dimanche 7 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 6 SEPTEMBRE 1914


6 septembre 1914,


I)
Le 6 septembre 1914, après avoir été sur le point de succomber face à l'offensive Allemande, les troupes Françaises lancent une contre-attaque de la dernière chance sur la Marne, aux portes de Paris.
La guerre, en passe de se terminer en quelques semaines, va durer pendant plus de 4 ans.
André Larané
Défait dans la «  bataille des frontières » l’état major n'ayant pas su anticiper les intentions ennemies, le commandant en chef des armées du nord et du nord-est, Joseph Joffre (62 ans) organise toutefois une retraite générale en bon ordre...
Et déjà la propagande se met en branle pour atténuer l'impact du drame sur les esprits, avec, le 28 août, un communiqué du grand quartier général signé de Joffre qui énonce : «la situation de la Somme aux Vosges est restée ce qu'elle était hier », une façon de révéler sans le dire que l'ennemi avait franchi la frontière !
Le 30 août, Paris connaît le premier bombardement aérien de l'Histoire : un modeste monoplan allemand survole la ville et largue une banderole avec la mention : « Parisiens, rendez-vous, les Allemands sont à vos portes » ainsi que quelques bombes qui ont fait deux morts !
Les Français voient se profiler le spectre d'une nouvelle défaite comme en 1870. Les civils du nord de la France suivent les troupes sur les routes de l'exode. 500 000 Parisiens les imitent et quittent la capitale, qui ne compte plus que 1,8 million d'habitants...
Le gouvernement lui-même donne le mauvais exemple en partant pour Bordeaux le 3 septembre et en laissant les clés de la capitale au général Joseph Gallieni (65 ans), gouverneur militaire.
Celui-ci rassemble toutes les troupes disponibles et constitue hâtivement une 6e armée, sous le commandement du général Maunoury, pour assurer la défense de Paris. Les Allemands sont à ce moment-là à Chelles, à 30 kilomètres au nord-est.
Alors survient la faute... Les Allemands, sûrs de leur victoire, retirent deux divisions pour les envoyer vers le front Russe. Du coup, le général Alexander von Kluck, qui commande la 1ère armée Allemande, à l'extrémité de l'aile droite, renonce à contourner Paris par l'ouest et a encercler la capitale. Il infléchit sa marche vers la Marne et l'Ourcq, au sud-est... Erreur fatale....

II)
On a dit que la lutte allumée le 6 septembre au matin, de Paris à Verdun, n'est pas une bataille unique, mais une série de batailles que chacune des armées mène pour son compte particulier, avec ses propres moyens ou grâce à l'appui des armées voisines, suivant les con­ceptions de chaque chef, l'inspiration et la valeur de chaque combattant.
Rien n'est plus inexact. La bataille de la Marne est un tout admirablement ordonné dont l'immensité seule empêche d'embrasser l'ensemble d'un seul coup d’œil.
Le coup de boutoir de Guise paraît avoir désorienté le Haut Commandement Allemand.
L'extrême droite, l'armée von Klück qui, jusqu'au 30 août, marche à grandes journées vers le sud-est, est arrivée sur la ligne Amiens – Moreuil - Hangest en Santerre - Roye, fait un crochet, le 31, et se dirige sur Compiègne et Meaux....

6 septembre :
Au matin, Maunoury a porté la 6e armée en avant. De Plessis-l'Evêque à Villeroy, le groupe de Lamaze (55e et 56e divisions), la brigade Marocaine et la 45e division refoulent des hauteurs de Penchard et de Monthyon le 4e Corps de réserve.
En même temps, parti du front Oissery - Saint Soupplets, le 7e Corps prononce l'enveloppement par le nord, et la 14e division de ce Corps d'armée (général de Villaret) arrive jusqu'à Bouillancy.
Le IVe Corps de réserve, en se repliant, a appelé des renforts... Kluck, suivant Joffre, a tout de suite l'intuition de la lourde faute qu'il vient de commettre en présentant son flanc droit au Camp Retranché de Paris...
Sa décision est immédiate. Ses Corps de gauche, les 3e et 9e, continueront à attaquer face au sud de concert avec l'armée Bülow, mais son 4e Corps va stopper Rebais et son 11e Corps va revenir en arrière à marches forcées, au secours du 4e Corps de réserve.
Le Corps de cavalerie comble devant l'armée Anglaise le vide causé par le départ de ce Corps d'armée.
Devant l'intervention de ces troupes fraîches, tandis que l'artillerie lourde Allemande balaye le terrain, de Villaret ne peut dépasser Bouillancy et de Lamaze, après avoir enlevé Marcilly et Barcy, ne peut se maintenir à Chambry.

GALLIENI
French ne s'est pas aperçu de la disparition du 11e Corps Allemand. Il avance, mais prudemment, poussant devant lui les uhlans. Le soir, il est sur la ligne Crécy – Coulommiers - Choisy.
Quant à Franchet d'Esperey, il a lancé ses Corps d'armée à l'attaque, dès 6 heures du matin, contre l'ennemi (les 3e et 9e Corps de Kluck) retranché sur des positions dominantes.
De Maud'huy, à la tête du 18 Corps, traverse en trombe Villiers-Saint-Georges, Montceaux, et refoule le 11e Corps Allemand de Sancy.
Hache, à la tête du 3e Corps, dont les divisions sont conduites par Mangin et par Pétain, enlève Escardes et Courgivaux au 9e Corps Allemand qui reflue jusqu'au Grand-Morin.
De Ligny, à la tête du 1e Corps, chasse l'ennemi de Châtillon formidablement organisé, et parvient jusqu'aux abords d'Esternay, malgré l'extrême fatigue des troupes.
En même temps, Defforges, dont le 10e Corps combat en liaison étroite avec la 42e division de l'armée Foch, soutient une lutte acharnée et disproportionnée contre le 10e Corps de réserve et le 7e Corps de l'armée de Bülow, disposés en profondeur jusqu'à Montmirail... Villeneuve lés Charleville, perdu le matin à 8 heures, au cours d'une furieuse offensive Allemande, est repris à 9 heures, reperdu vers midi et finalement repris par les nôtres à la baïonnette très tard dans la nuit. En somme, la journée du 6 est bonne à l'aile gauche.
III)
Le 6 Septembre 1914, Heiltz-le-Maurupt brûle :
C'est la bataille de la Marne, et si les combats se déroulent à Pargny-sur-Saulx et à Maurupt, les maisons du village épargnées par l'incendie sont occupées par les Allemands et souvent servent d'infirmerie. En particulier la maison Husson et la Filature où il y a quelques années encore on pouvait lire des inscriptions en allemand datant de Septembre 1914. La plupart des habitants sont chassés vers Saint-Dizier et au delà - Rachecourt - Eurville - Moeslains etc.., quelques uns plus loin et d'autres tout simplement dans les bois vers la Haute Grenille ou au Soussaie des Messieurs, Ceux qui sont restés dans le village ont été emmenés à Jussecourt et à Sogny où ils ont été internés.
La famille Garnon, qui est partie en dernier a pu voir les troupes de chasseurs à pied en position près du pont de l'Ornain et traverser Pargny-sur-Saulx bourré d'infanterie Française, ce sont les chasseurs à cheval qui ferment la retraite.
L'occupation d'Heiltz-le-Maurupt a duré du 6 au 12 Septembre.
Pourquoi le village a-t-il été incendié le 6 Septembre ? on ne le saura sans doute jamais...
Une tente « infirmerie » a été installée à l'Est de la rue du Jard et un certain nombre de soldats Allemands sont enterrés dans ce secteur, d'autres aux environs de la Filature. Du matériel et équipement ont été brûlé par les Allemands avant leur départ. Le sol est parsemé d'armes, de matériel divers et de munitions.
Les premiers habitants revenus ont du enterrer les morts plus profondément et surtout les chevaux, Mr David Regnault est réquisitionné pour transporter les blessés à Charmont.
Le village offre alors un paysage désolé de décombres calcinés. Les maisons étant presque toutes en bois et torchis, il ne restent debout que les cheminées et les fours qui sont en brique ou en carreaux de terre.
IV)
La guerre, c’est de la poussière... On finit par se nourrir de poussière... Voilà un fléau imprévu... Les convois incessants, la cavalerie, l’artillerie, surtout les interminables files de poids-lourds pulvérisent les routes. Bientôt les belles routes de France seront des chemins creux. Ajoutez à cela qu’à 200m de chaque côté de la route les champs sont également changés en déserts poussiéreux. La guerre, c’est de la poussière. Nous avons dû faire manœuvrer la pompe à incendie du village pour lutter contre ce fléau.
V)
Dimanche - L'après-midi de ce jour, rencontrant mon ami et voisin R. Collet, je l'accompagne dans une courte promenade, puisqu'il désire, comme moi, se rendre compte des dégâts causés par le bombardement dans les environs du quartier que nous habitons et nous nous dirigeons vers l'église Saint-André... Nous voyons la maison Grouselle, rue de l'Avant-Garde, qui a été dévastée par deux obus, dont l'un a éclaté dans le jardin et l'autre à l'intérieur où il a pénétré par la toiture... La maison n° 12 de la même rue a été entièrement démolie par un projectile.
Tandis que nous sommes arrêtés, passent deux soldats Allemands qui regardent à peine, jetant un coup d'œil indifférent à ces ruines qui nous émeuvent. Il est vrai qu'ils en ont vu d'autres depuis leur entrée en campagne. ils se promènent en fumant des cigares, comme des troupiers qui ont quartier libre ce dimanche.
A l'église Saint-André, un obus est entré à gauche du petit portail et a éclaté en abîmant entièrement une chapelle, crevant ou tordant les tuyaux du petit orgue, rendu complètement hors d'usage.
Au cours d'une seconde sortie faite avec mes deux fils, Jean et Lucien, nous devons nous arrêter longuement, avant de rentrer, pour laisser passer un régiment d'infanterie arrivant en ville, par la rue Cérès, l'arme sur l'épaule. Les hommes défilent en chantant le Deutschland über alles !... Ce spectacle produit sur nous une sensation pénible. La mélodie de leur chant ne nous est pas inconnue, nous avions cru le remarquer déjà le 4, dans l'après-midi, sans avoir pu nous imaginer exactement ce qu'il était, lorsque nous avions perçu, de la maison, quelques bribes de ce qui une sorte de cantique.
En effet, c'est l'air de l'hymne national Autrichien et, sur cette musique d'Haydn, nous avons souvent entendu adapter un Tantum ergo dans les églises, en France...
Les soldats, comme ceux déjà vus les jours précédents, n'ont pas le moins du monde l'apparence de gens qui ont subi des privations. Avec leurs faces rondes, colorées à la suite de la marche qu'ils viennent de fournir, leurs têtes passées à la tondeuse si courte que l'on croirait presque qu'ils ont le crâne rasé, ils donnent, dans l'ensemble, une impression de jeunesse vigoureuse.
En les regardant, je me rappelle avoir lu dans les journaux, au début d'août, que leur ravitaillement devenant difficile, ils sont tellement rationnés, qu'à Visé, lors des premiers combats en Belgique, les Allemands se sont rendu aux Belges qui leur montrent des tartines de beurre.
Peut-on écrire de pareilles âneries ! Ah ! ce ne sont pas ceux-là qui crèvent de faim, cela se voit tout de suite. En dehors de cela, leurs vêtements, leurs équipements sont en excellent état. Les officiers ont des chevaux superbes, harnachés de neuf, et chacun est à même de constater que les autos assurant leurs différents services, en imposent par leur beauté et leur souplesse...
En examinant cette masse grise de troupe d'où toute couleur voyante a été éliminée, où tout ornement ou accessoire brillant a été camouflé (les petits clairons même de la clique paraissent avoir été peints afin de supprimer la visibilité du cuivre de l'instrument), en voyant avancer cette colonne uniformément terne, suivie de ses convois interminables, on ne peut se défendre de penser que l'armée ennemie a poursuivi de longue haleine, et dans les plus infimes détails, une préparation à la guerre ne ressemblant pas à la nôtre. Avec son matériel, elle donne une impression de force disciplinée,
d'organisation et de puissance redoutables.
Nous voyons là, de nos yeux, et nous sommes obligés de constater que les journaux nous ont encore bien trompés...
Malgré cela, il est clair aussi que nos soldats, s'ils arrivent en vainqueurs, s'ils chantent comme ceux-ci, pour s"entraîner a défiler, ont individuellement un autre aspect... Ils se tiennent la tête haute, tandis que sauf le cadre (officiers et sous-officiers), le reste, tout en faisant entendre de jolies voix, avance en troupeau, au pas mais sans respecter l'alignement et sans marquer le moindre souci de se présenter en prenant une allure martiale, pour entrer victorieusement dans une grande ville ennemie...
De nouvelles affiches ont fait leur apparition sur les murs, en ville. Voici exactement comment elles sont libellées, l'une et l'autre :
« Ordre ! Ayant pris possession de la ville et forteresse de Reims, j'ordonne ce qui suit :
Les chemins de fer, les routes et les communications télégraphiques et téléphoniques dans la ville de Reims même, ainsi que dans la proximité immédiate de la place, doivent être protégés contre toute possibilité de destruction, il est surtout nécessaire de protéger, par une surveillance minutieuse, les bâtiments publics situés le long des lignes de communication. La ville sera tenue responsable de toute contravention contre cet ordre, les coupables seront poursuivis et fusillés, la ville sera frappée de contributions considérables...
J'ajoute qu'il est, d'ailleurs, dans le propre intérêt de la population de se conformer aux prescriptions précédentes. Elle aura ainsi le moyen d'éviter de nouvelles graves pertes en reprenant en même temps ses occupations ordinaires.
Le Général Allemand, commandant en chef. »

Le texte de la seconde est :
Proclamation !
« Toutes les autorités du Gouvernement Français et de la municipalité, sont informées de ce qui suit :
1 ° Tout habitant paisible pourra suivre ses occupations régulières en pleine sécurité, sans être dérangé. La propriété privée sera respectée absolument par les troupes Allemandes. Les provisions de toute sorte servant aux besoins de l'armée Allemande seront payées au comptant.
2° Si, au contraire, la population ose, sous une forme quelconque, soit ouverte ou cachée, de prendre part aux hostilités contre nos troupes, les punitions les plus diverses seront infligées aux réfractaires.
3° Toutes les armes à feu devront être déposées immédiatement à la mairie, tout individu trouvé une arme à la main, sera mis à mort.
4° Quiconque coupera ou tentera de couper les fils télégraphiques ou téléphoniques, détruira les voies ferrées, les ponts, les grandes routes, ou qui conseillera une action quelconque au détriment des troupes Allemandes, sera fusillé sur-le-champ.
5° Les villes ou les villages dont les habitants prendront part au combat contre nos troupes, feront feu sur nos bagages et colonnes de ravitaillement ou mettront entrave aux entreprises des soldats Allemands, seront fusillés immédiatement.
Seules, les autorités civiles sont en état d'épargner aux habitants les terreurs et les fléaux de la guerre. Ce seront elles qui seront responsables des conséquences inévitables résultant de la présente proclamation »
Le Chef d’État-major général de l'armée Allemande, von Moltke

Le troisième placard, rédigé dans le même esprit, ne paraît pas s'adresser à nous. Il déclare, sous ce titre :
Proclamation s'adressant à la population.
« D'après les informations reçues, la population du pays a, à plusieurs reprises, participé dans les actions hostiles. Il est prouvé que les habitants du pays, cachés en embuscades, ont tiré sur les troupes Allemandes. Ils sont allés jusqu'à tuer des soldats Allemands blessés ou à les mutiler d'une manière atroce. Même les femmes ont pris part à ces atrocités...
En outre, sur plusieurs routes, des barrages ont été construits, dont une partie était occupée et défendue par la population. La guerre n'est faite que contre l'Armée de l'ennemi et pas contre les habitants, dont la vie et la propriété resteront intactes.
Si cependant d'autres violences, de quelque sorte que ce soit, étaient commises contre les troupes Allemandes, j'infligerai les plus graves punitions aux coupables ainsi qu'aux habitants des communes dans lesquelles des combats contre la vie de nos soldats seront entrepris.
La population répond, avec sa vie et sa propriété, de ce qu'aucun complot aura lieu contre les troupes Allemandes. Il est donc dans l'intérêt des habitants d'empêcher tout acte de violence qui pourrait être commis contre nos troupes par quelques individus fanatisés, en tenant compte de ce que la commune entière sera tenue responsable du crime commis. »
Le général commandant en chef.
Si l'autorité militaire Allemande ne recherche pas la correction absolue pour présenter les termes de sa prose, elle a du moins le talent indéniable de la mettre à portée de tous, au point de vue de la compréhension.

Ramire III, fils de Sanchc & de la Reine Dona Thérèse, âgé seulement de j ans , monte fur le trône, & régne fous la tutele de fa mere , de Dona Elvire, fa tante, Religieuse de S. Sauveur de Léon, & de quelques Seigneurs. Devenu majeur, il secoue le joug de sa merc 8; de sa tante , pour se mettre sous celui de fa femme. L'an 981, les Seigneurs de Galice se révoltent, & proclament Roi Bermude : Ramire marche contre les rebelles , leur livre bataille , perd la plus grande partie de fa Noblesse, revient hors d'état de poursuivre son entreprise, & meurt cette année vers le mois de Décembre, dans la 16- année de son régne, sans laisser d'erïfansde Dona Urraque, son épouse.



VI)
6 septembre (aujourd’hui c’est dimanche) avec Maman je vais à la messe. Lucie ne vient pas (pauvre petite messe basse) où est–elle l’autre. Déjà on ne dit pas grand’chose de crainte de se faire ramasser par les boches, je vais chercher du tabac pour Papa, j’arrive à en avoir avec des difficultés, les boches ont pillé un peu sa maison comme celles que les gens ont abandonné a eu à souffrir du passage des boches, quelques uns de ses meubles ont été porté chez les voisins ainsi qu’une lanterne et quelques chaises...

VII)
Situation en France
La situation est périlleuse, les Allemands sont aux portes de Paris, depuis la veille, le général Joffre a donné l’ordre de la contre-offensive générale, la première bataille de la Marne s'engage.
La tactique de Joffre est claire : Les ailes des armées alliées ont pour mission d'envelopper les armées Allemandes et le centre de les déstabiliser par des offensives frontales. Les premiers succès des armées d’Entente sont signalés, dont celui des troupes Franco-Anglaises à Saint-Quentin.
Sur ordre du général Gallieni, environ 600 taxis parisiens mais aussi quelques cars pouvant transporter 20 à 30 soldats sont réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7e division d'infanterie...

Sur les autres théâtres d’opération :
En Belgique, Termonde est évacuée par les Allemands, nous informe le Journal de Roubaix. Les troupes Allemandes allument quelques incendies avant de se retirer de la ville et font sauter les ponts sur l’Escaut. Le journaliste nous explique que
« l’abandon de Termonde s’explique par le fait que les Allemands n’ont pu s’y maintenir sans danger d’être coupé du gros de leurs forces. »

Suite à la défaite de l’armée Autro-Hongroise à Lemberg, l’armée Russe avance devant une armée en fuite et capture 70 000 prisonniers et 300 canons...
Les Autrichiens sont battus à Tomasjov. Les Russes en Bukovine prennent Czernovitz, la capitale. Les Russes sont aux portes de Posen en Prusse Orientale, ils occupent la station de Kostschin...

Et pendant ce temps-là dans la région
Ce dimanche des officiers Anglais arrivent en auto à Lille, ils se rendent à la préfecture et repartent aussitôt. 250 blessés venant des hôpitaux de Lille arrivent à Dunkerque. Arras est occupée par les Allemands. Le préfet M. Briens est prisonnier sur parole. De son côté, Maubeuge résiste !

Un bel exemple de l’accueil Ch’ti ! Les Lillois couvrent de fleurs les officiers Anglais qui se présentent à la préfecture nous raconte le journaliste du journal Le Réveil du Nord.
« Bientôt la place de la République est noire de monde et vers 11 heures, quand les Anglais quittent Lille, ils sont longuement acclamés : des bouquets de fleurs tombent en pluie dans les autos, tandis que des chapeaux s’agitent au bout de milliers de cannes et que des petites mains de femmes font flotter des mouchoirs avec entrain. »

VIII)
Thèses sur la guerre, écrites par Lénine au plus tard le 24 août (6 septembre) 1914, lorsqu'il arrive à Berne (Suisse), venant de Poronin (Galicie).
Ces thèses sont discutées à la conférence du groupe bolchevik de Berne entre le 24 et le 26 août (le 6 et le 8 septembre), elles sont adoptées et expédiées, en tant que résolution du groupe, aux autres sections bolcheviques à l'étranger. Pour des raisons de sécurité, la copie faite par N. kroupskaïa porte cette mention : « Copie d'un appel édité au Danemark. »...

Les thèses sont envoyées clandestinement en Russie pour être discutées par les membres du Comité central du Parti résidant en Russie, les organisations du Parti et la fraction bolchevique de la Douma.

Par l'intermédiaire des sociaux-démocrates Suisses, les thèses sont également transmises à la conférence socialiste Italo-Suisse qui se tient le 27 septembre 1914 à Lugano (Suisse) et qui s'en inspire largement dans sa résolution.
Ayant appris que les thèses ont été approuvées en Russie, Lénine les remanie pour en faire un manifeste du Comité central du P.O.S.D.R. : La guerre et la social-démocratie Russe.

L'introduction aux thèses, intitulée : La social-démocratie Russe et la guerre Européenne rédigée par Lénine sur une feuille séparée, a été retrouvée ultérieurement et est publiée pour la première fois dans les Œuvres.
« La social-démocratie Russe et la guerre Européenne ».

Nous avons appris de source digne de foi que des dirigeants du Parti ouvrier social-démocrate de Russie ont tenu dernièrement une conférence sur le problème de la guerre Européenne... Nous savons fort bien que cette conférence a réellement exprimé l'opinion des milieux les plus influents du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.
La conférence a adopté la résolution ci-après, que nous reproduisons dans son texte intégral, à titre de document :
Résolution d’un groupe de sociaux-démocrates
  1. La guerre Européenne et mondiale présente tous les caractères d'une guerre bourgeoise, impérialiste, dynastique. La lutte pour les marchés et pour le pillage des autres États, la volonté d'enrayer le mouvement révolutionnaire du prolétariat et de la démocratie à l'intérieur des pays belligérants, la tentative de duper, de diviser et de décimer les prolétaires de tous les pays en jetant les esclaves salariés d'une nation contre ceux d'une autre au profit de la bourgeoisie, tel est le seul contenu réel de la guerre, telle est sa signification.
  2. L'attitude des chefs du parti social-démocrate Allemand, (le plus fort et le plus influent des partis de la II° Internationale (1889-1914), qui ont voté le budget de guerre et qui reprennent la phraséologie bourgeoise et chauvine des hobereaux Prussiens et de la bourgeoisie, est une trahison pure et simple du socialisme. Cette attitude ne peut se justifier en aucune façon, pas même en supposant que le parti social-démocrate Allemand soit extrêmement faible et provisoirement obligé de se plier à la volonté de la majorité bourgeoise de la nation. En fait, dans la situation présente, ce parti a pratiqué une politique national-libérale.
  3. L'attitude des chefs des partis sociaux-démocrates Belge et Français, qui ont trahi le socialisme en entrant dans les ministères bourgeois, mérite d'être condamnée au même titre.
  4. La trahison du socialisme par la majorité des chefs de la IIe Internationale est une faillite idéologique et politique de cette dernière. Cette faillite a pour cause fondamentale la prédominance au sein de l'Internationale de l'opportunisme petit-bourgeois, dont le caractère bourgeois et le danger qu'il constitue est depuis longtemps déjà signalés par les meilleurs représentants du prolétariat révolutionnaire de tous les pays. Les opportunistes avaient préparé de longue date la faillite de la IIe Internationale, en répudiant la révolution socialiste pour lui substituer le réformisme bourgeois, en répudiant la lutte des classes et la nécessité de la transformer, le cas échéant, en guerre civile, et en se faisant les apôtres de la collaboration des classes, en prêchant le chauvinisme bourgeois sous couleur de patriotisme et de défense de la patrie et en méconnaissant ou en niant cette vérité fondamentale du socialisme, déjà exposée dans le Manifeste du Parti communiste que les ouvriers n'ont pas de patrie, en se bornant, dans la lutte contre le militarisme, à un point de vue sentimental petit-bourgeois, au lieu d'admettre la nécessité de la guerre révolutionnaire des prolétaires de tous les pays contre la bourgeoisie de tous les pays, en faisant un fétiche de la légalité et du parlementarisme bourgeois qui doivent nécessairement être mis à profit, en oubliant qu'aux époques de crise, les formes illégales d'organisation et d'agitation deviennent indispensables. L'un des organes internationaux de l'opportunisme, la revue Allemande Sozialistische Monatshefte, qui a depuis longtemps adopté une attitude national-libérale célèbre aujourd'hui, à très juste titre, sa victoire sur le socialisme Européen. Le « centre » du parti social-démocrate Allemand et des autres partis sociaux-démocrates a, en fait lâchement capitulé devant les opportunistes. La future Internationale doit débarrasser définitivement et résolument le socialisme de ce courant bourgeois.
  5. Parmi les sophismes bourgeois et chauvins dont usent le plus souvent, pour duper les masses, les partis et les gouvernements bourgeois des deux principales nations rivales du continent : la France et l'Allemagne, et que les opportunistes socialistes avérés ou camouflés qui se traînent servilement à la remorque de la bourgeoisie répètent après eux, il faut tout particulièrement noter et stigmatiser les suivants : Lorsque les bourgeois Allemands prétendent qu'ils défendent la patrie, qu'ils luttent contre le tsarisme, qu'ils protègent le libre développement culturel et national, ils mentent, car les hobereaux Prussiens, Guillaume en tête, et la grande bourgeoisie Allemande ont toujours eu pour politique de défendre la monarchie tsariste, et ils ne manqueront pas quelle que soit l'issue de la guerre, de faire tous leurs efforts pour la soutenir, ils mentent car, en réalité, la bourgeoisie Autrichienne a entrepris contre la Serbie une guerre de rapine, car la bourgeoisie allemande opprime des Danois, des Polonais et des Français en Alsace-Lorraine, et mène contre la Belgique et la France une guerre d'agression visant a dépouiller des peuples plus riches et plus libres, en les attaquant au moment qui lui semblait le plus propice pour utiliser les derniers perfectionnements de son matériel de guerre, et à la veille de l'application d'un « vaste programme militaire » en Russie.
    Lorsque les bourgeois Français se réclament, exactement de la même façon, de la défense de la patrie, etc., ils mentent eux aussi car, en réalité, ils défendent des pays moins avancés du point de vue de la technique capitaliste et se développant plus lentement, en se servant de leurs milliards pour soudoyer les bandes de Cent-Noirs du tsarisme Russe et leur faire mener une guerre d'agression, dont le but est le pillage des terres Allemandes et Autrichiennes. Les deux groupes de nations belligérantes ne le cèdent en rien l'un à l'autre sur le chapitre de la cruauté et de la barbarie dans la conduite de la guerre.
  6. La social-démocratie de Russie a pour tâche essentielle et primordiale de mener un combat impitoyable contre le chauvinisme Grand-Russe et monarcho-tsariste, et contre les sophismes qu'invoquent pour le défendre les libéraux, les cadets, une partie des populistes et les autres partis bourgeois. Du point de vue de la classe ouvrière et des masses laborieuses des peuples de Russie, le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses armées qui oppriment la Pologne, l'Ukraine et nombre d'autres peuples de Russie, et qui attisent la haine nationale afin de renforcer le joug des Grands-Russes sur les autres nationalités et de consolider le pouvoir réactionnaire et barbare de la monarchie tsariste.
  7. Les mots d'ordre de la social-démocratie doivent être actuellement : A) Premièrement, vaste propagande, dans l'armée comme sur le théâtre des opérations, en faveur de la révolution socialiste et de la nécessité de tourner les armes non pas contre ses frères, les esclaves salariés des autres pays, mais contre les gouvernements et les partis réactionnaires et bourgeois de tous les pays. Nécessité absolue d'organiser des cellules et des groupes illégaux dans les armées de toutes les nations afin d'y mener cette propagande dans toutes les langues. Lutte impitoyable contre le chauvinisme et le « patriotisme » des petits bourgeois et des bourgeois de tous les pays, sans exception. En appeler absolument, contre les leaders de l'Internationale actuelle qui ont trahi le socialisme, à la conscience révolutionnaire des masses ouvrières sur lesquelles retombe tout le poids de la guerre et qui, dans la plupart des cas, sont hostiles au chauvinisme et à l'opportunisme,
    B) Deuxièmement, propagande en faveur d'une république Allemande, d'une république Polonaise, d'une république Russe et d'autres encore, et de la transformation de tous les États Européens en États-Unis républicains d'Europe, tel doit être l'un des mots d'ordre les plus immédiats
    C) Troisièmement, lutte axée particulièrement contre la monarchie tsariste et le chauvinisme Grand-Russe, panslaviste, propagande en faveur de la révolution en Russie, ainsi que de l'affranchissement des peuples opprimés par la Russie, et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, en posant les mots d'ordre immédiats : république démocratique, confiscation des terres des grands propriétaires fonciers et journée de travail de 8 heures.

IX)
Le 6 septembre 1914 : Occupation par les forces Allemandes
4h30 Le 19e chasseurs qui a cantonné à Maurupt lance 3 reconnaissances à cheval.
L’une d’entre elles (1 officier, 1 sous-off et 8 cavaliers) commandée par le lieutenant Fougère passe à Pargny à 5 h, franchit la Saulx et se dirige vers Heiltz-le-Maurupt et Jussecourt
5h30 Elle trouve ces deux villages libres, inoccupés donc continue vers le nord.
mais se heurte à 200 m au nord de HLM (vers Sogny) à des fractions ennemies qui les fusillent.
Elle se voit obligée de repartir vers Pargny (avec 2 prisonniers allemands arrêtés avant Pargny).
5h45 Les allemands ont lancé quelques obus sur HLM (ils ne savent pas que le village est vide ?
La mairie a été atteinte et une maison incendiée.
6h Le village est encerclé par la cavalerie Allemande (6eme régiment de Uhlans)
6h10 Les cavaliers investissent le village immédiatement
Ils sont suivis par l’infanterie postée au Nord du village sur la route de Sogny
Il s’agit du 88e régiment de la 41e brigade de la 21e division du 18e corps actif de la IVe armée Allemande.
Des cavaliers, pied à terre, sont vus près de Pargny peu après 6 heures
Le gros d’infanterie avec 3 ou 4 batteries a dû traverser le village avant 7 heures
6h30 Les 1er éléments d’infanterie Allemande sont à portée de fusil de Pargny
7h
L’artillerie allemande a pu se mettre en batterie près de HLM (pour bombarder le front sur la Saulx).
10h Les allemands incendient des maisons de HLM.


www.herodote.net/6_septembre_1914-evenement-19140906.php
Il y a 5 jours - Le 6 septembre 1914, après avoir été sur le point de succomber face à l'offensive allemande, les troupes françaises lancent une contre-attaque …

  1. Rue89 ‎- il y a 1 jour
    3 septembre 1914Nous cherchons notre régiment et comme nous ne le trouvons pas, nous suivons la 113. Traversons Varennes ; Monfaucon 
www.heiltz-le-maurupt.fr › Histoire locale
Incendie du 06 septembre. Le jour le plus sombre. Le 6 Septembre 1914, Heiltz-le-Maurupt brûlait. C'était la bataille de la Marne, et si les combats se …

217emeri.canalblog.com › Messages septembre 2014
Il y a 2 jours - 6 Septembre 1914. JMO/Rgt : "Le 217ème Régiment quitte ses cantonnements de Mossoux à 5 heures pour se porter dans la direction de …

www.il-y-a-100-ans.fr/.../dimanche-6-septembre-1914-sur-la-marne-l-he...
Il y a 20 heures - Dimanche 6 septembre 1914 : sur la Marne, l'heure de la ... Suite à la défaite de l'armée autro-hongroise à Lemberg, l'armée russe avance ...
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1914/.../vil19140814.htm
Écrit au plus tard le 24 août (6 septembre) 1914. L'introduction « La social-démocratie russe et la guerre européenne » est publiée pour la première fois. .... Russie, le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses armées qui ...











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