LES
FEUX GRÉGEOIS ET LA RECONQUÊTE DE L'ILE DE CRÊTE
NICEPHORE PHOCAS |
Entre
les taktika de Léon VI et les 3 traités attribués à Nicéphore
Phocas,
la filiation est forte alors que l'environnement a profondément
changé. Les Praecepta militaria, connu par une copie du XIVe siècle,
n'est pas intégré dans la volumineuse Tactique.
D'après
les 6 chapitres conservés, il porte surtout sur l'armement et les
formations de l'infanterie et de la cavalerie, avec une insistance
sur la cavalerie cuirassée les « cataphractaires ». Les
deux autres traités portent sur des sujets opposés et
complémentaires. De Velitatione retrace la guerre dans les thèmes
frontaliers telle que la mènent les stratèges, avec leurs seules
forces le plus souvent, dans les années 940 et 950, avant les
grandes campagnes des années 960 qui atteignent les Hamdanides chez
eux.
Continuons
d'écouter ce que nous en disent Gilbert Dragon et Haralambie
Mihaescu : « Sans exclure la concertation entre plusieurs
armées thématiques ou l'intervention des tagmata de Constantinople,
l'auteur envisage le plus souvent le cas d'un raid arabe de 5 à 6
000 cavaliers franchissant inopinément le Taurus et contre lequel
doit s'improviser une défense mobile (embuscades, verrouillage des
routes de retour, etc...) avec des effectifs équivalents ou
inférieurs. Il prend soin de préciser que cette stratégie de
guérilla, dont il vante l'efficacité, n'offre qu'un intérêt
rétrospectif : Les grandes campagnes de reconquête ont commencé.
C'est d'elles que nous parle le traité connu sous le titre « De
re militari » (...). Ces grandes campagnes, qui ne semblent
déjà plus une nouveauté, ne font plus qu'une assez faible place à
la mobilisation des thèmes, dont est reconnue l'inefficacité, et
mettent au premier rang les unités spéciales qui entourent
l'empereur (...). »
« Ces
règles tactiques ont ceci de particulièrement utiles qu'elles ont
permis à ceux qui les ont adoptées d'accomplir de grands et
mémorables exploits avec de petits effectifs, en effet, ce que
l'armée Romaine toute entière n'a pas eu la force ou l'audace
d'accomplir lorsque les Ciliciens et Hambdas sont à leur apogée, un
seul des meilleurs stratèges (il s'agit du père de Nicéphore
Phocas , César Bardas Phocas ...) l'a parfois réalisé avec la
seule armée du thème placé sous son commandement, en abordant
l'ennemi avec réflexion et expérience, et en adoptant des
dispositions et une stratégie intelligentes. » Soucieux de la
défense à la fois des deux Empires Romains d'Orient et d'Occident,
l'auteur signale la rédaction d'un autre traité, à destination de
l'Occident.
Les
25 chapitres portent des titres suffisamment évocateurs pour que
leur seule mention donne une idée précise du contenu du traité :
FLOTTE MUSULMANE |
-
La surveillance sur les routes et les espions.
-
L'ennemi faisant mouvement, occuper à l'avance les passages
difficiles.
-
Se livrer contre l'adversaire à des attaques surprises et affronter
l'ennemi quand il rentre chez lui.
-
Tenir à l'avance les points d'eau se trouvant dans les défilés.
-
La guérilla contre les raids d'une seule traite et l'estimation des
effectifs de l'armée ennemie.
-
Lorsque le corps expéditionnaire ennemi se rassemble et fait
mouvement, autoriser les marchands à se rendre chez l'ennemi et à
espionner.
-
Rester au contact de l'expédition et la suivre.
-
Le raid en mouvement et la manière de le suivre.
-
Lorsque les éléments du raid se détachent et que le reste de
l'armée suit par derrière.
-
Dans les passages escarpés, placer les fantassins de part et
d'autre.
-
L'ennemi fait une sortie soudaine avant que soient rassemblés les
forces Romaines.
-
Tendre un guet-apens à ceux qu'on appelle les « arpenteurs »
à l'emplacement des camps.
-
Après avoir fait route ensemble, la cavalerie ennemie se sépare de
l'infanterie.
-
La sécurité.
-
Se séparer du train (Le train est l'ensemble des troupes en
mouvement...)
-
L'ennemi sillonne nos territoires avec des forces importantes.
Comment monter des embuscades.
-
Quand le stratège doit mener la guérilla de part et d'autre de
l'ennemi.
-
Statut, équipement et entraînement de l'armée. Il s'agit là d'un
brusque plaidoyer, qui tranche avec une série monotone de
recommandations, en faveur du soldat, sur le plan physique et sur le
plan moral.
-
Si l'ennemi prolonge son agression contre notre territoire, que notre
armée attaque le sien. La forme du chapitre est très impérative.
-
Le siège d'une place forte.
-
L'ennemi détache la moitié ou le tiers de ses troupes.
-
Quand l'ennemi fait retraite, verrouiller les passes.
-
Le combat de nuit.
Autre
manière de tenir la route, lorsqu'elle comporte, dans la descente,
un passage escarpé.
Toujours
selon les deux auteurs de l'étude récemment parue sur ce traité
concernant la guérilla, la hiérarchie des grades et des fonctions,
« sans être abolie, compte sans doute moins ici que dans les
ouvrages ordinaires de stratégie et de tactique, mais elle est
doublée ou compensée par une autre hiérarchie fondée plus
souplement et plus personnellement sur la confiance et l'excellence,
les rapports de l'officier à ses soldats deviennent ceux du « chef »
à ses « hommes ». « Les comportements habituels
s'en trouvent modifiés, et tout particulièrement le partage,
désormais impossible à faire, entre commandement militaire et
responsabilité civile. » Ils mettent l'accent sur cet aspect
social de la guérilla, que l'on retrouve de nos jours dans les
sociétés ou régimes politiques issus de combattants plus ou moins
tribaux. Conscient de cette évolution, Nicéphore Phocas cherche à
institutionnaliser le lien profond qui unit le stratège et le
tourmarque (chef d'un bataillons à cheval) à leurs hommes, et
veut, vieux rêves des chefs de guerre, que la communauté des
combattants ne se dissolve pas dans la société civile.
Ce
qui frappe les deux même auteurs, « c'est combien y est
présente la notion de territoire, soit sous couvert (d'un mot) qui
désigne la circonscription militaire et administrative dont le
stratège a la responsabilité, mais qui finit par être un peu son
« pays », soit à travers d'un terme apparemment plus
vague (...), évocateur d'un paysage rural, mais qui suppose aussi
une cohérence géographique et une solidarité sociale.
« Entre
les Byzantins et les Arabes s'intercalent du reste, aussi bien dans
le roman que dans l'histoire, des marginaux que l'on combat, ou que
l'on utilise » et qui développent de grandes traditions de
brigandages.
Ce
traité de la guérilla constitue pour nous une sorte de clé pour
analyser un certain nombre d'évolution de l'Empire Byzantin. L'étude
récente d'Edward N Luttwack sur la grande stratégie de cet Empire a
pour nous un grand intérêt, surtout après une étude de même
nature effectuée pour l'Empire Romain d'Occident...
Dès
825, les Byzantins tentent de reprendre l’île de Crête, mais
toutes les tentatives sont des échecs. En tout, 5 tentatives ont
lieu avant 960, la dernière, commandée par Constantin Gongylès, à
la fin du règne de Constantin VII, est un désastre. Les pirates
ruinent le commerce des ports Byzantins, aussi Joseph Bringas, le
parakimomène, chef du Sénat et vrai détenteur du pouvoir impérial
sous Romain II, décide d’une nouvelle expédition. Il place à sa
tête le meilleur général de l’empire, Nicéphore Phocas.
Bringas
doit vaincre l’opposition du Sénat qui voit, non sans raison, en
Nicéphore un possible usurpateur du trône impérial tant il est
populaire.
L’époque
est favorable à une action sur la Crête, les musulmans étant alors
désorganisés et empêtrés dans des guerres intestines.
Nicéphore
mène l’expédition sur la Crête, ravage Candie après un siège
de 10 mois et élimine la présence arabe de l'île.
Léon
le Diacre, chroniqueur Byzantin, du Xe siècle a rapporté l'histoire
Byzantine, de 959 à 973 (quand se constitue l'Empire Romain
Germanique, ou Hugues Capet entre dans l'histoire) et les règnes
considérables de Nicéphore II Phocas-Nikiphoros Phôkas et de Jean
Tzimiscès-Iôannis Tsimiskis avec les guerres victorieuses contre
les Arabes de Crète et d'Asie, les Bulgares et les Russes. Son seul
manuscrit est à Paris...
Nikiphoros
est Cappadocien, d'une famille de soldats, veuf austère,intègre,
incorruptible, mystique, religieux, méthodique, prévoyant,
petit,laid, proche de ses soldats Byzantins et de ses mercenaires,
Russes et Scandinaves.
La considérable flotte Byzantine fait une longue escale au port d’Éphèse, pour l'entraînement des soldats, les exercices de débarquement, la technique nouvelle.
La considérable flotte Byzantine fait une longue escale au port d’Éphèse, pour l'entraînement des soldats, les exercices de débarquement, la technique nouvelle.
Rhodes,
Karpathos, la côte Syrienne sont sous surveillance pour empêcher
les renforts arabes. La flotte mouille près de de Chandaka. Les
flancs des vaisseaux s'ouvrent sur des ponts-levis par où les
troupes et le matériel mettent pied sur la terre de Crète,
inaugurant la technique des débarquements.
ENTRÉE DE NICEPHORE PHOCAS |
La ville tombe après 9 mois de siège,le 7 mars 961, redevenant Byzantine après 136 ans. Nicéphore a une conduite chevaleresque envers Abdul Aziz, et son fils.
La Crète est restée Byzantine jusqu'en 1204, quand les Croisés Francs la « donnent » à Venise (avec Rhodes et l'Eubée)... Les Turcs la prendront aux Vénitiens en 1669 (au temps de Colbert). Candie leur résistera 23ans... Elle ne redevient Grecque qu'en 1913 (du temps de R. Poincaré,) !
L'oncle
de Nicéphore, Léon Phocas, a été domestique des Scholes,
commandant en chef des armées dans la guerre contre les Bulgares, et
a même tenté d’usurper le trône de Constantin VII Porphyrogénète
avant d'être arrêté par Romain Lécapène. Un autre de ses oncles,
du côté maternel, est Saint Michel Maleïnos, higoumène au mont
Kyminas en Bithynie. Le père de Nicéphore, Bardas Phocas, est
devenu un vrai héros populaire grâce à ses combats contre les
arabes, il a également aidé Constantin VII à recouvrer son pouvoir
abandonné aux Lécapène...
Nicéphore
Phocas a deux frères. Le premier, Constantin, stratège de Séleucie,
est fait prisonnier par les Hamdanides en 949 et meurt empoisonné
dans un cachot 6 ans plus tard selon Kédrènos. Le second, le
curopalate et stratège de Cappadoce Léon Phocas le Jeune, le
remplace comme commandant sur la frontière orientale.
En
946 sous Constantin VII, il devient stratège des Anatoliques,
Constantin VII le nomme magister et domestique des Scholes d’Orient,
ce qui en fait le commandant des forces impériales en Asie.
Mais
ne pouvant s'emparer de la citadelle, il quitte la ville et rentre en
Cilicie. Le thème de Séleucie est alors reformé.
Après
être allé à Damas et avoir renvoyé les Arabes dans leur patrie
d'origine, l'Arabie.
LIBURNE ACTIUM |
Après
un soulèvement populaire contre Bringas à Constantinople, Nicéphore
Phocas fait son entrée dans la ville et y est couronné le 16 août
au côté des fils de Romain II. Au cours de son règne, il continue
les campagnes militaires. De 964 à 965, et conquiert définitivement
Tarse, Massissa et la Cilicie pendant que le patricien Nicétas
Chalcoutzès reprend Chypre aux musulmans (964/965).
En
966 il ravage la Mésopotamie jusqu'à Nisibe puis s'enfonce en Syrie
ou il s'empare de la place forte d'Arta, entre Alep et Antioche.
En
janvier 967, la mort du prince Hamdanide d'Alep, Ali Sayf al-Dawla,
remplacé par son fils, l'incapable Saad el-Dwala, renforce la
position de Nicéphore...Avec l'intervention de Pierre Phocas. La
reconquête d'Antioche par les Byzantins marque le couronnement de la
reconquête Grecque.
La
ville constitue pendant plus d'un siècle la place forte de l'empire
dans la région. En décembre 969 ou janvier 970, Pierre Phocas prend
à nouveau la ville d'Alep à l'exception de la citadelle, et se
contente d'obtenir une promesse de vassalité ainsi que de relever
toutes les églises chrétiennes.
Nicéphore
Phocas est moins heureux en Occident. Après avoir renoncé au
tribut des califes qui attaque les possessions Byzantines en Italie,
il doit faire retraite. Du fait de ses campagnes militaires et de la
maintenance d'une armée puissante, Nicéphore Phocas doit exercer
une politique fiscale rigide. Il réduit les largesses de la cour et
met fin aux exemptions d'impôts du clergé. Bien qu'il se considère
lui-même comme un ascète, il interdit la fondation de nouveaux
monastères.
Les
impôts trop élevés et la dépréciation de sa monnaie rendent
Nicéphore Phocas très impopulaire, trop âgé, Nicéphore n'est pas
un mari séduisant pour Théophano. Les conjurés de celle-ci
poignardent Nicéphore pendant son sommeil... Sa tête est tranchée
et exposée en public... son corps est jeté dans la neige... Peu
après, ses restes sont ensevelis discrètement aux Saints-Apôtres
dans un sarcophage sur l’heroon de Constantin... Abalantés est
désigné comme coupable et bouc-émissaire.. Il est exécuté peu
après.
Les
chroniqueurs Byzantins sont clairement divisés sur Nicéphore.
Certains, comme Léon le Diacre, lui sont très favorables, alors que
d’autres comme Jean Skylitzès, Georgios Kédrènos ou Jean Zonaras
ne mâchent pas leurs mots dans le mépris qu’ils ont pour lui.
Ainsi Skylitzès doute-t-il fortement de son apparente vertu et de
son austérité... Ces attaques portent aussi sur son aspect physique
et sa manière d’être. Ainsi Kédrènos décrit Nicéphore Phocas
comme petit, gros, avec de larges épaules, d’une humeur sombre et
taciturne et cependant voué aux passions.
Ses
panégyristes y voient plutôt de la sagesse et de la sévérité
ainsi qu'un haut sens de la justice. Un moine du mont Athos, très
lié à lui le pousse à adopter la vie monastique... Ce dernier est
récompensé de 100 livres d’or pour avoir prédit la victoire de
Nicéphore sur les Arabes.
L’invention
du feu Grégeois (du latin græcus, grec) et le secret gardé sur sa
composition sont capitaux pour la survie de l’empire Byzantin.
C'est un peu l'ancêtre du napalm moderne...
La formule est attribué au « chimiste » Callinicus originaire d’Héliopolis en Syrie (ou en Égypte selon Cédrénus). Elle aurait été élaborée vers 670. Ce mélange particulièrement inflammable de naphte, salpêtre, soufre et bitume possède une propriété stupéfiante : Il brûle même au contact de l’eau, les Grecs l’appellent d’ailleurs feu « liquide » ou « maritime ». En brûlant, il produit une fumée épaisse et une explosion bruyante qui ne manque pas d’effrayer les Barbares.
« En mer, les navires Byzantins (tel que le dromon et le chelandion) deviennent redoutables entre tous. Ce qui rend tous ces navires redoutables aux ennemis, et qui leur avait fait donner le nom de vaisseaux porte-feu ou « pyrophores », c'est l'appareil spécial dont chacun est muni, appareil propre à projeter « le feu liquide », l'épouvantable feu grégeois...
Un
tube en plomb ou en cuivre achemine le liquide jusqu’à la proue
d’où une gueule de lion ou d’un quelconque animal monstrueux
arrose l’ennemi de flammes. Ce sont là les fameux « siphons »
mentionnés par les chroniqueurs des guerres du Moyen-Âge Oriental.
Par une extrémité, ils plongent dans de vastes chaudrons tout
pleins du mélange infernal, par l'autre, ils crachent cette pluie
enflammée et mortelle sur le front du navire ennemi, incendiant,
détruisant quiconque est proche.
D'habiles
artificiers dirigent facilement d'un bord à l'autre du
« chandelion » ou du « dromon » ce jet
terrible, suivant les vicissitudes diverses de ce combat corps à
corps. Parfois on place aussi des siphons à la poupe et sur les deux
flancs du navire ainsi transformé en véritable machine infernale...
En
l'an du Christ 960, le capitaine Nicéphore Phocas assemble une
flotte ainsi équipée pour aller châtier les terribles pirates
sarrasins de l'île de Crète. Cette expédition de Crète, en dehors
d'une foule d'autres espèces de navires, compte plus de 2 000 «
chelandia » armés du feu grégeois. Cette découverte vient à
point nommé pour résister aux Omeyyades lors du siège de
Constantinople de 674-678. C’est elle entre autre qui permet à
Constantin IV de repousser les armées du Calife Yezid et de
prolonger la vie de l’Empire de quelques siècles. Les byzantins
cachent leur secret avec un soin prodigieux. Les empereurs, dans
leurs instructions suprêmes, recommandent à leurs successeurs de le
conserver à tout prix et formulent l'anathème contre l'impie assez
coupable pour le dévoiler... Lorsqu'un prince étranger ou quelque
autre, demande à être initié, on lui envoie des pots pleins
d'ingrédients meurtriers, mais on ne lui livre à aucun prix les
procédés de fabrication, du reste probablement assez nombreux.
Il
paraît aujourd'hui certain que l'huile de naphte ou quelque autre
matière bitumeuse liquide de ce genre doit jouer dans la composition
du feu grégeois un rôle capital. Il y a dans beaucoup de récits
contemporains des descriptions des effets produits par son action,
des détails sur la nature des ravages causés par lui, qui
rappellent d'une manière tout à fait frappante les incendies amenés
par les huiles inflammables et par ce terrible pétrole si voisin du
naphte oriental...
On
lance aussi le feu grégeois dans de petits tubes à main, ou
« cheirosiphones ». On en garnit aussi, la pointe de
massues à asperger, ou de lances, de flèches recouvertes d'étoupe
qu'on enflamme au moment de les projeter, en dirigeant la flamme
contre l'ennemi...
Mais
un des procédés le plus en usage est celui d'enfermer la matière
inflammable dans la cavité de petits projectiles à main en verre ou
en terre cuite au four, les analogues aux grenades et « cocktails
Molotov »... Les voyageurs ont pu voir à Smyrne, à Beyrouth, à
Damas, chez les marchands de curiosités de bazars, de petit vases ou
récipients en terre cuite, creux, en forme de pomme de pin, à paroi
fort épaisses percés à la base d'un unique orifice fort étroit.
DROMON BYZANTIN |
«
Lorsqu'on a, dit-il, introduit dans ce petit récipient à parois
épaisses la matière éminemment inflammable et détonante d'une
espèce de feu grégeois, l'orifice est obstrué et garni d'une mèche
ou sorte d'étoupille, destinée à porter le feu à l'intérieur.
Lorsque l'étoupille est allumée, le projectile est lancé et
éclate. On conçoit aisément que l'épaisseur et la compacité des
fragments projetés par l'explosion doivent occasionner des blessures
à peu près aussi graves que produisent les éclats d'obus. »
Les
Byzantins ont depuis le VIIe siècle, admirablement développé cet
art multiple de la pyrotechnie appliquée à la guerre navale...
Qu'on s'imagine, au milieu des fracas de tous ces gros navires
s'entre-choquant, les hurlements de ces milliers de guerriers courant
à l'abordage, qu'on s'imagine dans cet immense tumulte, au milieu du
bruit des vagues, du cliquetis de tant d'armes diverses, du choc
sourd des projectiles lancés par les machines, les incessantes
détonations des pots à feu grégeois, des fusées à main
traversant l'air avec la rapidité de l'éclair, éclatant avec le
bruit du tonnerre, illuminant l'espace de lueurs incessantes telles
qu'on y voient de nuit comme en plein jour... Sur un fond infernal,
rouge de feu, noir de vapeurs infectes, les combattants nus, éclairés
de teintes diaboliques, s'accrochant, pareils à des démons, aux
flancs des navires, fuyant le feu, se poursuivant le long des
cordages, et partout, sur la crête des vagues, sur les cuirasses
étincelantes des soldats
«
Cataphractaires », c’est-à-dire vêtus de mailles, sur les ponts
des navires, sur les corps noirs ou blancs des nègres d'Éthiopie ou
des blonds mercenaires Scandinaves, la flamme grégeoise courant
étincelante et rapide, se divisant en mille flammes nouvelles,
portant partout la destruction, arrachant mille cris de douleur !
13
juillet 960, Nicéphore Phocas débarque en Crète pour la ...
www.info-grece.com/.../13-juillet-960-nicephore-phocas-debarque-en-cr...
13
juillet 960, Nicéphore Phocas débarque en Crète pour la libérer
des Arabes ...
règnes considérables de Nicéphore II
Phocas-Nikiphoros Phôkas et de Jean ...
Le
Traité sur la guérilla (De velitatione), de l'empereur ...
www.leconflit.com/article-le-traite-sur-la-guerilla-de-velitationne-de-l-e...
13
mai 2011 - ... et 950, avant mes grandes campagnes des années 960
qui atteignent les .... Conscient de cette évolution, Nicéphore
PHOCAS chercher à ...
Nicéphore
II Phocas
tous-les-faits.fr/nicéphore_ii_phocas
Nicéphore
II Phocas (en ; né vers ) est un grand général de l'Empire
byzantin de la ... En tout, cinq tentatives ont lieu avant 960 ; la
dernière, commandée par ...
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