samedi 31 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 575


17 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 575 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN TRÈS GRAND HOMME RELIGIEUX DIPLOMATE ET INVENTEUR DU RENOUVEAU DES ÉCRITS
GRECS ET LATINS.

Cassiodore (en latin Magnus Aurelius Cassiodorus Senator) est un homme politique et écrivain latin, fondateur du monastère de Vivarium. Il est né vers 485 à Scolacium, dans l'actuelle province de Catanzaro en Calabre et mort 575/580.
La vie de Cassiodore s'articule essentiellement autour de deux périodes séparées par sa « conversion », qui marque son retrait de la vie publique... Son arrière-grand-père a servi dans les armées de Valentinien III, et repoussé les Vandales lors de leur tentative de débarquement en Calabre et en Sicile (vers 451), son grand-père a fait partie de l'ambassade envoyée à Attila en 452, son père, qui a été « comes sacrarum largitionum d'Odoacre », est nommé en 495 « corrector Lucaniae et Bruttiorum » par Théodoric le Grand, et accède en 503 à la « praefectura praetoriana ». Cassiodore est donc issu d'un milieu qui le prédestine à une carrière politique de premier plan, d'ailleurs son nom même « Magnus Aurelius Cassiodorus Senator », (nom qu'il se donne lui-même dans la suscription des Variæ en 538) témoigne de cette appartenance aux milieux aristocratiques de l'époque : Aurelius traduit l'alliance de Cassiodore avec un membre éminent de la gens Aurelia, Symmaque (beau-père de Boèce), et le surnom Senator rappelle sa qualité de sénateur (à la fin de sa vie, Cassiodore ne signera plus que Cassiodorus Senator).

Issu d'une illustre famille, Cassiodore est né en Calabre, en Italie, entre 470 et 480. Il apprend le grec, les arts libéraux et développe des sentiments religieux très profonds.
Cassiodore commence sa carrière politique à la cour de Ravenne (en 503) comme conseiller (consiliarius) de son père et s'engage ainsi dans le cursus honorum :
Consiliarius praefecti (503-506) : Cassiodore est conseiller de son père, alors préfet du prétoire. Son rôle (sorte de pré-questure) se traduit par la récitation d'un éloge de Théodoric le Grand (Ordo generis).
Quaestor sacri palatii (506-511) : les actes de cette fonction de chancelier sont conservés dans les volumes I à IV des Variae.
Consul ordinarius (514) : il s'agit d'un titre purement honorifique. On a parfois supposé qu'il a été nommé ensuite, comme l'ont été son arrière-grand-père et son père, corrector Lucaniae et Bruttiorum, mais rien dans les textes ne permet de confirmer cette hypothèse.
Magister officiorum (523-527) : Cassiodore, semble-t-il, remplace dans cette fonction Boèce (arrêté en 523, et exécuté en 524), ce qui jette une zone d'ombre sur sa carrière politique (Cassiodore donne l'image d'un fonctionnaire zélé, opportuniste, qui succède à un Boèce qui se présente dans la Consolation de Philosophie comme un défenseur des faibles). Cassiodore devient même l'ami intime et le conseiller de Théodoric, et il conserve son pouvoir même après la mort de ce dernier, sous la régence de sa fille Amalasonthe.
En 527, il disparaît provisoirement de la scène politique (il se retire peut-être sur ses terres de Squillace, reprenant le gouvernement de la Lucanie et du Bruttium).
Præfectus praetorio (533-538) : Cassiodore conserve sa fonction alors que de nombreux événements rendent cette période très trouble : mort du jeune Athalaric, fils d'Amalasonthe (534), partage du trône entre la régente Amalasonthe et son adversaire Théodat (534-535), assassinat d'Amalasonthe (30 avril 535), avènement de Witigès, mariage forcé de la petite-fille de Théodoric, Matasonthe, avec l'usurpateur (fin 536).
En 537, Bélisaire prend Rome, puis il assiège et finit par prendre Ravenne en 540 (ce qui provoque l'exil de Witigès, Matasonthe et de leur entourage à Constantinople), mais Cassiodore est opportunément sorti de charge en 538.
Patricius (538 ?) : Cassiodore obtient vraisemblablement ce titre au moment de sa sortie de la préfecture du prétoire (il a gardé d'excellentes relations avec la cour de Ravenne).
Comme la plupart des hommes politiques de l'époque, Cassiodore était chrétien. Dans l'ensemble, la politique des rois ariens qu'il servait était tolérante à l'égard des chrétiens nicéens. Mais dans la première partie de sa carrière, Cassiodore semble n'avoir un intérêt qu'extérieur pour les choses de la religion.

À 70 ans, son activité est toujours aussi intense. Le monastère devient une véritable « ville d'études ». Cassiodore y introduit habilement les sciences profanes et les sept arts libéraux y sont très largement enseignés. Faute de pouvoir fournir des maîtres à ses moines, il leur fournit des livres. Commence alors une très grande période où la Bibliothèque va se substituer à l'Université.
COMMENTAIRES SUR LES SPAUMES
À l'usage de ses moines, il écrit les Institutiones, sorte de guide de l'étudiant en Écriture Sainte, il y introduit les arts libéraux qui font figure de disciplines auxiliaires de la science biblique. Soucieux de la préservation des livres et de la transmission du savoir aux générations futures, Cassiodore tente d'uniformiser les codes de l'écriture. La chute de l'Empire romain avait en effet entraîné une véritable anarchie du langage et des bases élémentaires de la grammaire. Ce désordre, ajouté à la pénurie de copistes compétents, risquait de faire disparaître le patrimoine culturel. Cassiodore établit alors des règles pour la copie et la reliure. Le catalogue des livres du monastère est ainsi arrivé presque intact jusqu'à nous.
Parallèlement, il rédige un grand nombre d'ouvrages qui seront une source pour les Pères de l'Église. Travailleur infatigable, il invente un système de lampes pour que la nuit ne soit pas un obstacle à l'étude.
À 93 ans, il se lance dans la rédaction d'un traité d'orthographe.

Avec Isidore de Séville, il a contribué à transmettre à l'Occident la culture antique. Après une vie exemplaire de moine historien, ministre, copiste, ce « restaurateur des sciences » et « grand héros des bibliothèques », meurt à près de cent ans.

Le changement profond commence pendant la préfecture du prétoire de Cassiodore (533) : Par ses lettres de nomination à cette charge, Cassiodore nous apprend qu'il pratique la lectio divina pour en tirer ses principes de gouvernement, il semble avoir un certain crédit auprès du pape Jean II (il intervient auprès de lui en faveur des moines scythes en 534). Il a des rapports encore plus étroits avec le successeur de Jean II, le pape Agapet Ier, avec qui il projette, en 535, de fonder une école de théologie à Rome (la prise de Rome par Bélisaire en 536 met un terme à ce projet).

Le moment crucial de la conversion est marqué par la rédaction de son traité De Anima (538), et surtout de son commentaire aux psaumes, Exposition psalmorum, qu'il compose vraisemblablement à Constantinople (où il a dû se retirer après la prise de Ravenne par Bélisaire, en 540).
L'événement le plus important de cette période de retraite de Cassiodore est sans doute la fondation du monastère de Vivarium, la date en est discutée : On a parfois pensé que la fondation remontait à 540, mais il est peu probable que Cassiodore ait eu le temps de fonder le monastère juste avant de partir en exil à Constantinople, on pense que Cassiodore n'est rentré en Calabre qu'en 555 (le 13 août 554, la Pragmatique sanction de Justinien autorise les émigrés Italiens à rentrer au pays), et qu'il a donc fondé le monastère, sur les terres familiales à Squillace, à cette époque. Mais on peut aussi envisager qu'il ait fondé Vivarium pendant qu'il était préfet du prétoire (autour de 535), et qu'il n'y soit revenu que beaucoup plus tard (555)...
LES INSTITUTIONS
Le monastère de Vivarium doit son nom aux viviers qui ont été aménagés au pied du monastère (situé sur une colline), l'église du monastère est dédiée à Saint Martin, et à proximité du monastère, une colline, le Mons Castellum, est dédiée aux ermites (d'où le titre que Cassiodore donne, dans les « Institutiones, à la description des lieux : De positione monasterii Vivariensis siue Castellensis » -Inst. div.1, 29). Cassiodore décrit le monastère de Vivarium en utilisant le topos du locus amoenus (Variae 12, 15 ; Expositio psalm. 103, 17 ; Inst. 1, 29). Le monastère de Vivarium constitue une sorte de cité dans laquelle les « ciues religiosi » n'ont pas à se préoccuper de leur subsistance matérielle, mais doivent se consacrer aux offices liturgiques, à l'exercice des arts, et surtout à la copie et à la correction de livres : Vivarium est un centre de première importance pour la transmission de nombreux textes, aussi bien bibliques ou liturgiques que païens.

Cassiodore, retiré à Vivarium, consacre sa longue retraite à son œuvre littéraire (Institutions, Exposition epistulae ad Romanos, liber memorialis ou liber titulorum, Complexiones apostolorum, De orthographia, qu'il rédige à 93 ans).
On ne connaît pas la date exacte de la mort de Cassiodore : Après la rédaction de son traité De Orthographia (à 93 ans), il continue à corriger ses œuvres antérieures (notamment les Institutiones), mais considère que son œuvre littéraire est terminée (Iam tempus est ut totius operis nostri conclusionem facere debeamus, préface au De Orthographia).
On situe donc la date de sa mort au plus tôt vers 580.

Toutes les œuvres sont écrites en latin :
Laudes (panégyriques royaux) : Cassiodore en compose dès 506.
Chronica : liste consulaire, destinée à Eutharic, gendre de Théodoric et héritier présomptif, mort en 519.
Historia Gothorum : ouvrage en 12 livres, composé à la demande de Théodoric. Cet ouvrage est aujourd'hui perdu, mais nous conservons le résumé de Jordanès (De origine actibusque Getarum).
Variae : recueil de 468 lettres et formules officielles, en 12 livres (on y trouve les actes rédigés par Cassiodore comme questeur : l. I-IV, comme maître des offices - l. V et VIII-IX, et comme préfet du prétoire - l. X-XII ; les livres VI et VII réunissent des formules de promotion ou de décret rédigées par Cassiodore), celui-ci prétend ne livrer dans ce recueil que les actes qu'il a pu retrouver (ce qui lui permet de dissimuler ce qui n'est pas à son honneur, et entre autres tout ce qui concerne l'arrestation de Boèce en 523).
Ordo generis Cassiodororum : Liste des scriptores et eruditi de la famille (conservée sous une forme corrompue, et sans doute résumée).
Liber de anima : Traité sur l'âme composé à partir des Écritures et des textes philosophiques cités par Claudien Mamert dans son De statu animae, le liber de anima, composé vraisemblablement en 538, marque le début de la conversion de Cassiodore.
Exposition psalmorum : Projet conçu et commencé à Ravenne dès 538, c'est le plus considérable des écrits de Cassiodore, qui consiste en un commentaire à la fois grammatical, littéraire, ascétique et théologique sur les Psaumes. Cet ouvrage s'inspire des Enarrationes de Saint Augustin. Cassiodore a lui-même révisé cette œuvre pendant sa retraite à Vivarium.
Institutiones : c'est l'ouvrage le plus célèbre de Cassiodore, composé à l'intention des moines de Vivarium (introduction aux Écritures et aux arts libéraux), postérieur au séjour de Cassiodore à Constantinople. Le premier livre des Institutions s'intitule Institutiones divinarum litterarum (centré sur les Écritures), et le deuxième Institutiones saecularium litterarum (centré sur les arts libéraux : Arithmétique, astronomie, géométrie, musique). Cassiodore a lui-même revu le texte dans ses dernières années, et il était très âgé au moment de constituer un codex archetypus, ce qui rend très complexe la tradition manuscrite.
Expositio Epistulae ad Romanos : Remaniement du commentaire de Pélage sur les 13 épîtres pauliniennes.
Codex de grammatica
Liber memorialis ou liber titulorum
Complexiones apostolorum
De Orthographia : Compilation d'extraits de Cornutus - Velius Longus - Curtius Valerianus – Papirianus - Adamantius Martyrius - Eutyches, Caesellius et Priscien.
Historia ecclesiastica ou Historia tripartita, abrégée de Socrate - Sozomène - Théodoret - traduction faite par Épiphane le Scolastique.
Antiquitatum Iudaicarum libri XXII : traduction de Flavius Josèphe, qui a eu une grande influence au Moyen Âge.
Adumbrationes in Epistulas canonicas : extraits traduits et purgés des Hypotyposes de Clément d'Alexandrie.
Commenta Librorum Regum.
Commentaire de Saint Jérôme « in propria IV evangeliorum ».
Recueils canoniques.
Recueils hagiographiques.
Florilèges dogmatiques.
Psalterium archetypum : manuscrit comprenant tous les Psaumes, ponctués par Cassiodore lui-même.
Codex Grandior de la Bible prévulgate : constitution d'un corpus comprenant l'ensemble des Écritures, et destiné à la lecture publique.
Vulgate cassiodorienne, réalisée à partir de manuscrits qui passent pour être des autographes de Saint Jérôme, ce corpus est sans doute à l'origine du texte de la Vulgate dans le Codex Amiatinus, qui est le manuscrit de base de notre Vulgate actuelle.
L'édition la plus estimée de ses œuvres est celle de dom Garet, 2 vol. in-fol., Rouen, 1679, et de Venise, 1729. Le Traité de l'âme a été traduit en français par Amaury Bouchard.
Denis de Sainte-Marthe a écrit sa Vie.
M. Olleris a publié en 1841 une thèse sur Cassiodore, conservateur des livres latins.

Le nom de Cassiodore appartient à l'histoire. Ce personnage illustre n'est pas seulement un grand écrivain, il est aussi ministre et homme d'État. Mais, quel terrible siècle que celui où il vécut et combien la politique de cette époque devait être difficile, impraticable, pour ne pas dire impossible. Magnus Aurelius Cassiodore assiste à la chute de l'Empire d'Occident et subit les envahissements des hordes sauvages qui se disputent les dépouilles de Rome, après 1 200 ans de victoires et de prospérités. Il voit de bonne heure que l'écroulement du vieux monde va amener le chaos, l'ignorance, la barbarie, et il consacre toute son existence, soit dans l'administration, soit dans les lettres, à empêcher la disparition complète de la civilisation antique. Appelé dès sa jeunesse par Théodoric, roi des Ostrogoths, au gouvernement des affaires publiques, il est successivement secrétaire d’État, questeur, grand chancelier, sénateur, préfet du prétoire, patrice et enfin consul. C'est une position délicate et périlleuse pour un Romain que d'être le premier ministre d'un prince barbare, Cassiodore sait néanmoins se maintenir par son incontestable supériorité et il réussit, jusqu'à la mort du roi, à défendre les intérêts de sa patrie. On ne peut nier d'ailleurs qu'il contribue largement à la grandeur du règne de Théodoric. Il continue d'occuper les mêmes fonctions sous sa fille Amalasonthe, qui est régente du jeune Athalaric. Plus tard, Théodat, ayant fait étrangler la reine dans un bain et s'étant emparé définitivement du trône, conserve auprès de lui Cassiodore... Celui-ci n'ose refuser ce dangereux honneur, dans la crainte de livrer entièrement ses concitoyens à la domination Gothique. Il sert même quelque temps son successeur Vitigès, qu'il aide de ses conseils et de ses lumières, mais, lorsqu'il voit Bélisaire à Rome et l'Italie un instant affranchie du joug des envahisseurs, il en profite pour se retirer du monde, après avoir publié le Traité de l’Âme et 12 livres de Lettres curieuses sur la politique et la diplomatie du VIe siècle. Il va s'enfermer à Viviers, dans un monastère qu'il a fondé. Il était alors âgé de 70 ans. Depuis cette époque jusqu'à la fin de sa vie, qui dépasse peut-être cent années, Cassiodore travaille sans relâche à réunir, à corriger et à transcrire les précieux manuscrits que nous a laissés l'antiquité sur les sciences, les lettres et les arts.

C'est à lui que nous devons de posséder véritablement les classiques grecs ou latins, qui, dans ces temps d'obscurité, fourmillent d'erreurs ou d'incorrections, car, ayant formé une riche bibliothèque d’ouvrages les plus variés, il habitue ses moiger Cassiodore, il faut songer au siècle dans lequel il a écrit...

nes à les copier. Les autres couvents font de même et l'exemple est suivi jusqu'à l'invention de l'imprimerie... C'est ainsi que les chefs-d'œuvre de l'esprit humain sont conservés à la postérité. Cassiodore mérite à ce titre de la reconnaissance. C'est au milieu de cette retraite qu'il compose la plupart de ses livres, qui, au moyen âge, ont servi longtemps à l'enseignement. Sous le titre d’Institutions des Lettres divines et humaines, il fait de savants traités sur les sept arts libéraux et les parties du discours. Il écrit une Histoire des Goths dont Jornandès nous a heureusement conservé quelques extraits : Une Chronique depuis le déluge jusqu'en 519 - des Commentaires sur les Psaumes - les Épîtres - les Actes des Apôtres et l'Apocalypse, sans compter son fameux Traité de l'Orthographe qu'il rédige lui-même, à l'âge de 93 ans. On a aussi sous son nom une Histoire tripartite, mais c'est un abrégé de Socrate, de Sozomène et de Théodoret, qui a pour auteur Epiphane le Scolastique.

De tous les ouvrages de Cassiodore, le Traité de l’Âme paraît caractériser le mieux l'écrivain et former un ensemble plus complet de ses doctrines. C'est d'ailleurs une œuvre essentiellement morale, philosophique et chrétienne, qui possède une valeur réelle. On a généralement reproché à l'auteur latin un peu trop de recherche et de subtilité, cela ne l'empêche point d'avoir une grande profondeur dans les pensées et beaucoup d'élévation dans le style.


Cassiodore classes.bnf.fr/dossitsm/b-cassio.htm
Cassiodore, 480-575 : ... Il y passera les trente dernières années de sa vie à mettre en oeuvre la transmission de l'héritage gréco-romain à un Occident tombé …

remacle.org/bloodwolf/philosophes/cassiodore/ame.htm
Depuis cette époque jusqu'à la fin de sa vie, qui dépassa cent années, Cassiodore travailla sans relâche à réunir, à corriger et à transcrire les précieux ...

vendredi 30 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 576

16 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 576 du calendrier julien. Ceci est une évocation
ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

HEURTS RÉPÉTÉS ENTRE LES SASSANIDES ET LEURS TURBULENTS VOISINS


CAVALIERS SASSANIDES
Fondée en 575 av. J.-C. par des colons Grecs de Milet sur la rive Européenne du Bosphore Cimmérien (aujourd'hui, détroit de Kertch), la ville a été construite sur les pentes du mont Mithridate. L'acropole abrite un palais à péristyle, des temples d'Apollon, Artémis, Zeus et Déméter.

En 480, la ville de Panticapée devient la capitale du royaume du Bosphore. Située sur une importante voie commerciale, le passage entre la mer Noire et la mer d'Azov, la ville exporte principalement des céréales, du poisson salé et du vin. Au IVe siècle av. J.-C., elle fournissait Athènes en grains....

Panticapée passait sous domination Byzantine au VIe siècle, jusqu'au VIIe, où elle est prise par les Khazars qui la renomment Kartcha ou Tcharcha

En l'année 515, une invasion considérable de barbares, venus de l'autre côté du Caucase attaque, les Byzantins ne se défendent pas, mais les Arméniens résistent et le marzban Mejej, prince de la famille des Grousinians, inflige à ces barbares une série de défaites et les culbute de l'autre côté du Caucase, sauvant ainsi l'Arménie et les provinces Persanes de la Caspienne. Les auteurs Arméniens désignent ces nouveaux envahisseurs sous le nom de Huns, mais Théophane, Malala et d'autres nous apprennent que ce sont des Huns Sabires...

Ils sont déjà connus du temps de Priscus qui les cite comme ayant été chassés par les Avars des steppes du Don et de la Volga, et Jordanès les appelle Saviri. En 522, leur chef Ziligdès (ou Zilgibis qui rappelle le Silgibou, Silziboul des Turks de 570), ayant trahi à la fois Justin et Kobâd, est mis à mort par ce dernier.

En 528, c'est la reine Boazer (selon l'orthographe de Paul Diacre) qui commande aux Sabires, elle est veuve de Balakh et Malala lui donne le titre de regissa « reine ». A la tête de 100 000 hommes, elle marche à la rencontre de deux rois qui appartiennent à d'autres tribus Hunniques et qui traversent ses États pour se joindre aux armées de Kobâd. Les noms de ces rois sont Styrax ou Tyranx et Glonès ou Glom. L'un est tué et l'autre pendu par ordre de Justinien. Les Sabires vivent en bonne intelligence avec les Grecs.

A la même époque, les Huns du Bosphore et de la Chersonèse Taurique s'étant révoltés sous la conduite de Mouager ou Mougel, sont obligés de quitter leur territoire et de s'enfuir dans le Nord.

En 530, on trouve dans l'armée Romaine un corps d'alliés Huns commandé par Sounika et Askhan, Procope les appelle les Huns Massagètes, ce sont probablement des Kouchans.

En 550, les Sabires interviennent dans la guerre entre Justinien et Khosroès et construisent des machines de guerre.

En 551, ils figurent encore, mais ils disparaissent, en 558, devant les invasions des Avars avec lesquels ils finissent par se métisser.

Les Sabires sont des Ouïgours et par suite des Turks. Jordanès nous dit en parlant d'une certaine famille de Huns, qu'ils sont appelés les uns Saviri, les autres Cutziagiri. Ces derniers sont les mêmes que les Koutrigoures dont on parlera plus loin.

Les Avars ou Avares sont une population Turque que les Byzantins rangent parmi les Huns. Ils habitent d'abord les steppes situées au Nord du Caucase, de là, poussés en avant par d'autres populations Turco-Mongoles, ils se répandent sur les bords du Don et de la Volga. Cette émigration a lieu en 558. Deux ans après, les Avars ont déjà éprouvé l'attraction de ce sol Romain, sur lequel se précipitent tour à tour toutes les populations Asiatiques.

Attirés par cette terre où le butin repousse après chaque ravage, pressés par les populations de l'Est, qui les poursuivent toujours, les Avars soumettent en passant plusieurs groupes d'Alain et de Turks occidentaux.

En 560, ils sont sur le Danube et envoient des ambassadeurs à l'empereur d'Orient. Baïan, est le chef ou khagan des Avars, devenu l'allié de l'empereur, il combat ses ennemis, subjugue les Bulgares, les Ahtes, les Tchèques Les Slaves, les Gépides, repousse les Francs Austrasiens, envahit et ravage le pays des Slaves méridionaux, ce qui ne l'empêche pas, quand l'occasion s'en présente, de lâcher sur les possessions impériales ses hordes de brigands. Il ravage la Thrace, en 619, et assiège Constantinople en 626. Après la mort de Baïan, la domination des Avars subsiste encore longtemps dans les deux Pannonies. Ils sont alors combattus par Charlemagne, qui stoppe leur progression vers 790. Il y en a encore aujourd'hui, au Nord du Caucase Oriental, une tribu Lesghienne qui porte le nom d'Avars, et qui descend peut-être de l'antique peuple dont nous venons d'esquisser l'histoire. 

C'est une tribu « de la même nation que les Huns », dit Agathias, leur contemporain (né en 536), et elle se divise en plusieurs familles : Les Koutrigoures, les Outigoures, les Oultizoures et les Bourougoundi, ces derniers ont disparu au temps d'Agathias, mais les Koutrigoures et les Outigoures sont très puissants en l'année pendant laquelle la peste ravage Constantinople, c.-à-d. en 557

On a vu plus haut que les Koutrigoures sont appelés Cutziagiri par Jordanès et qu'ils sont parents des Sabires. Kutri ou Kutzi, d'après Radlof, une altération de Tocr, les Tocrouïgours ou Tokouzouïgours sont les 9 tribus, les Onogoures sont les 10 tribus, les Oultizoures ou Oltuzouïgours et les Outigoures sont les trente tribus. Ce sont tous des Ouïgours, et par conséquent des Turks. (ce sont encore eux qui actuellement causent des problèmes aux Chinois)

Zabergan est le chef des Huns Koutrigoures, et Sandikl le roi des Outigoures. Le mot Zabergan parait signifier « le Khan Zaber ». Radlof l'explique par l'ouïgour Tchak-bergan, « don du Temps », et le mot Sandikhl ou Sandilkh par le Turc santillik, « doué de plusieurs langues ». Les Outigoures sont alliés et protégés des Romains qui les excitent à faire la guerre à leurs compatriotes, mais Sandikl trouve suivant les expressions de Menander, qu'il n'est ni juste ni digne d'attaquer des hommes de la même nation, parlant la même langue, ayant la même vie.
Zabergan, apprenant les intentions de Justinien et mû aussi par le désir du pillage, quitte les bords du Pont-Euxin, franchit le Danube avec une nombreuse cavalerie, pille la Mésie et la Thrace, et vient camper aux portes de Constantinople (559). La ville est sauvée par Bélisaire, mais les Huns continuent de ravager la péninsule des Balkans, et la Chersonèse de Thrace, l'empereur ne peut les éloigner qu'en leur payant une forte indemnité et en faisant construire sur le Danube une flotte destinée à empêcher les barbares d'y passer. (c'est hélas ce qui arrive souvent lorsqu'on demande à d'autre de venir se mêler de nos affaires) Peu après, il met les Outigoures aux prises avec les Koutrigoures, et les 2 peuples s’annihilent... ils perdent jusqu'à leur nom, dit Agathias, et se confondent avec d'autres nations qui s'emparent de leur pays.

Il en subsiste encore quelques restes, mais trop faibles pour inquiéter l'empire dont ils deviennent les alliés, du temps d'Héraclius, vers 618, on voit un chef de Huns venir à Constantinople demander le baptême et embrasser le christianisme, avec les principaux de ses sujets.
Ce fait est rapporté par le patriarche Nicéphore, historien du XIIIe siècle. Lors du voyage de Valentin en ambassade auprès des Turks, en 580, il traverse le pays des Outigoures, soumis aux Turks, et dont le chef est Anagaios. A partir du VIIe siècle, toutes ces différentes tribus ouïgours ne sont plus mentionnées par les historiens, elles perdent sans doute leur individualité et se mêlent aux divers peuples Sarmates, Bulgares, débris de Huns, Esclavons, Slaves qui vivent au Sud du Danube et ont formé plus tard des nationalités distinctes. 

Les Huns blancs sont ceux que les auteurs Byzantins appellent les Ephthalites, cette appellation vient, d'après Procope de ce que ces Tatars ont la peau blanche par opposition aux premiers Huns d'Attila, aux Huns du Caucase et aux Avars qui ont la peau, les yeux et les cheveux noirs.
Nous ne sommes pas en mesure de vérifier cette assertion, ni de distinguer, au point de vue anthropologique, les Huns blancs des Huns proprement dits. 

Le nom de Ephthalite a été écrit très diversement, suivant les auteurs, il est le même que les Euthalides - Scythes blancs de Théophane – Nephthalites – Hidalites – Hidarites – Talites - Eleuthes de différents historiens – Haïetal - Heïtaliens des Arabes – Yetal – Aïetal – Aïetala - Attila de quelques auteurs modernes – Hephthag – Idalagan – Thedal - Thedalatzi des auteurs Arméniens - Abdèles de Théophylacte etc.
FANTASSINS SASSANIDES
Après la chute du royaume des Ephthalites, les auteurs Arméniens et Arabes continuent à désigner les Turks par l'expression impropres de Heithal, de même qu'ils donnent le nom de Turks et le titre de Khakân aux Kouchans et pour des époques antérieures de plusieurs siècles à l'apparition des Turks. Cette confusion chez les historiens orientaux a été cause de toutes les erreurs ethnographiques que l'on trouve chez les historiens postérieurs...

Sous le rapport ethnographique, il est possible que ce soit des peuples tout à fait différents, comme il est possible aussi que les mots Huns blancs, Huns noirs (comme plus tard les Turks du mouton noir et du mouton blanc, les Kirghiz blancs et les Kirghiz noirs, les Khazars blancs et les Khazars noirs) soient tout simplement tirés de la couleur des tentes et des étendards de ces nomades.

Le géographe Cosmas, qui écrit, comme Procope, au milieu du VIe siècle, parle également des Huns blancs, mais comme habitant une partie de l'Inde

sous le nom de Hounie : ce sont ceux que les chroniques de l'Inde désignent sous le nom de Hounas, qui correspondent aux Hûna ou Huns blancs de l'Inde. C'est sous ce nom que les textes sanskrits de l'Inde désignent une certaine tribu étrangère venue du Nord-Ouest et qui envahit la péninsule au Ve siècle de notre ère. On suppose que ce sont les mêmes que les Huns blancs ou Ephthalites qui, chassés du Kansou et du Turkestan oriental et ne pouvant franchir les sommets inaccessibles du Tibet, se jettent dans la Transoxiane
et au delà dans la région de Kaboul où ils règnent pendant plus d'un siècle, de 420 à 557 environ.
Ces peuples se donnent évidemment le nom de Hun, Hounn, ainsi que le prouve la transcription sanskrite. Ils pénétrent dans le Pendjâb et le centre de la péninsule Indienne vers le milieu du Ve siècle. Ils ne sont pas encore arrivés en l'an 400, car le nom de Hûna ne figure pas dans la liste des peuples étrangers que donne l'inscription d'Allahabad, tandis qu'on les trouve mentionnés dans quelques inscriptions postérieures.

L'histoire de l'occupation de l'Inde par les Hounas est difficile à écrire. Aucun document ne venant du dehors (les historiens musulmans n'ayant laissé que des notions très vagues et des noms propres altérés), c'est avec les inscriptions de l'Inde propre qu'on peut espérer distinguer les Hounas proprement dits des autres populations étrangères (Indo-Scythes, Petits Yue-tchi, Çakas, etc.), qui ont régné pendant les 7 premiers siècles et que les textes indigènes désignent sous le terme générique de Mleccha (barbares) et ensuite à établir la série chronologique des différents souverains Hounas eux-mêmes. 
Sur ce dernier point, on ne possède que quelques noms, à commencer par ceux de Toramâna et de Mihirakula qui sont certainement des noms étrangers à l'Inde, très probablement des chefs de Hounas. Ils sont cités dans la chronique des rois du Cachemire au nombre des 3 souverains (Hiranyakula est le troisième Mlecchas qui ont régné dans le Nord-Ouest de l'Inde.

Il existe des monnaies et des inscriptions portant les noms de Toramâna et de Mihirakula. Une des monnaies de Toramâna porte la date 52 et l'inscription d'Eran est datée de l'an premier du règne qui coïncide avec la défaite de Narasinha des Gouptas en 495. La combinaison de ces dates donne à peu près l'an 445 pour l'entrée des Hounas dans le Pendjâb. L'époque de la grande puissance des Hounas est de 495 à 533. Toramâna, après avoir chassé les Gouptas, prend le titre suprême de maharajadhiraja (grand roi de tous les rois). Dans l'inscription de Kura il a le titre de maharaja shâhi Jaùvla (si tant est que ce soit le même, car il a pu y avoir plusieurs princes du même nom).

En 510, Toramâna est défait à son tour par Bhatarka, fondateur de la dynastie des Valabhi, qui rétablit en même temps Narasinha sur le trône.

En 515, Mihirakula, fils de Toramâna, entreprend de refaire les conquêtes de son père et de reconstituer le royaume des Hounas, au centre de l'Inde vers 530. (tiré d'une inscription découverte à Gwalior et datée de l'an 15 de son règne), .

Quelques années après, en 533, il es battu complètement par Yaçodharman, grand vassal de Narasinha, fait prisonnier, puis relâché. Il se retire alors au Cachemire où il a un second règne assez long, car il peut faire une expédition jusque dans l'île de Ceylan. Il a été identifié avec le roi Gollas, chef des Huns blancs de la Hounnie, dont parle Cosmas, et qui possède en 539 une armée de mille éléphants.

Le voyageur chinois Soun-youn cite, de son côté, un roi de Gandhara qui régnait en 520 et possédait 700 éléphants. Il est possible que ces deux mentions se réfèrent à Mihirakula.

Nous n'avons plus rien de certain sur la domination des Hounas après Mihirakula. D'après les légendes indigènes, les Çakas sont défaits dans la grande bataille de Kahrôr, près de Moultân, par Çalivâhana vers 544 et chassés de l'Inde, mais il n'y a aucune preuve historique de cette bataille qui a été confondue avec d'autres, et Çalivâhana lui-même est un héros à moitié légendaire.

En fait, les Hounas sont restés dans l'Inde, au moins jusqu'à la fin du VIe siècle et une partie du VIIe siècle et par conséquent bien après que leurs congénères du Turkestan aient été vaincus par Kosroès II. Ils se dispersent dans le Pendjâb où ils fondent de petites principautés à l'Est de la rivière Satledj. Il y a encore aujourd'hui dans cette contrée des traces de la domination des Indo-Scythes et des Hounas.

Bien qu'ils ne soient mentionnés qu'au VIe siècle, les Huns Blancs, chassés par les Jou-jouen (avec lesquels Cunningham les a confondus à tort), apparaissent en Asie centrale et sur les frontières de l'Iran, dès l'an 420, sous le nom de Haïthal ou Ephthalites, et c'est sous ce nom qu'ils figurent pendant près d'un siècle dans les guerres contre les Perses et contre les Romains. En chinois, leur nom était Hou-toun et aussi Ye-ta, ce dernier par abréviation de Ye-ta-i-li-to, nom de leur chef. (E. Drouin / L. Léger).

La découverte récente de nouveaux sceaux administratifs Sassanides qui portent des noms de lieux localisés dans l'est Iranien a suscité plusieurs questions. La première a trait à la datation de ces sceaux. La deuxième concerne la nature de cette occupation Sassanide. Tous ces nouveaux sceaux administratifs appartiennent soit à l'administration de Vôstândâr, soit à celle de Yàmârgar.

La circonscription de Vôstândâr correspond à une entité administrative qui peut être considérée comme l'unité de base du découpage territorial et qu'on peut, dans ce cas précis, nommer « ôstàn ». Cependant, cette unité territoriale peut aussi porter le nom de « sahr ».

KEICH PANTIKAPAEUM
Elle est alors administrée par un sahrab. Il n'est pas encore clair si les administrations de sahrab et d'ôstândâr sont deux administrations distinctes et peuvent se superposer dans une même « province », ou si, au contraire, il s'agit de deux types de réseaux distincts d'après la nature de la « province»  - ôstàn ou sahr - à administrer.

La deuxième administration est celle de Yàmârgar. Comme l'indique le nom composé des mots àmâr et gar, signifiant respectivement « compte » et « celui qui fait », l'administration de Yàmârgar s'occupe d'affaires fiscales. D'après le traité juridique du Mâdayàn ï Hazàr Dàdestân, les administrations de Yôstàndàr et de Yàmârgar ont des rapports de travail et cela rend plausible, mais pas certain, que ces bulles d'âmârgar et d'ôstàndàr puissent provenir d'une même archive.

Toutes ces bulles nous sont parvenues par le biais du marché des antiquités, de telle sorte que les informations qu'aurait pu apporter leur contexte archéologique, et donc éventuellement leur datation, sont à jamais perdues. Dans la mesure où quelques rares bulles administratives ont été découvertes dans des fouilles archéologiques, le contexte semble toujours appartenir à l'époque Sassanide tardive. Cela ne signifie évidemment pas qu'il faille dater tous les sceaux administratifs de la fin de l'époque Sassanide. Un démenti catégorique est maintenant apporté par les sceaux de spàhbed qui datent respectivement de l'époque de Khusro Ier (531-579) et d'Ohrmazd IV (579-590).
Il n'est pas impossible que les nouvelles bulles d'ôstândàr et d'àmàrgar proviennent de la même archive que celle des bulles de spàhbed. Mais ceci n'est que pure spéculation.

Pour savoir quand les Sassanides ont occupé certaines régions de l'est Iranien, nous nous sommes d'abord tournée vers les auteurs modernes qui ont traité de l'histoire de l'est Iranien entre la fin du Ve siècle et la chute de la dynastie Sassanide vers le milieu du VIIe, et qui utilisent comme sources essentiellement l'historiographie Arabe, Persane, Arménienne,... plus rarement Chinoise.

Les guerres du roi Sassanide Perôz (457/459-484) contre les Hephtalites font partie de ces événements qui ont tellement marqué l'histoire que de très nombreux historiographes en parlent. Ces guerres se terminent avec la défaite Sassanide en 484, où l'armée Iranienne est anéantie et Perôz perd la vie. Les Hephtalites envahissent les évêchés de l'est Iranien représentés aux synodes qui se tiennent entre 486 et 585 (d'après Chabot 1902), dans les provinces orientales de l'empire Sassanide, en particulier Marwrûd et Hérat (avec Pûsang et Wâdges). Les sources textuelles ne mentionnent pas explicitement jusqu'où les Hephtalites ont pénétré en Iran Sassanide, ni de quelle nature est cette invasion ou combien de temps cette occupation a duré.
D'ailleurs, d'une manière générale, les sources textuelles sont peu explicites quant aux lieux et périodes qu'occupent respectivement Sassanides et Hephtalites.

Pour y voir un peu plus clair, Marquart a utilisé les Actes des synodes orientaux. Sa démarche a consisté à vérifier quels évêques sont présents aux divers synodes qui se tiennent en Mésopotamie.
Il en conclut que les évêchés représentés sont à ce moment précis aux mains des Sassanides, et dans le cas contraire que les Hephtalites les occupent. À notre avis, bien d'autres raisons ont pu empêcher un évêque de l'est Iranien de se rendre en Mésopotamie. De toute manière on ne peut plus utiliser les données que Marquart a fournies, qui sont incomplètes et parfois fautives... Si on veut suivre son raisonnement, il faut se tourner vers le travail de Chabot qui fut publié un an après celui de Marquart.

Aux synodes de 486 et de 497, on trouve les évêques de Hérat et de Marw. Lors du synode de 544, 6 évêques de l'est Iranien sont présents : Ceux de Marw et de Sakastân, ainsi que les évêques de Faràh, Khwâs, Rakhwad et Zarang, toutes des villes situées dans le Séistan (= Sakastân).

Cette concentration d'évêques du Sakastân laisse quelque peu perplexe. 10 ans plus tard, on ne trouve plus que les évêques de Marw et Marwrùd au synode de 554.

Cette même année 554, Khusro Ier s'allie aux Turks occidentaux et ensemble, ils écrasent la puissance militaire Hephtalite. D'après Tabarï, Khusro Ier reconquiert le Sind, Bust – l'Arachosie - le Zâbulistân - le Tokhàristân - le Dehistàn (= Dardistân?) - le Kàbulistân. Le Tokhàristân retourne très vite aux Turks.

Au synode de 576 seul l'évêque du Sakastân est présent, mais à celui de 585, il y a de nouveau une forte présence d'évêques de l'est Iran. On y trouve à côté de celui de Marw plusieurs évêques de la région de Hérat : Hérat même, Wâdges, Pûsang et Qadistân. Aux synodes suivants (605, 620), plus aucun évêque de ces régions n'est cité....

C'est sous Ohrmazd IV (579-590) qu'a lieu une nouvelle avancée « Hepthalite » qui atteint Wâdges et Hérat. Elle est repoussée, en l'an 588/589 d'après Tabarï, par Wahrâm Côbïn alors spàhbed de l'est.
Aucune date n'est fournie pour cette nouvelle invasion « Hephtalite » dans la région de Hérat, mais elle est probablement à situer peu de temps avant le début de la reconquête par Wahrâm Côbïn - si toutefois la date de 588/589 s'avère exacte - puisqu'en 585 les évêques de la région de Hérat ne semblent pas craindre de prendre la route. Wahrâm Côbïn reprend Balkh et tout le pays des « Kushans » (sic) jusqu'à l'Oxus....

Quand Khusro II prend le pouvoir en 591, l'est Iranien est aux mains des Sassanides, mais aucune source textuelle ne mentionne explicitement quelles régions sont contrôlées par les Sassanides et lesquelles tombent sous l'autorité des Hephtalites, en d'autres mots où se situe la frontière entre les deux puissances. De toute manière, la situation est loin d'être stable puisque un peu après 608, ou plusieurs années après 608 si on suit Marquart qui place cet événement en 616/617 une nouvelle offensive Sassanide est mise sur pied sous le commandement du général d'origine Arménienne, Smbat Bagratuni.

Elle est repoussée par les « Kushans » qui font des incursions dans le territoire Sassanide jusqu'à Ray et Spahan. Après leur retraite une nouvelle initiative Sassanide, toujours sous le commandement de Smbat, a plus de succès.
CAVALIERS HUNS
Il poursuit l'ennemi jusqu'à Balkh, la capitale des « Kushans », et dévaste tout le pays de Hérat – Wâdges - Tokhâristân et Talakân. Marquart a compris ce passage comme la preuve que ces régions sont considérées par l'Iran Sassanide comme un territoire ennemi.
Mais cela semble difficile à croire en ce qui concerne la région de Hérat. Ensuite Smbat installe son camp dans les provinces de Marw et de Marwrûd.
D'autres sources disent que Khusro II met aussi la main sur le Sind.
Ensuite, les textes ne parlent plus de l'est Iranien jusqu'à l'arrivée des troupes arabes au milieu du VIIe siècle

La reconquête de l'est iranien par l'empire sassanide au VIe ...
www.persee.fr/web/revues/.../arasi_0004-3958_2003_num_58_1_1510
de R Gyselen - ‎2003 - ‎Cité 2 fois - ‎Autres articles
Évêchés de l'est iranien représentés aux synodes qui se tiennent entre 486 et 585 ... Cette même année 554, Khusro Ier s'allie aux Turks occidentaux et ... Au synode de 576 seul l'évêque du Sakastân est présent, mais à celui de 585, il y a ..... la Bactriane entre Turks et Sassanides - donc à l'issue de la bataille contre les ...
Les Perses Sassanides, l'histoire - Antikforever
antikforever.com/Perse/Sassanides/suite2.htm
À ce moment, l'Empire était totalement désorganisé par l'invasion des Huns .... d'attaque, firent pression sur le Général pour que ce dernier accepte de livrer bataille. ... La même année les conflits avec Byzance reprirent suite à un litige entre l'État ... En 575/576, il avança jusqu'en Cappadoce, mais après cette incursion en ...

Huns - Histoire du Monde
www.histoiredumonde.net › Antiquité › Personnages et peuples antiques
19 mars 2006 - Les Huns sont un peuple asiatique turco-mongol, de langue turque. ... de la monture, fut un avantage lors des nombreuses batailles que livrèrent les Huns. .... Ces pièces, d'origine sassanide, sogdienne, kouchane et indienne, ... 434 : Ruga partage l'empire des Huns entre ses deux neveux Attila et son ...

mercredi 28 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 577

15 octobre 2015...


Cette page concerne l'année 577 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SELON QUE VOUS SEREZ PUISSANT OU MISERABLE,
LES JUGEMENTS DECOURVOUS RENDRONT BLANC OU NOIR. (Jean de la Fontaine)

FREDEGONDE
Des lettres de convocation, adressées à tous les évêques du royaume de Hilperik/Chilperic leur enjoignirent de se rendre a Paris dans les derniers jours du printemps de l’année 577. Depuis la mort de Sigebert, le roi de Neustrie regardait cette ville comme sa propriété , et ne tenait plus aucun compte du serment qui lui en interdisait l’entrée. Soit que réellement il craignit quelque entreprise de la part des partisans secrets de Brunehilde et de Merowig/Mérovée, soit pour faire plus d’impression sur l’esprit des juges de Prætextatus, il fit le voyage de Soissons à Paris, accompagné d’une suite tellement nombreuse qu’elle peut passer pour une armée. Cette troupe établit son bivouac aux portes du logement du roi, c’est, selon toute apparence, l’ancien palais impérial dont les bâtiments s’élèvent au sud de la cité de Paris sur la rive de la Seine.

Sa façade orientale borde la voie romaine qui, partant du petit pont de la Cité , se dirige vers le midi. Devant la principale entrée, une autre voie romaine, tracée vers l’orient, mais tournant ensuite au sud-est, conduit, à travers des champs de vigne, sur le plateau le plus élevé de la colline méridionale. Là se trouve une église dédiée aux apôtres Saint Pierre et Saint Paul, et qui est choisie pour salle d’audience synodale, probablement à cause de sa proximité de l’habitation royale et du cantonnement des troupes. Cette église, bâtie depuis un demi-siècle, renferme les tombeaux du roi Chlodowig, de la reine Chlothilde et de Sainte Ghenovefe ou Geneviève. Chlodowig en a ordonné la construction, à la prière de Chlothilde , au moment de son départ pour la guerre contre les Wisigoths, arrivé sur le terrain désigné, il a lancé sa hache droit devant lui, afin qu’un jour on puisse mesurer la force et la portée de son bras par la longueur de l’édifice... C’est une de ces basiliques du Ve et du VIe siècle, plus remarquables par la richesse de leur décoration que par la grandeur de leurs proportions architectural, ornées à l’intérieur de colonnes de marbre, de mosaïques et de lambris peints et dorés, et à l’extérieur d’un toit de cuivre et d’un portique. Le portique de l’église Saint Pierre consiste en 3 galeries, l’une appliquée à la face antérieure du bâtiment, et les deux autres formant de chaque côté des ailes saillantes en guise de fer a cheval. Ces galeries, dans toute leur longueur, sont décorées de peintures à fresques divisées en 4 grands compartiments, et représentant les 4 phalanges des saints de l’ancienne et de la nouvelle loi, les patriarches, les prophètes, les martyrs et les confesseurs.
Tels sont les détails que fournissent les documents originaux sur le lieu où s’assemble ce concile, le 5e de ceux qui ont été tenus à Paris.

Au jour fixé par les lettres de convocation, 45 évêques se réunissent dans la basilique de Saint-Pierre.
Le roi vient, de son côté, à l'église il y entre accompagné de quelques uns de ses leudes armés seulement de leurs épées, et la foule des Francs, en complet équipage de guerre, s’arrête sous le portique, dont elle occupe toutes les avenues.
GRÉGOIRE DE TOUR
Le chœur de la basilique forme, selon toute probabilité, l’enceinte réservée pour les juges, le plaignant et l’accusé... On y voit figurer, comme pièces à conviction, les deux ballots et le sac de pièces d’or saisis dans la maison de Prætextatus. Le roi, à son arrivée, les fait remarquer aux évêques en leur annonçant que ces objets doivent jouer un grand rôle dans la cause qui va se débattre.
Les membres du synode, venus soit des villes qui forment primitivement le partage du roi Hilperik, soit de celles qu’il a conquises depuis la mort de son frère, sont en partie Gaulois et en partie Francs d’origine.
Parmi les premiers, de beaucoup les plus nombreux, se trouvent Grégoire, évêque de Tours - Félix de Nantes - Domnolus du Mans - Honoratus d’Amiens - Ætherius de Lisieux et Pappolus de Chartres.
Parmi les autres on voit Raghenemod évêque de Paris - Leudowald de Bayeux - Romahaire de Contance - Marowig de Poitiers - Malulf de Senlis et Berthramn de Bordeaux ce dernier est, à ce qu’il semble, honoré par ses collègues de la dignité et des fonctions de président. C'est un homme de haute naissance, proche parent des rois par sa mère Ingheltrude, et devant à cette parenté un immense crédit et de grandes richesses. Il affecte la politesse et l’élégance des mœurs romaines, il aime à se montrer en public dans un char à quatre chevaux, escorté par les jeunes clercs de son église, comme un patron entouré de ses clients, à ce goût pour le luxe et la pompe sénatoriale, l’évêque Berthramn joint le goût de la poésie et compose des épigrammes latines qu’il offre avec assurance à l’admiration des connaisseurs, quoiqu’elles soient pleines de vers pillés et de fautes contre la mesure... Plus insinuant et plus adroit que ne le sont d’ordinaire les gens de race germanique, il a conservé de leur caractère le penchant à la débauche sans pudeur et sans retenue.

A l’exemple des rois ses parents, il prend des servantes pour concubines, et, non content de cela, il cherche des maîtresses parmi les femmes mariées. Il passe pour entretenir un commerce adultère avec la reine Fredegonde, (c'est vraiment une très charmante personne que cette reine) et soit pour cette raison, soit pour une autre cause, il a épousé, « de la manière la plus vive », les ressentiments de cette reine contre l’évêque de Rouen.

En général, les prélats d’origine Franque, peut-être par l’habitude du vasselage, inclinent a donner gain de cause au roi en sacrifiant leur collègue.
Les évêques romains ont plus de sympathie pour l’accusé, plus de sentiment de la justice et de respect pour la dignité de leur ordre , mais ils sont effrayés par l’appareil militaire dont le roi Hilperik s’entoure, et surtout par la présence de Fredegonde, qui, se défiant, comme toujours de l’habileté de son mari, est venue travailler elle-même à l’accomplissement de sa vengeance...

Lorsque l’accusé a été introduit, et que l’audience est ouverte, le roi se lève, et, au lieu de s’adresser aux juges, apostrophant brusquement son adversaire : « Évêque, lui dit-il, comment t’es-tu avisé de marier mon ennemi Merovée, (lequel est aussi mon fils) avec sa tante, je veux dire avec la femme de son oncle ?
Est-ce que tu ignore ce que les décrets des canons ordonnent à cet égard ?
Et non seulement tu es convaincu d’avoir failli en cela, mais encore tu as comploté avec celui dont je parle, et distribué des présents pour me faire assassiner.
2 DES 300 ABEILLES DU TRÉSOR DE BRUNEHAULT
Tu as fait de mon fils un ennemi de son père, tu as séduit le peuple par de l’argent, afin que nul ne me garde la fidélité qui m’est due tu as voulu livrer mon royaume entre les mains d’un autre. Il prononce ces paroles dans un silence total, entendu jusque sur le parvis de l'église où se presse la foule des Francs.
A la voix du roi qui se dit trahi, cette multitude armée répond aussitôt par un murmure d’indignation et par des cris de mort contre le traître, puis, s’exaltant jusqu’à la fureur, elle se met en devoir d’enfoncer les portes pour faire irruption dans l’église et en arracher l’évêque, afin de le lapider...

Les membres du concile, épouvantés par ce tumulte inattendu, quittent leurs places, et il faut que le roi lui-même se porte au-devant des assaillants pour les apaiser et les faire rentrer dans l’ordre.

L’assemblée ayant repris assez de calme pour que l’audience continue, la parole est donnée à l’évêque de Rouen pour sa justification.
Il ne lui est pas possible de se disculper d’avoir enfreint les lois canoniques dans la célébration du mariage, mais il nie formellement les faits de complot et de trahison que le roi vient de lui imputer. Alors Hilperik annonce qu’il a des témoins à faire entendre, et ordonne qu’ils soient introduits.
Plusieurs hommes d’origine Franque apparaissent, tenant à la main différents objets de prix qu’ils mettent sous les yeux de l’accusé en lui disant : « reconnaît-tu ceci ?
Voilà ce que tu nous as donné pour que nous promettions fidélité « à Merovée »

L’évêque, sans se déconcerter, réplique :
« Vous dites vrai, je vous ai fait plus d’une fois des présents, mais ce n’est pas afin que le roi soit chassé de son royaume. Quand vous veniez m’offrir un beau cheval ou quelque autre chose, pouvais-je me dispenser de me montrer aussi généreux que vous-mêmes, et de vous rendre don pour don ? »

Il y a bien sous cette réponse un peu de réticence, quelque sincère qu’elle soit d’ailleurs, mais la réalité d’une proposition de complot ne peut être établie par des témoignages valables. La suite des débats n’amène aucune preuve à la charge de l’accusé, et le roi, mécontent du peu de succès de cette première tentative, fait lever la séance, sort de l’église pour retourner à son logement. Ses leudes le suivent, et les évêques vont tous ensemble se reposer dans la sacristie...

Pendant qu’ils sont assis par groupes, causant familièrement, mais avec une certaine réserve, car ils se défient les uns des autres, un homme que la plu-
part d’entre eux ne connaissent que de nom se présente sans être attendu. C’est Aëtius, Gaulois de naissance et archidiacre de l’église de Paris.
Après avoir salué les évêques, abordant avec une extrême précipitation le sujet le plus épineux, il leur dit :
« Écoutez-moi, prêtres du Seigneur qui êtes ici réunis, l’occasion actuelle est grande et importante pour vous. Ou vous allez vous honorer de l’éclat d’une bonne renommée, ou bien vous allez perdre dans l’opinion de tout le monde le titre de ministres de Dieu. Il s’agit de choisir, montrez-vous donc judicieux et fermés, et ne laissez pas « périr votre frère »
Cette allocution est suivie d’un profond silence, les évêques, ne sachant s’ils
ont devant eux un provocateur envoyé par Fredegonde, ne répondent qu’en posant le doigt sur leurs lèvres en signe de discrétion. Ils se rappellent avec terreur les cris féroces des guerriers Francs, et les coups de leurs haches d’armes retentissant contre les portes de l’église... Presque tous, et les Gaulois en particulier, tremblent de se voir signalés comme suspects à la loyauté ombrageuse de ces fougueux vassaux du roi, ils restent immobiles et comme stupéfaits sur leurs sièges.

Mais Grégoire de Tours, plus fort de conscience que les autres, et indigné de cette pusillanimité , reprend pour son compte la harangue et les exhortations de l’archidiacre Aëtius.
Je vous en prie, dit-il, « faites attention à mes paroles, très saints Prêtres de Dieu, et surtout vous qui êtes admis d’une manière intime dans la familiarité du roi ».
Donnez-lui un conseil pieux et digne du caractère sacerdotal, car il est à craindre que son acharnement contre un ministre du Seigneur n’attire sur lui la colère divine, et ne lui fasse perdre son royaume et sa gloire. »
Les évêques Francs, auxquels ce discours s’adresse d’une manière spéciale, restent silencieux comme les autres, et Grégoire ajoute d’un ton ferme :

Souvenez-vous, mes seigneurs et confrères, des paroles du prophète qui dit : « la sentinelle, voyant venir l’épée, ne sonne point de la trompette, et que l'épée vienne et ôte la vie à quelqu’un, je redemande le sang de cet homme à la sentinelle.
Ne gardez donc point le silence, mais parlez haut, et mettez devant les yeux du roi son injustice, de peur qu’il ne lui arrive malheur, et que vous n’en soyez responsables »
L’évêque s’arrête pour attendre une réponse, mais aucun des assistants ne répond mot, et s’empressent de quitter la place, les uns pour décliner toute part de complicité dans de semblables propos, et se mettre à couvert de l’orage qu’ils croient déjà voir fondre sur la tête de leur collègue, les autres, comme Berthramn et Raghenemod, pour aller faire leur cour au roi et lui porter des nouvelles...

Chilpéric ne tarde pas à être informé en détail de tout ce qui vient d’avoir lieu. Ses flatteurs lui disent qu’il n’a pas dans cette affaire, (ce sont leurs propres paroles), de plus grand ennemi que l’évêque de Tours. Aussitôt le roi, saisi de colère, dépêche un de ses courtisans pour aller en toute diligence chercher l’évêque et le lui amener... Grégoire obéit marchant, au milieu des tentes et des baraques de ses soldats. Chilperic se tient debout, ayant à sa droite Berthramn, l’évêque de Bordeaux, et à sa gauche, Raghenemod, l’évêque de Paris, qui tous les deux viennent de jouer contre leur collègue le rôle de délateurs.
Devant eux était un large banc couvert de pains, de viandes cuites et de différents mets destinés à être offerts à chaque nouvel arrivant, car l’usage et une sorte d’étiquette veulent que personne ne quitte le roi, après une visite, sans prendre quelque chose à sa table.

A la vue de l’homme qu’il a mandé dans sa colère, et dont il connaît le caractère inflexible devant la menace, Chilpéric, pour mieux arriver à ses fins, et, affectant, au lieu d’aigreur, un ton doux et facétieux :
0 évêque, dit-il, ton devoir est de dispenser la justice à tous, et voilà que je ne puis l’obtenir de toi, au lieu de cela, je le vois bien, es-tu de connivence avec l’iniquité, tu donnes raison au proverbe : Le corbeau n’arrache point l’œil au corbeau »

L'évêque trouve le roi hors du palais, mais avec ce respect traditionnel des anciens sujets de l’empire Romain pour la puissance souveraine, respect qui,
du moins chez lui, n’exclue ni la dignité personnelle, ni le sentiment de l’indépendance, il répond gravement :
Si quelqu’un de nous, o roi, s’écarte du sentier de la justice, il peut être corrigé par toi, mais si c’est toi qui es en faute, qui est-ce qui te reprendra ? Nous te parlons, et si tu le veux, tu nous écoutes, mais si tu ne le veux pas, qui te
condamnera ? celui-là seul qui a prononcé qu’il est la justice même.

Le roi l’interrompt, et réplique :
« Et ne puis la trouver auprès de toi, mais je sais bien ce que je ferai pour que tu sois noté parmi le peuple, et que tous sachent que tu es un homme injuste. J'assemblerai les habitants de Tours, « Élevez la voix contre Grégoire, et criez qu’il est injuste et ne fait justice à personne », et pendant qu’ils crieront ainsi, j’ajouterai
« Moi qui suis roi, je ne puis obtenir justice de lui, comment, vous autres qui êtes au-dessous de moi, l’obtiendrez-vous ? »
La justice, je l’ai trouvée auprès de cette espèce d’hypocrisie pateline, par laquelle l’homme qui peut tout essai de se faire passer pour opprimé, soulève dans le cœur de Grégoire un mépris qu’il a peine à contenir, et qui fait prendre à sa parole une expression plus sèche et plus hautaine.
« Si je suis injuste, reprit-il, ce n’est pas toi qui le sais, c’est celui qui connaît ma conscience et qui voit au fond des cœurs et quant aux clameurs du peuple que tu auras ameuté, elles ne feront rien, car chacun saura qu’elles viennent de toi.
Mais c’est assez la-dessus, tu as les lois et les canons, consulte-les avec soin, et si tu n’observes pas ce qu’ils ordonnent, sache que le jugement de Dieu est sur ta tête. »

Le roi sent l’effet de ces paroles sévères, et comme pour effacer de l’esprit de Grégoire l’impression fâcheuse qui les lui a attirées, il prend un air de cajolerie, et montrant du doigt un vase rempli de bouillon qui se trouve là parmi les pains, les plats de viandes et les coupes à boire , il dit : « Voici un potage que j’ai fait préparer à ton intention, l’on n’y a mis d’autre chose que de la volaille et quelque peu de pois chiches. Ces derniers mots sont calculés pour flatter l’amour propre de l’évêque, car les saints personnages de ce temps, et en général ceux qui aspirent à la perfection chrétienne, s’abstiennent de la grosse viande comme trop substantielle, et ne vivent que de légumes, de poissons et de volatiles.

Grégoire n'est point dupe de ce nouvel artifice, et faisant de la tête un signe de refus, il répondit :
« Notre nourriture doit être de faire la volonté de Dieu, et non de prendre plaisir à une chère délicate. Toi qui taxes les autres d’injustice, commence par promettre que tu ne laisseras pas de côté la loi et les canons, et nous croirons que c’est la justice que tu poursuis »

Le roi, qui tenait à ne point rompre avec l’évêque de Tours, et qui au besoin ne se fait pas faute de serments, sauf à trouver plus tard quelque moyen de les éluder, lève la main et jure, par le Dieu tout-puissant, de ne transgresser en aucune manière la loi et les canons.

Alors Grégoire prend du pain et boit un peu de vin, espèce de communion de l’hospitalité, à laquelle on ne peut se refuser sous le toit d’autrui, sans pécher d’une manière grave contre les égards et la politesse.
Réconcilié en apparence avec le roi, il le quitte pour se rendre à son logement dans la basilique de Saint Julien, voisine du palais impérial.

La nuit suivante pendant que l’évêque de Tours, après avoir chanté l’office des nocturnes, repose dans son appartement, il entend frapper à coups redoublés à la porte de la maison. Étonné de ce bruit, il fait descendre un de ses serviteurs qui lui rapporte que des messagers de la reine Fredegonde demandent à le voir Ces gens, ayant été introduits, saluent Grégoire au nom de la reine, et lui disent qu’ils viennent le prier de ne point se montrer contraire à ce qu’elle désire, dans l’affaire soumise au concile.
Ils ajoutent en confidence qu’ils ont mission de lui promettre 200 livres d’argent, s’il fait succomber Prætextatus en se déclarant contre lui... L’évêque de Tours, avec sa prudence et son sang-froid habituels, objecte d’une manière calme qu’il n’est pas seul juge de la cause, et que sa voix, de quelque côté qu’elle soit, ne saurait rien décider.

« Si vraiment, répliquent les envoyés, car nous avons déjà la parole de tous les autres, ce qu’il nous faut, c’est que tu n’ailles pas à l'encontre. »

L’évêque reprend sans changer de ton :
« Quand vous me donneriez mille livres d’or et d’argent, il me serait impossible de faire autre chose que ce que le Seigneur commande, tout ce que je puis promettre, c’est de me réunir aux autres évêques en ce qu’ils auront décidé conformément à la loi canonique.

Les envoyés se trompent sur le sens de ces paroles, soit parce qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce que sont les canons de l’Église, soit parce qu’ils s’imaginent que le mot seigneur s’applique au roi que, dans le langage usuel, on désigne souvent par ce simple titre, et, faisant beaucoup de remerciements, ils sortent, joyeux de pouvoir porter à la reine la bonne réponse qu’ils croient avoir reçue...
Leur méprise délivre l’évêque Grégoire de nouvelles importunités, et lui permet de prendre du repos jusqu’au lendemain matin.

Les membres du concile s’assemblent de bonne heure pour la seconde séance, et le roi, déjà tout remis de ses désappointements, s’y rend avec une grande ponctualité pour trouver un moyen d’accorder son serment de la veille avec le projet de vengeance que la reine s’obstine à poursuivre, il a mis en œuvre tout son savoir littéraire et théologique, il a feuilleté la collection des canons, et s’est arrêté au premier article, décernant contre un évêque la peine la plus grave, celle de la déposition. Il ne s’agit plus pour lui que de charger sur de nouveaux fait l’évêque de Rouen d’un crime prévu par cet article, et c’est ce qui ne l’embarrasse guère, assuré, comme il croit l’être, de toutes les voix du synode, il se donne libre court en fait d’imputations et de mensonges.

Lorsque les juges et l’accusé ont pris place comme à l’audience précédente , Chilperic prend la parole, et dit avec la gravité d’un docteur commentant le droit ecclésiastique :
« L’évêque convaincu de vol doit être destitué des fonctions épiscopales, ainsi en a décidé l’autorité des canons.
Les membres du synode, étonnés de ce début, auquel ils ne comprennent rien, demandent tous à la fois quel est cet évêque à qui l’on impute le crime de vol.

C’est lui, répondit le roi, en se tournant vers Prætextatus avec une « singulière impudence, lui-même, et n’avez-vous pas vu ce qu’il nous a dérobé : Ils se rappellent en effet les deux ballots d’étoiles et le sac d’argent que le roi leur a montrés sans expliquer d’où proviennent ces objets, et quel rapport ils ont dans sa pensée aux charges de l’accusation.
L'évêque Prætextatus sans s'émouvoir répond au roi :
Lorsque la reine Brunehault a quitté Rouen je suis venu vous en rendre compte en vous signalant que j'avais par devers moi des effets lui appartenant, ces objets d’un poids considérable, ses serviteurs sont souvent venu me demander de les rendre, mais ne pouvant pas le faire sans votre aveu.
Vous m'avez dit alors :
Défais-toi de ces choses, et qu’elles retournent à la femme à qui elles appartiennent, de crainte qu’il n’en résulte de l’inimitié entre moi et mon neveu Childebert. De retour dans ma métropole, j'ai remis aux serviteurs un des ballots, car ils n’en pouvaient en porter davantage... sont revenu plus tard me demander les, autres, et j’ai de nouveau consulter votre magnificence...

L’ordre a été le même que la première fois :
Mets dehors, mets dehors toutes ces choses , ô évêque , de peur qu’elles ne fassent naître des querelles. Je leur ai donc remis encore deux ballots, et les deux autres sont restés chez moi.
Maintenant, pourquoi me calomniez-vous et m’accusez-vous de larcin, puisqu’il ne s’agit point ici d’objets volés, mais d’objets confiés à ma garde ? »

« Si ce dépôt t’a été remis en garde, réplique le roi, donnant, sans se déconcerter, un autre tour à l’accusation, et quittant le rôle de plaignant pour celui de partie publique, si tu étais dépositaire pourquoi as-tu ouvert l’un des ballots, et en as-tu tiré une bordure de robe tissée de fils d’or, que tu as coupée par morceaux, afin de la distribuer à des hommes conjurés pour me chasser de mon royaume ? »

L’accusé reprend avec le même calme : « Je t’ai déjà dit une fois que ces hommes m’ont fait des présents, n’ayant à moi, pour le moment, rien que je puisse leur donner en retour, j’ai puisé là, et je n’ai pas cru mal faire.
Je regardais comme mon propre bien ce qui appartenait à mon fils Merovée, que j’ai tenu sur les fonts de baptême.

Le roi ne sait que répondre à ces paroles, où se peint avec tant de naïveté le sentiment paternel qui est pour le vieil évêque une passion de tous les instants, et comme une sorte d’idée fixe.

Chilpéric se sent à bout de ressources, à l’assurance qu’il a montrée d’abord, succède un air d’embarras et presque de confusion, il fait lever brusquement la séance, et se retire encore plus déconcerté et plus mécontent que la veille. Ce qui le préoccupe surtout, c’est l’accueil qu’après une semblable déconvenue il va infailliblement recevoir de l’impérieuse Fredegonde, et il semble qu’en effet son retour au palais soit suivi d’un orage domestique dont la violence l'a consterné.
Ne sachant plus que faire, pour écraser, au gré de sa femme, le vieux prêtre inoffensif dont elle a juré la perte, il appelle auprès de lui ceux des membres du concile qui lui sont le plus dévoués, entre autres Berthramn et Raghenemod.

« Je l’avoue , leur dit-il, je suis vaincu par les paroles de l’évêque, et je sais que ce qu’il dit est vrai.
Que ferai-je donc pour que la volonté de la reine s’accomplisse à son égard ? » Les prélats, embarrassés , ne savent que répondre, ils restent mornes et silencieux, quand tout à coup le roi, stimulé et comme inspiré par ce mélange d’amour et de crainte qui forme sa passion conjugale, reprend avec feu :
« Allez le trouver, et, faisant semblant de lui donner conseil de vous-mêmes, dites-lui : « Tu sais que le roi Chilpéric est bon et facile à émouvoir, qu’il se laisse aisément gagner à la miséricorde, humilie-toi devant lui, et dis pour lui complaire que tu as fait les choses dont il t’accuse, alors nous nous jetterons tous à ses pieds, et nous obtiendrons ta grâce... Soit que les évêques aient persuadé leur crédule et faible collègue que le roi, se repentant de ses poursuites, veut seulement n’en pas avoir le démenti, soit qu’ils l’aient effrayé en lui représentant que son innocence devant le concile ne le sauvera pas de la vengeance royale s’il s’obstine à la braver, Prœtextatus, intimidé d’ailleurs par ce qu’il sait des dispositions serviles ou vénales de la plupart de ses juges, ne repousse point de si étranges conseils.
Il réserva dans sa pensée, comme une dernière chance de salut, la ressource ignominieuse qui lui est offerte, donnant ainsi un triste exemple du relâchement moral qui gagne alors jusqu’aux hommes chargés de maintenir, au milieu de cette société à demi dissoute, la règle du devoir et les scrupules de l’honneur.

Remerciés comme d’un bon office par celui qu’ils trahissent, les évêques vont porter au roi Chilpéric la nouvelle du succès de leur message.
Ils promettent que l’accusé, donnant à plein dans le piège , avouera tout à la première interpellation.
L'évêque qui semblent indiquer la volonté de continuer à se défendre... le roi, outré de voir son attente trompée, éclate d’une manière terrible.
Sa colère, aussi brutale en ce moment que ses ruses jusque là ont été patientes frappe le débile vieillard d’une commotion nerveuse qui anéantit sur-le-champ ce qui lui restait de force morale.
Il tombe à genoux, et se prosternant la face contre terre, il dit :
« 0 roi très miséricordieux, « j’ai péché contre le ciel et contre toi, je suis un détestable homicide, j’ai voulu te tuer et faire monter ton fils sur le trône ».

Aussitôt que le roi voit son adversaire à ses pieds, sa colère se calme, et l’hypocrisie reprend le dessus. Feignant d’être emporté par l’excès de son émotion, il se met lui-même à genoux devant l’assemblée, et s’écrie :
« Entendez-vous, très pieux évêques, entendez-vous le criminel faire l’aveu de son exécrable attentat ? »
Les membres du concile s’élancent tous hors de leurs sièges et courent relever le roi qu’ils entourent, les uns attendris jusqu’aux larmes, et les autres riant peut-être en eux-mêmes de la scène bizarre que leur trahison de la veille a contribué à préparer. Dès que Chilpéric est debout, comme s’il lui est impossible de supporter plus longtemps la vue d’un si grand coupable, il ordonne que Prœtextatus sorte de la basilique. Lui-même se retire presque aussitôt, afin de laisser le concile délibérer selon l’usage avant de rendre son jugement...

De retour au palais, le roi, sans perdre un instant, envoie porter aux évêques assemblés un exemplaire de la collection des canons pris parmi les livres de sa bibliothèque. Outre le code entier des lois canoniques admises sans contestation par l’église gallicane, ce volume contient, en supplément, un nouveau cahier de canons attribués aux apôtres, mais peu répandus alors en Gaule, peu étudiés et mal connus des théologiens les plus instruits.
Là se trouve l’article disciplinaire cité par le roi avec tant d’emphase à la seconde séance, lorsqu’il s’ est avisé de transformer l’imputation de complot en celle de vol.
Cet article, qui décerne la peine de la déposition, lui plait fort à cause de cela, mais comme son texte ne cadre plus avec les aveux de l’accusé , Chilpéric, poussant à bout la duplicité et l’effronterie, n’hésite pas à le falsifier, soit de sa propre main, soit par la main d’un de ses secrétaires. On lit dans l’exemplaire ainsi retouché :
« L’évêque convaincu d’homicide, d’adultère ou de parjure, sera destitué de l’épiscopat. »
Le mot vol a disparu remplacé par le mot homicide, et, chose encore plus étrange, aucun des membres du concile , pas même l’évêque de Tours, ne se doute de la supercherie.
Seulement, à ce qu’il parait, l’intègre et consciencieux Grégoire, l’homme de la justice et de la loi, fait, mais inutilement, des efforts pour engager ses collègues à s’en tenir au code ordinaire, et à décliner l’autorité des prétendus canons apostoliques... La délibération terminée, les parties sont appelés de nouveau pour entendre prononcer la sentence.

L’article fatal, l’un de ceux du 21e canon des Apôtres, ayant été lu à haute voix, l’évêque de Bordeaux, comme président du concile, s’adressant à l’accusé, lui dit : « Écoute, frère et co-évêque, tu ne peux plus demeurer en communion avec a nous et jouir de notre charité jusqu’au jour où le roi, auprès de qui tu n’es pas en grâce, t’aura accordé son pardon »
A cet arrêt prononcé par la bouche d’un homme qui la veille s’est joué si indignement de sa simplicité, Prætextatus reste silencieux et comme frappé de stupeur.

Quant au roi, une victoire si complète ne lui suffit déjà plus, et il s’ingénie encore pour trouver quelque moyen accessoire d’aggraver la condamnation.

Prenant aussitôt la parole, il demande qu’avant de laisser sortir le condamné on lui déchire sa tunique sur le dos, ou bien qu’on récite sur sa tête le psaume, qui
contient les malédictions appliquées par les Actes des Apôtres à Judas Iscariote :

« Que ses jours soient en petit nombre, que ses fils deviennent orphelins
et sa femme veuve. Que l’usurier dévore son bien, et que des étrangers enlèvent le fruit de ses travaux, qu’il n’y ait pour lui ni aide ni pitié, que ses enfants meurent et que son nom périsse en une seule génération »

La première de ces cérémonies est un symbole de dégradation infamante, l’autre s’applique seulement dans les cas de sacrilège.

Grégoire de Tours, avec sa fermeté tranquille et modérée, élève la voix pour qu’une semblable aggravation de peine ne soit point admise, et le concile ne l’admet point.
Alors Chilpéric, toujours en veine de chicanes, veut que le jugement qui suspend son adversaire des fonctions épiscopales soit rédigé par écrit, avec une clause portant que la déposition serait perpétuelle.

Grégoire s’oppose encore à cette demande, en rappelant au roi sa promesse formelle de renfermer l’action dans les bornes marquées par la teneur des lois canoniques
Ce débat, qui prolonge la séance, est interrompu tout à coup par un dénouement où l’on peut reconnaître la main et la décision de Fredegonde, ennuyée des lenteurs de la procédure et des subtilités de son mari.

Des gens armés entrent dans l’église et enlèvent Prætextatus sous les yeux de l’assemblée qui n’a plus qu’à se séparer. L’évêque est conduit en prison au-dedans des murs de Paris, dans une geôle dont les restes subsistent longtemps sur la rive gauche du grand bras de la Seine.
La nuit suivante, il tente de s’évader, cruellement battu par les soldats qui le gardent.
Après un jour ou deux de captivité, il part pour aller en exil aux extrémités du royaume dans une île voisine des rivages du Cotentin, c’est probablement celle de Jersey colonisée depuis un siècle, ainsi que la côte elle-même jusqu’à Bayeux, par des pirates de race Saxonne

L‘évêque de Rouen, doit, selon toute apparence, passer le reste de sa vie au milieu de cette population de pêcheurs et de forbans, mais , après 7 ans d’exil, un grand événement le rend tout à coup à la liberté et à son église.
En l’année 584, le roi Chilpéric est assassiné avec des circonstances qui seront racontées ailleurs, et sa mort, que la voix publique impute à Fredegonde, devient, par tout le royaume de Neustrie, le signal d'une espèce de révolution.

Tous les mécontents du dernier règne, tous ceux qui ont à se plaindre de vexations ou de dommages, se faisant justice eux-mêmes. On court sus aux officiers royaux qui ont abusé de leur pouvoir, ou qui l’ont exercé avec rigueur et sans ménagement pour personne, leurs biens sont envahis, leurs maisons pillées et incendiées, chacun profite de l’occasion pour se livrer à des représailles contre ses oppresseurs ou ses ennemis.
Les haines héréditaires de famille à famille, de ville à ville et de canton à canton, se réveillent et produisent des guerres privées, des meurtres et des brigandages. Les condamnés sortent des prisons et les proscrits rentrent comme si leur ban se rompt de lui-même...




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Un article a cependant connu les faveurs de l'histoire : celui qui précise la ... Parmi les bijoux se trouvaient, dit-on, 300 petites abeilles en or, qui – plus tard ... On se contentera donc d'évoquer quelques anecdotes rapportées par notre ami Grégoire ... L'année suivante, lors d'une revue des troupes sur le Champ-de-Mars, ...

Récits des temps mérovingiens précédés de considérations ...
https://books.google.fr/books?id=KBgdAOEWILEC
1840
... leur enjoignirent de se rendre a Paris dans les derniers jours du printemps de l'année 577. Depuis la môrt de Sighebert, le roi de Neustrie regardait cette ville ...