lundi 29 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 26 SEPTEMBRE1914

26 SEPTEMBRE 1914


I)
Canonnade, bataille à partir de 4h00, la ville résonne de cette terrible lutte. A 9h00 nous gagnons La Haubette et une foule énorme se répand comme la veille sur les routes et à travers champ. la bataille continue au delà de Reims et nous risquons d’être enveloppés par les troupes... Après déjeuner je me dirige vers Ormes par le chemin direct. Les artilleurs ont un poste dans le village, la mairie est intacte, mais le presbytère à côté de l’église a été brûlé l’autre quinzaine.

L’église a reçu  une bombe qui a percé la chapelle du Nord, l’autel voisin, sur lequel une belle statue de Saint Remi, très ancienne, n’a pas souffert, d’autres statues du XVe siècle, Sainte Barbe, et Sainte Catherine, ont également été préservées, le maître-autel et des statues du XVIIe siècle sont en bon état

Lorsque nous rentrons à Reims, nous constatons qu’il n’y a toujours pas de dégâts dans notre quartier, mais il  n’en est pas de même du faubourg Cérès, où le bombardement a fait aussi des victimes.  L’énorme foule revenant du canal en même temps que nous, au milieu d’elle on découvre le cardinal Luçon, qui regagne sa demeure, après avoir quitté l’église Sainte Geneviève.

II)
Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
Au cours des visites dans notre ancien quartier, j’ai eu fréquemment, ces jours-ci, à constater la présence de gens qui n’y ont rien à y faire et qui paraissent pousser un peu loin la curiosité, en s’introduisant dans les caves ouvertes des maisons détruites par les obus et l’incendie (…)

Les rôdeurs peuvent y découvrir dans ce qui était le mont-de-piété des matières précieuses fondues, l'endroit où se trouve le magasin à bijoux, je me borne à surveiller chaque jour, d’un coup d’œil, et dont je me garde bien de parler à qui que ce soit. Mes appréhensions sont certainement plus fondées s’il s’agit de ma cave personnelle, dans laquelle j’ai descendu 3 caisses dont deux remplies de pièces d’argenterie (théières, cafetières etc) que j’ai accepté de garder, que je serais désolé de laisser à l’abandon dans des conditions où elles se trouvent forcément  depuis le 19 septembre, et dont j’aimerais mieux, certes, n’avoir pas actuellement la responsabilité, car elles appartiennent  à un voisin bijoutier, en quittant Reims, précipitamment, il n’a pas pu les enlever et me les a confiées avant l’arrivée des Allemands (…)

Hier, vers 18 heures, un obus tombant auprès du commissariat du 2e canton a tué 10 personnes, et 6 blessés


Avant hier, et le 23, il y eut également des victimes, dont 4 pour la seule famille Lachapelle, 16 rue Montoison (le père et 3 jeunes enfants.)

III)
Une violente action s'est engagée à l'aile gauche de notre armée entre celles de nos forces qui opèrent entre Somme et Oise et les corps que l'ennemi a concentrés de Tergnier à Saint-Quentin. Pour opérer cette concentration, il a dû faire venir des contingents du centre de sa ligne de bataille et aussi de Lorraine et des Vosges... Ceux-ci ont fait pour arriver un immense détour.
L'action est surtout très vive au nord-ouest de Noyon, où nous avons pris une offensive très serrée. Dans la région de Reims, progrès de nos troupes qui ont occupé les hauteurs de Berru.

A droite de la Meuse, les Allemands ont réussi à prendre pied sur les Hauts-de-Meuse : ils ont canonné les forts du Camp des Romains et des Paroches, mais ils n'ont pas réussi à franchir la Meuse et une armée Française qui est montée de Toul et de Nancy les a en partie refoulés vers le Rupt de Mad dont la vallée descend vers la Moselle et se confond avec celle de cette rivière au delà de la frontière, en territoire annexé.

IV)
La situation des Russes reste excellente vers Przemysl : Ils ont repoussé une tentative Allemande sur La Pologne, vers le gouvernement de Suwalki.

Les forces Franco-Anglaises ont débarqué dans l'île de Lissa. Elles offrent le combat à la flotte Austro-Hongroise qui se cache dans les passes et qui s'est d'ailleurs divisée en plusieurs fractions de Pola à Sebenico.

On se demande de plus en plus ce que cherche la Turquie dont les attitudes sont contradictoires. (déjà)

V)
Il est à remarquer, d'autre part, que le député socialiste Allemand Liebknecht, que les communiqués de l'agence officieuse Wolff disaient s'être engagé, a fait une série de conférences en Belgique et ne s'est pas fait faute de blâmer sévèrement les excès de toute nature commis par ses compatriotes.

VI)
Plusieurs dépêches signalent le passage d'une forte escadre dans le Sund, c'est-à-dire dans le détroit qui sépare Copenhague au Danemark à Malmoë en Suède, et dont la largeur n'est que de 4 à 5 kilomètres. Cette escadre se dirige vers le Sud. On croit reconnaître en elle une escadre Anglaise.

Il n'est pas indifférent, en effet, de rappeler que le 21, M. Winston Churchill, ministre Britannique de la marine, annonçait que puisque la flotte Allemande se dissimule dans les rades de la Baltique, la flotte du Royaume-Uni ira bientôt l'y chercher. Or le Sund conduit de la mer du Nord à la mer Baltique.

Le président des États-Unis, M. Woodrow Wilson, excédé des propos intempérants des membres de l'ambassade d'Allemagne à Washington, les a invités à s'abstenir de toute déclaration agressive pour une autre puissance. L'opinion américaine a pris nettement parti maintenant contre l'empire Germanique.

VII)
Le 26, les Français contre-attaquent pour tenter de repousser les Allemands toujours établis aux lisières nord du Bois Saint Mard.
Samedi 26 septembre 1914

VIII)
23h00, le canon fait rage.
Ce matin gelée blanche : 23h00, le canon fait rage.

6h30 départ pour aller à la recherche des Allemands dans la forêt des Trois-Fontaines. Nous passons par Saint-Vrain, traversons la forêt jusqu'à la route de Maurupt - Saint-Dizier, marchons sur la route presque jusqu'à Maurupt et revenons par la forêt.

13h00 Nous arrivons au cantonnement, le ventre creux. Le café de ce matin me semble loin ! Nous n'avons pas vu l'ennemi.

A Verdun, nos troupes ont allumé des piles de fagot, les Allemands croyant que ce sont les forts qui flambent, se sont précipités sans méfiance.
12 000 ont été tués.
15 000 blessés chez nous. 
1 200 hommes se sont laissés surprendre et ont été tués.

IX
La bataille de Sandfontein est livrée le 26 septembre 1914, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), durant la campagne du Sud-Ouest Africain Allemand (Namibie). Joachim von Heydebreck, commandant en chef des forces Allemandes y défait les troupes Sud-Africaines, qui subissent de lourdes pertes.

Premier engagement sérieux de la campagne, il est important car il précipite l'insurrection irrédentiste « boer », menée par le lieutenant-colonel Salomon Maritz, commandant les troupes Sud-Africaines stationnées dans la région d'Upington. C'est aussi, l'un des rares succès Allemands de cette campagne.
Lors de la bataille, von Heydebreck est assisté par le major Erik Victor Franke, celui-ci est amené à lui succéder après la mort du premier dans une explosion accidentelle et il remporte le 18 décembre suivant le combat de Naulila sur les troupes Portugaises d'Angola.

X)
Ce jour-là, le Petit Journal fait son point habituel sur la situation militaire. À notre aile gauche, la lutte prend un « caractère particulier de violence » mais heureusement, l'ennemi a commencé à céder à notre aile droite.

Stéphen Pichon est stupéfait que l'Allemagne ait déclaré qu'elle est la « protectrice de la liberté ».

Ernest Vauquelin revient encore sur la censure : il ne comprend pas pourquoi on ne peut pas parler des combats, même terminés... Les combats en Galicie... La situation des troupes Serbes reste « très bonne »...

XI
La situation militaire vue par la presse Anglaise.
Un Zeppelin a lancé des bombes sur Ostende.
« Le parti militaire est maître de l'Allemagne » déclare un académicien Allemand.
Les allemands n'ont de pitié que pour les débits de boisson.

XII
Canonnade, bataille à partir de 4h00 la ville résonne de cette terrible lutte.

Le 26 septembre 1914 est une journée où les Alliés constatent la volonté des
Allemands de reprendre l’offensive sur la totalité du front. Les régiments Français comme les unités Britanniques font le nécessaire pour bloquer cette offensive tout au long de la journée.

Un Taube Allemand effectue une mission d’observation et de reconnaissance dans le ciel parisien ce qui n’est pas sans émouvoir la population.

Le général Joseph Joffre décide de transférer son Grand quartier général à Romilly-sur-Seine et les premiers messages qu’il reçoit confirme la mondialisation du conflit avec la décision de la Turquie de réaliser le blocus des détroits et celle des Japonais d’attaquer les positions Allemandes.

Alors que toutes les marines alliées du Pacifique et de l’océan Indien sont à la recherche du croiseur allemand « Emden » qui a coulé déjà plusieurs navires de guerre, des informations attestent que l’imposant bâtiment de Guillaume II a été aperçu au large du comptoir Français des Indes de Pondichéry.

En Afrique, les fonctionnaires et la garnison Allemande de Douala se replient de la capitale du Cameroun.

Joffre apprend aussi dans l’Aube qu’une commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens est nommée et sera présidée par le premier président de la Cour des comptes... En outre, Henry Bordeaux est autorisé avec le soutien de plusieurs académiciens à inaugurer l’Oeuvre du vêtement contre le froid pour les combattants afin de collecter des effets chauds pour les combattants dans les semaines polaires qui seront au rendez-vous de l’hiver.

XIII)
Le 256e Régiment d’infanterie de Chalon... La 21e compagnie travaille à ses tranchées... La 22e compagnie ne signale rien dans son secteur... Son peloton de réserve creuse des tranchées aux abords de l’hôtel... La 23e compagnie établit ses liaisons avec le 28e bataillon de chasseurs et la 24e compagnie à sa droite... Cette dernière rend compte qu’à 17h00, le petit poste commandé par l’adjudant a dû se replier devant une attaque prononcée par une force Allemande de 150 hommes qui a tourné à sa gauche. Ce petit poste s’est replié en ordre dans un bois à environ 250 m en arrière et s’est déployé en tirailleurs face à l’attaque sans être suivi. Extrait du journal de marches et opérations issu du site

XIV)Deneuvre :
Dieu ! que les hommes sont bavards, ce matin, sous ma fenêtre. Ils se racontent l’un à l’autre pour la centième fois ce que sait l’un et ce que sait l’autre à savoir que les balles font : Suiii… Suiii, les obus Tiii iu iu iu iu iu iu … pagnnne ! Et j’entends leurs lèvres imiter toute la gamme des sifflements...

Dans la rue le capitaine Cocagne se promène en pleurant : il a eu à lui seul près de 60 hommes hors de combat, dont 24 tués.
Ah ! c’est qu’on meurt en France en ce moment... Je trouve sur une liste de morts : le délicieux poète Charles Péguy, le capitaine de Lantivy (pauvre petite vicomtesse de Lantivy si fière d’avoir arraché son mari au typhus !), Jean Gast un de mes amis d’enfance. Le général de Castelnau a déjà perdu deux de ses fils et un 3ème est grièvement blessé.[…]

La précision « C’était un cousin », a été ajoutée à l’encre bleue, lors d’une relecture du manuscrit, par Bedel.

XV)
Je fais une tournée de visites à des personnes qu’on dit renseignées sur les prisonniers de Maubeuge.

Chez M. Craye, rue Fosse aux Chênes, son beau-père, habitant de Louvroil, réfugié à Roubaix après bien des péripéties émouvantes, me raconte ce qu’il sait (bien peu de choses) de la garnison, du bombardement, de l’écroulement du haut de la tour de l’église, de la mort du curé tué par un obus, et surtout de l’exode de sa famille à travers les lignes Allemandes jusqu’à Valenciennes. Selon lui, il ne reste pas 15 000 hommes et il n’y a pas le nombre fabuleux de prisonniers qu’on a dit.

M Bogart, 89 rue Sébastopol, a reçu le matin même de son neveu, Oscar Couvreur, sergent fourrier à la 30e du 345, une lettre sans doute lancée d’un train et tombée en mains bienveillantes... Cette lettre en 4 lignes dit : « Ne vous tourmentez pas, je suis prisonnier et je pars pour une destination inconnue »... Une fois de plus, nous concluons que, selon toute vraisemblance, Jean doit être prisonnier, certains affirment que la plupart des Roubaisiens sont répartis entre Düsseldorf et Cologne.

XVI
26 septembre 1914 ... Les soldats Allemands sont joliment mieux habillés et équipés que les nôtres.

Ma femme a voyagé toute une nuit avec 10 soldats, des territoriaux, qui reviennent du front éclopés. Il n'est galanterie que ces braves gens (paysans, ouvriers) n'aient imaginée...

L'impression dominante chez eux, c'est que les soldats Allemands sont joliment mieux habillés et équipés que les nôtres. Le fait est que les gaillards ont des bottes en cuir fauve étonnamment confortables et un uniforme d'une couleur feldgrau qui est exactement la couleur de la terre de France.

Le pantalon rouge fait triste mine à côté de ces vêtements pratiques, souples et qui ne se voient pas, tandis que le pauvre pantalon rouge traditionnel sert de cible à l'ennemi.

Il y a tout un symbole dans ces pauvres pantalons qui reviennent si lamentables. Par eux aussi l'électeur Français devenu un combattant paie la démocratie qui se croit progrès et qui n'est que routine, un chariot Mérovingien dans une ornière. Voilà 40 ans que l'on parle de changer l'uniforme Français et que l'on ne décide rien. Le régime parlementaire n'a pas préparé la guerre à laquelle des ministres comme le général Brun disent d'ailleurs tout haut qu'ils n'y croient plus. Il est de plus en plus évident que le citoyen Français a eu, pendant ces 44 dernières années, 2 cartes à jouer. L'une étant le bulletin de vote, l'autre la feuille de mobilisation. L'heure étant venue de jouer la seconde, il a payé cher la partie...

XVII)
La Première Guerre mondiale précipite la décolonisation du Sud-Ouest Africain (Namibie). Dès le début du conflit, le voisin Sud-Africain annonce son soutien au Royaume-Uni face à l'empire d'Allemagne. La première véritable bataille entre les deux camps a lieu à Sandfontein. Les Allemands, menés par Joachim von Heydebreck, battent les Sud-Africains du lieutenant-colonel Grant, blessé lors de la bataille. Une des seules victoires Allemandes sur ce front.

Nous avons vu récemment avec le Togo et le Cameroun, que l'Empire Allemand possède depuis la fin du XIXe siècle un important groupe de colonies en Afrique.

Parmi elles, se trouve l'immense territoire du Sud-Ouest Africain, mais en grande partie désertique... Le contour de ce territoire existe toujours de nos jours, c'est la Namibie indépendante... Cette colonie Allemande nommée « Südwestafrika » est bordée au nord par l'Angola Portugais.

Le Portugal est neutre dans le conflit (pour l'instant). À l'ouest, c'est un territoire appelé Bechuanaland et au sud se trouve la Colonie du Cap, deux territoires sous souveraineté Britannique. Et il faut aussi rajouter pour être complet : une enclave Sud-Africaine située au beau milieu du pays, sur la côte Atlantique :  Walvis Bay.

Le dominion de l'Union d'Afrique du Sud a été créé en 1910 en réunissant 4 territoires : Colonie du Cap, Transvaal, État libre d'Orange et Natal.

Un dominion est un pays semi-indépendant, car du point de vue diplomatique et militaire, il reçoit encore ses directives du gouvernement de l'Empire et de la couronne Britannique. C'est le même cas pour le Canada, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. Le drapeau comporte encore l'Union Jack dans le canton supérieur.

 Mais l'Afrique du Sud a commencé à être colonisée en profondeur bien avant l'arrivée des Britanniques, à partir XVIIIe siècle, par des émigrants Néerlandais ou Français, voire Allemands, des protestants chassés de leur pays d'origine à cause de leur convictions religieuses.

Ces colons s'appellent les Boers (paysans en Néerlandais) et sont bien implantés sur les terres du pays en érigeant plusieurs républiques indépendantes... Mais voilà qu'on y a trouvé des mines d'or gigantesques... Les chercheurs d'or Britanniques ont pris le dessus et ont voulu s'accaparer les terres... Il s'en est suivi 2 guerres.

En 1914, la Seconde Guerre des Boers n'est finie que depuis 12 ans par la victoire de l'Empire Britannique qui a absorbé les républiques Boers... Une partie de la population Boer de l'Union d'Afrique du Sud, a par dépit, beaucoup de sympathie pour la cause Allemande.

La situation est donc ambigüe. Des groupes de Boers comme la Rébellion Maritz  profitant du conflit avec l'Allemagne, prendront les armes à leurs côtés, contre l'Afrique du Sud.

25-26 septembre, victoire Allemande sur les Sud-Africains à la bataille de Sandfontein, près de la frontière avec la colonie du Cap, dans le sud de la colonie du Deutsche Südwestafrika.

Les fusiliers Allemands infligent une sévère défaite aux troupes Britanniques, alors que les survivants sont laissés libre de revenir sur le territoire Britannique d'Afrique du Sud... Cette action renforce la détermination des rebelles Boers, avec à leur tête le  Lt Colonel Maritz qui change de camp, et va entreprendre des actions de guérilla contre les troupes loyalistes Sud-Africaines.
XVIII)
L’arrestation d’Adolphe Max, le très libéral bourgmestre de Bruxelles, marque le triomphe de la force sur le droit :

Le 20 août, les troupes Allemandes pénètrent dans Bruxelles.
La démonstration de force est impressionnante.
La veille, Adolphe Max a ordonné le remblaiement des tranchées creusées dès les premiers jours de la guerre, a fait retirer la garde civique et démolir les  barricades.

Le bourgmestre qui accueille les autorités Allemandes (tout en refusant de leur serrer la main) s’engage même à assurer la sécurité des troupes stationnées dans la capitale... Immédiatement, des affiches sont placardées sur les murs de la ville sommant la population d’obéir aux autorités occupantes qui réquisitionnent ce dont elles ont besoin : nourriture, logement, etc... Si le bourgmestre adopte cette politique visant à éviter les heurts entre les troupes Allemandes et la population civile, il se battra toujours, jusqu’à son arrestation, le 26 septembre 1914, pour limiter les exactions de l’armée occupante.

Adolphe Max luttera par exemple contre les réquisitions abusives de vivres : dès, le 24 août, il négocie une convention stipulant que les réquisitions se feront contre payement dans un délai de 8 jours. Les Allemands ne respectant pas cette convention, il s’ensuit un véritable bras de fer entre le bourgmestre et l’occupant :

Les Allemands choisissant de suspendre le paiement des bons de réquisitions, le bourgmestre Bruxellois décide à son tour de suspendre le versement des contributions de guerre (Bruxelles a déjà payé 15,6 millions sur les 20 millions réclamés)... C’est le prétexte que choisit l’occupant pour arrêter Adolphe Max, puis le déporter en Allemagne... Il restera dans les geôles Allemandes jusqu’à la fin de la guerre... Le 17 novembre 1918, de retour à Bruxelles, ces concitoyens lui feront un accueil triomphal...

XIX)
5h30, ordre est donné à la 5e compagnie de se porter au sud de la crête située à 900 mètres au nord de Minaucourt et à 200 mètres à l'ouest de la route de Minaucourt – Massiges.

8h00, elle se trouve mélangée avec le 24e colonial et reçoit l'ordre de se mettre à la disposition du lieutenant-colonel commandant le régiment.

9h00, la compagnie est rattachée au 1er bataillon, qui doit se porter sur Beauséjour.

9h30, elle reçoit l'ordre d'attaquer par la croupe située à l'ouest de la cote 180.

9h45, Le mouvement commence le capitaine Bollet a l'ordre d'attaquer vers le versant sud.

14h30, Arrivé à la crête, le mouvement est arrêté par un feu violent.

14h45, le mouvement peut continuer.

16h00, le capitaine Bollet se porte lui-même courageusement vers le point le plus dangereux, battu par des mitrailleuses. Il tombe grièvement blessé d'une balle au ventre. Il refuse d'être soigné et montre du doigt la direction de l'ennemi (évacué à Saint-Jean-sur-Tourbe, il expire à 22h00)... Cependant, la compagnie Dolfus du 22e colonial, progresse. L'ennemi quitte ses tranchées et en gagne d'autres, à hauteur du Calvaire.

17h40, 60 soldats Allemands viennent se constituer prisonniers...

XX)
On demande des vêtements chauds pour les soldats, nous tricotons avec ardeur : Mère des cache-nez, moi des chaussettes, je deviens très experte, j'en fais une paire en 3 jours.

XXI)
Le polichinelle de Kaiser qui croyait exhiber un bel uniforme a dû en déchanter, comme de beaucoup d'autres choses.

« Déboire du Kaiser », ou comment Guillaume II et ses « 10 000 cavaliers en tenue de parade » ont dû renoncer à leur « entrée triomphale » dans Nancy, suivi de ses plans contrariés de conquête de Paris... (Lettre de l'Académicien et historien Ernest Lavisse aux « enfants de la France », ces « jeunes soldats » devenus « vieux guerriers glorieux », dont l'auteur célèbre l' « héroïsme »)

XXII)
Nouvel exemple de l'effort de guerre féminin, Marthe se met au tricot, comme de nombreuses femmes de France qui « avec maladresse ou virtuosité, mais d'un zèle égal, ont entrepris de discipliner la laine »... Extrait de l’Écho des Tranchées, article de 1915 retranscrit dans Le Figaro à l'époque, et sur son site à l'occasion du centenaire. (Source : Musée militaire virtuel)

100 ans après les chaussettes tricotés par Marthe, voilà aussi la Grande Guerre elle même qui prend vie entre les aiguilles, un ambitieux projet baptisé « Wool War I », lancé par le désormais célèbre « Délit Maille ».

XXIII)
Avec les rapports de la France de la bataille ou des batailles en cours, des nouvelles navales dans le Telegraph d'aujourd'hui :

La suite de la perte des croiseurs Aboukir, Cressy et Hogue... Dans un revers à la liste toujours croissante des victimes de la guerre, une liste des 777 survivants des 3 navires perdus est publié à la page 4, mais il est un détail légèrement inquiétant « dans certains cas, les renseignements sont donnés sous réserve de vérification »... tandis que la perte de 2 de ceux-ci est classée comme une « erreur de jugement » par l'Amirauté dans l'article d'Archibald Hurd sur la perte à la page 6 et un autre rapport à la page 7.

Entre temps, notre correspondant spécial à Harwich a rapporté des scènes du port concernant les blessés à la page 8.
Toujours dans le journal d'aujourd'hui
  • Un compte d'un Royal Field Artillery lieutenants en pourparlers concernant des chevaux tués et un pot de bouillie détruit par les obus Allemand, plus des pertes en vies humaines - page 5

  • Herbert Asquith tente de mobiliser le recrutement en Irlande avec un discours à Dublin (pages 7 et 8), qui conduit le Telegraph pour vanter les qualités de combat d'Irlandais dans un leader à la page 6
  • Gerald Morgan et E. Ashmead-Bartlett à la page 9 rapport sur ​​les dommages « irréparable » à la cathédrale de Reims. Les photographies de la page 10 ne suggèrent pas que la destruction soit aussi total, mais les photos prises par le Telegraph l'ont été de dehors,

  • Les travailleurs des syndicats chez Siemens écrivent à la page 9 soulignant le patriotisme de l'usine de Stafford, malgré le nom et l'origine Allemande de la société.

XXIV)
L'aube perce avec difficulté un épais brouillard d'automne qui enrobe la terre et les hommes de son cocon ouaté... Visibilité nulle, on ne voit guère à plus de 10 mètres devant soi.

Les Hommes se préparent à reprendre la progression, quand soudain, un feu destructeur se rallume sur tout le secteur, il s'amplifie en un roulement sourd qui progresse lentement en direction de la ferme où il semble s'arrêter un instant avant de glisser progressivement vers l'arrière.

Le vacarme cesse aussi rapidement qu'il a commencé et laisse place à un murmure métallique, un cliquetis d'armes qui s'entrechoquent, aussitôt couvert par un cri de surprise qui s'élève brusquement des ruines, la parois blanche se déchire en mille éclats de faces crispées, de casques à pointes, de bottes de cuir et de mains armées, à peine le temps de décharger à bout portant une ou deux cartouches et la première ligne tenue par la 5e et 6e compagnies est irrésistiblement enfoncée.

Une marée hurlant de troupe d'assaut boche déferle sur les ruines de la ferme de la Jouissance, nos soldats sont rejetés en pagaille sur la voie ferrée du C.B.R., cette position de replis devient vite intenable et n'est plus qu'une effrayante mêlée où les hommes hurlants et vociférants s'agrippent, s'étripent et se foudroient dans un gigantesque et effroyable corps à corps. Des camarades tombent, disparaissent littéralement engloutis, happés dans cette marée vert de gris.(Extrait du JMO)

6h00, une sérieuse attaque Allemande se produit sur le front canal - moulin de Loivre. Sous cette poussée, une compagnie du 28e RI qui occupe des tranchées face au moulin de Loivre se retire et ce mouvement occasionne un léger repli vers la ferme du Luxembourg et sur la crête de Maison Brulée (route 44).

En même temps, par les bords du canal face aux bois du Luxembourg, l'ennemi déborde la 6e compagnie qui se retire à son tour vers le Luxembourg Ferme. La 2e compagnie placée à gauche de la 6e compagnie se voit sous peine d'être rebordée elle même dans l'obligation de se replier à la route 44.

La 3e compagnie tient toujours dans les tranchées... La progression de l'ennemi vers le boqueteau s'accentue et la ligne Allemande est près d'arriver à la route 44.

La 1ere section de mitrailleuses qui s'est établie sur la route derrière la ferme du Luxembourg pare à ce danger, établit par son feu un barrage sur la route 44 et la crête à l'Est de la ferme du Luxembourg.

La ligne Française se ressaisit et vers 12h, la situation du Régiment est la suivante :
  • Le IIIe Bataillon est à droite de la ferme du Luxembourg occupant la route 44 et la maison Brulée avec une compagnie en réserve sur la crête au Sud de la route 44.
  • Les 3e et 4e et 8e compagnies occupent les tranchées au Nord Ouest de la ferme du Luxembourg face au canal.
  • Les 6e et 7e compagnies sont à droite et à gauches de la ferme du Luxembourg.
  • Les 1er et 2e sur la route 44 au Nord du Luxembourg.
  • La 5e en réserve au moulin de Cauroy.
L'ordre est donné de reprendre le mouvement en avant...

17h00, les tranchées abandonnées sont réoccupés. Quelques prisonniers, une dizaine environ, sont fait par la 10e compagnie.
Pendant la journée du 26 septembre le Régiment a eu un officier tué (Commandant Chavatte) et un officier blessé (Capitaine Dousset), sous officiers, caporaux et soldats 26 tués, 101 blessés et une soixantaine de disparu.

XXV)
Les Français contre-attaquent pour tenter de repousser les Allemands toujours établis aux lisières nord du Bois Saint Mard. A partir du 27 septembre, 11 heures 30, le village d'Ollencourt est bombardé par l'artillerie lourde Allemande.

La 18ème R.D Allemande doit reprendre l'attaque contre les positions Françaises, avec le même objectif que le 25.

7h00 du matin, le 86ème R.I.R prend ses emplacements de combat sur le chemin de Tracy le Val - coude de la chaussée Carlepont-Nampcel. Au même moment, un déluge d'obus s'abat sur toute la ligne Française. Ce feu d'artillerie, d'une rare violence, écrase tout le village d'Ollencourt et balaye le bois Saint Mard et les positions Françaises établies sous le couvert des arbres.

15h40, les fantassins Allemands sortent des tranchées et se ruent sur les positions Françaises. Les troupes Allemandes réussissent à gagner le carrefour de chemins forestiers, au cœur du bois... Les fantassins de la 37ème D.I. du général Comby, durement éprouvés par les grêles d'obus et de balles, se retirent après avoir éprouvé de sérieuses pertes. Les Allemands investissent aussitôt le terrain conquis.

XXVI)
L’Indian Expeditionary Force Britannique
Les colonies dans la guerre
Dès le déclenchement de la guerre, près de 140.000 soldats Indiens sont envoyés sur le front occidental et débarquent à Marseille le 26 septembre 1914 : Combattant sous le drapeau de leur métropole, l’Indian Expeditionary Force Britannique s’illustre sur le front occidental à Ypres, Neuve-Chapelle, avant d’intervenir en Orient à Gallipoli, en Palestine et en Mésopotamie. Au total, près de 1,3 million de soldats Indiens combattront pour la Grande-Bretagne : près de 50.000 y trouveront la mort.

XXVII)
Annecroix, Belgique Raymond Seppen :
Les yeux rivés sur le compteur de pression de la chaudière, Raymond enfourne une nouvelle pelletée de charbon dans le brasier en regardant l’aiguille qui tremble dans la zone rouge. Depuis près de 30 ans qu’il conduit des locomotives, jamais il n’a laissé sa machine s’emballer autant.

La motrice ornée d’un drapeau Belge qui claque furieusement au vent ne tracte ni wagons, ni voitures... Elle fonce à toute allure au milieu de la campagne et des petites gares de village, si vite que les gens n’apparaissent plus aux yeux des hommes de la locomotive que comme des taches de couleur qui s’écartent lorsque leur machine les dépasse dans un bruit d’enfer... Raymond se retourne pour regarder un dernier village s’éloigner derrière eux, alors qu’à ses côtés, Erwin, son chauffeur Flamand d’à peine 19 ans, continue de gaver la chaudière tant qu’il le peut.

« On est où ? » demande ce dernier en essuyant la suie de son visage d’une main si sale qu’elle ne fait qu’empirer les choses...

Raymond passe la tête par-dessus bord et regarde la voie devant eux.

« Bientôt », dit simplement le mécanicien en rentrant la tête dans la cabine pour mieux alimenter la locomotive au bord de l’explosion...

Lorsque la chaudière se met bruyamment à gémir, comme si elle souffrait de toutes ses pièces brûlantes, Raymond saisit la main d’Erwin et lui crie dans le vacarme assourdissant :

« À mon signal, tu sautes ! »
Erwin approuve d’un signe de tête décidé. Raymond presse ses doigts sur les joues sales de son benjamin pour l’obliger à le regarder dans les yeux :

« Trouve le premier point d’eau, lave-toi et change-toi avant que les Allemands ne te tombent dessus !
Chacun de son côté, on aura plus de chances !
Ils ne doivent pas savoir que tu étais dans cette locomotive, c’est compris ? »

Le jeune Flamand hoche la tête tant bien que mal, les doigts du vieux mécanicien enserrant avec détermination son visage dans un mouvement paternel.
Il le relâche puis il se penche une nouvelle fois pour regarder la voie devant eux.
Il plisse les yeux en voyant des panaches de fumée s’élever sur la ligne en face : c’est l’heure :
D’une main, il se saisit d’un baluchon contenant des vêtements de rechange qui attend à ses pieds et le fourre dans les bras d’Erwin en le poussant vers le bord de la plate-forme :

« Saute, mon gars ! »
Erwin hésite un instant avant de s’élancer dans le vide. Il reste comme suspendu dans l’air , puis roule au bas du remblai de la voie ferrée. Il disparaît alors du champ de vision de Raymond, emporté par la machine qui crache à présent feu comme vapeur... Le mécanicien regarde une dernière fois le convoi qui arrive face à sa locomotive, bloque les commandes à l’aide de sa clé anglaise. À son tour, il attrape son baluchon et saute de la motrice en criant :
« Vive la Belgique ! »

Tout devient confus alors qu’il touche le sol et se met à rouler douloureusement dans l’herbe, seulement ralenti par des buissons qui l’écorchent. Malgré tout, il entend clairement le son puissant de sa locomotive, celle-là même qu’il a conduite des années, qui s’éloigne de lui à toute allure.

Le convoi qui arrive dans l’autre sens siffle, encore et encore, espérant qu’il y a quelqu’un à bord pour actionner les freins, en vain... Le bruit des deux motrices se mêle alors qu’elles se rapprochent inéluctablement l’une de l’autre.

Raymond, enfin arrêté au bas du talus, observe, allongé dans l’herbe, le terrible spectacle de sa locomotive explosant dans une boule de feu contre le convoi de troupes Allemandes en partance pour le front..
par Douglas Gressieux de l’association Les comptoirs de l’Inde
XXVIII)
Parmi les nombreux pays qui ont participé, aux côtés de la France, aux combats de la première guerre mondiale, il en est un qui est souvent ignoré : l'Inde...

L'Inde, alors sous domination Britannique, apporte une lourde contribution au déroulement des opérations dans le nord de la France. Le corps d'armée indien, composé de 100 000 hommes regroupés en deux divisions d'infanterie et deux divisions de cavalerie, va perdre près de 10 000 hommes dans la boue des tranchées.

Sous le commandement Britannique, l'armée de l'Inde gagne les zones de combat par train jusqu'à Saint-Omer. Elle doit s'adapter au terrain et au rude climat hivernal car elle n'a jamais combattu en Europe. Les soldats Indiens vont très vite pactiser avec la population Française et se battre vaillamment à Arras, Lens, Bapaume, Neuve-Chapelle, Ypres et Mons.

La France marquera sa reconnaissance par l'inauguration, le 7 octobre 1927, du mémorial de Neuve-Chapelle par le maréchal Foch qui rendra, à cette occasion, un vibrant hommage aux soldats Indiens : « Rentrez chez vous dans le lointain pays d'Orient baigné de soleil, et faites savoir au monde entier comment vos compatriotes ont trempé de leur sang la terre froide du nord de la France et des Flandres comment, avec un courage exemplaire, ils l'ont délivrée en luttant au corps-à-corps avec un ennemi redoutable, faites également savoir à l'Inde tout entière que nous veillerons sur leur tombe avec la même dévotion que méritent nos morts ».


L'Indian Expeditionary Force britannique - Apocalypse
apocalypse.france2.fr/.../fr/.../lindian_expeditionary_force_britannique
Dès le déclenchement de la guerre, près de 140.000 soldats indiens sont envoyés sur le front occidental et débarquent à Marseille le 26 septembre 1914 ...

Apocalypse septembre 1914
www.tracy-le-mont.org › ... › ACPGCATM › Pages d'histoire
Les 7, 8 et 9 septembre 1914, la population, qui est tenue dans l'ignorance des .... Le 26, les Français contre-attaquent pour tenter de repousser les Allemands ...
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26 septembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/26-septembre-1914/
Annecroix, Belgique. Raymond Seppen. Les yeux rivés sur le compteur de pression de la chaudière, Raymond enfourne une nouvelle pelletée de charbon dans ...
Les troupes indiennes en France – 1914/1918 - Mairie de ...
www.puteaux.fr/Agenda/Les-troupes-indiennes-en-France-1914-1918
Sous le commandement britannique, l'armée de l'Inde débarque à Marseille le 26 septembre 1914 pour gagner les zones de combat par train jusqu'à ...
26 septembre 1914 - "Le polichinelle de Kaiser a dû ... - Actu
actu.orange.fr/.../26-septembre-1914-le-polichinelle-de-kaiser-a-du-en-d...
fermer. actualité L'Express 26-09-2014 - 13:20. 26 septembre 1914 - "Le polichinelle de Kaiser a dû en déchanter". cliquez pour agrandir. 26 septembre 1914 ...







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