mercredi 10 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 8 SEPTEMBRE 1914


8 SEPTEMBRE 1914


I)
Les apparitions de la Vierge Marie le 8 septembre 1914
« Un prêtre Allemand, blessé et fait prisonnier à la bataille de la Marne, est mort dans une ambulance Française où se trouvent des religieuses. Il leur a dit : « Comme soldat, je devrais garder le silence, comme prêtre, je crois devoir dire ce que j’ai vu : Pendant la bataille, nous étions surpris d’être refoulés car nous étions légion comparés aux Français, et nous comptions bien arriver à Paris. Mais nous vîmes la Sainte Vierge toute habillée de blanc, avec une ceinture bleue, inclinée vers Paris… Elle nous tournait le dos et, de la main droite, semblait nous repousser. »
Un officier allemand : « Si j'étais sur le front, je serais fusillé, car défense a été faite de raconter, sous peine de mort ce que je vais vous dire : vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n'avons pas pu aller plus loin, une Vierge se tenait devant nous, les bras étendus, nous poussant chaque fois que nous avions l'ordre d'avancer. Pendant plusieurs jours nous ne savions pas si c'était une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d'Arc. Après, nous avons compris que c'était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place... Le 8 septembre, Elle nous repoussa avec tant de force, que tous, comme un seul homme, nous nous sommes enfuis. Ce que je vous dis, vous l'entendrez sans doute redire plus tard, car nous sommes peut-être 100.000 hommes qui l'avons vue. »
Deux officiers allemands blessés sont accompagnés par une infirmière. Entrés à l’hôpital, ils aperçoivent une statue de la Vierge de Lourdes et l’un d’eux s’écrie : « Die Frau von der Marne ! » (Oh ! La Vierge de la Marne !). Son compagnon lui désigna l’infirmière afin qu’il se taise car elle les écoutait. Elle tenta vainement de les faire parler. »

« Le 8 septembre 1914, à 10 heures du matin, à l'intérieur de la chapelle Notre-Dame des Armées, 4 impasse des Gendarmes, à Versailles, la Mère de Dieu apparaît soudainement à Marcelle Lanchon, 23 ans à l'époque, future religieuse (sœur Marie-France). L'apparition lui donne le message suivant, en locution : « Si, en union avec mon divin Fils, j'aime toutes les nations qu'il a rachetées de son Sang, vois comme je chéris particulièrement ta chère patrie. Mon Fils désire que l'on fasse des images et des statues me représentant ainsi, et qu'on m'invoque sous le vocable de Reine de France. Si l'on répond à ce nouveau désir de son divin Cœur, la France redeviendra tout particulièrement mienne. Je la prendrai à jamais sous ma maternelle protection et mon Fils se plaira à répandre sur elle d'abondantes bénédictions. » Puis elle se mit à prier Jésus-Christ : « Mon Fils, pardonnez-lui, elle vous aime toujours puisqu'elle n'a jamais cessé de m'aimer. » Au cours de cette même journée du 8 septembre, la Vierge apparaît une seconde fois « environnée de nuages ». Ses pieds semblent posés sur la moitié d'un globe terrestre ; le mot « France » est inscrit sur la gauche de cette vision. Elle est vêtue d'un manteau bleu, fleurdelysé, bordé d'hermine blanche, les mains jointes. Subitement, elle ouvre son manteau, découvrant une robe blanche et une ceinture bleue retombant en écharpe tricolore...
Le 8 septembre 1914, est aussi le jour où eut lieu ce que l'on a appelé « le miracle de la Marne » (Première bataille de la Marne où le Maréchal Foch donna à chacun de ses
soldats une image du Cœur de Jésus à porter sur eux), pendant la Grande Guerre : les Allemands étaient arrêtés aux portes de Paris... » Ces paragraphes sont empruntés à une de mes amies que je remercie MNC.

II)
Plus à l'Est, Joffre retire le 15e C.A. de la 2e Armée pour l'intercaler entre la 3e et la 4e Armée.
La 23e I.D. Allemande avance en direction du Meix -Tiercelin, soutenu par le 19e A.K. vers Humbauville.... Et c'est pourquoi les opérations du 2e corps sont, à partir de ce moment, étroitement solidaires de celles de l'armée Sarrail...
Le 2e corps de l'armée Langle de Cary au massif de Maurupt. Il faut expliquer maintenant ce que l'ennemi prépare contre le point de suture des 2 armées pour le 8 au matin.
« Si une armée se défend sur l'Argonne, elle est menacée d'être tournée à Revigny par un adversaire venant du sud, si elle se défend sur la Marne, elle est menacée d'être tournée, au même point, par un adversaire venant du nord. »

Le général Gérard a ordonné à sa 4e division de se fortifier sur l'excellente position de Maurupt-le-Montoy et de prendre, de là, sous le feu de son artillerie, tout ce qui débouche au nord et au sud de la voie ferrée. La 3e division (général Cordonnier) a prêté le 72e d'infanterie à la 4e pour défendre Maurupt. Mais, dans la nuit, le 18e bataillon de chasseurs a dû se replier à l'est de Maurupt... Pargny est évacué... La plaine est laissée à l'ennemi.
Est-ce la brèche qui s'ouvre ? Heureusement des éléments Français ont pu s'arrêter et se consolider sur les premières rampes boisées.

Sur un autre front … Première offensive du 15e Corps ces deux Divisions (29e et 30e) sont maintenant complètement en position et prennent l’offensive. Dès le matin, la 29e attaque à l’ouest de Vassincourt vers Revigny. L’offensive est un échec et la division reprend position au sud ouest de Vassincourt dans les bois de Couvonges.
Dans l’après midi, la 30e Division progresse dans la vallée de la Saulx et se positionne devant Mognéville vers 23 heures. A l’est de Vassincourt, le 5ème Corps est en difficulté sous des bombardements puissants et doit céder du terrain en se repliant vers Louppy-le-Petit et Lisle-en-Barrois.

Maurupt :
4h30
La 4e Cie rejoint le 1er bataillon qui occupe la lisière nord des bâtiments de la tuilerie et de la carrière qui s’étend jusqu’au Montoy. Pendant toute la matinée, violent bombardement qui cause des pertes sensibles.

5h00...
La canonnade ennemie s’engage vers la gauche du C.A. et surtout vers le 17e C.A. Ce dernier doit tenir, pour permettre l'arrivée du 21e C.A, qui doit entrer en ligne vers 11 heures. Le 21e C.A. nouvellement constitué (1ère Armée), doit couvrir une brèche d'une vingtaine de kilomètres à l'Ouest (Mailly le Camp) vers la 9e Armée du Général Foch... L'artillerie Allemande continue à couvrir d'obus, la cote 201.... Le 50e R.I. s'installe sur la cote 184, à 500 mètres d'Humbauville, il est lié au 63e et 138 R.I. vers la cote 194 (Nord-Ouest d'Humbauville).
5h35
Les A.P. du Btn du 78e qui tient la cote 130 (Sud-Ouest de Courdemanges), sont très vivement attaqués dès 4 heures et bousculés. Le Bataillon lui même est refoulé. Pour réoccuper cette importante position, le Général de Brigade ordonne à un Bataillon du 107e d’attaquer dans la direction générale de la cote 130.
5h40
Le 108e est violemment attaqué sur tout son front. Il tient toujours dans Courdemanges, néanmoins ordre est donné au 126e R.I. de se porter vers la cote 130 (1 km Sud-Ouest du Château de Beaucamp), et de faire soutenir d’abord par un Btn la gauche de la première ligne. Le 100e R.I. est porté à hauteur de « Les Rivières » et maintenu à la disposition du Général de Division.

6h15
Le Colonel Cdt la 47e Brigade fait savoir du Château de Beaucamp que le 108e étant fortement engagé, 2 Cies du 107e lui sont envoyés pour soutenir son action... Le 107e ayant déjà une Cie dans le Château de Beaucamp, il ne reste plus au Général de Brigade que 5 Cies disponibles. Le Général Cdt la 47e Brigade juge la situation sur le front sérieuse... L’artillerie ennemie en particulier tire avec une violence extrême.

7h30
Maurupt est attaqué. Mais Gérard n'a pas que cet unique souci. Au même moment la poussée Allemande pèse sur son centre dans la région d'Écriennes - Favresse et menace de prendre la route nationale à Thiéblemont - Farémont pour tourner, plus à l'ouest encore, le massif de Maurupt. On n'a que le temps de jeter la 7e brigade en travers de l'avance ennemie : Mais, partout, ce sont des régiments ou des brigades qui tiennent tête à des divisions, un corps contre trois !...
7h40
Un aviateur est envoyé en reconnaissance pour situer exactement les positions des batteries Allemandes. La cote 130 (Sud-Ouest de Courdemanges) n’a pu être enlevé et le 108e dans Courdemanges est obligé de céder... Un Btn du 107e a dû être envoyé à son secours... Le Colonel Cdt la 47e Brigade attend l’arrivée du 126e pour s’efforcer de reprendre la cote 130 et Courdemanges.

8h00
A l'Est, le village d'Haussignemont est bombardé, un obus éclate sur le P.C. du 87e R.I, le Commandant Imard, les Capitaines Robardey, Lamy, et 8 soldats sont tués.

9h30
Nouvelles de Maurupt. Le village a subi une très violente attaque, le massif menacé par l'ouest, l'est encore plus par l'Est.
Si le 5e corps (de l'armée Sarrail) pouvait prendre de flanc l'ennemi, ou mieux encore, si le 15e corps arrivait et secondait l'effort héroïque imposé au 2e corps !

10h00
Le clocher de l'église de Maurupt tombe sous les obus Allemands. Le village subit un bombardement intense.

10h20
Le Général Cdt l’Armée est venu en personne pour affirmer l’inéluctable nécessité de tenir mordicus sur les positions assignées ce matin. C’est aujourd’hui la lutte d’usure. Des armées Allemandes attaquent sur tout le front. A tout prix ce front doit demeurer inviolable. On se fera tuer sur place plutôt que de reculer d’un pied. La manœuvre offensive préparée par le Cdt de l’armée ne pourra s’exécuter que si le front demeure fortement tenu. Chaque soldat devra être prévenu de la grandeur de la mission qui lui est confiée et savoir que le sort du pays sera décidé dans la bataille engagée depuis deux jours. Le Général a pleine confiance dans l’énergie de chacun pour repousser tous les assauts qui pourront être livrés, et gagner la victoire. » Signé : Descoings...Au même moment le général von Tscheppe s'exprimait : «  Le but poursuivi par nos marches longues et pénibles, est atteint. Les principales forces Françaises ont dû accepter le combat, après s'être continuellement repliées. La grande décision est indiscutablement proche, demain, la totalité des forces de l'armée Allemande...devront être engagées sur toute la ligne de Paris à Verdun ! »

10h50
L'artillerie Française couvre d'obus la cote 208 (Nord de la Certine), qui est aussitôt évacuée par l'infanterie Allemande, néanmoins celle-ci gagne du terrain par le ravin boisé entre ces deux côtes (201 et 208). Le 7e R.I. se replie sur les fermes Mont-Torlor et Grandes-Perthes.
Au même instant, un obus percute un arbre près du Commandant du régiment. Un éclat arrache le bras du Lieutenant de Castelnau, puis ricoche et emporte la tête d’un sergent. Le Lieutenant mourra un peu plus tard à la Ferme des Grandes-Perthes. Lieutenant de Castelnau, fils du Général.

11h00
Des obus arrivent de la droite prenant la position en enfilade le commandant Baumel donne l’ordre d’évacuer la tuilerie et de se rassembler au sud de Maurupt à la lisière du bois. Le mouvement s’opère sous un bombardement intense et le bataillon est à peine rassemblé que l’ordre d’occuper Maurupt est à nouveau donné. Les 3 premières Cies sont envoyées à l’est du village, la 4e Cie se dirige sur Montoy d’où elle chasse quelques patrouilles ennemies.

11h40
Les avions partent de nouveau en reconnaissance vers Huiron et la voie ferrée jusqu’au tunnel. La Compagnie du Génie organise les environs de la Ferme des Perthes et la bande boisée au Nord-Est jusqu’à l’Étang des Herbins.
11h45
Les attaques de la 47e Brigade dirigées sur 130 Courdemanges, et 153 Mont-Moret, n’ont pu progresser et nos troupes se maintiennent avec peine à la lisière Nord de Châtel-Raould où nous ne disposons plus de réserve, le dernier Btn du 126e devant être lancé vers la cote 153 sur lequel l’infanterie Allemande progresse et menace notre artillerie. L’attaque de l’ennemi est des plus violente.

12h00
« Nous tenons encore le village » mais le 72e n'est plus sur les lieux... L'ennemi a occupé les pentes de la colline... La 5e brigade va reprendre le terrain perdu... A ce moment, on reçoit une missive du grand quartier général : « L'ennemi, qui a dû retirer ses armées de droite devant nos armées de gauche, porte, aujourd'hui, un effort désespéré sur la 4e armée.
Toutes ses forces paraissent engagées... Donc, la 4e armée doit tenir à tout prix jusqu'à ce que l'effort décisif puisse être produit à la gauche même de cette armée... « Rien n'est clair. Le 2e corps a le plus lourd de la charge et de la responsabilité. S'il se laisse enfoncer, la partie, gagnée ailleurs, peut encore être perdue ici. La journée s'avance, les renforts n'arrivent pas. Et voici que des bruits fâcheux commencent à circuler : L'ennemi, à droite, a atteint Vassincourt... Au Maurupt, la retraite du 72e a provoqué un fléchissement général....
12h45
Le Général Cdt le C.A. dirige le 300e vers la cote 178 (800m Nord des Grandes Perthes), pour soutenir le 17e C.A. qui est très vivement attaqué, la 33e Div. résiste, mais la 34e Div. cède dans les bois au Sud de la ferme de la Certine. Le 326e est mis à la disposition du Colonel Cdt la 47e Bde, est porté de Les Rivières vers le Nord-Ouest pour coopérer à l’attaque dirigé sur 153 Mont-Moret (Sud-Est Courdemanges) Vers l'Est, le 72e R.I. charge à la baïonnette les Allemands installés dans le village de Maurupt.

3h30
La fortune tourne : l'attaque de la 5e brigade a réussi, la retraite est enrayée, les positions perdues sont réoccupées...

13h40
Un ballon Allemand plane depuis 1 heure à une dizaine de kilomètres de la ferme de « La Certine ».

14h00
Beaucoup plus à l'Est, le 120e R.I. est attaqué à la lisière des bois face à Sermaize. Il se replie en direction de « La Colotte » et demande au 6e Hussard, stationné à Trois-Fontaine, de le soutenir.
15h00
Le retour offensif sur la cote 153 (Mont Moret) organisé par la 6e Bde Coloniale a échoué, car l’intervention du 326e n’a pas été attendue.
Le récit de l'agent de liaison Barethie apporte quelques précisions sur l'intervention du 326e R.I.

16h00
Un détachement envoyée sur Maurupt ne revient pas... Le soir la Cie dans l’impossibilité de rester à Montoy violemment bombardé, se reporte à la lisière du bois et rejoint le bataillon au sud est de Maurupt vers 22heures... Le commandant Muzart du bataillon est tué pendant l’attaque du Montoy... Le 2e bataillon occupe ses positions de la veille quand au matin, l’ennemi débouche en force d’Etrepy et oblige la 8e Cie qui aurait repris Pargny, à se replier sur son ancienne position... Bientôt le 1er BCP rétrograde si nettement et sans que le régiment en soit prévenu, que la droite du 2e bataillon est entièrement débordée, dans la tranchée de droite de la 7e Cie, les hommes tirent fort en arrière tuant ainsi beaucoup de monde chez l’ennemi qui s’avance à découvert en lignes suivis de fractions par quatre ( ?)... Le commandant du bataillon donne l’ordre de repli, le mouvement se fait sous un bombardement violent et le bataillon se reforme à la lisière nord du bois de Maurupt. Bientôt l’ordre de reprendre Maurupt arrive et les 5 et 7e Cie en sont chargées de concert avec les Cies du 1er bataillon... Maurupt est repris et dépassé avant que l’ennemi puisse s’y installer. Les deux autres Cies du bataillon rejoignent par sections mais on ne peut enlever la tuilerie que d’ailleurs l’ennemi évacue dans la nuit. Les pertes du bataillon sont très sensibles...
16h15
L’attaque du 126e R.I. sur la cote 153 commence à se faire sentir. Celle du 326e R.I. bien appuyée par 2 groupes d’Artillerie, un du 12e C.A., et un du C.C. progresse également, et à la chute du jour vers 18 heures, la cote 153 est enlevée. La position est couverte de cadavres Allemands témoignant de l’énergie avec laquelle l’ennemi s’est défendu, 3 mitrailleuses lui sont enlevées.

19h00
Le 50e R.I. est attaqué dans le village d'Humbauville. La journée a été extrêmement dure...
A la fin de la journée du 8, le général Gérard résume cette terrible lutte dans le rapport adressé au général de Langle de Cary :
« Le corps tient toujours sur tout le front. Mais les troupes du Maurupt sont à l'extrême limite de la résistance... D'autre part, une colonne ennemie se serait glissée, par la vallée de la Saulx, à l'est de Cheminon, menaçant la droite du 2e corps d'armée... Le général Gérard demande avec instance l'intervention immédiate du 15e corps d'armée ( « Après avoir causé avec le général, je me rendis auprès des batteries installées à proximité du village de Maurupt-le-Montoy)... Ce n'est pas dans les batteries que l'on court le plus de dangers. Je ne crois pas avoir perdu, pendant la bataille, plus de deux officiers aux batteries... En revanche, un seul coup de canon tuait, dans une maison en arrière, le colonel Aubry, du 29e régiment, qui venait de montrer depuis 15 jours des qualités militaires hors ligne, ainsi que son adjoint le capitaine Armand, officier de premier ordre... Cependant nos troupes cèdent peu à peu le terrain... Blesmes, Sermaize ont été enlevés par les Allemands, mais nous tenions toujours ferme sur les hauteurs qui dominent l'Ornain. Général BON...
...Billets d'un mutilé... Les journées de la Marne. Le général L... fut blessé par le même obus. V.-R. Deville, Carnet de route d'un artilleur, p. 112. ). Avec ses effectifs réduits, ses régiments disloqués, sa lutte aveugle dans les bois, il n'était pas fier.... Il l'eût été s'il eût pu apprécier la grandeur du service que, en tenant au Maurupt, le 2e corps venait de rendre au pays... »

III)
Le duc de Wurtemberg pèse de tout son poids sur cette articulation de la bataille. Son 8e corps a été entraîné, il est vrai, dans le courant de l'offensive de von Hausen, et il combat autour de Vitry-le-François. Mais déjà son 8e corps de réserve a la face tournés vers l'est selon la direction de la « progression inébranlable » sur la Haute-Moselle, et son 18e corps de réserve y sont lancés en plein, pressant ainsi obliquement sur le corps Gérard. Écrasé sous le nombre, celui-ci a dû céder à Sermaize et se replier dans le massif de Maurupt et dans les bois qui couronnent les dernières collines protégeant Bar-le-Duc... Sermaize perdu, c'est Revigny tourné et Bar-le-Duc en immédiat danger. Wurtemberg est résolu à frapper à coups redoublés, le 8 au matin.
D'ailleurs, le kronprinz fait dire qu'il n'est plus en mesure de progresser et « qu'il attend d'abord l'avance de la 4e armée ». La journée du 8 va donc être ici aussi, la journée critique...

A 4 heures du matin, le duc de Wurtemberg lance tous ses éléments disponibles du 18e de réserve (général von Steuben) à l'assaut de cette position. En fait, c'est ce corps et le 18e corps actif (général von Schenck) qui ont le rôle décisif, le 8e corps de réserve (général von Egloffstein), plus à l'ouest, se porte sur Thiéblemont - Farémont. Nous rappelons que le 8e corps, formant la droite du duc de Wurtemberg, est accroché à la fortune de l'armée von Hausen et lutte face au sud-ouest, très mal en point d'ailleurs, et ayant affaire au corps colonial et au 12e corps Français.

Voici donc 3 corps d'armée du duc de Wurtemberg qui, secondant l'armée du kronprinz, poussent obliquement sur le 2e corps Français avec le dessein de tourner Revigny au sud et de forcer la route de Reménécourt – Mognéville - Vassincourt, sur Bar-le-Duc... Et n'oublions pas qu'au même moment, le kronprinz attaque droit en direction nord-sud de Laimont à Vassincourt. Ainsi, tous les corps Allemands convergent et enfoncent un épieu formidable au point des forces Françaises qui ont commencé à plier... L'Ornain est franchi... Le canal de la Marne au Rhin est franchi.
L'ennemi va paraître, de partout, sur les hauteurs qui entourent Bar. Du fond de la plaine de Fains, quand on imagine l'apparition des forces Allemandes sur toute la circonférence du cirque, on peut considérer Bar-le-Duc comme perdu...
Sur le champ de bataille, à 4 heures du matin, l'aube d'une journée pluvieuse et chaude se lève, grise et triste. On se bat depuis 2 jours, la troupe est épuisée, un peu découragée aussi parce qu'elle ne voit pas d'issue et qu'elle sent l'ennemi supérieur en nombre et débordant de partout. Gérard a demandé de l'appui à droite et à gauche... Mais toutes les forces sont engagées, aucune n'est disponible. Un seul rayon de lumière dans cette matinée obscure : le haut commandement a promis, pour le cours de la journée, l'intervention du 15e corps, qui arrive de l'armée Castelnau. Le 18e bataillon de chasseurs s'étant replié pendant la nuit à l'est de Maurupt, Pargny ayant été évacué et la ligne du chemin de fer forcée, le général Gérard a donné l'ordre à la 4e division de tenir Maurupt à tout prix... Maurupt, c'est l'entrée du massif, c'est la maîtrise sur la vallée, c'est le verrou qui doit fermer la porte devant la manœuvre Allemande s'efforçant de tourner Bar-le-Duc. « Il est inadmissible, dit l'ordre du général Gérard, que ce point d'appui, étant donnée sa force naturelle, ne puisse tenir avec deux bataillons de chasseurs, un bataillon du 128e et les deux groupes d'artillerie de la division.
Le général se tiendra en personne sur les lieux, si Maurupt est évacué, il le reprendra coûte que coûte. Un régiment de la 3e division, le 72e, est maintenu provisoirement à Maurupt. « Ces instructions révèlent un sens tactique très sûr, nous savons, en effet, d'autre part, que, du mouvement tournant ordonné au duc de Wurtemberg, dépend le succès de la manœuvre du kronprinz.
Sur le reste le 8e corps de réserve, après avoir franchi la voie ferrée à Blesmes, n'a plus rien fait : Il a échoué nettement devant Favresse et a perdu beaucoup de monde sans oser même s'en prendre au village. Nous avons un tableau extrêmement expressif de cette journée dans un carnet de route allemand : « Mardi 8 Septembre.
5h45
Les canons nous donnent le bonjour (à la ferme de Tournay, à proximité de la voie ferrée et de Reims-la-Brûlée). Le bataillon se poste en avant par-dessus la voie et la route, la compagnie se déploie vers les hauteurs. Ma section (15e division de réserve du 8e corps de réserve) passe devant la compagnie de mitrailleuses n° 30. Sur nous sifflent les balles venant de gauche.

21h30
L'attaque de l'ennemi cesse. Le Général von Hausen précise « l’aile gauche du 19 A.K. est contrainte de renoncer à sa marche sur Chatelraould, en raison de pertes considérables, et se trouve réduite à résister dans Courdemanges ». Dans la nuit le 19e A.K. envisage de s’emparer des batteries Françaises établies au village les Rivières-Henruel. Le 8e A.K. précise que ce plan ne sera pas possible, compte tenu de l’éloignement de ces batteries (4 Km). Le plan est abandonné.

A leur point de vue, les Allemands peuvent se croire en bonne voie. Le 18e corps de réserve est entré à Mognéville et ce n'est qu'à la fin de la journée qu'il y a trouvé les chasseurs le 112e d'infanterie appartenant au 15e corps qui arrive... Une contre-attaque de la 29e division Française a été bousculée à Vassincourt et rejetée dans les faubourgs de Bar-le-Duc jusqu'à Robert-Espagne et Véel, la plaine de Fains est menacée... En même temps, le 18e corps Allemand a occupé Maurupt-le-Montoy (115e) et s'est glissé à Cheminon-la-Ville (118e)...
Deux avions Allemands explorent toute la position ennemie. Nous essuyons un feu terrible d'artillerie, des obus à balles. Les hommes prient tout haut. La 3e section se retire, le régiment n° 30 a beaucoup de pertes et nous arrive par bonds. Je n'entends plus de l'oreille gauche. Je ne peux plus penser, mais tiens ferme mon chapelet, j'essaie de prier et je suis hors de sens. Les nerfs me refusent le service, je ne puis plus bouger. C'est ainsi que nous passons toute la journée, la nuit, nous nous retranchons plus loin et recevons du riz. Mon estomac n'est plus en ordre, je souffre ( Journal de campagne d'un officier Rhénan, communiqué par M. de Dampierre. ). »

Le 8e corps, fait la jonction avec l'armée von Hausen qui est engagé dans les combats livrés par celle-ci pour Vitry-le-François et la trouée de Mailly, nous avons dit sa situation le 8 au soir. Elle n'a rien de reluisant. Il avait eu toutes les peines du monde à déboucher sur le terrain... Dans l'ensemble, Wurtemberg continue à se déclarer satisfait... Ses succés en direction de Revigny, Bar-le-Duc, c'est-à-dire dans la direction principale, entretiennent ses espérances. Mais s'il a vu les choses dans leur réalité, il a trouvé plutôt des raisons de s'inquiéter. Attaquant avec 3 corps le seul 2e corps du général Gérard, il l'a fait plier, oui, mais, sur aucun point, il ne l'a enfoncé... Ses troupes ont à peine franchi la voie ferrée et si elles ont débordé de quelques kilomètres à l'est, le massif de Maurupt n'a pas cédé, et c'est un pieu solide où s'accroche la défense Française... Et le kronprinz, qui compte sur l'avance du duc de Wurtemberg pour avancer de son côté !... Et la fameuse manœuvre de la « progression inébranlable » qui dépend de ce même mouvement ! On progresse, mais si peu ! Et le but est si loin ! Succès à l'est avec, comme partout, échec à l'ouest... Mais quoi ! on est engagé, il faut aller jusqu'au bout. L'adversaire parait à bout de souffle, le 9, on occupera Bar-le-Duc, alors, on aura le terrain libre devant soi. En route pour les 80 kilomètres ! Tous les espoirs se reportaient donc sur la journée du 9...

IV)
Sarrail, qui combat sur un front de près de 70 kilomètres, est loin d'avoir la force nécessaire pour enserrer l'ennemi. C'est lui qui, au contraire, est menacé d'encerclement. Le danger est double pour son armée : Ou d'être coupée de Verdun, ou que la trouée de Revigny livre passage aux armées du kronprinz et du duc de Wurtemberg et la rejette elle-même vers le nord. Appuyé sur l'Argonne, Sarrail a, sans doute, une grande force puisqu'il tient les terres hautes, mais, derrière l'Argonne, la Woëvre commence à livrer passage à des colonnes ennemies et, si celles-ci suivent le Rupt de Mad, elles peuvent venir jusqu'à Saint-Mihiel prendre à revers la pointe méridionale du croissant... Selon les vues du grand quartier général, le véritable péril est là pour Sarrail. A la rigueur, on pourrait relâcher les contacts avec la place de Verdun qui, bien munie et bien commandée, est en force pour se défendre. Mais, à tout prix, il faut les maintenir au-dessus de la trouée de Revigny avec l'armée de Langle de Cary et le 2e corps (Gérard). Sur ce point, d'ailleurs, les ordres du général en chef sont formels...

« Ordre n° 4180, 7 septembre : La 3e armée ne doit pas se laisser couper de la 4e, mais se tenir en liaison avec la droite de cette armée qui, elle-même, assure la liaison avec la droite de la 9e armée. »

« Ordre n° 4375, 8 septembre, 20 heures : La 3e armée ne doit pas se laisser couper de la 4e armée. Cette prescription est essentielle. Elle est donc autorisée à replier sa droite au besoin. »

Ces derniers mots indiquent que, si c'est nécessaire, la 3e armée peut rester au besoin sans liaison étroite avec le camp retranché de Verdun. C'est le fameux ordre tant discuté comme une volonté manifeste « d'abandonner Verdun ». Il s'agit, de toute évidence, d'une disposition momentanée ou, plus exactement, d'une simple éventualité...
Avant tout, ce qui importe, pour s'opposer au rôle que le plan de Moltke assigne à l'armée du kronprinz, c'est de ne pas laisser celle-ci arriver à Bar-le-Duc...

« Ordre n° 4366 : La 3e armée est avisée de l'envoi par la 2e armée à Commercy d'une brigade tirée de Toul et destinée à opérer contre les forces ennemies signalées en Woëvre. »

Tout compte fait, Sarrail voit sa force se consolider peu à peu... Le kronprinz est résolu à en finir tout de suite, de concert avec l'armée du duc de Wurtemberg. Il sait qu'il n'a plus une minute à perdre. A cette date du 8 au matin, la grande bataille est arrivée à un point critique. Si l'on ne gagne pas Bar-le-Duc, ce jour même, la manœuvre de la « progression inébranlable » échouera, il sera trop tard, sans doute, pour y revenir les jours suivants...

Ce coin de la grande bataille de la Marne présente un caractère spécial : Il s'agit du rôle respectif des armées de campagne agissant à proximité des places fortes, et des places fortes appuyant les armées de campagne. Le kronprinz ayant négligé Verdun file vers le sud, comme von Kluck, négligeant Paris. Mais de même que Paris a jeté Maunoury dans la bataille, de même Verdun y a jeté les divisions de réserve qui combattent avec Sarrail...

La différence consiste en ceci : von Kluck, comprenant de bonne heure qu'il ne passera pas, s'est retourné contre Paris, tandis que le kronprinz s'est attardé sur Bar-le-Duc... Il sera obligé de lâcher, lui aussi, mais plus lentement, et il s'accrochera plus longtemps au terrain... Finalement, Verdun comme Paris sera sauvé... Mais l'Allemagne sera obligée d'y revenir, un jour ou l'autre... Verdun deviendra le clou de la guerre... Avoir manqué Verdun sans avoir gagné Paris, c'est, de toute évidence, la faute capitale du haut commandement Allemand...
Pour le moment, le kronprinz considère à peine Verdun, il ne voit qu'une chose : filer vers le sud... Comment ne passerait-il pas ?... Il occupe déjà Revigny et, pour franchir les quelques kilomètres qui le séparent de Bar-le-Duc, il dispose, en somme, de 3 corps de l'armée du duc de Wurtemberg (8e de réserve, 18e et 18e de réserve), de la 4e division de cavalerie, de 4
corps de sa propre armée (6e, 13e, 16e, 6e de réserve). Tout cela s'engouffre, comme dans un entonnoir, par les routes venant de Châlons, de Sainte-Menehould, de Varennes...

Sarrail ne dispose, outre le 2e corps de l'armée de Langle de Cary qui combat avec lui, que de deux corps actifs : 5e corps, 6e corps, et de la 7e division de cavalerie, cependant le 15e corps arrive, en outre, le groupe de divisions de réserves du général Pol Durand, retenu, il est vrai, en partie pour la défense de Verdun, est aussi à sa disposition... Mais, surtout, il a Verdun ! Verdun est une vigie puissante qui, de partout, surveille la plaine et qui peut, à l'heure opportune, agir de ses artilleries ou de sa garnison sur les arrières ou le flanc de l'ennemi... Telle est la véritable mission des places fortes. Au point de vue de l'art militaire, cette bataille de l'Argonne est une leçon qu'il y a lieu de comprendre et d'étudier avec soin...

Le kronprinz, étroitement resserré dans le couloir entre Argonne et Aisne, a échelonné ses corps les uns derrière les autres en direction de Bar-le-Duc, et la place de Verdun a agi utilement sur ses communications dans les journées du 6 et du 7. Quoiqu'il touche au but, il ne l'a pas atteint. Mais il pense que, pour la journée du 8, avec l'intervention du duc de Wurtemberg, il passera... En tout cas, pour plus de sûreté, il monte en même temps un autre projet. Il s'agit de la fameuse surprise ménagée depuis longtemps par le haut commandement Allemand...
En vue de seconder l'offensive vers le sud, on a préparé une offensive subsidiaire qui, débouchant dans le dos de Sarrail par la trouée de Spada, forcera la Meuse à Saint-Mihiel et viendra jeter sa force dans celle de l'armée du kronprinz, par Chauvoncourt et Pierrefitte... Mais il faut aller au-devant de ce courant et lui ouvrir la voie : le nouveau projet du kronprinz est donc de dédoubler son offensive et de la porter, en partie, sur la Vaux-Marie - Pierrefitte, pour, précisément, faire le chemin à ces forces auxiliaires...
La manœuvre du kronprinz sur l'Argonne pour cette journée difficile se présente donc ainsi : Tandis que sa cavalerie (4e corps) et ses deux corps de droite (le 6e et le 13e) appuyés sur l'armée du duc de Wurtemberg, continuent la « progression inébranlable » sur Bar-le-Duc, son corps de gauche, le 16e, fait un à-gauche dans la direction de la Meuse vers la Vaux-Marie et Rambercourt-aux-Pots... Cependant le 5e corps (von Strantz) arrivera par la trouée de Spada, tentera de forcer les passages de la Meuse au sud du fort de Troyon, réduisant l'obstacle que présente ce fort, et menacera Verdun d'un complet encerclement... C'est mettre beaucoup de fers au feu a la fois... De très bonne heure, le 8 septembre, l'armée du kronprinz cherche à percer entre le 5e et le 6e corps, c'est-à-dire entre Mussey et Fains... Le 15e corps va donc porter son effort sur ce point, pour consolider toute cette partie du front...Le général Herr a enfin obtenu ce qu'il demande avec tant d'insistance, des batteries de 155 à tracteur qu'il installe aussitôt au sud-ouest de la cote 309, et, en plus, 2 avions... Le voilà donc en mesure de faire, à son tour, beaucoup de mal à l'ennemi, avec ses avions, il a des yeux. Voici que le champ de bataille ennemi s'illumine devant lui...
Au moyen de ces avions, le général arrive à faire régler très exactement le tir sur :
1° des avant-trains et colonnes légères de munitions au sud de Pretz-en-Argonne.
2° une ligne de 12 batteries d'artillerie légère se trouvant le long de la route de Sommaisne à Beauzée.
3° 5 batteries d'artillerie lourde dans le ravin au sud-ouest de Pretz-en-Argonne.
4° des batteries lourdes aux environs de « masse d'arbres » (800 mètres au nord de Pretz),
5° 3 groupes de tranchées d'infanterie reconnues l'une vers la cote 285, une autre à mi-chemin entre Sommaisne et la station, la troisième au sud de Beauzée... Quel cirque de feu installé ainsi autour du 6e corps ! Mais maintenant on peut répondre et user de l'avantage des hauteurs et de la situation centrale qu'occupe le 6e corps...

4h00 une brigade du 5e corps, de concert avec la brigade Carbillet, reprend Vassincourt. Le front du 5e corps s'étend alors de Vassincourt à Lisle-en-Barrois, passant par Neuville-sous-Orne, Bois-Bugné, Louppy, Villotte-sous-Louppy. Front extrêmement étendu et qui a, en plus, la lourde tâche de couvrir Bar-le-Duc... II est vrai que le corps se sent désormais étayé par le 15e corps qui, peu à peu, se développe sur la ligne de front. A droite, la liaison s'établit par la 17e brigade placée provisoirement sous les ordres du 6e corps. Le kronprinz porte son effort maximum juste à cette jonction. Tout est prêt pour le recevoir mais il a l'avantage de l'initiative, et la supériorité du nombre.
6h00
Le mouvement de l'ennemi se déclenche entre Contrisson et Vassincourt. La 19e brigade abandonne Vassincourt et se replie sur Mussey. Neuville-sous-Orne est perdu par le 46e régiment. Et voilà que le 15e corps, ignorant du terrain, paraît vouloir s'en tenir à protéger définitivement la plaine devant Bar-le-Duc.
12h00
Il commence à s'y fortifier et à s'y creuser des tranchées... C'est alors que le général Sarrail, dans une vue claire de la situation, prescrit au général d'Espinasse de prendre sous son commandement toutes les troupes qui se trouvent sur la rive sud de l'Ornain et d'attaquer droit au nord, avec toute sa 30e division, l'ennemi qui, par un mouvement tournant, tente de sortir du bois des Trois-Fontaines et de s'acheminer par le sud-ouest vers Bar-le-Duc.

13h00
Tir avec les batteries à tracteur sur les colonnes de munitions, elles se réfugient vers Pretz-en-Argonne, mais tombent sous le feu de l'artillerie divisionnaire... Elles n'osent plus avancer (tant pis si les munitions font défaut au front).

14h00
Le général Sarrail a dirigé de ce côté une partie de sa 7e division de cavalerie.
La 17e brigade se prépare à entrer en action par un tir puissant de son artillerie. La 18e brigade est renforcée de deux batteries de 155, deux batteries d'artillerie de campagne du 15e corps, et enfin appuyée par la 58e brigade (29e division du 15e corps).

15h00
La contre-offensive générale a lieu : La 30e division (du 15e corps) pousse ses avant-gardes à Mognéville, ses gros à Couvonges, Beurey, Tremont, et garde la ligne de la Saulx.... Pendant toute la journée, le 46e régiment a livré de violents combats dans la région de Neuville-sous-Orne... 3 fois il est repoussé, 3 fois il est ramené sur Vassincourt par son chef, le colonel Malleterre... Malgré le feu violent de l'ennemi, il restera sur l'Ornain aux approches de Vassincourt et gardera le débouché de Mussey... Sur le reste du front, entre Neuville-sous-Orne et la ferme Sainte-Hoilde, l'ennemi paraît figé : c'est que les événements de la gauche du kronprinz se font sentir jusqu'ici...On commence à avoir le sentiment que l'ennemi est contenu et qu'il ne passera pas... Mais il faut faire plus, le repousser...Toutes les dispositions sont prises méthodiquement pour en finir dans le cours de l'après-midi.
17h00
Le feu est ouvert sur les batteries et la position ennemies de façon à empêcher le tir de l'artillerie Allemande... Le feu diminue, bientôt il s'éteint.
Nos observateurs signalent que la ligne d'artillerie légère a été encadrée, que plusieurs caissons ont sauté, que les batteries lourdes ont leur terre-plein bouleversé... Malheureusement, il faut se montrer très économes de munitions pour le 120 long.
Les bons résultats sont dus à l'extrême précision du tir. Le général Herr s'organise, pour le lendemain, de façon que les centres de ravitaillement soient poussés plus près du front... En somme, résultats excellents.
18h00
Ce tir systématique, effectué sur le Bois-Petite et la Grande-Bouloie, a mis hors de cause une batterie Allemande de 77 qui, établie au nord de la ferme Sainte-Hoilde, laisse 6 canons sur le terrain. La 29e division (15e corps) déclenche alors l'offensive d'infanterie sur Vassincourt où elle surprend les Allemands (11 heures du soir). Elle en est repoussée quelque temps après, mais elle s'installe aux portes du village, entre Mussey et Vassincourt : l'affaire est à reprendre le lendemain... La ligne de bivouac des deux corps (15e et 5e) de ce côté Est, le soir, à la cote 184, bois Bugné, ferme Sainte-Hoilde, crête Est de Louppy-le-Château, Villotte-devant-Louppy, Lisle-en-Barrois... En somme, la ligne n'a pas fléchi. Non seulement le kronprinz n'est pas passé, mais il est rejeté partout. Il n'a même pas approché des portes de Bar-le-Duc...
Le 6e corps (général Verraux) forme le centre de l'armée Sarrail. Si la gauche de l'armée (5e et 15e corps) a plutôt, à subir la manœuvre d'enveloppement, c'est le 6e corps qui doit parer à la manœuvre de rupture...Tandis que le 5e corps (étayé par le 15e corps) se développe en cordon sur une longue ligne oblique de Cheminon à Lisle-en-Barrois, le 6e corps est tassé dans l'étroit couloir des deux rives de l'Aire, solidement calé au carrefour de la Vaux-Marie, Érize-la-Petite. Ses lignes sont doublées, car il aura, sans doute, à supporter le choc principal... II a la face tournée vers le nord-ouest... Vers l'est, il se considère comme couvert par le camp retranché de Verdun (fort de Troyon) , mais il a dans le dos la trouée de Spada... D'autre part, se trouvant en liaison à sa droite, c'est-à-dire vers le nord, avec le groupe des divisions de réserve du général Pol Durand, abritées elles-mêmes par la Cousances, il attend, pour s'engager dans la bataille, que celles-ci aient donné le signal en commençant le mouvement sur les communications de l'ennemi... C'est, d'ailleurs, l'ordre de l'armée pour le 8 au matin... « L'initiative appartient aux divisions de réserve. » Cela veut dire que Sarrail attaque sur la pointe septentrionale du croissant et espère envelopper l'ennemi par le nord... Quel est donc le rôle du 6e corps ? Opposer une masse inébranlable aux offensives de l'ennemi, empêcher celui-ci de briser le front à gauche vers Condé – Génicourt, seconder le mouvement du groupe de divisions de réserve à droite, et surtout veiller à ce qui se passe dans son dos à la trouée de Spada... Car déjà, on signale des mouvements suspects de ce côté et le canon tonne sur Troyon... Le général Verraux exécute ces diverses missions avec une ponctualité parfaite... Il se sert très utilement de la cavalerie du général d'Urbal (7e division de cavalerie) qui combat auprès de lui : celle-ci fait office de verrou mobile, tantôt poussée à gauche pour « fermer le trou » à Condé-Génicourt, tantôt poussée à droite pour voiler la trouée de Spada vers Pierrefitte... Quant au corps lui-même, cette journée d'immobilité passive lui est dure : car il est exposé de partout au feu de l'artillerie ennemie qui l'accable de loin... L'infanterie ennemie ne débouche pas, elle attend visiblement quelque chose... A cette « offensive d'artillerie », l'artillerie du 6e corps répond énergiquement...
Le général Verraux écrit : « Ce jour-là, le général Herr sauva la situation avec son artillerie. » On sent que, si on tient, la bataille est gagnée. Un coup de téléphone avec l'armée : Verraux dit les bons résultats de l'artillerie. Sarrail répond : « Je vous en prie, tenez, tenez ; nous avançons par la gauche avec le 15e corps. Il faut que vous teniez. »

Le général Verraux se fortifie donc, le soir, sur le secteur capital qui lui est confié :
1° sur le plateau de la Vaux-Marie qui s'affirme comme le nœud de la bataille, trois bataillons de chasseurs avec leurs avant-postes sur la voie ferrée, relève de la 23e brigade par la 24e.
2° la 107e brigade sur la hauteur sud-ouest de Maratz-la-Grande.
3° la 17e brigade avec un groupe d'artillerie du 5e corps au sud du bois Defuy. 4° la 40e division an sud du bois de Séraucourt et la 65e division au nord du bois de Séraucourt (évidemment de ce côté, on se prépare pour quelque chose d'obscur, que l'on commence à sentir dans le dos).
5° une compagnie à Maratz-la-Grande, cherchant la liaison avec le 5e et le 15e corps d'armée couvrant Bar-le-Duc. Comme nous l'avons vu, dans les ordres donnés au 6e corps, Sarrail, au début de la journée du 8, comptait sur un mouvement de la pointe du croissant au nord, c'est-à-dire du groupe des divisions de réserve, sur les communications de l'ennemi en direction de Beauzée - Amblaincourt. Mais le mouvement est contenu par la puissance de l'artillerie Allemande. Le groupe des divisions de réserve, maintenant sa liaison par Beauzée - Amblaincourt, se fortifie dans les tranchées sur les hauteurs de Nubécourt, et la ligne de la Cousances. Il se trouve ainsi en liaison, à droite, avec la 72e division de réserve qui, placée sous les ordres du général Coutanceau, attaque par le plateau de Rampont. Nous avons combattu ainsi le 6, le 7 et le 8... L'attention du général Sarrail n'est pas seulement retenue sur toute la vaste étendue du front de son armée combattant face à l'ouest, elle est attirée aussi par ce qui se passe dans son dos, c'est-à-dire venant de l'est. Une dépêche, reçue à midi, annonce que le fort de Troyon est violemment bombardé par des pièces de très gros calibre...Troyon fort Est au sud de Verdun, à l'un des angles du camp retranché, il commande au nord le pont de la Croix-sur-Meuse, et cette trouée de Spada, en face de Pierrefitte, dont Dumouriez signale l'intérêt, là se trouve le seuil qui permet de franchir l'Argonne, de sauter de la Woëvre dans le Barrois, c'est-à-dire de la France orientale dans la France centrale. On sent toute l'importance de cette position.
Sarrail serait pris à revers si l'ennemi, détruisait la serrure qui ferme cette porte, Troyon... Le général Coutanceau a donné l'ordre au commandant du fort de tenir jusqu'à la dernière seconde et jusqu'au dernier homme, faut-il se réfugier dans les caves-casernes... Le général Sarrail a tout de suite le sentiment de la grandeur du péril que lui faisait courir une offensive venant par la rive droite et visant, en particulier, le fort de Troyon. Tandis que Troyon commence à « encaisser » les premiers coups de canon, il jette tout ce qu'il a de troupes disponibles en face de la trouée, c'est-à-dire dans la région de Pierrefitte. C'est encore la 7e division de cavalerie dont la mobilité est utilisée, elle se porte, au plus vite, de l'ouest à l'est de la bataille. Partant du bois de Trois-Fontaines, elle doit se rendre, sans débrider, sur la Meuse. Il est vrai que, par ce moyen, Sarrail tend un voile plutôt qu'il ne construit un barrage. Mais la cavalerie agit, ne fût-ce que par sa présence, car l'ennemi, se sentant surveillé, ne tentera de forcer le passage que s'il s'est rendu maître de Troyon... Or Troyon tient... Nous avons le récit palpitant de la défense de Troyon, de la main même de l'homme qui commandait le fort... Il écrit minute par minute, dépeint la situation des assiégés tapis dans la puissante taupinière, écrasés sous la rafale des obus, et ne se laissant ni intimider, ni surprendre.
Troyon couronne une crête aride (cote 244), ayant ses vues au loin sur toute l'Argonne méridionale... C'est une sentinelle. Mais quelle cible unique pour les artilleries transportées en hâte de la place de Metz ! Fort de Troyon, troisième heure du bombardement :

« ...Nous avions été tranquilles pendant 37 jours... Dans la soirée, nous avons appris qu'une forte colonne ennemie venant de Metz avait atteint les Hauts-de-Meuse, vers Mouilly et Saint-Remy... Ce matin, elle entre à Seuzey et, à 8 heures, commence la danse... Depuis près de 3 heures, nous avons encaissé environ 180 obus de 150. Ah ! notre pauvre fort ! Le magasin du gardien de batterie est éventré, le logement des lieutenants l'est également... Nous avons 7 pièces hors de service... Nos batteries, après avoir essayé pendant un quart d'heure de répondre au feu de l'ennemi, durent être évacuées. On ne voit rien. Ils tirent avec des obusiers de 150, enterrés dans des ravins que nous ne pouvons atteindre... Il n'y a personne dans la région pour nous aider... Depuis 5 jours toutes les troupes ont repassé la Meuse pour livrer une grande bataille qui dure depuis 4 jours dans la région de Triaucourt - Courouvre... Le gouverneur de Verdun vient de me téléphoner en nous demandant de tenir 48 heures, de notre résistance dépend le succès... J'ai répondu que nous tiendrions... Je suis prévenu qu'une division de cavalerie et un régiment d'artillerie sont partis des environs de Toul ce matin au petit jour, mais, ils n'arriveront pas avant demain dans la journée. Nous aurons sûrement une terrible attaque de nuit à soutenir... Il n'y a rien à faire tant que l'artillerie tire : mais, quand l'assaut se préparera, il faudra bien que le tir cesse et, alors, nous serons à 2 de jeu. La garnison est calme. Moi, tu peux juger si ma main tremble... »
Suit le récit de l'angoissante journée, avec les alternatives du tir ennemi, les vaines tentatives de riposte, les alarmes et les attentes plus pénibles encore que les alarmes... Cependant le fort s'écroule, tombe en miettes...

« ...Une dépêche de Commercy nous annonce que la 2e division de cavalerie venant de Toul est à Buxerulles et son aile gauche à Spada... On nous demande des précisions sur les positions ennemies... Je viens d'envoyer tout ce que nous savons :
Une batterie de 150 au rentrant du bois de la Marville, à 800 mètres à l'ouest de Deuxnouds.
Une batterie de 77 de campagne derrière la corne E de la Gouffière, cote 259, de l'infanterie creusant des tranchées au signal de Troyon.
6h. 20, je viens de diriger moi-même, comme observateur et commandant de batterie, un tir à obus explosifs de 90 sur les tranchées que deux sections environ établissent au Signal. Au second coup de canon, nous avons culbuté un élément de tranchée, mais le résultat ne s'est pas fait attendre.
Voici les 150 qui rentrent en action... »
La nuit s'approche... Les Allemands ont hâte d'en finir. Nous savons, par leurs documents, que le canon du fort et celui des troupes de campagne, qui commencent à converger vers eux, leur faisant beaucoup de mal... A la chute du jour, on voit s'approcher du fort des cavaliers Allemands avec un immense drapeau blanc... Le capitaine se rend sur le talus tandis que les parlementaires (2 officiers accompagnés d'un trompette se tenant à 30 mètres au delà du réseau). Par 3 fois, l'officier Français est sommé de rendre le fort. A la première sommation, il répond : « Jamais ! » A la deuxième : « La France m'a donné la garde du fort, je me ferai sauter plutôt que de me rendre. « A la troisième : « F...-moi le camp ! Je vous ai assez vus. A bientôt, à Metz ( Illustration, numéro du 15 janvier 1915.)! »
Aussitôt après le départ des parlementaires, un bombardement plus intense, avec obus de 280 et 305, recommence. Une tentative d'assaut a lieu pendant la nuit. Mais l'artillerie et les mitrailleuses du fort accueillent les troupes à peine sur le talus... Elles sont décimées... La panique gagne leurs rangs, elles s'enfuient, laissant leurs morts et les blessés... Le capitaine commandant le fort a été, pendant la nuit, blessé grièvement d'un éclat d'obus... Le bombardement continue plus intense... Mais le fort, qui s'effondre peu à peu, tient bon et ne se rend pas... L'action combinée de la garnison et de l'armée Sarrail vont bientôt le dégager... Le fort de Troyon a ainsi rempli le but que se sont proposé ses constructeurs... Il a gardé intacte la ceinture du camp retranché, il a barré la route à une manœuvre ennemie, il permet aux troupes opérant en rase campagne de poursuivre leur propre manœuvre à l'abri de sa résistance héroïque et il contribue ainsi à la victoire... Car tel est le rôle des places fortes. Leurs garnisons étant réduites au minimum... Le siège de Troyon n'est, d'ailleurs, qu'un incident émouvant dans l'ensemble de la bataille : la décision est dans la plaine... Ce n'est pas sans motif que Troyon est pris à partie : la nouvelle manœuvre Allemande se révèle, c'est la « surprise » ménagée de longue main par le grand état-major Allemand...

« Dans les derniers jours d'août, écrit von Tappen, comme un transport de forces considérables vers l'aile droite n'était pas encore possible par suite du manque de communications par chemin de fer, on a songé à faire une percée à travers la ligne des forts d'arrêt au sud de Verdun et à envoyer là, pour réaliser la pensée de l'encerclement, des parties de la VIe et de la VIIe armée. Mais on abandonne ce projet en raison des difficultés considérables s'y opposant. »

FORT DE TROYON
Dans ce nouveau projet, Metz entre toujours dans la bataille, mais, au lieu de porter sa puissance contre Nancy et l'armée de Castelnau, c'est maintenant contre Verdun et l'armée Sarrail... Les patrouilles de uhlans sont apparues, comme le constate le commandant du fort, le 8, dès la pointe du jour, à Seuzey, à 3 kilomètres de Troyon.
8h00
Il y a de l'artillerie lourde entre Seuzey et la Croix-sur-Meuse, et d'autre entre Chaillon et Heudicourt, la tranchée est ouverte jusque sur le signal de Troyon : Le Ve corps (von Strantz) qui, étant sorti de Metz, s'avance en direction de Saint-Mihiel. Il surgit dans le dos de Sarrail tandis que celui-ci a toutes ses troupes engagées face à l'ouest, le coup peut être mortel... Verdun isolé, la grande armée de Joffre tournée par sa droite et coupée de celles de Dubail et de Castelnau, Sarrail est coincé... Il est surprenant que le grand état-major Allemand, ayant conçu ce projet, ne lui ait réservé que des forces insuffisantes pour l'exécution... Toujours les mêmes erreurs d'appréciation : Entreprise trop vaste pour les moyens, mésestime de l'adversaire...
Voici donc Sarrail pris dans cette tenaille entre le XIIIe corps et le XVIe corps allemands qui l'attaquent en direction nord-ouest-sud-ouest et le Ve corps qui l'attaque eu direction nord-est-sud-est. C'est son 6e corps qui supporte d'abord le poids de la double manœuvre. Mais Joffre et Sarrail ne sont pas pris au dépourvu... Du haut des forts de Verdun, on a éventé la « surprise » et on a l'œil sur la Woëvre... Dans la nuit du 7 au 8, Joffre a donné l'ordre, comme nous l'avons dit, à une division de réserve de la garnison de Toul et à un régiment d'artillerie de se porter à marches forcées, en direction de la Meuse et de la trouée de Spada, pour couvrir Saint-Mihiel... Sarrail a porté toute sa cavalerie disponible (7e division de cavalerie) dans la direction de Pierrefitte - Courouvre, sur la rive gauche de la Meuse, elle est arrivée au prix d'une marche de 70 kilomètres, et enfin le fort de Troyon est là pour barrer la route... D'ailleurs Sarrail est autorisé, en cas de besoin, à se replier vers le sud, à abandonner momentanément Verdun et à faire front avec toutes ses forces ramassées en un seul bloc devant Bar-le-Duc... Mais il ne l'entend pas ainsi... Les observations aériennes lui apprennent que l'ennemi, dans les deux directions, se présente mal et sans énergie, il savait que Troyon tiendrait 48 heures au moins, il sent que son artillerie prend le dessus, et surtout, en très perspicace tacticien, il comprend qu'il a affaire, en somme, à 3 offensives dispersées : celle du duc de Wurternberg à gauche, celle du kronprinz handicapée par sa mauvaise position dans le couloir d'entre Argonne et Aisne au centre, et enfin, à droite, celle de von Strantz, trop faible et tout intimidée de se heurter au camp retranché de Verdun... Dans la nuit, Troyon contenait la première poussée de l'ennemi venant de la Woëvre, la plus dangereuse en ce moment... Saillant de Saint Mihiel : Vestiges du fort de Troyon. Lors des combats de septembre 1914, qui aboutissent à la formation du Saillant de Saint-Mihiel, le Fort de Troyon joue un rôle décisif. Bombardé dès le 8 septembre 1914 par des obus de gros calibre (305-320), il reçoit l'ordre de tenir au moins 48 heures. Cette résistance est capitale pour empêcher les Allemands de prendre Verdun en tenaille, le Fort de Troyon se trouvant au sud de Verdun et les Allemands déjà de l'autre côté de la Meuse.  

Les Événements du mardi 8 septembre 1914. Plus à l'Est, Joffre retire le 15ème C.A. de la 2ème Armée pour l'intercaler entre la 3ème et la 4ème Armée.
Les apparitions de la Vierge Marie le 8 septembre 1914 | Le ...
www.lesalonbeige.fr/les-apparitions-de-la-vierge-marie-le-8-septembre-1...
Il y a 1 jour - Un prêtre allemand, blessé et fait prisonnier à la bataille de la Marne, est mort dans une ambulance française où se trouvaient des religieuses.
CHAPITRE VII - FIN DE LA BATAILLE DE L'ARGONNE - (8 ...
1914ancien.free.fr/hanot207.htm
CHAPITRE VII - FIN DE LA BATAILLE DE L'ARGONNE - (8-11 septembre 1914.) Dès le 7 septembre à 16 heures, le général de Langle de Cary avait dit au ...










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