23
SEPTEMBRE 1914
I)
Situation
de prise d'armes : 21 officiers 1 916 hommes.
Vivres jour de sac, au complet.
Munitions au complet : 96 cartouches par homme.
5h10
D'après l'ordre d'engagement, la 11e Brigade monte à l'attaque de Loivre (24e I). Le 28e se porte au château de Toussicourt à la disposition du général de Brigade.
8h
Le régiment est au château de Toussicourt en formation articulée.
14h25
Le Lt Colonel reçoit l'ordre de porter un bataillon au bois à l'Ouest de Villers-Franqueux. Ce bataillon (Bataillon Eude, 2e) est mis à la disposition du Colonel commandant la 11e brigade et doit se tenir prêt à occuper les tranchées de la ligne de défense principale établies autour de Villers-Franqueux.
17h15
2 compagnies du 28e (Bataillon Eude 2e) seront portées dans les tranchées de la route nationale n°44 comme repli éventuel (ne devant pas être employées à l'attaque de Loivre). Ces deux Cies sont mises sous les ordres du Lieutenant Colonel Pineau commandant le 24e.
Les 2 autres compagnies du Bataillon Eude resteront dans le bois à l'Ouest de Villers-Franqueux à la disposition du Colonel commandant la 11e Brigade.
Le Régiment (EM, 1er et 3e Bataillons) stationné au cantonnement bivouac aux abords du Château de Toussicourt.
Vivres jour de sac, au complet.
Munitions au complet : 96 cartouches par homme.
5h10
D'après l'ordre d'engagement, la 11e Brigade monte à l'attaque de Loivre (24e I). Le 28e se porte au château de Toussicourt à la disposition du général de Brigade.
8h
Le régiment est au château de Toussicourt en formation articulée.
14h25
Le Lt Colonel reçoit l'ordre de porter un bataillon au bois à l'Ouest de Villers-Franqueux. Ce bataillon (Bataillon Eude, 2e) est mis à la disposition du Colonel commandant la 11e brigade et doit se tenir prêt à occuper les tranchées de la ligne de défense principale établies autour de Villers-Franqueux.
17h15
2 compagnies du 28e (Bataillon Eude 2e) seront portées dans les tranchées de la route nationale n°44 comme repli éventuel (ne devant pas être employées à l'attaque de Loivre). Ces deux Cies sont mises sous les ordres du Lieutenant Colonel Pineau commandant le 24e.
Les 2 autres compagnies du Bataillon Eude resteront dans le bois à l'Ouest de Villers-Franqueux à la disposition du Colonel commandant la 11e Brigade.
Le Régiment (EM, 1er et 3e Bataillons) stationné au cantonnement bivouac aux abords du Château de Toussicourt.
II)
Reims
: journal du Rémois Henri Jadart
Ce
matin, nouvelle course à travers les quartiers bombardés,
maintenant semés de ruines encore fumantes par endroits : rue du
Marc, rue Legendre, rue des Templiers, rue de l’Ecu, rue des
Moissons, rue Cérès etc.
Sur
le boulevard Lundy, la façade du temple protestant reste debout,
mais l’intérieur est détruit, l’horloge s’est arrêtée à
cinq heures trois quarts. A la caserne Colbert, il ne subsiste guère
que les murs, là aussi le dedans est saccagé, le cadran de
l’horloge indique également trois heures trois quarts.
Le
canon gronde fortement vers 11 heures dans la direction des caves
Pommery et je reviens par la rue du Levant et la Place Godinot, Rue
Saint-Pierre-les-Dames et en face, rue Saint Symphorien, il y a
encore eu des maisons brûlées.
Dans
la matinée ont eu lieu les obsèques du docteur Jacquin, premier
adjoint, tué par un obus dans la rue Thiers le samedi dernier, comme
il sortait de l’hôtel de ville (…)
A
l’hôtel de ville, on remet des vitres aux fenêtres et des
ardoises à la couverture. On affiche les adresses de condoléance
des conseils municipaux de Paris et de Lyon, envoyées à la
population Rémoise.
L’après-midi,
temps splendide, toutefois on n’ose pas trop sortir de la ville, la
canonnade étant incessante dans le Nord et l’Est. Des troupes nous
arrivent par l’avenue de Paris. Le sergent Le Picard, neveu du Dr
Bagneris, venu de Faverolles, donne de bonnes nouvelles des régiments
qui se portent à notre secours sous le commandement du général
Maunoury.
Le
cardinal Luçon, archevêque de Reims est rentré hier en automobile,
venant de Paris après un séjour à Rome, où il s’est rendu pour
l’élection du pape Benoît XV.
III)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits).
Le
bombardement a recommencé chaque jour depuis le lundi 14. On parle
de 400 victimes, jusqu’à ce jour dans la population civile.
Nous
apprenons que son Excellence le cardinal Luçon, revenu de Rome,
après le conclave, a pu rentrer à Reims hier... Sa première visite
a été pour la cathédrale, devant laquelle il se prend à pleurer.
IV)
Combat
à Lironville
(…)Nous
avons gagné du terrain à l’aile gauche de l’Oise. L’ennemi a
procédé à une canonnade entre l’Oise et l’Aisne, nous avons
réalisé des progrès entre Souain et l’Argonne.
En
Woëvre, les forces Allemandes ont attaqué les Hauts de Meuse, par
l’est, mais sans résultat.
En
Lorraine, elles ont franchi de nouveau la frontière en petites
colonnes et réoccupé Domèvre près de Blamont.
Le
résultat des 2 dernières journées pour nous a été la capture de
nombreux soldats Allemands. On dit : 7.000 appartenant à divers
corps d’armée.
L’armée
Russe a occupé la forteresse importante de Jaroslaw, en Galicie.
De
leur côté les Serbes ont écrasé 250.000 Austro-Hongrois qui
ont essayé à nouveau de pénétrer dans leur territoire, et
maintenant ils avancent beaucoup plus librement à travers la Bosnie,
coopérant avec les Monténégrins.
L’armée
Belge a remporté un succès au sud de Malines, à Sempst, et de ce
côté les Allemands sentent si bien la partie compromise
qu’ils se retranchent autour de Louvain et de Wavre.
V)
Joli
matin d’automne, je traverse à cheval les belles forêts de
Baccarat, je rencontre le lieutenant Boby. Je vais admirer avec lui
les emplacements des batteries lourdes Allemandes qui se trouvaient
en plein bois, au fond des ravins. L’on voit encore, aux 1 000
branches brisées, le parcours des gros obus au départ.
Chaque
emplacement porte deux abris entièrement constitués de ces paniers
à obus qui ressemblent aux tubes à parapluies des voitures... Le
canon tonne, tout proche.
Allons
bon ! Mon ordonnance arrive essoufflé à ma recherche :
« Mon lieutenant, il faut rentrer immédiatement à Deneuvre.
Paraît que le bataillon fout le camp. » Mon ordonnance parle
le langage militaire.
Où
allons-nous ?
19h30.
Notre bataillon est chargé de repousser l’ennemi qui occupe la
région d’Ancerviller, au S-O de Blâmont. Départ cette nuit à
2h00.
Cameroun
La
canonnière Allemande « Surprise » s’empare de
Cocobeach. L’escadre Franco-Britannique se présente devant Douala.
Mer
Baltique
Début
d’une série d’opérations navales Allemandes dans la région de
Windau.
France
- Offensive Allemande dans la forêt d’Argonne et prise de Varennes.
- Décret portant création d’un conseil de guerre permanent à Boulogne-sur-Mer, dont la compétence s’étend à la région du Nord, et qui sera rattaché au conseil de révision permanent de Paris, première séance, au château de Boulogne, le 17 octobre.
- Création d’une commission chargée de connaître les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens.
Région
Nord
Commandement
confié au général Sorin.
VI)
3h00
réveil au son des canons Français tout proches... Les Allemands
répondent peu... Puis il est passé beaucoup d’aéroplanes. Au
soir on va cantonner dans une ferme abandonnée. Une autre fusillade
vers 21h00 et tout se rendort.
VII)
À
l’aube mon équipe est chargée d’aller transporter un blessé à
la Ferme de la Fonderie. Je me dégourdis les jambes et nous partons
dispos malgré notre grande fatigue. Nous arrivons, faisons du feu,
et en quelques minutes du potage et du café qui nous réchauffent
complètement. Nous remontons au poste occupé par la musique et
restons pendant la journée sous les obus sifflant et éclatant
continuellement, les éclats brisent les branches et nous énervent
sans nous faire bien peur tant nous sommes habitués à entendre ce
sifflement monotone, continu, intolérable.
L’après
midi, nos troupes ont dû reculer, la ferme est bombardée et on ne
sait où évacuer les blessés... Sur le soir nous devons évacuer un
lieutenant grièvement blessé... Nous rencontrons les chasseurs
Alpins qui montent la côte au pas de gymnastique... Nous les
laissons passer puis poursuivons notre chemin... Quelques balles
sifflent déjà autour de nous.
La
fusillade se fait entendre de plus en plus fournie, nous entendons
crier les soldats pour la charge, cri sauvage s’il en est un, me
donnant un frisson... Nous nous trouvons juste dans le champ de tir
de l’infanterie avec notre malheureux blessé, nous courons au pas
de gymnastique tenant le brancard à la main dans des champs d’avoine
et de betteraves, les balles sifflent de plus en plus, nous devons
être visés, nous gagnons le bois voisin et nous y enfonçons à
toute vitesse, malmenant peut-être un peu notre blessé, mais
prenant cependant le plus de soins possibles pour que les branches ne
lui écorchent la figure ou ne lui touchent son bras fracassé d’un
éclat d’obus.
Nous
regardons à travers des éclaircies ce qui se passe sur le champ de
bataille. Le bruit du combat est assourdissant :
Les
fusils, les canons mêlent leurs coups, il est impossible de parler,
de crier même pour se faire comprendre... Ce vacarme est pour moi
inoubliable... Par un sentier sous bois, nous regagnons la route...
Les voitures d’ambulance étant parties, nous sommes obligés de
porter notre blessé dans la direction d'Aubreville, nous rencontrons
non loin du village les brouettes des divisionnaires à qui nous
remettons notre fardeau et poursuivons la route jusqu’à
l’ambulance.
Nous
sommes alors rejoints par la musique qui s’est repliée et nous
allons coucher dans une grange à Aubreville. Nous sommes très bien
et à l’abri du froid ce qui fait notre bonheur. Toute la compagnie
hors rang est là, nous avons les officiers d’artillerie pour
voisins. Nous ne prenons même pas la peine de manger et nous nous
endormons.
VIII)
La
pression Allemande sur le secteur de Verdun est intense. Au sud de la
ville, les forts de Troyon, du Camp des Romains et de Lionville sont
pilonnés, alors que la IIIe armée Française résiste pied à pied.
Le
ministre de la Marine confirme que la flotte Française a débarqué
à Antivari des artilleurs et des canons, pour servir sur le mont
Lovcen et bombarder la ville et le port de Cattaro.
En mer Baltique, débute plusieurs opérations navales Allemandes dans le secteur de Windau.
Ce
même 23 septembre 1914, le lieutenant d’Uhlans, Manfred von
Richthofen reçoit la croix de fer pour les résultats obtenus au
cours de ses reconnaissances offensives.
En
Afrique, on confirme que l’escadre Franco-Britannique se présente
devant Douala tandis qu’au sud du Cameroun Allemand, une canonnière
Française et son équipage s’empare de Cocobeach.
IX)
Le
5 août, le 346e, constitué sous le commandement du
lieutenant-colonel Cadet, s'embarque à Melun. Il fait partie de la
73e division, qui est mise à la disposition du général gouverneur
de Toul pour la défense de la place.
Et
dès lors commence une période de déplacements, de marches et de
travaux où le régiment, sans être réellement engagé, affirme
tout de suite ses qualités d'entrain, de cohésion et d'endurance.
Par une chaleur écrasante, tous ces hommes, qui ne sont plus
entraînés, vont couvrir étapes sur étapes, creuser des tranchées,
construire des réseaux de fil de fer, marchant souvent nuit et jour,
avides de rencontrer enfin l'ennemi, impatients de participer à la
bataille qui, croit-on, sera courte et décisive.
A
Toul, le drapeau tout neuf, étincelant, a été présenté au
régiment au mois d'août... Le 346e a désormais une âme. L'émotion
est générale, tous les yeux, fiers et résolus sont fixés sur
l’emblème sacré, chacun fait le serment de bien le servir et le
défendre...
La
place est cédée à une division du 8e corps d'armée et la 73e
division est remise à la disposition du général gouverneur de
Toul, le 346e se porte dans la région de Flirey. L'ennemi a repris
son offensive et s'avance dans la direction de Toul.
Le
21 au soir, la 19e compagnie (capitaine Brandelet) arrête par son
feu l'ennemi qui débouche du bois de Mortmare après avoir contraint
le 356e à se replier. Le capitaine Dervillée, avec le 6e bataillon,
occupe le bois de Jury à gauche de la division, il s'y retranche, se
couvre par des abatis, y résiste toute la journée du 21 jusqu'à
17h00, ne se replie que sous la menace d’enveloppement, poursuivi
par les feux de l'ennemi qui occupe les bois de la Hazelle. Couvert
par la 23e compagnie qui, restée dans les bois sous l'énergique
commandement du capitaine Vesque, pendant plus de 2 heures tient,
sous son feu deux bataillons ennemis et ne se replie à 20h00 que
lorsque les colonnes d’assaut sont arrivées à 30 mètres d'elle.
Le
22, au matin, le régiment est rassemblé au bois des Hayes, face à
Lironville, que l'ennemi a occupé, le 5e bataillon à gauche du
356e, le 6e bataillon en réserve. La division a reçu l'ordre
d'attaquer Lironville devant lequel s'étend un mamelon aplati et un
glacis qui aboutit au village, à peine coupés de petits bois de
sapins.
Le
5e bataillon (bataillon Gillot) a comme objectif le clocher et doit
essayer de déborder le village par l'ouest.
15h00,
le débouché du bois s'effectue en ordre parfait, compagnie par
compagnie, mais il faut bien vite se déployer car les sections sont
prises de front et d'enfilade par un feu violent et nourri de fusils
et de mitrailleuses qui semble partir du bois de la Voisogne et des
tranchées devant le village, à moins de 400 mètres.
19h00,
un ordre de rassemblement parti, semble-t-il, de la droite, se
propage jusqu'à la gauche de la ligne, provoquant un mouvement de
repli. Mais le lieutenant colonel Cadet et son adjoint, le capitaine
Maréchal, arrête les fractions en retraite vers le coude de la
route Noviant-aux-Prés Lironville. Le régiment voisin, qui a gagné
presque en entier Noviant-aux-Prés, est ramené vers 21h30 par le
capitaine Maréchal.
A
la faveur de la nuit, toutes les positions de première ligne
conquises dans la journée sont réoccupées.
Le
23, à l'aube, l'ennemi ouvre un feu nourri de toutes ses
mitrailleuses sur la première ligne qui subit de fortes pertes. Les
sections de renfort, puis le 367e sont jetés en avant sans pouvoir
réussir à faire avancer la première ligne qui est clouée au sol.
De même, les 23e et 24e compagnies viennent renforcer le 356e. Le 5e
bataillon du 353e, qui a reçu l'ordre de déborder le village de
Lironville par la gauche, échoue dans son mouvement, impuissant lui
aussi en face du feu ennemi qui fauche ses unités.
Toute
la journée, ce sont des alternatives d'avance et de recul pour se
cramponner à la crête militaire du plateau de Lironville. D'une
part, le feu ajusté des mitrailleuses et les violents rafales de
l'artillerie ennemie, d'autre part le tir trop court de notre
artillerie provoquent des pertes énormes en différents endroits de
la ligne, où des fractions tentent de se replier mais
sont
vivement et énergiquement maintenues par les officiers et les
gradés.
Des
lignes entières de tirailleurs aplatis sur le sol semblent rester
impassibles dans cet enfer… ce sont des morts !
Les
blessés s'enfuient vers l'arrière, affolés, ou se traînent comme
ils peuvent pour trouver un abri. Et cependant, à chaque instant,
des fractions se reportent en avant avec acharnement, essaient
d'aborder la ligne ennemie, elles sont malheureusement bien vite
balayées.
Enfin,
à la tombée de la nuit, la 145e brigade est relevée, par la 146e.
Le 346e va cantonner à Domèvre-en-Haye.
Dans
ces journées de fin septembre, il s'agissait d'arrêter le 13e corps
Badois qui menace Toul... La 73e division y est parvenue toute seule,
ses attaques acharnées ont fait croire à l'ennemi qu'il a affaire à
des forces supérieures, l'ont intimidé au point qu'il n'a même pas
essayé de sortir de ses tranchées devant Lironville.
Le
lieutenant-colonel Cadet est grièvement blessé et remplacé : au
commandement du régiment par le chef de bataillon Gillot.
X)
Il
appartiend à une sage diplomatie de mettre l'Autriche à l'abri
d'entraînements auxquels les États sont sujets comme les hommes, et
surtout de faire en sorte qu'elle ne soit plus exposée à succomber
au tentateur Prussien, ce qui ne peut se faire que par la suppression
de la Prusse.
Si
le vieux Caton, celui qui obtint que Rome détruisît Carthage,
revivait parmi nous, il répéterait tous les jours aux Alliés :
Il
faut défaire l'unité Allemande et anéantir la Prusse qui est,
depuis deux siècles, le fléau des nations, l'esprit du mal qui
empoisonne le monde Européen...
Il
faudra que l'Autriche, au futur Congrès, se résolve à n'être
qu'un membre utile et modeste de la société Européenne, à remplir
ce rôle d'élément modérateur et conservateur que l'ancienne
diplomatie Française lui avait si judicieusement attribué.
Lorsque
la Maison d'Autriche, devenue inoffensive en Allemagne après la paix
de Westphalie, eut en outre été guérie, après la guerre de
Succession d'Espagne, de ses ambitions Espagnoles, l'idée de la
monarchie Française a été d'en faire une sorte de gendarme de
l'ordre Européen et de la paix Européenne au sud de
l'Allemagne et aux portes de l'Orient. Voilà l'idée qu'il faut
reprendre dès demain.
XI)
Cette
exposition a lieu au musée de la Caverne du Dragon, situé sur le
Chemin des Dames dans l'Aisne en Picardie.
Elle
analyse les combats de la mi-septembre 1914 dans l’Aisne qui
opposent, après la Marne, les troupes Allemandes au corps
expéditionnaire Britannique et au 18e corps de la Ve armée
Française.
Les
combats de septembre 1914, violents dans l’Aisne sont peu connus et
font pourtant partie des derniers soubresauts de la guerre de
mouvement car ils donnent la mesure des enjeux que sont, dans le
territoire de l’Aisne, le passage de la rivière Aisne et la montée
à l’assaut du Chemin des Dames.
Les
forces Britanniques en font le douloureux apprentissage : elles ont
franchi l’Aisne le 13 septembre.
Le
14 septembre, leur assaut à travers les champs de betteraves et les
bois, sur un terrain escarpé et boueux, se révèle particulièrement
meurtrier : Les Allemands ne font plus retraite, ils ont creusé des
tranchées et installé des postes de mitrailleuses.
Entre
le 12 septembre et le 8 octobre, les pertes Britanniques s’élèvent
à plus de 10% des troupes engagées.
Du
13 au 15 septembre, les troupes Françaises qui attaquent entre
Paissy et Craonne butent sur les mêmes obstacles et connaissent la
même désorganisation...
Après
ces combats, chaque camp s’enterre et l’organisation alliée se
structure : les Britanniques rejoignent le front des Flandres en
octobre.
XII)
Ça
s'est passé en septembre 1914
Découvrez
les événement marquants du mois de septembre 1914 :
► Les
personnes ne respectant pas le couvre-feu risquent d'être victimes
des tirs de la garde civile, unité Pontoisienne de 244 hommes,
chargée de maintenir l'ordre public.
► Jules
Jouvion est le premier Pontoisien à avoir été tué durant la
Grande Guerre.
► Face
à l'avancée allemande, des centaines de Pontoisiens sont évacuées.
Plusieurs cavaliers Allemands sont repérés à Vallangoujard.
Revivez
en images le quotidien des Pontoisiens de l'époque
• Premiers
convois de blessés. À Pontoise, ils seront soignés dans l'actuel
collège Chabanne transformé pour des raisons logistiques en hôpital
militaire
• Le
6 septembre 1914, à l'approche de la bataille de la Marne, le
Général Joffre fait une déclaration pour motiver ses troupes.
Suite
au blâme qui lui a été infligé par le préfet pour défaitisme,
le Maire décide de démissionner de son poste avec huit de ses
conseillers municipaux.
XIII)
Septembre
1914 : des habitants de Clermont-en-Argonne témoignent
N°
157, 158, 159.
L’an
mil neuf cent quatorze, le vingt-trois octobre, à
CLERMONT-EN-ARGONNE (Meuse), devant nous :
BARKER
(Marie-Amélie-Anne), épouse JACQUEMET, sans profession, à
Clermont-en-Argonne :
Je jure de dire la vérité.
Je jure de dire la vérité.
Je
me trouvais à Clermont avec très peu de personnes, notamment avec
mon mari infirme et M. Manternach.
Le
4 septembre, jour de l’arrivée des Allemands.
Pendant
la nuit du 4 au 5, j’ai vu une troupe briser les portes sur son
passage et se livrer à un pillage effréné.
Vers
6 heures du matin, j’ai été appelée à l’hospice où je soigne
les blessés.
A
midi, en allant déjeuner chez moi, j’ai assisté au pillage dans
toute son horreur.
Ma
maison a été épargnée par les pillards... Le roi de Prusse y
avait couché en 1870, et c’est même dans ma salle à manger que
la marche sur Sedan a été décidée.
Tous
les ans, des touristes Allemands venaient photographier cette maison,
à laquelle ils attachaient un intérêt historique.
En
retournant à l’hospice, j’ai constaté que la maison d’un
horloger, dans la grande rue, était en train de brûler.
L’incendie
a été tellement rapide qu’il n’a pu être que volontairement
allumé, d’ailleurs on a trouvé dans la commune des sachets de
pastilles incendiaires.
L’ennemi
a occupé Clermont pendant une dizaine de jours.
Vers
le 10 septembre, j’ai vu des soldats du XIIe corps charger sur un
autobus des meubles enlevés chez M. Desforges et des étoffes prises
chez Nordmann, marchand de nouveautés.
Un
médecin-major s’est emparé de tous les objets de pansement de
l’hospice et même du drapeau de la Croix-Rouge.
Une
grande partie de la ville a été brûlée, y compris ma maison.
Elle
a été détruite non par le bombardement, mais par l’incendie.
L’église
qui se trouve sur la côte et qui est isolée a été elle-même
incendiée.
Au
moment du sinistre, les régiments qui occupaient Clermont étaient
le 121ème et le 122ème d’infanterie Wurtembergeois.
Après
lecture, le témoin a signé avec nous.
MANTERNACH
(Pierre-Guillaume), mécanicien à Clermont-en-Argonne :
Je
jure de dire la vérité.
Le
4 septembre, au départ des derniers Français, les Allemands ont
bombardé Clermont, de deux heures et demie à sept heures du soir.
Ils
sont entrés dans la ville à minuit, en brisant les portes et en
pillant tout sur leur passage.
L’incendie
a commencé, au début de l’après-midi, par la maison de M.
Nicolas, horloger.
J’ai
vu un soldat y répandre le contenu de sa lampe à alcool après
avoir pris son café.
C’est
alors que le feu a éclaté.
Je
suis allé chercher la pompe et j’ai demandé à un officier de me
donner des hommes pour la manœuvrer.
Il
m’a répondu : « Je n’ai pas d’hommes pour vous » et, me
menaçant de son revolver, m’a ordonné de sortir.
J’ai
fait une démarche analogue auprès de cinq ou six autres officiers;
tous m’ont également repoussé.
Pendant
ce temps, l’incendie s’est propagé.
Il
ne reste que 66 maisons, 226 ont été détruites.
J’ai
vu allumer le feu dans cinq ou six immeubles à l’aide de torches
que les soldats fixaient au bout de bâtons pour atteindre le haut
des bâtiments.
Tandis
que la ville flambait, des Allemands dansaient à l’intérieur de
l’église au son de l’orgue.
Ils
ont fini par mettre le feu à cet édifice avant de se retirer.
Ils
se sont servis pour cette besogne de récipients garnis de mèches et
remplis d’un liquide inflammable.
Ils
ont également fait usage de grenades.
A
un certain moment, j’ai vu un soldat courir sur le toit d’une
maison où l’incendie a presque immédiatement éclaté.
Après
l’incendie, le pillage a recommencé dans les maisons que le feu
avait épargnées.
J’ai
vu un officier supérieur inscrire sur la porte de la maison de Mme
Lebondidier une mention interdisant de piller cette habitation.
Comme
je lui en demandais la raison, il m’a répondu que ce qui était
dans cette demeure lui était réservé et qu’il en garnirait sa
maison de campagne.
En
effet, il a fait charger sur une voiture tout ce qu’il y avait de
mieux chez Mme Lebondidier.
J’ai
enterré ici, le 6 septembre, un jeune garçon de 11 ans, qui a été
fusillé à bout portant au moment où il se sauvait de la maison
Berthélemy-Gauvain.
J’ai
également enterré, le 8 du même mois, un homme d’environ 35 ans
dont le corps était carbonisé.
J’ignore
les noms de cet homme et de cet enfant, tout ce que je sais, c’est
que les deux morts habitaient la commune de Vauquois.
J’ajoute,
pour compléter ma déposition, que les Allemands ont mis le feu à
Clermont sans y avoir été l’objet d’aucune agression de la part
de la population civile.
Il
ne restait d’ailleurs presque personne dans la ville.
Après
lecture, le témoin a signé avec nous.
JACQUEMET
(Édouard), 68 ans, directeur honoraire des Écoles
d’arts-et-métiers, chevalier de la Légion d’honneur,
administrateur délégué faisant fonctions de maire à
Clermont-en-Argonne :
Je
jure de dire la vérité.
Je
confirme les dépositions que vous venez d’entendre, sauf en ce qui
concerne les renseignements personnels que M. Manternach vous a
donnés et que je n’ai pu constater par moi-même, mais qui sont,
en tout cas, conformes à ce que j’ai vu. M. Manternach,
d’ailleurs, est tout à fait digne de foi.
J’ajoute
que le cadavre carbonisé qui a été enterré ici est celui de M.
Poinsignon, maire de Vauquois.
Je
puis déclarer en outre que c’était le XIIIe corps Wurtembergeois
qui occupait Clermont au moment de l’incendie, et que ce corps
était commandé par le général von Durach (1).
Un
corps de uhlans qui était également ici avait à sa tête le prince
de Wittenstein (2).
Après
lecture, le témoin a signé avec nous.
(1)
Lire : général d’Urach (ou von Urach).
(2)
Lire : Wittgenstein.
De
la retraite à la poursuite : le 28e RI en septembre 1914
vlecalvez.free.fr/JMO_sept1914/JMO_septembre1914.html
Lire
ici son carnet de guerre pour la période août-septembre 1914. .....
Mardi 22 septembre 1914, Situation de prise d'armes : 20 officiers
1916 hommes.
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50/Journal
de la Grande guerre: 23 septembre 1914 bataille ...
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y a 14 heures - Bataille des Hauts de Meuse (18 au 25 septembre
1914) ... 49/ Journal de la Grande guerre: (video) le 22 septembre
1914 mort d'Alain ...
Septembre
1914 : les Britanniques au Chemin des Dames ...
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Clermont
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