20
SEPTEMBRE 1914
I)
Nous
n'avons cessé de progresser à notre aile gauche dans les combats
sur l'Aisne. Un drapeau a été pris au sud de Noyon.
Sur le plateau de Craonne a eu lieu un accrochage important, nous avons fait de nombreux prisonniers.
Sur le plateau de Craonne a eu lieu un accrochage important, nous avons fait de nombreux prisonniers.
Les Allemands n'ont pu reprendre Reims, malgré de violents efforts. Ils se vengent en bombardant la cathédrale. A notre aile droite, l'armée du kronprinz continue de se replier, et nous cheminons normalement en Lorraine.
L'armée Russe de Galicie s'est avancée jusqu'au pied des Carpates, en enlevant plusieurs localités fortifiées d'une réelle importance.
L'Allemagne a rappelé son ministre à Bucarest, M. Waldthausen et lui a donné comme successeur M. van den Busch. Elle est irritée, en effet, de l'attitude que le gouvernement Roumain a adoptée à l'égard des États Germaniques.
II)
Malgré
une nombreuse artillerie, les Allemands échouent dans leurs
tentatives de rompre notre front entre Craonne et Reims, de cette
ville on entend distinctement le canon de deux heures du matin
jusqu’à une heure avancée de la nuit. L’ennemi parvient à
reprendre la hauteur de Brimont, mais nos troupes s’emparent du
fort de la Pompelle, elles prennent également les villages de
Mesnil-les-Hurlus et de Massiges... A Reims Le feu allumé la veille
par les obus incendiaires cause des ravages épouvantables...
III)
la
fâcheuse erreur d'un officier Allemand
Le
Figaro du 20 septembre 1914 raconte la mésaventure d'un officier
Allemand mal informé.
«Annecy :
Un prisonnier Allemand blessé, arrivé ces jours derniers à Annecy,
raconte une amusante aventure : Un officier Allemand, qui a une
automobile, l'a pris pour chauffeur.
Ils
se trouvent dans les Vosges... L'officier a la fantaisie d'aller
faire un tour à Saint-Dié, qu'il croit toujours au pouvoir des
Allemands. Or, la ville a été réoccupée par les troupes
Françaises. Quand l'officier s'en aperçoit, il est trop tard. Il
est fait prisonnier et son automobile est confisquée.» écrit Le
Figaro.
IV)
Dès
le 17 septembre, les Allemands reprennent l'initiative des attaques,
acculant les troupes Françaises à la défensive. Après plusieurs
assauts, ils repoussent les Français des villages de Cuts, La
Pommeraye, Laigle et attaquent le Mont de Choisy et le Bois de la
Montagne.
Le
général Comby et son état-major, installés dans Caisnes, se
retrouvent à peu près encerclés par les troupes Allemandes. Ils
réussissent à échapper à l'encerclement et à la captivité de
justesse, grâce au sacrifice des artilleurs, des zouaves, et des
tirailleurs de la 37e D.I. Ainsi que de la 3e brigade Marocaine,
accourus à leur secours, en se frayant un chemin au milieu des
vagues d'assaut ennemies convergeant vers Carlepont.
Les
troupes du 4ème corps très éprouvées par les assauts Allemands
ont également été repoussées sur Carlepont.
Le
18, les fantassins des 31e et 86e R.I.R réduisent une à une les
poches de résistance des derniers groupes de combattants Français,
dissimulés dans les recoins du Mont de Choisy et du Bois de la
Montagne. Les soldats de la 37ème D.I. évacuent totalement Caisnes
et vont se placer aux lisières du Bois Saint Mard.
Les
régiments de la 35e Brigade de réserve Allemande sont aux portes de
Carlepont, que défendent les éléments du 4e Zouaves. Malgré une
résistance acharnée, où les zouaves disputent aux unités de
chasseurs Allemands chaque maison, chaque ferme, chaque bout de
terrain, les soldats Allemands s'emparent du village dans la journée
du 19 septembre.
La
ligne Française a été repoussée sur le chemin de Vésigneux à
Tracy le Mont et, vers l'est, dans le secteur de la ferme des Loges.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre, le 4e corps du général Boëlle
est retiré de la ligne de feu pour se regrouper aux environs de
Compiègne... Ce corps sera engagé quelques jours plus tard sur la
rive droite de l'Oise. La 37e D.I., appuyée à sa droite par la 61e
division de réserve, est chargée de tenir la ligne de l'Oise aux
lisières nord-est du bois Saint Mard.
L’avance
des troupes Allemandes et le recul des armées Françaises exposent
ainsi directement Tracy le Mont à une nouvelle menace d'invasion et
d'occupation... Les Français arriveront-ils à contenir le flot
irrésistible des vagues d'assaut ennemies?
Avant
l'aube du 20 septembre 1914, le IXe corps de réserve Allemand
déclenche une attaque générale sur toute la ligne de l'Aisne,
depuis Soissons jusqu'à Bailly. Le 84e R.I.R à pour mission de
conquérir Bailly, le 86e R.I.R doit prendre Nervaise et Ollencourt
et les 90e et 31ème R.I.R Tracy le Val et le Bois Saint Mard.
Dès
4 heures, les troupes Allemandes s'ébranlent... Débouchant de
Carlepont, elles se lancent à travers le bois Saint Mard, en
direction de Tracy le Val en feu, forçant ainsi les habitants du
village à s'enfuir vers Tracy le Mont. Le ravin de Puisaleine est
enlevé, les fermes des loges, de la Maison Rouge et de la Maison
Neuve sont rapidement conquises. Les soldats du 31e R.I.R s'enfoncent
dans le bois Saint Mard menaçant directement Tracy Le Mont.
Le
2e bataillon s'empare de deux batteries d'artillerie Françaises
échelonnées le long de la route Vésigneux – Tracy le Mont. Le
1er bataillon, qui est parvenu à s'infiltrer, dans l'obscurité et
sous le couvert des arbres, à travers le bois, attaque les unités
de tirailleurs établies à la ferme de Bimont. Le bataillon Delom,
du 3e tirailleurs Algérien, réussit à tenir tête à l'ennemi dans
le ravin de Bimont, tandis que 6 sections de mitrailleuses, placées
aux lisières nord d'Ollencourt, stoppent net la progression des
groupes d'assaut ennemis.
A
l'est de Tracy le Mont et du bois Saint Mard, les Allemands se sont
emparés de la ferme de Quennevières... En fin d'après-midi,
l'attaque Allemande marque un temps d'arrêt. Les Allemands n'ont pas
réussi à reprendre Tracy le mont aux Français, ni à les repousser
sur la rive sud de l'Aisne, mais les Français ont perdu un précieux
terrain.
V)
Le
bataillon passe la journée à mettre les hauteurs de Sainte-Barbe en
état de défense.
Je
pousse un peu du côté de la Chipotte. A la bifurcation de la route
de Raon-l’Etape et de celle du col de la Chipotte, en pleine futaie
de hêtres, le sol est jonché de débris, de ces mille débris que
je retrouve partout où l’on s’est battu : cartouchières,
fusils, sacs français, sacs allemands lamentables sous la pluie qui
colle les poils, cadavres de chevaux, chemises ensanglantées,
casques défoncés, képis… et puis à droite et à gauche des
petites croix faites de deux branches de hêtres.
Deux
cadavres d’Allemands auprès d’un trou d’obus : ils ont
tous deux le crâne défoncé. Auprès de la main gauche du second se
trouve une bande de paquet de pansement à moitié déroulée :
il est probable que blessé à la main par une balle il se faisait
aider de son camarade pour s’appliquer un pansement quand l’obus
leur a, de ses éclats, défoncé complètement le crâne. Non loin
d’eux un soldat Français étendu sur le dos, les mains croisées
sous la nuque, dans l’attitude du dormeur en plein air. Il a une
balle dans les reins. Tous ces cadavres découverts dans les bois
entre Baccarat et le col de la Chipotte sont déjà dans un état de
décomposition horrible : les orbites n’ont plus d’yeux, les
bouches n’ont plus de lèvres. Nos soldats, au cours de leurs
travaux, les enterrent et une croix formée de deux branches liées
par un brin de houx marque, en plein bois, la tombe de ces jeunes
gens. […]
VI)
La
grande bataille continue de l'Oise à l'Aisne, elle prend peu à peu
des allures de siège puisque les forces Allemandes se retranchent au
fur et à mesure de leur mouvement de recul. L’armée Allemande est
décidée à ne plus perdre trop de terrain. Près de Noyon, la prise
d’un drapeau par la division Algérienne a les honneurs de la
presse nationale et régionale. C’est un véritable exploit salué
par toute la population.
Dans
la Woëvre, les combats sont rendus encore plus durs, par les pluies
qui détrempent le terrain au point de rendre tout mouvement de
troupes très difficile. Près de Saint-Dié, au troisième jour de
la bataille des Hauts-de-Meuse, les Allemands ne cessent de lancer
des offensives...
Sur
les autres théâtres d’opération :
En
Belgique, l’armée Belge détruit un pont sur la Drendre, coupant
les communications entre Termonde et Bruxelles. De Gembloux à
Louvain les Allemands se retranchent.
En
Galicie, l'artillerie de siège Russe bombarde les fortifications de
Yaroslaf près de Przemysl.
Dans
la campagne Austo-Serbe, Semlin est évacuée par les troupes Serbes.
Sur
la Drina les Autrichiens se retirent sur toute la ligne. Dans la
région de Vichegrad, des colonnes Serbes se rapprochent de
Rogabnitza, d'autres colonnes, à droite, pénètrent plus avant en
Bosnie.
Sur
la Save, les Autrichiens tentent de franchir la Save, sur le front
Mitrovitza-Chabatz.
Une
dépêche de Saint-Jean-de-Medua au Mèsaggero signale une grande
victoire des Monténégrins à Gorasda, sur la Drina, en Herzégovine.
Les
troupes Japonaises débarquent dans la baie d'Hao-Shan. Un télégramme
de Vladivostok annonce que la garnison de Tsing-Tao assiégée, meurt
de faim...
VII)
Près
de Douai, une patrouille de 115 uhlans se dirigeant vers Cambrai,
rencontre un important détachement de troupes Françaises. Des coups
de feu sont échangés. Selon le Réveil du Nord, les Allemands ont
dans leur rang 3 tués et un blessé. De « notre côté » aucune
perte est à déplorer.
A
Lille, visite du ministre du Commerce M. Thomson, à la préfecture,
pour prendre les mesures nécessaires afin d’aider à la reprise de
la vie industrielle et commerciale dans notre département.
Le
Journal de Roubaix annonce le débarquement de soldats Anglais en
grand nombre à Dunkerque.
On
peut lire dans le Journal de Roubaix cette histoire sordide. «
Doubles meurtre à Drocourt. ». « 3 cultivateurs de Drocourt
s’étant aperçu qu’on vole leur pomme de terre, montent la
garde, dans leur champ, le soir du 3 septembre. Les voleurs attendus
se présentent et tuent à coup de fusil 2 des propriétaires qui
s’avancent pour leur mettre la main au collet. »...
Communiqués
officiels parus dans la presse nationale 20 septembre, 15h00 :
A
notre aile gauche, nous avons encore réalisé sur la rive droite de
l'Oise de légers progrès. L'honneur de la prise d'un nouveau
drapeau revient à une division d'Algérie.Toutes les tentatives
faites par les Allemands, appuyés par une nombreuse artillerie, pour
rompre notre front entre Craonne et Reims, ont été repoussées.
Autour
de Reims, la hauteur de Brimont, dont nous avions conquis une partie,
a été reprise par l'ennemi. En revanche, nous nous sommes emparés
du massif de la Pompelle.
Les
Allemands se sont acharnés sans raisons militaires à tirer sur la
cathédrale de Reims, qui est en flammes.
Au
centre, entre Reims et l'Argonne, nous avons enlevé le village de
Souain et fait un millier de prisonniers. (Souain est un petit
village de la Marne, entre Suippes et Sommepy, à 7 kilomètres au
sud de cette dernière localité, à 36 kilomètres au nord de
Sainte-Menehould)...
Sur
le revers occidental de l'Argonne, nos progrès sont confirmés.
Du
côte de la Woëvre, rien à signaler.
A
l'aile droite, en Lorraine, l'ennemi s'est replié au-delà de notre
frontière, évacuant en particulier la région d'Avricourt.
Dans
les Vosges, l'adversaire a tenté de reprendre l'offensive aux abords
de Saint-Dié, mais sans succès. Nos attaques progressent lentement
de ce côté, en raison des difficultés du terrain, des
organisations défensives qu'elles rencontrent et du mauvais temps.
Nous
ne possédons encore aucune confirmation sûre de la reddition des
forts non détruits de Maubeuge, mais la presse Allemande nous
informe de la prise de cette ville et indique même que son
gouverneur serait interné à Torgau.
L'armée
Saxonne a été disloquée, et son chef, le général von Hausen,
ancien ministre de la guerre de Saxe, relevé de son commandement. La
division de cavalerie de la même nationalité, qui avait combattu en
Lorraine au début de la campagne et avait ensuite été dirigée
vers la Russie, a participé à la débâcle de l'armée
Autrichienne, elle aurait subi des pertes considérables...
IX)
Nous
sommes partis à 2h00 et nous dirigeant vers les avant-postes. Marche
très pénible dans la nuit, sous la pluie qui nous accompagne sans
cesse : de l’eau dessus, de la fange dessous. Je marche sur le côté
de la route et, souvent, mon soulier enfonce tout entier dans une
ornière remplie d’eau boueuse. Nous arrivons tout près d’un
village mais nous le laissons sur notre droite et nous le contournons
pour nous porter sur le flanc d’un coteau. Nous nous abritons
derrière une haie vivante et attendons sous une pluie fine qui ne
cesse pas de tomber. Nous mettons nos sacs par terre et nous nous
asseyons dessus. Nous sommes, paraît-il, en réserve...
En
face de nous sur une colline, à environ 200 m se trouvent plusieurs
batteries d’artillerie qui tonnent : les coups se succèdent avec
rapidité.
Il paraîtrait que l’on tire sur Montfaucon occupé par les Allemands et dont on prépare l’assaut. En effet, vers 8h00 nous distinguons une très vive fusillade et la pétarade des mitrailleuses. C’est l’assaut, aura-t-il réussi ?
Il paraîtrait que l’on tire sur Montfaucon occupé par les Allemands et dont on prépare l’assaut. En effet, vers 8h00 nous distinguons une très vive fusillade et la pétarade des mitrailleuses. C’est l’assaut, aura-t-il réussi ?
La
pluie tombe à verse. La compagnie descend à l’abri sous un bois
de pruniers, non loin d’une route par où des blessés de l’attaque
du matin descendent. Nos officiers et plusieurs sous-officiers vont
aux renseignements. Il paraît que l’assaut a échoué et que nous
avons eu beaucoup de pertes surtout au 3e de ligne et au 173e.
Les
Allemands se sont bien retranchés : les nôtres ont surtout été
arrêtés par des réseaux de fils barbelés. Chacun de nous dit que
nos officiers sont idiots d’envoyer des hommes à la boucherie, on
a de l’artillerie, que l’on s’en serve avant d’envoyer de
l’infanterie contre une place fortifiée. Il paraît que les
Allemands sont très forts en travaux de campagne. Nous reprenons
notre ancienne position et nous y restons jusque 3h00, heure à
laquelle nous nous dirigeons vers Montzéville.
Nous
nous arrêtons dans un champ, sur le bord de la route, à l’entrée
du village. On nous fait repartir 20 minutes après et on nous dit
que nous allons aux avant-postes. Nous [rejoignons ?] un convoi du
141e où je [retrouve ?] un sergent [illisible]. Notre colonne se
trouve dans un tournant lorsqu’un obus explose à environ 100
mètres sur notre droite. Aussitôt la compagnie quitte la route et
s’éparpille dans les champs, il y a un instant de débandade.
C’est le premier feu que notre bataillon essuie. Il est rassemblé
dans le bois de pruniers. A la nuit tombante nous repartons. Nous
marchons toujours dans la boue et dans l’eau. En route nous
croisons le 141e qui revient des avant-postes et un bataillon du
173e.
De loin en loin on rencontre un cheval mort sur le bord de la route et il faut prendre garde de ne pas tomber dans quelque trou creusé par un obus. Nous croisons plusieurs cacolets portant les blessés du matin. Nous nous arrêtons à l’entrée d’un village à moitié [illisible] plusieurs maisons brûlent encore : le spectacle est affreux. Nous poussons une porte et pénétrons dans une grange où nous passons la nuit...
X)
Le
général de Currières de Castelnau engage le 5e corps d’armée du
général Bridoux vers le Nord ce qui est le signal du commencement
de la bataille de Picardie, première étape de ce que les stratège
nomment la course à la mer. A l’Est, dans le secteur de Verdun, la
Ve armée Allemande déclenche une attaque importante.
La presse relate l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Reims et les premiers commentaires assurent qu’elle n’est plus qu’une immense ruine. Personne n’imagine qu’il y a une possibilité de la relever. Pour la propagande de l’Entente, c’est une occasion manifeste de dénoncer la barbarie Allemande... L’empereur s’attaque au patrimoine historique de la France après avoir laissé ses troupes commettre des crimes inouïs pendant la phase d’invasion de la Belgique et de la France, ce qui doit être dénoncé et porté à la connaissance des gens sur tous les continents.
Ce même jour à l’initiative d’Alexandre Millerand, des groupements industriels régionaux sont encouragés. Ils réunissent des entreprises publiques et privées pour résoudre la première crise enregistrée dans la fourniture des munitions.
Un avis est publié dans les journaux pour encourager les femmes à tricoter des gilets et des chaussettes de laine pour les soldats en prévision de l’hiver... Ce qui témoigne qu’on n’est plus sûr que le conflit sera achevé avant Noël. Les lainages doivent être portés au bureaux des journaux avec cette mention : « Le tricot du soldat sous le patronage de la presse française ». Il est précisé que toutes les tailles sont acceptées, pour les grands, les petits, les maigres et les gros.
On annonce aussi ce jour-là que le sous-marin U 17 a torpillé « Le Glitra », premier bâtiment de commerce envoyé par le fond. A Lorient, la France lance le super-dreadnought « Gascogne »
Dès
le 20 septembre 1914, Alexandre Millerand, ministre de la Guerre,
réunit à Bordeaux tous les représentants des grandes affaires
métallurgiques Françaises. C’est l’acte fondateur de la seconde
mobilisation, celle de l’industrie.
XI)
Journal
du Rémois Henri Jadart :
Fatigués
de rester, à séjourner dans la cave, attristés par les ruines,
lugubres de la ville, nous partons le dimanche vers 5h00 pour gagner
Cormontreuil par Courlancy et la route de Louvois.
-
Nous rencontrons le Dr Colleville qui sort de l’hospice
Roederer-Boisseau.
Il
a peu de confiance dans la possibilité de notre excursion, la
situation lui semble grave et il pense quitter Reims le jour même
pour se rendre à Tours.
Dès
que nous sommes sur la hauteur, nous découvrons que le nuage épais
de fumée s’étendant sur la ville, masque le fond de la montagne
de Berru et de Nogent L’Abbesse, où sont installées les batteries
Allemandes. Elles recommencent avec le matin leur grêle d’obus,
nos troupes arrivent en même temps que nous à Cormontreuil, des
batteries ont été placées près du moulin Foureur.
Nous
pénétrons dans le village et nous nous installons au logis de Mme
Auguste Givelet pour attendre la fin de la bataille.
Nous
sommes tombés dans la gueule du loup- en plein combat, l’ennemi
est auprès du canal et notre artillerie le canonne. Ce vacarme
ébranle la maison où nous sommes réfugiés, le séjour en est
lugubre, sans abri efficace, tant que nous préférons rentrer avant
le soir.
Je
confie 3 de mes publications que j’avais apportées à M. l’abbé
Paris, curé de Cormontreuil, et à 15h00 nous revenons par le chemin
des Bains, entendant siffler au-dessus de nous les obus, et côtoyant
des lignes de nos soldats jusqu’aux premières maisons de Reims.
16h00,
nous sommes en ville, mais c’est pour apprendre que de nouveaux
dégâts ont été commis dans la matinée par les bombardements. Les
obus ont atteint le faubourg de Laon, la gare, l’usine à gaz, qui
a beaucoup souffert et ne pourra plus alimenter la ville, le service
des eaux également a souffert et ne pourra être maintenu qu’avec
peine.
On
ne compte plus maintenant les maisons détruites dans le quartier
Cérès, rues de Vesle, du Cadran Saint-Pierre, de Saint-Symphorien,
de l’Université, de la Grue, et sur le Boulevard de la Paix.
Nous
avons rencontré à Courlancy des foules de tous les quartiers qui se
sont réfugiées depuis plusieurs jours dans les caves de la maison
de vin de Champagne Choubry, elles repartent vers leurs demeures le
dimanche soir et l’on croit presque arriver par l’excès du mal à
la fin du terrible bombardement.
D’autres
foules se sont réfugiées dans les caves de la maison Werlé, rues
du Temple et Ponsardin, Lanson, boulevard Lundy, Copin, rue du
Champ-de-Mars.
Les
établissements d’assistance sont atteints. Les Petites sœurs des
Pauvres, qui tiennent une ambulance, ont eu leurs bâtiments dévastés
et ont été obligées d’évacuer leurs vieillards rue de Venise,
d’où ils partent ensuite pour Paris... Beaucoup de personnes ont
fui dans les villages voisins, atterrées par l’horreur d’une vie
sans cesse tourmentée. Les incendies surtout ont terrorisé et
affolé, en causant quelques décès par asphyxie dans les caves. Les
services publics sont eux-mêmes ralentis, et pendant plusieurs
jours, on n’a pas pu pourvoir aux entreprises de Pompes funèbres
pour la régularité des inhumations, comme c'est arrivé à une
pauvre femme de 92 ans, réfugiée de Rethel.
6h00,
Pierre Givelet vient nous faire part de la ruine de sa maison de
famille à Reims. Nous lui apprenons que celles de Cormontreuil sont
intactes.
Dès
le petit jour, l'ennemi attaque sur nos plateaux à l'ouest de La
Creute. Il semble avoir pour objectif l'arbre de Paissy. L'attaque
est sérieuse. L'ennemi en force, s'avance résolument. Le Lieutenant
Courtemanche et le Sous-lieutenant Autier de la 4e Compagnie sont
grièvement blessés.
La
2e Compagnie du Sous-lieutenant Lafaurie est envoyé en renfort au
nord de la corne nord du petit bois qui se trouve à l'origine de la
vallée en arrière et à gauche de la 4e Compagnie. Puis la 11e
Compagnie du Capitaine Quincampois est envoyé en renfort à la 3e
Compagnie.
10h00
l'attaque est définitivement enrayée, grâce aux concours
particulièrement efficace d'une batterie avec laquelle le Capitaine
de Tressan de la 3e Compagnie s'est mis directement en relation et
qui balaie de ses feux tout en avant de notre gauche.
Par
contre vers midi, l'artillerie française, installée probablement à
trop grande distance tire pendant ½ heure sur nos tranchées, que
nos hommes évacuent en 5 minutes alors que l'ennemi n'a pu les
conquérir en jours de combat. Prévenue cette artillerie finit par
nous épargner.
L'après-midi,
la canonnade continue sans interruption. Une batterie Allemande vient
même s'installer à 500m du monument sur le plateau de la route des
Dames et de là, enfile les tranchées du 12e RI à l'est de la ferme
Hurtebise.
La
situation du 41e au soir est la suivante : les 4 Compagnies du 1er
Bataillon sont engagées, la 1ere à l'est de la ferme de La Creute,
la 3e puis la 4e à l'ouest de cette ferme, les fractions des 11e et
12e Compagnies engagées entre les 3e et 4e Compagnies, la fraction
de la 9e Compagnie est en soutien derrière la 3e.
La
2eme Compagnie est à l’extrême gauche, en avant de la corne nord
du petit bois, la 10e Compagnie est disponible au pied des pentes,
derrière la ferme de La Creute.
Pour
la deuxième fraction :
Continuation
de l'occupation du bois situé au nord-ouest du château de
Pontavert.
14h00,
le Commandant Grobert avec le 2e Bataillon, le Capitaine Bernard
étant à l'ambulance, reçoit l'ordre d'aller réoccuper des
tranchées situées sur le chemin de Pontavert – Ville aux Bois,
abandonnées par le 8e RI.
Marche
sous les feux de l'artillerie, 5e et 6e Compagnies en première
ligne, 7e et 8e en seconde ligne. Jonction des 5e et 6e avec le 1er
RI.
Le
Colonel Commandant la Brigade donne l'ordre au Commandant Grobert,
les tranchées ayant été reprise à l'ennemi, de ramener les 7e et
8e Compagnies à leur emplacement de réserve, les 5e et 6e restant
déployées sous le commandement du Capitaine Rougé.
17h00,
les 5e et 6e Compagnies se replient vers le bois au nord-ouest du
château de Pontavert. L'opération provoque 1 tué et 16 blessés.
XII)
Pensions :
Il est fait envoi à MM. les chefs de bataillon de feuilles roses
pour pension, à faire remplir par les intéressés et à renvoyer au
lieutenant-colonel pour qu’il les signe, et avise ensuite du jour
où il faut se présenter à la trésorerie avec le titre de pension.
Probité :
Le soldat Icard Pierre, de la 9e Cie. a trouvé une ceinture
contenant une certaine somme d’argent, qu’il s’est empressé de
remettre au bureau de la compagnie, où elle est déposée, le
lieutenant-colonel le félicite et décide qu’un exemplaire de la
présente décision lui soit remise à titre d’attestation.
Corvées
d’ordinaire des corps stationnés en dehors de la ville... Le
général gouverneur a constaté que des corps occupant dans le
périmètre du camp retranché, des villages, dont les habitants
vendent volontiers des légumes frais aux ordinaires, en envoient
acheter à Dijon par de petites corvées. Ces corvées, indépendantes
par compagnie, marchent en désordre autour des voitures
réquisitionnées ou s’en servent pour le transport du personnel...
Cet abus doit cesser immédiatement, aucune voiture ne sera plus
réquisitionnée pour le service des ordinaires.
Les
légumes seront en principe achetés par les compagnies et batteries
chez les cultivateurs voisins de leurs cantonnements. Il ne sera
envoyé à Dijon que les corvées d’ordinaire strictement
nécessaires. Les commandants de secteur leur fourniront une et à la
rigueur deux voitures du parc de secteur qu’ils feront accompagner
par un sous-officier responsable de l’ordre... Les hommes de corvée
ne monteront pas dans les voitures, marcheront en ordre derrières
elles et ne seront jamais autorisés à se disperser dans les
boutiques de la ville... Ils n’y entreront que pour le temps
indispensable aux livraisons... Le sous-officier les attendra à la
porte avec la voiture.
Consigne
générale : Aujourd’hui dimanche, la troupe est consignée
dans les quartiers et cantonnements comme les autres jours de la
semaine, les hommes nettoieront leurs effets, se feront couper les
cheveux et faire la barbe.
Rétrogradation :
Par application des dispositions de l’article 377 du règlement sur
le service intérieur le général gouverneur rétrograde le maréchal
des logis Guerle du 6e escadron du train des équipages pour le motif
suivant :
«
Malgré tous les rappels insérés au rapport de la place, il c'est
rendu coupable de désintéressement le plus complet dans la
surveillance et la conduite d’un détachement passant en désordre
place Darcy, matin et soir du même jour... Des cavaliers fumaient la
pipe... d’autres... ayant abandonné les rênes, lisaient le
journal... Se livrant lui-même à cette lecture en queue de la
colonne. »
Compte-rendu :
Un caporal-fourrier du 118e accompagné d’une femme, tous deux en
vélo, a croisé hier le détachement du Drapeau, rentrant à Pouilly
vers 16h00, le commandant de la Cie. de ce gradé (qui devait
appartenir très probablement au 2e Bon.) enverra des explications au
lieutenant-colonel, au sujet de cet incident.
Tapissières :
Il demeure entendu que les commandants des 1er, 2e et 3e Compagnies
Bon. s’entendront avec les commandants d’unité d’autres armes,
cantonnés avec eux ou dans les environs pour le transport des
vivres. Le 3e Bon. n’aura qu’une tapissière au lieu de deux, la
seconde tapissière qui lui a été affectée fera le service à
Pouilly et Asnières (village et fort).
Cadres :
Les chefs de bataillon enverront demain matin le nom d’un soldat
susceptible d’être armurier à la CHR. et d’un autre susceptible
d’être téléphoniste. Les compagnies adresseront demain matin au
lieutenant-colonel, des mémoires de proposition, très brefs pour
les grades d’adjudants, sergents et caporaux, en tenant compte
naturellement, des nominations faites aujourd’hui... l’état
devra indiquer, nominativement, les vacances existant comme
adjudants, sergents, caporaux, tambours et clairons les chefs de
Bon. ajouteront leur avis (oui ou non) sur l’état qui sera
accompagné des livrets matricules...Vu la pénurie des cadres, les
chefs de bataillon feront connaître si leur sergent artificier est
nécessaire si non ce sous-officier rentrera dans une autre compagnie
pour y faire du service et serait remplacé par une non valeur venant
de la CHR. (musicien ou secrétaire)... Le commandant du 3e Bon.
désignera demain matin, 1 sergent comme mitrailleur, en remplacement
de Guimet parti, un soldat mitrailleur en remplacement de Remondon,
un soldat brancardier en remplacement de Bellini parti... Le
commandant du 1er bataillon désignera demain matin, un soldat
mitrailleur en remplacement de Prince parti. – Le sergent et les
deux mitrailleurs seront mis en route dès demain pour arriver à
Pouilly avant la soupe du matin (mutation à la date du 21).
Les
commandants de Cie :
à
l’exception des compagnies logées dans les forts, feront connaître
le nombre de bougies nécessaires pour l’éclairage de leur
cantonnement.
Pouilly,
après-demain matin 22, sans armes, ils apporteront leur pain et
seront nourris par la CHR. après examen, ils rentreront dans
l’après-midi à leur bataillon, chaque bataillon formera un petit
détachement conduit par le plus ancien.
Mutations :
Ce matin encore sur les pièces de la 7e Cie., le lieutenant-colonel
a vue une mutation concernant le caporal Pitras, qu’il n’a pas
prononcée, il interdit d’une façon formelle, à tout officier,
quel que soit son grade, d’opérer de cette façon, autrement la
situation administrative du régiment, déjà très compliquée,
devient impossible... Seuls le lieutenant-colonel et son délégué
le capitaine major ont le droit de prononcer des mutations.
Vacances
dans les compagnies : Dans les tableaux de vacances qu’ils
présenteront, les commandants de Cie. ne compteront pas, dans leurs
cadres, les adjudants, sergents et caporaux détachés aux sections
de mitrailleurs, ils en feront un petit état à part, tous ces
gradés étant pour les Cies. des non-valeurs qui doivent être
remplacées.
Peloton
des élèves officiers : Les chefs de Bon. adresseront
après-demain un nouvel état de proposition avec livrets matricules.
Ordre
général n° 14 :
Depuis
le début de la guerre, un grand nombre d’avions Français ont été
atteints par des balles françaises. Le général commandant en chef,
interdit de tirer sur aucun avion, sauf sur l’ordre d’un
officier. Les officiers ne devront donner l’ordre de tirer que
s’ils sont certains qu’il s’agit d’un avion Allemand.
Les
chefs de corps devront s’assurer que leurs officiers connaissent
les formes caractéristiques des avions Allemands et leur marque
distinctive, qui peut être reconnue à la jumelle.
Toute
infraction aux prescriptions qui précèdent devra être sévèrement
réprimée.
Au
grand quartier général le 11 septembre 1914. PO. l’aide major
général. Signé : Belin
XIII)
L'observatoire
du Mont Sinaï
Le
mont Sinaï correspond au point culminant de la Montagne de Reims et
de la Marne. De là, le regard porte, sans entrave, sur les Monts de
Champagne et sur la plaine entre Reims, à l'ouest, et
Sainte-Menehould, à l'est. Durant la 1 ère Guerre mondiale, c'est
le lieu idéal pour observer les mouvements des troupes Allemandes.
Après
la défaite dans la bataille des frontières (août 1914), l'armée
Française bat en retraite...
En
octobre 1914, l'armée Française fait aménager sur le haut du
versant nord-est de la Montagne de Reims un observatoire. Il est
implanté au point culminant de la montagne, au-dessus du village de
Verzy. Il est dénommé, par les militaires, le Sinaï, nom qui est
resté pour désigner le lieu... Il offre une vue sur les positions
Allemandes situées, entre Reims (pas en vue directe) et
Sainte-Menehould, sur la rive est de la Vesle.
C'est
de cet endroit que le général Gouraud dirige la 4e armée durant
l'offensive Allemande de juillet 1918. Cette offensive est brisée
par la stratégie du général Pétain qui, prévenu de l'offensive,
fait reculer les troupes Françaises sur la 2e ligne de défense. Les
Allemands attaquent en vain les premières lignes Françaises avant
de subir la contre-attaque des Français depuis la 2e ligne.
L'observatoire
du Mont Sinaï fait partie d'un dispositif d'ensemble comprenant
l'observatoire installé dans le moulin de Verzenay, près de Reims,
et celui du Mont Grippet à Villers-Marmery, au sud... Les premiers
occupants de l'observatoire sont les officiers du 34e régiment
d'artillerie.
À
partir de 1915, il est occupé par les hommes du 47e régiment
d'artillerie et plus particulièrement par le lieutenant Gruzelle qui
y restera jusqu'à la fin de la guerre.
C'est
un des fondateurs de la section de repérage par l'observation
terrestre (SROT) au sein de la 4e armée. Les hommes du SROT, équipé
de jumelles et de lunettes à longue portée, scrutent, de jour comme
de nuit, les lignes Allemandes, notant les moindres mouvements, nuage
de poussière ou incandescence de cigarette de nuit. Ils déterminent
le calibre et les points de départ des obus afin de constituer des
cartes des positions ennemies et de guider les tirs de
contre-batterie. L'artillerie française étant placée, du fait de
l'allongement de la portée des canons, hors de la vue des lignes
Allemandes, il incombe à ces observateurs de guider les tirs.
Le
site est classé Monument historique en janvier 1922 afin de
constituer un lieu de mémoire. Actuellement ne subsistent sur les
lieux que 3 observatoires en béton (un seul est accessible) et le
blockhaus de commandement.
L'observatoire
accessible porte le nom de « Chambre du général Gouraud ».
Ces différents blockhaus étaient reliés entre eux par des
tranchées dont les emplacements sont encore discernables aux
alentours. Durant les 4 années de guerre, de nombreux autres
aménagements sont construit pour le logement des hommes affecté à
l'observation des moindres gestes de l'ennemi. Ces aménagements
n'ont nullement été planifiés, mais construits au fur et à mesure
des besoins. Les différents observatoires de la Montagne de Reims
étaient reliés entre eux par des messagers, des lignes
téléphoniques et des signaux optiques.
XIV)
Prisonniers
contraints au travail :
De
même que des dizaines de milliers de soldats, le Comtois Paul
Chevalier est utilisé comme main-d'œuvre à bon marché pendant sa
captivité.
Travailleurs
forcés :
La
Convention de La Haye (18 octobre 1907) qui fixe les règles
concernant la capture et l'internement, n'est pas respectée pour ce
qui est du travail. Ainsi, Paul et ses compagnons sont utilisés
comme main-d’œuvre à bon marché au bénéfice de l'industrie.
Mineurs
de fond, ils sont payés 80 pfennigs par jour. Paul est affecté à
la mine Augusta Victoria près de Huls en Westphalie, puis au puits
Scholwen à Huls bei Recklingshausen et à la mine Hagenbeck à
Essen.
« Partout, les conditions de travail sont très dures : aussi bien à l'extraction du minerai, qu'au chargement des wagonnets et aux fours à coke.
Les
accidents sont fréquents. Paul a souvent reçu des coups de matraque
pour l'obliger à descendre au fond », relate Sylviane qui a
recueilli les souvenirs de Paul auprès de Jules, le fils aîné du
grand-père.
« Les punitions sont toujours terribles. Mon grand-père a vu des hommes attachés à des poteaux toute la journée, d'autres obligés de se tenir au garde-à-vous pendant 20 heures, parfois sous la neige. D'autres encore rester à proximité des fourneaux brûlants de coke », raconte Sylviane.
C'est
le 25 décembre 1918 que Paul pose à nouveau le pied en territoire
Français. Les prisonniers ont été pris en charge par des
représentants du Royaume des Pays-Bas, soignés et acheminés vers
le port de Dunkerque. Paul doit passer par un centre de rapatriement
où il est longuement interrogé. Une certaine suspicion plane sur
les prisonniers. « On leur a demandé pourquoi ils ne se sont pas
évadés. Il leur faut prouver qu'ils ne sont pas des traîtres »,
s'insurge Sylviane.
Dans
une France traumatisée par ses morts (plus d'un 1,3 million de
militaires), ces hommes sont déçus par le manque de reconnaissance
de la patrie.
Il faut attendre 1922 pour que soit attribuée la mention « mort pour la France » aux prisonniers de guerre décédés.
Il faut attendre 1922 pour que soit attribuée la mention « mort pour la France » aux prisonniers de guerre décédés.
De
retour à la maison, Paul y retrouve ses deux frères blessés à la
guerre dont l'un gazé à Ypres en Belgique.
Parqués
comme du bétail :
Les
prisonniers de guerre Français furent environ 550.000 sur un total
de 2.415.043 captifs de toutes nationalités.
En
Allemagne, les camps au nombre de 320, dont 10% étaient réservés
aux officiers, étaient divisés en deux catégories : les camps de
prisonniers simples (240) et les camps de représailles (80) où
étaient envoyés des évadés repris ou des réfractaires au
travail...
Des
dizaines de milliers de prisonniers sont affectés à des chantiers
ou Kommandos pour exploiter les mines, travailler dans des usines et
dans l'industrie d'armement.
Dans
les camps, ceints de réseaux de fil de fer barbelés, de fils
électrifiés, flanqués de miradors et gardés par des chiens
policiers, les prisonniers logent dans des baraquements, parfois
construits de leurs propres mains.
La
nourriture est infecte : breuvage à base de glands grillés le
matin, soupe de rutabagas, de trèfle, de choux le midi, soupe de
maïs agrémentée de têtes de poissons ou de viande avariée le
soir et 125 g de pain, le Kriegskartoffelbrot, surnommé KK.
Les
colis envoyés par les familles aux prisonniers ne leur arrivent pas
toujours. Les malades de la tuberculose, du typhus dorment sur des
matelas remplis de vermine et ne sont soignés qu'avec du lait, un
peu d'aspirine ou de l'huile camphrée.
Le
rôle des réservistes :
Léon
Rémillet, originaire de Genevrières en Haute-Marne, fut affecté
comme caporal auxiliaire dans un régiment de réserve qui stationne
pendant quelques mois au fort du Cognelot à Chalindrey. Il écrit
ici au curé de sa paroisse, l'abbé Justin Mulson qui publie tous
les mois un bulletin paroissial dans lequel il retranscrit des
lettres de combattants etc...
Septembre
1914 - La grande guerre au jour le jour
grande.guerre.pagesperso-orange.fr/septembre14.html
Septembre
1914. Semaine du 1er au 6 septembre. Il faut distinguer entre
l'offensive allemande qui ..... Samedi 19 septembre. Nos troupes ont
progressé à l'aile ...
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tracy
le mont au cœur de la tourmente - septembre 1914
www.tracy-le-mont.org
› ... › ACPGCATM › Pages d'histoire
Les
7, 8 et 9 septembre 1914, la population, qui est tenue dans
l'ignorance des .... Avant l'aube du 20 septembre 1914, le IXème
corps de réserve allemand ...
D
imanche 20 septembre 1914 : Maubeuge aux mains des ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../d-imanche-20-septembre-1914-maubeuge-aux...
Il
y a 2 jours - D imanche 20 septembre 1914 : Maubeuge aux mains
des Allemands. Par la rédaction pour Il y a 100 ans - La Grande
Guerre, Publié le 20/09/ ...
Dimanche
20 septembre 1914, le bataillon monte aux avant ...
chamois.canalblog.com
› Sylvestre MARTINI adjudant au 173e R.I.
18
juin 2010 - Dimanche 20 Septembre Nous sommes partis à 2 heures du
matin nous dirigeant vers les avant-postes. Marche très pénible
dans la nuit, sous ...
L'observatoire
du Mont Sinaï
www.lieux-insolites.fr/cicatrice/14-18/sinai/sinai.htm
11
janv. 2014 - Le 2 septembre 1914, les 3e, 10e et 11e corps d'armée
et la 42e division ... À partir du 20 septembre 1914, le front se
figea autour de Reims ...
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