mardi 28 février 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 129/128

27 DÉCEMBRE 2016...


Cette page concerne les années 129-128 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle des années considérées il ne peut s'agir que d'un survol !

LES PÉRIPLES D'HADRIEN DANS SON EMPIRE.

1er juillet : Hadrien, qui visite la Maurétanie et la province romaine d'Afrique, inspecte à Lambaesis (Lambèse) les troupes qui y sont stationnées, notamment la Legio III Augusta, et les harangue.

Septembre : Après un bref passage à Rome, Hadrien part pour Athènes pour une 2e tournée d'inspection des provinces (128-134) : Grèce, Asie Mineure, Égypte. Il participe aux mystères d'Éleusis, programme la construction de nouveaux bâtiments à Athènes (temple d'Héra, temple de Zeus panhellenios, gymnase et nouveau quartier près de l'Ilissos), plus tard, il visite de nouveau Sparte.

Mars : Hadrien embarque à Éleusis pour Éphèse après avoir passé l'hiver à Athènes. Il continue ses voyages inspectant maintenant la Carie, la Cilicie, la Cappadoce et la Syrie.
27 avril : Hadrien est à Laodicée du Lycos.
23 juin : Hadrien séjourne à Antioche.

Hadrien à Rome et à Tibur (126-127). Relations de l’empereur avec les premiers
apologistes chrétiens, le rescrit de 123 au proconsul d’Asie.
Dossier du Temple d’Aizanoi et lettres à Stratonicée-Hadrianoupolis.

Nouveaux voyages : L’inspection militaire de Lambèse (128) et le second séjour à Athènes (128-129).
D’Éleusis à Éphèse avec les nauclères (navigateurs marchands). Le nouvel édit
d’Hadrien sur la vehiculatio (la poste) dans la province d’Asie (129).
En séance de séminaire le professeur J.-L. Ferrary a donné un aperçu très
suggestif des mémoriaux épigraphiques du sanctuaire de Claros (dont la
publication est imminente), en commentant aussi la dédicace du temple d’Apollon par Hadrien.

Hadrien a voyagé en Grèce, de Chéronée à Spartes.
Il a environ 50 ans (128-129). Lors de ce voyage, accompagné de Plotine, l'épouse de Trajan. C'est une excursion de plaisir et d’étude pour l'empereur et non politique. On ne sais pas exactement en combien de temps le voyage s'est déroulé.

« C'est bientôt la fin du voyage, nous arrivons à Sparte.
Hier soir, nous marchions dans l'obscurité quand une armée de brigands nous ont attaqués Plotine et moi. Nous ne sommes pas blessés, mais ils nous ont dérobé plusieurs parchemins anciens que j'avais trouvés à Chéronée en début de voyage ».

Il est singulier que, durant ce séjour en Espagne, Hadrien n'ait visité ni son lieu d'origine, Italica, ni Gadès, la patrie de sa mère.
Pour qu'il ait résisté au désir si naturel de montrer le maître du monde à ceux qui l'ont vu naître dans une maison à peine consulaire, quelque nécessité urgente a dû précipiter son départ.
Est-ce que les Maures remuaient encore ? Spartien le dit, sans qu'on puisse conclure de ses paroles que l'empereur se soit directement rendu d'Espagne en Afrique, où d'ailleurs il semble être allé 2 fois au moins, car son allocution aux troupes de Lambèse est de l'année 128.

Nous ne savons rien du premier voyage, mais il nous reste au sujet du second quelques détails... Depuis 5 ans, il n'est pas tombé une goutte d'eau dans les oasis.
Ce fait, qui n'a rien d'extraordinaire, est toujours une calamité, et comme à son arrivée une pluie abondante survient, on y voit un miracle et on lui attribue ce bienfait, qui le rend cher aux Africains.
Il les gagne par de plus réels services : Il met fin aux désordres de la Maurétanie, fonde plusieurs colonies ou donne ce titre à d'anciens municipes, comme à Thenae dans la Byzacène, à Zama dans la Numidie, il répare le grand aqueduc qui mène à Carthage les eaux du mont Zaghouan, et il fait achever par la légion cantonnée à Lambèse les travaux de l'Aurès : Une voie longeant les hauteurs, et, à l'entrée de chaque gorge, un fortin pour défendre le passage... C'est le système du Vallum Hadriani, avec cette différence que la montagne tient lieu de muraille. Les villes suivent l'exemple qui leur est donné, et il se produit partout de grands efforts pour embellir les cités ou faciliter entre elles les communications.
Ainsi une inscription nous apprend qu'à cette époque Cirta construit à ses frais tous les ponts sur la voie qui mène de ses murs à Rusicade (Philippeville), c'est-à-dire de Constantine à la mer.
A défaut de renseignements plus nombreux, on relèvera encore le mot de Spartien : « Il combla de bienfaits les provinces Africaines », et cette légende de plusieurs monnaies : Au Restaurateur de l'Afrique.

L'empereur revient d'Afrique dans sa capitale, pour l'anniversaire de la fondation de Rome.
Vers la fin de cette année, il est déjà en route vers l'Orient, que les Parthes menacent. Hadrien invite Chosroës à une entrevue, et tout s'apaise (122 ou 123). Il lui renvoie sa fille, faite prisonnière par un des généraux de Trajan, mais refuse de lui rendre le trône d'or massif des Arsacides, trophée qui est pour les Romains ce que les drapeaux de Crassus ont été pour les Parthes.
En pareille circonstance, Trajan a rejeté avec hauteur les avances et les explications, forcé les Parthes à une guerre dont ils ne veulent pas, et après beaucoup de sang répandu et de villes détruites, il a reculé, vaincu par une nature plus forte que son génie. Hadrien pacifie l'Orient sans l'ébranler par le choc des armes et sans y faire de ruines... Il paraît avoir séjourné 3 ou 4 ans (122-125) dans les provinces Orientales, où il retourne en 129.
Dans l'impossibilité de distinguer ce qu'il fait en ces contrées durant chacun de ces voyages

Vers la fin de l'année 125, il reprend le chemin de la Grèce, en traversant cette mer brillante des Cyclades où le navigateur a toujours en vue quelque île au nom sonore, pleine de souvenirs et de poésie. Il passe lentement, s'arrêtant aux lieux que l'histoire a marqués d'une trace ineffaçable, ou que la nature et l'art ont décorés d'un site renommé ou d'un chef-d’œuvre.
Temples fameux, tableaux et statues célèbres, théâtres des exploits antiques, il veut tout voir, et charme des peuples artistes par cet hommage rendu aux objets de l'orgueil national.
Athènes, où l'on sent un souffle éternel de jeunesse et de beauté, n'a pas un citoyen qui monte plus souvent au Pnyx (Terme de l'Antiquité employé pour désigner la place publique d'Athènes où se déroulaient les assemblées générales du peuple.), pour s'asseoir au pied du roc équarri qui a été la tribune de Démosthène, et d'où l’œil contemple avec ravissement la ville entière, la moitié de l'Attique, la mer qui scintille en fuyant vers Salamine et Epidaure, tandis que, à deux jets de pierre, les Propylées et le Parthénon dominent de leur souveraine beauté ce merveilleux ensemble.

Il rentre en Italie après l'hiver, par la Sicile.
A Antioche, il est monté de nuit sur le mont Casios, pour y voir le soleil sortir, à l'orient, des brumes matinales, il fait de même à l'Etna.
Les anciens n'ont pas ce goût de la beauté pittoresque. Les Grecs la sentent par instinct de poètes, mais beaucoup de Romains auraient volontiers supprimé la mer, les lacs et les montagnes qui arrêtent leurs cultures ou gênent leurs voies militaires.
Hadrien, dont les bustes ont une physionomie si peu romaine, n'est pas plus de son temps par ce trait de son caractère, qu'il ne l'est par sa façon de régner.

Ces éternels voyages, ces courses de l'Euphrate à la Tamise et du Danube à l'Atlas, étonnent la mollesse des Romains et blessent leur orgueil de maîtres du monde.
Il ne leur paraît pas que le prince doive tant de sollicitude à des vaincus. Les poètes s'en moquent :
« Non, dit l'un d'eux, Florus, non je ne voudrais pas être César pour avoir à courir au travers du pays des Bretons, pour avoir à souffrir les frimas de la Scythie ».
Et Hadrien lui répondait :
« Et moi, je ne voudrais pas être Florus pour courir les tavernes de la ville, pour m'enterrer dans les cabarets et y souffrir la morsure des cousins ».
Rome reçoit froidement un prince qui la néglige et ne veut ni de ses fêtes ni de ses honneurs, pas même de son consulat.

De 119 jusqu'à sa mort, en 138, il ne prend pas une seule fois les faisceaux, presque toujours il dédaigne de faire mettre sur les monnaies son titre de tribun, signe pourtant de sa souveraine puissance, il n'accepte qu'après 11 ans de règne celui de Père de la patrie, et n'est proclamé qu'une seule fois imperator.

Quel motif le décide à partir encore ?
PALMYRE
Est-ce cette froideur ou la crainte des complots dont sa capitale est le foyer habituel, ou le parti bien arrêté par cet empereur provincial de vivre pour les provinces et de contenter ses goûts en même temps qu'il remplit ses devoirs ? On ne peut le deviner à l'aide des rares monuments qui nous restent, mais, après un séjour à Rome dont on ne peut fixer la durée, il quitte cette ville pour visiter ou revoir l'Afrique (128)
Puis il retourne en Orient et s'arrête de nouveau en Grèce (129).

Par le livre d'un autre grand voyageur, presque contemporain, qui parcourt ce pays quand le souvenir d'Hadrien y est encore vivant, on va savoir par lui, ce qu'il faut mettre sous ces paroles que Spartien répète à propos de chaque province où l'empereur s'arrête : « Il la comble de ses libéralités ».
En nous disant ce que le prince fait dans la Grèce, Pausanias montre ce qu'il a dû faire ailleurs.
Cependant on ne peut s'attendre à trouver là ni travaux de fortifications, ni constructions de voies militaires, inutiles en un pays situé au cœur de l'empire, où ne réside aucune légion.

A Corinthe, il construit des bains dans plusieurs quartiers de la ville et un aqueduc qui amène l'eau du lac Stymphale
A Némée, un hippodrome.
Il rend à Mantinée son glorieux nom, lui bâtit un temple de Neptune, et grave sur le tombeau d'Epaminondas une inscription qu'il compose lui-même.
Dans la Phocide, il dote Hyampolis d'un portique et Abès d'un sanctuaire d'Apollon pour remplacer le grand temple, qui, brûlé par les Thébains dans la guerre Sacrée, attendait depuis 5 siècles qu'on relève ses ruines.
Aux Argiens, il donne comme offrande pour leur temple de Junon l'oiseau favori de la déesse, un paon d'or dont la queue étincelle de pierres précieuses, et il leur permet de rétablir la course équestre des jeux Néméens qui était tombée en désuétude.
Enfin, entre Corinthe et Mégare, il élargit la voie Scironienne, sentier de piétons où, après lui, deux chars peuvent marcher de front, et, sur la route d'Eleusis à Athènes, il rétablit un pont que le Céphise avait emporté.
Une inscription hélas disparue, placée dans le Panthéon d'Athènes, énumérant les temples élevés par lui ou enrichis de ses offrandes, tous les actes de sa munificence dans le pays de ses prédilections, et jusqu'à ses libéralités aux cités Barbares.

Mais il y a en Grèce un lieu qu'il préfère à la Grèce entière, la cité de Minerve, dont il veut faire la capitale de l'Hellade et de tout l'Orient Hellénique.
Les Athéniens se croient revenus aux meilleurs jours de leur histoire, lorsqu'ils voit le maître du monde prendre l'habit Grec et se faire leur concitoyen... Remplir sérieusement ses fonctions d'archonte et d'agonothète, présider à leurs jeux, à leurs mystères d'Eleusis, et placer sur le tombeau de Miltiade la statue qu'ils ont oublié d'y mettre.
A en croire Eusèbe en sa Chronique, ils lui ont demandé une constitution qui conserve l'assemblée et les tribunaux populaires, mais précise les attributions du sénat comme juge des affaires contentieuses.
Il vit en riche particulier, accessible à tous, discutant avec les artistes des plans d'édifices, avec les philosophes des questions de doctrine, parfois il coupe ces plaisirs tranquilles par des exercices violents, une chasse à courre sans doute, puis le soir venu, il célèbre en vers grecs que nous avons encore sa victoire périlleuse sur une ourse des montagnes de Thespies.

Athènes redevient ce qu'elle a été autrefois, la grande école de la Grèce. On recommence à lui demander des leçons pour parler et écrire, et les rhéteurs, les sophistes, accourent y chercher un renom qui leur vaut la richesse, les honneurs, même de lucratifs sacerdoces qu'on donne volontiers à ces beaux diseurs, au risque de confier le soin des intérêts religieux à ceux qui vont rechercher la solitude dans les temples.
Il est aidé dans ce travail par le célèbre rhéteur Hérode Atticus, maître d'Aulu-Gelle et de Pausanias que, fort heureusement pour nous, sa rhétorique n'a point séduit, mais que son érudition a gagnés.
NYMPHAEUM
Hérode bâtit ou achève, dans la nouvelle ville, un pont sur l'Ilissus, le Stade, qu'il couvre de marbre pentélique (marbre blanc veiné de vert), et, sur une des collines qui le dominent, un temple de la Fortune.

Fondant une riche bibliothèque, Hadrien l'entoure de portiques soutenus par 120 colonnes en marbre de Phrygie, les murs sont faits du même marbre, les plafonds, cachés sous l'albâtre ou l'or, les salles, décorées de statues et de tableaux précieux.
Près de là il construit un gymnase où l'on compte 100 colonnes en marbre de Libye,
Plus loin, un temple de Junon.

Aussi les Grecs, ravis de ces faveurs faites à leur race, même de celles qui semblent ne s'adresser qu'aux seuls Athéniens, placent une statue d'Hadrien dans le temple d'Olympie, à côté de celle qu'ils ont élevée à Trajan, et bâtissent, dans la nouvelle cité d'Athènes, le Panhellénion, temple de Jupiter et d'Hadrien, près duquel doivent se célébrer des jeux annuels en présence des députés de la Grèce entière.

Durant quelque temps ce Panhellénion paraît être le sanctuaire politique de la Hellade, comme les temples de Rome et d'Auguste le sont à Tarragone et à Lyon pour les provinces Occidentales. Des inscriptions de la fin du règne d'Antonin montrent les Panhellènes en correspondance avec des peuples lointains, même avec l'empereur.
Mais les Grecs de ce temps ne sont plus capables de mettre en commun autre chose que leurs plaisirs.

Toutes ces constructions et Hadrianopolis elle-même ont disparu, cependant, lorsque, en descendant des Propylées, on laisse derrière soi le temple de Thésée et que l'on contourne par le sud le roc gigantesque si noblement couronné de ruines majestueuses, on voit d'abord sur la pente de l'Acropole le théâtre de Bacchus qui garde les sièges de marbre blanc où s'asseyait Périclès et d'où Hadrien a entendu quelque comédie de Ménandre, plus loin, dans la plaine de l'Ilissus, 15 colonnes, les unes isolées, les autres encore réunies par leur architrave et dont les proportions colossales, la riche ordonnance, les teintes chaudes et dorées, qui s'enlèvent sur l'azur du ciel, frappent l'esprit d'étonnement et d'admiration, même à 2 pas du Parthénon.
Ces colonnes sont tout ce qui reste du temple le plus vaste de l'univers Gréco-Romain, l'Olympiéion, commencé par Pisistrate, continué par Auguste et achevé, au bout de 7 siècles, par Hadrien.

D'Athènes il gagne l'Asie proconsulaire, qui paraît, au milieu de l'immense jardin de l'empire, la région la plus favorisée. C'est la patrie des artistes qui élèvent tous ces monuments, et des sophistes dont l'habile faconde contient en Orient l'invasion de l'idiome des conquérants, et va bientôt éteindre, jusqu'en Italie, le clair et simple génie du Latium.
Au retour du voyage d'Athènes, ces hommes ouvrent école dans quelqu'une des 500 villes d'Asie, et arrivent bien vite à la fortune, même à la puissance : Favorinus, à Ephèse,
Aristoclès, à Pergame, sont d'importants personnages.
Polémon règne véritablement à Smyrne.
Le sénat écoute ses avis avec déférence, la foule applaudit ses discours quand il voyage, ses chevaux ont des rênes d'argent, et derrière son char marche une armée d'esclaves. Il obligeait les gouverneurs à compter avec lui.

Dans ces provinces d'Asie, on trouve en 1 000 lieux les traces du passage d'Hadrien ou son souvenir : Villes détruites par des tremblements de terre qu'il aide à sortir de leurs ruines, cités secourues et embellies qui, en reconnaissance, prennent son nom, instituent des jeux ou frappent des médailles pour le dieu sauveur et le restaurateur des provinces, temples et statues élevés en son honneur, ports et chemins construits à ses frais.
Il n'est pas une région de la grande presqu'île qui n'ait pas vu passé le voyageur impérial et qui, par ses dons, ses conseils, son exemple, suscite une noble activité, une émulation généreuse pour tous les travaux de la vie civilisée...
INITIATION A ELEUSIS
Ainsi le grand gymnase de Smyrne est construit à l'aide d'une souscription publique qu'Hadrien provoque ou soutient en donnant lui-même une très grosse somme, et nous avons encore la liste des souscripteurs.
C'est déjà notre système d'encouragement aux œuvres d'utilité publique par une subvention de l’État. Il en est de même partout et dans toute la période Antonine, par là s'explique que l'empire apparaisse alors comme un immense atelier de constructions.

Hadrien prend terre sans doute à Smyrne, la perle de l'Orient et la vraie capitale de la riante Ionie. Assise au fond d'un golfe qui rivalise avec les plus beaux du monde, sur les pentes d'une montagne que couronnent aujourd'hui les ruines d'une immense forteresse génoise, mais où les Grecs avaient certainement mis un temple, entourée de fertiles campagnes que traverse le fleuve d'Homère, Smyrne est un magnifique vestibule pour pénétrer en Asie, et les gouverneurs Romains entrent toujours par là dans leur province.
Hadrien y a un grand ami, Polémon, qui vient de prononcer à Athènes le discours pour la dédicace de l'Olympiéion, et qui a inspiré au prince une bienveillance particulière pour la ville qu'on appelait, dans la Grèce Orientale, le sanctuaire des Muses.
Cette bienveillance se montre par de nombreuses libéralités qui servent à la construction de plusieurs édifices, entre autres d'un temple, et à celle d'un gymnase que Philostrate déclare le plus beau de l'Asie.
Les Smyrniotes lui donnent en échange les titres d'olympien, de sauveur, de fondateur, et décrètent en son honneur des fêtes perpétuelles ou Jeux hadrianiens.

Milet fait de même, et toutes les autres.
Le prince sceptique sait bien que penser de cette emphase Orientale que nous avons le tort de prendre au mot : C'est la politesse du temps, et il ne s'arrête pas plus à ces formules qu'aux notes d'une musique mélodieuse que le vent emporte.
Il visite Milet, qui vient de nous rendre quelques débris d'une construction colossale trouvés au milieu des alluvions du Méandre, et la riche cité d'Ephèse, alors si prospère qu'il faut 4 heures pour traverser l'espace couvert par ses ruines, cependant elle avait mis 220 ans à rebâtir son sanctuaire de Diane. Hadrien y élève un temple à la Fortune Romaine, que tous les peuples adorent, là même où elle n'a point d'autel.

Il parcourt Lesbos et la Troade.
Pour plaire aux dévots de l'Iliade, quoiqu'il ne l'admire pas, il rétablit le tombeau d'Ajax et rend de grands honneurs au moins aimable des héros d'Homère, pour gagner les habitants d'Alexandrie-Troas, il leur donne un aqueduc, qu'on voit encore près d'Eski-Stamboul, et dont il charge un des beaux parleurs du temps, Hérode Atticus, de surveiller la construction.
C'est déjà la coutume de ne pas s'en tenir aux devis... Atticus dépense beaucoup plus qu'Hadrien n'a promis.
HERODE
Mais le prince, libéral et non prodigue, amoureux de l'ordre en tout, même aux dépens de ses amis, approuve ses procurateurs qui se plaignent, et l'excédant des frais reste au compte du rhéteur.

Il laiss aux habitants d'Ilion quelque chose dont leur vanité est, pour un moment, plus satisfaite que de l'aqueduc d'Aristide : Six vers grecs célébrant la gloire de leur cité et leur courage :

« Hector, fils de Mars, si tu m'entends sous terre, salut à toi. Sois fier de ta patrie. Ilion, la fameuse cité, est toujours peuplée d'hommes, ils ne te valent pas, et pourtant, eux aussi, ils aiment les combats. Les Myrmidons ne sont plus. Va et dis à Achille : La Thessalie entière est aux pieds des enfants d'Enée ».

A Nicomédie on lui donne le nom de fondateur avec moins de flatterie qu'en d'autres lieux, et Cyzique lui bâtit un temple dont, au dire du rhéteur Aristide, la masse imposante est vue de si loin, que, dans la Propontide, il remplace les signaux qui guident la marche des navires.
Il s'arrête longtemps dans cette région de la Bithynie que les Turcs nomment la mer d'arbres, et qui rappelle à nos voyageurs les plus doux paysages de la Suisse : Eaux courantes, prairies encore vertes sous le soleil de juillet, nombreux troupeaux, et, çà et là, des chalets en troncs d'arbres non équarris. Hadrien, grand chasseur, se plaît dans ce pays giboyeux et y fonde deux villes, dont l'une, nommée les Chasses d'Hadrien, Hadrianothères, consacre le souvenir d'un de ses exploits : Il y a abattu une ourse énorme, telle qu'on en trouve encore sur les pentes de l'Olympe...

En Cappadoce, il achète beaucoup d'esclaves pour le service des camps, mesure qu'on s'explique mal, car les légions peuvent s'approvisionner partout de la marchandise humaine.
Mais les Cappadociens sont déjà fameux, aux beaux jours d'Athènes, pour leur cervelle épaisse aussi bien que pour leurs larges épaules, et le pays n'est qu'un grand marché d'esclaves.
Est-ce alors, ou dans son précédent voyage, qu'il visite le Pont et qu'il a avec les rois des pays voisins les rapports dont nous avons parlé ?
Arrien raconte, qu'à Trapézonte (Trébizonde) l'empereur veut contempler la mer du même lieu où les Dix-Mille ont jeté leur cri de joie, en reconnaissant l'Euxin et le terme de leurs travaux.
Sur ce site admirable et pour rappeler ce double souvenir, on élève une statue du prince qui, le doigt étendu, montre la mer, mais peut-être aussi le temple de Mercure qu'il a donné à cette cité marchande, et le port qu'il a construit pour ses navires, jusqu'alors sans abri pendant la mauvaise saison.

Antioche l'irrite probablement, comme Julien plus tard, par les sarcasmes d'une population vaniteuse et insolente, également incapable de rester sans maître et d'en garder un.
GERASA
Hadrien, qui a élevé ou aidé à construire des monuments d'utilité publique dans la ville où il a pris la pourpre, veut restreindre l'étendue de la circonscription dont elle est la métropole, en créant une seconde province de Syrie, projet qui semble n'avoir été exécuté que sous Septime Sévère. Il a lu sa fortune dans la fontaine sacrée de Castalie à Daphné : il ferme cet oracle dangereux.

D'Antioche il se rend à Héliopolis ou à Damas, limite de la langue et de la nationalité Syriennes, au delà c'est le désert, la race arabe, la vie sous la tente et les longues troupes de chameliers allant chercher, à Ctésiphon et sur le golfe Persique, les denrées de la Perse et de l'Inde.
Le monde Romain communique avec l'empire des Parthes par 3 routes :
L'une, au nord, avec divers embranchements, que suivent les armées, le commerce timide et les voyageurs isolés s'acheminant vers la Haute Mésopotamie,
Deux, au sud, à travers le désert et aboutissant à peu près au même point, vers la région où l'Euphrate et le Tigre se réunissent pour tomber ensemble à la mer : C'est le chemin des caravanes, lorsqu'elles reviennent du bas Euphrate, celles-ci, selon qu'elles veulent atteindre la Méditerranée à Alep, pour gagner l'Asie-Mineure, ou à Gaza, pour descendre en Égypte, prennent au nord-ouest vers la Coelésyrie, ou à l'ouest par le pays des Nabatéens.
En abordant la frontière Romaine, ces 2 routes se relient à une autre qui, de Damas à Pétra, suit la limite des terres cultivées et du désert, de sorte qu'à elles 3, ces routes forment un immense triangle ayant son sommet vers la Characène, sur le Pasitigre, sa base le long des dernières pentes de l'Anti-Liban, et ses deux côtés à travers le grand désert.
Au delà du côté de l'Euphrate, rien que le vide, mais, derrière elles, de grandes cités : Baalbek, Damas, Bostra, Gérasa, Philadelphie, dont les ruines comptent parmi les plus belles que nous connaissions.

Les malheurs de ses voisins ont fait la forturne de cette région. Beaucoup de familles Grecques qu'Alexandre et ses successeurs ont entraînées sur leurs pas, au fond de l'Asie, reculant devant la réaction des races indigènes, se sont repliées sur la Syrie, la première terre où elles ont retrouvé quelque chose de leur langue, de leurs coutumes et de leur religion.
Un autre flot d'hommes lui arrive du côté opposé. Au temps des Hérode, la Palestine était fort riche et la Galilée couverte d'une population exubérante... Durant la guerre d'extermination conduite par Titus, une foule d'habitants de la rive droite du Jourdain passent sur la rive gauche, qui appartient alors au roi des Nabatéens, et montent jusqu'à Damas, Héliopolis, Palmyre, où l'on a la preuve de l'existence d'une communauté hébraïque.
A une époque incertaine, des Arabes Himyarites, émigrés du Yémen, se sont établis dans le Haouran et le Belkâ, sédentaires et cultivateurs, ils protègent le pays contre les Arabes des tentes, et Bostra leur capitale devient le grenier de ces régions.
Ce qu'on appelle le désert, du moins de ce côté, n'est en effet qu'une terre en friche. Que l'homme y vienne, et qu'une police habile à contenir les montagnards et les nomades lui donne la sécurité, et il utilisera, dans ces cantons facilement arrosables jusque vers la mer Morte, les eaux abondantes des montagnes qui, sous un soleil brûlant, feront produire à la terre de riches moissons.
Après les coups frappés par Corbulon et Trajan sur les Parthes, après l'ordre sévère mis en Judée par Titus, dans la province d'Arabie par Cornelius Palma, de nombreuses populations sont accourues en ces régions, et la bonne police établie par Rome et Hadrien y développe une prospérité jusqu'alors inconnue.

La province d'Arabie est de formation récente. Palma, qui l'a conquise en 105, Trajan, qui l'a organisée en 106, n'ont pas eu le temps de pourvoir à tout.
Ce qu'il reste d'essentiel à y faire, Hadrien l'exécute, puisque la province consacre des médailles Restitutori Arabiae. Gérasa fait commencer à lui la suite de ses monnaies impériales, et Damas en frappe avec la légende :
Au dieu Hadrien, ou avec la double effigie de l'empereur et de l'impératrice. Trajan a fait la fortune de Bostra en y établissant une légion.
Pour reconnaître quelque libéralité d'Hadrien, sans montrer une trop vive ingratitude envers son prédécesseur, la ville cesse momentanément de mettre sur ses monnaies le nom de son second fondateur, mais ne le remplace pas par celui du nouveau prince.
Au milieu de tant de basses adulations, cette flatterie contenue est presque de la dignité.
HADRIEN RESTAURATEUR DU MONDE
Hadrien s'occupe certainement de l'ancienne route de chameliers qui va de Damas à Pétra. Ses soldats, qu'il sait faire travailler, construisent, en diverses directions, des voies militaires dont on voit les restes, même sur le plateau de Moab, et la capitale du Haouran devient le centre d'un grand commerce qui porte à Damas les dattes du Hedjaz et les parfums de l'Yémen, dans l'Arabie, les blés, les raisins secs de la vallée du Jourdain, et les étoffes de l'Asie Mineure, aux ports de la Méditerranée, les denrées de l'Orient que ses caravanes vont chercher directement aux entrepôts du bas Euphrate.
Vers la mer Morte, l'attention du voyageur impérial, qui ne veut négliger aucune curiosité de la nature et de l'art, doit être éveillée par les sombres récits qui courent sur ce lac étrange aux eaux pesantes et amères qui ne peuvent nourrir un être vivant, et où Vespasien a fait jeter des criminels garrottés pour s'assurer que les corps humains y surnagent.
Mais il n'est pas donné, même au plus intelligent des empereurs, de trouver, en parcourant ces lieux, l'intérêt qu'y rencontre aujourd'hui le dernier de nos voyageurs.
Dans le Haouran, les montagnes qui s'agitent sous l'effort des feux souterrains, et la plaine, fouettée par une tempête intérieure, qui se soulève comme une mer orageuse, enfin sur une ligne de 800 lieues, du Bab-el-Mandeb aux sources du Jourdain, la terre qui se déchire, et, au sud de l'immense fissure, l'océan Indien se précipitant entre l'Afrique et l'Asie, tandis que les eaux du nord, arrêtées par un ressaut du sol, s'accumulent dans le gouffre du lac Asphaltite( ou mer Morte), la dépression la plus profonde des 3 continents.
On n'a pas encore écrit cette terrible page de l'histoire de la terre, et Hadrien, en ces mêmes lieux, n'entend parler que de quelques villes misérables, détruites par la colère du ciel.
La légende, comme il arrive souvent, est moins grande que l'histoire.

De la pointe méridionale de la mer Morte, Hadrien gagne le Wadi-el-Arabah, le fleuve sans eau, qui s'étend jusqu'au golfe Elanitique. Après une marche de 30 heures, il arrive au voisinage du mont Hor, dont le sommet, suivant une tradition biblique que les musulmans ont gardée, porte le tombeau d'Aaron, et, par une gorge étroite où le soleil ne descend jamais, il entre dans la capitale des Nabatéens.
Dès le temps de Strabon, on compte à Pétra beaucoup de Romains qui sont venus s'établir chez ce peuple entre les mains duquel se trouve, pour une bonne partie, le commerce du bas Euphrate et de l'Inde avec l’Égypte. On rencontre encore çà et là les restes d'une voie Romaine qui relie la Palestine à cette ville, et l'un de ses monuments rappelle une élégante peinture de Pompéi.
Quelques-uns doivent dater du passage d'Hadrien, car, en signe de sa reconnaissance intéressée, Pétra prend le nom de ce prince et commence par lui la série de ses monnaies impériales.

Dans la Palestine, Hadrien donne une plus grande activité aux travaux de la colonie Romaine et des temples qu'il a fondés à Jérusalem, ce qui fera éclater bientôt une formidable insurrection.

Il entre en Égypte par Péluse, où il honore la mémoire de Pompée en élevant un monument funéraire à celui qui a eu des temples et n'a pas un tombeau. Naguère toute la vallée du Nil a été en grande agitation : Apis s'y est manifesté après de longues années d'absence.
L'étrange dieu n'est pas facile à trouver, car ses adorateurs veulent qu'il prouve sa divinité, en laissant voir sur son front une tache blanche en forme de croissant, sur son dos la figure d'un aigle, au-dessous de sa langue l'image d'un scarabée : Exigences auxquelles il ne peut satisfaire sans un peu d'assistance sacerdotale et beaucoup de crédulité populaire.
Il y a d'autres conditions d'ordre surnaturel qu'il est plus difficile de vérifier :
Apis doit être né d'une génisse vierge fécondée par un éclair descendu du ciel. Grâce à ces merveilles, le dieu est en grand honneur dans toute l’Égypte.
Les villes s'en sont disputées la garde à main armée... Alexandrie même, la ville Grecque, a prétendu à cet honneur.
Hadrien est en Gaule au moment de ces désordres, il évite sagement d'y mêler l'autorité impériale et les laisse s'apaiser d'eux-mêmes. Lorsqu'il arrive, depuis longtemps le calmeest rétabli, le dieu enfermé dans son temple, et les ouvriers occupés à tailler son tombeau, qu'un Français a retrouvé au Serapeum, sous la colline de Sakkara.

L’Égypte semble avoir plu médiocrement à ce grand curieux. Elle a perdu sa forte vie religieuse et nationale, l'art même y est arrivé au dernier terme de la décadence, ainsi qu'en témoigne le petit temple élevé pour Nerva près des cataractes de Syène.
Une image d'Hathor qu'on date du temps d'Hadrien n'est ni grecque ni égyptienne, elle n'a ni la grâce des statues de l'Ionie ni la majesté imposante des œuvres pharaoniques.
Cependant, comme les momies de ses prêtres avec leur masque d'or, l’Égypte brille d'un éclat étrange fait des gloires du passé et de la richesse du présent. Aucune invasion n'a violé ses temples ni renversé les monuments de ses rois, les Ptolémées ont ajouté les œuvres de l'art Grec à celles des Pharaons, et elle est le centre d'un immense commerce, le foyer d'une activité bruyante.
Les esprits y travaillent comme les bras, toutes les denrées de l'Orient passent par Alexandrie, toutes les idées philosophiques et religieuses du monde viennent y retentir. Ce bruit fatigue le prince que charme la calme sérénité de la vie Athénienne, s'écoutant au milieu de ces chefs-d’œuvre de l'art et de la pensée qui, par leur beauté seule, élèvent doucement l'esprit vers les sphères supérieures.
Alexandrie, fournaise ardente où tout roule et se mêle, scories informes et métaux, précieux, faisant regretter à Hadrien les templa serena de la Grèce, d'où le sage regarde le monde avec tranquillité.

Autre crime aux yeux du prince artiste : Alexandrie est laide. Tristement assise sur une grève désolée, entre un lac salé et la mer, au point où le désert finit, Alexandrie n'a ni la grâce des cités Grecques, où la nature est toujours pour moitié dans la grandeur des œuvres de l'homme, ni le charme des villes d'Orient, qui sont parfois, comme le Caire aujourd'hui, d'incomparables guenilles. En partie détruite durant la grande insurrection juive des derniers jours de Trajan, elle n'a sans doute pas encore relevé toutes ses ruines, quoique Hadrien a largement pris part à la dépense, et la grande rue de Canope, malgré ou à cause de sa régularité, le palais des rois, avec son immense étendue, le Phare, qui n'a de beauté que pour les navigateurs, ne suffisent pas à réveiller une admiration lassée par les merveilles de l'art Grec.

L'ami des philosophes prend d'abord plaisir à visiter la Bibliothèque, le Musée, et à s'entretenir avec les savants hommes attirés par ces écoles fameuses. Il leur propose des questions et les discute avec eux, mais ne leur trouvant qu'une science troublée et vaine.
Ce n'est point qu'il s’inquiète de la liberté dont on y jouit. Les empereurs ont gardé un fonctionnaire que les Ptolémées chargent de contenir toute exubérance, l'épistolographe, sorte de ministre des cultes et de la littérature. Aussi Timon appelle-t-il le Musée la cage des Muses, faisant entendre que les oiseaux de prix nourris dans cette royale volière n'ont pas la licence de chanter sur tous les tons.
Cette littérature, en effet, et ces philosophies sont fort inoffensives.
Les subtilités de la grammaire et de l'étymologie en font surtout les frais.
On discute les textes anciens, non l'autorité du prince, on disserte sur les entités métaphysiques, mais point sur le meilleur des gouvernements, on vit dans les temps mythologiques, beaucoup plus qu'à l'époque présente, et les plus hardis bornent leur audace à essayer de sauver le paganisme en l'expliquant par des allégories.
BAALBEK
La magie, la théosophie, ont là leur foyer, le gnosticisme y fleurit, les doctrines y sont comme ces fleuves aux rives incertaines qui s'étendent au loin et confondent leurs eaux limoneuses.

Hadrien se plaît moins encore à Memphis, car les rois Grecs n'ont point respecté la capitale des Pharaons, et depuis longtemps ses palais servent à bâtir ceux d'Alexandrie.
Il ne semble pas qu'Hadrien ait été frappé de la majesté sombre et religieuse des grands édifices de la haute Égypte. Dans sa villa de Tibur, où il veut avoir une représentation des plus beaux monuments qu'il a remarqués durant ses voyages, on signale à peine un souvenir d’Égypte, le Canope, long bassin destiné à des jeux nautiques, et qui n'a d'égyptien qu'un petit temple de Sérapis bâti à son extrémité et quelques statues apportées des bords du Nil ou copiées sur celles des Pharaons.

L'impératrice Sabine, qui semble avoir accompagné Hadrien dans beaucoup de ses voyages, le suit certainement en Égypte et remonte le Nil au moins jusqu'à Thèbes, pour y voir la statue de Memnon, ce fils de l'Aurore qui, chaque matin, salue l'apparition de sa mère par un bruit mélodieux.
La poétesse Balbilla, écrit à ce sujet que le dieu, mauvais courtisan, paraît d'abord ne pas sentir l'honneur qui lui est fait et se soucie peu du visage courroucé de l'impératrice, Sabine doit lui faire 2 visites avant qu'il daigne lui répondre... On le lui a bien rendu.
La science, brutale avec les dieux, a tué le Fils de l'Aurore et remplacé la gracieuse mythologie par un phénomène tout physique : Le bruit résulte de l'ébranlement vibratoire que causent les premiers rayons du soleil en chassant énergiquement l'humidité dont la roche s'est imprégnée durant la nuit. Il se produit dans les granits de Karnac. Humboldt l'a entendu dans ceux de l'Amérique Méridionale, et, dans certaines conditions atmosphériques qui provoquent une évaporation rapide de l'humidité, on peut entendre partout, au bord de l'océan on au voisinage des grands bois, ces bruits singuliers que les paysans appellent le chant de la forêt.

Arrivés à la fin de ces longs voyages, sans pouvoir en préciser rigoureusement ni l'ordre ni la date
mais c'est leur caractère qu'il importe surtout de montrer, et ce caractère se marque par les faits recueillis. A présent, on peut dire que la sollicitude d'Hadrien, ses réformes, ses constructions, ses libéralités, s'étendent à tout l'empire, les monnaies prouvent son passage dans 25 provinces et ses bienfaits dans 12 d'entre elles : Restitutori orbis terrarum.
En l'année 134, Hadrien rentre en Italie et n'en sort plus. Il n'est pas besoin de dire que Rome et la péninsule profitent, comme les villes provinciales, de son goût pour les constructions.
AlterEgo - Hadrien
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Hadrien a voyagé en Grèce, de Chéronée à Spartes.Il avait environ 50 ans (128-129). Lors de ce voyage il fut accompagné de Plotine, l'épouse de Trajan.

EN REMONTANT LE TEMPS... 130


25 DÉCEMBRE 2016...


Cette page concerne l'année 130 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE DOUTE SUR LA RELATION D'HADRIEN ET D'ANTINOÜS

HADRIEN ET ANTINOÜS
Antinoüs, Antinoos, en grec ancien : Αντίνοος, né Claudiopolis , 27 Novembre 110 ou 111 - Égypte , 30 Octobre 130 ou un peu plus tôt, jeune homme Grec de Bithynie , connu pour une relation sentimentale et amoureuse avec l'empereur Romain Hadrien , qui le divinise après sa mort prématurée dans des circonstances plutôt mystérieuses. Vénéré en Orient Egyptien Gréco-Latin de l'Ouest, parfois Theos, une vraie divinité, d'autres simplement comme un héros mortel déifié.

On sait très peu de sa vie, bien qu'il soit né à Claudiopolis près de Mantinium (moderne Bolu ), en Asie mineure . Il a probablement été introduit à la cour impériale en 123, peu de temps avant d' être emmené en Italie pour terminer ses études supérieures et devennir le favori et l' amant de l'empereur vers 128, Alors qu'il faisait partie du personnel de l'empereur Hadrien lors de sa tournée d'inspection de la province d'Afrique, il l'accompagne en Grèce au cours de la participation annuelle d'Hadrien aux Mystères d' Eleusis ayant lieu à Athènes , et, est présent également lors de la chasse et de la mise à mort du lion sacré de Lybie
A la fin d'Octobre de l'année 130, alors qu'il était à bord d'une flottille naviguant le long du Nil , Antinoüs meurt en tombant dans l'eau dans des circonstances obscures.
Diverses hypothèses ont été avancées à ce sujet : Noyade accidentelle, suicide, assassinat par jalousie, ou, sacrifice humain .

Après sa mort, Hadrien divinise Antinoüs et fonde un culte organisé consacré à sa personne, celui-ci bientôt se répand comme une traînée de poudre dans tout l'Empire, puis, toujours pour commémorer son bien-aimé, il fonde la ville de Antinopolis, la faisant surgir près du lieu où le jeune homme a trouvé une mort prématurée et, qui est devenu un centre de culte en l'honneur du «Antinoüs Dieu » sous la forme d'Osiris. Hadrien instituera également des jeux en commémoration d'Antinoüs, lesquels ont lieu simultanément à Antinopolis et Athènes... Antinoüs deviendra un symbole des rêves panhelléniques de l'empereur.

ANTINOÜS EN OSIRIS
La figure du beau jeune homme dans la culture occidentale a été rapidement associée à « l'homosexualité et est apparue dans de nombreuses œuvres littéraires et poétiques, en commençant par celles d'Oscar Wilde , Fernando Pessoa et Marguerite Yourcenar.

Mort à 20 ans et représenté par un grand nombre d'œuvres d'art qui en font l'un des visages les plus célèbres de l'Antiquité, se basant sur des représentations statuaires, qui le montrent âgé de 20 ans au plus ; on s'accorde à placer sa date de naissance vers 110-112.
Aucun texte ne mentionne le lieu ni la date de sa rencontre avec Hadrien.
Selon toute vraisemblance, elle a lieu à l'hiver 123 ou au printemps 124, lors de la visite de l'empereur à Claudiopolis. Sa présence dans l'entourage impérial n'est mentionnée officiellement qu'en 130, lors du voyage d'Hadrien en Égypte.
En octobre, probablement, il trouve la mort dans la région d'Hermopolis Magna. Hadrien est très affecté par la mort de son favori...

De leur côté, les Égyptiens divinisent le jeune homme : Car ils voient dans les noyés du Nil les serviteurs d'Osiris. Hadrien, encourage le développement de la nouvelle religion en multipliant les œuvres d'art à l'effigie du jeune homme. Les Grecs reconnaissent également en Antinoüs un avatar d'Hermès...

En 131–132 sont fondés les Antinoeia, jeux réservés aux éphèbes mêlant épreuves gymniques et concours musicaux. On distingue les Antinoeia « de la ville », c'est-à-dire Athènes, et ceux d'Éleusis, Mantinée, cité-mère de Bithynie, accueillent le culte avec une ferveur particulière, d'autant plus que le nom du jeune homme rappelle celui d'Antinoé, fondatrice mythique de la ville. Son nom est donné à une constellation formée de cinq étoiles de l'actuelle constellation de l'Aigle ; mentionnée par Ptolémée dans son Almageste, elle sera finalement rattachée à cette constellation... À Rome, le culte est reçu plus froidement, mais finit par s'implanter. Ce sera le dernier grand culte introduit avant l'arrivée du christianisme.
OUI OUI C'EST BIEN ANTINOÜS

Les représentations artistiques d'Antinoüs se sont multipliées après sa mort par noyade dans le Nil, en 130. La plupart sont des statues, identifiables par les traits spécifiques du garçon et son attitude : tête tournée et penchée, yeux tournés vers le bas. La villa Hadrienne est la source principale de ces représentations.
Antinoüs nous est surtout connu aujourd'hui par les nombreuses sculptures à son image, sorte de personnification de la beauté idéale. On peut citer :
la statue colossale d'Antinoüs avec les attributs de Dionysos-Osiris au Vatican
le buste en marbre du musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg
le bas-relief d'Antinoüs avec les attributs de Dionysos au palais Massimo aux Termes de Rome
l'Antinoüs Albani des musées capitolins à Rome
l'Antinoüs avec les attributs d'Aristée au musée du Louvre à Paris
l'Antinoüs égyptien portant un nemes surmonté de l'uræus, au musée du Louvre (image)
statue de culte d'Antinoüs, œuvre de l'époque d'Hadrien (117-138) au musée archéologique de Delphes

Sa vie avec Hadrien est racontée dans le roman de Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien. La vie du jeune homme a également inspiré le recueil de poèmes Antinoüs de Fernando Pessoa. L'œuvre du Louvre, aux paupières vides, est au centre du roman de Jean Lorrain, « Monsieur de Phocas ».

L'auteur de la « Fantaisie Héroïque » d'Anne Robillard, dans sa série A.N.G.E., parle de l'empereur Hadrien ainsi que de son bien-aimé Antinoüs.

Dans Teleny, d'Oscar Wilde, Antinoüs et Hadrien apparaissent dans une sorte de vision, d'inspiration musicale, aux deux personnages principaux, Camille des Grieux et René Teleny, alors que Teleny joue du piano. Teleny lui dit après « Qui sait ? Peut-être mourrai-je pour vous, un jour, comme Antinoüs pour son maître… ».
Antinoüs a inspiré une chanson d'Hervé Cristiani dont le titre est tout simplement « Antinoüs » ainsi qu'une chanson d'Hubert-Félix Thiéfaine, un automne à Tanger (Antinoüs nostalgie).

Si la beauté d'Antinoüs a peut-être été idéalisée, des traits communs à l'ensemble des statues qui le représentent reflètent sans doute le modèle original. Les portraits d'Antinoüs se caractérisent par une chevelure aux mèches irrégulières et drues, qui s'arrêtent souvent à la base de la nuque. Les yeux sont grands, soulignés par des sourcils marqués et arqués. L'expression du visage est souvent mélancolique, avec les yeux penchés vers le bas. Les joues et le cou pleins soulignent le jeune âge d'Antinoüs.

Antinoüs est souvent représenté avec les attributs d'autres dieux. L'Antinoüs colossal du Vatican lui donne les attributs de Dionysos :
Thyrse, ciste mystique (aux pieds du dieu), couronne de lierre et de pommes de pin, bandelettes dans la chevelure. Une autre interprétation est celle d'Osiris : la pomme de pin au sommet de la couronne peut aussi être considérée comme un uræus. Or Antinoüs a été divinisé par les Égyptiens comme une figure Osirienne, en raison de sa noyade dans le Nil.
Cette identification est plus poussée dans le buste d'Antinoüs (musée du Louvre) portant l'uræus et le némès, attributs caractéristiques des pharaons, qui les séparent du reste des mortels.

Le bas-relief du palais Massimo alle Terme reprend l'identification en Dionysos, cette fois dans son rôle de dieu de la vigne : Accompagné par un chien, familier du dieu, Antinoüs porte la serpe utilisée par les vendangeurs pour la récolte, dans un mouvement pour trancher une grappe. À ses pieds, une colonne porte une pomme de pin.

Antinoüs est encore parfois représentée en Aristée, divinité des jardins et éleveur d'abeilles (Ma 578, musée du Louvre).

L'Antinoüs Albani se trouve dans la salle du gladiateur au Palais neuf (musées capitolins, Rome). Il tire son nom de son premier acheteur moderne connu, le cardinal Albani, qui en fit l'acquisition en 1733 sous le nom « Antinoüs provenant de la villa Hadrienne ». Elle fut ensuite achetée par le pape Clément XII pour le musée pontifical du palais du Vatican, actuel musée Pio-Clementino.
Le jeune homme tient dans sa main droite le bâton du héraut (actuellement mutilé), attribut d'Hermès (cf. caducée). En revanche, l'identification avec l'amant d'Hadrien a parfois été discutée. Les traits du jeune homme, cependant, sont conformes avec les autres représentations certaines d'Antinoüs, la tête tournée et les yeux regardant vers le bas sont également des caractéristiques. Enfin, la provenance (villa Hadrienne) de la statue achève de constituer un faisceau d'indices.
La statue originale est généralement attribuée à Praxitèle, Euphranor ou Polyclète. Hadrien aurait fait copier la statue avec les traits de son favori.

Un livre existe que Joël Schmidt consacre à Hadrien. Cette biographie paraissant excellente,il est dommage que l'évocation du favori de l'empereur soit si brève. Bien sûr, cela paraît logique : il s'agit de la vie d'Hadrien, pas de celle de son amant ! Sans compter que les certitudes concernant sa brève existence sont maigres. Mais comme le personnage a toujours intrigué, un petit article s'imposait.

Hadrien, qui a voyagé dans tout l'Empire au cours de son règne, s'est rendu à Claudiopolis à deux reprises - en 121 et en 123. Si Antinoüs a retenu son attention dès leur rencontre, nul ne peut dire si celle-ci a eu lieu lors de la première ou de la seconde visite impériale. Sont-ils immédiatement devenus amants ? Les avis divergent. Certains historiens l'affirment, les deux hommes ne se quittant plus dès lors. D'autres pensent en revanche qu'il est plus probable qu'Antinoüs ait d'abord été envoyé à Rome, afin de parfaire son éducation au sein du paedagogium impérial, pendant qu'Hadrien poursuit sa tournée des Provinces. Pour les tenants de cette seconde version, l'Empereur rentre à Rome en Septembre 125, et c'est à cette époque qu'Antinoüs devient son favori, bien que sa présence ne soit mentionnée dans les textes officiels qu'en 130, année de sa mort.

Que la liaison entre les deux hommes ait débuté en Bithynie ou plus tard à Rome, Hadrien est en tous cas profondément attaché à Antinoüs. Il a beau avoir épousé Sabine, la petite-nièce de son prédécesseur et père adoptif Trajan,  le couple est loin d'être épanoui (sans doute entre autres en raison de la préférence d'Hadrien pour les hommes), rien ne laissant même supposer qu'il ait éprouvé un quelconque intérêt physique envers les représentantes du sexe opposé. On peut aussi ajouter qu'Hadrien est un passionné de culture et de civilisation grecque : Il est possible que sa relation avec Antinoüs se soit apparentée à de la pédérastie. Toute abstraction faite des critères moraux propres à notre époque et à notre civilisation, cette pratique (qui faisait déjà débat à Rome) suppose dans la Grèce antique un lien pédagogique entre un homme mûr et un jeune garçon ayant atteint la puberté.
Concrètement, l'adulte est chargé de faire de l'adolescent un homme, en l'initiant à la vie militaire, politique, culturelle, mais parfois aussi sexuelle. Il s'agit donc d'un rite de passage et de transmission des valeurs, et une pratique courante et acceptée dans la culture hellénistique...

Mais plus que jamais, on en est réduit à des supputations : Les informations quant à la nature exacte de la relation liant Antinoüs à Hadrien sont évidemment de seconde main, et les principaux intéressés n'ont pas souhaité communiquer... Encore que, Hadrien ayant rédigé une autobiographie, on peut supposer qu'il y parle d'Antinoüs. Mais le texte ne nous est pas parvenu. Pancrates d'Alexandrie rédige toutefois un épyllion sur le jeune homme, dont il nous reste des fragments et dans lequel il rapporte une anecdote totalement invraisemblable mais absolument charmante.
ANTINOÜS EN DYONISOS
La scène se passe dans le désert de Libye : Hadrien chasse avec Antinoüs lorsque celui-ci est attaqué par un lion. L'Empereur tue la bête d'un trait de javelot et le sang du fauve, coulant sur le sable, donne naissance à une fleur de lotus rouge... Ayant pris connaissance du poème, Hadrien en est tellement charmé qu'il donne à la fleur le nom de son favori et récompense le poète. Librement inspirée d'un incident réel ou fantasmée du début à la fin, cette légende est en tout cas révélatrice de la façon dont les contemporains d'Hadrien percevaient leur relation.
Entre 127 et 130, Hadrien ne se sépare pas d'Antinoüs. Le jeune homme n'a apparemment jamais tenté de profiter de sa position pour exercer une influence sur les affaires publiques ou politiques, mais il prend part à des cérémonies religieuses aux côtés de son aîné. Il assiste par exemple en Avril 128, à Rome, à la pose par Hadrien de la première pierre du temple dédié aux Déesses Vénus et Rome.
Plus tard, les deux hommes sont initiés ensemble aux mystères d'Eleusis. Car Antinoüs accompagne désormais Hadrien dans chacun de ses voyages : Ils sont en Campanie en 127, en Afrique du Nord en 128, en Grèce et en Asie Mineure en 129. De là, ils partent pour l’Égypte.

Suite à la mort d'Antinoüs Hadrien prend alors une décision encore plus inédite : Il décrète l'apothéose d'Antinoüs, honneur réservé jusque-là aux membres de la famille impériale. Encourageant le culte que les Égyptiens commencent à vouer à son compagnon, il suit en cela l'exemple d'Alexandre le Grand, qui a imposé l'héroïsation de son favori, le général Héphaestion, après sa mort. Antinoüs est donc divinisé...

Bien qu'il soit difficile de faire la distinction entre la flatterie et la piété, il semble bien qu'Antinoüs ait été sincèrement vénéré, du moins en Orient. Pourtant, son culte ne reste vivace que jusqu'à la mort d'Hadrien, en 138. Il décroît rapidement ensuite, l'obsession de l'Empereur transmise à toute une partie du monde Romain s'éteignant en quelque sorte avec lui. On peut aussi avancer, avec un certain cynisme, qu'il n'est plus nécessaire d'adorer Antinoüs pour s'attirer les bonnes grâces de son amant... Quant aux premiers auteurs chrétiens, ils n'hésitent pas à fustiger le jeune homme, pseudo-Dieu aux pratiques déviantes ! Bien que bizarrement, certains voient en lui une figure christique, de part la nature sacrificielle de sa mort, il devient à partir du IVe siècle le symbole de la corruption païenne, des mœurs dépravées des Romains, et de l'irrationalité de leur religion.

C'est également le cas sur les pièces de monnaie. A partir de 133, des pièces à l'effigie d'Antinoüs ont été frappées dans différentes villes d'Orient alors que ça n'a jamais été le cas dans la partie Occidentale de l'Empire. La date apparaissant sur les monnaies émises en Égypte, on sait que les dernières pièces ont été émises l'année de la mort de l'empereur. Voilà qui relance le débat sur l'opportunisme du culte voué à Antinoüs, mais souligne aussi la frénésie d'hommages dédiés au jeune homme : En à peine 5 ans, 250 représentations différentes ont été frappées ! Bien sûr, Antinoüs est une exception en ce que seuls les membres de la famille impériale et les divinités apparaissent généralement sur les monnaies, mais suite à son apothéose, cette entorse à la règle n'en est plus vraiment une...

Pour en revenir aux portraits sculptés, ils permettent au moins de comprendre l'attirance éprouvée par Hadrien : Ils donnent à voir un visage doux aux traits fins, de grands yeux surmontés de sourcils arqués, des lèvres pleines et sensuelles, une cascade de boucles épaisses descendant jusque dans la nuque. Et toujours cette expressivité qui se traduit le plus souvent par un air un peu mélancolique. 
La beauté incontestable de ces œuvres et le nombre qui ont été mises au jour explique que les artistes de la Renaissance (et bien d'autres après eux) aient été fascinés par le jeune homme, dont ils prennent le portrait pour un exemple de la sculpture antique classique.
ANTINOÜS EN MERCURE
Le problème, c'est que c'était déjà le cas dans l'Antiquité ! Dès le IIe siècle, soit immédiatement après sa mort, des sculpteurs ont emprunté les traits (sans doute idéalisés) d'Antinoüs pour représenter d'autres Dieux ou d'autres jeunes gens, et l'identification des statues pose donc parfois problème.

Dernier mystère concernant Antinoüs : L'emplacement de son tombeau. L'information est en théorie facile à trouver, puisqu'elle est gravée sur l'obélisque Barberini, découverte à Rome au début du XVIe siècle. En théorie seulement, étant donné que le vestige soit brisé en 3 morceaux, et justement à l'endroit où est mentionné le lieu où repose Antinoüs ! Mais, vous connaissez les historiens, rien ne les arrête ! Et nous voilà repartis pour une série d'hypothèses, de la plus crédible à la plus farfelue.

Si dans un premier temps, on a pensé qu'Antinoüs reposait à Antinoé, ville fondée sur les lieux de sa mort, l'hypothèse a vite été abandonnée. D'une part, parce que l'obélisque mentionnant le lieu de sa sépulture a été retrouvée à Rome, et d'autre part parce qu'il est peu vraisemblable qu'un Hadrien fou de chagrin ait abandonné le corps de l'amant adoré en terre étrangère.
Parmi plusieurs hypothèses, on a envisagé le jardin d'Adonis au sein du palais impérial (en raison de l'analogie entre les deux éphèbes), la villa Hadriana où ont été mises au jour la plupart des statues du jeune homme, ou encore le Château Saint-Ange, où Hadrien fait élever son propre tombeau. Aucune preuve décisive n'ayant été avancé, le lieu de sépulture d'Antinoüs demeure, comme pratiquement tout le reste, une énigme...

En fouillant dans de vieux papiers pour préparer cet article, j'ai retrouvé une vieille coupure de presse mettant en doute l'une des seules certitudes que l'on supposait avoir sur Antinoüs : Il n'a pas été l'amant d'Hadrien ! C'est en tous cas la théorie défendue par cet entrefilet (dont on ne connais ni l'auteur, ni la source), qui remet en question la théorie généralement admise. Il s'appuie notamment sur le fait que la relation homosexuelle n'est évoquée que tardivement, sous les plumes du théologien Origène et de l’historien Dion Cassius (cités plus haut), qui en parlent comme d'une simple rumeur. L'article en déduit qu'en réalité, Hadrien prévoit d'adopter Antinoüs et d'en faire son successeur, et il nous ressort donc l'hypothèse selon laquelle le jeune homme a été assassiné.

ANTINOÜS DE DE DELPHES
Cette théorie est rarement reprise, et elle ne semble pas plus documentée que celle qui fait d'Hadrien et d'Antinoüs des amants passionnés. Au final, on peut tout supposer et tout imaginer puisque aucun éclaircissement ne sera jamais apporté. Mais plus forte que l'Histoire, la légende  s'est imposée, faisant d'Antinoüs une icône gay avant l'heure, puis au fil des siècles le protagoniste d'une belle histoire d'amour, dans laquelle l'homosexualité n'est plus qu'un détail. On songe, bien sûr, aux « Mémoires d'Hadrien » de Marguerite Yourcenar.
Mais plus récemment encore, la relation entre l'Empereur et son favori a inspiré d'autres artistes.

A noter également que le talentueux Rufus Wainwright et la Canadian Opera Company préparent actuellement un opéra mettant en scène Hadrien et Antinoüs... première représentation prévue en 2018. Atrocement sentimentale, c'est à la fois émouvant et réconfortant de voir qu'Hadrien, qui voulait faire d'Antinoüs un Dieu, est bel et bien parvenu à lui offrir l'immortalité.

La Toge Et Le Glaive: Antinoüs, Le Bel Amant d'Hadrien.
latogeetleglaive.blogspot.com/2014/04/antinous-le-bel-amant-dhadrien.html
27 avr. 2014 - Entre 127 et 130, Hadrien ne se sépare pas d'Antinoüs. ... Plus tard cette même année, les deux hommes sont initiés ensemble aux mystères ...
Antinoüs — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antinoüs
Antinoüs (prononcé /ɑ̃.ti.nɔ.ys/ ; latin : Antinous ; Ἀντίνοoς / Antínoos) est un jeune homme ... déterminée que par référence à celle, relativement bien connue, de sa mort : Antinoüs meurt en octobre 130 , alors qu'il est encore jeune homme.
Termes manquants : année