mercredi 10 septembre 2014

979....EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 979 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

Chaque matin, la petite Margarita quitte le village de Saint Jeannet lorsque chante le coq réveillant ses habitants, le clocher frappant les six coups de l'aurore.
Blondinette au visage clair parsemé de taches de rousseur, elle pousse devant elle son troupeau de 27 moutons et 12 chèvres, encadré par Lilou actif et aboyeur chien de berger.
D'une main elle tient son bâton et de l'autre, dans un torchon noué, une tranche de pain noir et quelques figues sèches pour attendre la soupe du soir.
A 12 ans, Margarita est l'aînée des 4 enfants de la famille Trastour.
Elle vit avec ses frères et sœurs chez son oncle et sa tante Raymond et Marie Bérenger, depuis qu'une mauvaise fièvre a emporté son père et sa mère.
En ce jeudi matin du printemps 973, Margarita conduit paître ses bêtes jusqu'à la bastide du Suy Blanc, située sur la colline dominant le Var, pour n'en revenir le soir qu'à la nuit tombée.
La fillette connaît toutes les étapes du long chemin qui, du Peyron, passe par le Bois et la Font du Renard, où les animaux peuvent s'abreuver, avant de parvenir au col du Pilon, où l'oratoire rassurant de Saint-Michel annonce le but.
L'air est chaud et les clarines tintent en notes aiguës, soulignées par les aboiements joyeux de Lilou.
Parvenue au Plan du Bois, Margarita fait accélérer le pas, au souvenir des histoires de loups racontées par l'oncle Raymond les soirs à la veillée... Combien de pauvres voyageurs égarés n'ont-ils pas été victimes d'agressions bestiales, dans ce sauvage quartier ?
Leurs évocations font frissonner Margarita tout comme les récits de violences perpétrées par les bandes d'Infidèles qui s'attaquent aux villages des environs. Ne dit-on pas qu'ils sont installés dans les bois au-dessus de Cagnes?
L'hiver s'est passé sans qu'ils ne se signalent à l'attention de personne, on a même supposé que les seigneurs du lieu ont pu négocier leur départ, puisque leurs barques ont été vues cinglant vers l'ouest toutes voiles dehors...
Tard dans l'après-midi, alors que Lilou rameute les chèvres, les moutons plus dociles étant déjà engagés sur le chemin, Margarita a son regard attiré par une étrange colonne de fumée montant de la colline d'en face.

Rentrant le soir, elle en parle à sa tante. Tous au village ont remarqué cette curieuse fumée venant d'un lieu inhabité : Des chasseurs sans doute...
Une semaine passe. Margarita ne rapporte de ces habituelles allées et venues que d'attentives observations d'écureuils espiègles, ou des bouquets odorants de violettes cueillies sous les oliviers...

L'après-midi du jeudi suivant, alors qu'elle s'est assoupie à l'ombre d'un genêt, la fillette est brutalement réveillée par les aboiements furieux de Lilou. Margarita n'a pas le temps de se redresser, que 7 hommes en armes, la tête enturbannée, entourent déjà la modeste bastide de pierres sèches.
Une silhouette blanche, le visage voilé, montant un cheval gris, semble diriger du doigt et de la voix la petite troupe qui s'active à rassembler les moutons.
Alertée par les cris, Margarita s'approche... Saisie par la taille, elle est hissée sur la croupe du cheval, bâillonnée et emportée morte de frayeur.
Lorsque enfin on lui dégage la vue, la nuit est tombée et seules les flammes hautes d'un grand feu éclairent la scène.

De grands hommes au teint basané parlant une langue inconnue rôtissent de la viande, alors qu'elle est étendue sur un tapis près d'une femme vêtue de blanc à la voix caressante :
« Je suis Naïma. Nous ne te voulons aucun mal, mais nous avions faim mes hommes et moi. Qui es-tu ? ».

Margarita raconte son histoire, qui paraît attendrir Naïma la Maure.

« Pour notre sécurité, je ne peux te relâcher. Écoute-moi, ce soir nous descendrons vers la mer, pour rejoindre nos felouques, et de là notre pays vers Cordoue... Viens avec moi, tu seras bien traitée, je n'ai pas d'enfant et je ferai de toi ma fille si tu le veux. »
Margarita accepte de suivre sa nouvelle destinée. Puis commence la longue descente nocturne vers la côte, au travers des vallons boisés...

Parvenus aux premières lueurs du jour dans la sombre vallée du Malvans, les Sarrasins tombent dans une embuscade tendue par les hommes de Guillaume de Gruetta seigneur d'Antibes.
Bien peu en réchappent. Naïma et quelques fidèles rebroussent chemin vers les collines.
Blessée, Naïma, avant de rendre le dernier soupir, confie à sa captive le secret de la cachette du trésor de la Maure, où s'entasse le fruit des razzias opérées sur la côte depuis des décennies...

« Garde-le pour toi et sois riche et heureuse, comme j'aurais souhaité le devenir, j'étais comme toi bergère dans une île de soleil au large de Barcelone, avant de devenir la favorite puis la veuve d'Ibrahim, le célèbre chef sarrasin qui met à sac les côtes de Toulon à Menton. Toutes ces richesses sont à toi, fais-en bon usage ! »...
Libérée, Margarita regagne Saint Jeannet, oublie son aventure et reprend sa pauvre existence entre son troupeau et sa petite famille adoptive. Quelques années plus tard, à l'âge où l'on se marie, la jeune fille ne trouve aucun parti soucieux de s'intéresser à une souillon sans dot ni espérances...

C'est alors qu'elle se souvient du trésor de la Maure et des dernières paroles de Naïma. Margarita en retrouve une partie, qui lui permet tout de même d'acquérir les grasses terres du bord du Var, le reste du trésor dort encore sous les chênes de la colline de la Maure...

Devenue riche, honorée, anoblie du titre de ses terres, Margarita Trastour, baronne des Pugets, épouse en grande pompe le 21 juin 979, dans la petite église de Saint Jeannet, Arnulf Ruffi fils du seigneur de Cagnes.
L'oncle Raymond, la tante Marie, ses frères et sœurs, les larmes aux yeux, alors que les cloches carillonnent d'allégresse, accompagnent le cortège nuptial jusqu'à la place du marché, où un banquet réunit tous les habitants du village.
Arnulf et Margarita eurent beaucoup d'enfants, ils vécurent longtemps heureux, entourés de l'estime et de l'affection de leurs proches et de leurs sujets.
Aujourd'hui les quartiers de la Maure et de la Baronne, sur la commune de la Gaude, perpétuent encore le souvenir légendaire de la pastourelle du Suy Blanc.

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région Provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages.

C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de La Gaude, Vence, Saint-Jeannet, Gattières, Carros, Le Broc.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.
Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende : Chapelle oubliée de Coursegoules, fayard de Bézaudun, tombeau mystérieux de Tourettes-sur-loup, ruines austères de Vence ou cachées de Roquefort-les-Pins, sentinelle fortifiée de Saint-Paul, et abbaye de La Colle, châteaux de Villeneuve-Loubet et de Cagnes.
La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur...

saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com/.../le-tresor-de-la-baronne-de-la-...
19 août 2012 - LE TRÉSOR DE LA BARONNE, DE LA GAUDE AU BORD DU VAR .... baronne des Pugets, épousa en grande pompe le 21 juin 979, dans la ...
Vous avez consulté cette page 2 fois. Dernière visite : 09/09/14


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire