15
SEPTEMBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 973 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
GRAND EMPIRE GERMANIQUE RENAÎT DE SES CENDRES, ET DEVIENT LE RIVALE
DE L'EMPIRE BYZANTIN.
Il
est un temps où Magdebourg représente le berceau de la nation
Allemande. Le premier empereur Romain Germanique, Otton le Grand, y
fait construire sa résidence favorite ainsi qu’une cathédrale aux
dimensions imposantes et élève la ville au rang d’archevêché,
malgré de nombreuses résistances. Magdebourg devient un centre de
l’Occident chrétien et la Haute Cour du pouvoir judiciaire du
Moyen-Âge.
« La
légendaire ville de la fille »
Magdeburgum
en latin médiéval a été traduit ou transcrit en Parthénopolis ou
Urbs Verginae, que citent les documents latins... L’interprétation
étymologique ancienne du XIe siècle proposait une triviale
scission de Magdebourg, faisant apparaître une jeune fille (Magde)
et une ville fortifié (Burg) à l’origine antique forteresse.
Si
les dignitaires religieux ont proposé une miraculeuse apparition de
la Vierge avant l’Annonciation, les artisans en suivant le vœu
populaire ont souvent représenté sur les armes de la ville une
victoire géante couronnée et dressée entre des tours urbaines. La
taille colossale de la jeune fille transformée en Victoire a plus
tard amené les érudits humanistes à commenter et à réfléchir
sur une antique idole païenne...
Avant
de monter sur le trône Otton Ier séjourne déjà depuis longtemps à
Magdebourg et contribue au développement de la ville et de la région
actuelle de Saxe-Anhalt.
En
962, il se fait couronner premier empereur Allemand. Conformément à
sa volonté, Otton Ier est inhumé en 973 dans la cathédrale de
Magdebourg.
OTTON Ier DE GERMANIE |
Né
en 912 à Memleben, premier empereur du Saint Empire (962-973), roi
de Germanie (936-973) et d'Italie (951 /961-973), fils de Henri Ier
l'Oiseleur.
Élu
roi à la mort de son père, il se fait sacrer à Aix-la-Chapelle
(936) selon la tradition Carolingienne. Pendant les 10 premières
années de son règne, il s'emploie à soumettre les duchés
nationaux par une politique d'alliances familiales et en s'appuyant
sur l'Église... Nommant les évêques, il les dote de privilèges
territoriaux et féodaux importants et les associe à
l'administration royale.
Maître
en Allemagne, il se tourne vers l'Italie. Au terme d'une première
campagne, il se fait proclamer roi à Pavie (951). Mais doit
retourner en Allemagne pour faire face à une révolte des Grands,
dirigée par son fils Luidolf.
En
955, il arrête l'invasion Hongroise au Lechfeld et il contient les
Slaves.... (Les rivalités, locales ou non, entraînent des luttes,
avec des vainqueurs. Quelle tentation pour ceux-ci de traiter les
anciens ennemis comme du bétail à exploiter, femmes et enfants y
compris ! L’homme des cavernes a sans doute déjà fonctionné
ainsi, les anciens Grecs et Romains également, on le sait, et ce
n’est pas un hasard si le mot esclave vient du nom des Slaves,
faits prisonniers par Otton le Grand, premier souverain en 962 du
Saint Empire Romain Germanique. La ville de Verdun a d’ailleurs,
semble-t- il, été au Xe siècle une sorte d’entrepôt pour ces
Slaves, en attente de leur transport vers l’Espagne).
Il
est couronné empereur à Rome par le pape Jean XII (962),
fondant ainsi le Saint Empire Romain Germanique.
L'Empire
Carolingien, sans dynamisme ni cohésion depuis les dernières années
du IXe siècle (mort de Charles le Gros, 888), a officiellement cessé
d'être une réalité politique à la mort de l'empereur Bérenger de
Frioul (924)... Son souvenir continue cependant à hanter les esprits
et à exalter les ambitions.
C'est
sans doute pour cette raison qu'en 962 le roi de Germanie, Otton Ier
le Grand, de la dynastie des ducs de Saxe, couvert de gloire aux yeux
de ses compatriotes depuis sa victoire sur le Lechfeld (955) ainsi
que par son intervention en Italie contre les entreprises de
Bérenger II, petit-fils de Bérenger de Frioul. Il décide de
reprendre le sceptre impérial et se fait couronner par le pontife (2
février 962). Ce faisant, il lui semble purement et simplement
assumer la continuité Carolingienne, après un hiatus de trente-huit
ans.
Les
assises territoriales de cet empire sont toutefois différentes dès
l'origine, comprenant essentiellement le royaume de Germanie réparti
en 6 duchés : la Saxe, la Bavière, la Franconie, la Souabe, la
Lorraine, la Bohême, devenue royaume au XIIe siècle et celui
d'Italie du nord surtout, auxquels viendra s'ajouter en 1038 le
royaume de Bourgogne (c'est-à-dire les pays compris entre la Saône
et le Rhône à l'ouest, les sommets Alpins et les confins
Germaniques en Bavière et Souabe à l'est, la plaine Suisse, le
Jura, les régions Alpines de France, la Provence au nord)... Le
royaume de Francie n'y est pas intégré et le centre de gravité
politique est, plus encore que naguère, établi en Allemagne.
C'est
pour cette raison que les historiens ont qualifié cet empire de
Romain Germanique.
Otton
Ier : un empereur qui protège et dirige l’Église :
Après Charlemagne, l'empire Carolingien est divisé en 3 parties, Occidentale, Médiane, Orientale.
Après Charlemagne, l'empire Carolingien est divisé en 3 parties, Occidentale, Médiane, Orientale.
Du
côté Oriental, ou Germanique, Otton Ier se fait couronner dans la
cathédrale d'Aix-la-Chapelle (dédiée à Marie), le 7 août 936, et
il fait vœu de protéger l'Église. Après sa victoire sur les
Hongrois en 955 à la bataille du Lechfeld près d'Augsbourg, le pape
Jean XII l'appelle à Rome pour lui proposer la couronne
d'empereur... À cette époque, le pape est menacé par les rois
régionaux Italiens et espère s'attirer les grâces d'Otton en lui
faisant cette offre. Le cri à l'aide du pape montre également
qu'Otton est le successeur légitime de Charlemagne.
Otton Ier devient empereur, le 2 février 962, date de fondation retenue comme fondatrice du Saint Empire Romain Germanique... Dès lors, l'empereur Otton Ier peut nommer tous les prélats de l'Empire :
Otton Ier devient empereur, le 2 février 962, date de fondation retenue comme fondatrice du Saint Empire Romain Germanique... Dès lors, l'empereur Otton Ier peut nommer tous les prélats de l'Empire :
Recrutement
au sein de la chapelle royale, où ils ont été formés et où leur
personnalité a été jugée. Une fois désignés, ils reçoivent du
souverain l'investiture. Celui-ci leur remet les insignes de leur
fonction, la crosse et l'anneau, à leur mission spirituelle, il
associe des tâches temporelles et leur délègue les pouvoirs
nécessaires pour les remplir. Ainsi l'autorité impériale est-elle
relayée par des hommes compétents et dévoués.
Non sans risque, l’Église de Rome s'est alors positionnée comme servante de l'Allemagne triomphante. Qu'adviendra-il le jour où le souverain Germanique ne voudra plus lui donner son appui ?
Et
qu'adviendra-t-il de l'unité avec l’Église Byzantine ?
Pire, à Rome, le pape Jean XII scandalise par ses mœurs dépravées, et rien ne parvient à le corriger... Or, l’Église, au lieu de le juger directement, demande à l'empereur de le chasser du siège apostolique !
Pire, à Rome, le pape Jean XII scandalise par ses mœurs dépravées, et rien ne parvient à le corriger... Or, l’Église, au lieu de le juger directement, demande à l'empereur de le chasser du siège apostolique !
Précédent
d'une incalculable portée ! Tous les antipapes créés par les
empereurs durant les siècles suivants seront opposés aux pontifes
légitimes par un procédé aussi sommaire. Un simple laïc, Léon
est rapidement élu, reçoit tout aussi rapidement les ordres et
devient pape (le pape Léon VIII).
Durant le règne d'Otton Ier, le recours à la bienheureuse Vierge Marie est limité. Ses fêtes liturgiques sont bien sûr célébrées mais elle ne sont mises en rapport ni avec les souveraines ni avec l'exercice du pouvoir. Ce n'est qu'à
partir du règne d'Otton II (973-983), que Marie devient un exemple de vertu pour l'impératrice ou un rempart pour l'empereur....
Entre
962 et 1250, les empereurs les plus valeureux tenteront
inlassablement de renforcer leur autorité en Allemagne et de
soumettre les Italiens. Ils s’useront à l'une et à l'autre tâche
et échoueront finalement, mais leurs entreprises ne manqueront pas
de grandeur.
Conscient
des faiblesses de l'édifice impérial, Otton le Grand s'efforce d'y
remédier en s'assurant soit directement, soit par l'intermédiaire
de ses parents et de ses fidèles sujets le contrôle des principaux
duchés Allemands et en établissant en Italie des hommes qui lui
sont dévoués. De plus, il confie aux évêques la délégation de
certaines fonctions publiques (certains droits régaliens), estimant
que, de cette façon, ces fonctions ne lui échapperont pas puisque
les évêques ne peuvent se succéder de père en fils. Il lui faut
donc contrôler les élections épiscopales, et fait nommer les
prélat... Ce qu'il n'hésite pas à faire, conformément d'ailleurs
à la tradition Carolingienne.
Cette
politique lui permet de jouer un rôle éminent dans tout l'Occident
et d'intervenir, entre autres, dans les affaires intérieures du
royaume de Francie.
Afin
d'assurer la continuité de son œuvre, il s'emploie à garder dans
sa famille la couronne, que son père a déjà portée en Allemagne,
en faisant désigner de son vivant son fils comme souverain associé.
Ainsi Otton II, puis le fils de celui-ci, Otton III, accèdent-ils à
l'Empire.
Avec
Otton Ier, l’Église et les prélats, sont associés de près au
gouvernement : les fonctions qui leur sont dévolues lors de
l'avènement l'annoncent nettement. Otton Ier se rend à Pavie, en
septembre 951, et sur-le-champ prend le titre de « roi des Francs et
des Lombards ».
La
reine Adélaïde, veuve du roi d’Italie Lothaire, fait-elle appel à
Otton Ier ou est-celui-ci qui va chercher fortune en Italie ?
Beaucoup de mystères demeurent sur ce sujet. Quelques semaines plus
tard, il épouse en seconde noce la veuve de Lothaire... Sans
attendre plus longtemps, il prie le pape de le recevoir...
Envisage-t-il d'imiter en tout point Charlemagne qui, après avoir
coiffé la couronne des Lombards, s'est rendu dans la Ville éternelle
?
Le
refus qu'il essuie du souverain pontife soufflé par Albéric,
véritable maître de Rome) prouve qu'il n'est aux yeux de celui-ci
qu'un gêneur. Otton Ier n'insiste pas, il repasse les Alpes,
abandonne le double titre royal et laisse son gendre, Conrad le Roux,
sur place.
Les
trois années qui suivent sont dominées par des révoltes. La plus
gênante, celle de son propre fils Liudolf, que son père a comblé
de titres, mais qui voit (peut-être ?) d'un mauvais œil le
remariage de celui-ci... Le jeune homme attire à ses côtés le duc
de Lotharingie, Conrad dit « le Roux », son beau-frère, et fait
venir avec lui les Hongrois qui traversent le royaume en 954 et
continuent jusqu'à Metz avant de repartir par le sud... Otton Ier,
pris de court, cherche un appui auprès de son jeune frère Brunon,
ils affrontent les Hongrois et les écrasent sans pitié.
L’Église
joue donc dans la politique extérieure d'Otton Ier un rôle
important, Plus considérable encore est la place que le roi lui fait
dans les structures internes de l'État. La rébellion de 953 a
prouvé que le recours aux relations familiales n'offre pas beaucoup
plus de garanties de fidélité que la conclusion de pactes d'amitié.
Otton Ier ébauche la construction d'un système que ses successeurs
parachèveront (les historiens Allemands le qualifient de
Reichskirchensystem, parce que les églises de l'empire en forment
l'armature).
Nous
retrouvons là Brunon, le « provisor et tutor regni »,
l'archevêque de Cologne. Il fait de la chapelle royale une pépinière
de prélats qui seront aussi serviteurs du royaume. A chaque
chapelain, il procure une prébende dans un chapitre cathédral,
ainsi dans tous les diocèses, il y a un membre de l'entourage royal.
Comme Otton Ier a pris soin de retirer aux ducs le droit de nommer
les prélats des diocèses compris dans leurs duchés, il est
possible de placer dans ceux qui sont vacants des hommes sûrs.
Certes, de cette capacité, le souverain ne fait pas tout de suite un
usage méthodique. Le procédé doit être rodé. Son principe suffit
pour que le roi soit considéré comme « le Représentant du
Seigneur » et que le caractère sacral de la monarchie se trouve
souligné.
En
960 le pape, le successeur de celui qui naguère lui a opposé une
fin de non-recevoir, l'appelle au secours. Ce Jean XII n'est pas un
parangon de vertu, mais il a été choisi, conformément au vœu de
son père, Albéric, le prince de Rome, pour que le principat et le
pontificat soient réunis dans la même personne. Bérenger, le roi
d'Italie qu'Otton Ier a investi, envahit les terres du Saint-Siège.
Jean XII, comme l'a fait jadis Léon III appelant Charlemagne, promet
qu'il couronnera Otton Ier en échange de son aide. La proposition
est acceptée... Avant de partir, le futur empereur prend la
précaution de faire élire roi le fils d'Adélaïde, Otton II, et de
pourvoir à l'éducation de cet enfant de 5 ans ainsi qu'à la
régence du royaume, d'autre part, il fait incorporer au pontificat
de Mayence le rituel du couronnement.
Puis,
à la fin de 961, il franchit les Alpes et, bien que Bérenger se
soit échappé, le dépose, prend sa place, sans pour autant annuler
l'autonomie du royaume des Lombards, dont les institutions sont
respectées. Aux portes de la Ville Paternelle, Otton Ier s'arrête
pour prêter au pape un « serment de sécurité », s'engageant de
plus à lui restituer ce qui appartenait au patrimoine de Saint
Pierre. Le 2 février 962, à la basilique du Vatican, il est d'abord
sacré, puis couronné par Jean XII. Après une éclipse de 38 ans,
l'empire renaît il durera plus de 8 siècles. Et laissera aux cœur
des Allemands une nostalgie qui les mèneront au XXe siècle dans 2
guerres meurtrières.
Jean
XII explique l'événement en déclarant que, le monarque étant venu
lui rendre visite après ses splendides victoires, il lui a accordé,
en récompense, le titre impérial avec l'espoir que cette dignité
lui fournira d'autres succès... Il présente sa démarche comme s'il
avait lui-même recréé l'Empire, d'où il résulte qu'il revient
d'une façon générale au pape de faire l'empereur, ce qui lui
confère une autorité exceptionnelle dans le domaine politique.
Cette explication, (de laquelle certains tireront qu'en 962 la
Papauté a transféré l'Empire des Carolingiens aux Allemands comme
elle l'avait fait en 800 des Romains aux Carolingiens), cela ne
correspond cependant en aucune manière à la réalité.
Car
c'est Otton Ier qui a voulu le titre impérial et c'est lui d'abord
qui a rétabli l'Empire afin d'asseoir davantage encore son autorité
en Allemagne, particulièrement sur les évêques, et de tenir plus
fermement l’Italie. Il exige d'ailleurs, à cette fin, de contrôler
l'élection pontificale et interdit qu'à l'avenir on couronne un
pontife élu sans que la régularité du scrutin n'ait été
constatée par les officiers impériaux... C'est donc, d'une certaine
façon, le retour au césaropapisme accompli dans la collaboration
étroite des deux pouvoirs, mais, sauf pour les matières proprement
religieuses, sous l'autorité de l'empereur. Et c'est bien ainsi et
non selon les prétentions de Jean XII que les relations se fixent.
C'est Otton Ier le Grand qui contrôle le siège de Pierre.
L’empereur
se trouve à mi-chemin entre la cléricature et le laïcat en tout
cas, il occupe, dans la sphère du sacré, une place particulière.
Les
« grands » du royaume ne peuvent plus le considérer comme un des
leurs. Le pape lui-même doit reconnaître son pouvoir, il s'est
prosterné devant lui après l'avoir couronné.
L’acte
solennel dit l'Ottonianum, promulgué par l'empereur le 13 février
962, accorde au Saint-Père les mêmes privilèges que ceux que les
Carolingiens ont reconnus à la papauté (confirmation des
territoires du patrimoine de Saint Pierre), mais, reprenant un
diplôme de Lothaire Ier, il prescrit à tout nouveau pape de prêter
serment entre les mains du souverain ou de son envoyé avant de
recevoir la consécration... Otton Ier use de son pouvoir dès 963
Jean XII qui, sans doute, trouve trop élevé le prix payé pour
obtenir de l'aide intrigue contre l'empereur avec ses ennemis... La
réaction est rapide et brutale : Un concile réuni par Otton Ier
dépose le pape, car de graves accusations l'accablent et le
remplace par un notaire de la chancellerie pontificale.
Profitant
de sa position de force, Otton Ier exige des Romains un serment aux
termes duquel « ils n'éliront ni n'ordonneront aucun pape en dehors
du consentement du seigneur Otton Ier ou de son fils ». L’empereur
est donc dans son ordre à tout le moins l'égal du pape, un pape
dont il contrôle l'élection. Les avantages que lui procure cette
situation sont considérables... Pouvoir compter sur la collaboration
du pontife qui se dit détenteur du « siège le plus élevé et
disposant de la compétence universelle », c'est la garantie d'une
autorité de fait sur les Églises locales, celles de l'empire en
particulier. Otton Ier fait usage de cette possibilité
d'intervention à plusieurs reprises, en 962, en 965 et en 967, au
synode de Ravenne, tenu en sa présence.
La
réorganisation des institutions ecclésiastiques dans les pays
Slaves telle que l'empereur l'a voulue est solennellement confirmée.
Si Magdebourg voit son champ d'action missionnaire réduit aux
territoires soumis effectivement à l'empereur, le pape n'y est pour
rien, la christianisation de la Pologne entraîne la création
d'évêchés Polonais et, tôt ou tard, la reconnaissance de leur
autonomie.
OTTON Ier ET ADELAÏDE |
Mais
Otton découvre rapidement que sa nouvelle dignité ne lui vaut pas
que des privilèges. Les Romains le considèrent comme un étranger
pour lequel ces aristocrates convaincus qu'ils descendent des
Scipions ou des Fabii n'éprouvent que du mépris, voire de
l'aversion. Que le régime dont ils se sont dotés soit bousculé par
ce barbare, ils ne l'acceptent pas, ils se révoltent à plusieurs
reprises et l'échec de leurs rébellions accroît leur amertume.
Pour l'empereur, il ne fait pas bon vivre à Rome. Ce n'est pas
seulement avec la population Romaine qu'Otton Ier a de sérieuses
difficultés... Comme Charlemagne, il rencontre l'hostilité des
Byzantins dont le basileus, tout Grec qu'il soit, estime avoir seul
droit au titre d'empereur Romain...
Fidèle
aux usages Carolingiens, Otton Ier ne prend qu'exceptionnellement le
titre d'imperator Romanorum et Francorum, se contentant en règle
générale de celui d'imperator Augustus. Cependant, il heurte les
prétentions de Constantinople lorsqu'il reçoit l'hommage des
princes Lombards de Bénévent et de Capoue, faisant mine de les
soustraire à l'autorité de l'empereur d'Orient.
Or
Nicéphore Phocas, défend le principe que l'Empire Romain,
c'est-à-dire Byzantin, est le seul et que tous les autres princes
sont de simples rois. Il va jusqu'à revendiquer Rome et Ravenne.
Cette attitude ne décourage pas Otton Ier, qui ne désespère pas
d'obtenir pour son fils la main d'une princesse « née dans la
pourpre », fille d'empereur... Afin de rendre le parti plus beau, en
967, il fait couronner empereur ce fils, le futur Otton II, par Jean
XII.
Nicéphore,
intraitable, répond en préparant une expédition militaire. Otton
Ier, en guise de riposte, entreprend la conquête de la Pouille et de
la Calabre, sans grand succès il est vrai. Les données sont
différentes avec l’avènement de Jean Tzimiscès, qui se montre
conciliant et accepte l'idée du mariage... Toutefois, le souverain
Byzantin envoie à l'empereur des Romains non pas une porphyrogénète
( née dans le palais), mais une de ses nièces, Théophano.... Otton
Ier, mécontent, se résigne et, avant de repartir pour la Germanie,
fait épouser la jeune fille à Otton (II), empereur associé (972).
À
Pâques 973, un nouvel afflux d'ambassades en Germanie couronne la
carrière du grand empereur, qui meurt subitement le 7 mai. Sa
succession est assurée, l'Empire Romain a retrouvé vie et s'étend
de la mer du Nord au sud de l'Italie, de la frontière Française au
pays des Slaves et des Hongrois.
Les
emblèmes du pouvoir politique et religieux prennent une grande
importance dans de telles circonstances. Otton Ier hérite de son
père un autre symbole d’autorité. Il s’agit d’une lance
célèbre, connue aujourd’hui sous plusieurs appellations :
Lance de Longinus, Lance de Saint Maurice, Sainte Lance ou Lance du
Destin. Elle incarne, semble-t-il, une autorité extraordinaire, tant
politique que religieuse. On dit à l’époque que sa pointe, ornée
de petites croix de cuivre, contient un ou plusieurs clous extraits
des mains et des pieds du Christ crucifié.
En
926, Rodolphe II de Bourgogne abandonne la lance à Henri Ier en
échange de la ville de Bâle, une contrepartie en apparence
inéquitable mais révélatrice de la valeur inouïe qu’Henri Ier
accorde à cette relique de métal. Même si une récente analyse
scientifique date l’arme du VIIe siècle, on disait à
l’époque d’Otton Ier qu’elle avait appartenu à l’empereur
Constantin le Grand au IVe siècle... La légende s’est
nourrie au fil du temps, certains se mettant à suggérer qu’elle
avait effectivement été ramenée de Terre Sainte par la grande
collectionneuse de reliques, Sainte Hélène, la mère de
Constantin.
Cependant,
davantage que l’âge réel ou l’histoire particulière de la
lance, l’important réside, d’une part, dans la signification
qu’elle revêt pour ceux qui la possèdent et, d’autre part, dans
l’incidence qu’elle a sur les événements historiques... Le
regretté historien Geoffrey Barraclough explique par exemple qu’en
se séparant de cet emblème de l’héritage de Constantin, Rodolphe
renonce aux droits Bourguignons sur l’Italie (The Origins of Modern
Germany, 1984).
Pour
Otton, la Sainte Lance est « le symbole et la preuve de ses
prétentions sur l’Italie et sur la fonction impériale ».
Pendant un millénaire, elle sera vénérée comme l’un des
insignes impériaux les plus sacrés... Quel symbole plus éloquent
du transfert de l’autorité et de la dévotion romaines au
christianisme Otton Ier peut-il posséder, si ce n’est cet
instrument de l’empire qui, d’après la légende, contient les
clous de la crucifixion du Messie ?...
Quant
à la couronne d’Otton Ier (de facture nouvelle) quel meilleur
symbole de la lignée ininterrompue de prêtres, rois et apôtres des
temps bibliques, que le diadème royal orné des portraits de 4
puissants personnages salvateurs de la Bible (David, Salomon, Ésaïe
et le Christ préexistant) ainsi que de 2 plaques incrustées de 12
pierres, l’une semblable au pectoral des grands sacrificateurs
hébreux, l’autre rappelant les 12 apôtres ? Le nouveau roi
est indubitablement voué à un grand destin...
Pourtant,
la charge de la direction et de la protection de la chrétienté
qu’ont assumée Constantin, Justinien et Charlemagne ne va pas
peser totalement sur les épaules d’Otton Ier pendant l’essentiel
de son règne. Entre 936 et 955, il est confronté à des luttes
intestines avec des ducs de sa famille et d’autres seigneurs de
tribu. Quoiqu’il triomphe de ces adversaires et réussisse ses
campagnes militaires en Bourgogne (contre les Slaves), au Danemark,
en Bohème, et en Italie où il devient roi des Lombards en 951, il
faudra 2 décennies à dater de son accession au pouvoir pour que le
moment décisif se présente à lui (et à l’Histoire de
l’Allemagne).
Pour
évaluer le règne d’Otton et sa place dans les 900 ans (ou
presque) de l’histoire Germanique, il faut admettre que, quoiqu’il
ait pris Charlemagne pour modèle, il n’a pas tenté de reproduire
exactement l’empire Carolingien. De nombreux historiens ont supposé
qu’Otton Ier avait pour but de faire renaître l’intégralité de
l’ancien Empire d’Occident, l’histoire offre pourtant un
tableau plus nuancé. Par exemple, Otton n’unifie pas la péninsule
Italienne en chassant les Byzantins. En fait, au terme d’une
campagne qui débute en 966, il conclut avec eux un accord de paix et
négocie le mariage de son fils. Ainsi, en 972, l’Empire Germanique
obtient enfin la reconnaissance de l’empereur Byzantin.
«
En politique, il faut suivre le droit chemin ; on est sûr de n'y
rencontrer personne »
Histoire
| theresagerloff
theresagerloff.wordpress.com/histoire/
Le
premier empereur romain germanique, Otton le Grand, y fit construire
sa résidence ... L'empereur Otton Ier (936-973) fonde l'archevêché
de Magdebourg.
Encyclopédie
Larousse en ligne - Otton Ier le Grand
www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Otton_I_er...Grand/136523
912-Memleben
973 premier empereur du Saint Empire 962-973 roi de ... à Rome par
le pape Jean XII (962), fondant ainsi le Saint Empire romain
germanique.
Saint-Empire
romain germanique au Moyen Âge - Vikidia, l ...
fr.vikidia.org/wiki/Saint-Empire_romain_germanique_au_Moyen_Âge
2
août 2014 - Le Saint-Empire romain germanique est le regroupement
politique de territoires en Europe centrale et ... L'empereur Otton
Ier le Grand. En 918 ...
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Roi
de Germanie (936-973) et empereur (962-973). Avec Otton Ier, l'Eglise
et les prélats, dont il n'avait été question ni en 911 avec la
mort de Louis .... Rapp, F. (2000), Le Saint Empire romain
germanique, d'Otton le Grand à Charles Quint.
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