mardi 30 septembre 2014

960... EN REMONTANT LE TEMPS


Cette page concerne l'année 960 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES FEUX GRÉGEOIS ET LA RECONQUÊTE DE L'ILE DE CRÊTE


NICEPHORE PHOCAS
Depuis sa conquête par les Arabes en 824, la Crète est devenue la base arrière de pirates pillant le pourtour des terres Byzantines. Leurs expéditions sont sanglantes et sans pitié, comme celle de 904 sur Thessalonique racontée par Jean Caminiatès.

Entre les taktika de Léon VI et les 3 traités attribués à Nicéphore
Phocas, la filiation est forte alors que l'environnement a profondément changé. Les Praecepta militaria, connu par une copie du XIVe siècle, n'est pas intégré dans la volumineuse Tactique.

D'après les 6 chapitres conservés, il porte surtout sur l'armement et les formations de l'infanterie et de la cavalerie, avec une insistance sur la cavalerie cuirassée les « cataphractaires ». Les deux autres traités portent sur des sujets opposés et complémentaires. De Velitatione retrace la guerre dans les thèmes frontaliers telle que la mènent les stratèges, avec leurs seules forces le plus souvent, dans les années 940 et 950, avant les grandes campagnes des années 960 qui atteignent les Hamdanides chez eux.

Continuons d'écouter ce que nous en disent Gilbert Dragon et Haralambie Mihaescu : « Sans exclure la concertation entre plusieurs armées thématiques ou l'intervention des tagmata de Constantinople, l'auteur envisage le plus souvent le cas d'un raid arabe de 5 à 6 000 cavaliers franchissant inopinément le Taurus et contre lequel doit s'improviser une défense mobile (embuscades, verrouillage des routes de retour, etc...) avec des effectifs équivalents ou inférieurs. Il prend soin de préciser que cette stratégie de guérilla, dont il vante l'efficacité, n'offre qu'un intérêt rétrospectif : Les grandes campagnes de reconquête ont commencé. C'est d'elles que nous parle le traité connu sous le titre « De re militari » (...). Ces grandes campagnes, qui ne semblent déjà plus une nouveauté, ne font plus qu'une assez faible place à la mobilisation des thèmes, dont est reconnue l'inefficacité, et mettent au premier rang les unités spéciales qui entourent l'empereur (...). »
« Ces règles tactiques ont ceci de particulièrement utiles qu'elles ont permis à ceux qui les ont adoptées d'accomplir de grands et mémorables exploits avec de petits effectifs, en effet, ce que l'armée Romaine toute entière n'a pas eu la force ou l'audace d'accomplir lorsque les Ciliciens et Hambdas sont à leur apogée, un seul des meilleurs stratèges (il s'agit du père de Nicéphore Phocas , César Bardas Phocas ...) l'a parfois réalisé avec la seule armée du thème placé sous son commandement, en abordant l'ennemi avec réflexion et expérience, et en adoptant des dispositions et une stratégie intelligentes. » Soucieux de la défense à la fois des deux Empires Romains d'Orient et d'Occident, l'auteur signale la rédaction d'un autre traité, à destination de l'Occident.
Les 25 chapitres portent des titres suffisamment évocateurs pour que leur seule mention donne une idée précise du contenu du traité :
FLOTTE MUSULMANE
- Les postes de guet. A quelle distance ils doivent être les uns des autres. La notion de territoire est très présente dans l'ensemble du traité et c'est un fait relativement récent pour l'Empire qui fonctionnait surtout sur la notion plus floue des marches, qui pouvaient recouvrir de vastes territoires.
- La surveillance sur les routes et les espions.
- L'ennemi faisant mouvement, occuper à l'avance les passages difficiles.
- Se livrer contre l'adversaire à des attaques surprises et affronter l'ennemi quand il rentre chez lui.
- Tenir à l'avance les points d'eau se trouvant dans les défilés.
- La guérilla contre les raids d'une seule traite et l'estimation des effectifs de l'armée ennemie.
- Lorsque le corps expéditionnaire ennemi se rassemble et fait mouvement, autoriser les marchands à se rendre chez l'ennemi et à espionner.
- Rester au contact de l'expédition et la suivre.
- Le raid en mouvement et la manière de le suivre.
- Lorsque les éléments du raid se détachent et que le reste de l'armée suit par derrière.
- Dans les passages escarpés, placer les fantassins de part et d'autre.
- L'ennemi fait une sortie soudaine avant que soient rassemblés les forces Romaines.
- Tendre un guet-apens à ceux qu'on appelle les « arpenteurs » à l'emplacement des camps.
- Après avoir fait route ensemble, la cavalerie ennemie se sépare de l'infanterie.
- La sécurité.
- Se séparer du train (Le train est l'ensemble des troupes en mouvement...)
- L'ennemi sillonne nos territoires avec des forces importantes. Comment monter des embuscades.
- Quand le stratège doit mener la guérilla de part et d'autre de l'ennemi.
- Statut, équipement et entraînement de l'armée. Il s'agit là d'un brusque plaidoyer, qui tranche avec une série monotone de recommandations, en faveur du soldat, sur le plan physique et sur le plan moral.
- Si l'ennemi prolonge son agression contre notre territoire, que notre armée attaque le sien. La forme du chapitre est très impérative.
- Le siège d'une place forte.
- L'ennemi détache la moitié ou le tiers de ses troupes.
- Quand l'ennemi fait retraite, verrouiller les passes.
- Le combat de nuit.
Autre manière de tenir la route, lorsqu'elle comporte, dans la descente, un passage escarpé.
Toujours selon les deux auteurs de l'étude récemment parue sur ce traité concernant la guérilla, la hiérarchie des grades et des fonctions, « sans être abolie, compte sans doute moins ici que dans les ouvrages ordinaires de stratégie et de tactique, mais elle est doublée ou compensée par une autre hiérarchie fondée plus souplement et plus personnellement sur la confiance et l'excellence, les rapports de l'officier à ses soldats deviennent ceux du « chef » à ses « hommes ». « Les comportements habituels s'en trouvent modifiés, et tout particulièrement le partage, désormais impossible à faire, entre commandement militaire et responsabilité civile. » Ils mettent l'accent sur cet aspect social de la guérilla, que l'on retrouve de nos jours dans les sociétés ou régimes politiques issus de combattants plus ou moins tribaux. Conscient de cette évolution, Nicéphore Phocas cherche à institutionnaliser le lien profond qui unit le stratège et le tourmarque (chef d'un bataillons à cheval) à leurs hommes, et veut, vieux rêves des chefs de guerre, que la communauté des combattants ne se dissolve pas dans la société civile.

Ce qui frappe les deux même auteurs, « c'est combien  y est présente la notion de territoire, soit sous couvert (d'un mot) qui désigne la circonscription militaire et administrative dont le stratège a la responsabilité, mais qui finit par être un peu son « pays », soit à travers d'un terme apparemment plus vague (...), évocateur d'un paysage rural, mais qui suppose aussi une cohérence géographique et une solidarité sociale.

« Entre les Byzantins et les Arabes s'intercalent du reste, aussi bien dans le roman que dans l'histoire, des marginaux que l'on combat, ou que l'on utilise » et qui développent de grandes traditions de brigandages.
Ce traité de la guérilla constitue pour nous une sorte de clé pour analyser un certain nombre d'évolution de l'Empire Byzantin. L'étude récente d'Edward N Luttwack sur la grande stratégie de cet Empire a pour nous un grand intérêt, surtout après une étude de même nature effectuée pour l'Empire Romain d'Occident...

Dès 825, les Byzantins tentent de reprendre l’île de Crête, mais toutes les tentatives sont des échecs. En tout, 5 tentatives ont lieu avant 960, la dernière, commandée par Constantin Gongylès, à la fin du règne de Constantin VII, est un désastre. Les pirates ruinent le commerce des ports Byzantins, aussi Joseph Bringas, le parakimomène, chef du Sénat et vrai détenteur du pouvoir impérial sous Romain II, décide d’une nouvelle expédition. Il place à sa tête le meilleur général de l’empire, Nicéphore Phocas.

Bringas doit vaincre l’opposition du Sénat qui voit, non sans raison, en Nicéphore un possible usurpateur du trône impérial tant il est populaire.
L’époque est favorable à une action sur la Crête, les musulmans étant alors désorganisés et empêtrés dans des guerres intestines.

Nicéphore mène l’expédition sur la Crête, ravage Candie après un siège de 10 mois et élimine la présence arabe de l'île.
Léon le Diacre, chroniqueur Byzantin, du Xe siècle a rapporté l'histoire Byzantine, de 959 à 973 (quand se constitue l'Empire Romain Germanique, ou Hugues Capet entre dans l'histoire) et les règnes considérables de Nicéphore II Phocas-Nikiphoros Phôkas et de Jean Tzimiscès-Iôannis Tsimiskis avec les guerres victorieuses contre les Arabes de Crète et d'Asie, les Bulgares et les Russes. Son seul manuscrit est à Paris...
Nikiphoros est Cappadocien, d'une famille de soldats, veuf austère,intègre, incorruptible, mystique, religieux, méthodique, prévoyant, petit,laid, proche de ses soldats Byzantins et de ses mercenaires, Russes et Scandinaves.
La considérable flotte Byzantine fait une longue escale au port d’Éphèse, pour l'entraînement des soldats, les exercices de débarquement, la technique nouvelle.

Rhodes, Karpathos, la côte Syrienne sont sous surveillance pour empêcher les renforts arabes. La flotte mouille près de de Chandaka. Les flancs des vaisseaux s'ouvrent sur des ponts-levis par où les troupes et le matériel mettent pied sur la terre de Crète, inaugurant la technique des débarquements.
ENTRÉE DE NICEPHORE PHOCAS

La ville tombe après 9 mois de siège,le 7 mars 961, redevenant Byzantine après 136 ans. Nicéphore a une conduite chevaleresque envers Abdul Aziz, et son fils.

La Crète est restée Byzantine jusqu'en 1204, quand les Croisés Francs la « donnent » à Venise (avec Rhodes et l'Eubée)... Les Turcs la prendront aux Vénitiens en 1669 (au temps de Colbert). Candie leur résistera 23ans... Elle ne redevient Grecque qu'en 1913 (du temps de R. Poincaré,) !

L'oncle de Nicéphore, Léon Phocas, a été domestique des Scholes, commandant en chef des armées dans la guerre contre les Bulgares, et a même tenté d’usurper le trône de Constantin VII Porphyrogénète avant d'être arrêté par Romain Lécapène. Un autre de ses oncles, du côté maternel, est Saint Michel Maleïnos, higoumène au mont Kyminas en Bithynie. Le père de Nicéphore, Bardas Phocas, est devenu un vrai héros populaire grâce à ses combats contre les arabes, il a également aidé Constantin VII à recouvrer son pouvoir abandonné aux Lécapène...
Nicéphore Phocas a deux frères. Le premier, Constantin, stratège de Séleucie, est fait prisonnier par les Hamdanides en 949 et meurt empoisonné dans un cachot 6 ans plus tard selon Kédrènos. Le second, le curopalate et stratège de Cappadoce Léon Phocas le Jeune, le remplace comme commandant sur la frontière orientale.

En 946 sous Constantin VII, il devient stratège des Anatoliques, Constantin VII le nomme magister et domestique des Scholes d’Orient, ce qui en fait le commandant des forces impériales en Asie.

Mais ne pouvant s'emparer de la citadelle, il quitte la ville et rentre en Cilicie. Le thème de Séleucie est alors reformé.
Après être allé à Damas et avoir renvoyé les Arabes dans leur patrie d'origine, l'Arabie.

LIBURNE ACTIUM
Enfin, il souhaite reprendre Jérusalem. Il ne fait toutefois pas de conquêtes permanentes. C'est durant cette campagne que lui est donné le surnom « la mort pâle des Sarrasins ».

Après un soulèvement populaire contre Bringas à Constantinople, Nicéphore Phocas fait son entrée dans la ville et y est couronné le 16 août au côté des fils de Romain II. Au cours de son règne, il continue les campagnes militaires. De 964 à 965, et conquiert définitivement Tarse, Massissa et la Cilicie pendant que le patricien Nicétas Chalcoutzès reprend Chypre aux musulmans (964/965).

En 966 il ravage la Mésopotamie jusqu'à Nisibe puis s'enfonce en Syrie ou il s'empare de la place forte d'Arta, entre Alep et Antioche.

En janvier 967, la mort du prince Hamdanide d'Alep, Ali Sayf al-Dawla, remplacé par son fils, l'incapable Saad el-Dwala, renforce la position de Nicéphore...Avec l'intervention de Pierre Phocas. La reconquête d'Antioche par les Byzantins marque le couronnement de la reconquête Grecque.

La ville constitue pendant plus d'un siècle la place forte de l'empire dans la région. En décembre 969 ou janvier 970, Pierre Phocas prend à nouveau la ville d'Alep à l'exception de la citadelle, et se contente d'obtenir une promesse de vassalité ainsi que de relever toutes les églises chrétiennes.
Nicéphore Phocas est moins heureux en Occident. Après avoir renoncé au tribut des califes qui attaque les possessions Byzantines en Italie, il doit faire retraite. Du fait de ses campagnes militaires et de la maintenance d'une armée puissante, Nicéphore Phocas doit exercer une politique fiscale rigide. Il réduit les largesses de la cour et met fin aux exemptions d'impôts du clergé. Bien qu'il se considère lui-même comme un ascète, il interdit la fondation de nouveaux monastères.

Les impôts trop élevés et la dépréciation de sa monnaie rendent Nicéphore Phocas très impopulaire, trop âgé, Nicéphore n'est pas un mari séduisant pour Théophano. Les conjurés de celle-ci poignardent Nicéphore pendant son sommeil... Sa tête est tranchée et exposée en public... son corps est jeté dans la neige... Peu après, ses restes sont ensevelis discrètement aux Saints-Apôtres dans un sarcophage sur l’heroon de Constantin... Abalantés est désigné comme coupable et bouc-émissaire.. Il est exécuté peu après.
Les chroniqueurs Byzantins sont clairement divisés sur Nicéphore. Certains, comme Léon le Diacre, lui sont très favorables, alors que d’autres comme Jean Skylitzès, Georgios Kédrènos ou Jean Zonaras ne mâchent pas leurs mots dans le mépris qu’ils ont pour lui. Ainsi Skylitzès doute-t-il fortement de son apparente vertu et de son austérité... Ces attaques portent aussi sur son aspect physique et sa manière d’être. Ainsi Kédrènos décrit Nicéphore Phocas comme petit, gros, avec de larges épaules, d’une humeur sombre et taciturne et cependant voué aux passions.

Ses panégyristes y voient plutôt de la sagesse et de la sévérité ainsi qu'un haut sens de la justice. Un moine du mont Athos, très lié à lui le pousse à adopter la vie monastique... Ce dernier est récompensé de 100 livres d’or pour avoir prédit la victoire de Nicéphore sur les Arabes.
L’invention du feu Grégeois (du latin græcus, grec) et le secret gardé sur sa composition sont capitaux pour la survie de l’empire Byzantin. C'est un peu l'ancêtre du napalm moderne...

La formule est attribué au « chimiste » Callinicus originaire d’Héliopolis en Syrie (ou en Égypte selon Cédrénus). Elle aurait été élaborée vers 670. Ce mélange particulièrement inflammable de naphte, salpêtre, soufre et bitume possède une propriété stupéfiante : Il brûle même au contact de l’eau, les Grecs l’appellent d’ailleurs feu « liquide » ou « maritime ». En brûlant, il produit une fumée épaisse et une explosion bruyante qui ne manque pas d’effrayer les Barbares.

« En mer, les navires Byzantins (tel que le dromon et le chelandion) deviennent redoutables entre tous. Ce qui rend tous ces navires redoutables aux ennemis, et qui leur avait fait donner le nom de vaisseaux porte-feu ou « pyrophores », c'est l'appareil spécial dont chacun est muni, appareil propre à projeter « le feu liquide », l'épouvantable feu grégeois...
LIBURNE IMPERIALE

Un tube en plomb ou en cuivre achemine le liquide jusqu’à la proue d’où une gueule de lion ou d’un quelconque animal monstrueux arrose l’ennemi de flammes. Ce sont là les fameux « siphons » mentionnés par les chroniqueurs des guerres du Moyen-Âge Oriental. Par une extrémité, ils plongent dans de vastes chaudrons tout pleins du mélange infernal, par l'autre, ils crachent cette pluie enflammée et mortelle sur le front du navire ennemi, incendiant, détruisant quiconque est proche.

D'habiles artificiers dirigent facilement d'un bord à l'autre du « chandelion » ou du « dromon » ce jet terrible, suivant les vicissitudes diverses de ce combat corps à corps. Parfois on place aussi des siphons à la poupe et sur les deux flancs du navire ainsi transformé en véritable machine infernale...

En l'an du Christ 960, le capitaine Nicéphore Phocas assemble une flotte ainsi équipée pour aller châtier les terribles pirates sarrasins de l'île de Crète. Cette expédition de Crète, en dehors d'une foule d'autres espèces de navires, compte plus de 2 000 « chelandia » armés du feu grégeois. Cette découverte vient à point nommé pour résister aux Omeyyades lors du siège de Constantinople de 674-678. C’est elle entre autre qui permet à Constantin IV de repousser les armées du Calife Yezid et de prolonger la vie de l’Empire de quelques siècles. Les byzantins cachent leur secret avec un soin prodigieux. Les empereurs, dans leurs instructions suprêmes, recommandent à leurs successeurs de le conserver à tout prix et formulent l'anathème contre l'impie assez coupable pour le dévoiler... Lorsqu'un prince étranger ou quelque autre, demande à être initié, on lui envoie des pots pleins d'ingrédients meurtriers, mais on ne lui livre à aucun prix les procédés de fabrication, du reste probablement assez nombreux.

Il paraît aujourd'hui certain que l'huile de naphte ou quelque autre matière bitumeuse liquide de ce genre doit jouer dans la composition du feu grégeois un rôle capital. Il y a dans beaucoup de récits contemporains des descriptions des effets produits par son action, des détails sur la nature des ravages causés par lui, qui rappellent d'une manière tout à fait frappante les incendies amenés par les huiles inflammables et par ce terrible pétrole si voisin du naphte oriental...
On lance aussi le feu grégeois dans de petits tubes à main, ou « cheirosiphones ». On en garnit aussi, la pointe de massues à asperger, ou de lances, de flèches recouvertes d'étoupe qu'on enflamme au moment de les projeter, en dirigeant la flamme contre l'ennemi...

Mais un des procédés le plus en usage est celui d'enfermer la matière inflammable dans la cavité de petits projectiles à main en verre ou en terre cuite au four, les analogues aux grenades et « cocktails Molotov »... Les voyageurs ont pu voir à Smyrne, à Beyrouth, à Damas, chez les marchands de curiosités de bazars, de petit vases ou récipients en terre cuite, creux, en forme de pomme de pin, à paroi fort épaisses percés à la base d'un unique orifice fort étroit.

DROMON BYZANTIN
On les prenait jadis pour des objets de provenance Phénicienne. Mais M. de Sauley a prouvé d'une façon certaine que ce sont là les fameuses grenades médiévales que les fantassins arabes ou Byzantins jetaient devant eux en courant à l'assaut d'une forteresse ou en escaladant le pont d'un navire.

« Lorsqu'on a, dit-il, introduit dans ce petit récipient à parois épaisses la matière éminemment inflammable et détonante d'une espèce de feu grégeois, l'orifice est obstrué et garni d'une mèche ou sorte d'étoupille, destinée à porter le feu à l'intérieur. Lorsque l'étoupille est allumée, le projectile est lancé et éclate. On conçoit aisément que l'épaisseur et la compacité des fragments projetés par l'explosion doivent occasionner des blessures à peu près aussi graves que produisent les éclats d'obus. »

Les Byzantins ont depuis le VIIe siècle, admirablement développé cet art multiple de la pyrotechnie appliquée à la guerre navale... Qu'on s'imagine, au milieu des fracas de tous ces gros navires s'entre-choquant, les hurlements de ces milliers de guerriers courant à l'abordage, qu'on s'imagine dans cet immense tumulte, au milieu du bruit des vagues, du cliquetis de tant d'armes diverses, du choc sourd des projectiles lancés par les machines, les incessantes détonations des pots à feu grégeois, des fusées à main traversant l'air avec la rapidité de l'éclair, éclatant avec le bruit du tonnerre, illuminant l'espace de lueurs incessantes telles qu'on y voient de nuit comme en plein jour... Sur un fond infernal, rouge de feu, noir de vapeurs infectes, les combattants nus, éclairés de teintes diaboliques, s'accrochant, pareils à des démons, aux flancs des navires, fuyant le feu, se poursuivant le long des cordages, et partout, sur la crête des vagues, sur les cuirasses étincelantes des soldats
« Cataphractaires », c’est-à-dire vêtus de mailles, sur les ponts des navires, sur les corps noirs ou blancs des nègres d'Éthiopie ou des blonds mercenaires Scandinaves, la flamme grégeoise courant étincelante et rapide, se divisant en mille flammes nouvelles, portant partout la destruction, arrachant mille cris de douleur !

13 juillet 960, Nicéphore Phocas débarque en Crète pour la ...
www.info-grece.com/.../13-juillet-960-nicephore-phocas-debarque-en-cr...
13 juillet 960, Nicéphore Phocas débarque en Crète pour la libérer des Arabes ...


règnes considérables de Nicéphore II Phocas-Nikiphoros Phôkas et de Jean ...
Le Traité sur la guérilla (De velitatione), de l'empereur ...
www.leconflit.com/article-le-traite-sur-la-guerilla-de-velitationne-de-l-e...
13 mai 2011 - ... et 950, avant mes grandes campagnes des années 960 qui atteignent les .... Conscient de cette évolution, Nicéphore PHOCAS chercher à ...
Nicéphore II Phocas
tous-les-faits.fr/nicéphore_ii_phocas
Nicéphore II Phocas (en ; né vers ) est un grand général de l'Empire byzantin de la ... En tout, cinq tentatives ont lieu avant 960 ; la dernière, commandée par ...

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