dimanche 31 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 295

15 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 295 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ACHILLEUS D'APRÈS LES PAPYRUS ET L'HISTOIRE AUGUSTE.

Au IIIe siècle, l’Égypte ne joue, semble-t-il, aucun rôle dans les troubles politiques qui ont suivi la mort d'Alexandre-Sévère. De cette abstention, Lesquier a exactement défini les raisons :
L’Égypte n'est plus le principal grenier de Rome, et l'armée y est réduite à une légion « qui n'a jamais eu l'occasion de faire ou de défaire les empereurs », jamais on n'y conteste le choix des armées de l'Occident. Il faut un danger extérieur pour tirer le pays de sa passivité...
Sur la frontière de Nubie, l'organisation créée par Auguste en 21-20, à la suite de l'expédition de César Cornelius Gallus, a tenu en respect les Éthiopiens pendant près de 3 siècles.
Mais en 253 en Égypte, comme en Numidie et en Maurétanie Césarienne, toutes les frontières de l'Afrique Romaine sont ébranlées à la fois. Ce n'est pas une guerre, mais une série de razzias qu'entreprennent les Blemmyes. Partant de leur pays situé entre le Nil et la mer Rouge, aux confins du royaume Nubien de Méroe, ils poussent un de leurs raids jusqu'au delà des postes Romains de Syène.
Ces nomades, auxquels les bas-reliefs donnent des traits de négroïdes, ont très fortement subi l'influence de l’Égypte pharaonique, ils sont liés par la religion autant que par les échanges commerciaux aux paysans de la Thébaïde. Aussi, les postes Romains dépassés, ils n'ont jamais beaucoup de peine à se rendre maîtres de ce pays.
Mais, les paysans de l'Heptanomide ne peuvent supporter la menace de leurs razzias, et surtout les commerçants d'Alexandrie ne se résignent jamais à abandonner le contrôle des routes caravanières du Soudan.

En 269, Rome étant impuissante à repousser une invasion Blemmye, le préfet d’Égypte, L. Messius Emilianus, doit prendre, bon gré mal gré, le titre d'imperator.
Ce timide et unique essai d'un empire Égyptien n'a pas d'autre raison d'être. Dès lors chaque fois, semble-t-il, que les Blemmyes ont réussi à forcer la frontière, toute la Thébaïde a fait cause commune avec eux.
Les révoltés, qui, sous Probus, soulèvent la région de Ptolémaïs,ont parti lié avec les Blemmyes, et si l'empereur ne vient sans doute pas lui-même reconquérir le pays, quoi qu'en dise la Vita Probi, les chefs de l'armée d’Égypte doivent s'employer à fond.

Il n'y a cependant pas de révolte sans cause, et la Thébaïde n'aurait pas accueilli les Blemmyes en libérateurs si elle n'avait pas eu à souffrir de l'administration Romaine.
Longtemps la prospérité de son commerce et de ses cultures l'a attachée à ses maîtres, mais voici que les Palmyréniens ont une première fois essayé de détourner vers leur cité les caravanes de l'Orient et que les marchandises Indiennes sont interceptées par les Blemmyes entre Bérénike et Coptos, quand elles ne sont pas saisies par les pirates Aksumites que ne contient plus la puissance défaillante des rois Nubiens de Méroe.
La monnaie romaine n'est plus de bon aloi : Le tétradrachme d'argent que les monétaires Alexandrins frappent à l'effigie des Césars, malgré une altération de plus de 50 % en moins d'un siècle, contient encore 0 gr. 25 d'argent sous Claude II, il n'en a plus que 0 gr. 06 sous Carus... (pour l'Europe les devises circulant en circuit court masquent la fébrilité de la planche à billet)
Dans le libellé des contrats, à partir de Gallien, on précise l'âge de la monnaie employée, et l'habitude se prend de préférer l'ancienne monnaie, celle des Ptolémées. L'expression vaut d'être retenue, car elle montre combien le prestige de Rome est atteint dans les villages Égyptiens.

A cette crise monétaire s'ajoute une crise des prix. Les paysans, qui continuent à travailler leurs terres, ne comprennent pas que leurs produits se vendent mal. Le vin leur procurait souvent leur meilleur revenu... Or, en 267, un keramion de vin vaut 10 drachmes à Oxyrhinchos, tout comme au début du siècle, quand le tétradrachme contient cinq fois plus d'argent fin.

De 267 à 276, le revenu d'un troupeau n'a pas changé.
Par contre, les salaires ne cessent d'augmenter.
Par suite de la dévaluation de Claude le Gothique, ils ont quintuplé.
Pour les produits industriels que les paysans doivent acheter, les prix montent à proportion... En 302, Dioclétien fixera pour les étoffes de lin un prix qu'elles ont déjà atteint en 270, et sous Aurélien les fabricants se plaignent de travailler à perte à cause des salaires trop élevés... (aujourd'hui pour les mêmes raisons nos artisans meurent et les structures un peu plus importantes vont chercher chez les autres pays des travailleurs moins chers, mettent la clef sous la porte ou délocalisent laissant notre malheureux pays sans travail et sans avenir. Quel honte et quel incapacité de nos dirigeants !)
Ainsi, après 270, en Égypte, la crise atteint toute la population, mais les paysans ont le plus à en souffrir.
On comprend que la population des campagnes Égyptiennes n'ait pas voulu combattre pour des empereurs qui la ruinent, et que la révolte ait parfois ouvert la voie aux envahisseurs.

Les mêmes causes semblent bien avoir été à l'origine des troubles de la Thébaïde et du Fayoum sous Dioclétien. Les paysans continuent à recevoir pour les produits de la culture moins d'argent qu'ils ne doivent en débourser pour leurs achats.

En 293, à Oxyrhinchos, un artabe de blé se paie 300 drachmes, soit 12
à 13 fois plus qu'en 250, alors qu'au Fayoum, vers la même époque, un âne ou un chameau valent 60 à 100 fois plus. (le processus pour n'être pas tout à fait le même quoi que ressemblant fort à ce qui se produit avec nos agriculteurs qui ne s'en sortent plus et doivent vendre leur terre pour ne pas crever, mais qui ensuite n'ont plus assez de surface et de rentabilité)

Un ouvrier demandait en 299 pour un mois de travail la valeur de 20 artabes de blé, ce qui représente 8 fois le salaire normal, à ce taux, il faudrait que le prix du blé et de l'orge soit 8 à 10 fois plus élevé qu'il n'est.
Les réformes monétaires de Dioclétien antérieures à 296 n'ont pas eu pour effet de revaloriser les produits agricoles. Il semble même qu'elles n'ont réussi qu'à accuser le déséquilibre de l'économie paysanne, car, en rendant une valeur or aux pièces nouvelles, elles ont provoqué la thésaurisation.
G. Mickwitz a remarqué qu'en 293 si le blé vaut 12 à 18 fois ce qu'il valait au milieu du siècle, la monnaie contient environ 14 fois moins d'argent qu'alors, si l'on tient compte de la valeur du bronze, les conséquences de l'altération des monnaies sont encore moindres.
Les pièces de Dioclétien valent ainsi plus qu'elles ne l'avouent nominalement, de sorte qu'on a intérêt à mettre en réserve les nouveaux deniers, ainsi s'expliquent, aussi bien la cherté et la rareté de l'argent que les étonnants dépôts de pièces à fleur de coin que les fouilleurs ont découverts au Fayoum.

La fiscalité Romaine a eu, enfin, dans l'irritation des paysans une part qu'il est difficile de préciser, mais qui n'en est pas moins certaine. En assignant à partir de 287 à chaque village une contribution établie pour 5 ans, Dioclétien ne tient compte ni des charges croissantes des paysans ni de la diminution de leurs ressources.
Surtout il ne précise pas quels sont les principes de la répartition. Très vite on en vient à charger les mêmes contribuables sur qui pèse déjà le poids de l'annone et de la capitation... L'exaspération des paysans est générale, puisque la révolte éclate aussi bien dans le pays de Busiris que dans la région de Cop- tos, dans le Fayoum comme en Thébaïde.

Pour la date, les chronographes hésitent entre la 6e et la 8e année de Dio- clétien, mais ils sont d'accord pour la placer avant l'avènement des Césars. Il n'est cependant pas douteux que la révolte Égyptienne soit postérieure à 293.
L'orateur qui prononce le panégyrique du 1er mars 297 partage en deux périodes l'histoire du règne : Avant l'avènement des Césars, il ne mentionne aucune campagne d’Égypte, par contre, énumérant les événements qui l'ont suivi, auxquels Constance n'a pas eu de part, il fait allusion aux trophea niliaca sub quibus Mihiops et Indus intremuit. D'ailleurs, si Dioclétien ne semble pas s'être glorifié de ses victoires Égyptiennes dans sa titulature, Galère s'est dit plus tard thebaicus et aegyptiacus, titres qu'il n'aurait pas pris si la campagne d’Égypte avait eu lieu avant son association à l'empire.
On peut être tenté de choisir l'année 295 pour la réduction des rebelles, car nous trouvons alors les détachements de plusieurs légions et d'une aile de cavalerie cantonnés à Oxyrhinchos (Al Bahnasa ).

Comme ces troupes sont prélevées sur l'armée de Mésie, qui semble destinée à fournir le gros des effectifs pour les campagnes d'Orient, on est amené à penser que toutes ces forces descendent vers le Sud pour y mater les rebelles de la Thébaïde. Mais les quittances de réquisition qu'elles laissent sont datées de janvier et de février 295, alors que Dioclétien, que nous savons avoir conduit en personne les opérations contre les révoltés d'Alexandrie, se trouve encore à Damas le 18 mars et le 1er mai de cette année.
D'autre part, la colonne arrêtée en janvier 295 à Oxyrhinchos n'a pas mis 8 mois pour atteindre Coptos et détruire cette ville, or, nous savons par la correspondance d'un des rebelles, Paniskos, que Coptos n'est pas encore assiégée au mois de septembre de l'année de la révolte.
Du reste, les forces Romaines énumérées dans le papyrus sont suffisantes pour couper toute communication entre la Thébaïde, d'où écrit Paniskos, et le Fayoum, où toutes ses lettres entre avril et septembre sont régulièrement parvenues...

L'année 295 étant écartée, il semble bien que l'historien Byzantin Zonaras est dans le vrai quand il lie étroitement la révolte paysanne, dont les villes de Busiris et de Coptos font les frais, avec l'usurpation d'Achilleus : « Aussitôt après (είΟ' αύθις) le châtiment de ces 2 villes, écrit-il, Alexandrie prend les armes contre les Romains ».
Le mouvement a son origine en Thébaïde. C'est une véritable conjuration.
De Philadelphie, où il a laissé sa famille, un homme aisé, dont nous ignorons la profession, Paniskos, se rend à Coptos, où il parvient en avril 296, dans le courant de l'été, il fait venir ses armes et son équipement militaire, tandis que ses amis se rassemblent.
Le 9 septembre, il date sa lettre de la 2e année du règne de l'empereur Domitius Domitianus. Comme toute sa correspondance est bien parvenue au Fayoum, il est vraisemblable que presque toute l’Égypte échappe alors à l'autorité de Dioclétien... Cependant, les troupes Romaines n'ont pas été détruites, puisqu'en septembre le préfet tient la campagne aux environs de Coptos.
Il se peut que, la révolte ayant éclaté en Thébaïde, le préfet y ait accouru et que, pendant son absence, les Alexandrins aient massacré les magistrats romains et se soient donnés à un usurpateur.
En tout cas, la rébellion est en Haute-Égypte de courte durée. Peu après le 9 septembre 296, Coptos a dû être assiégée et prise, puisque après cette date aucune lettre de Paniskos n'est arrivée à Philadelphie.
Dans le Fayoum, à Karanis, l'usurpateur est encore reconnu le 20 octobre 296 , mais à Théadelphie, le 26 octobre, on recommence déjà à dater par les tétrarques... La χώρα est donc reconquise tout entière avant qu'Alexandrie ne soit prise.

Il y a dans « l'Histoire Auguste » plusieurs passages, négligés jusqu'ici, où les souvenirs de la rébellion d'Achilleus se trouvent, mêlés à d'autres événements. Selon la Vita Probi, l'empereur Probus soumet les Blemmyes, puis il leur reprend Coptos et Ptolémaïs, qu'ils tiennent en leur pouvoir. Averti par les Romains de l'écrasement des Blemmyes, le roi Sassanide Narsès s'est empressé de demander la paix... L'invraisemblance d'un tel récit saute aux yeux : La soumission des Blemmyes précède la libération de Coptos et de Ptolémaïs, que normalement elle aurait dû suivre, il n'y a pas trace d'une guerre entre les Perses et les Romains sous le règne de Probus, enfin, Narsès a commencé de régner en décembre 293, 10 ans après la mort de Probus.
Mais il y a en Thébaïde, vers 280, quelques soulèvements que les Blemmyes favorisent.
Zosime signale, en effet, la rébellion de Ptolémaïs en remarquant que l'empereur n'a pas à intervenir, « d'excellents chefs en ayant eu raison ». On peut croire l'historien Byzantin, car la source dont il dispose pour la vie de Probus est plus exacte que l'Histoire Auguste, ainsi que P. Lambrechts l'a récemment prouvé. On voit dès lors comment les faits ont été arrangés par l'Histoire Auguste : La rébellion de la Thébaïde est devenue l'occupation du pays par les Blemmyes, ceux-ci sont présentés comme les alliés des Perses, de sorte que les Romains ont eu à combattre une véritable coalition, enfin, l'écroulement du front de Nubie amène les Perses à demander la paix.

Un tel lien entre les affaires d’Égypte et celles de la Perse n'est apparu au IIIe siècle qu'en 296-297. C'est donc avec raison que dans la Vita Aureliani il est noté que Firmus ne prend pas les insignes impériaux. Dans la Vita Firmi, le même rôle de Firmus est aussi correctement signalé. Mais, revenant sur ses premières affirmations, l'auteur, se disant mieux informé, assure, au contraire, que Firmus s'est effectivement proclamé empereur, la preuve en étant des monnaies à son effigie et des édits à son nom.
Il est bien probable que rien de pareil n'a existé. Firmus ne peut avoir été à la fois le défenseur des possessions Palmyréniennes d'Égypte et, comme imperator, l'ami des Blemmyes et le chef des Égyptiens révoltés qui l'ont poussé par leur colère à envahir Alexandrie.
Zosime a sans doute raison quand, limitant à Alexandrie l'action d'Aurélien en Égypte, il note, sans mentionner Firmus, que la révolte est étouffée après la capitulation d'Antiochos à Palmyre.

DIOCLETIEN
C'est de cette affaire assez mince que la Vita Firmi a fait le crime d'un usurpateur qui, en empêchant le départ de l'annone, aurait manqué d'affamer Rome... Aidé par les indigènes d’Égypte qu'il appelle à la liberté, ami des Blemmyes et des Indiens, Firmus n'a pas été un Grec d'Alexandrie, mais un Barbare au teint sombre, de haute stature, aux yeux proéminents, aux cheveux crépus, marqué au front comme un esclave. Ses mœurs n'ont pas eu le raffinement des hautes classes commerçantes de la ville, mais la brutalité gloutonne et impudique de celles des Saraceni.
D'ailleurs, il est dit qu'il est originaire de Séleucie, et cette ville de Mésopotamie se trouve précisément dans le pays qu'occupent les tribus de ce peuple.

D'où viennent ces détails si peu conformes aux faits tels que nous les montrent dans leur simplicité l'inscription alexandrine et la notice de Zosime ? Le nom de Firmus n'est même pas cité par le compilateur Byzantin, et, comme cette ignorance est partagée par Aurelius Victor et par Eutrope, nous pouvons penser que la Chronique impériale, dont l'existence découverte par Enmann est aujourd'hui généralement acceptée, n'en parle pas davantage.
Par contre, cette chronique a uniquement servi à Aurelius Victor, à l'auteur de la Vita Probi et à Eutrope pour les notices que ces écrivains nous donnent de Saturninus, de Proculus, de Bonosus, des 3 tyrans du règne de Probus. Tous ont suivi très exactement le même plan, et tous commencent leur récit par quelques phrases sur l'énergie de Probus à l'égard des Barbares.
Cependant, alors que ces 3 chroniques limitent à l'Oriens la rébellion de Saturninus, la Vita Saturnini étend l'action de l'usurpateur Syrien à l’Égypte, évidemment pour placer un couplet sur l'anarchie religieuse et l'esprit révolutionnaire qui sont propres aux Égyptiens.
N'est-ce pas là une raison de penser que l'auteur de la Vita Saturnini a utilisé le récit d'une rébellion Égyptienne où les agitateurs religieux d'esprit anti-romain ont un leur rôle ?
Aurélien et Probus figurent au catalogue des bons empereurs de l'Histoire Auguste. Tous ceux qui, sous leurs règnes, veulent revêtir la pourpre impériale sont des tyrans et, surtout, des rebelles à l'autorité de Rome.
A Firmus, à Saturninus, à Proculus, à Bonosus, l'auteur des Vitae reproche moins leurs débauches ou leurs misérables origines, thèmes habituels de la rhétorique officielle, que leurs crimes d'intelligence avec les ennemis du nom Romain, qu'il s'agisse des Blemmyes, des indigènes Égyptiens, des Francs ou des Goths.
C'est au nom de l'unité de la patrie Romaine, de l'intégrité et de la dignité de Rome qu'il condamne leurs usurpations. En décrivant leurs traits de Barbares, en notant qu'ils sont originaires des confins de l'empire, il laisse entendre que les empereurs « légitimes » défendent le patrimoine moral de Rome contre des rebelles qui manquent de sens Romain au point d'appeler l'étranger à leur secours ou de soulever des populations soumises. (les nôtre se contentent de vendre les biens de la France à des opportunistes qui une fois bien implantés nous mettrons dehors si nous n'acceptons pas leurs lois et leur religions),

L'auteur de la Vita Probi nous a, par sa maladresse, avoué l'utilisation qu'il a faite d'un récit des troubles qui ont agités la Thébaïde en 296.
Un tel emprunt s'explique. Pour l'Histoire Auguste, en effet, l'Illyrien Probus est le type de l'excellent empereur, juste administrateur autant que valeureux chef d'armée, animé surtout par un parfait dévouement aux intérêts de la patrie Romaine... Une révolte sous un tel règne n'a pas de raison d'être, sauf si on peut y voir l'œuvre de l'étranger.
Tel est vraiment le cas, nous l'avons vu, pour les événements d’Égypte en 296. On comprend que l'auteur de la Vita Probi n'ait pas résisté à la tentation, et qu'il ait mis sous Probus des faits qui servent si bien son dessein.

C'est encore à l'insurrection d'Achilleus qu'il convient de reporter certains traits épars dans la Vita Firmi et la Vita Saturnini. Achilleus s'est servi de l'exaspération des paysans Égyptiens, aux prises avec les exigences du fisc Romain et les contraintes de la crise économique. Comme le Firmus de l'Histoire Auguste, il se comporte tantôt en agent d'un usurpateur, tantôt en champion de la liberté de l’Égypte, qu'il traite, pour la plus grande indignation des vrais Romains auxquels s'adresse l'Histoire Auguste, quasi ut esset civitas libera.
Comme lui, il soulève d'abord la Haute-Égypte, il se fait le chef des paysans révoltés, puis il se porte sur Alexandrie, où l'empereur « légitime » doit l'assiéger pour en venir à bout dans un massacre. Comme le Firmus du temps d'Aurélien, il n'a pas à prendre la pourpre impériale, quoi qu'en dise Aurelius Victor, car le titre vague qu'il porte lui donne tant de pouvoirs qu'on comprend que la tradition littéraire l'ait confondu avec son maître... Est-il, comme le Firmus de l'Histoire Auguste, un Saracenus de Mésopotamie ? Ce n'est pas impossible, car on sait par d'autres sources, la place qu'occupent les Saraceni (Sarrasins) dans les troubles religieux de la Thébaïde, à la fin du IIIe siècle, et le rôle que le Sassanide Narsès confie à des agitateurs pris dans ces tribus arabes aux confins de l'Empire Romain quand il en prépare l'agression.

Certes, les paysans Égyptiens ont suivi Achilleus, parce qu'il a dû leur promettre la fin d'une misère, dont les causes récentes sont les perturbations monétaires, la crise économique et aussi les abus d'une fiscalité que les improvisations du début du règne de Dioclétien ont rendue plus lourde encore. (un peu comme tout les malheureux qui ont votés pour l'actuel locataire de l’Élysée qui leur a promis des lendemains qui chantent et qui aujourd'hui sont de plus en plus à s'en mordre les doigts)
Les troubles produits par les Blemmyes sur les confins de Nubie ont été aussi utiles aux rebelles que les sentiments anti-romains d'une masse paysanne fanatique et démoralisée. Mais ce ne sont là que des conditions favorables...

Sans l'action du Sassanide Narsès, poussant en avant quelques-uns de ces Saraceni que, dès le début de son règne, il a pris pour alliés, et ameutant par l'intermédiaire de ces agitateurs les communautés manichéennes de la vallée du Nil, la révolte n'aurait sans doute pas éclaté à la veille d'une guerre que les Perses font aux Romains, après l'avoir minutieusement préparée, au printemps 297.
En attirant et en fixant Dioclétien en Égypte, elle rend plus probable le succès de l'agression que l'Asie Mineure va subir. Ainsi comprise, l'insurrection d'Achilleus n'est plus un incident isolé qui a pour cadre l’Égypte. Dans une période qui est la plus critique du règne de Dioclétien, la diversion, que par elle le Sassanide veut créer, fait partie d'un plan établi par l'ennemi héréditaire du nom Romain.
Une révolte conçue et peut-être dirigée par l'étranger, telle est cette affaire, et c'est bien ainsi que les Scriptores Historiae Augustae l'ont comprise, quittes à prendre dans son histoire les couleurs d'un autre tableau.
W. Seston.


Histoire Auguste — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_Auguste
L'Histoire Auguste (en latin Historia Augusta) est le nom que l'on donne couramment depuis le .... 2 lire en ligne [archive]; ↑ Hermann Dessau, « Über Zeit und Persönlichkeït der Scriptores historiae Augustae », Hermes, 24, 1889, p.
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Scriptores Historiae Augustae - The Latin Library
www.thelatinlibrary.com/sha.html
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SCRIPTORES HISTORIAE AVGVSTAE. (4th century A.D.). Hadrianus · Aelius · Antoninus Pius · Marcus Aurelius · L. Verus · Avidius Cassius · Commodus ...
Historia Augusta - Livius
www.livius.org › index › ancient Rome
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The collection of biographies of Roman emperors called Historia Augusta consists of the lives of most rulers from Hadrian (117-138) to Carinus (283-285).

EN REMONTANT LE TEMPS... 296

14 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 296 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LUCIUS DOMITIUS DOMITIANUS ET ACHILLEUS DEUX HOMMES FORTS (mais passagers).

En l'an 296 après JC, une révolte sérieuse éclate en Haute-Égypte, sous la direction de Achilleus. En même temps, une autre révolte a éclaté en Basse- Égypte, où le soulèvement a été dirigé par Lucius Domitius Domitianus. Une confusion a souvent surgi au cours de ces deux personnes, et certaines autorités ont tort de les représenter comme une seule et même personne. La raison de la rébellion semble être liée à des difficultés causées en Égypte par la mise en œuvre de la réforme monétaire de Dioclétien, une raison supplémentaire de donner 296 pour la date de cette mesure plutôt que 294 .
Domitianus produit une monnaie intéressante, à la fois dans le style ancien monnaie « locale », avec des légendes grecques et les nouvelles folles de style avec des inscriptions latines. Dioclétien considère la rébellion comme suffisamment grave pour exiger sa présence en personne, et il y met rapidement un terme l'année suivante.

Lucius Domitius Domitianus (juillet 296-mars 297) est un usurpateur Romain.
En juillet 296, Domitius Domitianus se rebelle en Égypte contre l'empereur Dioclétien, et sa réforme fiscale.
Il prend le contrôle d'Alexandrie, puis toute l'Égypte se rebelle à son tour. Domitianus se proclame empereur, il tente de réintroduire l'ancien système monétaire. Dioclétien ne pouvant supporter la perte de l'Égypte, se lance personnellement à la reconquête.
Il finit par remporter la victoire en faisant le siège de la ville pendant de longs mois, fait exécuter Domitianus, et ferme l'atelier de frappe colonial pour le remplacer par un atelier impérial.
Aurelius Achilleus est un usurpateur Romain de la fin du IIIe siècle.
Profitant d'une situation économique difficile dans les provinces Égyptiennes, il soulève les populations locales vers 292 au nom de Domitius Domitianus, son supérieur, qui prend la tête de la rébellion...

En 296 Domitius Domitianus s'est rendu maître de toute l'Égypte et usurpe le titre d'Auguste. L'empereur Dioclétien intervient personnellement et fait reculer les rebelles qui doivent s'enfermer dans Alexandrie. À la mort de Domitius Domitianus en 297, Achilleus prend la tête du soulèvement et se proclame à son tour empereur. Il ne parvient néanmoins pas à éviter la chute de la ville qui tombe aux mains de Dioclétien en 298. Achilleus meurt sur ces entrefaites.

Achilleus et son maître Domitius Domitianus ont parfois été considérés comme étant une seule et même personne, certains voulant par exemple qu'Achilleus soit un surnom attribué à Domitius Domitianus après son usurpation. De fait si l'on a retrouvé des monnaies frappées à l'effigie de Domitius Domitianus, il n'y en a aucune d'Achilleus. On peut toutefois expliquer cela par la faible durée de son usurpation.

Tout au long du IIIe siècle, la puissance de l'Égypte décline : Supplantée par l'Afrique comme grenier à blé de Rome, elle souffre autant de la piraterie en mer Rouge que de l'agitation des Blemmyes qui ruinent son commerce avec l'Inde. La province pâtit également de la perte de valeur des monnaies Romaines, notamment du tétradrachme d'argent, tandis que l'augmentation des prix laisse les populations rurales dans une grande difficulté. Ni les réformes monétaires de l'empereur Dioclétien, ni la stabilisation de la situation politique intérieure, prémisse d'une reprise de l'activité économique, ne parviennent à inverser le phénomène et à soulager les populations locales du poids de la fiscalité. (Moment très difficile pour l'empire Romain, qui trouve un écho très révélateur avec ce qui se passe actuellement et apparemment avec la même réaction des dirigeants).

Entre 290 et 292, une révolte éclate en Haute-Égypte. L'insurrection s'étend rapidement puisqu'elle gagne notamment la région du Fayoum, celle de la Thébaïde ainsi que les villes de Busiris et de Coptos. Ce soulèvement est, sinon déclenché, du moins encouragé par Domitius Domitianus qui en prend finalement la tête. Pour cela, il s'appuie sur Aurelius Achilleus, dont les attributions précises sont assez peu clairement connus.
On sait qu'il porte le titre de corrector et qu'il possède un commandement militaire et une autorité civile qui lui confère un rôle relativement comparable à celui du préfet d'Égypte qu'il combat. Il semble également que ce soit Achilleus, qui, au service de Domitianus, ait soulevé les populations Égyptiennes, ce qui peut expliquer les confusions qui sont parfois faites entre les deux personnages.

En 296, les canaux d’irrigation tellement délaissés sont tombés dans un tel chaos que l’agriculture égyptienne sombre littéralement dans l’oubli. (ici ce n'est pas le même problème mais les tracasseries administratives les contraintes stupides de technocrates et exigences des multinationales chimiques oubliées des dictats)
ARTISANAT DU FAYOUN
Domitianus, bien connu pour sa capacité aiguë à analyser les problèmes de l’Égypte, comprend que Rome n’a aucun plan pour remédier à la situation. Après quelques petits soulèvements en haute et basse Égypte et une révolte massive à Coptos, le chef avisé sait que son heure est venue. Plusieurs sources attestent qu’avec sa fine connaissance des problèmes égyptiens, Domitianus offre à la population mécontente un plan de solutions méthodiques. Ces solutions sont si bien conçues et convaincantes que le peuple lui propose d’être leur chef.

En entrant à Alexandrie, Domitianus prend le titre d’Auguste et il rallie à sa cause les troupes Romaines qui s’y trouvent. On ne peut que s’imaginer les qualités d’orateur et l’habileté rhétorique que doit posséder cet homme pour apprivoiser les foules Alexandrines, si instables et rebelles, de l’époque. Domitius Domitianus va rester en place 8 mois. Émettant des décrets sur la reforme des taxes, Domitius se fait de plus en plus aimer de ses partisans et mépriser de Dioclétien qui prend des contre-décrets pour le neutraliser... Durant cette courte période « l’usurpateur » va mener à bien des projets agricoles, mettre en place des bases militaires imposantes, et, plus important encore pour le numismate classique, tenter de réformer le système monétaire alexandrin, devenu obsolète...

D’une extrême importance pour asseoir son pouvoir, Domitianus comprend la nécessité d’une réforme monétaire en Égypte. Pour ainsi dire, seul le tétradrachme a cours dans les échanges, il y a une énorme faille dans le système monétaire égyptien. Pour simplifier le problème à sa source, l’Égypte n’a rien pour « rendre la monnaie ». Toutes les affaires doivent se régler avec le tétradrachme, de valeur bien trop importante pour la plupart des transactions quotidiennes. Notant cette anomalie, Domitianus ordonne la création de nouvelles valeurs monétaires pour l’économie Égyptienne.

Vers la fin de 296 le nouvel octodrachme et le didrachme sont présentés à la population d’Alexandrie. L’octodrachme, basé sur une valeur équivalente aux premiers antoniniens de Rome, a un diamètre moyen de 23-24 mm, le tétradrachme gardant sa taille de 19-20 mm, le didrachme est légèrement plus petit avec un diamètre de 17-18 mm. On garde un portrait à l’avers, mais, dans une tentative supplémentaire de contenter le peuple et l’armée, on utilise adroitement des représentations de Serapis et Nike aux revers. La réforme monétaire doit se compléter d’un aureus représentant la victoire et d’un follis de bronze représentant le génie de Rome. Ces deux dénominations sont plus volontiers utilisées pour le commerce extérieur, accréditant l’idée que Domitianus, a en tête une vision à long terme concernant l'Égypte. Au total, ces réformes ont probablement touché la corde sensible du peuple, car la popularité de Domitianus s’en trouve renforcée de manière éclatante.

Pendant ce temps, alors que Domitianus s’ancre dans la société Égyptienne, la colère et  la fureur de Rome s’abattent sur lui. Dioclétien qui a envoyé Domitianus en Égypte pour y mater les rebellions, retrouve son homme de confiance dressé contre lui

Dioclétien ne reste cependant pas inactif et charge son préfet d'Égypte de restaurer l'ordre dans une province passée quasi intégralement sous le contrôle des rebelles. La dynamique s'inverse de sorte qu'à la fin de l'année 296, la ville rebelle de Coptos est assiégée et mise à sac par les troupes de l'empereur. Dans le même temps, profitant du fait que le préfet a quitté Alexandrie, principale ville de la province, Domitius Domitianus s'en rend maître et s'y fait sans doute proclamer empereur par la même occasion.

Après avoir confié la frontière Perse à son César Galère, Dioclétien marche sur l'Égypte résolu à briser en personne l'usurpation de Domitius Domitianus.
De la fin de l'année 296 à l'été 297, il reprend progressivement le contrôle de l'ensemble de la province. Busiris, qui tombe à son tour est finalement rasée, de sorte que Domitianus et Achilleus sont progressivement acculés à Alexandrie où ils s'enferment en 297.
Il semble que Domitianus ait péri à Alexandrie à la fin de l'année 297, Achilleus se retrouve donc seul à la tête de la rébellion. Dans le même temps, Dioclétien encercle la ville où sont retranchés les insurgés et la soumet au siège. Pour ce faire il détruit notamment les aqueducs approvisionnant la cité en eau.
Alexandrie tombe finalement au printemps 298 après près de 8 mois de siège. Furieux de la révolte, Dioclétien exige que la ville soit mise à sac et réprime durement la population... S'il ne s'est pas suicidé auparavant, Achilleus est très certainement tué par ordre de l'empereur sur ces entrefaites.

Suit une oppression très-funeste pour les provinces, parce qu'il faut qu'elles fournissent à l'entretien de ces 4 gouverneurs avec leurs cours, et autant d'armées. (nous nous devons subvenir à l'entretien de pléthores de haut-fonctionnaires président de régions présidents de communautés de communes maires députés ministres et président) Mais quelque légitimes que soient les plaintes auxquelles cette oppression donne lieu, c'est l'unique moyen de retarder la ruine totale de l'édifice. Pour les Égyptiens de l'époque peut-être mais pour nous ce n'est pas le cas)
En effet, par cette mesure, non seulement les usurpateurs, de 296. Alleclus (qui a succédé, en Bretagne, à Carausius 293 qu'il a assassiné, (293), Julien en Afrique, et Achilleus en Égypte, sont renversés, mais encore les frontières de l'Empire sont mieux défendues, et les victoires de Galère sur les Perses en reculent les bornes en Asie jusqu'au Tigre. (Pour nous on ne peut même pas avoir cet avantage car nos frontières et je parle des frontières de l'Europe sont perméables) Mais, d'un autre côté, quelle effrayante perspective offre l'impossibilité de voir longtemps subsister l'unité de l'Empire sous plusieurs maîtres !

En 297, la guerre reprend sur l’initiative de Narsès, qui a noué des relations avec Tiridate d’Arménie et obtenu le soutien des Saraceni. Ses cavaliers profitant de la surprise occupent rapidement l’Arménie, l’Osrhoène et la Syrie jusqu’aux environs d’Antioche. Les mauvais jours du temps de Shapur I semblent de retour. Galère accourt du Bas-Danube où il vient d’exterminer les Carpes mais son offensive trop rapide en Osrhoène est un échec.

Lucius Domitius Domitianus était, de l’avis de certains auteurs, un empereur des plus fermes et influents qui aient jamais régné sur un territoire Romain, même si sa souveraineté ne s’est exercée que quelques mois. Malheureusement, à part quelques références sur des papyrus ou des écrits contemporains anecdotiques, ce que nous connaissons de lui est limité à la faible quantité de monnayage qu’il a produit. Au total, en raison de ce manque de références historiques, Domitius et le rôle qu’il a joué dans les derniers jours de la révolte Égyptienne de 297-298 sont une énigme que les savants ne peuvent qu’espérer comprendre un jour

Basé en Egypte pendant les premières années du règne de Dioclétien, Domitius Domitianus est probablement l’un des empereurs les plus sous estimé et oublié de l’Histoire du bas empire. Porté au pouvoir au moment ou l’Égypte a le plus besoin d’un chef, Domitien, comme il préfère être nommé, a tenu tête pendant 8 mois à l’ensemble de l’empire Romain dans une tentative d’infléchir une grande part des atrocités infligées à l’Égypte... Lourdement taxée et supportant le fardeau de la corruption, l’Égypte n’est plus, en cette fin du IIIe siècle, que la coquille vide de sa gloire passée.

Plusieurs textes concernant le monnayage antique assimilent Domitianus a un usurpateur et un rebelle… Presque rien d’autre n’est connu ou écrit à son sujet. Pour le moins, il faut peut être envisager honnêtement ce que Domitianus a été capable de faire en si peu de temps. En 8 mois, il a miraculeusement mobilisé les forces militaires les plus puissantes que le monde ait jamais connu, tout en appelant des reformes positives dans la gouvernance, l’agriculture, et les finances de l’Égypte. Comme James W. Curtis l’a écrit avec autorité :
« … Domitianus ressort comme l’un des rares grands hommes qui auraient pu, dans d’autres conditions, arrêter le déclin de ce qui fut le grenier de la Méditerranée, l’Égypte ». En faisant autant pour l’Égypte en peu de mois, si son usurpation n’avait pas été réprimée, on peut se demander ce que lui-même ou les siens auraient pu faire si on leur avait laissé des années. (c'est un homme comme cela qu'il nous faut pour redresser notre pays... hélas je crois qu'il n'y en a plus.)



Achilleus (usurpateur romain) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Achilleus_(usurpateur_romain)
Aurelius Achilleus est un usurpateur romain de la fin du III siècle. Profitant d'une situation ... En 296 Domitius Domitianus s'est rendu maître de toute l'Égypte et usurpe le titre d'Auguste. L'empereur Dioclétien intervient personnellement et fait ...

Manuel de l'histoire ancienne: considérée sous le rapport des ...
https://books.google.fr/books?id=7FsT3zVIpx0C
Arnold Hermann Ludwig Heeren - 1836 - ‎Commerce
En effet, par cette mesure, non seulement les usurpateurs, 296. ... 296. Achilleus en Egypte, furent renversés, mais encore les frontières de l'Empire furent mieux …

Achilleus et la révolte de l'Egypte sous Dioclétien, d'après les papyrus ...
www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1938_num_55_1_7286
de W Seston - ‎1938 - ‎Cité 1 fois - ‎Autres articles
à treize fois plus qu'en 250, alors qu'au Fayoum, vers la même époque, un âne ..... 296). De telles livraisons étaient faites au titre de l'impôt foncier (cf. Lesquier ...
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Domitius Domitianus : The Roman Savior - Forvm Ancient Coins
www.forumancientcoins.com/board/index.php?topic=54339.0;wap2
Silvered follis, RIC 20,choiceVF, 7.4g, 26.1mm, 0o, Alexandria mint, 295-296 ... Après quelques petits soulèvements en haute et basse Egypte et une révolte ...



EN REMONTANT LE TEMPS... 297

13 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 297 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

EUMENE, OU TOUT FLATTEUR VIT AUX DÉPENS DE CELUI QUI L’ÉCOUTE
 
  Eumenius : Rhéteur, avocat et universitaire Gallo-Romain du IIIe siècle, né vers 260 à Augustodunum (Autun), mort vers 311.

Petit-fils d'un rhéteur Grec il part enseigner à Rome puis à Augustodunum (aujourd'hui Autun), mais son nom est quasi oublié. Il doit correspondre au profil d'un rhéteur comme Hermogène de Tarse, son compatriote, lequel a vécu sous le règne de Marc Aurèle (de 161 à 180.).
Précepteur, puis professeur d'éloquence dans sa ville natale, nommé directeur des écoles méniennes (Scholæ menianæ) d'Augustodunum par Constance Chlore qui l'estime. Eumenius est chargé de diriger les écoles d'Augustodunum qui se relevant de la ruine du sac infligé par Victorin en 269. Il prononce en 298 un discours Pro restaurandis scholis (Pour la réparation des écoles), le plus important de ses écrits.
Constance Chlore incite la noblesse des Gaules à revenir s'installer à Augustodunum et y fait transporter un grand nombre de colons. Nous possédons une de ses lettres priant Eumène d'enseigner la rhétorique et lui assignant 600 000 sesterces de gratification, somme colossale qui montre l'importance de la matière enseignée, l'état de la profession et la renommée de ce professeur.
Un discours célèbre, panégyrique des victoires de Constance devant Maximien Hercule, fait remarquer les qualités de Constance et contribue à son ascension, envers celui qui devient son père adoptif.
Eumenius est ensuite élevé à la charge de secrétaire d'État de Constance Chlore puis invité à occuper une des premières dignités du palais impérial à Rome et à Augusta Treverorum, « maître de la mémoire sacrée », confident de l'empereur.

Il reste de lui 4 discours :
le panégyrique de Constance, prononcé à Augustodunum à la fin de l'an 296 ou au commencement de 297, intitulé : « Panegyricus Constantio Caesari dictus »

Le discours pour la réparation des écoles, prononcé à Augusta Treverorum à la fin de 297 ou peut-être au commencement de 298, intitulé : « Pro restaurandis scholis oratio ».

Le panégyrique de Constantin-Auguste, prononcé à Augusta Treverorum en 309 ou 310, intitulé : « Panegyricus Constantino Augusto dictus ».

Le discours d'action de grâces, adressé à Constantin à Augusta Treverorum en 311, intitulé : « Gratiarum Actio Constantino Augusto Flaviensium nomine. »

Il ne tarde pas à faire voir que l'éloquence est un bien héréditaire dans sa famille. Il l'enseigne, comme son aïeul, à la jeunesse d'Autun, et de cette chaire d'éloquence, il est élevé à la charge de secrétaire d’État. Après l'avoir exercée quelque temps, on lui permet de se retirer, et d'aller vivre en repos à la campagne.

Il y goûte avec plaisir les douceurs de la retraite et de la vie champêtre, occupé par des études particulières d'un de ses enfants, lorsque le collège d'Autun vient à perdre son modérateur ou principal.
Aussitôt Constance Chlore jette les yeux sur Eumène, par l'estime qu'il a non seulement de son éloquence, mais encore de la dignité de ses mœurs, pour remplir cette place vacante.
Ce Prince n'étant alors que César, il a recours à l'autorité des Empereurs Maximien Hercule et Dioclétien, afin d'engager Eumène à se charger de l'administration du collège et du soin d'y enseigner de nouveau la rhétorique.
Il en obtient une lettre ou rescrit adressé à Eumène même, aussi glorieux à sa mémoire qu'honorable à la jeunesse d'Autun, en qui l'on voit les plus belles dispositions du monde pour les sciences.
Comme Eumène jouit encore de la pension de secrétaire d’État, (tient un peu comme aujourd'hui où certains empochent des retraites faramineuses alors que d'autre ont à peine de quoi vivre) les Empereurs la lui doublent, et l'assurent qu'il ne perd rien du rang ni des privilèges que ses autres emplois lui ont acquis.

EUMENE
Ce grand homme se rendant à de si puissantes sollicitations, accepte la chaire d'éloquence avec les appointements que l'on y attache. Ils sont considérables, faisant plus de 30 000 euros. Mais par un trait de détachement et de générosité très louable, il ne veut pas en profiter, et les applique au rétablissement du collège d'Autun.
Un discours qu'il fait devant un des gouverneurs des Gaules, pour demander que ce collège soit compris dans les édifices publics que Constance fait rebâtir, afin de rendre à Autun sa première splendeur...

Eumène dans un autre de ses discours prononcé en 310, semble dire qu'il n'est alors que dans la 50e année de son âge.

 Eumène n'a pas seulement mérité la qualité de rhéteur, pour avoir si longtemps et si dignement enseigné l'art de bien parler. Il s'est encore acquis le titre d'orateur et de panégyriste de l'empire par l'usage qu'il a fait lui-même de l'éloquence dans plusieurs panégyriques qu'il a prononcés en public.

Il y parle aussi des dommages qu'Autun vient de recevoir par les incursions des Bagaudes.
Il y touche la magnificence qu'un Empereur a déjà fait paraître dans les réparations de cette ville, et le soin que les Empereurs régnants prennent de les faire continuer, en y employant des ouvriers qu'ils ont fait venir d'au-delà la mer, c’est-à-dire, de la Grande Bretagne.
Eumène y fait mention de sa charge de secrétaire d'État, et des appointements qui y sont attachés. C'est dans ce même discours qu'il nous fait connaître son aïeul...
Il le finit en priant le gouverneur devant lequel prononce, d'écrire aux Empereurs, et de leur faire agréer le dessein de sa proposition concernant le rétablissement du collège d'Autun.

On croit que ce discours est prononcé en 296 quoique d'autres, peut-être avec raison, ne le placent que 2 ans plus tard en 298.
On y trouve insérée la lettre que les empereurs Maximien Hercule et Dioclétien écrivent à Eumène, pour l'engager à se charger une seconde fois d'instruire la jeunesse d'Autun, comme nous l'avons déjà dit.

Le P. de la Baune situe ce discourt en 296, après que Constance Chlore eut recouvré les îles Britanniques, et avant la victoire de Langres, dont il n'y est pas dit un mot.
Mr de Tillemont, qui le compte pour le premier, le rapporte à l'année suivante, sur ce qu'il y est parlé du premier jour de Mars, auquel Constance a été fait César, et que l'on peut présumer qu'il est prononcé à la solennité de sa 5e année, qui finit en 297.
Il y est fait mention, comme dans le premier, des ouvriers que Constance emploie au rétablissement de la ville d'Autun, après que ce Prince les ait amenés de la Grande Bretagne.

CONSTANTIN
Rhenanus a attribué ce second discours à Claude Mamertin, ou à quelque autre auteur de la Gaule Belgique. C'est pourquoi dans son édition au lieu du terme latin Heduensium, il a mis Cliviensium, lieu inconnu alors... Mais il est certain qu'outre la ressemblance de style entre ce panégyrique et le précédent, Eumène y est si bien caractérisé, qu'on ne peut le lui refuser.

Le 3e est encore prononcé à Trêves en 309 ou 310, devant Constantin le grand, au jour où il célèbre la fondation de cette ville. Il appuie particulièrement sur les victoires de ce nouvel Empereur, et sur l'éloge de Constance Chlore son père, qu'il place bien haut dans le ciel, quoique mort dans le paganisme.
Eumène témoigne que c'est Constantin lui-même qui le charge de ce panégyrique, et qu'il le fait sur le champ.
En parlant des victoires de ce Prince, il relève particulièrement celles qu'il a remportées sur les Francs, dont il a défait les Rois ou les Ducs.
Il fait mention du siège qu'il a mis devant Marseille en 308 et de sa marche contre Maximien Hercule, à qui il reproche avec véhémence de ce que s'étant jusqu'à 3 fois volontairement démis de l'Empire, il l'a repris autant de fois. Eumène y donne des marques non équivoques de la religion Païenne qu'il professe.
Il dit que les mauvaises actions des hommes sont des suites du destin, et leurs vertus des dons de la divinité. (évidemment le panégyriste ne peut sans doute s'abstenir de dire de bonnes choses de l'empereur mais c'est aussi amenuiser sa valeur)

Sur la fin de ce discours il invite Constantin à honorer d'une de ses visites la ville d'Autun, et l'exhorte à achever de la rétablir. Mais il n'ose pas se promettre que son âge avancé lui permettra de voir ce rétablissement... Il semble néanmoins par un trait de cette pièce, qu'Eumène n'a alors que 50 ans. Il finit en recommandant à l'Empereur ses 5 enfants et ses disciples dont plusieurs sont déjà employés dans les premières charges de la Cour et de l’État.

Le 4e et dernier panégyrique d'Eumène est un remerciement à l'Empereur Constantin de la part des citoyens d'Autun. C'est pourquoi le titre latin porte qu'il a été prononcé Flaviensium nomine, parce que cette ville sensible aux bienfaits de ce Prince, a pris le nom de Flavia, qui est celui de la famille de Constantin.
En effet sur la fin de l'an 311, cet Empereur passant par Autun, décharge les Bourgeois d'une partie des impôts qu'ils paient, et leur fait quelques autres gratifications.

En faisant le caractère de l'éloquence telle qu'elle est en usage aux IIIe et IVe siècles, nous avons donné une idée suffisante de celle qui se trouve dans ces 4 panégyriques. On peut voir par les traits que nous en avons rapportés, qu'ils sont encore plus considérables pour les faits historiques qu'ils contiennent, que pour l'éloquence.
AUTUN PORTE ROMAINE
Ils ont été imprimés plusieurs fois avec les autres harangues des anciens panégyristes de l'Empire. Nous en avons déjà marqué les différentes éditions à l'article de Claude Mamertin, et il serait inutile de les répéter ici.
Dans l'édition qu'en publie Rhenanus en 1520, outre le défaut d'ordre chronologique entre ces 4 harangues, il n'y a que la première qui porte le nom d'Eumène. La seconde est attribuée à Mamertin, et les deux autres à des inconnus.
Mais il n'y a qu'à les lire avec attention, pour convenir qu'elles sont d'un seul et même auteur, et que cet auteur est l'orateur Eumène. C'est de quoi tous les modernes conviennent aujourd'hui.

Il est à remarquer que dans ces temps-là, on ne trouve plus de traces de l’éloquence latine, que dans les Gaules. Ce sont des Celtes qui sont les successeurs d’Hortensius et de Cicéron.
Ce peuple, si longtemps libre dans ses forêts, et qui souvent même a fait trembler Rome, apprivoisé enfin par un long esclavage, et poli par les vices même de ses vainqueurs, s’est livré aux arts, comme au seul charme et au dédommagement de la servitude.
A Autun, à Lyon, à Marseille, à Bordeaux, on cultive l’éloquence, souvent même les Romains les plus distingués envoient leurs enfants dans ces villes pour s’y instruire. Il semble en effet que, depuis Marc-Aurèle, les arts et les lettres peuvent difficilement habiter dans Rome, qui pendant près de 100 ans, n'a vécu que de conspirations, assassinats, tyrannie et révolte.
Les provinces sont plus loin de ces orages. On y apprend plutôt qu’on ne sent, les révolutions du trône. On y a moins à craindre, moins à espérer, et les esprits ne sont pas sans cesse occupés, comme à Rome, par cette espèce de férocité inquiète, que donne l’habitude des dangers et le spectacle des crimes...

Les gaules sont d’ailleurs remplies d’une foule de Romains. Leur commerce y porte cette culture, et ce goût qui naît d’abord dans les capitales, parce que le goût n’est que le résultat d’une multitude d’idées comparées, et d’une foule d’idées qu’on ne peut avoir que dans l’oisiveté, l’opulence et le luxe.
Ajoutez la douceur du climat, et tous les monuments élevés dans ce pays par la grandeur Romaine. Tout cela réuni, dispose peu à peu les esprits à cette fermentation utile, d’où naît l’amour des lettres et des arts.
Mais, comme en même temps il y a dans chaque siècle un caractère qui s’imprime à tout, la servitude de l’Asie s’étend dans les Gaules, et l’éloquence corrompue et faible n’y est, comme ailleurs, que le talent malheureux d’exagérer quelques vertus, ou de déguiser des crimes.
Un défaut naturel dans de pareils ouvrages, est le vide des idées, on emploie de grands mots pour dire de petites choses. (il en est de même aujourd'hui où nos « édiles » s'amusent à inventer des mots et des fonctions remplaçants la logique par des billevesées).
Ce n’est plus d’ailleurs la langue de Cicéron et d’Auguste, elle est altérée... Gaulois, Germains, Ibères, Sarmates, tous se précipitent dans la patrie commune. L’univers se mêle. Ces idiomes barbares corrompent nécessairement la langue romaine.
Formée par des conquérants, elle n’a jamais été une langue de philosophes, mais alors elle n’est plus même une langue d’orateurs. (curieuses similitudes)
Il y en a pourtant, dans ce siècle, trois de célèbres ; Eumène, Nazaire et Mamertin, tous 3 panégyristes de princes, et tous 3 comblés de bienfaits par les empereurs : Car, si la vérité a souvent nui à ceux qui ont eu le courage de la dire, il faut convenir que la flatterie et le mensonge ont presque toujours été utiles à ceux qui ont voulu échanger leur honneur contre de la fortune. (Combien sont-ils aujourd'hui à rejouer le même scénario)

Mamertin prononce deux panégyriques devant Maximien. Pour bien juger et des discours et de l’orateur, il est bon de se rappeler que Maximien, d’abord paysan, ensuite simple soldat, quand il devient prince veut avoir un nom, et prend celui d’Hercule... On ne manque pas de le faire descendre, en droite ligne, de cet Hercule, qui, du temps d’Evandre, est venu ou n’est pas venu en Italie.
Son seul mérite est d’aimer la guerre, et d’y réussir. D’ailleurs, dur et impitoyable, avide d’or et de sang, en même temps féroce et faible, c’est un lion à la chaîne, que gouverne Dioclétien, et qu’il a approché du trône, pour le lancer de là sur les ennemis de l’empire. Voilà l’homme sur lequel nous avons 3 pompeux panégyriques. Voilà celui qu’on appelle empereur très sacré, à qui on parle de sa divinité, du culte qui lui est dû, du palais auguste et vénérable qui lui sert de temple. (j'ai l'impression toute proportion gardée d'entendre un journaliste faire l'éloge de notre mollasson de François Hollande). Il faut convenir que le premier de ces éloges, prononcés à Trèves, est, d’un bout à l’autre, un chef-d’œuvre d’impertinence et de flatterie.
Le second est plus raisonnable, il y a moins de mensonges exagérés, moins de ces bassesses qui révoltent. Les louanges sont plus fondées sur les faits. Il y a même en général de l’éloquence, du style, de l’harmonie, mais nulle philosophie et très peu de goût.

De Rome il vient à Autun, dont les citoyens lui témoignent tant d'ardeur pour l'éloquence, qu'il fixe sa demeure dans cette ville, et y continue sa profession de rhéteur jusqu'à l'âge de 80 ans et au-delà...


Eumène d'Autun : Discours - retour à l'entrée du site
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Eumène cet illustre orateur et professeur d'éloquence, dont nous avons déjà fait si souvent mention, fleurissait sur la fin du IIIe siècle et au commencement du ...


Eumène (rhéteur) — Wikipédia
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Eumenius (en latin, Eumenius) un est rhéteur, avocat et universitaire gallo-romain du III siècle, né vers 260 à Augustodunum, mort vers 311.