jeudi 11 septembre 2014

978... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 978 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

MILLE AN AVANT 14/18 ET 39/45.

SOISSONS
Cinq siècles après la légendaire prise de la cité par Clovis Ier et 3/4 de siècle après la terrible bataille entre le camp du roi Carolingien Charles III le Simple et les coalisés du roi Robert, Soissons est le théâtre d'une escarmouche singulière, parfois nommée par dérision petite « bataille de Soissons ».

En l'an 978, l'influence Germanique s'affirme ce que certains princes en Francie ne supportent pas. L'un d'eux, Lothaire, roi Carolingien de Francie veut reprendre la Basse-Lotharingie que l'empereur Othon II (955-983) vient de donner à Charles, propre frère de Lothaire roi de Franc
ie. Il attaque la Lotharingie, projetant malicieusement au passage d'enlever Othon II et sa femme Théophano à Aix-la-Chapelle. S'il parvient à piller et saccager les pays de l'empereur, il échoue devant Metz, défendu par l'évêque Thierry, trouve partout en Mosellane un mépris des Carolingiens. Son armée est vite partout refoulée et le souverain rentre bredouille.

Othon II, encore plus furieux des tentatives frustes d'attenter à sa personne et sa famille impériale que des pillages éhontés des campagnes et des tentatives d'investissement de villes, prévient par un messager qu'il « envahira le royaume des Francs aux calendes d'octobre » si des excuses et des pourparlers de dédommagements ne s'ensuivent rapidement.

Othon II tient parole et, le 1er octobre 978, entre en Lorraine et en Champagne avec une armée mobile et légère, avec une si grande armée de Germains et de Lotharingiens, que personne, dit le chroniqueur Baudry de Cambray, n'en a vu auparavant et n'en a vu depuis une pareille... Raoul Glaber rapporte qu'elle dépasse 70 000 combattants, nombre prodigieux pour ce siècle où la guerre universelle et permanente s'éparpille d'ordinaire en innombrables expéditions, de partisans et de maraudeurs. S'il progresse facilement vers Paris, laissant brûler et piller sur son passage les régions traversées et même Laon d'où Lothaire apeuré est obligé de s'enfuir avec sa cour, il n'obtient pas de victoire décisive.
Othon II s'avance vers la Seine, brûle et dévaste successivement sur son passage le Rémois, le Laonnois, le Soissonnais et le Parisis, incendie les faubourgs de Paris, et, afin de célébrer la gloire de son triomphe, fait entonner l’alléluia par 60 000 voix sur la colline de Montmartre... Les Parisiens répondent à cette bravade par une sortie meurtrière...

Othon II reste 3 jours devant Paris, où se tient Hugues Capet, puis, la saison étant un peu avancée et les guerriers de l'empereur désirant être de retour chez eux pour l'hiver Othon II, qui se tient pour satisfait et vengé, commence sa retraite vers la Lorraine à la fête de Saint André.
Il s'est trop hâté de chanter victoire... Les guerriers de Francie et de Bourgogne se sont assemblés à l'appel du roi Lothaire et de Hugues Capet, et suivent de près l'armée impériale, les ennemis marchent sans trop de désordre jusqu'aux portes de Soissons.

Baudry de Cambray raconte qu'après l'échec de Soissons, l'empereur envoie demander à Lothaire de fixer un champ de bataille où l'on peut combattre à égal avantage, afin que la couronne de laurier (la couronne impériale) et l'Empire restent au vainqueur. Godfrid ou Geoffroy, comte d'Anjou, vassal de Hugues Capet, et neveu de Guy, évêque de Soissons, s'écrie que les 2 rois peuvent bien se battre seul à seul afin que l'Empire appartienne, au survivant, sans obliger tant de gens à s'entr'égorger pour leur querelle...

Le comte des Ardennes paraît fort scandalisé du peu de cas que les Francs font de leur roi, et déclare que lui et ses frères d'armes ne demeureront jamais les bras croisés tandis que leur empereur combat et se trouve en péril.
L'anecdote est un peu suspecte... Les Lotharingiens, accoutumés à passer sans cesse du roi de Germanie au roi de Francie, et à n'obéir ni à l'un ni à l'autre, ne sont pas plus dévoués à leurs princes que les Francs... Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de bataille générale, mais que les Francs poursuivent et harcèlent leurs adversaires jusqu'aux Ardennes et jusqu'à la Meuse.

Malgré l'heureuse issue de la campagne de 978, Lothaire ( mort en 980) va trouver Othon II en Lorraine, fait la paix avec lui, et abjure toutes prétentions sur le royaume de Lorraine, ce qui chagrine fort les princes Francs, dit Orderic Vital...

Cet événement est digne de remarque : Sans doute, Lothaire, commençant à redouter les sourdes menées de Hugues Capet, croit prudent de transiger avec l'empereur, afin d'acquérir au besoin l'appui des Germains, assez disposés d'habitude à secourir les descendants de Charlemagne contre les seigneurs Francs. La prépondérance de Hugues Capet en Gaule est une menace perpétuelle pour le roi, que les liens de famille ne suffisent pas à rassurer... (Hugues et lui sont cousins) : Le cauteleux et patient Hugues Capet travaille à recueillir ce qu'ont semé ses pères, et veut réduire Lothaire à la condition des derniers Mérovingiens... Il s’emploie à donner pour soutien à sa puissance féodale la force morale du clergé, montrant un grand zèle à la défense des Églises et au rétablissement de la discipline, et s'efforce de glisser ses créatures dans tous les évêchés et les grandes abbayes...

Tandis que Charles, duc de la Basse-Lorraine, oncle et héritier du dernier roi, perd un temps précieux en Brabant ou à Cambray, sa résidence accoutumée. Hugues Capet rassemble à Noyon les barons des duchés de Francie et de Bourgogne, qui tous sont ses vassaux ou ceux de son frère Eudes Henry, duc de Bourgogne, et se fait proclamer roi par eux, puis marche à leur tête sur Reims...
EGLISE SAINT WAAST
En l'an 978, jaloux de son frère cadet, le roi des Francs Lothaire a réuni une armée Franque pour envahir la Lorraine. Basée sur l'effet de surprise, sa campagne est tout d'abord couronnée de succès... Se trouvant à Aix-la-Chapelle, l'Empereur Otton II, protecteur de la Lorraine, est acculé à s'enfuir, faute de soldats suffisants sous la main. Cependant, Otton II ne tarde pas à réagir, il réunit en un temps record une puissante armée Allemande et déferle à son tour sur la Lorraine pour la reprendre aux Francs de Lothaire... Par manque de sagesse, suite à ses premiers succès en Lorraine, Lothaire a licencié son armée ! N'ayant donc plus de soldats Francs sous la main, il est donc acculé à fuir la Lorraine et à revenir en Francie.

Après avoir reprit pied en Lorraine, l'Empereur Otton II profite de la fuite pathétique de Lothaire pour envahir la France et essayer de prendre Paris pour s'y faire couronner roi des Francs. Complètement dépité, Lothaire fait appel à son plus puissant seigneur, Hugues Capet. Un conseil de guerre s'organise dès lors, Hugues met en place le plan suivant qui est accepté par Lothaire : pendant que Hugues Capet s'occupera de défendre Paris, le roi Lothaire s'occupera de réunir tous ses vassaux Francs pour reformer une puissante armée. Ainsi, les Allemands risqueront d'être pris dans une nasse et subiront sûrement un désastre.

Lorsque les Allemands d'Otton II s'établissent sur les hauteurs de Montmartre pour assiéger Paris, le duc de France Hugues Capet s'y trouve déjà... Là les historiens ne semblent pas d'accord sur les événements. Certains prétendent que l'Empereur Otton II n'a pas osé assiéger Paris et a décampé pour revenir en Germanie. Cependant, de nombreux historiens prétendent au contraire que l'Empereur Otton II a commencé un siège de Paris, mais les sorties vigoureuses des Parisiens ont permis d'ébranler complètement la conduite du siège des Allemands. L'on prétend également qu'Otton II est venu planter une lance sur la porte de Paris, cependant une sortie des Parisiens ont permis de mettre en déroute l'escorte Allemande d'Otton II et que dans l'action le neveu de l'Empereur Allemand a été tué. Bref, suite aux échecs successifs qu'il a subi pendant le siège, Otton II, découragé, a décampé pour rentrer en Germanie.

Les historiens semblent d'accord sur la suite des événements. Lothaire a réussi à réunir une puissante armée Franque composée en majorité de contingents Angevins et Bourguignons. Dans sa retraite pour gagner la Germanie, Otton II essaie de se frayer un passage par l'Aisne. Il ne le peut, les Francs l'attendent et l'empêchent de passer (y-a-t'il une bataille ? aucune sources ne l'indiquent). Ne pouvant passer par l'Aisne, Otton II prend alors le chemin de l'Argonne et s'enfonce dans les Ardennes... Là, les historiens sont tous d'accord, les Francs, notamment les Angevins du duc Geoffroy d'Anjou, ont livré une bataille qui a permis d'exterminer une partie de l'armée Allemande d'Otton II. Par la suite, continuant à poursuivre Otton II, les Francs ont continué à tailler des croupières aux Allemands...

Ainsi, lorsque Otton II est revenu à Aix-la-Chapelle, il a non seulement échoué dans sa campagne de Francie mais a perdu 90% de ses effectifs, il n'a pas ramené le sixième de son armée... Suite à ces exploits guerriers contre les Allemands, Geoffroy d’Anjou sera désigné sénéchal de France...
Retraite et petite bataille de Soissons : Aussi les guerriers de Francie et de Bourgogne, sous le commandement de Lothaire et d'Hugues Capet, suivent avec prudence le retrait de l'armée d'Otton II et s'émeuvent des saccages et destructions du pays de Francie. Une sourde colère gagne les chevaliers devant les dévastations de l'automne et ils commencent à montrer leurs agressivités. Alors que l'armée ottonienne se retrouve aux portes de Soissons où elle doit franchir l'Aisne, ils leur jouent une mauvaise farce...

L'empereur Othon II et sa suite fatiguée veulent établir leur campement pour la nuit, mais, ils se ravisent, sur les conseils de leur général, le comte des Ardennes Godefroy de Verdun, qui fait traverser le gros de sa troupe sans attendre les bagages. Quand la nuit tombe, l'arrière-garde et les serviteurs qui portent le butin n'ont point franchi la rivière et décident donc de passer la nuit pour franchir en toute sécurité le cours d'eau en crue le lendemain au point du jour... Mais dès l'aube la cavalerie avancée de Lothaire jaillit, les serviteurs et guerriers de l'arrière-garde ottonienne prennent peur et s'enfuient sans livrer combat, oubliant tout autre péril à l'aspect des lances Franques, ne s'aperçoit pas que l'eau grossit de moment en moment, la plupart de ces malheureux sont noyés à la vue de leurs camarades qui les regardent mourir de l'autre rive sans pouvoir leur porter secours... L'arrière-garde ennemie est entièrement détruite... l'eau regorge (redundabat) de cadavres, il en périt plus par l'onde que par le Glaive, appuie Balderic, un chroniqueur de l'époque. Les survivants tombent au pouvoir des guerriers de Lothaire et de Hugues les habitants de Soissons et des campagnes environnantes ont sans doute part a ce riche butin qui les console, un peu des ravages de la guerre. L'armée de Lothaire et d'Hugues Capet, au détriment de l'accord négocié de retrait, récupère ainsi le butin d'Otton. Les serviteurs emportés corps et âmes servent à venger les pillages et violences perpétrés à la pauvre population. Les bons chrétiens qui ont la chance christique des poissons ne peuvent qu'avoir survécu au bain forcé.

Selon une tradition soissonnaise, cette catastrophe aurait eu lieu entre la rivière, Suivant la tradition le passage des Germains et la catastrophe de leur arrière-garde a eu lieu du côté de Saint-Crépin-le-Grand, et le terrain qui s'étend sur l'autre rive de l'Aisne, entre la rivière, Saint-Médard et le bourg Saint-Waast, provoquant la douleur qui navre les ennemis témoins du désastre de leurs compagnons... D'après les vieux titres de la cathédrale, au XIIe siècle une croix existe sur le chemin du bourg Saint-Waast à Saint-Médard, cette rive de la rivière s'appelle Le Champ bouillant à cause du grand bouillonnement d'eau et turbulences infernales qui emportent les serviteurs et soldats Germains gesticulant sans qu'aucun puisse leur porter secours. D'autres disent que ce lieu à proximité s'appelle Champ dolent et s'applique à la violente bataille de 923. Récupérations diplomatiques...

Après ce désastre, l'empereur Otton fait mander les représentants de Lothaire. Il lui ordonne de fixer un champ de bataille où leurs armées pourront s'affronter loyalement afin que la couronne impériale revienne au vainqueur. Mais Lothaire fait intervenir Hughes Capet qui se confond en excuse. Protégeant les hommes de guerre, il prétexte une sanction envers des coupables qui se seraient enfuis avec le butin. Il n'y eut pas de véritable bataille mettant en jeu la grandeur impériale car la neige hâte le repli de la troupe Allemande. Otton II revient aussi bredouille de son expédition punitive que Lothaire de son projet rapace de rapines. Les Francs suivent de loin leurs adversaires jusqu'aux Ardennes et à la Meuse. Lothaire et son chef de guerre Hughes décident de dédommager avec le butin les comtés ravagés et de se réserver le reste pour leur frais d'expédition. L'honneur est sauf...


Histoire de Soissons, depuis les temps les plus reculés ...
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Henri Martin - 1837
... l'empereur envoya demander a Lot- her de fixer un champ de bataille où l'on pût ... vassal de Hugues-Capet, et neveu de Guy, évêque de Soissons, s'écria que ... Malgré l'heureuse issue- de la campagne de 978 , Lother (980) alla trouver ...
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Bataille de Soissons (978) — Wikipédia
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