samedi 20 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 18 SEPTEMBRE 1914

18 SEPTEMBRE 1914

I)
Un chien perdu à Soissons retrouve son maître dans un hôtel parisien où ils a l'habitude de séjourner :

«M. Néraud, habitant des environs de Soissons, ayant à la dernière minute dû fuir l'invasion, ne peut, au moment du départ, retrouver son chien.
Il s'en va en laissant à manger abondamment pour la pauvre bête au cas où elle réintègre la maison abandonnée... Le chien est venu souvent à Paris avec son maître qui descend toujours au même hôtel dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul.

Quelle n'est pas la surprise de M. Néraud, le 18 septembre 1914, quand il voit arriver l'animal crotté et trempé. Le chien est venu une première fois vers midi et a pénétré dans l'hôtel où il a flairé les meubles du salon, chassé par les garçons qui ne l'ont pas reconnu, il a patiemment attendu dans la rue le retour de son maître.» écrit Le Figaro du 19 septembre 1914...

II)
L’ampleur du massacre, l’horreur des tranchées, la mobilisation de l’arrière, l’industrialisation des armes ont fait de la première guerre mondiale, dans l’historiographie comme dans l’imaginaire Européen, un sommet de la « brutalisation » des affrontements guerriers
Est-ce bien le cas ? (Hervé Drévillon)
Le terme a été forgé par l’historien Américain d’origine Allemande George Mosse (1918-1999) :

Il évoque « la brutalisation des sociétés occidentales », c’est-à-dire la diffusion des modèles et des comportements guerriers dans la société civile le culte du héros viril, du sacrifice héroïque, comme facteur d’explication du fascisme et du totalitarisme. Il s’intéresse donc peu à la réalité des comportements pendant la guerre elle-même, il fait d’ailleurs remonter ce phénomène à la Révolution Française, où se combinent la démocratisation de l’héroïsme et la communion des nations dans la pulsion guerrière.

Mais le terme de brutalisation est aussi utilisé pour décrire ce qui, dans l’expérience de la lutte des soldats de la première guerre mondiale, est en rupture avec tout ce qui a été décrit dans les conflits antérieurs... Après quoi, les historiens sont allés chercher les prémices de cette « brutalisation », au sens du processus d’intensification des combats, au cours des périodes antérieures. Il n’en reste pas moins qu’il existe une rupture. La guerre est d’une nature à peu près constante du Moyen-Âge à 1914. Après, elle devient autre chose.
Quelles sont les spécificités de la guerre de 1914 ?
L’énormité des pertes humaines ?
On pourrait le penser, mais les choses sont plus compliquées. Certes, avec, en France, 1,4 million de morts en un peu plus de 4 ans, on est bien au-delà des plus ou moins 900 000 morts militaires des 12 années de guerres de Napoléoniennes (1804-1815).

Mais, si l’on s’intéresse à l’expérience de guerre des soldats vécue sur une période plus courte, on s’aperçoit qu’une bataille Napoléonienne, par exemple, fait plus de victimes sur un même lieu en peu de temps : 140 000 morts et blessés sur 500 000 hommes engagés pendant les 3 jours de la bataille de Leipzig (du 16 au 19 octobre 1813, entre l’armée Française et la coalition Russe, Prussienne, Autrichienne et Suédoise), 30 % des effectifs dans les deux camps à la bataille de Borodino (7 septembre 1812, entre Russes et Français).

Ces taux de perte à la journée ne seront atteints dans aucune bataille de la première et même de la seconde guerre mondiale, y compris à Verdun ou à Stalingrad ! Le « vécu » du soldat de Napoléon pouvait ainsi, en termes de violence subie, être bien pire que celui d’un poilu de 1914-1918... Ce n’est pourtant pas du tout la représentation que l’on s’en fait…
Car ce qui caractérise la première guerre mondiale, c’est l’étalement des pertes sur des périodes longues et de façon continue. Sans même qu’il y ait combat, les hommes restent face à l’ennemi et au no man’s land :

Ils sont en confrontation permanente avec la situation de guerre, alors que les soldats de Napoléon gardent le plus souvent une sorte de vie civile en garnison ou en cantonnement, marchent beaucoup, et se battent parfois.

De plus, durant la Grande Guerre, les combats, quand il y en a, se répètent sur les mêmes terrains et selon les mêmes modalités. Car la révolution des transports (trains, puis camions), en alimentant de façon continue le front en hommes et en munitions, prolonge la durée des combats, pour aboutir à l’hécatombe que l’on sait... Ce renouvellement constant se solde au final par des pertes gigantesques à l’échelle de chaque classe d’âge mobilisée.

Rappelons que, au plus fort des guerres Napoléoniennes, 30 % d’une classe d’âge est sous les drapeaux, quand la quasi-totalité des jeunes hommes, en 1914, le sont...

Autre différence :
L’étendue du front, les communications modernes entre l’avant et l’arrière plongent tout le territoire, soldats comme civils, dans le fait de guerre. Lorsqu’on se promène dans la France de 1914-1918, on ne peut pas ignorer qu’elle est en guerre, ce n’est pas le cas en 1812.

Faute d’unité de temps, de lieu et d’action, la notion de bataille se dilate, violence est faite à toute la société.

La guerre de 14-18, c’est la guerre totale ?
Non, pas vraiment. Le terme est certes inventé à ce moment-là, par Léon Daudet (1867-1942) en France, et, par le général Erich Ludendorff (1865-1937) en Allemagne... Mais c’est pour déplorer, l’un comme l’autre, qu’elle n’ait pas eu lieu !

Certes, on voit des formes de violence de masse inédites, comme le génocide des Arméniens par les Turcs, en 1915-1916. A part ce fait, considérable, il n’y a pas plus de brutalités contre les civils que lors des guerres précédentes, plutôt même moins que dans les guerres asymétriques comme les insurrections populaires :
En Espagne (1809-1814),
Au Tyrol (1809)
En Calabre (1806-1807)

Sous l’Empire... Les guerres coloniales... ou La guerre de Trente Ans (entre États catholiques et protestants, en Allemagne, de 1618 à 1648), les pertes civiles dépassent les pertes militaires.
Tout simplement parce que la population civile n’est pas, généralement, désignée comme un objectif stratégique.
Alors que le bombardement aérien et les gaz existent déjà.
Contrairement à la seconde guerre mondiale, ce choix n’est pas fait, à l’exception de rares bombardements de Paris et de villes Anglaises, qui font peu de victimes.

Mais les armements modernes ne provoquent-ils pas des niveaux de pertes et des types de blessures inconnus jusqu’alors ?
Pendant la guerre de 1870, les 70 % à 80 % des pertes sont dues aux armes individuelles.
En 1914-1918, ce taux est celui des pertes dues à l’artillerie, la véritable rupture n’est donc pas seulement le nombre des pertes, mais également la confrontation des hommes aux armes issues de l’industrie :
Avions, artillerie lourde, gaz.

L’invention de la poudre sans fumée et d’explosifs qui accroissent la portée des armes modifie la dimension sensorielle du combat :
Les soldats ne voient pas et n’entendent pas d’où partent les tirs.
Ils développent ainsi un sentiment d’écrasement.
L’expérience de guerre ne fabrique pas des héros virils, mais des individus impuissants face à ce qui leur arrive.
C’est ce que montrent les travaux d’Antoine Prost [auteur des Anciens Combattants (1914-1940), Folio, 336 p.].

N’est-ce pas aussi le résultat de l’incapacité des états-majors à comprendre ce nouveau type de guerre ?
A la veille de 1914, on sait en réalité à quoi s’en tenir :

Jean de Bloch, un banquier Polonais féru de technique, a publié en 1899 La Guerre future... Il évalue par de savants calculs les pertes que l’artillerie de l’époque peut causer, conclut à la supériorité de la défensive et estime par conséquent toute guerre impossible, et tout État qui s’y engagerait condamné à connaître une révolution socialiste… Malgré cette vision prémonitoire, les états-majors restent accrochés à la doctrine de l’offensive à outrance...

Pourtant, après les hécatombes de la guerre de 1870, le règlement de l’infanterie de 1875 vise à épargner les hommes. Cependant dès 1884, la mauvaise interprétation de la « bataille décisive » définie par le général prussien Carl von Clausewitz [dans son traité de la guerre, publié en 1832] fait revenir le règlement Français à la vague d’assaut en ligne. Ceux qui suivront, de 1895 à 1913, affirment le primat de la « supériorité morale » sur la force matérielle.

On tire de la guerre Russo-Japonaise (en Mandchourie, 1904-1905) et des guerres Balkaniques (1912-1913), où sont pourtant utilisés tranchées et barbelés, la leçon que la force morale peut surmonter l’épreuve du feu.

Contrairement à ce que l’on croit, les états-majors savent que les pertes seront énormes, mais ils en concluent que, pour économiser les vies, la guerre doit être courte et qu’il faut donc brusquer les choses pour emporter la décision... L’objectif est, et restera tout au long de la guerre, d’éviter la guerre longue. Le pari de l’offensive à outrance n’est pas dû à l’ignorance de la capacité de destruction. Au contraire, c’est sa reconnaissance.

III)
G.Q.G. :
Joffre est plus que jamais décidé à obtenir la décision vers Noyon. Il pense que la manœuvre doit prendre, avec des forces supérieures, une plus large envergure. Il décide le transfert, à gauche de la VIe armée, de la IIe armée (Castelnau), à laquelle seront rattachés les 13e et 4e C.A., repris à la VIe armée.

VIe Armée Française
Maunoury espère toujours faire aboutir la manœuvre de débordement. Le général Ebener réoccupe la ligne Bailly - Tracy-le-Val - Bois de la Montagne et le 4e C.A. gagne la vallée de l'Oise par Compiègne pour prêter main forte au 13e C.A.

Armée Anglaise
Les Allemands attaquent violemment mais sans succès la droite du 2e C.A., puis la gauche du 1er et sont repoussés, mais les pertes des Anglais sont telles que French décide de n'entreprendre aucune offensive, comptant que le plateau sera dégagé grâce à l'offensive de la VIe armée.

IV)
G.Q.G.
Joffre envoie un télégramme à la I ère armée :
« l’ennemi semble masser des forces importantes dans la région de Metz - Thionville dans l’intention probable d’intervenir sur le flanc droit de la IIe armée. La I ère doit se tenir prête à intervenir efficacement vers le nord. Elle tiendra prête, aux environs de Nancy, une forte réserve, autant que possible un C.A. » Le 14e C.A. est transféré de Bayon à Clermont - Beauvais.

V)
I ère Armée Française
Un télégramme chiffré du Q.G. prescrit de tenir le 16e C.A. prêt à embarquer pour l’ouest. Dubail le dirige sur la Moselle, entre Charmes et Épinal. A dater du 19, la I ère armée aura à couvrir seule un front immense, de la Suisse à Pont-à-Mousson.

IIe Armée Française
La IIe armée est dissoute pour aller se reconstituer vers Amiens. Le 8e C.A. passe à la IIIe armée, qui devra prendre, le 21, l’offensive dans la région de Spincourt. Les divisions de réserve (3e groupement, général Pol Durant) restent sur les Hauts-de-Meuse, le 8e C.A. porte une de ses divisions dans la Woëvre, vers Woël.

Les Hauts-de-Meuse ne sont donc plus tenus que par un groupe de divisions de réserve, étalé sur un large front entre les routes Verdun - Metz et Saint-Mihiel - Pont-à-Mousson, et par la 7e D.C. à sa droite. Le secteur de la Woëvre méridionale est placé sous le commandement de Dubail, après le départ de Castelnau pour la Picardie.

Ve Armée Française
Elle continue à renforcer sa gauche au détriment de sa droite qui perd le 10e C.A., placé en réserve générale dans la région de Fismes. Au cours de la nuit du 17 au 18, le 3e C.A. perd le château de Brimont et se voit refoulé jusqu’à la route Reims - Laon. La situation de la Ve armée devient difficile :

De fortes colonnes Allemandes sont en marche entre Chamouille, Vendresse et Paissy. On prévoit une grosse attaque pour la matinée du 19 sur la droite Anglaise et la gauche du 18e C.A.

VIe Armée Française
Le 1er C.C. reste dans ses cantonnements. Le général Buisson constate que les chevaux d’artillerie sont tellement épuisés qu’ils sont incapables de gravir une côte au pas ou de trotter sur les routes en terrain horizontal... Il estime qu’un arrêt de 8 jours serait nécessaire.

Un ordre de Joffre prescrit de garder une attitude défensive sur le front Soissons - Vic -Tracy-le-Val - Bailly pendant la formation de la nouvelle IIe armée (4e, 13e, 14e, 20e C.A. et deux C.C.), qui se concentre au nord-ouest de Noyon afin d’opérer contre le flanc Allemand. Cet ordre constate l’échec de l’offensive sur l’Aisne.

Un peu avant midi, un ordre parvient à la VIe armée (n° 119) selon lequel le 4e C.A. sera transféré au sud-ouest de Compiègne.

Le 7e C.A. et le groupe de Lamaze ont reçu l’ordre de maintenir leurs positions sur l’Aisne.

O.H.L.
Von Falkenhayn prépare une offensive vers les Hauts-de-Meuse, tenus par un groupement de divisions de réserve, point faible de l’armée Française.

Armée Anglaise
La nuit du 17 au 18 septembre est marquée par plusieurs attaques Allemandes contre la 1 ère division à l’extrême droite.

VIe armée Allemande
Le mouvement de l’armée commence pour déborder les alliés. Elle fait mouvement à partir de Metz vers Saint-Quentin
Via Trier - Aachen - Liège - Bruxelles - Mons
Via Thionville - Luxembourg - Namur - Bruxelles – Mons.

Rupprecht de Bavière gagne Luxembourg en soirée. Sa mission est de refouler l’infanterie Française apparue entre Roye et Montdidier en mettant en ligne le 21e C.A. Il doit ensuite envelopper la gauche Française... von Falkenhayn lui demande d’engager les C.A. au fur et à mesure de leur arrivée, ce qui provoque des protestations de sa part.

Armée Belge
A l’aube, les éléments avancés de la 4e division bordent la Durme. La division doit défendre la ligne de la Durme, de Tilrode à Waasmunster. Pour empêcher l’artillerie Allemande de s’établir par surprise à distance de tir convenable des forts, les divisions reçoivent l’ordre de pousser leurs gardes sur la ligne Buggenhout - Bonheiden - Londerzeel - Geerdegem - Muyzenstraat - Putte - Hellebrug - Boeven – Grobbedonk.

VI)
Le journal du Rémois Paul Hess
Aujourd’hui, c’est à 2 h 1/2 du matin, que nous sommes arrachés brutalement à notre sommeil par les détonations épouvantables des grosses pièces et qu’il nous faut encore faire, avec les enfants, une descente immédiate à la cave, elle est particulièrement pénible.

La famille des concierges, augmentée depuis hier de deux personnes, et les Robiolle, restés avec eux pour la nuit, viennent nous rejoindre tout de suite, nous sommes réunis au nombre de 14 et tous, nous éprouvons le besoin de dormir encore. Nous cherchons à prendre, les uns sur des chaises, d’autres allongés sur un tapis, des positions dans lesquelles nous pourrions nous assoupir et reposer quelques instants... C’est impossible !

Nous causions des tristes événements de cette période terrible que nous vivons, des ravages causés par le bombardement, pour ainsi dire ininterrompu depuis le lundi 14, des véritables massacres qui en ont résultés, des victimes que nous connaissions, de la situation tragique de la ville de Reims, qu’on ne peut, nous semble-t-il laisser abîmer plus longtemps, ce qui nous donne l’espoir que la poursuite de l’ennemi, si malheureusement arrêtée, sera vraisemblablement reprise dès que possible...

Mme Guilloteaux, assise dans un fauteuil qu’on est allé lui chercher, afin de lui donner le moyen d’installer mieux la petite Gisèle, âgée d’une semaine à peine, qu’elle tient enveloppée dans un duvet, exhale ses plaintes, la pauvre femme, après chacune des explosions formidables que nous entendons. Elle répète ce qu’elle disait souvent hier et tous ces jours derniers :

« Eh, mon Dieu ! on n’arrivera donc point à les déloger de là ».

Le ton larmoyant de cette demande bien vague, faite à la cantonade, avec une prononciation Ardennaise fortement accentuée, porterait à rire en toute autre circonstance, on n’y pense pas. Nous comprenons trop bien les angoisses terribles de la bonne aïeule voulant protéger de tout danger, même du froid, le frêle petit être qu’elle garde précieusement sur ses genoux et personne ne lui répond aujourd’hui, parce que, sincèrement, on ne peut plus rien lui dire, à la longue, nous finirions aussi par nous demander si on y parviendra, à « les » déloger...

Nous ne sommes pas initiés (loin de là) mais il est devenu évident que nos troupes ont trouvé le 13, au sortir de Reims venant de les fêter, une résistance opiniâtre qui semble devenir, de jour en jour, plus difficile à briser.

En date du 14 le communiqué disait :

4h30, les Allemands ont organisé, en arrière de Reims, une position défensive sur laquelle ils n’ont pu tenir, mais celui du même jour disait :

23h15, Au centre, l’ennemi semble également vouloir résister sur les hauteurs du nord-ouest et au nord de Reims, etc...

La deuxième dépêche de ce lundi dernier 14, n’était donc pas longtemps sans venir contredire la première. D’ailleurs, nous sommes bien placés (quelle dérision d’employer pareil terme !) pour savoir que l’ennemi ne semble pas seulement vouloir résister, et pour avoir la certitude qu’il résiste vigoureusement.

Nous ne nous sommes même aucunement aperçus d’un ralentissement du bombardement commencé le 14, dans la matinée, il n’a fait, au contraire, qu’augmenter d’intensité. Comment les Allemands sont-ils parvenus à s’accrocher aussi solidement aux hauteurs qui dominent notre ville, à si peu de distance ?
Seraient-ils donc parvenus à opérer, à leur tour, une volte-face, un redressement qui serait, toutes proportions gardées peut-être, une réplique de celui qui fut si bien réussi par nos armées, il y a une quinzaine de jours, lorsqu’elles ont arrêté net la marche sur Paris ?
Après les avoir vus traverser Reims dans une complète retraite, bien près de se transformer en déroute, nous aurions du mal de comprendre cela.

Il serait fort intéressant de connaître ce que pense de pareille situation l’autorité militaire, mais, bien entendu, nous ne savons absolument rien et ce n’en est pas plus rassurant.

Après avoir vu le flux de l’armée Allemande et son reflux en des déploiements formidables, allons-nous être de nouveau envahis ?... Malgré tout, je veux espérer que non !
Toutes ces pensées me traversent l’esprit, après chacune des lamentations de Mme Guilloteaux.

3h15, la canonnade paraissant cesser, je retourne au premier étage, m’étendre sur un lit, tout habillé et deux heures après, toute la famille est remontée.

5h20, Quelques minutes seulement se passent ensuite, le sifflement de plus en plus fort d’un obus qui arrive, nous fait craindre, l’espace de quelques secondes, avant son explosion, qu’il soit pour nous... Il éclate tout près et nous oblige à réintégrer la cave que nous ne pouvons plus quitter, après un semblant d’accalmie, le bombardement vient de reprendre avec violence et il nous faut, cette fois encore, y passer toute la journée.
Robiolle avait quitté hier l’établissement des Bains et lavoir publics qu’il dirige, rue Ponsardin, Il désire savoir ce qui a pu se passer de ce côté, et s’en va, suivi de sa femme, se proposant de revenir aussitôt mais nous ne les revoyons pas... Les explosions continuelles des obus qui se sont mis littéralement à pleuvoir dans ces parages, peu de temps après leur départ, rend leur retour impossible.
Le boulevard de la Paix, dans toute sa longueur, de même que les boulevards Gerbert et Victor-Hugo sont complètement hachés.

Les batteries d’artillerie du malheureux groupe que j’avais remarqué, bivouaquant là, depuis le 15, ont bien été repérées, malgré l’abri que pouvaient leur donner les gros arbres, qui, pour la plupart, sont ébranchés ou mis en pièces.

Des hommes et nombre de chevaux sont tués en ces endroits. La caserne Colbert a été touchée plusieurs fois.

La cathédrale l’a été également.

Le soir, des obus incendiaires qui hier, avaient fait leur première apparition, sont encore envoyés sur la ville. Un incendie allumé par ces projectiles à la sous-préfecture, rue de l’Université, se propage aux maisons voisines jusqu’à la rue des Cordeliers, après avoir gagné la maison Fourmon, en angle, puis progresse ensuite jusqu’à la moitié de cette dernière rue. L’usine Lelarge, boulevard Saint-Marceaux, est en feu depuis hier.

A la nuit de cette nouvelle et longue journée d’épouvante, nous sommes exténués.

VII)
Il y a une affaire Castelna !

Une dépêche de félicitations adressée le 10 septembre au général de Castelnau par le général Joffre n'a été communiquée à la presse qu'aujourd'hui et arrêtée par la censure de Bordeaux aussitôt qu'elle a été communiquée. Elle a paru pourtant dans L'Homme libre de Clemenceau, qui s'imprime à Toulouse et a pu être reproduite après cela partout...

La vérité est que le gouvernement a peur du général de Castelnau, peur de sa popularité, de son influence, de ses idées. On m'assure que le président Poincaré ne cache pas ses alarmes à ce sujet :

Il a peur d'être fusillé par la réaction. Le personnel républicain, les gens de la rue de Valois ont la même crainte. Il est cependant parmi eux des hommes qui ont du bon sens. Comme on disait l'autre jour devant le sénateur Perchot, un des chefs du parti radical-socialiste que les généraux seraient bien dangereux pour la République après la victoire, Perchot répondit :
« Ayons d'abord la victoire. »

En passant tout à l'heure rue Vital-Carles, j'ai vu Millerand qui sortait à pied, sans aucune cérémonie, du ministère de la Guerre. A..., un de nos confrères de la presse parisienne, l'a abordé au même moment et lui a demandé des nouvelles de la guerre. Le ministre a confirmé que la situation était bonne Autorisant l'espérance...


VIII)
D'ici 48 heures nous aurons certainement quitté Bordeaux. Le décret qui ordonne la révision des exemptés et réformés et la retraite de l'ennemi me donnent l'espoir d'être employé à l'administration militaire des territoires ennemis occupés par nos armées.

A la lecture quotidienne des admirables faits d'armes dont nos soldats sont les héros, le non-combattant, l'oisif, a un sentiment de honte qui va, comme me le disait très justement tout à l'heure Vaugeois, jusqu'au sentiment de la culpabilité.

Lawrence Jerrold, correspondant du Daily Telegraph, un des plus grands journaux Anglais, qui arrive d'Angleterre par mer, m'assure que la plus grande partie du cabinet libéral était hostile à la guerre. Ce sont sir Edward Grey, un patricien whig qui a les vieilles traditions politiques Anglaises dans le sang, et Winston Churchill, un descendant des Marlborough, un conservateur fraîchement rallié au radicalisme, qui ont décidé Asquith et LLoyd George.

Sans ces deux aristocrates comme sans le roi des Belges, la démocratie Française était abandonnée, livrée à elle-même en face de l'impérialisme Allemand.

D'ailleurs les démissions de sir John Morley, vieux, très vieux radical gladstonien, et de John Burns, le ministre « travailliste », plus doux, en disent long à cet égard.

IX)
Situation en France
Selon le Réveil du Nord publiant un article du Times :
« Les Allemands sur la ligne de l’Aisne résistent toujours de toute leur force. Le front de leur ligne va des marais de Noyon à l’ouest, par le plateau au nord de Soissons. Le centre s’appuie sur la grande colline de Laon et passe de là, par l’arête de l’Argonne vers un point au nord de Varennes. C’est autour de Soissons que les combats sont les plus acharnés. »

Des luttes intenses se déroulent au cinquième jour de la bataille de l’Aisne, autour de Noyon et de Reims.
Les Allemands décident de ne plus reculer, entre Reims et l'Argonne, ils se fortifient, en construisant des tranchées abris.

X)
À Valenciennes les employés de Chemins de fer sont réquisitionnés par les Allemands.
Le Curé de Maing (Valenciennes), qui se trouvait sur la voie publique est arrêté par une patrouille de ulhans et fusillé. Nous apprendrons le lendemain, les raisons officielles de son exécution : espionnage supposé.
Des patrouilles de cavalerie Allemandes sont aperçues à La Bassée, Don et Sainghin-en-Weppes.

Insolite :

La place d’Anvers reçoit un renfort de prestige selon Le Réveil du Nord. Le célèbre Constant le Marin, Liégeois, champion du monde de lutte, est arrivé à Anvers, venant de Saint-Petersbourg, où il est engagé volontaire au corps de mitrailleurs de l’armée.

Ayant appris en Russie l’invasion de Liège, sa ville natale, il n’a pu résister au désir de mettre sa force herculéenne à la disposition de son pays et à prouver que son cœur est en proportion avec sa force.

XI)
Communiqués officiels parus dans la presse nationale 18 septembre,

15h00
La bataille a continué sur tout le front, de l'Oise à la Woëvre, pendant la journée du 17, sans modifications importantes de la situation.
A notre aile gauche, sur les hauteurs au nord de l'Aisne, nous avons légèrement progressé sur certains points. 3 retours offensifs tentés par les Allemands contre l'armée Anglaise ont échoué.

De Craonne à Reims, nous avons nous-mêmes repoussé de très violentes contre-attaques exécutées la nuit. L'ennemi a en vain essayé de prendre l'offensive contre Reims.

Au centre, de Reims à l'Argonne, l'ennemi s'est renforcé par des travaux de fortifications importants et adopte une attitude purement défensive.

A l'est de l'Argonne, dans la Woëvre, situation inchangée.
A notre aile droite, Lorraine et Vosges, l'ennemi occupe des positions organisées défensivement dans le voisinage de la frontière.

XII)
La Première Guerre mondiale fait évoluer des positions qui semblaient politiquement définitives. Le chef historique des nationalistes Irlandais, Redmond, qui s’est battu pour l’application du Home Rule se rallie à Londres :

« La démocratie de la Grande-Bretagne a tenu parole en Irlande. C’est maintenant un devoir d’honneur pour l’Irlande de lui être fidèle à son tour ».
De son côté devant la Chambre des Communes au cours d’un débat, Lord Kitchener assure que l’incorporation des volontaires est capable de créer les effectifs suffisants pour constituer quatre nouvelles armées.

Le général Français de Currières de Castelnau est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d’honneur pour l’exercice de son commandement depuis le début de la guerre.

XIII)
En Europe centrale, la Roumanie exprime sa solidarité avec les Roumains de Transylvanie et au cours du conseil des ministres, Ionesco s’oppose à tout projet d’accord avec l’Autriche-Hongrie du vieil empereur François-Joseph.

XIV)
8h00, traînés par plus de 40 locomobiles, arrivent plusieurs gros canons de siège de plus de 12 mètres de longueur, assure-t-on. Il en passe jusque 9h00 avec des cavaliers, fantassins et munitions.

Est-ce pour faire le siège d'Anvers?
Est-ce pour protéger la retraite Allemande?
Le passage de ces canons fait trembler le sol, les maisons.

12h00 arrivent de nouveau par la rue de Mons et se dirigeant vers la rue de Namur 30 automobiles: camions, autos, etc....
M. Ladrière, échappé miraculeusement, revient chez lui aujourd'hui. Des engagements ont lieu, paraît-il, au nord de Bruxelles entre Allemands et Belges et Anglais. Il paraîtrait que l'un des fils de l'empereur, lors du premier passage, a logé chez le brasseur Brulé au Faubourg de Mons.


XV)
Il y a aussi deux escadrons de goumiers Algériens à l’allure superbe, de tous âges et de diverses tribus. Ce sont des cavaliers au visage à la peau brune, portant un burnous blanc et équipés d’un long et mince fusil, porté à l’épaule par une bretelle. Leurs cheikhs, qui a déjà combattu en France, sont porteurs, de la Croix de la Légion d’Honneur.

Ces troupes ne sont pas assez nombreuses pour la défense de la cité. Le bourgmestre Stiénon du Pré demande au commandant des troupes Françaises s’ils peuvent assurer une protection réelle et, au cas où il ne reçoivent pas de renforts, devrait-il quitter Tournai à la première attaque Allemande ?.

Quand les Allemands ont fait ici leur première apparition, ils ont ordonné à la ville de Tournai de payer une contribution de 3 millions de francs tandis que pendant que le bourgmestre et quelques hautes personnalités ont été prises en otages et emmenés à Ath .

De là, ils sont envoyés à Bruxelles avec des prisonniers de guerre Français et notamment, le général de Villaret, les civils sont emprisonnés durant 9 jours bien que la somme exacte exigée a été remise entre les mains des Allemands.

Le commandant Français considère la question du bourgmestre comme une inélégante marque de bienvenue et demande une explication à ce dernier. Stiénon du Pré présente ses excuses et nous assure tous de la totale loyauté de lui-même et de tous ses citoyens... Après cela, les Français n’ont plus d’autres motifs de plainte au vu de l’accueil réservé par les habitants de Tournai.

Le souvenir de leurs souffrances est encore trop récent pour que ces personnalités éminentes ne craignent le renouvellement de celles-ci. Les jours de malheur qu’ils ont tous été forcés de vivre sous la botte Prussienne sont encore au premier rang dans les pensées de toute la population locale.

On nous pose constamment la question de savoir si les Allemands ont été définitivement refoulés etc... Malheureusement, les informations reçues, m’empêchent de leur donner l’assurance souhaitée. Pendant plusieurs jours, nous restons à Tournai avec le danger d’une nouvelle invasion.

Je prend la précaution de faire équiper les éclaireurs de la Garde civique, de nouvelles armes, notamment du fusil Gras à la place de leur Mauser. Cela ne les met pas en confiance... S’ils manquent totalement d’initiative, ils sont toujours pleins de bonne volonté... Mes principales forces consistent en une centaine de gendarmes de la province de Hainaut sous les ordres du lieutenant-colonel de gendarmerie Bloem.

J’équipe mes hommes et plus tard, mes volontaires, de 57 nouvelles bicyclettes laissées sur place par les Allemands dans leur recul récent et soudain... Grâce à ces vélos, je peux ainsi envoyer des patrouilles à d’assez bonnes distantes. Les patrouilleurs essaient de ramener de très utiles renseignements et réussissent à abattre ou faire prisonniers, un certain nombre de Uhlans.

C’est ainsi, qu’en même temps, nous pouvons faire croire aux Allemands qu’un nombre important d’hommes de troupes sont massées à Tournai et dans les environs de la ville... Cette illusion leur fait retarder leur progression vers la cité.

Le fameux système d’espionnage Allemand a été, dans ce cas, en dessous de tout. Les ennemis ont si peu d’informations sur nos troupes alliées venant vers Tournai qu’ils pensent ne pas avoir le temps nécessaire pour emmener leurs blessés avec eux, ils en laissent un certain nombre dans nos hôpitaux. Je les fais transférer rapidement, comme prisonniers, à Bruges.

XVI)
Décision du 18 septembre 1914. - Pouilly
Le paragraphe « Aux partants », de la décision d’hier, est au livre d’ordres du régiment sous le n° 9 :

Organisation du travail dans les secteurs :
Les troupes d’infanterie et du génie seront employées aux travaux tous les jours de la manière suivante
Séance du matin : Départ du cantonnement à 6 heures, retour au cantonnement à 10 h,
Séance du soir : départ du cantonnement à 13 h, retour au
cantonnement à 17 h.
Au milieu de chaque séance de travail, les hommes seront laissés au repos pendant un quart d’heure. Les troupes d’artillerie et les auxiliaires d’artillerie employés aux travaux d’artillerie seront divisés en deux équipes employées tous les jours de la manière suivante :
Une équipe d'une demi-journée consacrée aux travaux de terrassement.
Une équipe d'une demi-journée consacrée à la manœuvre.
Pour les travaux de terrassement :
Séance du matin : Départ du cantonnement à 6h, retour au cantonnement à 10h. Séance du soir : départ du cantonnement à 13h, retour au cantonnement à 17h. Au milieu de chaque séance de travail, les hommes seront laissés au repos pendant un quart d’heure.

Organisation du parc de voitures dans les secteurs :
Le parc d’artillerie fera atteler par sa section de parc les voitures ci-après, qu’il réquisitionnera le 19 août chez leurs propriétaires, savoir :
Tapissières :
2 chez M. Régis-Martelet, place d’Armes
2 chez M. Deroche-Thévenin, place d’Armes
1 chez M. Nourry, 13 rue Jardin des Plantes
2 chez M. Sasse, 4 rue de Semur
1 chez M. Bretin, 8 rue Bénigne-Fremiot
1 chez M. Gaudot, rue Pont des Tanneries.

Tombereaux :
10 chez M. Gaudot, rue Pont des Tanneries
10 chez M. Péchinot, rue Hugues Aubriot
4 chez M. Trapet, 20 quai Navier.

Ces voitures serviront à former des parcs de secteurs, les tapissières pour le transport des denrées d’ordinaires, les tombereaux pour les travaux de défense exécutés par l’artillerie et le génie.

Les commandants de secteurs donneront les ordres nécessaires pour l’affectation de ces voitures aux corps et services de leurs secteurs et l’emplacement des parcs. L’ensemble sera réparti ainsi qu’il suit :
1er secteur : 1 tapissière, 1 tombereau
2e secteur : 2 tapissières, 5 tombereaux
3e secteur : 5 tapissières, 15 tombereaux
4e secteur : 1 tapissière.

Voitures de corvée :
Comme conséquence de la note ci-dessus, le lieutenant-colonel commandant le secteur décide que les tapissières pour corvées seront affectées :
1° une au bataillon du 115e ( Norges-la-Ville et Brétigny ) cette voiture servira également aux batteries d’artillerie cantonnées dans ces villages.
2° une au 1er bataillon du 118e ( Varois et batterie d’artillerie, Orgeux, ½ compagnie du génie à Arcelot, Couternon, Saint-Apollinaire ).
3° une au 2e bataillon du 118e territorial ( Ruffey, Bellefond, Asnières et batterie d’artillerie ).
La répartition des tombereaux sera faite après entente entre le lieutenant-colonel et le secteur et les commandants de l’artillerie et du génie.

Bureau du trésorier :
Aujourd’hui à partir de 14h, paiement de leur solde à MM. les officiers qui partent ainsi qu’aux sous-officiers.
Les compagnies qui auraient besoin d’une avance pourront se présenter à la même heure.

Les commandants de compagnie fourniront demain matin le sucre et le café pour les hommes partants. Sur la viande touchée aujourd’hui, il sera prélevé un morceau pour un repas froid dit :
Vivres de chemin de fer. Dans l’après midi, il sera envoyé dans chaque cantonnement un pain par homme et 350 grammes de viande pour permettre aux commandants de Cie. de la faire cuire comme vivres de débarquement.
Un bon sera établi ultérieurement par les compagnies pour régulariser cette opération.

Départ du détachement :
Le détachement du régiment sera dirigé demain matin,
400 hommes sur Chaumont.
800 sur Langres.
L’heure du départ ne sera pas connue avant 16h au plus tôt ce soir, le lieutenant-colonel, le Drapeau et la musique accompagneront le détachement à la gare où doit se trouver le gouverneur qui hier a félicité le lieutenant-colonel sur l’attitude, la discipline et l’entrain du 118e.

Les officiers et sous-officiers qui voudront accompagner les partants à la gare pourront s’y rendre à cheval ou en vélo, le lieutenant-colonel serait heureux de les voir nombreux à ses côtés pour dire « au revoir » à leurs camarades :
Tenue pour tous, effets de drap, très régulière et en armes.
Pour les partants, tenue uniforme, couvre nuque, veste roulée sur le sac, doublure en dehors, en cas de pluie veste à l’intérieur du sac, le détachement avant d’entrer en ville fera d’ailleurs une halte pour rectifier la tenue...

Gouvernement de la défense de la place forte de Dijon :
3e secteur, « Les lieutenants-colonels commandant les 115e et 118e régiments d’infanterie, commandant respectivement les 1er et 3e secteurs, les commandants des 2e et 4e secteurs enverront demain 19 septembre un sous-officier prendre livraison...

prévue au rapport de la place du 17 septembre :

Ce sous-officier se présentera au bureau de la place à 11h30 et y recevra des indications sur le lieu et l’heure où il pourra toucher chevaux et voitures.
Les cavaliers du 6e escadron du train demeureront attachés aux voitures que leurs chevaux auront attelées.
« Hommes et chevaux du 6e escadron du train seront pris en subsistance, à dater du 20 septembre par une unité de leur secteur d’affectation à la désignation du commandant de secteur.

Le repas du 19 au soir pour les hommes et pour les chevaux sera assuré par le 6e escadron du train. ».
Comme conséquence de cette note les chevaux et hommes de la tapissière affectée au bataillon du 115e seront pris en subsistance par la 1 ère Cie. du bataillon. Les chevaux et hommes des 2 tapissières affectées au 3e bataillon du 118e  seront pris en subsistance, l’une par la 9e Cie Varois, l’autre par la 12e Cie. Sainte Apollinaire.
Les chevaux et hommes de la tapissière affectée au 2e Bon. du 118e seront pris en subsistance par une des 2 Cies. de Ruffey.

Tombereaux :
5 tombereaux, leurs chevaux et conducteurs seront parqués à Asnières et pris en subsistance par la 12e batterie à pied du 5e d’artillerie.
3 tombereaux , leurs chevaux et conducteurs seront parqués à Saint-Julien et pris en subsistance par la ½ compagnie 16/2T du génie.
3 tombereaux, leurs chevaux et conducteurs seront parqués à Varois et pris en subsistance par la 5e batterie du 11e d’artillerie.
4 tombereaux, leurs chevaux et conducteurs seront parqués à Brétigny et pris en subsistance par la 8e batterie du 10e d’artillerie.

Le lieutenant-colonel commandant le secteur croit devoir prévenir MM les commandants d’unité de toutes armes, sans exception aucune, que les tapissières mises à leur disposition pour le transport des vivres ne doivent être employées qu’à ce service, le général gouverneur a déclaré verbalement que, à l’avenir, tout autre véhicule, autre que les tapissières sont absolument interdit pour les corvées, les gradés ou hommes qui seront rencontrés avec une voiture autre que la tapissière, seront punis de prison et la responsabilité de l’officier qui les a envoyés ou signé le laissez-passer, absolument engagée...

Les corvées qui accompagneront les tapissières devront toujours marcher derrière la voiture en ville et ne jamais monter dessus, en ville.
Au retour : Un gradé doit toujours accompagner les corvées.

Enfin les légumes verts, pommes de terre doivent être achetés sur place dans la campagne et non en ville, d’où diminution du nombre des corvées.
D’ailleurs les corps auxquels sont affectés les tapissières s’entendront entre eux pour que la voiture rapporte les denrées nécessaires à toutes les unités qu’elle doit desservir, en faisant au besoin 2 voyages...

Le lieutenant-colonel commandant le 118e territorial. Signé : Nanta.


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