samedi 27 mai 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 35

25 MARS 2017...

Cette page concerne l'année 35 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES TURBULENTS VOISINS « BARBARES ».

« Cette vision misérabiliste des Gaulois est en totale contradiction avec ce que nous montre l’archéologie de ces dernières années, archéologie qui nous fait ainsi relire autrement les textes des historiens Grecs et Romains. En effet, les sociétés à chefferies de l’âge du bronze et du fer, ont évolué dans les derniers siècles avant notre ère. Elles ont continué à suivre cette trajectoire historique faite d’oscillations entre les périodes plus fortement hiérarchisée, aux tombes plus riches et des périodes aux différences sociales bien moins marquées... Pourtant cette opulence et cette puissance s’effondrent au bout de 3 ou 4 générations : Crise politique d’un système trop oppressif, disparition des réseaux commerciaux, difficultés économiques ? Sans doute tout cela à la fois. Succède alors au Ve siècle avant notre ère, une société beaucoup plus égalitaire et plus simple, où hameaux et fermes parsèment les campagnes, tandis que la population continue de croître. »

Puis vient le temps des oppida à partir du IIe siècle avant notre ère, grande villes fortifiées, certaines capitales de véritables états organisés. L’archéologie a aussi démonté un mythe tenace, celui de ces braves Gaulois vivant dans des villages de rondins au fin fond de denses forêts, chassant le sanglier et festoyant quand ils ne se battent pas entre eux, mais en fait :
« Les campagnes sur lesquelles règnent dans les 3 derniers siècles avant notre ère, les premières villes Gauloises, n'ont rien de ces humbles villages de huttes rondes, perdus au milieu des forêts, auxquels les manuels scolaires nous ont habitué. Les campagnes Gauloises sont en fait jalonnées de grandes fermes prospères, réunissant de grandes maisons de maître, des bâtiments agricoles et artisanaux, ainsi que des habitations plus modestes.
Elles sont souvent entourées de palissades voire de fossés et sont pourvue d’entrées monumentales. Plusieurs centaines de ces fermes ont été fouillées en France grâce à l’archéologie préventive. […]
L’une de ces fermes les plus vastes mises au jour en France est celle de Paule, en Bretagne, dont on peut suivre l’évolution sur 6 siècles. Au IIe siècle avant notre ère, elle s’étend sur 10 ha et l’habitation principale est une véritable forteresse...
ARMES ALAMANES
La majorité de la population de la Gaule Romaine est de souche Gauloise et si la langue française elle-même provient du latin, ce latin là a été marqué par le substrat des langues celtiques de la Gaule, dont certains mots si familiers, intégrés au latin gallo-romain, sont parvenus jusqu’à nous. »

Les Alamans sont à l'origine un regroupement de divers tribus Germaniques, en majorité des Hermundures, leur nom donne le mot français « Allemand ».
Selon Asinius Quadratus, leur nom, qui signifie tous les hommes, indique qu’ils sont un regroupement de diverses tribus. Il fait toutefois peu de doute que les anciens Hermundures forment le gros de la nation. Les tribus qui font probablement partie des Alamans sont entre autres :
Les Hermundures (Hermions),
Les Juthunges,
Les Bucinobantes,
Les Lentiens,
Les Quades, Marcomans, et Semmons.
Les Armalauses
Les Teutons
À partir du IVe siècle, on entend aussi parler des Suèves.

Les Hermundures font probablement partie des Suèves. Plus tard, les noms de Alamans et Suèves semble être synonyme, bien que les Suèves se déplacent en Espagne où ils établissent un royaume indépendant qui perdure jusqu’au VIe siècle.
Les Alamans sont continuellement en conflit avec l’Empire Romain. Initialement situés au nord de la province de Rhétie, ils sont d’abord contenus par les Romains jusqu’au milieu du IIIe siècle, puis en 2 siècles d’affrontements, ils se déplacent peu à peu vers l’ouest pour s’installer définitivement sur un territoire couvrant une partie de la Suisse, le pays de Bade, l’Alsace. Ils contribuent à la germanisation de ces régions précédemment romanisées.

Du Ier siècle av. J.-C. au IVe siècle de notre ère, les peuples Germaniques se mettent en mouvement depuis leur pays d'origine, au nord de l'Europe, pour gagner les terres plus riches de l'Europe Centrale et Méditerranéenne. La confrontation avec l'Empire Romain (dont l'expansion se fait alors en sens inverse) est donc inévitable.

La migration des Cimbres, qui tentent comme bien d'autres par la suite d'échapper aux conditions peu favorables de leur patrie d'origine, est l'occasion des premiers contact entre Romains et Germains... Des premiers combats aussi.
Aux Cimbres se sont vite associées d'autres peuplades, comme les Teutons, grossissant d'autant leurs rangs.

C'est à Vercellae, en 101 av. J.-C., aux portes de l'Italie, que Gaius Marius les vainc en bataille rangée après une décennie de luttes difficiles commencée par la défaite de Noreia en Caranthie (113 av. J.-C.). Les Romains découvrent ainsi cette furor Germanicus qui leur rappelle les funestes souvenirs du temps de Brennus.

Un demi-siècle plus tard, Jules César est de nouveau confronté au péril Germanique. Appelé à l'aide par les Séquanes, alors en guerre contre les Eduens, des Gaulois tous deux, Arioviste (roi des Suèves) franchit le Rhin à la tête d'une forte armée. Mais bien vite, la simple intervention militaire se transforme en invasion en règle.
En effet, les 120 000 guerriers d'Arioviste s'emparent rapidement du tiers du territoire des Eduens... Ces hommes farouches semblent avoir décidé d'occuper pour leur compte les terres qu'ils contrôlent alors.
En outre, les 24 000 Harudes, qui ont traversé le Rhin pour s'associer à l'armée d'Arioviste, réclament aux Séquanes un 2e tiers de leur territoire...
Dans un entretien dont Jules César a conservé les détails, les Eduens lui demandent son appui, sans lequel ils seront contraints d'émigrer, comme jadis l'ont fait les Helvètes, menaçant ainsi l'équilibre des peuples Gaulois et par ricochet, la puissance Romaine.
Finalement, César l'écrase, les vaincus ne doivent leur salut qu'à la célérité de leur fuite et Arioviste échappe aux Romains, car il a la chance de trouver un navire qui lui permet de franchir le fleuve... Ces faits nous apprennent qu'au milieu du Ier siècle av. J.-C. (58 av. J.-C). les Germains se sont déjà approchés de la rive gauche du Rhin.
Les succès de Jules César conjurent pour un temps le péril Germanique. Les opérations reprennent sous son successeur, Auguste, en 16 av. J.-C., quand le proconsul Lollius se fait battre et tuer lors d'une nouvelle incursion Germanique.
L'EMPIRE ROMAIN AU Ier SIECLE
Ceci provoque le retour précipité de l'empereur en Gaule... Il faut réorganiser les défenses de cette province. Aussi, une diminution du nombre des voies d'accès vers la Gaule nouvellement conquise est décidée. Pour ce faire, une campagne ouvre les cols Alpins au passage des troupes Romaines et les légions sont dirigées puis installées le long du cours du Rhin.

Une fois la situation redressée, et dans le but de limiter les possibilités des Germains de mener des raids en territoire impérial, les Romains entreprennent de contrôler la rive droite du Rhin.
Il ne faut pas en déduire pour autant l'existence d'un grand plan stratégique visant, dès l'origine, à l'occupation de l'intégralité du territoire entre le Rhin et l'Elbe.
Si Rome maintient sa pression sur les tribus Germaniques d'au-delà du Rhin, et la maintient assez longtemps, les avancées vers l'Est sont bien souvent décidées au coup par coup, en fonction de la conjoncture.

Plusieurs camps fortifiés sont donc érigés sur la rive droite du Rhin, comme celui de Dangstetten, à proximité de la ville actuelle de Zourzach, en Suisse. Plus au sud, une progression en direction des hauteurs de la Baar, la région située derrière la Forêt Noire, est certainement programmée. Nous savons aussi depuis longtemps que, dans la région du Rhin Inférieur, la vallée de la Lippe sert d'axe de pénétration vers l'intérieur de la Germanie. Cet axe d'attaque est jalonné de différents camps, comme ceux d'Oberaden, d'Haltern et d'Anreppen.

Les recherches archéologiques de ces dernières années ont permis de compléter le tableau, trop simple parfois, que l'on se fait de la situation sur le front de Germanie : Ainsi dans la vallée du Main, près du village de Markbreit, est découvert un camp légionnaire qui n'a jamais servi et incendié intentionnellement par l'armée.
Datant de la première décennie du Ier siècle, celui-ci occupe une position avancée, en plein cœur des terres Barbares. Il a été bâti en prévision d'une grande attaque destinée à abattre la puissance du roi des Marcomans, Marbod, lequel s'est taillé un vaste royaume en Bohême actuelle.
COSTUMES ET BIJOUX BARBARES
Cette entreprise doit pourtant être stoppée en dernière minute : Sur les arrières de l'un des 2 corps d'armée Romains, formant la pince sud de la tenaille qui doit broyer le royaume de Marbod, vient d'éclater un soulèvement en Pannonie.
Rome devra lutter plusieurs années, dans des conditions très difficiles, avant de parvenir à juguler cette révolte. Ce faisant, elle perd un temps précieux, de même qu'une occasion rare, de soumettre les dangereux Germains, car ces derniers se sont ressaisis et se tiennent prêts à la contre-attaque.

En Hesse, le camp de Dorlar, poste avancé en Barbarie témoigne de la volonté Romaine de créer une province de Germanie.
Les fouilles de Waldgirmes, en Hesse toujours, ont livré les traces d'une véritable ville fortifiée, elle est quand même établie en terre hostile ! avec son forum et ses bâtiments typiques...

Ils sont un temps pacifiés par les Romains, qui prennent les enfants des chefs en otages, pour leur donner une « éducation romaine », comme par exemple Arminius, (Hermann) qui reviendra soutenir son peuple.

Mais ces entreprises qui visent à asseoir la domination de Rome sur la rive droite du Rhin sont arrêtées brutalement par la grande et décisive défaite que Quinctilius Varus subit en 9. On a longtemps cherché ce champ de bataille, dit du Teutoburger Wald, « la forêt du Teutobourg ».
Récemment, les archéologues arrivent à le situer près de Kalkriese. Ce sont surtout les pièces de monnaie qui permettent de dater ce site de la période de la grande défaite Romaine.

La Germanie, après de nombreuses et dures campagnes, semble alors être pacifiée et en voie de romanisation.
Aussi, Quinctilius Varus administrateur expert, s'est aventuré avec ses troupes loin à l'intérieur de la province sans prendre les précautions qu'impose une marche en pays ennemi. Ceci permet à Arminius, un ancien officier de l'armée Romaine qui a organisé un soulèvement resté secret, de lui tendre une embuscade.
Après 3 jours d'une lutte sans merci, au cœur des sombres forêts de Germanie, Quinctilius Varus perd sa troupe et sa vie... La nouvelle bouleverse l'empereur Auguste qui hurle plusieurs jours durant : « Varus, rends moi mes légions ! ».
Il vient de perdre près de 20 000 hommes. Rome, à nouveau, a peur. Mais les Germains, libérés de l'occupation Romaine, ne poussent pas plus loin leur avantage.
Vers l'an 7 de notre ère, ce  Chef de Guerre, lors de la bataille de Teutobourg,  repoussera pour la première fois les légions romaines, et continuera  toutes sa vie, pour les maintenir au Rhin, sacrifiant involontairement son bonheur familial, avant d'être assassiné par un membre de sa propre tribu.

Que nous apprend les trouvailles faites sur le site de Kalkriese ?
Tout d'abord : La chaîne de collines surnommée depuis le XIXe siècle Teutoburger Wald et arborant le fameux monument d'« Arminius, vainqueur des Romains », porte donc un nom mal approprié, puisque c'est le Wiehengebirge, qui est le cadre de ce combat.
Au pied de celui-ci, laissant un défilé étroit entre des marais et les pentes des collines se trouve l'endroit où la malheureuse armée de Varus doit passer lors de sa retraite vers le territoire Romain.

CAMPS ROMAIN AU Ier SIECLE
Malgré cette sévère défaite, Rome ne renonce pas immédiatement à soumettre une partie du pays des Germains.
C'est Gemanicus, le fils de Drusus, qui en 16 reprend la direction de la guerre contre Germains. Puis, il est relevé de son commandement par ordre de Tibère, qui a succédé à Auguste à la tête de l'empire un an auparavant.
Tibère fixe la frontière Romaine le long du Rhin, renonçant à toute expansion vers l'Est, mais pour sauver la face, on organise les territoires le long du Rhin en 2 districts militaires nommés respectivement Exercitus Germaniae Inférioris et Exercitus Germaniae Superioris, « armées de Germanie Inférieure et Supérieure ».
Rome poursuit pourtant ses efforts. Non plus en direction de l'Elbe, par-delà le Rhin, comme à l'époque de Varus et de Germanicus, mais plus au sud, entre Rhin et Danube, car le cours supérieurs de ces fleuves forme un angle rentrant, « sinus imperii » ou « la boucle de l'empire », pointé vers l'intérieur de l'empire. Il convenait donc de restreindre la frontière tout en éliminant ce dangereux saillant.

En 35 les Alamans menacent le Caucase. Et obligent les Romains à se porter, sur cette région.

Sous l'empereur Vespasien, en 73-74, une offensive menée par plusieurs corps de l'armée Romaine dépasse la Forêt Noire en direction de Rottweil. C'est ainsi que cette partie rentrant dans les terres impériales est conquise.
Le sénateur romain et l'historien Tacitus (56-117) a écrit sur les tributs Suèves dans le Ier siècle de notre ère, affirmant qu'elles contrôlent la majeure partie de la région appelée Germania.
Il relie les Alemans avec les Hermundures, une autre tribu Germanique, mais cette réclamation est contestée. Les Suevi que Tacitus dépeint ressemblent beaucoup aux Alamans. En ce qu'ils sont une Confédération de tribus différentes, où peuvent être inclus les Chérusques (célèbres pour la destruction de 3 légions de Varus dans la forêt de Teutobergue en 9. par leur chef Arminius. Tacite est le premier écrivain à citer les Suèves.
Il écrit : Nous devons maintenant parler des Suèves, qui ne composent pas un seul État, comme les Catti ou les Tenctères, mais occupent la plus grande partie de la Germanie et sont toujours regroupés dans des noms différents et des Nations Unies, bien que tous répondent à l'appellation commune des Suèves.


Rudolf Fellmann, Rome et les Germains ou l'enjeu du Rhin - Clio ...
https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/rome_et_les_germains_ou_l_enjeu_du_rhin.asp
Ces faits nous apprennent qu'au milieu du Ier siècle av. .... évacué par les Romains ou s'il a été percé par les attaques répétées des Alamans. Dans le même ...

Les Alamans | Origine et histoire. : Culture française actuelle
https://jworgfre.blogspot.com/2015/02/les-alamans-origine-et-histoire.html
Le sénateur romain et l'historien Tacitus (56-117 CE) a écrit des Suèves dans le 1er siècle de notre ère, affirmant qu'elles contrôlaient la majeure partie de la ...










EN REMONTANT LE TEMPS... 36

24 MARS 2017...

Cette page concerne l'année 36 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

GESTION GOUVERNEMENTALE ET EXPANSION DE LA CHINE AU Ier SIÈCLE.


C'est la première dynastie à adopter le confucianisme, qui devient le soutien idéologique de toutes les dynasties jusqu'à la fin de la Chine impériale. Sous la dynastie Han, l'histoire et les arts s'épanouissent, de nouvelles inventions améliorent la vie...
Des empereurs comme Wudi renforcent et étendent l'Empire Chinois en repoussant les Xiongnu (quelquefois assimilés avec les Huns), en soumettant des territoires à l'ouest, dans le bassin du Tarim, et au sud, au Viêt Nam. Avec l'établissement de la route de la soie, on observe pour la première fois l'apparition d'un commerce entre la Chine et l'Occident.
C'est également sous les Hans et par la route de la soie que le bouddhisme arrive en Chine...
Mais au Ier siècle av. J.-C., le pouvoir des souverains Han diminue et en l'an 9 de l'ère chrétienne, l'usurpateur Wang Mang fonde l'éphémère dynastie Xin.

-191 : Les écrits proscrits sous Che Houang Ti sont de nouveau autorisés. Les lois très rigoureuses qu'il ont promulguées sont abolies.

-188 -180 : Règne de l'Empereur Gaozu.

-179 : La région de Canton (le Nanyue) reconnaît l'autorité des Han.

-179 -157 : Règne de l'Empereur Wen-ti (Wendi).

-167 : Adoucissement de la législation pénale imposée par Che Houang Ti (fin des mutilations). Création des peines de travaux forcés, bien utiles pour la politique de grands travaux (construction des « grandes murailles », irrigation, endiguement, creusement de canaux) que met en œuvre la dynastie.

-165 : Premiers concours officiels pour le choix des fonctionnaires.

-158 : Début des colonies militaires sur les confins du nord.

-157 -141 : Règne de l'empereur Jingdi.

-154 : Les armées impériales doivent briser la « rébellion des 7 royaumes » dirigée par des nobles héritiers de fiefs distribués au début de la dynastie.

-141 -87 : Règne de l'empereur Wu-ti (Wu-ti).

-139 -126 : Ambassade de Tchang K'ien (Zhang Qian) en Bactriane et au Ferghana, dans les royaumes Indo-Européens des Yue-tché (les Tokhariens des Grecs) pour y chercher les chevaux nécessaires aux armées impériales.

-136 -130 : Développement de l'influence Chinoise vers le Yunnan et la Birmanie.

-128 : Premières campagnes menées par les Chinois en Mandchourie et en Corée.

-127 : La loi imposant le partage des fiefs entre tous les héritiers annihile le pouvoir territorial de la noblesse.

-127 -115 : Une série de campagnes victorieuses contre les Hioung-nou (Xiongnu) sécurise la frontière du nord sur laquelle les Han créent des colonies militaires.

-119 : Établissement du monopole d'État sur le fer et le sel.

-106 : La majeure partie de la Corée est conquise.

-87 -74 : Règne de Tchao-ti (Zhaodi).
DUNHANG

-80 -68 : Dictature du général Huo Guang.

-43 : Les Hioung-nou se divisent et une partie d'entre eux se rallie aux Han, qui ne leur ont pas ménagé leurs présents, protégeant ainsi la Chine de ceux qui continuent à nomadiser plus au nord, jusqu'aux abords du lac Baïkal.
La Chine est tranquille pour un siècle du côté des steppes.

-15 : Nouvelle ambassade de Tchang K'ien (Zhang Qian) chez les Wu-sun Indo-Européens de la vallée de l'Ili (dans la région de la Porte de Dzoungarie (ou seuil du Kazakhstan) qui, entre Tian Chan et Altaï, constitue la voie de passage des nomades de l'Est vers l'Asie Occidentale et l'Europe).

-37 -7 : Règne de Xuandi.

An 2. : Premier recensement connu. L'Empire compte alors près de 52 millions d'habitants.

6 : Wang-Mang devient régent à la mort de l'Empereur Ping.

9 - 23 : Règne de l'usurpateur Wang Mang qui fonde l'éphémère dynastie de Xin et dont les réformes d'inspiration égalitariste ne permettent pas de surmonter la crise agraire.

11 : Changement de cours du fleuve Jaune à la suite d'inondations catastrophiques.

17 : Révolte des Sourcils Rouges dans le Chan-tong (Shandong).

23 : L'éphémère dynastie Xin est emportée par les soulèvements populaires et les dissidences nobiliaires.

25-57 : Liu Xiu, qui s'est imposé à la mort de Wang Mang, règne sous le nom de Kouang Wou (Guangwudi) et brise les dernières insurrections paysannes. Début des Han postérieurs, qui s'appuient sur les grands propriétaires fonciers et transfèrent la capitale de Chang'an à Luoyang.
LA GRAND MURAILLE DE CHINE

65 : Première mention d'une communauté bouddhique installée dans le nord du Kiang-sou (Jiangsu), ce qui implique que la nouvelle religion est déjà présente auparavant au nord-ouest du pays où elle a emprunté la route de la Soie pour gagner le Kan-sou et les capitales de Xi'an et de Lo-yang.
L'arrivée du bouddhisme par la voie maritime semble avoir été plus tardive. La voie continentale est alors sous le contrôle de l'empire Kouchan, qui étend son autorité sur toute l'Asie Centrale, du nord-ouest de l'Inde au bassin du Tarim.

73-94 : Le général Pan Tch'ao (Ban Chao) établit l'autorité des Han sur les oasis de Sérinde (aux marges montagneuses du bassin du Tarim qu'occupe le désert de Takla Makan), au moment où se développent les échanges sur la route de la Soie.

Au bout du compte, il apparaît que les Han ont su mettre en place une administration efficace, et les plus belles années du règne de Wudi ont pu être vues comme un âge d'or. C'est en tout cas le triomphe du pouvoir impérial autour duquel s'est concentré l'essentiel du pouvoir. Les dernières années du règne de Wudi sont marquées par des épisodes de troubles à la cour, notamment des affaires de sorcellerie conduisant à la mort de plusieurs hauts personnages, et dont les conséquences les plus dramatiques sont la révolte et le suicide du prince héritier Liu Ju et de l'impératrice Wei Zifu.
Wudi désigne alors un de ses jeunes fils pour lui succéder, non sans avoir éliminé sa mère pour qu'elle n'exerce pas une autorité similaire à celle des précédentes impératrice, et confie la régence au général Huo Guang.

C'est à ce prix que la transition est assurée dans le calme après la mort de Wudi en 87 av. J.-C., quand lui succède son fils Zhao (86-74 av. J.-C.). Huo Guang exerce la régence en poursuivant les tendances autocratiques du défunt empereur, installant sa famille aux postes-clés de l'administration, et mariant sa fille à l'empereur Xuan (73-49 av. J.-C.) sur lequel il exerce également son ascendant.

Après sa mort en 68 av. J.-C., sa famille est éliminée par les nouveaux maîtres de la cour issus de la famille des impératrices.
Désormais, les plus proches de l'empereur, ayant accès à la « cour intérieure », exercent la direction effective de l'empire, de fait les proches des impératrices mais aussi les eunuques.
MOULE A ENGRENAGE
Parallèlement, l'empire est miné dans les provinces par un problème récurrent, celui de la constitution d'un groupe de lignages disposant de vastes domaines à l'échelle régionale, profitant de l'appauvrissement des paysans propriétaires à la suite des lourdes levées d'impôts ou d'autres problèmes (mauvaises récoltes surtout) pour accaparer leurs terres, privant ainsi l’État de ses contribuables privilégiés.
Des pouvoirs provinciaux se sont ainsi reconstitués dans le courant du Ier siècle av. J.-C., contre balançant l'autorité centrale.

Cette œuvre immense sera prolongée par l’arrière-petit-fils de Wou-ti, Siuan-ti (73-49 av. J.-C.), qui continue la conquête de l’Asie centrale et écrase définitivement la puissance Hunnique en obtenant qu’un des 2 chefs de la Mongolie se reconnaisse vassal de la Chine, en 51 av. J.-C. Quant au deuxième chef des Huns, il va fonder un nouveau royaume dans le Turkestan Russe d’où, 4 siècles plus tard, partira Attila à la conquête de l’Europe.

La cour passa durant les dernières décennies du Ier siècle av. J.-C. sous la coupe de l'impératrice Wang Zhengjun, mère de l'empereur Cheng (32-7 av. J.-C.), qui assure à sa famille les postes les plus importants sous les règnes des empereurs Ai (6-1 av. J.-C.) et Ping (1 av. J.-C. 5.), qui meurent sans héritier.

Son jeune neveu Wang Mang parvient à devenir régent des deux. Il nourrît plus d'ambitions que les autres membres de sa famille, se présentant comme un promoteur actif des valeurs confucéennes.
Puis il se sent suffisamment sûr de son pouvoir (lequel est légitimé par des présages jugés favorables) pour se proclamer empereur en 9.

Il entreprend dans cet esprit des réformes audacieuses : Changement des titres et institutions, réforme agraire visant à redistribuer des terres à tous les paysans, émissions de nouvelles formes de monnaie avec une dévaluation, extension des monopoles et mise en place de mesures visant à contrôler les prix des denrées de base et stratégiques (grain, soie), etc.
Ses mesures allient donc un renforcement de celles déjà entreprises par les empereurs Han à d'autres plus novatrices, s'appuyant notamment sur des classiques censés décrire les institutions des Zhou (les Rites de Zhou notamment), il cherche également à rabaisser le pouvoir des grandes familles qui peuvent constituer une menace pour lui. Mais ses réformes ne sont manifestement pas appliquées de façon efficace
Les réformes de Wang Mang ont peut-être heurté les élites de l'empire, mais ce n'est pas ce qui va causer la chute de Wang Mang. Celle-ci vient des conséquences d'une inondation qui dévaste le bassin inférieur du fleuve Jaune en 17, créant un désordre (notamment une famine) fournissant le terreau à l'insurrection des « Sourcils rouges », constitués surtout de paysans.

Ils infligent plusieurs défaites aux troupes impériales en 18 et 22.

L'autorité du pouvoir central se désagrège, et de nombreux foyers rebelles émergent, aboutissant parfois à la formation de principautés autonomes.
Ce contexte profite à une des branches du clan Liu, descendante de l'empereur Jingdi (donc ayant une parenté très lointaine avec les derniers Han antérieurs) implantée à Nanyang dans le Henan, dont un des membres, Liu Xiu, réussit à s'affirmer après de nombreuses péripéties comme un grand chef militaire, en plus de pouvoir se présenter comme héritier de l'ancienne dynastie dont le retour est ardemment souhaité par de nombreux rebelles, signe de l'important prestige qu'elle a su se constituer.

Après la mort de Wang Mang en 23 et sa proclamation comme empereur en 25 (nom posthume Guangwu), il lui faut encore quelques années pour éteindre les dernières révoltes embrasant l'empire, notamment celle des Sourcils rouges, ainsi que plusieurs potentats locaux, ce qu'il fait en mêlant mesures de pardon et victoires militaires...

Dans les provinces, les inspecteurs régionaux mandatés par le pouvoir central commencent à y résider une majeure partie de l'année, poursuivant le reste du temps leurs tournées d'inspection et se contentant d'envoyer des rapports à la capitale.
Leurs liens avec l'administration locale est donc renforcé. Autre évolution importante en province, l'administration des monopoles sur le fer et le sel est transférée aux gouverneurs des commanderies.
La situation profite aux élites provinciales qui renforcent leur emprise sur de nombreuses régions de l'empire, dans la droite ligne des évolutions sociales de la fin des Han antérieurs.

Le fondateur des Han postérieurs est lui-même un de ces grands propriétaires terriens ayant une base provinciale solide, et il ne combat pas le pouvoir croissant des grands lignages provinciaux. Les paysans ayant aliéné leur terre, les migrants, mais aussi les colons militaires se placent souvent sous la coupe d'un de ces personnages, travaillant leur domaine et intégrant leur milice privée.

L'abandon des provinces du Nord-Ouest, l'insécurité pesant sur les régions du Nord ainsi que la croissance des inégalités sociales ont d'importantes conséquences.

Les derniers souverains Han ne seront guère à la hauteur de leurs ancêtres : Rivalisant de débauche, ils permettent à un habile politicien, Wang Mang, d’usurper le pouvoir en l’an 8 de notre ère.
Influencé par les lettrés, Wang Mang entreprend de grandes réformes, notamment dans la redistribution des terres aux paysans dépossédés par les grands seigneurs. Dans tout le pays, des fonctionnaires reçoivent mission de réglementer et de surveiller les mécanismes économiques.
Des tracasseries qui provoquent une vive résistance, à la fois de la noblesse ruinée et des paysans eux-mêmes, affamés par cette perturbation de l’économie.
Cette initiative, entraînera l’assassinat de Wang Mang, la révolte de toute une région, menée par les Sourcils Rouges, des brigands, le saccage, par 2 fois, de la capitale et le rétablissement, après un double coup d’État, de la dynastie Han.
Le nouvel empereur, Kouang Wou-ti, va réimposer l’autorité de la Chine sur l’Annam révolté et sur les Huns de Mongolie intérieure, qui acceptent la suzeraineté chinoise en 48 et sont établis comme fédérés sur la frontière nord.
Mais la conquête la plus importante pour les relations extérieures chinoises sera l’œuvre du fils de Kouang Wou-ti, l’empereur Ming-ti (58-75) : Il envoie ses meilleurs généraux soumettre les oasis du bassin du Tarim, en Asie centrale, étapes indispensables des caravanes entre la Chine, l’Inde, l’Iran et tout le bassin Méditerranéen... Grâce à un capitaine intrépide, Pan Tchao, les princes de ces oasis, également pressentis par les Huns pour devenir leurs alliés, entrent, bon gré mal gré, dans l’orbite Chinoise.

En 94, la dernière oasis rebelle rend les armes et Pan Tchao est promu au rang de protecteur général des contrées d’Occident. 30 ans plus tard, son propre fils, Pan Yong, doit reconquérir tout le Tarim révolté, mais peu importe…
Si les Chinois s’acharnent à garder le contrôle de cette région, c’est qu’elle est la seule voie terrestre par laquelle ils peuvent expédier en Asie Mineure, alors sous tutelle Romaine, leurs produits, et notamment la soie, qu’ils cultivent depuis les temps les plus anciens et dont le monde gréco-latin raffole.
Les Latins n’ont d’ailleurs d’autre mot pour désigner les Chinois que Seri, et la Chine Serica, c’est-à-dire « le pays de la soie ».
Une Route de la Soie dont le contrôle est capital pour les Chinois et qui va, en sens inverse, jouer un rôle immense pour la diffusion en Extrême-Orient des civilisations indo-européennes et, surtout, de la grande religion de l’Inde, le bouddhisme.

Wang- Mang s’emparant du trône « l’an 9 » de notre ère, meurt 15 ans après. Sous son règne, les Tartares menacent la Chine, Wang-mang envoie une armée contre eux, mais les dépenses occasionnées par cette expédition épuisent le trésor et forcent l’empereur à augmenter les impôts.
Les peuples opprimés se révoltent, et le résultat de l’insurrection est la chute et la mort de celui qui a eu assez de talent pour se substituer à un prince incapable, mais qui manque de l’habileté nécessaire pour conserver le pouvoir...
L’empire devient encore une fois la proie d’un soldat, Lieou-lieou, qui prend le nom de Kouang-wou-ti.

C'est sous le règne de son successeur, Ming-ti, empereur dont on vante la sagesse et le bon gouvernement, que la religion de Bouddha commence à s’introduire en Chine.
Ho-ti (89) étend la domination de l'empire jusqu’aux extrémités septentrionales de l’Asie. Un de ses généraux, Poan-Tchao, soumet plusieurs peuples , défait les Hieung-nou, et pousse ses conquêtes jusqu’à la mer Caspienne.

A cette époque, la Chine commerce sur une grande échelle avec l’empire Romain. Les expéditions partent des ports d’Égypte et se rendent par les mers de l'Inde à Canton et dans les autres ports de la Chine Méridionale. Ces relations durent jusqu'au 3e siècle, et ne sont interrompues que par la jalousie des A-si, qui veulent s’approprier le commerce direct de la soie avec les Chinois...

« Le caractère le plus essentiel d’un bon gouvernement est de n’élever aux grands emplois que des gens de vertu et de mérite.
Un empereur, élevé au plus haut degré d’honneur où puisse monter un homme, est obligé d’aimer tous ses peuples et de « les rendre heureux. » (il serait bon de la graver aux frontispices de chaque bâtiment gouvernemental)

Cette maxime, constamment mise en pratique par Taï-tsoung, résume toutes les actions de son règne.
Faire fleurir l’agriculture, remettre les lettres en honneur, diminuer les impôts, organiser l’armée et la tenir sur un pied respectable, pourvoir à l’existence des infirmes et des vieillards, récompenser les actions vertueuses et encourager les talents; telle a été, du reste, la règle invariable de conduite de tous les empereurs chinois qui ont illustré leur règne. Tous semblent se mouvoir dans le même cercle et obéir à la même impulsion.
Cela s’explique par le caractère immuable de ce peuple. La tradition a fidèlement conservé le souvenir des actions et des préceptes des premiers empereurs, et le prince qui monte sur le trône avec des sentiments vertueux les prend pour modèles et s'applique scrupuleusement la les imiter...
Depuis cette époque, l'influence de la Chine dans l’Asie centrale va toujours en augmentant ; ses limites sont considérablement étendues vers l’Ouest , et bientôt toutes les vastes contrées situées entre la Chine et la Perse reconnaissent l’autorité du Céleste-Empire.

Entre les recensements de 2 et de 140, la population de l'empire semble avoir diminué d'environ 8-9 millions de personnes. Il peut s'agir d'un déclin démographique, ou bien de la diminution de la population contrôlée par l'administration impériale et ses recenseurs, et donc de la population taxable. Il y a également des migrations en direction du Sud.

Entre les recensements de 2 et de 140, la population de certaines des provinces du Nord diminue de 70 % tandis qu'elle augmente dans les circonscriptions situées au sud du bassin du fleuve Jaune, mais également dans les régions plus méridionales du bassin du Yangzi, qui restent encore peu peuplées et en situation marginale par rapport au reste de l'empire, où certaines commanderies doublent (voire plus dans certains cas) leur population sur la même période, constituant un front de conquête à l'intérieur de l'empire.



Les Fils des Han - Historia Nostra
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Chronologie Chine - Clio - Voyage Culturel
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Première puissance économique du monde au début du XIXe siècle, la Chine ..... Le pouvoir tyrannique de Che Houang Ti s'en prend aux nobles et aux lettrés et ... de Kouang Wou (Guangwudi) et brise les dernières insurrections paysannes.

EN REMONTANT LE TEMPS... 37

23 MARS 2017...

Cette page concerne l'année 37 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES QUALITÉS DE TIBÈRE DÉDAIGNÉES


TIBÈRE
Pauvre empereur Tibère ! Il n'a décidément pas de chance. Mésestimé par son beau-père Auguste, épouvantablement cocufié par son épouse Julie, manipulé par sa mère Livie, trahi par ses ministres et totalement incompris de ses contemporains, il est, un siècle après sa mort, horriblement calomnié par Suétone et Tacite, « historiens » à l'objectivité douteuse et à la dent dure.
Comble de malheurs ! Cet empereur n'étant pas sensé, à l'instar, par exemple, d'un Néron, avoir massacré des multitudes de pauvres Chrétiens innocents, il ne se trouve que bien peu d'historiens « sceptiques » pour s'attacher à sa réhabilitation. Il est cependant, à certains égards, un des plus grands empereurs Romains, l'un des plus soucieux du bien public, un des moins mégalos, et certainement pas le plus sanguinaire !

Tibère (latin : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus), né à Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37, deuxième empereur Romain de 14 à 37. Son père Tiberius Claudius Nero, qui lui donne son nom, a épousé, l'année précédente, une cousine, Livia Drusilla.
Tibère, fils premier-né de cette union consanguine et pur produit de l'illustre famille Claudienne (gens Claudia), hérite tout naturellement des signes distinctifs des Claudiens : Son père Tiberius lui transmet son tempérament fantasque, têtu et renfermé, tandis que sa mère lui lègue ses traits harmonieux et son caractère volontiers rancunier.
La vie de l'enfant bascule en 39 avant J.-C., alors qu'il a à peine atteint l'âge de 4 ans. Cette année-là, sa mère Livie tombe folle amoureuse du fils adoptif de Jules César, cet Octave, qu'on appellera bientôt Auguste.

C'est un descendant de la gens Claudia et il porte à la naissance le nom de Tiberius Claudius Nero, comme son père. Durant sa jeunesse, Tibère se distingue par son talent militaire en conduisant avec succès de nombreuses campagnes le long de la frontière septentrionale de l'Empire et en Illyrie, souvent aux côtés de son frère Drusus I, qui meurt en Germanie. Il mène alors d'autres expéditions en Illyrie et en Germanie afin de remédier aux conséquences de la bataille de Teutobourg.

VILLA JOVIS A CAPRI
À la mort de son père adoptif, le 19 août 14, il obtient le nom de Tiberius Iulius Caesar Augustus et il peut lui succéder officiellement dans la fonction de princeps senatus car il est depuis 12 ans associé au gouvernement de l'Empire Romain, détenant aussi l'imperium proconsulaire et la puissance tribunitienne, les 2 pouvoirs majeurs des empereurs du Principat.

Les dernières années du règne de Tibère (31 - 37) sont tristes, très tristes.
Les paysages enchanteurs, mais mélancoliques, de l'île de Capri sont certainement plus souvent témoins du désespoir de ce vieillard triste et épuisé. Tibère avait décidément vécu trop longtemps, tout le monde le disait et lui-même le pensait !...

Tragiquement incompris de tous, désespérément seul sur cet îlot qu'il ne quitte plus guère, Il lui est désormais impossible, tant moralement que physiquement, de pénétrer intra muros. La détresse, le dégoût, la crainte et le manque de confiance ont définitivement triomphé de sa volonté.
On le voit cependant en 35. quand les Parthes envahissent, une fois de plus, l'Arménie, ce royaume vassal. Très soucieux de protéger la frontière de l'Euphrate, Tibère envoie en Orient Lucius Vitellius (père du futur empereur Aulus Vitellius), avec mission de faire rentrer l'Arménie dans la sphère d'influence Romaine, mais sans intervention directe de l'armée Romaine !
Tibère n'assiste pas à ce dernier succès. Quelques semaines avant la signature des accords avec les Parthes, le vieux Princeps a rendu son dernier soupir (jamais formule n'est plus appropriée ! (16 mars 37).
Vitellius, homme intelligent, mais qui tourne assez mal par la suite, se conforme scrupuleusement aux directives impériales. Il suscite un rival au roi des Parthes, favorise une révolte de l'aristocratie locale, encourage les Hiberniens à envahir l'Arménie et y fait couronner un roi pro-Romain.
Enfin, pour achever de convaincre le souverain Parthe de la puissance Romaine, Vitellius fait effectuer à ses légions une « promenade militaire » le long de l'Euphrate.
Ces manœuvres d'intimidation atteignent leur but : Au printemps 37, des négociateurs Parthes se présentent au camp Romain pour renouveler le vieux « traité d'amitié » qui unit depuis si longtemps les empires Mésopotamien et Romain. Le status quo cher à Auguste a été maintenu !
LE GLAIVE DE TIBÈRE
On dit aussi que, quand elle apprend la mort de son empereur mal-aimé, la populace Romaine manifeste sa joie en vociférant : Tiberius ad Tiberim (« Jetons ce Tibère de malheur dans le Tibre ! »).

« Comme tous les Claudiens et en particulier son neveu, le futur empereur Claude, Tibère s'intéresse beaucoup aux affaires judiciaires et à la jurisprudence. (…).

Tibère se trouve une fois de plus, à l'âge de 64 ans, sans héritier, parce que les jumeaux de Drusus, nés en 19, sont trop jeunes, et que l'un d'entre eux est décédé peu après son père. Il choisit de proposer comme successeur les jeunes fils de Germanicus qui ont été adoptés par Drusus et qu'il place sous la protection des sénateurs.
Séjan a, alors, de plus en plus de pouvoir, de sorte qu'il espère devenir empereur après la mort de Tibère. Il commence une série de persécutions envers les enfants et la femme de Germanicus, Agrippinea, puis contre les amis de Germanicus et beaucoup d'entre eux sont contraints à l'exil ou choisissent le suicide pour éviter une condamnation.
Tibère, attristé par la mort de son fils et excédé par l'hostilité de la population de Rome, décide de se retirer d'abord en Campanie en 26, puis à Capri l'année suivante, sur les conseils de Séjan, pour ne plus jamais revenir à Rome.
Il a déjà 67 ans et il est probable que l'envie de s'éloigner de Rome le tente déjà depuis un certain temps... Il semble qu'après avoir vu son fils mourir, il ait parlé de sa démission. Il ne peut plus supporter de voir des gens autour de lui qui lui rappellent Drusus, sans oublier la proximité de Livie qui lui est devenue insupportable.
Une maladie qui le défigure augmente sa susceptibilité mais son retrait est une très grave erreur, bien qu'il continue à gérer les problèmes de l'Empire depuis Capri.
LES EXILES DE TIBÈRE
Le préfet du prétoire, pendant ce temps, profitant de la pleine confiance de l'empereur prend le contrôle de toutes les activités politiques, devenant le représentant incontesté de la puissance impériale. Il réussit également à convaincre le princeps de concentrer l'ensemble des 9 cohortes prétoriennes, auparavant réparties entre Rome et les autres villes italiques, dans Rome (dans la caserne de la Garde prétorienne) à sa disposition, alors que Tibère a quitté Rome.
Tibère, cependant, se tient informé de la vie politique de Rome, et il reçoit régulièrement des notes qui l'informent des discussions menées au Sénat. Il peut, grâce à la création d'un véritable service postal, exprimer son point de vue, et il est également en mesure de donner des ordres à ses émissaires à Rome.
L'éloignement de Tibère de Rome conduit à une progressive diminution du rôle du Sénat au profit de l'empereur et de Séjan
Le préfet du prétoire commence à persécuter ses opposants, les accusant de lèse-majesté afin de les éliminer de la scène politique. Cette situation conduit à la création d'un climat de suspicion généralisée qui, à son tour, provoque de nouvelles rumeurs sur la participation de l'empereur aux nombreux procès politiques intentés par Séjan et ses collaborateurs.

En 29, lorsque Livie qui, avec son caractère autoritaire, a toujours influencé le gouvernement, meurt à l'âge de 86 ans, son fils refuse de retourner à Rome pour les funérailles et interdit sa divinisation... Séjan peut procéder, sans être dérangé, à une série d'actions contre Agrippine et son fils aîné Nero Iulius Caesara qui est accusé notamment de tentatives de subversion, ce qui lui vaut d'être condamné au confinement sur l'île de Ponza où il meurt de faim en 30. Agrippine, accusée d'adultère, est expulsée sur l'île Pandataria où elle meurt en 33.
Le projet de Séjan a précisément pour objectif de s'assurer de la succession de l'empereur.
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Après avoir éliminé les descendants directs de Tibère, le préfet est désormais le seul candidat à la succession, et il tente en vain de devenir parent de l'empereur par son mariage avec la veuve de Drusus, Livilla. Il commence à viser l'attribution de la puissance tribunitienne qui a officiellement permis sa nomination suivante en tant qu'empereur, le rendant ainsi sacré et inviolable, et il obtient, en 31, le consulat avec Tibère.
Dans le même temps, la veuve de Nero Claudius Drusus, Antonia Minor, se fait la porte-parole des sentiments d'une grande partie de la classe sénatoriale et dénonce dans une lettre à Tibère toutes les intrigues et les actes de sang dont Séjan, est responsable, lequel est en train d'ordonner une conspiration contre l'empereur.
Tibère, alerté, décide de destituer le puissant préfet et il organise une habile manœuvre avec l'aide du préfet de Rome Macron.
Afin de ne pas éveiller les soupçons, l'empereur nomme Séjan pontife, promettant de lui donner au plus tôt la puissance tribunitienne. En même temps, Tibère quitte la charge de consul ce qui oblige Séjan à y renoncer aussi.

Le 17 octobre 31 enfin, Tibère, nomme secrètement préfet du prétoire et chef des cohortes urbaines le préfet de Rome, Macron. Il l'envoie à Rome avec l'ordre de se mettre d'accord avec Lacon, préfet des vigiles et avec le nouveau consul désigné Publius Memmius Regulus, afin de convoquer le lendemain le Sénat dans le temple d'Apollon, sur le mont Palatin.
Ainsi, Tibère obtient l'appui des cohortes urbaines et des vigiles contre une éventuelle réaction des prétoriens en faveur de Séjan.

Quand Séjan arrive au Sénat, il est informé par Macron de l'arrivée d'une lettre de Tibère annonçant l'attribution de la puissance tribunitienne. Ainsi, pendant que Séjan, jubilant, prend place parmi les sénateurs, Macron, resté en dehors du temple, éloigne les prétoriens de garde, les remplaçant par les vigiles de Lacon.
Puis, confiant la lettre de Tibère au consul pour qu'il la lise devant le Sénat, il rejoint la caserne de la Garde prétorienne pour annoncer sa nomination comme préfet du prétoire. Dans cette lettre, délibérément très longue et très vague, Tibère évoque différents sujets, tantôt louant Séjan, tantôt le critiquant, et à la fin seulement, l'empereur accuse le préfet de trahison, ordonnant sa destitution et son arrestation...
Séjan, consterné par la tournure inattendue, est immédiatement emmené, enchaîné par les vigiles et peu après sommairement jugé par le Sénat qui s'est réuni au temple de la Concorde : Il est condamné à mort et à la damnatio memoriaea.
VILLA JOVIS
La sentence est exécutée la nuit même dans la prison du Tullianum par strangulation, et le corps du préfet est laissé à la population qui le traîne dans les rues de la ville. À la suite des mesures prises par Séjan à l'encontre d'Agrippine et de la famille de Germanicus, le peuple a développé une forte aversion envers le préfet. Le Sénat déclare le 18 octobre fête publique et ordonne l'érection d'une statue à la Liberté... Quelques jours plus tard, les 3 jeunes fils du préfet sont sauvagement étranglés dans la prison du Tullianum. Son ex-femme, Apicata, se suicide après avoir envoyé une lettre à Tibère révélant les fautes de Séjan et de Livilla à l'occasion de la mort de Drusus. Livilla est jugée, et pour éviter une condamnation certaine, elle se laisse mourir de faim. Après la mort de Séjan et de sa famille, une série de procès à l'encontre des amis et collaborateurs du défunt préfet provoque leur condamnation à mort ou les contraint au suicide...
Tibère passe la dernière partie de son règne sur l'île de Capri, entouré par des hommes de savoir, des avocats, des écrivains et même des astrologues. Il fait construire 12 maisons pour ensuite vivre dans celle qu'il préfère, la Villa Jovis.

Tacite et Suétone racontent qu'à Capri, Tibère laisse libre cours à ses vices, s'abandonnant à ses désirs effrénés mais il semble plus probable que Tibère ait maintenu sa coutumière réserve, évitant les excès comme il l'a toujours fait et sans négliger ses devoirs envers l'État et continuant à travailler dans son intérêt. Après la chute de Séjan, la question de la succession ressurgit, Drusus Iulius Caesar, le plus grand des enfants de Germanicus resté en vie, meurt de faim après avoir été condamné au confinement en 30 à la suite d'une accusation pour avoir conspiré contre Tibère.
Quand Tibère, en 35, dépose son testament, il ne peut choisir que parmi 3 successeurs possibles, et n'inclut que son petit-fils Tiberius Gemellus, fils de Julius Caesar Drusus, et son petit-neveu Caligula, fils de Germanicus.
Reste donc exclu du testament, le frère de Germanicus, Claude, qui est considéré comme inadapté au rôle de princeps en raison de sa faiblesse physique et de doutes sur sa santé mentale.

En 37, Tibère quitte Capri, comme il l'a fait précédemment, peut-être avec l'idée de revenir enfin à Rome pour y passer ses derniers jours. Effrayé par les réactions que la population peut avoir, il s'arrête à seulement 7 mille de Rome et décide de repartir vers la Campanie.
Saisi par la maladie et transporté dans la villa de Lucullus à Misène, après une première amélioration, il tombe le 16 mars dans un état de délire et on le croit mort.
Alors que beaucoup se préparent déjà à célébrer la prise de pouvoir de Caligula, Tibère récupère une fois de plus...
Si les contemporains (Sénèque l'Ancien, cité par Suétone, Philon d'Alexandrie) affirment qu'il est mort de maladie, un certain nombre de versions différentes existent :
Selon Tacite, il est mort étouffé sur ordre de Macron,
Selon Dion Cassius, c'est Caligula qui accompli le geste.
Suétone le décrit couché, appelant ses serviteurs sans recevoir de réponse, se relevant et tombant mort hors de son lit, Suétone évoque des rumeurs d'empoisonnement lent par Caligula, de privation de nourriture, ou d’étouffement avec un coussin.
En tout état de cause, du fait de la réclusion dans laquelle vit Tibère à l'époque, il demeure impossible de se prononcer sur les causes de son décès, même si la mort naturelle, à 77 ans, est une hypothèse plus que plausible. Si Antonio Spinosa adhère à la thèse de l’étouffement, les historiens modernes, G. P. Baker, Gregorio Maranon, E. Kornermann, Paul Petit rejettent la théorie de l’assassinat.
G. P. Baker a émis une hypothèse qui explique la rumeur d’étouffement : Macron ou une autre personne, trouvant Tibère par terre au pied de son lit, tire sur lui une couverture, dans un geste de protection ou de décence...

LA MORT DE TIBÈRE
Le peuple romain réagit avec une grande joie à la nouvelle de la mort de Tibère, fêtant sa disparition. Beaucoup de monuments qui célèbrent les entreprises de l'empereur sont détruits ainsi que de nombreuses statues qui le représentent. Certains essaient de faire pratiquer la crémation du corps à Misène mais sa dépouille est transportée à Rome où il est incinéré sur le Champ de Mars et inhumé, au milieu d'insultes, dans le mausolée d'Auguste le 4 avril, gardé par les prétoriens.
Alors que l'empereur défunt reçoit de modestes funérailles, le 29 mars, Caligula est acclamé princeps par le Sénat.

Tibère ne se distingue pas pour ses tendances à la rénovation. Au cours de son règne, il fait preuve d'un strict respect de la tradition Augustéenne, essayant d'appliquer toutes les instructions d'Auguste. Son but est de préserver l'Empire, d'assurer la paix interne et externe tout en consolidant le nouvel ordre et en évitant qu'il ne prenne les caractéristiques d'un dominat.

Parmi ses mesures les plus importantes, on trouve l'adoption de la lex de Maiestate qui prévoit que soient poursuivis et passibles de condamnation tous ceux qui offensent la majesté du peuple Romain.
Sur la base d'une loi aussi vague, sont considérés coupables ceux qui sont responsables :
D'une défaite militaire.
D'une sédition
Qui ont mal géré l'administration.
La loi, qui entre en vigueur après avoir été abrogée, devient un outil entre les mains de l'empereur, du Sénat, et en particulier du préfet Séjan afin de criminaliser les opposants politiques. Tibère, cependant, s'oppose à plusieurs reprises à ces jugements politiques, incitant les juges à agir en toute honnêteté.
Tibère est un excellent gestionnaire financier, il laisse à sa mort un surplus considérable dans les coffres de l'État.
Pour ne citer que quelques exemples, les biens du roi Archélaos de Cappadoce deviennent une propriété impériale ainsi que plusieurs mines Gauloises de son épouse Julia, une mine d'argent des Ruthéniens, une mine d'or d'un certain Sestus Marius confisquée en Hispanie en 33, et d'autres encore.
Il confie l'administration des biens de l'État à des fonctionnaires particulièrement compétents, dont la charge ne prend fin qu'avec l'âge.
Il est toujours prêt et généreux pour intervenir en toutes circonstances lors de difficultés internes comme lorsque la plèbe urbaine souffre au cours de famine ou comme lorsqu'en 36 il instaure une aide, à la suite d'un incendie sur l'Aventin, de 100 millions de sesterces.
En 33, après avoir pris certaines mesures contre l'usure, il réussit à atténuer une grave crise agraire et financière causée par une réduction de la circulation monétaire, instituant, avec sa propre fortune, un fonds pour financer les prêts de plus de 100 millions de sesterces.
Les débiteurs peuvent emprunter pendant 3 ans sans intérêts en apportant en garantie des terrains d'une valeur double du prêt demandé.
Dès que possible, il tente de rationaliser les dépenses publiques en matière de spectacles, en réduisant les salaires des acteurs et en diminuant le nombre de paires de gladiateurs participant aux jeux.
Il réduit de 1 % à 0,5 % l'impopulaire taxe sur les ventes, et il laisse, à sa mort, 2 700 millions de sesterces dans les caisses du trésor.
LIVIA ÉPOUSE DE TIBÈRE
Aux gouverneurs provinciaux qui lui demandent d'imposer de nouvelles taxes, il s'oppose fermement, répondant que « le travail du bon berger est de tondre les moutons, non de les écorcher ».
Il sait choisir, en outre, des administrateurs compétents et il soigne en particulier le gouvernement des provinces. Les gouverneurs qui obtiennent de bons résultats et qui se sont distingués pour leur honnêteté et leur compétence reçoivent, en récompense, la prorogation de leur mandat.
La collecte des impôts dans les provinces est confiée aux chevaliers, qui s'organisent en sociétés d'adjudication. Tibère évite l'imposition de nouvelles taxes aux provinces et écarte ainsi le risque de révoltes. Il fait également construire des routes en Afrique, en Hispanie (surtout dans le nord-ouest), en Dalmatie et en Mésie jusqu'aux portes de Fer, le long du Danube, et d'autres sont réparées comme dans la Gaule Narbonnaise.
Tibère reste fidèle au consilium coercendi intra terminos imperii d'Auguste (« conseil de ne plus reculer les bornes de l'Empire »), c'est-à-dire la décision de maintenir les frontières de l'Empire inchangées.
Il essaie de protéger les territoires internes et d'en assurer la tranquillité et il œuvre uniquement pour des changements nécessaires à la sécurité. Il réussit à éviter des guerres ou des expéditions militaires inutiles avec les répercussions sur les dépenses publiques qu'on imagine et en plaçant une plus grande confiance dans la diplomatie.
Il éloigne les rois et les gouverneurs qui se révèlent inaptes à leur fonction et il cherche à assurer une plus grande efficacité du système administratif.
Les seules modifications territoriales concernent l'Orient lorsqu'à la mort des rois clients, la Cappadoce, la Cilicie et la Commagène sont incorporées dans les frontières de l'Empire. Toutes les révoltes qui s'ensuivent, au cours de son long principat qui dure 23 ans, sont étouffées dans le sang par ses généraux, comme celle de Tacfarinas et des Musulames de 17 à 24, en Gaule par Julius Florus et Julius Sacrovir en 21 ou encore en Thrace avec le roi client des Odryses autour de 21.

La cruauté et les vices de Tibère sont stigmatisés par Suétone dans certains versets satiriques très populaires à Rome.
Sur la cruauté de Tibère, il se murmure :
« Je serai bref : Écoute. Inhumain sanguinaire,
Tu ne peux qu'inspirer de l'horreur à ta mère. »
« De ton règne, César, Saturne n'est pas fier :
Par toi son siècle d'or sera toujours de fer. »
« Quoi ! sans payer le cens (vraiment ! c'est fort commode),
Tu te crois chevalier, pauvre exilé de Rhodes ? »
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 59 (Trad. Nisard - 1855)

« Il veut du sang, le vin lui devient insipide.
Comme de vin jadis, de sang il est avide. »
« Vois le cruel Sylla de meurtres s'enivrant,
Vois de ses ennemis Marius triomphant,
Vois Antoine excitant des guerres intestines,
Et de sa main sanglante entassant des ruines,
Quiconque de l'exil passe au suprême rang,
Ne fonde son pouvoir que dans des flots de sang. »
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 59 (Trad. Désiré Nisard - 1855)

Suétone fournit également un portrait du physique de Tibère, qui est similaire à celui de Tacite, mais plus ample et plus détaillé.
« Tibère est gros, robuste et d'une taille au-dessus de l'ordinaire. Large des épaules et de la poitrine, il a, de la tête aux pieds, tous les membres bien proportionnés. Sa main gauche est plus agile et plus forte que la droite.
Les articulations en sont si solides, qu'il perce du doigt une pomme récemment cueillie, et que d'une chiquenaude il blesse à la tête un enfant et même un adulte. Il a le teint blanc, les cheveux un peu longs derrière la tête et tombant sur le cou, ce qui est chez lui un usage de famille. Sa figure est belle, mais souvent parsemée de boutons. Ses yeux sont très grands, et, chose étonnante, il voit dans la nuit et dans les ténèbres, mais seulement lorsqu'ils s'ouvrent après le sommeil et pour peu de temps, ensuite sa vue s'obscurcit. Il marche, le cou raide et penché, la mine sévère, habituellement silencieux. [...]
Tibère jouit d'une santé inaltérable pendant presque tout le temps de son règne, quoique, depuis l'âge de 30 ans, il la gouverne à son gré, sans recourir aux remèdes ni aux avis d'aucun médecin. »
LE TRIOMPHE DE TIBÈRE
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 68 (Trad. Désiré Nisard - 1855)

L'historiographie moderne a réhabilité le personnage de Tibère, dénigré par les principaux historiens de son époque, manquant de cette communication propre à son prédécesseur Auguste, bien qu'étant d'un naturel menaçant, sombre et soupçonneux. Sa discrétion associée à sa timidité n'est pas à son avantage.



Tibère — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tibère
Tibère (latin : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus), né à Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37 ap. J.-C., est le deuxième ...


empereurs romains - tibère (tiberius claudius nero)
www.empereurs-romains.net/emp03.htm
Tibère lui succéda sans difficultés insurmontables, mais non sans amers déchirements familiaux. Il faut dire que le premier Princeps, sur son lit de mort, n'avait ...