6 septembre 1914,
I)
Le
6 septembre 1914, après avoir été sur le point de succomber face à
l'offensive Allemande, les troupes Françaises lancent une
contre-attaque de la dernière chance sur la Marne, aux portes de
Paris.
La
guerre, en passe de se terminer en quelques semaines, va durer
pendant plus de 4 ans.
André
Larané
Défait
dans la « bataille des frontières » l’état major
n'ayant pas su anticiper les intentions ennemies, le commandant en
chef des armées du nord et du nord-est, Joseph Joffre (62 ans)
organise toutefois une retraite générale en bon ordre...
Et
déjà la propagande se met en branle pour atténuer l'impact du
drame sur les esprits, avec, le 28 août, un communiqué du grand
quartier général signé de Joffre qui énonce : «la
situation de la Somme aux Vosges est restée ce qu'elle était hier
»,
une façon de révéler sans le dire que l'ennemi avait franchi la
frontière !
Le
30 août, Paris connaît le premier bombardement aérien de
l'Histoire : un modeste monoplan allemand survole la ville et largue
une banderole avec la mention : « Parisiens,
rendez-vous, les Allemands sont à vos portes »
ainsi que quelques bombes qui ont fait deux morts !
Les
Français voient se profiler le spectre d'une nouvelle défaite comme
en 1870. Les civils du nord de la France suivent les troupes sur les
routes de l'exode. 500 000 Parisiens les imitent et quittent la
capitale, qui ne compte plus que 1,8 million d'habitants...
Le
gouvernement lui-même donne le mauvais exemple en partant pour
Bordeaux le 3 septembre et en laissant les clés de la capitale au
général Joseph Gallieni (65 ans), gouverneur militaire.
Celui-ci
rassemble toutes les troupes disponibles et constitue hâtivement une
6e armée, sous le commandement du général Maunoury, pour assurer
la défense de Paris. Les Allemands sont à ce moment-là à Chelles,
à 30 kilomètres au nord-est.
Alors
survient la faute... Les Allemands, sûrs de leur victoire, retirent
deux divisions pour les envoyer vers le front Russe. Du coup, le
général Alexander von Kluck, qui commande la 1ère armée
Allemande, à l'extrémité de l'aile droite, renonce à contourner
Paris par l'ouest et a encercler la capitale. Il infléchit sa
marche vers la Marne et l'Ourcq, au sud-est... Erreur fatale....
II)
On
a dit que la lutte allumée le 6 septembre au matin, de Paris à
Verdun, n'est pas une bataille unique, mais une série de batailles
que chacune des armées mène pour son compte particulier, avec ses
propres moyens ou grâce à l'appui des armées voisines, suivant les
conceptions de chaque chef, l'inspiration et la valeur de chaque
combattant.
Rien
n'est plus inexact. La bataille de la Marne est un tout admirablement
ordonné dont l'immensité seule empêche d'embrasser l'ensemble d'un
seul coup d’œil.
Le
coup de boutoir de Guise paraît avoir désorienté le Haut
Commandement Allemand.
L'extrême
droite, l'armée von Klück qui, jusqu'au 30 août, marche à grandes
journées vers le sud-est, est arrivée sur la ligne Amiens –
Moreuil - Hangest en Santerre - Roye, fait un crochet, le 31, et se
dirige sur Compiègne et Meaux....
6
septembre :
Au
matin, Maunoury a porté la 6e armée en avant. De Plessis-l'Evêque
à Villeroy, le groupe de Lamaze (55e et 56e divisions), la brigade
Marocaine et la 45e division refoulent des hauteurs de Penchard et de
Monthyon le 4e Corps de réserve.
En
même temps, parti du front Oissery - Saint Soupplets, le 7e Corps
prononce l'enveloppement par le nord, et la 14e division de ce Corps
d'armée (général de Villaret) arrive jusqu'à Bouillancy.
Le
IVe Corps de réserve, en se repliant, a appelé des renforts...
Kluck, suivant Joffre, a tout de suite l'intuition de la lourde faute
qu'il vient de commettre en présentant son flanc droit au Camp
Retranché de Paris...
Sa
décision est immédiate. Ses Corps de gauche, les 3e et 9e,
continueront à attaquer face au sud de concert avec l'armée Bülow,
mais son 4e Corps va stopper Rebais et son 11e Corps va revenir en
arrière à marches forcées, au secours du 4e Corps de réserve.
Le
Corps de cavalerie comble devant l'armée Anglaise le vide causé par
le départ de ce Corps d'armée.
Devant
l'intervention de ces troupes fraîches, tandis que l'artillerie
lourde Allemande balaye le terrain, de Villaret ne peut dépasser
Bouillancy et de Lamaze, après avoir enlevé Marcilly et Barcy, ne
peut se maintenir à Chambry.
GALLIENI |
Quant
à Franchet d'Esperey, il a lancé ses Corps d'armée à l'attaque,
dès 6 heures du matin, contre l'ennemi (les 3e et 9e Corps de Kluck)
retranché sur des positions dominantes.
De
Maud'huy, à la tête du 18 Corps, traverse en trombe
Villiers-Saint-Georges, Montceaux, et refoule le 11e Corps Allemand
de Sancy.
Hache,
à la tête du 3e Corps, dont les divisions sont conduites par Mangin
et par Pétain, enlève Escardes et Courgivaux au 9e Corps Allemand
qui reflue jusqu'au Grand-Morin.
De
Ligny, à la tête du 1e Corps, chasse l'ennemi de Châtillon
formidablement organisé, et parvient jusqu'aux abords d'Esternay,
malgré l'extrême fatigue des troupes.
En
même temps, Defforges, dont le 10e Corps combat en liaison étroite
avec la 42e division de l'armée Foch, soutient une lutte acharnée
et disproportionnée contre le 10e Corps de réserve et le 7e Corps
de l'armée de Bülow, disposés en profondeur jusqu'à Montmirail...
Villeneuve lés Charleville, perdu le matin à 8 heures, au cours
d'une furieuse offensive Allemande, est repris à 9 heures, reperdu
vers midi et finalement repris par les nôtres à la baïonnette très
tard dans la nuit. En somme, la journée du 6 est bonne à l'aile
gauche.
III)
Le
6 Septembre 1914, Heiltz-le-Maurupt brûle :
C'est la bataille de la Marne, et si les combats se déroulent à Pargny-sur-Saulx et à Maurupt, les maisons du village épargnées par l'incendie sont occupées par les Allemands et souvent servent d'infirmerie. En particulier la maison Husson et la Filature où il y a quelques années encore on pouvait lire des inscriptions en allemand datant de Septembre 1914. La plupart des habitants sont chassés vers Saint-Dizier et au delà - Rachecourt - Eurville - Moeslains etc.., quelques uns plus loin et d'autres tout simplement dans les bois vers la Haute Grenille ou au Soussaie des Messieurs, Ceux qui sont restés dans le village ont été emmenés à Jussecourt et à Sogny où ils ont été internés.
La famille Garnon, qui est partie en dernier a pu voir les troupes de chasseurs à pied en position près du pont de l'Ornain et traverser Pargny-sur-Saulx bourré d'infanterie Française, ce sont les chasseurs à cheval qui ferment la retraite.
L'occupation d'Heiltz-le-Maurupt a duré du 6 au 12 Septembre.
Pourquoi le village a-t-il été incendié le 6 Septembre ? on ne le saura sans doute jamais...
Une tente « infirmerie » a été installée à l'Est de la rue du Jard et un certain nombre de soldats Allemands sont enterrés dans ce secteur, d'autres aux environs de la Filature. Du matériel et équipement ont été brûlé par les Allemands avant leur départ. Le sol est parsemé d'armes, de matériel divers et de munitions.
Les premiers habitants revenus ont du enterrer les morts plus profondément et surtout les chevaux, Mr David Regnault est réquisitionné pour transporter les blessés à Charmont.
Le village offre alors un paysage désolé de décombres calcinés. Les maisons étant presque toutes en bois et torchis, il ne restent debout que les cheminées et les fours qui sont en brique ou en carreaux de terre.
C'est la bataille de la Marne, et si les combats se déroulent à Pargny-sur-Saulx et à Maurupt, les maisons du village épargnées par l'incendie sont occupées par les Allemands et souvent servent d'infirmerie. En particulier la maison Husson et la Filature où il y a quelques années encore on pouvait lire des inscriptions en allemand datant de Septembre 1914. La plupart des habitants sont chassés vers Saint-Dizier et au delà - Rachecourt - Eurville - Moeslains etc.., quelques uns plus loin et d'autres tout simplement dans les bois vers la Haute Grenille ou au Soussaie des Messieurs, Ceux qui sont restés dans le village ont été emmenés à Jussecourt et à Sogny où ils ont été internés.
La famille Garnon, qui est partie en dernier a pu voir les troupes de chasseurs à pied en position près du pont de l'Ornain et traverser Pargny-sur-Saulx bourré d'infanterie Française, ce sont les chasseurs à cheval qui ferment la retraite.
L'occupation d'Heiltz-le-Maurupt a duré du 6 au 12 Septembre.
Pourquoi le village a-t-il été incendié le 6 Septembre ? on ne le saura sans doute jamais...
Une tente « infirmerie » a été installée à l'Est de la rue du Jard et un certain nombre de soldats Allemands sont enterrés dans ce secteur, d'autres aux environs de la Filature. Du matériel et équipement ont été brûlé par les Allemands avant leur départ. Le sol est parsemé d'armes, de matériel divers et de munitions.
Les premiers habitants revenus ont du enterrer les morts plus profondément et surtout les chevaux, Mr David Regnault est réquisitionné pour transporter les blessés à Charmont.
Le village offre alors un paysage désolé de décombres calcinés. Les maisons étant presque toutes en bois et torchis, il ne restent debout que les cheminées et les fours qui sont en brique ou en carreaux de terre.
IV)
La
guerre, c’est de la poussière... On finit par se nourrir de
poussière... Voilà un fléau imprévu... Les convois incessants, la
cavalerie, l’artillerie, surtout les interminables files de
poids-lourds pulvérisent les routes. Bientôt les belles routes de
France seront des chemins creux. Ajoutez à cela qu’à 200m de
chaque côté de la route les champs sont également changés en
déserts poussiéreux. La guerre, c’est de la poussière. Nous
avons dû faire manœuvrer la pompe à incendie du village pour
lutter contre ce fléau.
V)
Dimanche
- L'après-midi de ce jour, rencontrant mon ami et voisin R. Collet,
je l'accompagne dans une courte promenade, puisqu'il désire, comme
moi, se rendre compte des dégâts causés par le bombardement dans
les environs du quartier que nous habitons et nous nous dirigeons
vers l'église Saint-André... Nous voyons la maison Grouselle, rue
de l'Avant-Garde, qui a été dévastée par deux obus, dont l'un a
éclaté dans le jardin et l'autre à l'intérieur où il a pénétré
par la toiture... La maison n° 12 de la même rue a été
entièrement démolie par un projectile.
Tandis
que nous sommes arrêtés, passent deux soldats Allemands qui
regardent à peine, jetant un coup d'œil indifférent à ces ruines
qui nous émeuvent. Il est vrai qu'ils en ont vu d'autres depuis leur
entrée en campagne. ils se promènent en fumant des cigares, comme
des troupiers qui ont quartier libre ce dimanche.
A
l'église Saint-André, un obus est entré à gauche du petit portail
et a éclaté en abîmant entièrement une chapelle, crevant ou
tordant les tuyaux du petit orgue, rendu complètement hors d'usage.
Au
cours d'une seconde sortie faite avec mes deux fils, Jean et Lucien,
nous devons nous arrêter longuement, avant de rentrer, pour laisser
passer un régiment d'infanterie arrivant en ville, par la rue Cérès,
l'arme sur l'épaule. Les hommes défilent en chantant le Deutschland
über alles !... Ce spectacle produit sur nous une sensation pénible.
La mélodie de leur chant ne nous est pas inconnue, nous avions cru
le remarquer déjà le 4, dans l'après-midi, sans avoir pu nous
imaginer exactement ce qu'il était, lorsque nous avions perçu, de
la maison, quelques bribes de ce qui une sorte de cantique.
En
effet, c'est l'air de l'hymne national Autrichien et, sur cette
musique d'Haydn, nous avons souvent entendu adapter un Tantum ergo
dans les églises, en France...
Les
soldats, comme ceux déjà vus les jours précédents, n'ont pas le
moins du monde l'apparence de gens qui ont subi des privations. Avec
leurs faces rondes, colorées à la suite de la marche qu'ils
viennent de fournir, leurs têtes passées à la tondeuse si courte
que l'on croirait presque qu'ils ont le crâne rasé, ils donnent,
dans l'ensemble, une impression de jeunesse vigoureuse.
En
les regardant, je me rappelle avoir lu dans les journaux, au début
d'août, que leur ravitaillement devenant difficile, ils sont
tellement rationnés, qu'à Visé, lors des premiers combats en
Belgique, les Allemands se sont rendu aux Belges qui leur montrent
des tartines de beurre.
Peut-on
écrire de pareilles âneries ! Ah ! ce ne sont pas ceux-là qui
crèvent de faim, cela se voit tout de suite. En dehors de cela,
leurs vêtements, leurs équipements sont en excellent état. Les
officiers ont des chevaux superbes, harnachés de neuf, et chacun est
à même de constater que les autos assurant leurs différents
services, en imposent par leur beauté et leur souplesse...
En
examinant cette masse grise de troupe d'où toute couleur voyante a
été éliminée, où tout ornement ou accessoire brillant a été
camouflé (les petits clairons même de la clique paraissent avoir
été peints afin de supprimer la visibilité du cuivre de
l'instrument), en voyant avancer cette colonne uniformément terne,
suivie de ses convois interminables, on ne peut se défendre de
penser que l'armée ennemie a poursuivi de longue haleine, et dans
les plus infimes détails, une préparation à la guerre ne
ressemblant pas à la nôtre. Avec son matériel, elle donne une
impression de force disciplinée,
d'organisation
et de puissance redoutables.
Nous
voyons là, de nos yeux, et nous sommes obligés de constater que les
journaux nous ont encore bien trompés...
Malgré
cela, il est clair aussi que nos soldats, s'ils arrivent en
vainqueurs, s'ils chantent comme ceux-ci, pour s"entraîner a
défiler, ont individuellement un autre aspect... Ils se tiennent la
tête haute, tandis que sauf le cadre (officiers et sous-officiers),
le reste, tout en faisant entendre de jolies voix, avance en
troupeau, au pas mais sans respecter l'alignement et sans marquer le
moindre souci de se présenter en prenant une allure martiale, pour
entrer victorieusement dans une grande ville ennemie...
De
nouvelles affiches ont fait leur apparition sur les murs, en ville.
Voici exactement comment elles sont libellées, l'une et l'autre :
« Ordre !
Ayant pris possession de la ville et forteresse de Reims, j'ordonne
ce qui suit :
Les
chemins de fer, les routes et les communications télégraphiques et
téléphoniques dans la ville de Reims même, ainsi que dans la
proximité immédiate de la place, doivent être protégés contre
toute possibilité de destruction, il est surtout nécessaire de
protéger, par une surveillance minutieuse, les bâtiments publics
situés le long des lignes de communication. La ville sera tenue
responsable de toute contravention contre cet ordre, les coupables
seront poursuivis et fusillés, la ville sera frappée de
contributions considérables...
J'ajoute
qu'il est, d'ailleurs, dans le propre intérêt de la population de
se conformer aux prescriptions précédentes. Elle aura ainsi le
moyen d'éviter de nouvelles graves pertes en reprenant en même
temps ses occupations ordinaires.
Le
Général Allemand, commandant en chef. »
Le
texte de la seconde est :
Proclamation !
« Toutes
les autorités du Gouvernement Français et de la municipalité, sont
informées de ce qui suit :
1
° Tout habitant paisible pourra suivre ses occupations régulières
en pleine sécurité, sans être dérangé. La propriété privée
sera respectée absolument par les troupes Allemandes. Les provisions
de toute sorte servant aux besoins de l'armée Allemande seront
payées au comptant.
2°
Si, au contraire, la population ose, sous une forme quelconque, soit
ouverte ou cachée, de prendre part aux hostilités contre nos
troupes, les punitions les plus diverses seront infligées aux
réfractaires.
3°
Toutes les armes à feu devront être déposées immédiatement à la
mairie, tout individu trouvé une arme à la main, sera mis à mort.
4°
Quiconque coupera ou tentera de couper les fils télégraphiques ou
téléphoniques, détruira les voies ferrées, les ponts, les grandes
routes, ou qui conseillera une action quelconque au détriment des
troupes Allemandes, sera fusillé sur-le-champ.
5°
Les villes ou les villages dont les habitants prendront part au
combat contre nos troupes, feront feu sur nos bagages et colonnes de
ravitaillement ou mettront entrave aux entreprises des soldats
Allemands, seront fusillés immédiatement.
Seules,
les autorités civiles sont en état d'épargner aux habitants les
terreurs et les fléaux de la guerre. Ce seront elles qui seront
responsables des conséquences inévitables résultant de la présente
proclamation »
Le
Chef d’État-major général de l'armée Allemande, von Moltke
Le
troisième placard, rédigé dans le même esprit, ne paraît pas
s'adresser à nous. Il déclare, sous ce titre :
Proclamation
s'adressant à la population.
« D'après
les informations reçues, la population du pays a, à plusieurs
reprises, participé dans les actions hostiles. Il est prouvé que
les habitants du pays, cachés en embuscades, ont tiré sur les
troupes Allemandes. Ils sont allés jusqu'à tuer des soldats
Allemands blessés ou à les mutiler d'une manière atroce. Même les
femmes ont pris part à ces atrocités...
En
outre, sur plusieurs routes, des barrages ont été construits, dont
une partie était occupée et défendue par la population. La guerre
n'est faite que contre l'Armée de l'ennemi et pas contre les
habitants, dont la vie et la propriété resteront intactes.
Si
cependant d'autres violences, de quelque sorte que ce soit, étaient
commises contre les troupes Allemandes, j'infligerai les plus graves
punitions aux coupables ainsi qu'aux habitants des communes dans
lesquelles des combats contre la vie de nos soldats seront entrepris.
La
population répond, avec sa vie et sa propriété, de ce qu'aucun
complot aura lieu contre les troupes Allemandes. Il est donc dans
l'intérêt des habitants d'empêcher tout acte de violence qui
pourrait être commis contre nos troupes par quelques individus
fanatisés, en tenant compte de ce que la commune entière sera tenue
responsable du crime commis. »
Le
général commandant en chef.
Si
l'autorité militaire Allemande ne recherche pas la correction
absolue pour présenter les termes de sa prose, elle a du moins le
talent indéniable de la mettre à portée de tous, au point de vue
de la compréhension.
VI)
6
septembre
(aujourd’hui c’est dimanche) avec Maman je vais à la messe.
Lucie ne vient pas (pauvre petite messe basse) où est–elle
l’autre. Déjà on ne dit pas grand’chose de crainte de se faire
ramasser par les boches, je vais chercher du tabac pour Papa,
j’arrive à en avoir avec des difficultés, les boches ont pillé
un peu sa maison comme celles que les gens ont abandonné a eu à
souffrir du passage des boches, quelques uns de ses meubles ont été
porté chez les voisins ainsi qu’une lanterne et quelques
chaises...
VII)
Situation
en France
La
situation est périlleuse, les Allemands sont aux portes de Paris,
depuis la veille, le général Joffre a donné l’ordre de la
contre-offensive générale, la première bataille de la Marne
s'engage.
La
tactique de Joffre est claire : Les ailes des armées alliées ont
pour mission d'envelopper les armées Allemandes et le centre de les
déstabiliser par des offensives frontales. Les premiers succès des
armées d’Entente sont signalés, dont celui des troupes
Franco-Anglaises à Saint-Quentin.
Sur
ordre du général Gallieni, environ 600 taxis parisiens mais aussi
quelques cars pouvant transporter 20 à 30 soldats sont
réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de
la 7e division d'infanterie...
Sur
les autres théâtres d’opération :
En
Belgique, Termonde est évacuée par les Allemands, nous informe le
Journal de Roubaix. Les troupes Allemandes allument quelques
incendies avant de se retirer de la ville et font sauter les ponts
sur l’Escaut. Le journaliste nous explique que
«
l’abandon de Termonde s’explique par le fait que les Allemands
n’ont pu s’y maintenir sans danger d’être coupé du gros de
leurs forces. »
Suite
à la défaite de l’armée Autro-Hongroise à Lemberg, l’armée
Russe avance devant une armée en fuite et capture 70 000 prisonniers
et 300 canons...
Les
Autrichiens sont battus à Tomasjov. Les Russes en Bukovine prennent
Czernovitz, la capitale. Les Russes sont aux portes de Posen en
Prusse Orientale, ils occupent la station de Kostschin...
Et
pendant ce temps-là dans la région
Ce
dimanche des officiers Anglais arrivent en auto à Lille, ils se
rendent à la préfecture et repartent aussitôt. 250 blessés venant
des hôpitaux de Lille arrivent à Dunkerque. Arras est occupée par
les Allemands. Le préfet M. Briens est prisonnier sur parole. De son
côté, Maubeuge résiste !
Un
bel exemple de l’accueil Ch’ti ! Les Lillois couvrent de fleurs
les officiers Anglais qui se présentent à la préfecture nous
raconte le journaliste du journal Le Réveil du Nord.
«
Bientôt la place de la République est noire de monde et vers 11
heures, quand les Anglais quittent Lille, ils sont longuement
acclamés : des bouquets de fleurs tombent en pluie dans les autos,
tandis que des chapeaux s’agitent au bout de milliers de cannes et
que des petites mains de femmes font flotter des mouchoirs avec
entrain. »
VIII)
Thèses
sur la guerre, écrites par Lénine au plus tard le 24 août (6
septembre) 1914, lorsqu'il arrive à Berne (Suisse), venant de
Poronin (Galicie).
Ces
thèses sont discutées à la conférence du groupe bolchevik de
Berne entre le 24 et le 26 août (le 6 et le 8 septembre), elles sont
adoptées et expédiées, en tant que résolution du groupe, aux
autres sections bolcheviques à l'étranger. Pour des raisons de
sécurité, la copie faite par N. kroupskaïa porte cette mention : «
Copie
d'un appel édité au Danemark.
»...
Les
thèses sont envoyées clandestinement en Russie pour être discutées
par les membres du Comité central du Parti résidant en Russie, les
organisations du Parti et la fraction bolchevique de la Douma.
Par
l'intermédiaire des sociaux-démocrates Suisses, les thèses sont
également transmises à la conférence socialiste Italo-Suisse qui
se tient le 27 septembre 1914 à Lugano (Suisse) et qui s'en inspire
largement dans sa résolution.
Ayant
appris que les thèses ont été approuvées en Russie, Lénine les
remanie pour en faire un manifeste du Comité central du P.O.S.D.R. :
La guerre et la social-démocratie Russe.
L'introduction
aux thèses, intitulée : La social-démocratie Russe et la guerre
Européenne rédigée par Lénine sur une feuille séparée, a été
retrouvée ultérieurement et est publiée pour la première fois
dans les Œuvres.
« La
social-démocratie Russe et la guerre Européenne ».
Nous
avons appris de source digne de foi que des dirigeants du Parti
ouvrier social-démocrate de Russie ont tenu dernièrement une
conférence sur le problème de la guerre Européenne... Nous savons
fort bien que cette conférence a réellement exprimé l'opinion des
milieux les plus influents du Parti ouvrier social-démocrate de
Russie.
La
conférence a adopté la résolution ci-après, que nous reproduisons
dans son texte intégral, à titre de document :
Résolution
d’un groupe de sociaux-démocrates
- La guerre Européenne et mondiale présente tous les caractères d'une guerre bourgeoise, impérialiste, dynastique. La lutte pour les marchés et pour le pillage des autres États, la volonté d'enrayer le mouvement révolutionnaire du prolétariat et de la démocratie à l'intérieur des pays belligérants, la tentative de duper, de diviser et de décimer les prolétaires de tous les pays en jetant les esclaves salariés d'une nation contre ceux d'une autre au profit de la bourgeoisie, tel est le seul contenu réel de la guerre, telle est sa signification.
- L'attitude des chefs du parti social-démocrate Allemand, (le plus fort et le plus influent des partis de la II° Internationale (1889-1914), qui ont voté le budget de guerre et qui reprennent la phraséologie bourgeoise et chauvine des hobereaux Prussiens et de la bourgeoisie, est une trahison pure et simple du socialisme. Cette attitude ne peut se justifier en aucune façon, pas même en supposant que le parti social-démocrate Allemand soit extrêmement faible et provisoirement obligé de se plier à la volonté de la majorité bourgeoise de la nation. En fait, dans la situation présente, ce parti a pratiqué une politique national-libérale.
- L'attitude des chefs des partis sociaux-démocrates Belge et Français, qui ont trahi le socialisme en entrant dans les ministères bourgeois, mérite d'être condamnée au même titre.
- La trahison du socialisme par la majorité des chefs de la IIe Internationale est une faillite idéologique et politique de cette dernière. Cette faillite a pour cause fondamentale la prédominance au sein de l'Internationale de l'opportunisme petit-bourgeois, dont le caractère bourgeois et le danger qu'il constitue est depuis longtemps déjà signalés par les meilleurs représentants du prolétariat révolutionnaire de tous les pays. Les opportunistes avaient préparé de longue date la faillite de la IIe Internationale, en répudiant la révolution socialiste pour lui substituer le réformisme bourgeois, en répudiant la lutte des classes et la nécessité de la transformer, le cas échéant, en guerre civile, et en se faisant les apôtres de la collaboration des classes, en prêchant le chauvinisme bourgeois sous couleur de patriotisme et de défense de la patrie et en méconnaissant ou en niant cette vérité fondamentale du socialisme, déjà exposée dans le Manifeste du Parti communiste que les ouvriers n'ont pas de patrie, en se bornant, dans la lutte contre le militarisme, à un point de vue sentimental petit-bourgeois, au lieu d'admettre la nécessité de la guerre révolutionnaire des prolétaires de tous les pays contre la bourgeoisie de tous les pays, en faisant un fétiche de la légalité et du parlementarisme bourgeois qui doivent nécessairement être mis à profit, en oubliant qu'aux époques de crise, les formes illégales d'organisation et d'agitation deviennent indispensables. L'un des organes internationaux de l'opportunisme, la revue Allemande Sozialistische Monatshefte, qui a depuis longtemps adopté une attitude national-libérale célèbre aujourd'hui, à très juste titre, sa victoire sur le socialisme Européen. Le « centre » du parti social-démocrate Allemand et des autres partis sociaux-démocrates a, en fait lâchement capitulé devant les opportunistes. La future Internationale doit débarrasser définitivement et résolument le socialisme de ce courant bourgeois.
- Parmi les sophismes bourgeois et chauvins dont usent le plus souvent, pour duper les masses, les partis et les gouvernements bourgeois des deux principales nations rivales du continent : la France et l'Allemagne, et que les opportunistes socialistes avérés ou camouflés qui se traînent servilement à la remorque de la bourgeoisie répètent après eux, il faut tout particulièrement noter et stigmatiser les suivants : Lorsque les bourgeois Allemands prétendent qu'ils défendent la patrie, qu'ils luttent contre le tsarisme, qu'ils protègent le libre développement culturel et national, ils mentent, car les hobereaux Prussiens, Guillaume en tête, et la grande bourgeoisie Allemande ont toujours eu pour politique de défendre la monarchie tsariste, et ils ne manqueront pas quelle que soit l'issue de la guerre, de faire tous leurs efforts pour la soutenir, ils mentent car, en réalité, la bourgeoisie Autrichienne a entrepris contre la Serbie une guerre de rapine, car la bourgeoisie allemande opprime des Danois, des Polonais et des Français en Alsace-Lorraine, et mène contre la Belgique et la France une guerre d'agression visant a dépouiller des peuples plus riches et plus libres, en les attaquant au moment qui lui semblait le plus propice pour utiliser les derniers perfectionnements de son matériel de guerre, et à la veille de l'application d'un « vaste programme militaire » en Russie.
Lorsque les bourgeois Français se réclament, exactement de la même façon, de la défense de la patrie, etc., ils mentent eux aussi car, en réalité, ils défendent des pays moins avancés du point de vue de la technique capitaliste et se développant plus lentement, en se servant de leurs milliards pour soudoyer les bandes de Cent-Noirs du tsarisme Russe et leur faire mener une guerre d'agression, dont le but est le pillage des terres Allemandes et Autrichiennes. Les deux groupes de nations belligérantes ne le cèdent en rien l'un à l'autre sur le chapitre de la cruauté et de la barbarie dans la conduite de la guerre. - La social-démocratie de Russie a pour tâche essentielle et primordiale de mener un combat impitoyable contre le chauvinisme Grand-Russe et monarcho-tsariste, et contre les sophismes qu'invoquent pour le défendre les libéraux, les cadets, une partie des populistes et les autres partis bourgeois. Du point de vue de la classe ouvrière et des masses laborieuses des peuples de Russie, le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses armées qui oppriment la Pologne, l'Ukraine et nombre d'autres peuples de Russie, et qui attisent la haine nationale afin de renforcer le joug des Grands-Russes sur les autres nationalités et de consolider le pouvoir réactionnaire et barbare de la monarchie tsariste.
- Les mots d'ordre de la social-démocratie doivent être actuellement : A) Premièrement, vaste propagande, dans l'armée comme sur le théâtre des opérations, en faveur de la révolution socialiste et de la nécessité de tourner les armes non pas contre ses frères, les esclaves salariés des autres pays, mais contre les gouvernements et les partis réactionnaires et bourgeois de tous les pays. Nécessité absolue d'organiser des cellules et des groupes illégaux dans les armées de toutes les nations afin d'y mener cette propagande dans toutes les langues. Lutte impitoyable contre le chauvinisme et le « patriotisme » des petits bourgeois et des bourgeois de tous les pays, sans exception. En appeler absolument, contre les leaders de l'Internationale actuelle qui ont trahi le socialisme, à la conscience révolutionnaire des masses ouvrières sur lesquelles retombe tout le poids de la guerre et qui, dans la plupart des cas, sont hostiles au chauvinisme et à l'opportunisme,B) Deuxièmement, propagande en faveur d'une république Allemande, d'une république Polonaise, d'une république Russe et d'autres encore, et de la transformation de tous les États Européens en États-Unis républicains d'Europe, tel doit être l'un des mots d'ordre les plus immédiatsC) Troisièmement, lutte axée particulièrement contre la monarchie tsariste et le chauvinisme Grand-Russe, panslaviste, propagande en faveur de la révolution en Russie, ainsi que de l'affranchissement des peuples opprimés par la Russie, et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, en posant les mots d'ordre immédiats : république démocratique, confiscation des terres des grands propriétaires fonciers et journée de travail de 8 heures.
IX)
Le
6 septembre 1914 : Occupation par les forces Allemandes
4h30 | Le
19e chasseurs qui a cantonné à Maurupt lance 3 reconnaissances à
cheval. L’une d’entre elles (1 officier, 1 sous-off et 8 cavaliers) commandée par le lieutenant Fougère passe à Pargny à 5 h, franchit la Saulx et se dirige vers Heiltz-le-Maurupt et Jussecourt |
5h30 | Elle
trouve ces deux villages libres, inoccupés donc continue vers le
nord. mais se heurte à 200 m au nord de HLM (vers Sogny) à des fractions ennemies qui les fusillent. Elle se voit obligée de repartir vers Pargny (avec 2 prisonniers allemands arrêtés avant Pargny). |
5h45 | Les
allemands ont lancé quelques obus sur HLM (ils ne savent pas que
le village est vide ? La mairie a été atteinte et une maison incendiée. |
6h | Le village est encerclé par la cavalerie Allemande (6eme régiment de Uhlans) |
6h10 | Les
cavaliers investissent le village immédiatement Ils sont suivis par l’infanterie postée au Nord du village sur la route de Sogny Il s’agit du 88e régiment de la 41e brigade de la 21e division du 18e corps actif de la IVe armée Allemande. Des cavaliers, pied à terre, sont vus près de Pargny peu après 6 heures Le gros d’infanterie avec 3 ou 4 batteries a dû traverser le village avant 7 heures |
6h30 | Les 1er éléments d’infanterie Allemande sont à portée de fusil de Pargny |
7h | L’artillerie allemande a pu se mettre en batterie près de HLM (pour bombarder le front sur la Saulx). |
10h | Les allemands incendient des maisons de HLM. |
www.herodote.net/6_septembre_1914-evenement-19140906.php
Il
y a 5 jours - Le 6
septembre 1914,
après avoir été sur le point de succomber face à l'offensive
allemande, les troupes françaises lancent une contre-attaque …
-
Rue89 - il y a 1 jour3 septembre 1914Nous cherchons notre régiment et comme nous ne le trouvons pas, nous suivons la 113. Traversons Varennes ; Monfaucon
www.heiltz-le-maurupt.fr
› Histoire
locale
Incendie
du 06 septembre. Le jour le plus sombre. Le 6
Septembre 1914,
Heiltz-le-Maurupt brûlait. C'était la bataille de la Marne, et si
les combats se …
217emeri.canalblog.com
› Messages
septembre 2014
Il
y a 2 jours - 6
Septembre 1914.
JMO/Rgt : "Le 217ème Régiment quitte ses cantonnements de
Mossoux à 5 heures pour se porter dans la direction de …
www.il-y-a-100-ans.fr/.../dimanche-6-septembre-1914-sur-la-marne-l-he...
Il
y a 20 heures - Dimanche
6 septembre 1914
: sur la Marne, l'heure de la ... Suite à la défaite de l'armée
autro-hongroise à Lemberg, l'armée
russe
avance ...
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1914/.../vil19140814.htm
Écrit
au plus tard le 24 août (6
septembre)
1914.
L'introduction « La social-démocratie russe
et la guerre européenne » est publiée pour la première fois. ....
Russie,
le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses
armées
qui ...
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