3
SEPTEMBRE 1914
I)
Le
matin de bonne heure nous enterrons nos bijoux.
A
10 heures Paul qui est parti au bureau comme d’habitude rentre en
coup de vent: il part, tous les hommes jusque 48 ans s’en vont pour
ne pas être faits prisonniers, Lebas qui a l’avis depuis hier dans
sa poche n’a pas osé le sortir de peur d’être fusillé et les
Roubaisiens ont été prévenus par les gens des villages voisins qui
ont tambouriné, ils doivent rejoindre Dunkerque par leurs propres
moyens, c’est à dire, pour beaucoup, leurs jambes, les trains ne
fonctionnant plus de Roubaix à Armentières, en dix minutes Paul
change de vêtements, prépare un petit sac de linge et de vivres et
il s’en va Dieu sait pour combien de temps, il a un petit espoir de
se faire emmener par une auto de la Croix-Rouge....
Le
nouveau Pape Benoît XV est élu.
Les
contemporains de Marthe parlent aussi du départ des hommes qui ne
veulent pas être faits prisonniers. Dans son journal,
marie-Antoinette Craverie raconte ainsi que :
« des
sergents de ville ont parcouru toutes les rues en criant que tous les
hommes de 20 à 48 ans doivent partir immédiatement pour ne pas se
faire prendre par les Allemands comme prisonniers ».
Paul
Destombes raconte quant à lui qu’un « appel a été fait à
toutes les classes » et voir une connaissance « rentrer
chez lui en courant pour partir au plus tôt ».
Officiellement,
en septembre le gouvernement publie seulement l’appel de la classe
d’armes 1914, mais manifestement, à Roubaix, tous ceux qui peuvent
se battre et donc être faits prisonniers de guerre sont partis...
II)
Le
dernier bateau permettant de rallier Le Havre puis New-York a quitté
le pont de la Concorde le 3 septembre 1914.
«
Le 3 septembre 1914, à midi, est parti du pont de la Concorde, le
cinquième et dernier bateau mis par la Compagnie de navigation
parisienne à la disposition des Américains qui désirent regagner
les États-Unis par le paquebot partant du Havre le samedi 5
septembre 1914. Le sympathique et aimable président de cette
Compagnie, M. Léon Renault, a eu, en effet, l'aimable idée de
proposer sa flottille à la colonie Américaine afin de lui permettre
d'emporter avec elle tous ses colis et bagages, et il a tenu à
assurer lui-même ces départs. » écrit Le Figaro du 5 septembre
1914.
Un
gendarme de 67 ans à la retraite vient de s'engager. Le Figaro du 3
septembre 1914 remarque que ses deux fils et son gendre sont
également au front. « On annonce que M. Clément, âgé de 67
ans, gendarme en retraite à Barbentane, vient de contracter, à
Avignon, un engagement pour la durée de la guerre. Il est titulaire
de la médaille militaire et de la médaille de 1870. Ses deux fils
sont à la frontière, l'un maréchal des logis, l'autre
sergent-major d'infanterie. Son gendre est sous-lieutenant au
Maroc. » écrit Le Figaro du 3 septembre 1914.
IV)
Le
3 septembre 1914, Pierre LAGRANGE est incorporé au 147è RI, après
avoir été ajourné en octobre 1913 pour faiblesse. Il rejoint la
caserne du 147è à Sedan :
Le
quartier Mac Donald est commun avec le 28è Régiment de Dragons : à
gauche les bâtiments du 147è RI, à droite ceux du 28è Dragons.
Son
frère Jean, alors au 90è RI, lui a prodigué quelques conseils :
Il
les a suivi, puisque d'après les renseignements figurant sur sa
fiche matriculaire, il est à l'instruction jusqu'au 19 janvier 1915
et nommé caporal le 16 janvier 1915.
Qu'est-ce
donc que ce BAM qui procurerait quelques menus avantages ?
Grâce aux copies des programmes d'instruction transmises par Mireille S., j'ai appris ce que signifiaient ces 3 initiales : Brevet d'Aptitude Militaire. Les titulaires étaient Caporaux et portaient donc ce fameux galon dont parle Jean.
Grâce aux copies des programmes d'instruction transmises par Mireille S., j'ai appris ce que signifiaient ces 3 initiales : Brevet d'Aptitude Militaire. Les titulaires étaient Caporaux et portaient donc ce fameux galon dont parle Jean.
Les
épreuves étaient les suivantes :
Marche pour les troupes à pied : 2 marches de 24 km en moins de 6 heures à 24h d'intervalle sans arme et sans paquetage.
Tir : 6 balles dans chacune des 3 positions, avec 2 balles d'essai en une seule séance
Éducation physique : 6 mouvements de gymnastique, 60 m en 10 secondes, 2 km en 10 minutes, saut en longueur de 3,20 m sans tremplin, saut en hauteur de 1 m sans tremplin, grimper 5 mètres départ assis sans les pieds (et descente de même), grimper et se rétablir à la barre de suspension, boxe 1 coup de poing et parade, un coup de pied et parade, saut avec appui des mains à 1,10 m
Topographie : échelles, planimétrie, nivellement ou altimétrie, cartes topographiques
Hygiène : propreté individuelle, propreté des vêtements, principes généraux d'hygiène.
Marche pour les troupes à pied : 2 marches de 24 km en moins de 6 heures à 24h d'intervalle sans arme et sans paquetage.
Tir : 6 balles dans chacune des 3 positions, avec 2 balles d'essai en une seule séance
Éducation physique : 6 mouvements de gymnastique, 60 m en 10 secondes, 2 km en 10 minutes, saut en longueur de 3,20 m sans tremplin, saut en hauteur de 1 m sans tremplin, grimper 5 mètres départ assis sans les pieds (et descente de même), grimper et se rétablir à la barre de suspension, boxe 1 coup de poing et parade, un coup de pied et parade, saut avec appui des mains à 1,10 m
Topographie : échelles, planimétrie, nivellement ou altimétrie, cartes topographiques
Hygiène : propreté individuelle, propreté des vêtements, principes généraux d'hygiène.
V)
Nancy,
3 septembre.
Il ne faut point s'étonner du transfert du gouvernement ailleurs qu'à Paris.
C'est une simple précaution, une précaution nécessaire à tous les points de vue.
Le gouvernement a besoin, dans l'intérêt de la défense nationale, de se tenir en communication constante avec toute la France. Tous les services administratifs sont solidaires, et tous sont indispensables à la vie publique.
Sans cette collaboration intime, le désordre régnerait. La meilleure volonté ne remplace en effet ni l'information exacte, ni la documentation, ni la science.
Le gouvernement se place hors des centres que l'on menace d'isoler, comme l'état-major se garde un peu éloigné de la ligne de feu.
Cela ne veut nullement dire que Paris risque d'être pris. En 1870, il a résisté héroïquement pendant de longs mois, et pourtant il n'était pas protégé par la puissante couronne de forts que l'on a maintenant élargie.
De plus, la France à cette époque était abandonnée de tous.
Il ne faut point s'étonner du transfert du gouvernement ailleurs qu'à Paris.
C'est une simple précaution, une précaution nécessaire à tous les points de vue.
Le gouvernement a besoin, dans l'intérêt de la défense nationale, de se tenir en communication constante avec toute la France. Tous les services administratifs sont solidaires, et tous sont indispensables à la vie publique.
Sans cette collaboration intime, le désordre régnerait. La meilleure volonté ne remplace en effet ni l'information exacte, ni la documentation, ni la science.
Le gouvernement se place hors des centres que l'on menace d'isoler, comme l'état-major se garde un peu éloigné de la ligne de feu.
Cela ne veut nullement dire que Paris risque d'être pris. En 1870, il a résisté héroïquement pendant de longs mois, et pourtant il n'était pas protégé par la puissante couronne de forts que l'on a maintenant élargie.
De plus, la France à cette époque était abandonnée de tous.
Aujourd'hui
elle est admirablement aidée à l'Est par les Russes.
A
l'Ouest et sur mer par les Anglais,
Au
Nord par les Belges retirés au camp d'Anvers, et toujours prêts à
l'offensive.
Enfin Paris n'est pas encore sur le point d'être investi. En aucun cas il ne peut être entièrement bloqué. Le gouvernement a le devoir d'envisager toutes les éventualités, même les plus invraisemblables.
Il a le devoir de conserver toute sa liberté, de voir de loin et de haut, d'organiser la défense du sol d'après les événements survenus chaque jour, et d'après les plans anciens ou les desseins nouveaux.
Pour ces raisons seulement il a quitté Paris et s'est rendu à Bordeaux.
A Bordeaux comme à Paris, il travaillera ardemment au salut de la patrie et au triomphe de la civilisation.
René Mercier
Enfin Paris n'est pas encore sur le point d'être investi. En aucun cas il ne peut être entièrement bloqué. Le gouvernement a le devoir d'envisager toutes les éventualités, même les plus invraisemblables.
Il a le devoir de conserver toute sa liberté, de voir de loin et de haut, d'organiser la défense du sol d'après les événements survenus chaque jour, et d'après les plans anciens ou les desseins nouveaux.
Pour ces raisons seulement il a quitté Paris et s'est rendu à Bordeaux.
A Bordeaux comme à Paris, il travaillera ardemment au salut de la patrie et au triomphe de la civilisation.
René Mercier
Académie
de Nancy Félicitations ministérielle :
Dans
un rapport d'ensemble au ministre de l'Instruction publique, le
recteur de l'Académie de Nancy a donné un aperçu sommaire des
services que rendent, dans les hôpitaux et les différentes œuvres
municipales d'assistance, etc... Avec la plus noble émulation et un
entier dévouement, les membres des Facultés et Écoles de
l'Université de Nancy, les chefs d'établissements dans les Lycées
et Collèges de garçons et de jeunes filles, avec une bonne partie
de leurs professeurs, les directeurs et directrices des Écoles
normales et, en général, de toutes les Écoles publiques, bon
nombre d'instituteurs et d'institutrices, et même des élèves-maîtres
et élèves-maîtresses à peine sortis des Écoles normales, ou qui
vont y entrer.
Le ministre a répondu au recteur, en date du 28 août, la lettre suivante, dont celui-ci s'empresse de donner connaissance :
« Les membres du personnel enseignant de l'Académie de Nancy sont à un poste d'honneur. Je savais que, en temps de guerre comme en temps de paix, le Gouvernement pouvait compter sur leur dévouement au bien public et leur ardent patriotisme.
« Je vous prie de les remercier de leur collaboration si précieuse à l'œuvre de la défense nationale, et de leur transmettre l'expression de ma vive sympathie et de ma profonde gratitude.
« Signé : Albert Sarraut. »
Le ministre a répondu au recteur, en date du 28 août, la lettre suivante, dont celui-ci s'empresse de donner connaissance :
« Les membres du personnel enseignant de l'Académie de Nancy sont à un poste d'honneur. Je savais que, en temps de guerre comme en temps de paix, le Gouvernement pouvait compter sur leur dévouement au bien public et leur ardent patriotisme.
« Je vous prie de les remercier de leur collaboration si précieuse à l'œuvre de la défense nationale, et de leur transmettre l'expression de ma vive sympathie et de ma profonde gratitude.
« Signé : Albert Sarraut. »
VI)
Nancy,
3 septembre. Contre l'Espionnage
Le préfet de Meurthe-et-Moselle porte à la connaissance des populations du département les ordres suivants du haut commandement : Le général commandant la 2e armée, résolu de paralyser l'espionnage par tous les moyens, prescrit les mesures suivantes dans toute la partie du département de Meurthe-et-Moselle située à l'est de la Moselle :
1° La circulation des bicyclettes est formellement interdite.
2° Les personnes à pied ou en voiture à chevaux ne pourront circuler en dehors des agglomérations que munies d'un laissez-passer délivré par la préfecture. Les laissez-passer seront valables seulement de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
3° La circulation des automobiles est interdite. Seul le commandant de l'armée se réserve le droit d'accorder des sauf-conduits dans certains cas strictement limités.
4° Tous les contrevenants aux prescriptions précédentes seront arrêtés, les bicyclettes et automobiles confisquées.
Il est bien entendu que la décision du général Durand relative au passage de la rive gauche de la Meurthe sur la rive droite est maintenue.
Le préfet de Meurthe-et-Moselle porte à la connaissance des populations du département les ordres suivants du haut commandement : Le général commandant la 2e armée, résolu de paralyser l'espionnage par tous les moyens, prescrit les mesures suivantes dans toute la partie du département de Meurthe-et-Moselle située à l'est de la Moselle :
1° La circulation des bicyclettes est formellement interdite.
2° Les personnes à pied ou en voiture à chevaux ne pourront circuler en dehors des agglomérations que munies d'un laissez-passer délivré par la préfecture. Les laissez-passer seront valables seulement de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
3° La circulation des automobiles est interdite. Seul le commandant de l'armée se réserve le droit d'accorder des sauf-conduits dans certains cas strictement limités.
4° Tous les contrevenants aux prescriptions précédentes seront arrêtés, les bicyclettes et automobiles confisquées.
Il est bien entendu que la décision du général Durand relative au passage de la rive gauche de la Meurthe sur la rive droite est maintenue.
3
SEPTEMBRE 1914
VII)
Nancy,
3 septembre. Nos trophées
Les 7 canons et la mitrailleuse pris aux Allemands et qui depuis plusieurs jours sont alignés place Stanislas, ont été emmenés, mercredi à midi et demi, pour être conduits dans l'intérieur de la France.
Les 7 canons et la mitrailleuse pris aux Allemands et qui depuis plusieurs jours sont alignés place Stanislas, ont été emmenés, mercredi à midi et demi, pour être conduits dans l'intérieur de la France.
Début
septembre 1914 : L'armée Allemande est aux portes de Paris après un
mois de guerre, et la situation semble désespérée pour les forces
Françaises, mal équipées et mal commandées, qui battent partout
en retraite avec leurs alliés Britanniques.
(Dans
un ultime sursaut, elles vont pourtant parvenir à stopper l'avancée
Allemande et renverser le cours de la guerre lors de la bataille de
la Marne, du 6 au 9 septembre, vécue comme un « miracle »
par les contemporains.
Le
1er septembre, les Allemands prennent Senlis, à 60 km de Paris. Le
2, des avant-gardes de uhlans, ces cavaliers qui portent une chapka
marquée par une tête de mort, sont vus dans les faubourgs de Meaux,
à 40 km seulement à l'est de la capitale).
L'armée
Allemande semble en passe de réaliser un sans faute dans l'exécution
de son plan de guerre, le « plan Schlieffen » qui prévoit
d'écraser les forces Françaises en moins de 6 semaines avant que la
Grande-Bretagne ait pu envoyer des renforts significatifs sur le
continent et que la Russie, à l'est, ait eu le temps de mobiliser
assez de forces pour menacer l'Allemagne.
Alors
que l'armée Française est en pleine déroute, un vent de panique
souffle dans la capitale. Le général Joffre, commandant en chef des
armées Françaises, et Alexandre Millerand, ministre de la Guerre,
souhaitent déclarer Paris « ville ouverte ». Mais René
Viviani, le président du Conseil, refuse et nomme le général
Gallieni gouverneur militaire de Paris. Celui-ci forme immédiatement
une armée autonome chargée de la défense de la capitale...
VIII)
Le
3, des aviateurs Français voient l'aile droite Allemande arrivant
par le nord délaisser Paris pour marcher vers le sud-est, là où se
trouve le gros de l'armée Française qui est parvenue à se replier
en assez bon ordre sur la Marne : les généraux Allemands croient à
tort qu'elle est en pleine débandade, et ils pensent pouvoir lui
porter le coup de grâce plus vite que prévu. Mais, en changeant de
direction, la Première armée Allemande dirigée par le général
Von Kluck présente son flanc aux forces Françaises massées autour
de Paris, erreur que Joffre saisit immédiatement pour passer à
l'attaque entre Senlis et Meaux.
« Au
moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays »,
dira le commandant en chef Français dans un ordre du jour devenu
célèbre,
Pour
acheminer plus vite les hommes de la capitale vers le front, Gallieni
prend de son côté l'initiative spectaculaire de réquisitionner
quelque 700 taxis parisiens. Ces fameux « taxis de la Marne »
n'emmèneront que quelques milliers de combattants sur le front où
se massent des centaines de milliers d'hommes, et ils ne joueront
qu'un rôle militaire marginal. Mais l'impact psychologique de
l'opération, immédiatement exploitée par la propagande Française,
sera énorme...
IX)
Deyvillers
(Vosges)
Mon
3e jour de combat. Cette fois-ci j’assiste au bombardement de
Rambervillers. J’arrive à 1h1/2 en vue de Rambervillers. Au
kilomètre 3,7 se trouve une foule nombreuse d’habitants groupés
autour du chef de gare...
Ils
assistent avec des larmes de rage à la ruine de leurs biens. Depuis
ce matin 11h les obus allemands tombent méthodiquement sur le centre
de la ville, l’église et l’hôtel-de-ville. Encore une fois je
n’y tiens plus de curiosité, j’enfourche ma bicyclette et je
m’enfonce à toute vitesse dans la zone des obus.
La
ville est absolument vide, seuls quelques chasseurs l’occupent
encore. Les rues sont couvertes d’une couche ininterrompue de
débris de verre. Toutes les minutes, environ, il tombe un obus. Je
vois une porte d’épicerie entr’ouverte. J’entre... Il était
temps : un bolide tombe à 50m derrière moi, creusant un
sinistre entonnoir au milieu de la rue.
J’appelle.
On me répond de la cave. Là je trouve deux infirmiers et un civil,
l’épicier, en train de deviser autour d’un litre de vin. Ils
m’offrent naturellement à boire. L’originalité de la chose
c’est qu’au lieu d’un verre ils me tendent un gobelet en
aluminium trouvé sur un officier du zeppelin, tombé à Badonviller.
Par
le soupirail de la cave on entend le vacarme des obus : Nuance
nouvelle dans leur bruit, on dirait d’énormes plaques de zinc qui
tombent sur la ville. Au bout d’une heure le bombardement diminue.
Je mets le nez au soupirail. Çà a l’air d’être moins
dangereux. Je me répands dans la ville pour voir les dégâts :
Derrière la place de l’église un cheval déchiqueté gît dans
une mare de sang coagulé.
Un
peu plus loin, près d’une fontaine, sont éparpillés les débris
d’un chasseur à cheval…
Dans
une rue un énorme trou ouvre le trottoir : le rez-de-chaussée
de la maison est déchiqueté : on vient d’en retirer les
corps d’une vieille femme et de trois petits enfants.
Détail
notable : tout est brisé, haché, émietté dans la petite
salle à manger,, des morceaux de marbre, de porcelaine, de glace, de
bois, d’étoffes jonchent le parquet, seul, sur la cheminée reste
intact… le globe de la pendule !
Quel
silence dans une ville qu’on bombarde ! Quel calme !
J’avais
été déjà étonné du calme de la campagne sous les obus.
Mais
rien ne peut décrire l’aspect d’une ville morte sur laquelle
s’acharne la mort.
Je
crois que pendant une demi-heure, la ville entière est à moi.
En
tout cas pendant ce temps je n’ai rencontré qu’un vieux monsieur
à calotte et à pantoufles qui, sorti de sa maisonnette, semble
compter les trous occasionnés par les éclats d’obus sur sa
façade.
Mais
quel drôle de plaisir pour un peuple dit civilisé de détruire une
ville inoffensive, placide et bourgeoise. Au bruit de ces milliers de
vitres volant en éclats je me rappelle ces stupides chahuts de
collège pendant lesquels pris d’une soudaine folie, nous cassions
les carreaux de la maison... Les Allemands agissent comme des
étudiants ivres.
LA LÉGENDE DES ANGES CHEVALIERS |
A
mon retour, je dois, à peine sorti de la ville, m’aplatir contre
un arbre. Un biplan Allemand passe à 2.000m et jette deux bombes sur
un convoi tout proche de moi, conclusion : 4 chevaux tués et 3
hommes grièvement blessés.
Au
loin un « Droeken » vérifie le tir de l’artillerie. Il
s’élève au-dessus des lignes ennemies et se balance là-bas à
12kms, hors de portée des canons.
A
Girecourt je rencontre le capitaine Bontemps, attaché à
l’état-major du 21e corps (Général Legrand) J’apprends que le
ce corps se retire cette nuit sur Épinal pour de là gagner le Nord.
En effet, toute la nuit, des cavaliers, des fantassins, des
artilleurs, des convois, traversent Deyvillers, au clair de la lune.
www.carto1418.fr/19140903.php
Cartographie
première guerre mondiale 1914-1918. Carte des ... 3
septembre 1914
: "J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur.
Ce mandat je
Vous
avez consulté cette page le 03/09/14.
1914ancien.free.fr/chatoth1.htm
3
SEPTEMBRE 1914.
(Vue par le Général von Kuhl). Le texte en Allemand, du Général
von Kuhl a été édité au lendemain de la guerre, en 1920. La
traduction ...
Vous
avez consulté cette page le 03/09/14.
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L'Express - il y a 12 heuresA 10 heures Paul qui était parti au bureau comme d'habitude rentre en coup de vent: il part, tous les hommes jusque 48 ans s'en vont pour ne ...
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Le Figaro - il y a 6 heures
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Le Figaro - il y a 7 heures
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