'est une femme, Mme Macherez, qui a pris les
fonctions de maire. Maurras a fait à ce propos un article très
fortement intitulé : « Récit des temps Mérovingiens ».
En
effet nous avons fait un bond de plus de mille ans en arrière dans
l'histoire. Et une dépêche des Catalans Espagnols félicite le
général Joffre d'avoir vaincu les barbares aux champs
catalauniques.
XIII)
Les
bombardements de la Cathédrale Notre-Dame de Reims lors des attaques
du 17 septembre, est à l'origine de son incendie et de sa quasi
destruction est un événement qui marque très fortement les
esprits... La destruction de cet édifice a représenté un véritable
symbole et quasiment une nouvelle phase dans le conflit ente la
France et l'Allemagne.
Les
destructions de bâtiments historiques ont déjà choqué
profondément les populations en Belgique, notamment à Louvain. Mais
le bombardement et l’incendie de la cathédrale de Reims, l’église
des sacres des rois de France, a un impact phénoménal. La
cathédrale ruinée devient vite le symbole de l’extrême brutalité
des Allemands, qui ne respectent même pas les lieux de culte. Toute
une propagande se met en place autour de ces destructions, assimilant
les troupes du Kaiser aux Huns d’Attila.
On
dénonce allègrement la « Kultur » Allemande, plus proche de la
barbarie que de Kant ou Beethoven.
Le 17 septembre sont nommés sous-lieutenant à titre provisoire et pour la durée de la guerre Borelli et Virolleaud. De la retraite à la poursuite : le 28e RI en septembre 1914
vlecalvez.free.fr/JMO_sept1914/JMO_septembre1914.html
Lire
ici son carnet de guerre pour la période août-septembre 1914. .....
Jeudi 17 septembre 1914, Situation de prise d'Armes : 19 officiers
1580 hommes.
Vous
avez consulté cette page le 12/09/14.
De
la retraite à la poursuite : le 28e RI en septembre 1914
vlecalvez.free.fr/JMO_sept1914/JMO_septembre1914.html
Lire
ici son carnet de guerre pour la période août-septembre 1914. .....
Jeudi 17 septembre 1914, Situation de prise d'Armes : 19 officiers
1580 hommes.
Vous
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17
septembre 1914 ... Le général Joffre a de l'estomac et de ...
lafautearousseau.hautetfort.com/.../17/17-septembre-1914-5425442.html
Il
y a 2 jours - Jusqu'ici cette guerre de 1914 aura consisté, de
leur part, dans une ... Il affirmait que, aujourd'hui 17 septembre,
le nombre des blessés ...
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