samedi 30 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 390

14 AVRIL 2016…

Cette page concerne l'année 390 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN GRAND THÉOLOGIEN DU IVe SIÈCLE
 
SAINT GRÉGOIRE
Grégoire de Nazianze naît en Cappadoce en 329, un notable récemment christianisé assurant la charge d'évêque de Nazianze, et de son épouse Nonna dont la famille est chrétienne depuis longtemps. Il a une sœur aînée, Gorgonie, et un frère cadet, Césaire, qui devient par la suite le médecin de 3 empereurs (Constance II, Julien et Jovien) puis questeur en Bithynie pour Valens. Le prénom « Grégoire » qu'il partage avec son père a une connotation chrétienne prononcée et signifie « le veilleur ».
Issu d'une famille très aisée et influente de Cappadoce, une région de l'Empire Romain dirigée par quelques clans d'une aristocratie cultivée au sein desquels sont recrutés les épiscopes, Grégoire est ainsi destiné a priori à succéder à son père sur le siège épiscopal et reçoit sa première formation dans le cercle familial.
Il est éduqué dans ses jeunes années avec Césaire par un parent de la famille, Amphiloque d'Iconium, et un pédagogue du nom de Cartérios. Celui-ci l'accompagne lorsque, vers l'âge de 12 ans, il est envoyé dans la ville de Césarée de Cappadoce pour y suivre un enseignement en littérature grecque auprès d'écoles de grammairiens locaux. C'est là qu'il rencontre Basile de Césarée qui n'est encore à l'époque qu'un condisciple parmi d'autres. Vers l'âge de 18 ans, il voyage et visite Antioche et Jérusalem avant de se rendre à Alexandrie pour poursuivre ses études supérieures, où il rencontre probablement Athanase d'Alexandrie. Il part terminer ses études à Athènes.

Lors d'un voyage entre Alexandrie et Athènes, son bateau est pris dans une tempête au cours de laquelle il pense mourir. Cet événement marque un tournant dans sa vie : Le baptême se pratiquant tardivement à cette époque et Grégoire redoutant de mourir non baptisé, il fait alors la promesse de se consacrer à Dieu s'il survit, comme il l'explique dans ses écrits :
« À toi j'étais auparavant, tien je suis maintenant. Pour toi, je vivrai si j'échappe à ce danger ! Ton disciple est tombé dans la tempête... Dissipe ce songe, ou viens marchant sur l'eau et que cette horreur cesse ».
Il arrive à l'Académie d'Athènes à la fin de 350. Dans cette ville cosmopolite, où il suit les leçons du chrétien Prohérésios et du rhéteur païen Himérios, l'Académie n'étant pas confessionnelle. Il apprend la rhétorique ainsi que la mythologie Grecque en étudiant Homère, Euripide et Sophocle. Il se lie d'amitié avec Basile de Césarée, qui étudie comme lui à l'Académie. Cette amitié naît du fait que Grégoire de Nazianze accueille Basile et lui évite le rituel de bizutage lors de son entrée dans l'Académie, consistant en diverses humiliations et railleries. Plus tard lors d'un concours de rhétorique, un groupe d'étudiants Arméniens entend réduire au silence le nouveau venu qui est précédé par une notoriété de dialecticien doué.
Grégoire se joint ingénument aux Arméniens dans ce concours, avant de se rendre compte de leurs mauvaises intentions et de retourner la situation en faveur de Basile. À propos de cet épisode, Grégoire rapporte : « C'est le prélude à notre amitié, c'est de là que jaillit l'étincelle de notre union, c'est ainsi que nous sommes touchés l'un par l'autre ».

Dans les premières années d'études à Athènes, Grégoire joue probablement un rôle de tuteur ou de professeur auprès de Basile. Dans ses écrits, Grégoire insiste sur le caractère spirituel de leurs relations. C'est leur foi en Dieu, dans une école où de nombreux païens sont présents, qui conduit à lier les deux étudiants. Alors que l'on étudie principalement les lettres classiques, les deux hommes développent le même goût pour la vie contemplative et cénobitique.
Après plusieurs années, Grégoire a pour Basile une certaine admiration, le considérant alors davantage comme un maître :
« Mon devoir est de le suivre, comme l'ombre suit le corps » explique-t-il, affirmant également que « Basile est supérieur à tous par sa vie, sa parole, son éthique ». Il a pour autre condisciple le futur empereur Julien dont il fait plus tard un portrait agressivement critique lorsque celui-ci encourage un retour au paganisme.
Après une solide formation de près de huit années, d'une longueur inhabituelle pour des étudiants de l'époque, Basile décide de rentrer auprès de sa famille tandis que Grégoire, alors âgé de 30 ans, reste encore quelque temps à l'Académie à Athènes où il est promu professeur de rhétorique.

À la demande de son père, Grégoire de Nazianze, qui souhaite se consacrer à la théologie et espère vivre une vie cénobitique ou anachorétique en étudiant et suivant l'ascétisme chrétien, rentre chez lui en 358. En tant que fils aîné, il est l'héritier de la famille, et son père lui demande alors de prendre la charge de la propriété familiale d'Arianze.
La même année, Basile revient de voyages au cours desquels il a visité des moines d'Égypte, de Mésopotamie et de Syrie, et fonde à son tour une petite communauté monastique à Hanisa dans la région du Pont-Euxin.
Si Grégoire désire le rejoindre au nom d'une ancienne promesse, il ne peut s'exécuter. Il écrit à Basile :
SAINT GRÉGOIRE
« J'ai manqué, je l'avoue, à ma promesse, être avec toi et vivre avec toi en philosophe, voilà à quoi je m'étais engagé dès le temps de notre séjour à Athènes, de notre amitié là-bas et de notre fusion l'un à l'autre, je ne puis employer de terme plus juste que ceux-là. Mais, si j'ai manqué à ma parole, c'est malgré moi. C'est parce qu'une loi a prévalu sur une autre ; celle qui ordonne de prendre soin de ses parents l'a emporté sur celle de la camaraderie et de l'intimité ».
Malgré son refus de s'établir avec Basile pour seconder son père, Grégoire visite néanmoins à plusieurs reprises son ami, avec lequel il entretient par ailleurs une correspondance. Dans son monastère, ils y font ensemble des exercices ascétiques. Les journées se divisent alors entre du jardinage, des périodes d'études de la Bible et des œuvres d'Origène, ainsi que des moments de prières. Du travail sur Origène naît l'anthologie intitulée Philocalie. Grégoire assiste Basile de Césarée dans la rédaction des règles morales et ascétiques qui sont à la base de la législation monastique de l'Église orthodoxe. Après un temps de réflexion, Grégoire décide de renoncer à la vie anachorétique : « J'étais possédé par le désir des livres divins et par la lumière de l'Esprit qui réside dans la contemplation de la Parole, chose qui ne s'accomplit pas dans le désert et son calme ».
Son père le presse de devenir prêtre vers la fin de 361 ce qu'il voit comme « une tempête terrible », ne se sentant pas digne de l'ordination, ni prêt à remplir cette fonction. Il refuse d'autant plus que cette ordination l'empêche d'appartenir à une communauté cénobitique. Il se réfugie chez son ami Basile qui le convainc d'accepter son presbytérat. décidant alors de revenir en 362 et, à l'occasion de Pâques, il prononce le discours de l'« Apologétique ».
Dans ce discours, il défend sa fuite et développe sa conception du sacerdoce...
Le presbytérat de Grégoire de Nazianze est constitué en grande partie par l'administration du diocèse de son père Grégoire l'Ancien. Cette période est marquée par l'avènement de l'empereur Julien.

En 362, celui-ci promulgue un édit qui interdit aux chrétiens d'enseigner la grammaire, la rhétorique et la philosophie, soit l'ensemble de l'instruction profane. Grégoire de Nazianze s'oppose alors avec virulence à l'empereur Julien par deux discours célèbres.
Quelque temps plus tard, son père Grégoire l'Ancien signe un acte de foi homoiousien, qui est refusé par une partie de son clergé, principalement les communautés cénobites. Cet acte provoque un schisme au sein du diocèse pendant une courte période. Grégoire de Nazianze aide à pacifier la situation par son rôle dans l'administration de l'évêché. Le concours de Basile de Césarée, qui jouit d'une grande influence auprès des cénobites de la province, permet d'apaiser les différends au sein du diocèse.
Il a progressivement le rôle non officiel de vicaire général de Nazianze en 363. Dans le même temps, Basile a un rôle semblable auprès de l'évêque de Césarée, Eusèbe, avec lequel il entre en désaccord, ce qui le pousse à se retirer dans son monastère. Grégoire de Nazianze écrit alors des lettres à Basile et l'encourage à retourner à sa tâche auprès de son évêque malgré la difficulté de leurs relations. Le frère de Grégoire, Césaire de Nazianze, est lui médecin au service de l'empereur Julien au grand désespoir de sa famille, Grégoire lui écrit pour l'adjurer de renoncer à sa vie de cour Césaire décide alors de rentrer à Nazianze.
En juin de la même année, l'empereur meurt, remplacé par Jovien. Césaire retourne auprès du nouvel empereur qui le traite en ami.
Son successeur, Valens, lui accorde une charge importante liée au trésor...
Césaire, marqué par le tremblement de terre qui détruit en octobre 368 la ville de Nicée où il réside, puis sa sœur Gorgonie meurent en 369.
SAINT GRÉGOIRE ET SAINT BASILE
Grégoire leur consacre deux panégyriques dans lesquels il définit ce qu'il entend par la sainteté.

En 370, l'évêque Eusèbe est mourant et Basile, qui veut le remplacer à la tête du diocèse de Césarée, cherche à obtenir l'aide de Grégoire dans cette entreprise. Pressentant un refus de Grégoire pour cette mission, Basile lui écrit en affirmant qu'il a besoin de lui de toute urgence et qu'il est mourant. Grégoire, se rendant au chevet de son ami, devine en chemin que celui-ci n'est pas malade en voyant des évêques se diriger vers Césarée afin de préparer la succession d'Eusèbe. Grégoire de Nazianze se sent alors trahi et décide de faire demi-tour, écrivant une lettre à Basile. Le père de Grégoire de Nazianze, Grégoire l'Ancien, envoie une lettre en son nom à Césarée, afin de favoriser l'élection de Basile en tant qu'évêque de la ville.
En outre, malgré son âge avancé, Grégoire l'Ancien se déplace à Césarée afin de peser sur l'élection de l'évêque, qui s'éternise. Basile devient alors évêque de la ville qui lui donne son nom.

D'âpres différends d'ordre théologique opposent à cette époque les tenants de l'arianisme aux partisans du Credo nicéen, concernant la nature de la subordination du Fils au Père. Grégoire de Nazianze et Basile de Césarée font partie de ces derniers. D'autre part, l'Empire Romain est divisé en deux depuis la mort de Jovien en 364. En Occident règne Valentinien Ier, en Orient son frère Valens. Celui-ci favorise l'arianisme.
Pour des raisons administratives, en 370, le coempereur d'Orient décide de scinder la Cappadoce en deux provinces homonymes en faisant de Tyane la capitale de la seconde Cappadoce. Les deux raisons qui motivent cette division sont celle de pouvoir mieux contrôler les régions de l'Empire Romain, et ainsi d'augmenter les impôts de façon moins visible, mais aussi afin de favoriser l'arianisme dans une région où Basile de Césarée défend l'orthodoxie de Nicée. L'évêque de Tyane devient donc métropolite indépendant de Basile. Les conséquences de cette division sont doubles : La première est que les ressources économiques du métropolite de Césarée sont amoindries, la seconde, qu'une partie des évêchés précédemment sous la responsabilité de l'évêque de Césarée échappent désormais à son influence. Cela a pour effet de favoriser l'arianisme avec la mise en place d'évêques qui en sont partisans.

Basile n'accepte pas cet état de fait : Il refuse de reconnaître la nouvelle province et continue à y nommer ses évêques. En 372, il propose à Grégoire de l'ordonner évêque de Sasimes.
Malgré les réticences du théologien, liées au fait qu'il n'ait pas encore abandonné toutes vocations anachorétiques, celui-ci accepte au nom de son amitié avec Basile. Cependant, l'évêque arien de Tyane, Anthime, l'empêche de prendre possession de son siège épiscopal. À la suite de cet épisode vécu avec dégoût, Grégoire accuse Basile de l'avoir nommé dans le cadre d'une lutte de pouvoir. Face à l'impossibilité d'assurer sa charge d'évêque, il se retire dans le désert, en refusant catégoriquement de revenir à Sasimes. Il se décide finalement à retourner à Nazianze, suivant l'ordre de son père... Le fait que le théologien n'ait pas pu s'installer sur son siège épiscopal fait de lui le premier évêque auxiliaire de l'histoire de l'Église.

Après la mort de son père en 374, Grégoire se considère comme libre de toute obligation. Il se retire à Séleucie d'Isaurie, à plus de 500 kilomètres de Nazianze. Il y mène pendant quatre ans une vie cénobitique. Il quitte cependant sa retraite à la suite des changements de gouvernances qui affectent l'Empire d'Orient en 378 :
Valens ayant été tué, Théodose Ier devient le nouvel empereur. Une délégation venue de Constantinople, envoyée par sa cousine Théodosie, l'informe des changements de situations et lui demande alors de gagner Constantinople, afin de participer aux luttes d'influences qui s'y déroulent. Après avoir demandé conseil à Basile, sans doute en le visitant à Césarée, Grégoire de Nazianze rejoint la capitale à la fin de l'année.

Le premier janvier 379, Basile de Césarée meurt, ce qui peine considérablement Grégoire. Il écrit alors une lettre célèbre au frère de son ami, Grégoire de Nysse, où il dit son émotion. Il produit plus tard un éloge funèbre dans lequel il donne une description détaillée de Basile, témoignant de sa réconciliation avec son vieil ami.
C'est pendant cette période qu'il écrit plus de la moitié de ses Discours, une période de 2 ans et demi pendant laquelle il développe également l'essentiel de ses écrits théologiques.
Grégoire est invité à Constantinople après la mort de Valens (378) afin de participer à un concile. Il s'installe alors chez sa cousine Théodosie, mariée à un membre de l'une des plus grandes familles de Constantinople. Grégoire y est à la tête d'une communauté chrétienne marginale, fidèle au premier concile de Nicée, alors que la ville est dirigée par l'évêque arien Démophile. Il ouvre dans la ville un petit sanctuaire qu'il appelle Anastasie (« résurrection »). L'influence de Grégoire de Nazianze grandit progressivement au cours des années 379 et 380.

Grégoire enseigne publiquement un groupe d'étudiants dès son arrivée et au début du concile. Jérôme de Stridon, qui bénéficie de ses enseignements, qualifie plus tard Grégoire d'expert exégèse :
« Ses leçons m'ont expliqué l'Écriture ». Grégoire défend la foi en un Dieu trinitaire définie par le premier concile de Nicée de 325, en grande partie remise en cause par l'arianisme. Ses prédications ont cependant un caractère limité dans la mesure où la majorité des églises sont contrôlées par les ariens.
La fête de Pâque est l'occasion des principales professions de foi lors des célébrations, les professions de foi étant alors énoncées publiquement.
Lors de la Pâque 379, Grégoire, qui officie, est accusé d'hérésie et il est exclu violemment pendant une messe. Cette exclusion marque les divergences existant entre les partisans de l'arianisme et les partisans de Nicée, au cœur desquelles figurent les définitions de Dieu. Il demande dans ses écrits à ce que l'on se souvienne de ses lapidations : « J'ai été reçu avec des pierres, comme d'autres sont reçus avec des fleurs ». Il est dans le même temps accusé d'assassinat, et est acquitté devant le tribunal. À la suite de cette agression, il veut fuir Constantinople. Il affirme toutefois avoir été convaincu de rester par des fidèles qui lui disent
« Ô, Père, en nous abandonnant, vous chassez la Trinité ».

Au début de l'année 380, l'empereur Théodose le Grand tombe gravement malade. Il décide de se faire baptiser et choisit lors de son baptême la profession de foi issue du premier concile de Nicée. Son baptême va contribuer à changer radicalement le rapport de force entre les partisans de l'arianisme et ceux du concile de Nicée. Théodose enjoint, dès février 380, de suivre la foi de Nicée en publiant l'édit de Thessalonique, qui fait du christianisme et du credo du premier concile de Nicée la religion officielle de l'Empire Romain. Cette décision condamne l'arianisme...
Grégoire est alors de plus en plus écouté et il reçoit des insignes épiscopaux, étant reconnu comme évêque de Constantinople. Au cours de cette période, Grégoire écrit 5 discours appelés Discours théologiques, qui sont l'une des œuvres maîtresses de Grégoire sur la Trinité.
Grégoire fait la connaissance de Maxime, un philosophe cynique venu d'Alexandrie. Maxime gagne la confiance de Grégoire et part afin de le représenter auprès du clergé d'Alexandrie. Là il rencontre l'évêque d'Alexandrie et trahit Grégoire en se faisant ordonner évêque de Constantinople par des évêques Égyptiens, à la place de Grégoire. Il revient à Constantinople et cherche à prendre le siège épiscopal. La tentative échoue mais provoque chez Grégoire un vrai traumatisme, à propos duquel il écrit plusieurs Discours.

Le 24 novembre 380, l'empereur Théodose Ier arrive à Constantinople. Le lendemain, il convoque Grégoire de Nazianze et lui demande de remplacer l'évêque Démophile à la tête de Constantinople.
Le 26 novembre 380, tout le clergé n'ayant pas accepté le symbole de Nicée est considéré comme hérétique.
Le 27 novembre 380, Grégoire de Nazianze est installé par l'empereur Théodose Ier évêque de Constantinople, dans l'Église des Saints-Apôtres. Cette nomination n'est pas sans poser problème, dans la mesure où Grégoire de Nazianze a été consacré évêque de Sasimes et qu'il n'a donc pas le droit d'être évêque d'un autre lieu, conformément à l'un des canons du concile de Nicée.
Sa nomination par l'empereur est considérée par beaucoup comme non légitime.

CONCILE DE CONSTANTINOPLE
En tant qu'évêque, Grégoire de Nazianze prêche souvent. La fête de l'Épiphanie, l'une des principales fêtes chrétiennes sur le baptême de Jésus, est l'occasion pour Grégoire de faire sa plus longue homélie sur la Trinité.
Il cherche aussi à favoriser le baptême des plus jeunes, le baptême étant souvent donné tardivement.
Il prêche pour que tous les chrétiens puissent être baptisés quel que soit leur âge.
Au cours d'une homélie concernant le mariage, Grégoire de Nazianze plaide pour des changements de la législation de l'adultère. L'adultère condamne alors uniquement les femmes, et Grégoire de Nazianze demande que le régime soit le même pour les hommes. De même il demande que l'autorité parentale ne soit pas uniquement réservée à l'homme, mais qu'elle soit reconnue également aux femmes. (il y a plus de 1720 ans, et c'est préconisé par un évêque catholique chrétien respectant le concile de Nicée, donc celui recommandant la croyance de Dieu le Père de Son fils incarné Jésus et du Saint Esprit tout en reconnaissant la sainteté de la Vierge Marie comme femme et mère de Dieu).

Théodose Ier décide de convoquer le 2e concile de l'histoire du christianisme en mai 381...
Le premier concile de Constantinople, plus restreint que le concile de Nicée dans la mesure où aucun évêque latin n'a été invité, a pour vocation de restaurer la foi proclamée par le symbole de Nicée. Au même moment, Grégoire, qui a une santé fragile, tombe malade au point qu'il rédige son testament le 31 mai 381.

La présidence du concile revient naturellement à l'évêque de Constantinople. Néanmoins, le non-respect des canons du concile de Nicée, qui affirme que l'on n'a pas le droit d'être évêque d'un autre lieu que celui pour lequel on a été ordonné, pose problème, Grégoire de Nazianze étant évêque de Sasimes. On choisit donc l'évêque Mélèce Ier d'Antioche, le doyen du concile, comme président.
Le concile décide alors, sous l'impulsion de Théodose, de nommer officiellement Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople. Quelques jours plus tard, Mélèce meurt, et Grégoire de Nazianze est dès lors nommé président à sa place.
Il se heurte néanmoins à de fortes oppositions au concile qu'il préside dès 381. En effet, il n'obtient pas l'adhésion de la délégation venue d'Alexandrie, qui a ordonné Maxime comme évêque de Constantinople. De plus, il doit affronter des problèmes de santé. Grégoire dénonce alors l'ambiance du concile dans ses lettres .
En parlant des membres du concile il affirme :
« Cet immense ramassis de trafiquants du Christ, c'est quand quelqu'un aura su allier au bourbier la bonne senteur d'un parfum immaculé que je le laisserai approcher... Les séances dépendent de qui elles peuvent, elles dépendent de tout le monde, autant vaut dire de personne, car l'autorité du nombre, c'est l'anarchie. »
Le concile de Nicée a omis de parler de la nature divine de l'Esprit Saint, or lors du premier concile de Constantinople, cette question fait débat entre les évêques, mais surtout pour Grégoire de Nazianze qui veut que l'on reconnaisse la nature divine du Saint Esprit. Sa position doctrinale repose sur la formule de l’homoousios (consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, selon le credo de Nicée). Lors du concile, les évêques utilisent une autre formule, l’ekporeuomenon (expression selon laquelle l'Esprit Saint procède du Père). Cette formule est une vision minimaliste, qui peut être fragilisée par certains théologiens ariens. Cependant, même si la formule de Grégoire n'est pas consacrée, le concile de Constantinople reconnaît ouvertement, même si c'est de façon minimaliste, la divinité de l'Esprit Saint.

Face à l'impossibilité de pouvoir influencer davantage les pères du concile et avec la contestation de sa nomination comme évêque de Constantinople et aussi sa façon de s'acquitter de sa fonction, Grégoire de Nazianze décide finalement de démissionner en 381 du concile. En partant, il écrit un discours virulent contre les membres du concile de Constantinople et sur l'importance donnée à l'apparence : (Nous en sommes toujours là, nous nous fions à l'apparence d'honnêteté de ceux qui nous gouvernent en nous faisant croire en leur qualité tout en étant de fieffés menteurs, des incapables notoires ou des êtres à la limite du crapuleux)

« J'ignorais qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels l'odeur des festins.
RELIQUAIRE DE GRÉGOIRE DE NAZIANZE
J'ignorais qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes...
À la suite de sa démission du concile, il décide de retourner à Nazianze en 381. Il semble passer un temps à se reposer et à se soigner. Il dirige alors le diocèse de Nazianze de manière intérimaire, le diocèse n'ayant pas encore d'évêque.
Il écrit l'éloge funèbre de Basile de Césarée, qui est tant un éloge de son ami défunt qu'un véritable plaidoyer pour la fonction épiscopale, il le décrit comme un évêque profondément croyant et priant, qui a suivi la volonté de Dieu, en préférant la suivre à tout prix, et préférant Dieu à tout. Grégoire fait l'éloge de la formation et de la culture de Basile, s'insurgeant contre les ignorants et les borgnes qui se limitent à la formation morale. (Elle n'existe même plus de nos jours)

Grégoire de Nazianze profite de cette période pour écrire beaucoup. Non seulement des discours mais aussi des lettres à ses amis. Le concile de Constantinople continue en 382 et 383, mais Grégoire refuse d'y participer tout en s'y intéressant et en conseillant ses amis pour la suite des débats.
Il perçoit avec lucidité l'importance que peut avoir la théologie d'Apollinaire de Laodicée, débat par écrit et attire l'attention de son successeur à Constantinople sur les problèmes que l'apollinarisme peut poser.
Il utilise des formules nettes qui sont reprises par les canons des orthodoxes, affirmant à propos de la nature de la deuxième personne de la Trinité : « Deux natures : le Dieu et l'Homme, mais pas deux Fils... Les réalités qui composent le Sauveur sont différentes, mais il ne s'ensuit pas qu'il y ait deux Sauveurs différents, car les deux choses sont une par le mélange qui les unit, Dieu s'humanifiant, l'Homme se divinisant »
Il écrit trois petits traités dits Lettres théologiques, mais aussi des poèmes, dont le plus long est son autobiographie. Il remanie ses écrits et ses discours. À partir de 389, il se retire de toute vie active à Arianze. Il écrit les discours 44 et 45 et meurt en 390.
Grégoire de Nazianze reste dans la postérité du fait de ses nombreux écrits, principalement ses discours théologiques. Il a laissé également 45 discours, dont la moitié prononcée à Constantinople. Différents sermons ont été distingués :
5 discours dits « théologiques » (Discours 27 à 35),
Le discours panégyrique d'Athanase d'Alexandrie (discours 21),
Les oraisons funèbres de son père Grégoire l'Ancien (discours 18), de son frère Césaire de Nazianze et de sa sœur Gorgonie (discours 7 et 8), de Basile de Césarée (discours 43),
2 discours contre Julien.
LA SAINTE TRINITÉ
Il a aussi écrit de nombreux poèmes théologiques et historiques qui traitent d'événements de sa vie, ainsi qu'un poème autobiographique (le poème 11)
Une tragédie, la Passion du Christ vécue au travers du personnage de Marie.

242 lettres de Grégoire de Nazianze ont été conservées, dont certaines ont une grande importance théologique (les lettres 101, 102, 202) contre l'apollinarisme.
Les oraisons funèbres constituent un genre que Grégoire a introduit dans l'Église. Il a christianisé les éloges funèbres païens, créant un nouveau genre littéraire.
La majorité des écrits qui nous sont parvenus date de la fin de sa vie. Dès la fin du siècle, neuf discours de Grégoire de Nazianze sont traduits en latin par Rufin d'Aquilée. Très vite, certains de ses écrits sont traduits en arabe, copte, arménien, syriaque.
Des manuscrits de Grégoire de Nazianze sont répertoriés dès le VIIIe siècle, chose extrêmement rare pour l'époque. Jacques-Bénigne Bossuet puise des éléments de l’Apologétique pour rédiger le Sermon sur l'Unité de l'Église, ainsi que son panégyrique de Paul de Tarse.
La première édition complète des écrits de Grégoire de Nazianze est établie par des bénédictins au XVIIIe siècle.
Cette édition a été reprise et réimprimée dans la Patrologie Grecque publiée sous le Second Empire.
Une nouvelle édition critique est en cours de publication...

Les reliques de Grégoire de Nazianze sont installées à sa mort dans le caveau familial. Il semble qu'elles ont été transférées à Constantinople le 19 janvier 946 et installées solennellement par l'empereur Constantin VII Porphyrogénète. Une tradition veut qu'une partie de ses reliques ait été transférée dans la ville de Vatopédi, où il est actuellement vénéré.

Face à l'avancée des invasions musulmanes, les reliques sont transférées à Rome, capitale de la papauté. Elles sont installées dans la basilique Saint-Pierre par le Pape Grégoire XIII. Jean-Paul II décide en 2004, à l'occasion d'un voyage en Grèce, de restituer les reliques de Grégoire de Nazianze au patriarche orthodoxe Bartholomée Ier de Constantinople dans une logique de réconciliation entre orthodoxes et catholiques ...

Frères et compagnons de ma misère, puisque tous nous sommes pauvres, tous nous avons faim de la grâce divine, et les apparentes supériorités que font valoir de biens petits critères ne sauraient masquer cette vérité, laissez-vous enseigner l’amour des pauvres, non pas d’un cœur indifférent, mais pleins au contraire de cet enthousiasme qui vous gagnera le Royaume.
Priez, afin que ma parole sache vous enrichir et rassasier vos âmes et qu’elle puisse pétrir le pain spirituel dont vous êtes affamés, soit qu’à l’exemple d’un Moïse, elle fasse tomber la manne du ciel et nourrisse les hommes avec ce pain angélique, soit qu’elle parvienne avec presque rien à rassasier des milliers d’hommes dans le désert, comme le fit plus tard Jésus, notre pain véritable, le père de notre véritable vie.
Il n’est guère aisé de discerner, entre toutes, la vertu supérieure qui mérite notre préférence, c’est un peu comme si dans une prairie aux mille fleurs capiteuses, il fallait chercher la plus belle et la plus odorante, lorsque chacune attire à elle seule le promeneur par son éclat et son parfum et invite sa main à la cueillir la première. Du moins essaierai-je de les énumérer dans l’ordre. (Page 106)

Quelles belles vertus toutes trois, la foi, l’espérance et la charité !
La foi a pour témoin Abraham : Il crut et en fut justifié.
L’espérance, Énos, qui le premier espéra en Dieu ainsi que tous les justes persécutés à cause de cette vertu.
La charité, le divin apôtre qui, pour Israël, ose proférer contre lui-même une imprécation, et Dieu lui-même qui est appelé Charité.
GRÉGOIRE ACCOSTANT A CONSTANTINOPLE

Le Seigneur de l’univers désire notre miséricorde au lieu de sacrifices, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux : Présentons-la-lui donc par les mains de ces malheureux que vous voyez prosternés à vos pieds, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous recevront dans les tentes éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire dans tous les siècles. Amen.




390 — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/390
Cette page concerne l'année 390 du calendrier julien. Sommaire. [masquer]. 1 Événements; 2 Naissances en 390; 3 Décès en 390; 4 Notes et références ...

Ichtus_06 - Grégoire de Nazianze († 390), L'amour des ...
www.migne.fr/.../37-ichtus-06-gregoire-de-nazianze-l-amour-des-pauvre...
Traduction F. Quéré Cappadocien comme Basile, Grégoire de Nazianze était fils ... Ichtus_06 - Grégoire de Nazianze († 390), L'amour des pauvres (Discours 14) ...... l'alternance des mois, le rythme des années, le partage égal du jour et de la ...

jeudi 28 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 391

13 AVRIL 2016...


Cette page concerne l'année 391 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

COMMENT D’IRREMPLAÇABLES ÉCRITS ANCIENS DISPARAISSENT PAR MANQUE DE CULTURE

La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et définitivement détruite entre 48 av. J.-C. et 642, célèbre bibliothèque de l'Antiquité qui réunissait les ouvrages les plus importants de l'époque... Ayant reçu l'Égypte en partage à la mort d'Alexandre, Ptolémée, un de ses généraux, devenu roi sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, s'attache à faire d'Alexandrie la capitale culturelle du monde Hellénistique, à même de supplanter Athènes.

En 288 avant notre ère, à l'instigation de Démétrios de Phalère, tyran d'Athènes de 317 à 307 av. J.-C., exilé à Alexandrie et disciple d'Aristote, il fait construire un musée (Museîon, le « Palais des Muses ») abritant une université, une académie et la bibliothèque (estimée à 400 000 volumes à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César). Située dans le quartier du Bruchium près des palais royaux (basileia), celle-ci a pour objectif premier de rassembler dans un même lieu l'ensemble du savoir universel. La constitution du fonds s'opère essentiellement par achat, mais également par saisie ou ruse : Ptolémée a demandé à tous les navires qui font escale à Alexandrie de permettre que les Livres contenus à bord soient recopiés et traduits la copie est remise au navire, et l'original conservé par la bibliothèque. Le fonds s'enrichit également par la copie d'exemplaires acquis ou prêtés...

La bibliothèque ne commence à fonctionner que sous Ptolémée II Philadelphe qui, selon Épiphane, a demandé « aux rois et aux grands de ce monde » qu'ils envoient les œuvres de toutes les catégories d'auteurs et a fixé un objectif de 500 000 volumes.
LES RUINES DU SERAPEUM
Le musée devient un centre académique de hautes recherches où les savants sont défrayés par le prince (il a de plus fait édifier dans le complexe du Museîon appartements et réfectoire à leur intention) et où ils trouvent les instruments, collections, jardins zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux. La bibliothèque ne ressemble pas à celles d'aujourd'hui avec une salle et un mobilier spécifique. Selon Strabon, les livres sont dans des niches dans l'épaisseur des murs des peripatos (« péripate », Portiques à colonnes servant de promenoir couvert), les lecteurs les lisant probablement dans ce « péripate » ou dans les allées ombragées des jardins. Il faut dire qu'avant Ambroise de Milan, on lisait à voix haute, et donc souvent dans les jardins.

La traduction en grec de tous ces ouvrages fut un travail colossal qui a mobilisé la plupart des intellectuels et savants de chaque pays, il a fallu que ces hommes maîtrisent à la perfection leur propre langue ainsi que le grec.
Dès Zénodote, une attention toute particulière est accordée à l'édition des grands classiques de la littérature Grecque, notamment des poèmes homériques : Afin de proposer une édition du texte la plus fidèle possible, les vers à l'authenticité contestée sont marqués d'un obèle, trait horizontal placé à gauche du vers.
C'est également au sein de la Bibliothèque qu'à l'instigation du souverain Lagide Ptolémée II Philadelphe, sans doute vers -281 est traduit en grec le Pentateuque hébreu, donnant naissance à la Septante. Selon la légende, 6 représentants de chaque tribu juive s'enferment sur l'île de Pharos pour accomplir cette traduction et ont exécuté la traduction en 72 jours.

Le poète grec Callimaque de Cyrène, qui selon la tradition a d'abord été simple grammatikos, enseignant la lecture et l'écriture, est reçu par Ptolémée II et donne des leçons de poésie dans le musée : Il a Apollonios de Rhodes et Aristophane de Byzance comme disciples. Successeur de Zénodote au poste de bibliothécaire d'Alexandrie à la mort de celui-ci, tout en continuant à donner des cours, il entreprend de classer l'énorme quantité de volumes de la bibliothèque.
Il rédige le premier catalogue raisonné de la littérature grecque, les Tables des personnalités dans chaque branche du savoir et liste de leurs écrits. Ces Tables ou Pinakes (du grec pinax qui signifie liste ou registre) couvrent quelque 120 rouleaux. Il ne nous en est parvenu que quelques fragments cités par des auteurs anciens.
On sait ainsi que ces listes comprennent des informations biographiques sur les auteurs et une description bibliographique : Titre, incipit, nombre de lignes de chaque rouleau, genre littéraire ou discipline et sujet.
Les auteurs à l'intérieur d'une même catégorie et les titres des œuvres d'un même auteur sont classés en ordre alphabétique, conformément à des pratiques déjà embryonnaires chez Aristote, qui a établi des pinakes de poètes et chez Théophraste. Avec Callimaque, c'est la première fois que le classement alphabétique est utilisé pour une aussi vaste collection de données. La mise au point de ces tables a dû se faire en plusieurs étapes : Inventaire, tri par sujet et classement alphabétique.
Toutefois, ces listes ne comportent pas d'indication sur le nombre d'exemplaires des ouvrages ni sur leur emplacement. Le système des pinakes a été repris dans les bibliothèques les plus importantes de la période Hellénistique et a contribué à répandre l'usage du classement alphabétique dans les ouvrages de lexicographie produits dans l'Empire Byzantin.

Au début du IIe siècle avant notre ère, sur l'autre rive de la mer Méditerranée, Eumène II de Mysie fonde la bibliothèque et centre de recherche de Pergame, en faisant une concurrente à la bibliothèque d'Alexandrie. Cette concurrence aurait pu stimuler le développement de la bibliothèque, mais aussi également l'affaiblir, car les Ptolémées sont en pleine décadence pendant ce siècle. À la même époque est créée une annexe à la bibliothèque dans le Sérapéum d'Alexandrie. Cette bibliothèque-fille abrite 42 800 rouleaux et est destinée aux simples lecteurs.

LES CATACOMBES
Vers 145 av. J.-C., Ptolémée VIII Évergète II expulse les savants (« philologues ») d'Alexandrie, Ptolémée VIII nomme un militaire du corps des lanciers, Cydas, comme bibliothécaire. Il est possible que le fonctionnement de la bibliothèque ait été interrompu pendant un certain temps.
Des volumes ont pu être emportés par les savants et leurs disciples. D'autres pertes ont pu être occasionnées par les pillages des miliciens et par négligence de surveillance.

En -86, la bibliothèque retrouve sa place après le sac d'Athènes par Sylla qui a fait venir des érudits Athéniens à Alexandrie.
Le papyrus d'Oxyrynchus, X, 1241 donne une liste de directeurs de la bibliothèque d'Alexandrie :
Démétrios de Phalère (lequel participé à la création de la bibliothèque sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il en a été le premier directeur).
Zénodote d'Éphèse.
Callimaque de Cyrène (établissement du catalogue de la bibliothèque, mais n'a probablement pas été directeur de la bibliothèque).
Apollonios de Rhodes.
Ératosthène de Cyrène (entre 230 et 193 av. J.-C.).
Aristophane de Byzance.
Apollonios d'Alexandrie surnommé l'Eidographe (le Classificateur).
Aristarque de Samothrace.
Cydas.
Ammonius.
Zénodote.
Dioclès.
Apollodore surnommé le grammairien.

Les sources sont extrêmement limitées et les positions des historiens toutes aussi tranchées les unes que les autres.
La seule certitude est qu'aucune trace matérielle de la bibliothèque d'Alexandrie n'a été, à ce jour, identifiée ou retrouvée. L'absence d'élément matériel met donc les chercheurs dans l'impossibilité de valider, infirmer ou corroborer les dires des sources qui, au fil du temps, ont pu être manipulées, incomprises ou interprétées (dans un sens ou un autre).
Aussi, pour les historiens, certains documents, surtout s'ils sont dans la bibliothèque depuis les origines, doivent se dégrader avec le temps, et on ignore dans quelle mesure, et s'il y a des restaurations de ces documents, tout comme on ignore l'évolution du nombre d'ouvrages présents dans cette même bibliothèque.
De nos jours, dans les bibliothèques modernes, le souci est encore de préserver les ouvrages de l'usure du temps. Des restaurations de documents sont donc indispensables. On ignore quels sont les documents les plus anciens, d'autant plus qu'ils peuvent être sous une autre forme que le papyrus : Par exemple, les Sumériens écrivaient sur des tablettes d'argile.

À la fin de la guerre civile entre César et Pompée, après la bataille de Pharsale en -48, César, vainqueur, pourchasse son rival jusqu'à Alexandrie où il le trouve assassiné sur ordre du jeune Ptolémée XIII.

En -47, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie, le feu se propage aux entrepôts et, selon la tradition rapportée par Plutarque, Suétone et Aulu-Gelle, détruit une partie de la bibliothèque.
Luciano Canfora, par sa critique des sources, réfute cette tradition, rappelant que Cicéron, Strabon ou Lucain ne la mentionnent pas dans leurs écrits et se fondant sur Dion Cassius qui mentionne bien un incendie, mais celui uniquement de « dépôts de blé et de livres », soit 40 000 rouleaux de papyrus, des copies destinées à l'exportation et entreposées au port.
L'incendie qui s'est produit est sur le front de mer et loin de la bibliothèque. Les preuves documentaires montrent qu'elle est encore florissante plusieurs décennies après l'expédition de César en Égypte.

Cet incendie et les différents affrontements (antérieurs ou postérieurs) ont ainsi mené à la perte d'environ 40 000 à 70 000 rouleaux dans un entrepôt à côté du port (et non pas dans la bibliothèque elle-même).
Une bibliothèque de 200 000 rouleaux fondée à Pergame par les Attalides est mise à contribution pour les remplacer, ainsi que la bibliothèque du gymnase de Ptolémée, à Athènes.
En outre, César construit une nouvelle bibliothèque, le Césaréum, ce qui rend donc fort peu plausible l'hypothèse de la destruction de la totalité de la collection.

Les tensions croissantes entre le pouvoir impérial Romain païen et l'influence religieuse et politique grandissante des chrétiens ont suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens.
L'hypothèse avancée par certains auteurs est que la bibliothèque d'Alexandrie a finalement disparu au cours de ces différents affrontements, tel le Sérapéum détruit à l'initiative de l'évêque Théophile d'Alexandrie.
C'est la thèse exposée par le poète Gérard de Nerval dans la première lettre d'Angélique, « Les Filles du feu » (1854) :
« La bibliothèque d'Alexandrie et le Sérapéum, ou maison de secours, qui en faisait partie, ont été brûlés et détruits au IVe siècle par les chrétiens, - qui, en outre ont massacré dans les rues la célèbre Hypathie, philosophe pythagoricienne. »

Le psychologue Gustave Le Bon soutient cette hypothèse :
« Sous la domination Romaine, Alexandrie reprend un nouvel essor, et devient bientôt la seconde ville de l'Empire Romain, mais cette prospérité doit être éphémère encore.
Elle se laisse envahir par la manie des querelles religieuses, et, à partir du IIIe siècle, les émeutes, les révoltes s'y succèdent constamment, malgré les sanglantes répressions des empereurs. Quand le christianisme devient la religion officielle, l'empereur Théodose fait détruire, comme nous l'avons dit, tous les temples, statues et livres païens. »

En 1203, ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe, puis Ibn al Qiftî imputent la destruction de la bibliothèque au calife 'Umar Ibn al-Khattâb qui a donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As.
Les positions quant à ce récit restent tranchées, selon la valeur accordée à ce témoignage.
Les recherches, nombreuses sur le sujet, soulignent le manque de documents ou témoignages probants relatant ce récit. Il n'est mentionné par aucun historien, qu'il soit musulman ou chrétien, entre le VIIe et le XIIIe siècle. Al-Baghdâdî et Ibn Al-Qiftî ont forgé ce récit pour des raisons politiques. (???) Selon une autre hypothèse, avancée par Mostafa El-Abbadi, l'histoire est un faux fabriqué par les Croisés visant à discréditer les Arabes et à les dépeindre comme des ennemis de la culture. (évidemment ces braves musulmans sont incapables de démolir brûler saccager ce qui ne leur appartient pas et de plus leur tolérance est bien connue envers les autres peuples et les religions !)
Le récit est repris presque tel quel par l'historien Ibn Khaldûn dans sa Muqaddima (XIIIe siècle). Il en change cependant le cadre, il ne s'agit plus d'Alexandrie, mais de Ctésiphon en Irak actuel, et ce n'est plus 'Amr Ibn al-'As, mais Sa'd Ibn Abî Waqqâs qui dirige l'armée.

L’ÉVÊQUE THEOPHYLE
L'historienne Mireille Hadas-Lebel dans son ouvrage en 2003 sur Philon d'Alexandrie écrit que la bibliothèque après sa destruction en 390 est reconstituée au VIe siècle puis incendiée lors de la conquête arabe en 641. Selon Martine Poulain dans sa recension de l'ouvrage de El-Abbadie :
« Malgré les limites des sources, les historiens estiment en effet généralement qu'Alexandrie est détruite lors des invasions arabes du VIIe siècle sur ordre du calife Omar. »

En 1723 Haendel dans son opéra Giulio Cesare évoque l'incendie qui détruisit la bibliothèque d'Alexandrie.


Bibliothèque d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliothèque_d'Alexandrie
La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et .... suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens.

L'emblématique Bibliothèque d'Alexandrie a été détruite par ...
soocurious.com/.../lemblematique-bibliotheque-dalexandrie-a-ete-detruit...
La disparition de la bibliothèque antique d'Alexandrie est encore un mystère de nos jours. ... Il est dit que quelques centaines d'années plus tard, en l'an 47 avant notre ère, ... Entre 391 et 415, de nombreuses guerres religieuses ont provoqué ...

EN REMONTANT LE TEMPS... 392

12 AVRIL 2016...

Cette page concerne l'année 392 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

VALENTINIEN II « TROP BIEN ENTOURE ».

Valentinien II (371, Vienne – 392), Flavius Valentinianus dit Valentinien II. Empereur Romain d'Occident en 375, et le plus jeune fils de Valentinien Ier.
En 375, son frère, l’empereur Gratien étant absent à la mort de leur père l'empereur Valentinien Ier, les soldats de Pannonie le proclament empereur alors qu’il n’a que 4 ans. Gratien accepte le partage de l’empire et concède à Valentinien l’Illyrie.

En 383, à la mort de son frère Gratien, l'empire compte 3 empereurs : Maxime à Trèves, Valentinien II, sous la tutelle de sa mère Justine, par la suite, son demi-frère Gratien accepte de lui céder l’Italie et l’Illyrie, où il se rend avec sa mère Justine (de son vrai nom Flavia Justina Augusta.). Justine encourage l’arianisme et favorise les païens comme Symmaque ou Prétextat.

Valentinien II et Justine s'enfuient en Orient afin de demander justice à l'Empereur, lequel étant catholique pose comme seule condition l'abandon de leurs croyances hérétiques et s'engage à rétablir Valentinien II sur son trône.
Cependant, Justine défendant toujours les païens et les ariens, Maxime utilise ce prétexte pour attaquer Valentinien II. Au cours de l’été 387, ce dernier est chassé d’Italie, et part se réfugier auprès de l’Empereur d’Orient, où il plaide sa cause. Théodose, épris de Galla, la sœur de Valentinien II, accepte alors de s’attaquer à Maxime (il épouse alors la jeune fille.).
Au printemps 388, Théodose Ier ayant rassemblé toutes les forces de l'Orient, tant Romaines que Barbares, attaque l'usurpateur Maxime.

2 mois suffisent à abattre l'assassin de Gratien. Sur la Save, affluent du Danube, les cavaliers Alains, Huns et Goths de Théodose Ier ont raison des Germains et des Gaulois de Maxime.

Arbogast et Baudon sont les plus puissants : Le premier, qui, dans le gouvernement de l'empire, semble remplacer Meliobaudes, a déjà joui d'une grande autorité sous Gratien, sa bravoure, ses talents militaires et sa libéralité lui ont tellement attaché les soldats, parmi lesquels il compte un grand nombre de ses compatriotes, qu'il exerce les fonctions de maître de la milice, sans en avoir été investi par l'empereur.

Valentinien II supporte impatiemment ce joug étranger, il essaie, pour le secouer, de destituer le Franc arrogant qui commande dans sa propre armée. « Ce n'est point vous qui m'avez donné le pouvoir, lui répond Arbogast, il ne dépend pas de vous de le reprendre. »
En effet, malgré l'édit de l'empereur, les troupes continuent à obéir au seul Arbogast. Valentinien II effrayé demande vainement des secours à Théodose, le prince franc n'attend pas l'arrivée des armées de l'Orient.

L'évêque Ambroise de Milan qui a évité de soutenir Maxime, n'est pas inquiété. Justine meurt dès son retour en Italie et Valentinien II est mis sous la tutelle du général Franc Arbogast qui s'ingénie à isoler Valentinien II, devenu alors prisonnier de sa propre cour installée à Vienne, en Gaule.
Un beau jour de l'année 392, l'empereur Valentinien II, que Théodose a désigné pour gouverner la partie occidentale de l'Empire et qui se prétend prisonnier dans son propre palais de Vienne (dans les Gaules), se jette sur son tuteur, le général Franc Arbogast, l'épée à la main. Les courtisans ont toutes les peines du monde à séparer les 2 adversaires.
Désormais, les choses sont claires : Le jeune empereur (il n'a que 20 ans) ne peut plus voir son mentor en peinture et profite de la moindre occasion pour se débarrasser de lui. S'il ne veut passer à la trappe et de vie à trépas, Arbogast a donc tout intérêt à prendre les devants. C'est ce qu'il fait : Quelques jours après la bagarre, on retrouve le jeune Valentinien pendu à un arbre. Il va de soi que personne n'a cru au suicide… Et surtout pas l'empereur d'Orient Théodose, le protecteur attitré de cette dynastie Valentinienne dont le prétendu « suicidé » est le dernier rejeton. Le 15 mai 392, on retrouve Valentinien II mort dans sa chambre, et Arbogast veut faire croire au suicide... Eugène, secrétaire d'Arbogast, est nommé empereur.
Comme la guerre est inévitable et qu'Arbogast ne peut prétendre lui-même à la couronne impériale, le général Franc se résigne à régner sous le nom d'un certain Eugène, un ancien et fort respectable professeur de rhétorique devenu maître des Offices...

392-394 Théodose ne veut point reconnaître pour collègue le grammairien qu'un Franc vient de couronner dans les Gaules.
Cependant Eugène règne sous les ordres de son maître de la milice, et il se passe 2 ans avant que les souverains de l'Orient et de l'Occident puissent se mesurer sur le champ de bataille. Le combat livré entre eux, au pied des Alpes Juliennes, dure deux jours :

Eugène étant un chrétien des plus tièdes, sans doute même un crypto-païen, le général et son impériale marionnette trouvent ingénieux de s'appuyer sur les tenants des anciens cultes polythéistes que les persécutions de Théodose et de Valentinien II, chrétiens, ont exaspérés.
À Rome, on célèbre en grandes pompes la restauration des anciens Dieux, sur le labarum (étendard) des légions, l'image d'Hercule remplace le monogramme du Christ, au Sénat, la statue de la Victoire est remise en place, et enfin, pour faire bonne mesure, le préfet du Prétoire Flavianus ordonne une purification de 3 mois, afin de laver la Capitale impériale de toutes les profanations chrétiennes qu'elle a eu à subir depuis des lustres.
Mais naturellement, si la restauration des anciens Dieux de Rome vaut de nombreux ralliements à Eugène (et à Arbogast), elle provoque également l'union sacrée de tous les Chrétiens, toutes sectes confondues, orthodoxes et hérétiques, contre l'usurpateur et son affilié, le soudard Franc. Théodose a beau jeu de présenter la lutte contre Eugène (et Arbogast) comme une guerre sainte.

Quoique le falot Eugène ne vaut rien, il prépare donc soigneusement son expédition contre ce sérieux adversaire et rassemble sous ses drapeaux la fine fleur des plus sauvages peuplades d'Orient, des Goths, des Alains, des Arabes,(originaire d'Arabie) des Huns… Arbogast, lui, de son côté, fait confiance à ses congénères Francs et à ses alliés Alamans. Quant aux vrais « Romains », ils n'ont, on le voit, plus guère voix au chapitre ! (un peu comme nous aujourd'hui, qui sommes vendus tel du bétail à toute sorte de financiers, qui en profitent largement pour nous imposer leur façon de vivre)
Le choc entre les armées occidentales et orientales, entre les soldats païens et chrétiens, entre les Germains d'Arbogast et les Barbares exotiques de Théodose a lieu aux environs d'Aquilée, sur les rives du Frigidus (le Wippach)...

Le premier jour les armées d'Arbogast prennent l'avantage. Théodose se trouve dans une situation délicate, certains de ses généraux l'engagent même à sonner la retraite.
« Mieux vaut mourir pour Dieu que fuir devant les païens » répond l'empereur d'Orient dédaigneux. Bien lui en prend, pendant la nuit, un général qu'Arbogast a chargé de barrer la retraite à l'ennemi abandonne son poste et le parti de l'usurpateur Eugène : Il passe avec armes, bagages et toutes ses troupes dans le camp de Théodose.

Au matin du deuxième jour, la situation s'est totalement retournée au profit des armées orientales, d'autant plus qu'un vent violent s'est levé, charriant des tonnes de poussières. Trahies, aveuglés et asphyxiés, les troupes d'Arbogast ne peuvent résister.
Eugène, prisonnier, a la tête tranchée sur ordre de Théodose. Quant à Arbogast, qui n'a trouvé de salut que dans la fuite, il se jette sur son épée pour éviter de tomber aux mains du vainqueur et de ses sauvages alliés (6 septembre 394).

Officiellement, Flavius Valentinianus (371-392) demeure sur le trône impérial d’Occident entre 375 et 392. Belle longévité, dira-t-on, en ces périodes de grande consommation de souverains ! Ces 17 ans de règne nominal cachent en réalité une histoire assez poignante, celle d’un enfant-roi manipulé tout au long de sa courte existence, à la fois marionnette et cible dans des jeux de puissants. Examinons ce règne comme une tragédie classique en cinq actes.

ACTE I :
La Mère. Valentinien II a seulement 4 ans lorsque son père Valentinien, premier du nom et créateur de la dynastie, meurt d’un solide coup de sang, ayant été fort énervé par les malencontreuses paroles d’un ambassadeur Quade venu présenter la soumission de son peuple.
Les légions du Danube proclament le rejeton impérial qu’ils ont sous la main – une décision fortement stimulée, d’ailleurs, par la mère du bambin, Justine, qui est la seconde épouse de Valentinien Ier.
Elle possède toutefois une ascendance impériale (on la pense petite-nièce de Constantin Ier le Grand) et elle a été mariée, en premières noces, à l’usurpateur Magnence (qui a pourtant mal fini)... En influençant le choix des légions, cette impératrice à poigne veut garantir les intérêts de son fils face à l’héritier légitime, Gratien. Heureusement, ce dernier est bonne pâte et ne nuit en rien à son jeune demi-frère. Il accepte même une partition de l’Empire d’Occident : lui garde les Gaules, la (Grande-)Bretagne et l’Espagne.
Valentinien (enfin sa mère) a le contrôle de l’Italie, de l’Illyrie et de l’Afrique du nord.

ACTE II :
L’usurpateur. En 383, Gratien est détrôné et tué par un usurpateur venu de (Grande-)Bretagne, le général Magnus Maximus, qui prend la pourpre et se fait plus ou moins reconnaître par l’empereur d’Orient, Théodose.
Justine parvient à maintenir un statu quo, mais sa foi arienne est la cause d’un début d’une guerre de religion en Italie (le « Conflit des basiliques »). Menés par Saint Ambroise, évêque de Milan, les chrétiens catholiques en appellent à Maximus qui, prétextant de les défendre, envahit l’Italie en 387.
Valentinien et sa mère sont obligés de fuir leur capitale de Milan pour se réfugier à Constantinople auprès de Théodose. Comme ce dernier doit son trône à la dynastie Valentinienne, on le prie d’intervenir contre l’usurpateur. Théodose accepte, mais à la condition que les deux réfugiés abjurent l’arianisme.
Ce préalable accompli, il tient sa promesse et lance toutes les forces armées de l’Empire d’Orient contre l’Italie. Après une mémorable raclée reçue près de la rivière Save au printemps 388, Maximus est assiégé dans Aquilée, fait prisonnier et décapité au mois d’août suivant.

ACTE III :
Le Barbare. Justine a-t-elle vu la victoire finale et son fils rétabli sur le trône d’Occident ? Ce n’est pas certain, car elle meurt cette même année. La régente disparue, il faut aux côtés de Valentinien un de ses propres généraux Barbares, le Franc Arbogast. Mais au lieu de jouer son rôle de protecteur et de mentor, le « magister militum » se mue bientôt en geôlier, maintenant le jeune souverain confiné dans le palais impérial de Vienne (cité Gauloise promue capitale de l’Empire d’Occident).
Les proches de l’empereur tentent bien de briser ce joug, mais en vain : Arbogast tue même de sa propre épée le meilleur ami de Valentinien, Harmonius, sur les marches du trône impérial.
La crise atteint son paroxysme, lorsque Valentinien veut prendre la tête des légions des Gaules pour se rendre en Italie.
Devant le refus insolent d’Arbogast, Valentinien tente enfin de relever la tête, par un coup de force audacieux.
En pleine audience publique, devant toute la Cour, il destitue officiellement le général rebelle de son commandement. Bien tenté, mais raté. Sans se démonter, le Franc jette un coup d’œil méprisant sur le décret, avant de le froisser et de balancer la boulette de parchemin au pied du trône, proclamant que personne n’a plus le pouvoir de le limoger. Devant cet affront, le jeune souverain furieux tire son glaive pour frapper le séditieux, mais ses gardes du corps (mais sont-ils encore bien à son service ?) l’en empêchent.
Tout à sa rage, Valentinien écrit dans la foulée à l’empereur Théodose et à l’évêque Ambroise pour se plaindre et réclamer leur soutien. Ambroise prend sur le champ la route de Vienne, mais il est déjà trop tard pour l’empereur.

ACTE IV :
La fin. Le 15 mai 392, les serviteurs de l’empereur retrouvent leur maître mort, pendu dans sa chambre du palais de Vienne. Il a 21 ans. Selon Arbogast, bien entendu, l’empereur a fait une petite déprime qui s'est tragiquement conclue sur un suicide : Ces jeunes gens sont si fragiles…
Certains auteurs antiques acceptent cette version accommodante. Pour d’autres, il s’agit en revanche d’un crime politique : Les hommes de main d’Arbogast ont étouffé l’empereur sous un oreiller, avant de le suspendre au plafond comme un vulgaire lustre.
Escorté par ses sœurs Justa et Grata, le corps du défunt est convoyé jusqu’à la nécropole familiale (sise dans l’église Saint-Laurent de Milan) et déposé dans un sarcophage de porphyre, juste à côté du tombeau de son demi-frère Gratien.
Avec ce jeune homme s’éteint la dynastie des Valentiniens.

ACTE V :
Épilogue. Comment se déroule la succession ? Demeuré seul empereur, Théodose désigne son fils Arcadius pour occuper le trône d’Occident. Arbogast accepte tout d’abord cette nomination, avant de se dire que, finalement, le pouvoir est trop doux à exercer. Un Barbare ne pouvant porter la pourpre, il se choisit un homme de paille, un haut fonctionnaire impérial et professeur de rhétorique à Vienne, Eugenius, dont il fait un empereur. Cela débouche bien sûr sur un nouveau conflit., mais nous aurons l’occasion d’y revenir.

La mère de Valentinien II, l'arienne Justine, rencontre dans l'évêque de Milan un adversaire inflexible, Ambroise refuse à l'Impératrice la basilique Porcia et, à défaut de celle-ci, la basilique neuve qu'elle exige pour les ariens (385 et 386), il répond aux envoyés de l’Empereur :
« Si l’Empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens soient aux pauvres. Mais les choses divines ne sont point sous la dépendance de l’Empereur.
S’il vous faut mon patrimoine, prenez-le.
S’il vous faut ma personne, la voici.
Voulez-vous me jeter dans les fers, me conduire à la mort ? J’accepte tout avec joie... »
Enfermé dans l’église, il exhorte le peuple à résister et, ayant mis les soldats de son côté, la cour doit se retirer. Ambroise s'oppose à la loi qui rend la liberté aux adhérents du concile de Rimini, et interdit, sous peine de mort, aux catholiques toute résistance.
Ambroise brave les menaces d'exil et récuse les juges qu'on veut lui donner, « L’Empereur est dans l’Église, il n’est pas au-dessus de l’Église.
Un bon empereur recherche l’assistance de l’Église, il ne la refuse pas.
Je le dis avec humilité mais je le publie aussi avec fermeté. »
Ambroise subit enfin des tentatives d'assassinat... Il va cependant aller défendre à Trèves, auprès de l’usurpateur Maxime, meurtrier de Gratien, les intérêts de Valentinien II (383), en 387, il tente une seconde démarche, qui n’arrête point Maxime sur le chemin de l'Italie.
Après la mort de sa mère, Valentinien II, irrévocablement gagné à la cause de la vraie foi, suit la direction d'Ambroise, notamment en s’opposant au rétablissement de la statue de la Victoire dans le Sénat que Gratien a fait enlever et dont les sénateurs païens, conduits par Symmaque et le le préfet du prétoire d’Italie, demandent le rétablissement.


Les Valentiniens (364 à 392) - Histoire-fr.com
www.histoire-fr.com/rome_bas_empire_3.htm
En novembre de la même année Valentinien mourut d'une attaque d'apoplexie, alors qu'il venait de repousser les Quades qui avaient envahi la Pannonie.

Valentinien II - Unionpédia
fr.unionpedia.org/Valentinien_II
Valentinien II (371, Vienne – 392), fils de Valentinien Ier, est empereur romain de 375 à 392. ...