mercredi 30 avril 2014

1111... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1111 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UNE ABBAYE BIEN MAL EN POINT QUI RENAIT GRÂCE A SES PROPRIÉTAIRES


Dans la jolie vallée du Coran affluent de la Charente, l'abbaye de Fontdouce compte parmi les Trésors de Saintonge. Ce superbe ensemble monastique du XIIe siècle est aujourd'hui amoureusement entretenu et valorisé par la famille Boutinet. Les jardins et surtout la salle capitulaire sont remarquables.
L’Abbaye est bâtie sur un ruisseau, la Fontdouce, qui a donné son nom au monastère, fondée vers 1111 sur les bords de la « Fontaine Douce », par Guillaume de Conchamp, seigneur de Taillebourg.
On peut supposer que les premiers moines ont vécu dans des bâtiments en bois dont l’emplacement, compte tenu de la topographie particulière des lieux (construction en terrasse), est difficile à déterminer.
Le plus ancien vestige en élévation pourrait être les chapelles superposées (chapelles haute et basse) datant des années 1120...
Les moines, des bénédictins, suivent des règles d’inspiration cistercienne, caractérisées par un mode de vie très austère, ce que reflète la grande sobriété de la chapelle basse.
La Règle de Saint Benoît : Pour atteindre la sainteté, 3 vertus sont nécessaires Le silence, qui permet d’entendre la voix de Dieu.
L’obéissance à l’abbé, qui tient la place du Christ dans la communauté.
CHAPELLE BASSE
L'humilité.
Le temps au monastère est partagé entre le travail manuel, la prière, la lecture et méditation de la Bible.
Au début du XIIIe siècle, accolé à l’ouest de la première abbaye Romane, un second monastère de style gothique est construit. Cet ensemble comprend notamment la salle capitulaire, le parloir-couloir et l’église abbatiale, aujourd’hui détruite.
L’abbaye connaît son apogée à partir de cette époque : en plus de ses prieurés (la Grainetière en Vendée et la Tenaille près de  Pons), elle possède des terres dans un rayon de 100 km, incluant des salines sur la côte. Ses moines, dont le nombre a dû fortement s’accroître, vivent dans une certaine opulence, en témoigne la richesse de l’ornementation de la salle capitulaire.

Au XVe siècle, Fontdouce obtient le titre d’ « Abbaye Royale » entraînant un profond changement de son mode d’administration : l’abbé n’est plus élu par ses pairs au sein de la communauté, mais il est nommé par le roi. C’est souvent un grand laïc à qui le roi octroie la commende, et qui profite d’une grande partie des revenus de l’abbaye. Quoiqu’il en soit, cette nomination entraîne peu à peu le déclin de l’abbaye comme centre spirituel et économique...
SALLE CAPITULAIRE
Au XVIe siècle, les Guerres de Religions, accélèrent sa décadence, L’église abbatiale est saccagée (elle ne sera jamais reconstruite). De plus, l’Abbaye connaît de gros problèmes d’inondation du fait de sa position sur la Fontdouce et des destructions provoquées par les Guerres de Religions. Pour permettre aux bâtiments de rester hors d’eau, le sol est surélevé d’environ 1,5 m à l’intérieur des salles comme à l’extérieur... Les années suivant la Révolution Française apportent également leur lot de destructions : plusieurs bâtiments dont le réfectoire disparaissent.
Les 5 derniers moines sont chassés en 1793 et l’année suivante le site est vendu comme Bien National pour servir de propriété agricole. Le fermier qui rachète les lieux, construit alors en 1820 sur les restes des bâtiments
conventuels, une maison style Premier Empire, celle qu'on aperçoit au dessus des jardins. Elle est toujours habitée aujourd’hui.

Dans les années 1820, l'abbaye échoit à la famille des actuels propriétaires qui, en 1958, font classer « Monuments Historiques » les parties gothiques, salle capitulaire et parloir.

En 1970 ils entreprennent les premiers travaux de restauration (dégagement puis taille de pierre), ce qui leur vaut le troisième prix du concours « chef d’œuvre en péril » en 1979.

En 1986, le site est entièrement classé « Monument Historique »...
Aujourd’hui, Fontdouce demeure une propriété privée, tournée vers les activités touristiques, cultuelles et culturelles, soutenue dans ses actions de mise en valeur par une équipe de passionnés regroupés au sein de l’Association Guillaume de Conchamp.
ÉTOILE A NEUF POINTES

En 1996 voulant redessiner les jardins « à la française », les fouilles permettent de mettre à jour les soubassements de plusieurs édifices antérieurs au XIIIe siècle correspondant au premier monastère roman, dont le cloître, adossé aux chapelles superposées. Cependant la fonction de certains de ces vestiges reste, à ce jour, indéterminée. On a pu y retrouver notamment l’emplacement d’une cheminée. Peut-être faut-il y voir des bâtiments fonctionnels à mettre en relation avec la proximité du lit de la Fontdouce (moulin, tannerie, forge…). Il en reste aujourd’hui les murets qui bordent le chemin et le jardin... Par la petite porte sur la gauche on entre dans la « chapelle basse »… Elle pourrait correspondre à l’église du premier monastère roman, c’est à-dire le lieu de prière des moines. Elle est caractérisée par son style architectural très austère :
une nef unique sans transept, une voûte et une abside (au fond de la chapelle) en cul de four, le tout sans aucun motif de décoration.
On note sur les parois intérieures de la chapelle les croix à neuf pointes. Il s’agit de croix de consécration que les évêques apposaient sur les murs d’une église nouvellement construite afin de signifier qu’elle était bien baptisée...

Sur les parois, à 70 cm du sol, on observe la trace du remblai dégagé dans les années 1975. A cette époque toutes les ouvertures sont encore murées, on y accède uniquement par la porte du fond, alors plus large pour pouvoir y rouler des barriques. En effet, cette salle sert de chai de vieillissement pour les eaux de vie. Dans le fond de la chapelle basse, si on prête l’oreille on découvre une acoustique surprenante. face à l’abside, près de l’autel, lorsqu'on parle les personnes, placées à l’arrière de la chapelle basse, entendent mieux, que si on était face à face. Ce phénomène s’explique par les pots acoustiques : petits trous de 2 à 3 centimètres de diamètre creusés dans les murs de l’abside avec un vase cylindrique implanté dans la pierre, derrière le mur, dans certains édifices, ces pots acoustiques sont appelés vases acoustiques, car il s'agit de véritables cavités en forme de vase, creusées dans la pierre. Ces trous acoustiques amplifient le son tandis que la voûte en cul de four, par sa forme même renvoie le son dans la chapelle...
Depuis la chapelle basse, par la porte du fond on accède à salle capitulaire ou salle du chapitre...
Avant sa remise en état qui débute en 1974, la salle capitulaire est enfouie sous 1,50 m de remblai, toutes les baies donnant sur la cour sont bouchées et un mur construit parallèlement au ruisseau la sépare en deux parties, les 6 piliers centraux ont dû être remplacés à cause de leur vétusté. C’est la salle de réunion de l’abbaye, du mot latin « capitulum », (chapitre). C’est la salle la plus importante d’un monastère :
On y règle les questions de discipline (chapitres des coulpes où l’on prononce la sanction des moines coupables de fautes).
On y discute les questions matérielles.
On y décide l’admission des novices.
On y effectue l’élection des abbés et la réception des hôtes de marque.
On y faits le prêche des sermons, les annonces et proclamations communiquées par l’évêque ou le pape et surtout la lecture quotidienne d'un chapitre de la règle de Saint Benoît, d'où le nom « Salle du Chapitre ».
ABBAYE DE FONTDOUCE

Cette salle, qui fait partie du deuxième monastère, a été construite au début du XIIIe siècle. Elle est remarquable par sa taille (avec ses 6 piliers et ses 12 travées, c’est l’une des plus vastes de France), par la richesse de son ornementation et par son style architectural très développé, probablement d’inspiration parisienne ou angevine. Il faut admirer les clés de voûte ainsi que les clés de formeret (clés de voûte accolées au mur) parmi lesquelles une tête tricéphale symbolisant peut-être la Sainte Trinité... Les pavages, aujourd'hui mis en évidence vers le ruisseau correspondent au dallage d’origine.
C’est une dérivation de la Fontdouce qui traverse cette salle. Elle permet d’alimenter le réfectoire et les cuisines situés plus en aval, dont il nous reste très peu de traces aujourd’hui. Pour sortir de la salle capitulaire il faut emprunter la grille et monter les 6 marches menant à l’extérieur…

On se trouve à présent dans le cloître du monastère gothique, aujourd’hui complètement disparu. Par ailleurs, ce cloître est à l’origine clos au sud par le réfectoire qui à été entièrement détruit pendant la Révolution.

De forme typique, d’un cloître : au-dessus de la salle capitulaire, se situe l’ancien dortoir des moines, transformé en maison d’habitation au début du XIXe siècle. Cette maison était alimentée en eau courante grâce à la pompe à eau, (toujours visible sur le mur extérieur). Face à la porte qui donne accès à l’auditorium, on peut apercevoir le clocher ou  campanile, installer au dessus des cuisines, après la destruction, durant les Guerres de Religions, du clocher de l’Église abbatiale... Entre les cuisines et le dortoir, se situait le réfectoire des moines.
Ce couloir gothique est un axe de communication entre le cloître gothique et les jardins. C’est le seul lieu du monastère où les moines sont autorisés à se parler, sous la surveillance du prieur (second de l’abbé).
Ailleurs, la communication se fait par un système de gestes codifiés et les moines doivent respecter le « silence perpétuel »... A ce propos, la « communication secrète » indiquée dans la partie basse de l’un des piliers, est un trou oblique permettant d’écouter sans être vu à partir de la salle capitulaire. (C’est un moyen pour l’abbé de s’assurer que les moines n’abusent pas de leur droit de parole qu’on leur laissait dans cette salle).
Sur les murs, on aperçoit plusieurs sortes de marques lapidaires, notamment des étoiles et des S situés respectivement sur et au-dessus des tailloirs des 2 premiers chapiteaux de la salle. Ces exemples, ainsi que de nombreux autres, sont les « signatures » de ceux qui ont conçu la voûte et des tailleurs de pierre, rétribués à la tâche, (au nombre de pierres).

LES JARDINS A LA FRANÇAISE
Le chapiteau est composé de 3 éléments : le tailloir, la corbeille et l’astragale. Le tailloir est une tablette de pierre surmontant le corps du chapiteau. De ce parloir-couloir, on accède par une petite porte à droite à une pièce dont l’usage est encore indéterminé...
Il s’agissait peut-être d’une « enfermerie » pour les moines ayant failli à la Règle, ou encore d’un cellier qui permettait aux moines de stocker les denrées dans un endroit frais et peu lumineux.

Le jardin du logis abbatial, à la française depuis le XVIIe siècle, constitue son décor. S’ajoutent souvent : potagers, jardin des simples, vergers, bois, pièces d’eau et terres cultivées. Les jardins de l’abbaye ont été redessinés en 1996 et retracent bien le plan classique du jardin « à la française », par quelques caractéristiques : un terrain rectangulaire avec des axes principaux et secondaires géométriques et symétriques. Il s’agit d’une large terrasse accessible par trois marches... L'eau est omniprésente à l’abbaye : bassins, fontaines et canaux rythment la vie de Fontdouce. Les moines sont en effet réputés pour leur maîtrise de l’eau, afin de pouvoir vivre en quasi-autarcie dans leur monastère. A l’époque médiévale, le jardin a une importance primordiale et une symbolique très forte. On retrouve ainsi dans toutes constructions religieuses la volonté de recréer le paradis terrestre, le jardin le plus célèbre de la culture chrétienne.
Un jardin des simples (« Herbularius ») est créé au sein de chaque
monastère. Le terme « simple » désigne un remède obtenu à partir d’un seul végétal, par opposition aux compositions complexes des apothicaires. On y cultive des plantes médicinales mais aussi des plantes aromatiques et des condiments... Celui d'aujourd'hui inauguré en 2005, est composé d’une partie des plantes recensées par Charlemagne dans le Capitulaire de Villis, les vertus de nombreuses plantes sont décrites par Hildegarde de Bingen (1098-1179), cette abbesse, célèbre au sein de toute l’Europe pour ses « visions », est passée maître dans l'art de guérir par les plantes. La culture des plantes médicinales ne suffit sans doute pas à couvrir les besoins de la communauté qui soigne ses propres moines, mais aussi une foule de nécessiteux. Aussi il existe un réseau d'échanges entre les abbayes, selon les spécialisations de chacune.

LAURIER

Quelques exemples des vertus des plantes :
Laurier blanc, dans la tradition chrétienne, lors du Dimanche des Rameaux, une semaine avant Pâques, les fidèles accueillent le Christ lors de son arrivée à Jérusalem en jonchant le sol de branches de laurier. Beaucoup utilisées dans les préparations culinaires comme aromates, les feuilles de laurier

possèdent également des vertus médicinales pour faciliter la digestion et combattre la fatigue...
SAUGE

Sauge sclarée, très utilisée pour relever et parfumer les plats, la sauge est une plante essentielle dans le jardin médiéval. Elle est aussi très appréciée de tout temps pour ses innombrables vertus thérapeutiques... Sauge vient du latin « salvare » qui signifie « sauver ». Au Moyen Age, la sauge sclarée est réputée pour sa vertu d’entraîner la guérison des troubles de la vue, de rendre ceux qui en consommen
t euphorique... Elle a surtout un effet relaxant et est utilisée en huile essentielle pour soulager tous types de stress, notamment l’asthme et la migraine.
HYSOPE
L’hysope figure parmi les « plantes sorcières », car elle a la faculté de résister à tout : « elle a tellement de puissance que même la pierre ne peut l’empêcher de pousser là où elle est semée ». Cette plante sacrée, citée dans la Bible, est à la fois condimentaire et médicinale. En cuisine ses feuilles hachées parfument les rôtis et les sauces. Bien que son huile essentielle se révèle toxique, ses talents guérisseurs sont aussi très exploités... Hippocrate la prescrit dans le traitement d’affections pulmonaires, elle est aussi utilisée pour purifier l’organisme, stimulante, l’hysope est censée ouvrir l’appétit et tonifier la peau.
MAUVE

Mauve et Guimauve, cultivées pendant tout le Haut Moyen Age et très présentes dans les jardins des monastères, la mauve et la guimauve sont par ailleurs recommandées par Charlemagne qui les veut comme ornements de ses j
ardins impériaux. La mauve a des vertus médicinales notées par Hildegarde de Bingen, elle la préconise « dans le cas de fièvres », et « si on a mal à la tête ». Mauve et guimauve sont préconisées pour chasser les venins, mais elles restent surtout connues pour leurs propriétés adoucissantes, en tisanes ou en cosmétiques...Qui ne connaît pas la guimauve ? Au Moyen Age, les mères donnaient des racines de guimauve à mâcher aux enfants lorsqu’ils avaient mal aux dents et pour faciliter la digestion.
Le romarin est une plante sacrée et symbolique, en plus de parfumer les sauces, il entre aussi dans la composition de nombreux remèdes :
ROMARIN
SARIETTE
Contre les troubles nerveux, les affections grippales, la jaunisse, les pertes de mémoire, les blessures et... même la peste grâce à ses fleurs confites dans le sucre !

La sarriette est dotée au Moyen Age d’un pouvoir aphrodisiaque, cette vertu stimulante conduit plus tard le Marquis de Sade à faire servir des confiseries à base de sarriette au cours d’une réception...Toutefois, dans la tradition
chrétienne, la sarriette est un symbole d’innocence et préfigure la vie monacale. La sarriette a également des vertus thérapeutiques comme soulager de la goutte, des aphtes et des angines.

TANAISIE
La tanaisie, son goût amer est très apprécié pour parfumer les plats à l’époque médiévale et set consommée notamment pour rompre le jeûne du Carême. Il est conseillé de nos jours de ne pas l’utiliser car elle contient des éléments toxiques. Il s’agit en outre d’une plante un peu « sorcière »... Par exemple, « pour rendre un enfant gai et beau », il suffit de brûler un faisceau de tanaisie sous son lit.
Bonne pour la digestion, contre la toux, elle est restée médicinale, avec beaucoup de modération, son huile essentielle ayant été reconnue très toxique. La tanaisie a longtemps été utilisée comme insecticide, ou pour parfumer armoires et maisons.
La rue est une plante aujourd’hui délaissée à cause de son odeur particulièrement désagréable Lorsqu’on froisse les feuilles entre les doigts.
RUE OFFICINALE
Amère, malodorante, cette herbe « magique, sorcière », qui a la réputation d’éloigner les serpents, est pourtant un emblème de la fidélité ! Elle est également utilisée pour provoquer les avortements... Au Moyen Age, la rue a un usage culinaire. Toutefois il est conseillé de ne pas l’employer en cuisine, elle est considérée comme ayant des effets toxiques. La rue est aussi une plante officinale. Au Moyen Age, elle entre dans la composition du « vinaigre des quatre voleurs » censé protéger de la peste. A petite dose, la rue a aujourd’hui des vertus toniques qui facilitent la digestion, enfin, elle est aussi utilisée comme répulsif pour les insectes.

L’aurone est également appelée « armoise citronnelle » et « plante de la
AURONE
Saint-Jean », en relation avec l’histoire de Jean-Baptiste, celui-ci aurait, selon la légende, traversé le désert une ceinture d’armoise à la taille, la plante lui permettant d’échapper aux bêtes sauvages... L’aurone est ainsi considérée au Moyen Age comme une plante magique et elle jouit d’une grande réputation. On l’ordonne aussi bien contre les maux d’estomac et les morsures de serpent que contre la possession démoniaque. Elle appartient à ce groupe de plantes appelées « plantes de femmes », dont on dit qu’elles soulagent les maux spécifiques aux femmes et aident les accouchements difficiles. Elle dégage un parfum très agréable qui a de plus la faculté de repousser les mites. Un bouquet d’aurone est fort utile dans une armoire...

A partir des jardins, on accède par un petit escalier aux chapelles superposées…
Construite à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle, elle est détruite en partie pendant les Guerres de Religions puis à la Révolution. On retrouve cependant sa forme en croix :
La nef très étroite, est délimitée par le talus côté nord et par la murette à l’opposé et elle se prolonge jusqu’au mur du fond (à l’ouest).
Du transept, on ne retrouve que la partie sud avec notamment la base d’un pilastre de 11 colonnes qui laisse imaginer la hauteur de l’abbatiale.
EXEMPLE DE DALLAGE
Côté est, a été dégagé le pavage d’origine de ce qui était le chœur de l’abbatiale
Accolées au transept sud se trouvaient deux absidioles, l’une aujourd’hui simplement redessinée sur le sol et l’autre possédant encore ses murs.
Cette deuxième absidiole a été redécouverte en 2003 par les propriétaires de l’Abbaye... Autrefois, un mur obstruait cette salle comblée d’ 1,50m de terre.
Cette absidiole est caractéristique de l’art cistercien : elle est à fond plat.

L’emplacement d’un cimetière a été retrouvé au nord-ouest de l’abbatiale, à l’extérieur de l’enceinte de l’abbaye. Sur le monticule, dans le coin au nord-est de l’église abbatiale, sont exposées les cuves en calcaire des sarcophages destinés aux moines-prêtres. Les alvéoles funéraires étaient destinées aux convers-serviteurs, qui ne font que des vœux temporaires, et n’ont donc que la tête reposant dans un capuchon de pierre, avec le reste du corps dans la terre.

A droite de l’absidiole à fond plat, se trouve une petite porte qui permet d’accéder à la chapelle haute…

A l’origine, cette chapelle est d’un seul tenant : elle doit servir soit d’infirmerie, soit de chapelle privée à l’abbé.

ŒUVRE DE PIERRE VINCENT
Au XVIIIe siècle, elle est transformée en 3 pièces d’appartement avec deux cheminées : un appartement réservé au père abbé qui n’a toutefois plus l’obligation de résider sur place. A cette même période, les fenêtres romanes sont murées et d’autres, plus contemporaines, sont ouvertes côté sud...

Notre Dame de Fontdouce, ou « Vierge à l’Enfant » est une œuvre sculptée par un moine au XVe siècle dans un noyer massif. On peut aujourd’hui l’admirer à l’église voisine de Saint-Bris-des-Bois. Elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel tous les 15 août, suivi d’une messe dans la salle capitulaire. Durant les troubles révolutionnaires, elle avait été cachée dans les bois...

Dans la dernière salle de la chapelle, on remarque dans l’abside une gravure peinte par Pierre Vincent en 1787. Découverte par hasard à Drouot par un collectionneur de la région en 1984, elle révèle divers éléments jusqu’à présent inconnus des propriétaires. Cela a permit entre autres de voir combien l’église abbatiale était imposante et de deviner le réfectoire, tous deux détruits à la Révolution.

D'autres fouilles sont encore en chantier… La salle des moines, ce bâtiment placé en excroissance par rapport aux bâtiments claustraux (entourant le cloître), sert en général de salle des moines, salle de travail, chauffoir ou scriptorium. Il en est certainement de même à Fontdouce mais la destination exacte de cette salle reste assez difficile à préciser.

PLAN DE L'ABBAYE
Les fouilles effectuées ont cependant révélé de précieuses informations sur cette partie du monastère. D’après les archéologues, il semble que le bâtiment ait été construit après la salle capitulaire et avant le réfectoire. Il daterait donc du 2e ou 3e tiers du XIIIe siècle. De dimensions importantes (33m sur 13m), il comporte 9 travées longitudinales, voûtées d’ogives quadripartites.

Deux cloisons internes, construites à la fin du XIIIe siècle, voire au cours des siècles suivants, divisent la salle en 3 autres espaces bien distincts.
C’est ce constat qui permet de donner à cet espace une fonction plus importante que celle d’un simple scriptorium. Les archéologues ont également découvert deux communications sur l’extérieur, l’une donnant sur le réfectoire, l’autre au sud... Des niveaux d’occupation successifs ont été mis à jour et ont permis de découvrir des objets divers comme des céramiques (série de carreaux polychromes, bicolores), des débris de tuiles et de briques, un cadran solaire (probablement du XVIIe), des fragments de vitraux et des restes d’enduit peint comportant des décors floraux et géométriques.
FESTIVAL D'AOÛT

L'Abbaye de Fontdouce propose de nombreuses animations : visites guidées, expositions, stages, ateliers d'activités médiévales pour les plus jeunes,... Un des moments forts de la saison culturelle de l'Abbaye est le festival, organisé chaque année au mois d'août, qui accueille des grands noms du Jazz et du Classique.Abbaye de Fontdouce - Lieu insolite et original pour vos ...
www.fontdouce.com/
L'Abbaye de Fontdouce entre Saintes et Cognac est un monument dédié au tourisme, à l'événementiel, aux locations de salles et activités culturelles. Profitez …

Abbaye de Fontdouce - St Bris des Bois - Charente Maritime ...

www.fontdouce.com/contact_infos.html
Attention, pendant certains événements, notamment le Festival de l'Abbaye de Fontdouce au mois d'août, les horaires d'ouverture et de fermeture de l'abbaye …

Abbaye de Fontdouce - Bernezac.com

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www.en-charente-maritime.com › ... › Les Trésors de Saintonge
Implantée dans un vallon de rêve à l'ombre de futaies centenaires, l'Abbaye de Fontdouce marie avec beauté architecture romane et gothique.
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mardi 29 avril 2014

1112... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1112 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND LE SUD DE LA FRANCE ÉTAIT PARTAGÉE ENTRE L'AQUITAINE
ET LA PROVENCE...


Bertrand II de Toulouse (1067- 21 avril 1112), Comte de Toulouse, d'Albi, d'Agen, de Rouergue et du Quercy, Marquis de Gothie, Duc de Narbonne et Comte de Tripoli. Fils de Raymond VI de Toulouse et de Bertrande de Provence, Ses parents étant apparentés le pape Grégoire interdit ce mariage, pour union consanguine, mais comme la bulle du pape est postérieure à ce mariage, il ne peut-être cassé...
A partir de 1088, Raymond VI de Toulouse suit de très près les questions Rhodaniennes, comme le prouve ses passages à Saint-Gilles, à Nîmes, à Avignon, ainsi que ses diplômes en faveur des abbayes de Psalmodi, de Saint André d'Avignon, de Saint Gilles, de Saint Victor de Marseille, auprès desquelles il espère sans doute trouver d'utiles appuis. Mais, pas plus que son fils aîné Bertrand, il n'arrive à fixer les grandes lignes d’une action continue, tous deux se laissent en effet entraîner successivement dans la croisade orientale à laquelle ils consacrent la plus grande partie de leurs forces et de leurs revenus, et ils meurent en Palestine à quelques années de distance, Raymond en 1105, Bertrand vers 1112...
A la mort de Guillaume V Bertrand de Provence sa fille Alix ou Adélaïde de Provence, n'est pas encore mariée et ni dotée, elle lui succède donc comme Comtesse de Provence, en indivision avec ses cousins Bertrand Ier de Provence et Bertrand II de Toulouse, qui a épousé le 16 juin 1095 Hélène de Bourgogne, fille d'Eudes Ier Borel, Duc de Bourgogne, et de Sibylle de Bourgogne-Comté. Leurs enfants sont :
  • Pons de Toulouse (vers 1096-mars 1137), Comte de Tripoli,


  • Agnès de Toulouse (née en 1110)...
En 1096 le pape Urbain II qui vient de présider le concile de Clermont, fait son entrée à Nîmes, venant de Maguelone,
Le 5 Juillet. Il rassemble un nouveau concile.
L'établissement de la vie commune et régulière du chapitre de Nîmes, sous la règle de Saint Augustin, a nécessité l'agrandissement de l’Église. Le cloître et ses dépendances, y compris la demeure épiscopale, occupent un vaste espace. Plusieurs oratoires ou petits sanctuaires particuliers sont confondus et réunis dans le vaisseau agrandi de l’Église nouvelle, qui conserve encore, ainsi qu'il est constaté au XVIe siècle, plusieurs arceaux de construction romaine et des mosaïques décorées de feuillages et d'oiseaux...
La nouvelle église est à peine achevée que le pape Urbain II, venu en France pour y prêcher la croisade au concile de Clermont, s'arrête dans l'ancienne cité romaine et dans cette église pour sacrer solennellement son évêque élu. Une gloire plus grande encore est réservée à ce lieu, il consacre très solennellement la cathédrale, le 6 juillet 1096, mais sans en changer la dédicace ; elle demeure toujours sous l'invocation de la Sainte Vierge...

Raymond de Saint-Gilles comte de Toulouse désireux d'aider à la construction, de l'église l'épouse en présence des prélats qui assistent à la consécration, (Le concile de Nîmes tenu le même jour est imposant et par la dignité et par le nombre de ses membres, (on y compte plus de 100 dignitaires auprès du pape, 7 cardinaux, 10 archevêques et 86 évêques). Raymond de Saint Gilles dépose son anneau sur l'autel, cède publiquement en bonne et due forme, tous les droits et usages que lui ou ses prédécesseurs ont possédés justement ou injustement, soit dans la ville de Saint-Gilles, soit dans la vallée Flavienne (de Saint Gilles), le domaine de la Bastide et Font-Couverte situé à 5 kilomètres, sur le bord du Vistre, ainsi que des terres à Bellegarde. Comme il n'est pas rare de voir les auteurs de ces restitutions revenir sur leur parole, le pape, avec l'acceptation du comte, prononce en plein concile de Nîmes, l'excommunication contre lui et ses successeurs au cas où ils ne respecte pas ce serment. Le comte, en outre, jure entre les mains du pape et devant tous les pères du concile, qu'il demeurera fidèle à ses promesses... C'est depuis ce temps que le chapitre porte les armes de Toulouse la croix rouge, vidée, cléchée et pommetée, et appelle Raymond de Saint-Gilles « almus fundator hujus sancte sedis Nemausensis ecclesie »
CONSÉCRATION DE NOTRE DAME DE NÎMES
En 1096, Raymond de Saint Gilles, subissant une forte pression du souverain pontife cède le comté de Toulouse à son fils Bertrand et part, dans cette croisade orientale, à laquelle il consacre la plus grande partie de ses forces ainsi que ses revenus, il meurt en Palestine le 28 février 1105 dans une forteresse qui assure le contrôle de l'entrée de la ville côtière de Tripoli...
Sage administrateur, Raymond VI de Toulouse se prépare à la croisade en réunissant une importante fortune, sans aliéner ses possessions.
Une bonne partie de cette fortune vient de la dot d'Elvire de Castille, pour l'augmenter, il ordonne la dévaluation du denier de Toulouse, et met en gage quelques terres annexes, une partie du Rouergue (dont une partie de la ville de Rodez) est donnée à Richard III de Millau, un officier de Raymond VI de Toulouse.
Cette fortune, qu'il reconstitue au fur et à mesure des batailles, lui permet de payer son armée, et même de financer les autres chefs, quand ceux-ci se retrouvent à cours d'argent...
Raymond VI de Toulouse et Elvire de Castille partent pour la première Croisade sans esprit de retour. Les raisons qui incitent ce seigneur à abandonner la principauté qu'il a mis tant de temps et d'énergie à constituer pour partir à l'aventure en Terre Sainte ne sont pas vraiment connues.
Raymond VI de Toulouse commande l'une des 4 armées de la première Croisade, celle des Provençaux, qui gagne Constantinople par voie terrestre. Ils partent sous le commandement de Raymond VI de Toulouse et d'Adhémar de Monteil, Évêque du Puy.
Les Provençaux sont 100 000 avec comme emblème la croix de Toulouse dont :
  • Guillaume Adhémar Évêque d'Orange,
  • Raimbaud ou Rambaud II d'Orange,
  • Guillaume de Sabran,
  • Guillaume-Hugues des Baux,
  • Pierre de Castellane,
  • Rambaud Ier d'Agoult, l'évêque d'Apt,
  • Bernard de Valence,
  • Isoard de Die,
  • Guilhem V de Montpellier,
  • Bertrand des Porcelets,
  • Raymond des Agiles de Saint-Paul-Trois-Châteaux qui est l'historien de la première croisade,
  • Gaston IV de Béarn,
  • Centulle II de Bigorre, son demi-frère,
  • Raymond Ier de Turenne,
  • Géraud III de Gourdon,
  • Raymond d'Espere,
plusieurs chevaliers des maisons de Beduer, Cabrerets, Cardaillac, Castelnau-Bretenoux, Castelnau-Montratier, Montpezat, Luzech, Pestillac, Saint-Cirq-Lapopie et Thémines.
Avant de partie en Croisade Raymond VI de Toulouse a confie à son fils Bertrand II Toulouse, ses possessions : les comtés de Toulouse, de Rouergue, d'Agen, d'Albi et du Quercy, la marche de Gothie et de Provence et le duché de Narbonne. Mais les partisans de Guillaume IX le Troubadour (Aquitaine) le qualifient de bâtard, voulant ainsi l'écarter du comté de Toulouse. Selon un chroniqueur Anglais, Bertrand II de Toulouse ressemble en caractère à son père. Mais le fils, s'il peut s'emporter comme son père, ne sait pas feindre la modération quand il le faut...
Bertrand II, est aussi duc de Septimanie, marquis de Provence, comte de Rouergue, comte de Quercy et comte d’Albi, comte du Gévaudan, comte de Nîmes, et comte de Tripoli.
Dès 1098, Bertrand II de Toulouse s'en prend aux privilèges des chanoines de Saint-Sernin. Les chanoines refusent d'y renoncer. Bertrand II de Toulouse décide de recourir à la force et incendie les bâtiments du chapitre.
Raymond VI de Toulouse étant alors loin, à proximité d'Antioche, les chanoines appellent à leur aide Guillaume IX le Troubadour, marié à Philippa de Toulouse, fille de Guillaume IV de Toulouse, frère et prédécesseur de Raymond VI de Toulouse. Guillaume IX le Troubadour ne se prive pas de faire valoir ses droits, arguant que le testament de Pons II Guillaume de Toulouse a bien été respecté, mais que, maintenant que Raymond VI de Toulouse a quitté ses domaines pour l'Orient, le comté de Toulouse revient à sa femme Philippa... Il prend aussitôt la tête de ses troupes et envahit le comté de Toulouse, sans que Bertrand II de Toulouse ne lui oppose de résistance. Guillaume IX le Troubadour (Aquitaine) agit alors en maître à Toulouse, signant la plupart des chartes. Guillaume IX le Troubadour tient Toulouse, mais il est mal accepté dans le comté de Toulouse et Bertrand, même s'il ne peut s'opposer militairement au duc d'Aquitaine, a organisé une résistance.
De 1101 à 1108, Bertrand II de Toulouse administre ses états favorisant le commerce et le développement économique dans un domaine pacifié : les vassaux les plus remuants sont encore en Terre Sainte. Durant cette époque, Bertrand II de Toulouse est en lutte avec le pape Pascal II à propos de l'abbaye de Saint-Gilles.
Raymond VI étant décédé Bertrand II de Toulouse remet les comtés de Toulouse, de Rouergue, d'Albi, de l'Agenais et du Quercy, le marquisat de Gothie et de Provence et le duché de Narbonne à Alphonse Jourdain, son frère, âgé de 5 ans, et à son tuteur...
Alphonse Jourdain est élevé dans la partie orientale de ses États : comté de Saint-Gilles, marquisat de Provence, Beaucaire et la terre d'Argence.
Alphonse Jourdain fait face aux entreprises militaires de Guillaume IX le Troubadour et perd sa suzeraineté sur le Périgord, l'Agenais et le Velay.


Comme son père, Bertrand II de Toulouse prépare soigneusement son départ. Un millier de soldats, ainsi que sa femme Hélène de Bourgogne et son fils Pons l'accompagne.
Il amène avec lui :
  • Géraud III de Gourdon,
  • Géraud III de Cardaillac, Évêque de Cahors,
  • Dieudonné de Barasc, Seigneur de Beduer,
  • Hugues de Castelnau-Bretenoux.
Ces croisés partent en 1109 par Pise. Ils s'embarquent sur une flotte de 40 galères. Pour obtenir ces navires des Génois, Bertrand II de Toulouse leur accorde des exemptions d'impôts, ce qui favorise leur commerce dans le Languedoc... Après une halte à Byzance, où Bertrand II de Toulouse prête un serment similaire à celui de son père, il se rend à Antioche pour se faire remettre par Tancrède de Hauteville la citadelle d'Antioche, que son père possédait.
Tancrède de Hauteville a en effet le projet de faire la conquête de la Cilicie sur les Byzantins et du Moyen Oronte sur l’émir d’Alep. Il assiège rapidement Laodicée et règle le problème des revendications de Raymond de Saint-Gilles sur Antioche. Au début du siège, Saint-Gilles, allié des Byzantins, accompagne une croisade Lombarde qui tente de traverser l’Anatolie, mais est massacré... Raymond de Saint-Gilles s’en échappe, et débarque en janvier 1102 à Saint-Siméon, il est immédiatement capturé par Bernard l’Étranger, un chevalier de Tancrède...
Le roi de Jérusalem et le patriarche d’Antioche ordonnent aussitôt à Tancrède de Hauteville de relâcher Raymond de Saint-Gilles, mais il ne le fait qu’après avoir exigé et obtenu de son prisonnier un serment par lequel il renonce à toutes ses prétentions sur Antioche, et à s’installer dans le nord de la Syrie Franque ainsi qu'à secourir Laodicée... Libre, Raymond de Saint-Gilles part assiéger Tripoli et conquérir le comté de même nom. Tancrède prend Laodicée dans la seconde moitié de 1102.
En mai 1103, Bohémond de Tarente est libéré contre rançon et reprend la direction de la principauté d’Antioche.
En 1104, Bohémond et Tancrède prêtent main forte au comte Baudouin II d'Edesse. La ville étant sur le point de tomber, Tancrède organise une sortie, qui bien préparée réussit à massacrer une partie des assiégeants et à mettre en fuite l’autre partie, à l’aube d’un jour de juillet 1104.
Tancrède de Hauteville accepte, mais en échange de l'aide de Bertrand II de Toulouse pour le siège d'une ville voisine. Or cette ville est byzantine, et Bertrand II de Toulouse refuse, pour ne pas rompre son serment. Bertrand II de Toulouse quitte Antioche pour Tortose, qu'il atteint en mars 1109, et réclame le comté de Tripoli à Guillaume de Cerdagne. Celui-ci refuse, disant le tenir de Raymond VI de Toulouse et annonce qu'il le défendra contre Bertrand II de Toulouse... Disposant d'effectifs réduits et ne pouvant faire face à l'escadre qui débarque, Guillaume de Cerdagne appelle Tancrède de Hauteville à son aide, et, plutôt que causer un conflit qui risque d'affaiblir les Croisés, Bertrand II de Toulouse demande alors l'arbitrage de Baudouin de Boulogne.
En 1109, Josselin Ier d'Édesse se rend avec Baudouin de Bourcq, son suzerain, au plaid convoqué par le roi de Jérusalem Baudouin de Boulogne afin de départager les prétentions des deux candidats au comté de Tripoli. Baudouin en profite pour confirmer les droits de Josselin Ier d'Édesse et oblige Tancrède de Hauteville à rendre les terres qu'il a pris à Turbessel. En attendant la venue du roi, Bertrand II de Toulouse attaque le port de Giblet par terre tandis que son escadre l'investit par mer : la ville est prise en un clin d'œil et cette opération éclair impressionne aussi bien alliés qu'ennemis.
GUILLAUME DE SAINT GILLES
Baudouin de Boulogne, Tancrède de Hauteville et leurs armées respectives arrivent devant Tripoli, et cette concentration de soldats permet la prise et le pillage de la ville. Bertrand II de Toulouse est reconnu comme Comte de Tripoli par Baudouin de Boulogne, tandis que Guillaume de Cerdagne reçoit Tortose et Arqah, il reste cependant un danger pour Bertrand II de Toulouse, car il a du accepter de se reconnaître vassal du prince d'Antioche, ce qui, en raison de l'animosité de ce dernier, représente une menace... Guillaume de Cerdagne meurt peu après. Ses places fortes reviennent à Bertrand II de Toulouse.
En février 1110, l'armée de Baudouin de Boulogne et la flotte de Bertrand II de Toulouse prennent Beyrouth. Le 4 décembre, Sidon qui capitule, est érigée en Baronnie. En plus de la Seigneurie de Césarée, Baudouin de Bourcq donne à Eustache Ier de Grenier, le comté de Sidon, (Sagitta ou Sagette, aussi parfois appelée Secte, actuelle Saïda), seconde baronnie du Royaume de Jérusalem. Les chrétiens de Sidon font échouer un complot contre Baudouin de Bourcq. C'est alors que les seldjoukides attaquent Antioche, mais Baudouin de Boulogne et Bertrand II de Toulouse se portent au secours de Tancrède de Hauteville. Après la victoire, Bertrand II de Toulouse soutient les droits de l'empereur Manuel Ier Comnène sur la ville, s'opposant à Baudouin de Boulogne qui la préfère aux mains d'un prince Franc.
Tancrède, délivré d'un si grand danger, ne témoigne pas au comte Bertrand II toute la reconnaissance qu'il lui doit. Dès qu'il n'a plus à craindre les armes des infidèles, il conspire de nouveau contre son bienfaiteur. Le prince Toulousain songe à se venger de tant d'ingratitude, lorsque l'empereur Alexis Comnène lui propose une ligue offensive et défensive contre le fier Tancrède... Il lui envoie une ambassade solennelle, et Emmanuel Butimite , chargé des ordres secrets de l'empereur, débarque à Tripoli.
« Prince, dit-il au comte Bertrand, Raymond de Saint-Gilles, votre glorieux père, resta fidèle jusqu'à sa mort à l'empereur notre maître. Celui-ci espère que vous marcherez sur les traces du héros de la première croisade, et que vous vous efforcerez d'égaler sa brillante réputation. Il a résolu de tirer vengeance de quelques injures qu'il a reçues de Tancrède, il vous supplie, non-seulement de ne pas secourir ce prince perfide, mais il exhorte encore les autres princes à ne pas prendre sa défense, et à se montrer fidèles aux serments qu'ils ont prêtés à l'empereur. »
Les ambassadeurs d'Alexis Comnène ne peuvent arriver plus à propos. Le comte Bertrand II vient d'apprendre que Tancrède travaille à détacher de son alliance les princes du voisinage. Outré de colère, il répond avec empressement aux envoyés de l'empereur, qu'il est prêt à exposer sa vie pour la gloire d'Alexis d'Orient, et qu'il volera au secours de leur maître aussitôt qu'il apprendra que les troupes de l'empire seront en marche pour Antioche.
Emmanuel Butimite, plus que content du succès de son ambassade , laisse en dépôt entre les mains de Bertrand II une grande somme d'argent qu'il a prise dans l'île de Chypre, et se rend auprès du roi de Jérusalem, qui est alors occupé à faire le siège de Tyr. Baudouin roi de Jérusalem lui fait un bon accueil, et le retient dans son camp jusqu'au dimanche de la passion... Les ambassadeurs reprennent la route de Tripoli, où ils arrivent 8 jours après leur départ. A leur retour, ils apprennent la mort du comte Bertrand II, qui est décédé le jour de la Pâques, 21 avril 1112, à l'âge de 46 ans.
Alphonse Jourdain, fils de Raymond VI de Toulouse, devient onzième Comte de Toulouse et Comte de Tripoli. Pons de Toulouse fils de Bertrand II devient Comte de Tripoli. La succession ne pose pas de problème.
En dépit de la décision du pape Pascal II rattachant en 1113 l'archevêché de Tyr au patriarcat de Jérusalem, l'évêque de Tripoli et ses 3 collègues du comté relèvent toujours en fait d'Antioche. Ce sont gens d’Église,Templiers et Hospitaliers, qui simultanément défendront et affaibliront le comté en s'y taillant, pour la première fois dans leur histoire, de confortables seigneuries territoriales...
Son fils et successeur Pons, hérite des domaines que la maison de Toulouse possède en Orient. La comté de Tripoli forme alors une des 4 principautés établies par le chef de la première croisade. Pons se contente de cet héritage, qu'il transmet à ses descendants. Il abandonne à son oncle paternel, Alphonse-Jourdain, tous les droits qu'il a sur les principautés du Languedoc et de Provence. Le jeune prince, aussi intrépide que le comte Bertrand II, est bientôt surnommé le plus brave et le plus vertueux chevalier de la chrétienté. Le roi de Jérusalem, Roger, successeur de Tancrède dans la principauté d'Antioche, trouve en lui un puissant auxiliaire, et en lisant le récit des exploits du comte de Tripoli, on croit parcourir encore la vie si belle, si admirable, de Raymond de Saint-Gilles...
ARRIVÉE DE BERTRAND II EN ORIENT
Le 12 décembre 1112, Tancrède meurt après avoir confié la régence à Roger de Salerne. Ce dernier promet alors, selon le souhait de Tancrède, de rendre la principauté au fils de Bohémond, dès sa majorité. Par ailleurs, il doit aussi marier sa veuve Constance au comte Pons de Tripoli afin de consolider l’alliance des 2 états.

Persée : Richard J., Le comté de Tripoli sous la dynastie ...

www.persee.fr/.../rebyz_0766-5598_1950_num_8_1_1031_t1_0281_0...
de V Laurent - ‎1950
... des comtes, issue d'une branche de la Maison de Saint-Gilles, de Bertrand (f 1112) à Raymond III (f 1187), l'auteur montre comment s'est formé le nouvel état …

Les Comtes de Toulouse (1050-1250)

books.google.fr/books?isbn=2213682992
Jean-Luc Déjean - 1988 - ‎History
Bertrand. TRIPOLI SOUS PONS L'histoire des comtes de Tripoli, liée ... viendra y laisserlavie comme son père SaintGilles, comme sonfrère Bertrand. ... De 1112 à 1135,le temps s'est partagé entrecombats ettrêves, sans résultats appréciables ...

Consécration de la Cathédrale de Nîmes en 1096

www.nemausensis.com/Nimes/NimRamounStGilles.htm
Le mariage mystique de Ramoun de Saint-Gilles, comte de Toulouse, et de la ... Bertrand vers 1112; NOTA : En 1096, il est tenu un concile à Nîmes, le Pape ...