jeudi 30 octobre 2014

934... EN REMONTANT LE TEMPS

24 OCTOBRE 2014...

Cette page concerne l'année 934 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol.

NAISSANCE DE NOTRE NORMANDIE

En 922, Charles le Simple, dépossédé du trône de France par Raoul de Bourgogne , est emprisonné.

En 924, Raoul de France, rompant le pacte de Charles le Simple, franchit l’Epte.

Le corps de Rollon est inhumé dans la cathédrale Notre-Dame de Rouen. Bien que converti au christianisme, Rollon n’en reste pas moins attaché aux rites et aux croyances de ses ancêtres Vikings. Si l’on en croit la rumeur populaire, ses dernières volontés ont été de faire distribuer 100 livres d’or aux églises en hommage à dieu et de faire décapiter 100 prisonniers chrétiens ... pour satisfaire Odin.

En 931, il conquiert et annexe le Cotentin et l’Avranchin, territoires sur lesquels le roi de France, Raoul de Bourgogne, auquel Guillaume rend hommage en 933, reconnaît officiellement l’autorité du Duc de Normandie et qui, soit dit en passant, avaient été concédés aux Bretons quelques années auparavant (868), par Charles le Chauve pour contrer ... les invasions Viking. C’est de cette manière que les frontières de la Normandie de Rollon rejoignent les limites que nous lui connaissons pratiquement aujourd’hui, c’est à dire un territoire qui s’étend de la Bresle jusqu’à l’ouest du Mont Saint-Michel, au pied du massif de Saint-Broladre, en lieu et place de l’ancien lit naturel de la rivière Couesnon.

Désireux de se rapprocher du royaume Franc, d’accroître sa puissance et de faire prospérer le duché de Normandie, Guillaume Longue Épée est rapidement confronté à des problèmes d’intégration liés à la culture et au mode de vie des populations d’origine Scandinave dont le nombre ne cesse de croître.

En 934, il fait face à l’opposition farouche de certains chefs Normands, dont Rioulf, qui, cherchant à préserver leurs croyances et leurs traditions, lui reprochent la « francisation » du duché et ses attaches avec l’Église. Désireux d’entretenir de bonnes relations avec le royaume Franc et de faire prospérer son duché, Guillaume est confronté à des problèmes... Lui reprochant ses liens avec le roi Raoul Ier et avec l’église. Homme de poigne, décidé à passer outre, Guillaume écrase la révolte des barons du Bessin et du Cotentin dans une lutte fratricide, au Pré de la Bataille.
Au cours de la bataille, il parvient à vaincre Rioulf avec les 300 hommes dont il dispose , malgré le nombre considérable de guerriers dont dispose Rioulf... Cette bataille a lieu dans le pré qui, encore aujourd’hui, pour cette seule raison, est appelé le Pré de la bataille.
Une fois la paix revenue sur le duché, il se marie chrétiennement à Liutgarde de Vermandois et accueille le prétendant Carolingien au royaume Franc, Louis d’Outremer.

Dans le même temps il rétablit, dans son royaume, le roi de France, Louis IV, que les Français (ceux qui le haïssent) veulent encore chasser, et emploi sa sagesse à le réconcilier avec le roi Henri d’outre-Rhin qui veut le soumettre et lui fait obtenir une paix durable... Il tient sur les fonts baptismaux le fils du roi, Lothaire... Il accomplit encore bien d’autres actions, comme l’expose l’histoire de sa vie... vers la fin il se retire dans un monastère, après avoir rassemblé tous ses barons et leur avoir confié son fils, Richard... Le nommant seigneur et héritier de la terre de Normandie...Tous font hommage à l’enfant.

Anslech, petit-neveu de Rollon, est selon Dudon de Saint-Quentin un des 3 secretarius ducis du jarl des Normands, de 927 à 942, Guillaume Longue Épée Une source plus tardive, le Roman de Rou, explique qu'Anslech soutient Guillaume lorsque Rioulf mène une importante rébellion contre lui.
Il est le premier baron de Bricquebec, où il remplace Rioulf vaincu... A l'époque le domaine de Bricquebec englobe alors une partie de l'île de Guernesey, vivant dans une motte castrale qui est à l'origine du château de Bricquebec, Anslech jouit en son temps d'une grande renommée tant pour son courage de guerrier que pour ses qualités éclairées d'administrateur...

La légende, qui n'est jamais avare, lui attribue également une force prodigieuse en rapport avec ses qualités physiques hors du commun. « Il est d'une taille si élevée que les hommes de son temps ne lui viennent qu'à la ceinture, et l'on montre dans le château, un casque et une cuirasse qui lui ont appartenu, et, qui sont de dimensions telles que, suivant la chronique, « c'était merveille de les voir » »
Anslech est l'un des gouverneurs de Richard Ier avec les deux autres gouverneurs, Bernard le Danois, et le comte Raoul.

Guillaume de Jumièges nous dit qu'après l'assassinat de Guillaume Longue Épée, Anslech forme avec Raoul dit Taisson l'Ancien et Bernard le Danois les gardiens de tout le duché de Normandie. Ils sauvent l'indépendance de la Normandie menacée par Louis d'Outremer et Hugues le Grand, pendant la minorité de Richard Ier...

Anslech ou Anslec de Bricquebec, le Lancelot des Chroniques, le Ancel de « Le Roman de Rou et des ducs de Normandie », Anslech, ce qui donne avec des formes latinisées Ansleccus, Anslecus, Ansleicus... est né vers 910 en Normandie (certainement à Rouen). Anslech assiste au couronnement de Richard II en 996. Son nom est encore bien Scandinave, il signifie le jeu des Ases. (Les Ases étant les principales divinités des anciens Scandinaves).

Devenu trop puissant et suscitant la jalousie de ses voisins Francs, Guillaume est en conflit avec son voisin Arnoul, comte de Flandre. Attiré dans un guet-apens en décembre 942, il est assassiné à Picquigny, dans la Somme.

En 1911, à l’occasion des fêtes du Millénaire de la Normandie, la ville de Rouen fait réaliser deux copies de la statue en bronze de Rollon sculptée en 1863 par Arsène Letellier et érigée à Rouen en 1865. Une réplique sera offerte à la ville d’Alesund en Norvége, ville natale de Rollon, la seconde à la ville de Fargo, aux Etats-Unis, dans le Nord Dakota.

Le château de Champ de Bataille est situé à 5 km du Neubourg, sur la commune de Sainte-Opportune-du-Bosc, dans le département de l'Eure.
Il a été construit dans la plaine du Neubourg, à une heure de route de Giverny.
Étymologistes, érudits et historiens se disputent sur l'origine du nom. Plusieurs hypothèses sont avancées :
  1. En 935, une grande bataille se serait déroulée sur ces lieux entre deux familles : celle qui régnait sur le Cotentin et dirigée par le comte du Cotentin, contre celle de Guillaume Longue Épée commandée par Bernard le Danois, ancêtre de la famille d'Harcourt. Guillaume Longue Épée l'ayant emporté, l'indépendance de la Normandie s'en trouve confortée. C'est la légende la plus communément invoquée.
  2. Le nom viendrait de l'appartenance d'un champ à un certain Bataille.
  3. Le nom ferait allusion à des combats de sangliers qui auraient eu lieu épisodiquement sur le site où fut construit le château.
  4. La toponymie commémorerait une victoire de la famille d'Harcourt sur sa rivale des Tancarville.

Né au Danemark au cours du Xe siècle, Osbern est arrivé dans le Cotentin avec son père, Grani, aux alentours de 934, période où cette région devient Normande de fait (les Danois et Norvégiens s’étant installés au fur et à mesure depuis la fin du IXe siècle).
Son grand-père a participé au massacre de la population de Saint Lô (la ville s’appelait Briovère, nom d’origine Gauloise) en 889.

Grani a débarqué sur un port près de l’actuelle Granville et ses terres s’étendent sur l’actuelle village de Gratot.

Osbern décide de se créer son domaine et part en expédition entourés de sa famille, de ses gardes rapprochés (Hird) et des familles de ceux-ci... Tout est encore à faire dans le Cotentin et le pouvoir du Duc n’y est pas encore trop contraignant, Osbern a pu rester païen par exemple.

il se déplace à Cheval d’un point à un autre et même jusqu’au champ de bataille mais il combat exclusivement à pieds, il faut attendre encore un siècle pour voir se développer la fameuse et redoutable cavalerie Normande, clef de la victoire à Hastings en 1066.

Il combat couvert d’une peau de sanglier et c’est de là que lui vient son surnom de furieux car lors des confrontations martiales, il entre dans une grande fureur et labour le champ de bataille comme le sanglier laboure la terre... Cet animal est sur la bannière et le bouclier d’Osbern. Il orne aussi ses vêtements.
La tête de sanglier est dessinée à partir d’un modèle sur une pierre runique du IXe siècle et l’agencement se fait autour d’un nœud d’Odin. Symbole tellurique, la tête doit s'y retrouver 4 fois.

Il est équipé de la grande hache danoise dont le manche arrive au menton. Le fer correspond à un type L dans la classification de Petersen.
Son casque est la copie de celui retrouvé dans la tombe de Gjermundbu en Norvège datée du Xe siècle.
Sa cotte de maille est rivetée en alternée comme celle trouvée aussi dans la tombe de Gjermundbu. Les anneaux plats sont faits à l’emporte pièce et alterné avec des anneau ronds rivetés. Un anneau riveté attache 4 anneaux plats (maille alternée 4 en 1).
Le poids de cette cotte de maille reconstituée est d’environ 10kg en respectant les normes de l’époque.
Pour les avant-bras et les jambes, les protections sont celles de Valsgärde trouvées dans la tombe numéro 8 (source datant de la fin du IXe  siècle). Ces protections semblent bien nécessaire quand on regarde l’archéologie du champ de bataille… la majorité des morts ont un avant-bras droit ou une jambe gauche coupé (le bras de l’épée et la jambe en avant)...
Le grand bouclier est porté dans le dos attaché par une lanière de cuir. Il mesure 95cm de diamètre, le standard est entre 80cm et 1m.
La peau de sanglier que l’on retrouve sur la bannière et sur le bouclier, ajoute une protection et rend les chevaux et les ennemis nerveux. Pour l’avoir testé personnellement, le cheval met beaucoup de temps à s’habituer à l’odeur du sanglier.
L’épée est portée à la ceinture, elle correspond à un modèle de la fin du IXe siècle trouvée en Islande.

Mais Osbern porte aussi une tenue civile… Sur sa tunique est brodée le fameux sanglier entouré de nœuds d’Odin. La tunique descend largement aux genoux et elle est ornée de lin.
Le pantalon est basé sur celui de Thorsberg qui est largement antérieur...
Enfin, il porte des chaussures en cuir basée sur un modèle historique issu du site de Carlson.

Pour commencer, voici pourquoi ce château porte le nom de Champ de Bataille.
Le château du Champ-de-Bataille, sis en Haute-Normandie, au Neubourg, dans l'Eure, a été édifié au XVIIe siècle pour le maréchal de Créqui.

 C’est une histoire qui remonte au Xe siècle :
En 935, une grande bataille s’est déroulée sur ces lieux même entre deux familles : celle qui régnait sur le Cotentin, menée par Guillaume Longue Épée, et celle de Robert le Danois.
La première famille a gagné, et grâce à cette victoire, la Normandie a conquis son indépendance. Bien qu’on manque de documents, il est probable que plusieurs châteaux se soient succédés sur ce site...

Beaucoup plus tard, en 1651, il s’est produit un événement fondateur : Alexandre de Créqui, frondeur et ami du prince de Condé, est exilé par Mazarin, qui gouverne la France pendant la minorité de Louis XIV... On le condamne aussi à résidence...
Créqui décide alors de se faire construire un palais magnifique qui lui rappelle ces fastes de la Cour que jamais plus il ne va connaître.

On suppose qu’il s’est adressé au meilleur architecte et au meilleur jardinier, car les seuls documents qui nous sont parvenus sont deux plans attribués à Lenôtre... Malheureusement, faute de charge à la Cour et devenu un paria, Créqui meurt ruiné.

C’est son neveu, le marquis de Mailloc, qui hérite de ses dettes et de son patrimoine. Champ de Bataille ne l’intéresse sans doute pas, car il ne s’y est pas installé et n’a pas engagé de travaux.
À sa mort, il lègue le château à son neveu Anne-François d’Harcourt, duc de Beuvron et gouverneur de Normandie. Celui-ci, au contraire, fait de Champ de Bataille sa résidence principale, décidé à montrer sa puissance et son pouvoir...

À cette époque, le château est très délabré et les décors du XVIIe siècle malheureusement irrécupérables. D’Harcourt entreprend alors d’énormes travaux pour rétablir les fastes d’antan... Mais la Révolution interrompt cette tâche gigantesque, qui est restée inachevée.
 Comme beaucoup de maisons nobles à cette époque, le château est pillé, puis abandonné pendant de longues années.

Au retour de la monarchie, le domaine est vendu et il passe de main en main durant tout le XIXe siècle. Personne ne s’est soucié d’y faire des travaux importants, et le château a été simplement maintenu dans ce que l’on appelle un état « hors d’eau ». Il a donc perdu beaucoup de sa magnificence d’autrefois...

 C’est Jacques Garcia, l’actuel propriétaire, qui a repris cette charge difficile en 1992...

Elle est maintenant accomplie, et il souhaite aujourd’hui vous faire partager cette expérience exceptionnelle


Guillaume Ier Longue-épée - Normandie Héritage
www.normandie-heritage.com/spip.php?article121
Guillaume Ier de Normandie, dit Guillaume Longue-Epée, fils de Rollon et de ... En 934, il fait face à l'opposition farouche de certains chefs normands, dont ... décidé à passer outre, Guillaume écrase la révolte des barons du Bessin et du ...
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Anslech ou Anslec de Bricquebec - Wiki Guy de Rambaud
fr.guyderambaud.wikia.com/wiki/Anslech_ou_Anslec_de_Bricquebec
Il est le premier baron de Bricquebec, où il remplace Rioulf vaincu. .... soutient Guillaume lorsque Rioulf, en 934, mène une importante rébellion contre lui. ... palais sous prétexte de le faire élever, ce qui provoque une révolte en Normandie.
Normand Pure Souche
normand.pure.souche.over-blog.fr/
Vous saurez tout sur la Normandie Normand Pure Souche hébergé par OverBlog. ... En 934, il fait face à l'opposition farouche de certains chefs normands, dont ... décidé à passer outre, Guillaume écrase la révolte des barons du Bessin et du ...
Chateau du Champs de Bataille, champ de bataille, chateau ...
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935... EN REMONTANT LE TEMPS

23 OCTOBRE 2014...

Cette page concerne l'année 935 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol.

UN DUC DE BOURGOGNE ROI DE FRANCIE

COURONNEMENT DE RAOUL Ier
Raoul ou Rodolphe Ier, né vers 890 et mort en 935/936, est duc de Bourgogne (921-923) puis roi des Francs à partir de 923.

Le nom de ce roi :
Les textes originaux latins appellent tous et uniquement le roi Rodulfus, soit Rodolphe. Raoul vient de l'allemand rad (conseil) et wulf (loup), alors que Rodolphe vient de hrod (gloire) et wulf (loup). La similtude phonétique des deux prénoms d'origine Germanique a conduit à les confondre...

Origine familiale :
Fils de Richard II de Bourgogne (Richard le Justicier), duc de Bourgogne et d'Adélaïde de Bourgogne, fille de Conrad II de Bourgogne, et le neveu de Rodolphe Ier de Bourgogne, de Charles II le Chauve et de Boson V de Provence, sa mère est en effet la sœur du roi Rodolphe Ier de Bourgogne, son père est le frère du roi Boson V de Provence et de Richilde d'Ardennes, concubine puis seconde épouse de Charles II le Chauve.

C'est le seul roi de France qui ne se rattache pas directement à l'une des 3 grandes familles royales Franques : les Mérovingiens, les Carolingiens et les Robertiens. Néanmoins, l'hypothèse a été avancée que Raoul peut se rattacher à la lignée de Jérôme (fils de Charles Martel) et donc appartenir à une branche collatérale des Carolingiens. C'est cependant lui, beau-frère du Robertien Hugues le Grand et gendre du roi (Robertien) Robert Ier, qui est élu roi des Francs.

En 921, il succède à son père et devient duc de Bourgogne, comte d’Auxerre, comte d’Autun et d'Avallon, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens.
Il épouse Emma, sœur du duc des Francs Hugues le Grand et fille du roi Robert Ier, qui est aussi la demi-sœur d'Adèle, l'épouse du comte Herbert II de Vermandois... À la mort de Robert Ier, à la bataille de Soissons le 15 juin 923, les grands du royaume, ne voulant pas rendre la couronne à Charles III le Simple, le choisissent pour roi... En effet, son beau-frère Hugues le Grand a refusé le titre de crainte d'abandonner ses comtés et de perdre ainsi son influence sur les grands... Le 13 juillet 923, Raoul est sacré à l’abbaye Saint-Médard de Soissons.
De son mariage avec Emma il a eu un fils nommé Louis, mort en 934...
Le début de son règne est contesté marqué par la lutte contre les envahisseurs Normands (923-929) Raoul Ier, malgré de réelles qualités, rencontre des difficultés pour se faire reconnaître comme roi par les grands vassaux, d'autant que Herbert II de Vermandois dispose d'un moyen de pression précieux dans la mesure où il retient prisonnier Charles le Simple depuis le 17 juillet 923 et fait régulièrement pression sur ses adversaires politiques en menaçant de la libérer.

En 924, il est contraint de combattre sur les bords de l'Oise les Normands de Rollon que Charles III le Simple a appelés à son secours avant qu'Herbert II de Vermandois ne le fasse prisonnier.
Poursuivi jusqu'en Normandie, Rollon demande à négocier la paix, en échange de l'arrêt de ses incursions, il reçoit l’Hiémois et le Bessin.

Alors que le roi Raoul est retenu dans la Francie du nord, le 6 décembre 924 à Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon, les comtes Garnier de Sens, Manassès de Dijon, avec les évêques Josselin de Langres et Ansegise de Troyes, infligent une sévère défaite à Ragenold de Nantes, autre chef Viking qui, après s'être aventuré jusqu'en Bourgogne, se retire vers le nord chargé de butin.

CHÂTEAU THIERRY
Au cours de l’été 925, Raoul réussit à rassembler une grande armée pour combattre les Normands qui ont une nouvelle fois rompu la paix. Avec l’aide d’Herbert II de Vermandois, d'Helgaud de Ponthieu, d’Arnoul Ier de Flandre et de son frère Adalolphe de Boulogne, il obtient à Eu une grande victoire qui fait de nombreuses victimes dans les rangs ennemis.
Mais l'année suivante, les Normands mettent à mal l'ost royal à la bataille de Fauquembergues sur l'Aa, près de Thérouanne, entre Saint-Omer et Montreuil-sur-Mer.
Au cours de cette bataille, tandis que le comte Helgaud de Ponthieu est tué, Raoul est si grièvement blessé qu’il est contraint de fuir les combats et de regagner Laon.
Les vainqueurs ont le champ libre pour piller le pays jusqu’aux frontières de la Lorraine.

Après la mort du comte Roger Ier de Laon survenue en 926, Herbert II de Vermandois revendique le comté Laonnois pour Eudes, son fils aîné. Il s'y établit contre la volonté initiale de Raoul qui finalement cède dans la crainte qu’Herbert II de Vermandois ne libère Charles III le Simple qu’il retient toujours prisonnier à Péronne. Cette crainte disparaît le 7 octobre 929, jour qui voit la mort de l'ex-roi Charles III le Simple après plusieurs années de captivité.

D'après l'auteur de la Chronique de Saint Bénigne de Dijon et Aubry de Trois Fontaines, Raoul a eu un fils appelé Louis. Un diplôme de sa mère Adélaïde, daté de 929, où il est question d'un Louis « son petit-fils » (?), Ludovicas repos, paraît bien venir confirmer ces assertions. En tout cas, cet enfant est mort avant son père, puisque le décès de Raoul amène une restauration Carolingienne, le rappel de Louis d'Outremer fils de Charles le Simple.

Une fin de règne marquée par la consolidation de la royauté et la lutte contre les dernières invasions (930- 935/936)

En 930, Raoul reçoit l'hommage de Guillaume Longue Epée qui a succédé à Rollon, son père. Il doit cependant pour cela lui octroyer le Cotentin. Cette même année, Herbert II de Vermandois s'empare du château de Vitry-en-Perthois appartenant à Boson, frère cadet du roi Raoul.
Ce dernier s’allie alors avec son beau-frère Hugues le Grand pour combattre Herbert II de Vermandois.

En 931, ils pénètrent dans Reims et en chassent l'archevêque Hugues, fils d'Herbert II de Vermandois, lequel est obligé dans un premier temps de rendre Vitry, Laon, Château-Thierry et Soissons, mais recevant de l’aide d’Henri Ier de Germanie, il ravage la région autour de Reims et de Laon... Finalement et en échange de sa soumission, Raoul lui rend ses domaines, sauf Reims, Château-Thierry et Laon.

En 935, il met en déroute d'autres envahisseurs venu de l'Est... les Hongrois qui font leur apparition en Champagne et en Bourgogne. À partir de cette date, le royaume sera temporairement épargné par les invasions.

Les conditions de l'entente des bords de la Chiers (cette rivière est décidément la clé de notre Pays) ne sont pas faciles à réaliser. Hugues refuse, on ne sait pour quelle raison, de restituer Saint-Quentin au comte de Vermandois.

Ce succès a si bien mis en appétit ses alliés (amici) qu'ils parlent maintenant d'attaquer Laon... Il faut l'intervention royale pour les en détourner...Après son épouse, Raoul Ier perd son frère Boson, qui a pris part à l'expédition Lorraine contre Hugues, C'était un précieux auxiliaire de Raoul et un utile représentant des intérêts Francs en Lorraine qui disparaît, à qui le roi avait concédé Domrémy. Il meurt peu après, il est enseveli dans l'abbaye royale de Saint-Rémy de Reims...

Ce dernier en appelle à Henri de Germanie. Plusieurs comtes Lorrains et Saxons viennent, sous prétexte de médiation, rejoindre Herbert II de Vermandois avec une forte armée, et au lieu d'entrer en pourparlers avec Hugues le Grand, ils se jettent sur Saint-Quentin occupé par Herbert II, d'après eux, indûment.
La ville est obligée de se rendre. Herbert II, craignant de n'être pas en mesure de conserver une si difficile conquête, son ancienne capitale, dont il a éprouvé à 2 reprises l'attachement douteux, n'hésite pas à laisser des étrangers raser la forteresse.

Le 15 janvier (le 2 après les ides de janvier) 936, après 13 ans de règne difficile, le roi Raoul, malade depuis l'automne 935, meurt à Auxerre, atteint de pédiculose corporelle, « prolifération de poux, de morpions et de vermines sur tout le corps ».

La paix intérieure, rétablie à grand-peine, faillit être troublée par une nouvelle invasion des Normands de la Loire... Les habitants du Berry et de la Touraine parviennent heureusement à les arrêter. Vers le même temps, Artaud réunit un synode de 7 évêques à Fismes, en l'église Sainte Macre, pour trouver un moyens de faire cesser définitivement les brigandages.

L'ère des luttes féodales semble enfin close... Maintenant le rôle du roi doit être différent.
Après 12 années d'efforts, Raoul déclare dans un diplôme délivré le 13 septembre 935, à Attigny, qu'il entend désormais se vouer à l'administration paisible de son royaume et qu'il compte maintenir ses sujets dans le devoir par la confiance et non par la force des armes...

Ce curieux document renferme en outre une concession du donjon royal d'Uxellodunum, en Quercy, au monastère de Tulle : la forteresse édifiée jadis pour résister aux Normands doit être rasée, afin qu'elle ne puisse dorénavant
servir à des entreprises hostiles, après la pacification définitive du midi.

Il n'est pas donné à Raoul Ier de gouverner en paix ni de jouir bien longtemps du fruit de ses efforts. Il tombe malade en automne, et rentre souffrant dans son duché.

Le 12 décembre, il est à Auxerre où il confirme diverses concessions au comte Geoffroi de Nevers à son évêque Tedalgrinus : il y expire le 14 ou le 15 janvier suivant... On ignore son âge, mais il devait être encore jeune, quoique épuisé par 13 années de luttes presque sans trêve.

Conformément à son désir, on l'inhume à Sainte Colombe de Sens. Comme l'église vient d'être incendiée au cours de troubles récents, ce n'est que le 11 juillet que ses restes sont ensevelis au milieu du chœur, auprès de ceux de son père, qui reposent dans la crypte de Saint-Symphorien, et de ceux du roi Robert, à droite de l'autel, où l'on peut toujours voir dans la crypte son sarcophage vide et abandonné...

N’ayant pas d’enfant en mesure d'hériter, c'est son frère, Hugues le Noir, qui lui succède à la tête du duché de Bourgogne. Pour la même raison, à la mort de Raoul, Hugues le Grand fait appel à l'héritier légitime de la dynastie des Carolingiens, Louis IV d'Outremer...

Le roi Louis d'Outre-Mer, couronné le 19 juin, ayant séjourné à Auxerre le 25 et le 26 juillet, semble avoir dû assister avec Hugues le Grand aux funérailles de son prédécesseur.

Raoul a légué au monastère de Sainte Colombe une partie de sa fortune privée, sa couronne d'or enrichie de pierres précieuses et le superbe mobilier de sa chapelle comprenant des ornements d'autel, des calices, des reliquaires et des manuscrits... Ce trésor sera longtemps l'orgueil de l'abbaye. Cependant la couronne du roi Raoul Ier est emportée en 1147 par l'abbé Thibaud à la seconde Croisade, et comme il meurt en Orient, cette magnifique pièce d'orfèvrerie est irrémédiablement perdue...

Il est assez étrange de noter la persistance avec laquelle, même dans les régions où l'on a le plus longtemps refusé de reconnaître la suzeraineté de Raoul Ier, on continue pendant plusieurs mois à dater les actes en prenant pour point de départ le jour de sa mort... On ignore ainsi volontairement la restauration du jeune rejeton de cette dynastie Carolingienne (Louis d'Outremer), à l'égard de laquelle on a affecté jadis une si inébranlable fidélité, parce que la fiction d'un interrègne semble à présent le meilleur prétexte aux revendications d'indépendance... On conçoit qu'en face d'un tel état d'esprit, conséquence directe du mouvement féodal, et après avoir eu sous les yeux l'exemple des extraordinaires difficultés du règne de Raoul Ier, Hugues le Grand n'ait pas osé briguer la succession du roi défunt et qu'il ait préféré mettre à la tête du parti son neveu par alliance.

Un siècle sépare la première et la dernière usurpation des descendants de Robert le Fort. Durant cette période, la guerre civile, commencée entre Eudes et Charles le Simple pour la possession de la couronne, se renouvelle souvent entre les rois et les vassaux. Le fils posthume de Louis le Bègue eut une destinée déplorable pour un roi, et éprouve tous les genres d'usurpations... Exclu du trône à sa naissance par ses frères, par la suite sous prétexte de sa jeunesse on préfère donner sa place à un seigneur capable de défendre l'État... Eudes meurt en 898 , et le roi légitime règne, mais c'est pour perdre sa plus belle province , et ajouter au nombre de ses vassaux un vassal plus redoutable que tous les autres (912).

Il croit se donner un appui dans le Viking Rollon, mais cet appui lui manque lorsque la faveur d'un favori excite les grands à la révolte, et que leurs suffrages défèrent la couronne à Robert de Francie. Ce prétendant triomphe et meurt à la bataille de Soissons... Charles le simple tombe captif entre les mains de ses vassaux, et voit s'asseoir sur le trône un troisième prince qui n'est pas du sang royal (923).

Ce nouvel usurpateur, c'est Raoul, duc de Bourgogne, qui est élu par le crédit de son beau-frère, Hugues le Grand, duc de Francie . Les grands vassaux du Midi et les ducs de Normandie lui refusent leur hommage jusqu'en 932, et le comte Herbert de Vermandois est sur le point de replacer la couronne sur la tête de Charles le Simple... Mais l'appui du duc de Francie maintient l'usurpateur, et le besoin de s'unir pour repousser les Hongrois réconciliae les vassaux avec le souverain, et fait conclure une ligue entre les rois de Francie, d'Allémagne et de Bourgogne (935).

L'hérédité des bénéfices a ruiné la première dynastie, l'hérédité des gouvernements perd la seconde.

Les Héristals, maires du palais, préparent la chute et recueillent l'héritage des Mérovingiens, les ducs de Francie, comtes du palais, suivent leurs traces et obtiennent le même succès. Les commencements des Carolingiens ont été plus brillants, ceux des Capétiens jettent moins d'éclat, mais leur famille présente l'exemple unique d'une dynastie qui règne encore après plus de 32 générations de rois.

Avant l'élection de Hugues Capet il existe 7 grands fiefs ou pairies relevant directement du roi. La réunion du duché de Francie à la couronne les réduit à 6 , savoir :
1° Le comté de Vermandois, donné, vers l'an 820, à Pépin , fils du roi Bernard, et qui cesse d'être une pairie vers le temps où le comté de Champagne commence (1019).
2° Le comté de Toulouse , détaché , en 850 , de l'ancien duché de Gothie ou de Narbonne, en faveur de Frédelon , à qui succéde son frère Raymond Ier. Peu d'années après, en 864 , le comté de Barcelone est aussi distrait du duché de Gothie par Wifred, et reste sous la mouvance de la France jusqu'en 1258.
3° Le comté de Flandre, dont Baudouin Bras-de-Fer est le premier comte-propriétaire, en 862.
4° Le duché de Bourgogne, que Charles le Chauve donne à son beau-frère Richard le Justicier, en 877. Hugues le Grand le réunit au duché de Francie, créé, en l'an 861, au bénéfice de son aïeul Robert le Fort, et après Hugues le Grand ses deux fils puînés le possèdent successivement.
5° Le duché d'Aquitaine ou de Guyenne, rétabli, au profit de Rainulfe Ier, en 845, mais bénéficiaire jusqu'en 951, où Guillaume Téte-d'Étoupe le rend héréditaire dans sa famille, Guillaume VI y réunit le duché de Gascogne en 1052.
RAOUL Ier
6° Le duché de Normandie, érigé en faveur de Rollon, lequel épouse, dit-on , une fille de Charles III, et se fait chrétien (912). Rollon obtient aussi la suzeraineté de la Bretagne, alors divisée en 4 comtés depuis la mort d'Alain II, en 907.
Le nombre des pairies est porté à 12 par la création de 6 pairies ecclésiastiques, qui sont les archevêchés : de Reims et de Sens, et les évêchés de Noyon, de Beauvais, de Châlons-sur-Marne et de Langres.

Les rois de Germanie et de Bourgogne ont du s’interposer et sont enfin parvenus à réconcilier les deux rivaux dont l’inimitié troublait la moitié de la Gaule (935).

Raoul peut alors se faire reconnaître au midi de la Loire, il entre solennellement à Toulouse et son nom figure dès lors en tête des actes publics...

Titre : Bibliothèque de l'École des Chartes Auteur ...
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k124164/texteBrut
2 J8 Cependant Robert, frère d'Eudes, et Raoul, duc de Bourgogne, furent élus rois de ..... Ces actes vont de 924 à 935 et de la 2e à la 13e année de Raoul.

Robert Ier et Raoul de Bourgogne rois de France (923-936 ...
www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/JKL/Lauer/.../L_7.htm
Après douze années d'efforts, Raoul déclare dans un diplôme délivré le 13 septembre 935, à Attigny, qu'il entend désormais se vouer à l'administration paisible ...
Précis de l'histoire et de la géographie du moyen âge: ...
books.google.fr/books?id=Hvw1AAAAMAAJ
Ovide Chrysanthe Desmichels - 1840 - ‎Middle Ages
Ce nouvel usurpateur était Raoul , duc de Bourgogne , qui fut élu parle crédit de son ... une ligue entre les rois de France , d'Allémagne et de Bourgogne (935).
Higgs : il ne connaît pas Raoul ce mec ! - narkive.com
fr.sci.physique.narkive.com › fr sci physique
Boson Ier dit aussi Boson (895-935) est le fils de Richard II de. Bourgogne dit ... Il est le frère du roi Raoul et du duc de Bourgogne, Hugues le Noir2. Boson est ...
Dernières années des Carolingiens (888 à 987)
www.histoire-fr.com/carolingiens_decadence_4.htm
Raoul, en 921, nommé duc de Bourgogne suite à la mort de son père[7], avait ... à Château-Thierry, Herbert fut finalement contraint de faire soumission (935).
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mardi 28 octobre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 21 OCTOBRE 1914







 21 OCTOBRE 1914


I)
Le 21 octobre, un bombardement en régie fait rage sur Dixmude....
Marmites et shrapnells transforment le ciel en une voûte de fer et de feu. L'église et le beffroi s'embrasent, tandis que se multiplient dans les tranchées et dans la ville les hécatombes de Belges et de Français.
Puis des trombes d'infanterie Allemande s'élancent à l'assaut, dans un coude a coude qui se resserre sans cesse, malgré les sanglantes trouées que creusent les fusils et les mitrailleuses des marins.

Cet effort se brise contre la ligne infranchissable de nos tranchées, et c'est en vain que l'ennemi renouvelle ses tentatives... C'est en vain qu'il reprend le bombardement sauvage. Ses batteries lourdes sont habilement dissimulées derrière le château de la Tour Blanche, dénommé par notre État-major « château de Woumen. »

Une feinte à l'est ne réussit pas mieux. Prévenu à temps, Ronarc'h envoie des réserves qui, malgré leur faiblesse numérique, font rebrousser chemin à cette pointe d'attaque, imprudemment aventurée.

Tandis qu'à Dixmude 2 seules brigades tiennent ainsi tête au nord la boucle de l'Yser court les plus graves périls :
Les réserves Belges chargées du secteur situé entre Dixmude et Nieuport commencent à s'épuiser.
Heureusement, le 21 au soir, dans Furnes, où le roi Albert a établi son Quartier Général, retentit une fanfare Française : » Le Sidi-Brahim »... C'est le 16e bataillon de chasseurs qui accourt, en avant garde de notre 42e division. Elle est commandée par un chef dont la physionomie est vite devenue populaire, ce Grosetti ventru, jovial et intrépide, qui se bat à la manière de Henri IV, en faisant des mots et en cognant comme un sourd... Sans perdre une heure, il réoccupe Lombaertzyde et pousse vers Ostende, pendant que Mitry à sa droite, entraîne ses cavaliers vers la forêt d'Houthulst et enlève Bixschoote...

Les Allemands n'en foncent que plus rudement sur le centre et la ligne tenue par les Belges. Ils s'emparent de Tervaete, petit village situé en aval de Dixmude, et le conservent malgré une violente contre attaque déclenchée, dés le lendemain, par nos Alliés.
Les fusiliers marins de Ronarc'h ont pu secourir les Belges ,car, installées à Vladsloo, Eessen et Clercken, de nombreuses pièces lourdes les couvrent de feux dans Dixmude. La ville peut être prise à revers, maintenant que l'ennemi a forcé l'entrée de la vallée de l'Yser...

II)
Journée d'offensive Allemande, mais d'offensive repoussée sur toute la ligne, aussi bien sur les côtes de Meuse que sur le front Belge ou entre Somme et Oise.
Les nouvelles qui arrivent d'Arras sont navrantes. Si la ville n'a pas subi tout à fait le sort de Louvain, de Malines et de Termonde, nombreux sont les quartiers qui ont été mis en ruines.

Les informations de Petrograd attestent que la défaite des forces Allemandes sur la Vistule, entre Varsovie et Ivangorod, a été des plus caractérisées. Les troupes du kaiser ont laissé environ 30.000 hommes sur le terrain. Le tsar Nicolas II a adressé un second appel à la Pologne : Il fait appel au loyalisme de ce pays et annonce qu'il est prêt à reconstituer la nationalité déchirée, et à lui donner son autonomie sous la suzeraineté de la Russie.

Les Autrichiens essaient en vain de se servir de leurs avions devant Antivari et Cattaro.

III)
J’ai passé mon après-midi auprès d’une batterie de 155 longs établie entre Courcelles et Sampigny. Il faut être bien habile pour la repérer du haut du ciel, car j’étais à 50m d’elle que je ne l’avais pas encore vue.
Les deux pièces ont été mises en batterie au pied d’une colline, le long d’un chemin. Autour de chacune on a planté un petit bois de sapins, elles-mêmes sont recouvertes de branchages aux belles feuilles d’or : les abris des servants sont creusés dans le talus de la route et recouverts également de branchages. Tout le reste, caissons, avant-trains, chevaux sont dans des bois à 100m derrière.
Les obus sont couchés le long de la route et dissimulés par des herbes coupées. Ces pièces tirent sur Saint-Mihiel. Invisibles malgré les recherches des avions ennemis, par contre une fausse batterie composée de canons de zinc et de bois et placée en apparence à 600m de là reçoit constamment des obus...

Pendant le temps que je suis resté avec les artilleurs il est tombé plus de 100 gros obus de 105 sur la fausse batterie. C'est un tir acharné, les obus se suivent régulièrement à quelques secondes. Leur sifflement d’une tonalité que je n’ai jamais encore entendue ressemblent assez à celui de ces sirènes d’automobiles d’un effet si lugubre quand le sifflement se ralentit.

Ces gros obus venant de si loin (8 à 10 km) ont l’air de n’en plus pouvoir en arrivant au terme de leur course. Leur plainte devient intermittente comme la respiration d’un agonisant et après le dernier hoquet, soudain, rugit le bruit formidable de l’explosion. La chanson lugubre de ces 100 obus arrivant comme à la queue leu leu donne l’impression d’un cortège de femmes damnées descendant en hurlant du ciel vers l’enfer.

Et puis quand l’artillerie ennemie décide de se taire la nôtre lui répond par des tirs en rafales. Réponse terrible que celle de 6 canons tirant ensemble et coup sur coup pendant 5 minutes !
Quand je traverse Courcelles où le 1er bataillon est cantonné un biplan allemand apparaît très haut, perdu dans les brumes à peine transparentes. Au bruit de son moteur, un caporal, chargé de surveiller constamment le ciel, donne un coup de trompe et immédiatement les troupiers rentrent dans les granges, les chevaux sont conduits sous leurs abris de paille, les artilleurs se cachent dans leurs huttes de sapins.

IV)
La chanson reste au début du XXe siècle un support d’information privilégié :
Il n’est donc pas surprenant de la voir narrer les destructions des monuments historiques d’Arras, victimes d’une deuxième vague de bombardements lors de la seconde quinzaine d’octobre 1914.
Le 21 octobre, à 10h50, le beffroi d’Arras s’écroule et devient dès lors un symbole de la « barbarie » Allemande.
La propagande ne tarde pas à s’emparer du fait, relayé par les grands titres nationaux, et classe Arras parmi les villes martyres de France.
C’est dans ce contexte qu’Henri Augé (Douai, 22 juin 1888-Toulouse, 5 octobre 1966), marchand de piano, luthier, professeur de musique et compositeur touquettois, crée vers 1914 la mélodie La chute du beffroi, dédiée aux sinistrés d’Arras.
Les paroles de F. Guilbert poussent le désir de rendre l’Allemand responsable des destructions jusqu’à imaginer le Kaiser en personne donner l’ordre de brûler le beffroi et la cathédrale depuis Monchy-le-Preux.
Elles viennent en tout cas rappeler combien l’incendie puis la chute du beffroi d’Arras ont été cruellement ressentis, avec une intensité comparable à celle causée par l’incendie de la cathédrale de Reims.

La chute du Beffroi
Depuis près de huit jours on ne bombardait plus,
Et la vie reprenait peu à peu dans la ville
Les gens plus rassurés s’en allaient par les rues,
Avec le cœur plus libre et l’esprit plus tranquille.
Un beau soleil d’octobre éclairait les décombres.
Défiant l’ennemi notre antique clocher
Se dressait invaincu et projetait son ombre
Sur la vieille cité semblant la protéger.
Mais à Monchy-le-Preux, colline stratégique,
Les soldats Allemands entourent leur Kaiser,
Qui vient pour admirer la besogne tragique,
Et donner pour le crime d’altières croix de fer.
Mais lui, d’un air terrible, montrant le vieux clocher :
Rien de cette cité ne doit plus exister,
Brûlez leur cathédrale, abattez leur Beffroi
Répandez l’épouvante et déchaînez l’effroi.
Et tu fus obéi, ô Kaiser exécré,
Tes bandits ont détruit nos biens les plus sacrés !
Pendant de longues heures la mitraille fit rage
Le Beffroi paraissait résister sous l’outrage.
Mais soudain, ô prodige, s’apaise la tempête.
Une balle, peut-être, a touché la manette
De notre antique horloge et de son carillon
Et pendant que se tait un instant le canon,
Les airs, qui de tout temps ont bercé nos aïeux,
S’élèvent à nouveau sous la voûte des cieux.
Chacun en entendant ces chants mélodieux,
Essuyait en tremblant les larmes de ses yeux.
Mais c’est le chant du cygne, car il est condamné !
Le vieux Beffroi vacille et s’écroule entouré
De poussière formant un nuage vermeil,
Sublime apothéose, que dore le soleil.

V)
Au 56e RI de Chalon :
Pendant la nuit, un message venant de la 16e Division a apporté l’ordre pour le 56e RI de soutenir une attaque le lendemain, au petit jour...

L’ordre est immédiatement transmis au colonel qui fait prendre les dispositions nécessaires. Le 1er bataillon et la 5e compagnie sont mis en état d’alerte, puis le colonel se transporte aux avant-postes pour suivre l’attaque. Cette tentative se produit entre 6 et 7h, alors que le brouillard ne permet pas de voir la limite du Bois d’Ailly (Marne)... La Compagnie de 1 ère ligne a ouvert le feu, et l’a bientôt cessé, comme les unités à sa droite.
Le lieutenant-colonel a été alors avisé que le général commandant le 8e CA le convoque à Mécrin, où il se rend.

Visite du cantonnement par le général et le colonel, et départ un instant après. Les tranchées d’avant-postes, à la crête 332-284, ont été bombardées toute l’après-midi. Les tranchées de réserve des avant-postes ont été encadrées de très près et ont reçu de nombreux éclats. Pas de blessé. Les travaux de cheminement et fascinage ont dû être fréquemment interrompus. Vers 15h un obus isolé de 155 est arrivé à côté de la réserve des avant-postes.

VI)
 Journal du Rémois Alfred Wolff :
5 obus notamment tombent encore ce jour, à la réserve à la concentration militaire du boulevard Dauphinot au Cimetière de l’est, au passage à niveau, alentour, etc...

Les « laissez-passer » ne passent plus, de grands mouvements de troupe sont en route, l’autorité militaire ne laisse même pas passer des fournisseurs tailleurs militaires.

Le Sous-intendant militaire Lalande, rue Martin Peller est des plus aimable, il recherche la lettre écrite par le maître-tailleur Mr Prioux du 132e de ligne pour me délivrer un sauf conduit pour Chatelaudren où je dois reprendre au titre civil le poste de chef d’atelier tailleur, comme le stipulera bientôt ma demande que me signe le commandant de place Mr Portevin.
Mr Prudhomme, Commissaire de Police me donne mon certificat, fait par Mottet, secrétaire.

VII)
 Journal du Rémois Paul Hess (extraits)
Le Courrier reproduit quelques citations au journal officiel, en tête desquelles figure le nom du maire de Reims.
Le journal officiel publie une première liste des citations faites par le gouvernement pour honorer le courage et le dévouement des personnalités civiles : « M. le Dr Langlet, maire de Reims, qui a su donner à ses concitoyens le plus noble exemple de sang froid, de courage et de dignité pendant l’occupation de cette ville » (…)

Au cours de l’après-midi, quelques obus sont tombés dans le haut du faubourg Cérès et dans le cimetière de l’Est.
Le 94e arrive à Bray-Dunes.
La 42e Division est alors rattachée, au 32e Corps.
A la 83e Brigade, le 16e Bataillon de Chasseurs va bientôt remplacer le 19e.

« Le 20 et 21, longs jours d'angoisse : Dixmude est écrasé de bombes. Les Allemands, dont les effectifs se renouvellent à chaque instant, se ruent avec plus de fureur que jamais sur les lignes Belges qui finissent par plier.

Le Général Foch indique une ligne de repli et donne l’idée d’inonder le pays. On tiendra tant bien que mal jusqu’à ce que le pays soit inondé.
D’ailleurs, voici la 42e Division, celle des Marais de Saint-Gond.

VIII)
Lu dans Le Moniteur :
Le saviez-vous?
Champagne.
-Dans l’armée Britannique, selon le Vigneron Champenois du jour, « […] dans les pharmacies de campagne il est prévu pour 1 000 hommes, 150 boîtes de lait condensé et 10 bouteilles de champagne ».

Bataillon Franco-Canadien, Création du 22e Bataillon (Canadien-Français), qui deviendra après la Première Guerre mondiale le 22e Royal régiment.

IX)
Situation en France et en Belgique
Nous pouvons nous faire une idée assez précise des opérations en cours, en lisant la presse nationale du jour :

L’aile ouest du front est tracée par une ligne verticale passant par Nieuport, ville Belge située entre Dunkerque et Ostende, descendant par Dixmude, Ypres et la Bassée jusqu'à Arras.

Le point chaud de la bataille remonte vers le nord, la lutte est maintenant très vive, extrêmement violente, en Belgique depuis la jonction de l'armée Belge d'Anvers avec les forces Anglo-Françaises.
C'est donc au nord que pas à pas se transporte le gros de l'armée Allemande, en une longue colonne allant d'Ypres à la Meuse.
Cette armée est composée de deux groupes principaux.
L'un de ces groupes, le plus important, est stationné vers Lille, l'autre est autour de Verdun.
Toute cette armée est enveloppée au sud et à l'ouest par les troupes alliées.

Beaucoup d’autres actions séparées jalonnent le front : Au pied des Hauts-de-Meuse, aux abords de Verdun, près de Fresnes-en-Woëvre, sur la Meuse, où les Allemands tentent de repousser les troupes Françaises qui ont pénétré dans la presqu'île du Camp-des-Romains, entre la Meuse et l'Argonne, près de Varennes, entre Péronne et Albert.
Entre la forêt d'Argonne et l'Oise, la situation est assez calme, sauf les coups de canon que les Allemands continuent à diriger sur Reims.

Le journal Le Temps, fait le point sur la situation du front Russe. « La dernière situation, des armées Austro-Allemandes et Russes, nous les montre développées sur un front s'étendant du Niémen, au nord, jusqu’aux Carpates Orientales.
Ce front passe par Gumbinnen et les lacs de Mazurie en Prusse Orientale, Mlava, en Pologne Russe, atteignant la Vistule à Vlotslavsk, longeant la rive gauche de ce fleuve jusqu'à l'ouest de Varsovie, descendant au sud-est vers Radom et Sandomir, au confluent de la Vistule et du San, sur la frontière de la Galicie.
En Galicie, le front suit le San, passant par Przemysl assiégée, et atteignant Sambor, au pied des Carpates.

Sur ce front, d'une étendue d'au moins 1 000 kilomètres, combattent en ce moment environ 5 millions d'hommes. »

Le Temps publie une dépêche du correspondant du « Daily Telegraph » qui donne des détails sur la destruction systématique des mines et des usines des régions envahies.
« Les Allemands ont choisi les grands centres miniers du Nord pour y assouvir leur vengeance avant qu'ils soient repoussés de France, et leur artillerie ainsi que leurs réserves d'explosifs sont employées à détruire et à rendre impraticables les mines de charbon. »
Le correspondant ajoute :
« La bataille dans le Nord est simplement un combat autour des puits de mines, que les Allemands essayent de ruiner de fond en comble avant de quitter la contrée. »
Et il conclut :
« Depuis Denain jusqu'à Lille la moitié des villages sont en flammes, il y a 5 jours. Les Allemands comprennent qu'ils perdent du terrain et que la bataille tourne contre eux, avant de partir ils se sont vengés sur les villes sans défense et sur les mines désertes. »

Ordonnance du préfet de police :
Article 1er : Les dispositions de l'ordonnance de police du 15 août 1914, portant interdiction de vente de l'absinthe dans les débits de boissons et de l'ordonnance de police du 7 août 1914, étendant cette interdiction à la vente et au colportage de l'absinthe en général, sont applicables au même titre et sous les mêmes sanctions aux « boissons similaires » visées par les lois du 8 janvier 1907 et 26 décembre 1908. Le colportage de l'absinthe et des boissons similaires est également interdit.

X)
Le Courrier reproduit, aujourd'hui, quelques citations au Journal Officiel, en tête desquelles figure le nom du maire de Reims. Voici :
Hommage au courage civique
Le Journal Officiel publie une première liste des citations faites par le Gouvernement pour honorer le courage et le dévouement des personnalités civiles, la première liste est précédée du préambule suivant :
Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :

  1. M. le docteur Langlet,
  2. M. Colin, adjoint au maire de Saint-Dié,
  3. MM. Louis Paillard, commerçant, Nottin, curé-archiprêtre, Foureur, directeur d'école publique, membres de la Commission municipale de Vitry-le-François, etc.
  4. M. Regnault, procureur général à la Cour d'Appel d'Amiens, etc.
Le journal ajoute :
Nous sommes heureux de voir reconnaître officiellement les services rendus à nos concitoyens par M. le Dr Langlet.
En inscrivant le nom du maire de Reims en tête de la première liste des citations faites pour bravoure et courage civique, le gouvernement de la République a non seulement récompensé l'homme de devoir qui, dans les circonstances pratiques que nous avons traversées, s'est constamment dévoué au bien public, il a, en même temps, donné à notre ville si éprouvée et si courageuse un témoignage d'estime qui, en attendant d'autres compensations, va au cœur de tous les Rémois...

- La nuit et la matinée ont été calmes.
Au cours de l'après-midi, quelques obus sont tombés dans le haut du faubourg Cérès et dans le cimetière de l'Est.
Nuit silencieuse. Calme complet. Bombes l'après-midi, visite à Saint-Remi, à M. le Curé, à l'Orphelinat, bombes.
Enfin ! Carte de Marcel (10 octobre) qui nous rassurerait complètement si nous ne le savions englobé dans des masses de cavalerie qui guerroient dans le Nord qu’il en vienne vite une autre pour appuyer nos troupes !

Puis, 1 ère lettre de Marie-Thérèse (17 octobre) qui dépeint son immense douleur et sa résignation à la volonté de Dieu, sa vaillance est héroïque et m’émeut profondément.

Je décachette aussi un pli de Bar-le-Duc adressé à M. Legros qui, par avance, m’a donné l’autorisation de l’ouvrir : Il émane de Mme Baudart qui répond aux renseignements demandés.
Par l’infirmière qui l’a soigné, elle a pu savoir que blessé à la tête le 5 octobre à la bataille de Beauzée, André n’a été hospitalisé que le 6 à 23h. il a perdu connaissance au cours du pansement qui a aussitôt été fait... ses extrémités sont déjà froides et on lui enveloppe d’ouate les pieds et les mains.

Paul Dupuy. Document familial issu de la famille Dupuis – Pérardel - Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période du 1er septembre au 21 novembre 1914.
Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires

XI)
21 octobre 1914 : Arras souffre sous les obus
Dans les Flandres, la puissante attaque des troupes du duc de Wurtemberg se heurte aux soldats de la 42e division d’infanterie du général Grosseti qui tente de contre-attaquer autour de Nieuport.

Arras se trouve une fois encore sous le feu de l’artillerie ennemie. Comme Reims la ville est une cible privilégiée des canons allemands.
Le centre-ville et le beffroi sont gravement endommagés.
La cité est un peu plus défigurée.

Le ministre Malvy reçoit les représentants de la presse parisienne décidés à signifier leur protestation solennelle contre l’ampleur de la censure.
Le ministre s’engage à améliorer les relations entre l’État et les journaux dans ce contexte très particulier.
Malvy déclare : «  Le gouvernement est décidé à concilier les exigences de la Défense nationale avec les droits et les libertés de la presse ».
Le président du Conseil René Viviani fait un effort en direction des indigents Belges réfugiés dans l’Hexagone et dont le soutien de famille est sur le front. Le chef du gouvernement décide qu’ils bénéficieront des mêmes secours que les Français.
XII)
Le Journal des Basses-Alpes, La Semaine religieuse de Digne et La Croix de Paris, publient le document que voici :
Certains individus font courir dans une commune du département des bruits stupides, prétendant que le clergé Français est l'auteur responsable de la guerre, et poussent à des représailles contre lui les familles dont les membres seraient victimes de la guerre.
Le commandant d'armes met en garde le public contre de pareilles nouvelles, il avertit charitablement leurs auteurs qu'une surveillance est exercée contre eux et que le Conseil de guerre les attend sous peu.
Le commandant d'armes, Lantoine.
C'est la troisième manifestation officielle de la vigilance publique à l'adresse des auteurs de faux bruits calomnieux et diviseurs.
La première venait du préfet de Savoie
La seconde du sous-préfet de Chateaubriand.
La troisième porte haut la marque de l'autorité militaire
La juste répression qu'elle annonce en termes excellents a aussi l'avantage de confirmer la réalité des rumeurs qui, dès le 1er ou le 2 août, ont couru le pays. À la veille des serments de trêve sacrée, la Révolution qui, souvent, vient d'Allemagne, mobilise tous ses espions, tous ses suppôts, conscients et inconscients, pour tenter de nous jeter les uns contre les autres.
Civils ou soldats, républicains, nationalistes ou royalistes, nous n'avons qu'un devoir : Prendre à la gorge les colporteurs de mensonges pernicieux et les forcer à signer leurs dires, à donner leurs raisons et à nommer leurs sources. L'unité nationale est certainement à ce prix.
La lettre de l'évêque de Dijon
Dans une lettre qu'il adresse à son clergé, Mgr l'évêque de Dijon vient de placer sur le véritable terrain la question de la propagande religieuse par les médailles et les scapulaires.
Agitée partout, même dans les conseils du gouvernement avec plus de passion que de raison, l'affaire n'a été abordée jusqu'ici qu'au point de vue des fauteurs ou des fautrices du « prosélytisme », on a toujours laissé de côté ceux qui en sont l'objet, à savoir nos blessés Français. Ou plutôt on les a traités par prétérition, en considérant comme accordé et hors de conteste que leurs convictions philosophiques ou religieuses ont du être offusquées.
Mais l'ont-elles été ?
Et pouvaient-elles l'être ?
C'est de ce point de fait que s'est occupé Mgr l'évêque de Dijon.
M. le ministre a été mal informé, dit-il :
« Ce ne sont pas les infirmières qui, habituellement, proposent les médailles, ce sont les militaires qui les demandent et qui s'empressent pour les recevoir ». « On a même vu des protestants en demander pour eux, la diversité de cultes ne les arrête pas. »
« Il suffit de s'être trouvé sur le quai d'une gare, au passage d'un train portant des troupes au feu ou ramenant des blessés, pour le constater. »
« On n'a jamais réduit par des circulaires un besoin instinctif de secours religieux dans la perspective d'un péril. »

C'est ce qu'il sera difficile de faire comprendre aux personnes que Mgr l'évêque de Dijon appelle des dénonciateurs « à l'affût de délits cultuels. »

Mais il reste le genre humain qui comprendra et sentira. Nous avons besoin de paix civile, il n'y en a point sans justice, sans bienveillance et sans intelligence. Nous avons besoin de toutes nos forces morales, et vouloir, à une heure pareille, retrancher de ce total précieux les précieuses forces morales inspirées par la loi catholique, serait, si la faille était volontaire, un crime contre la patrie.

Elle est involontaire ? Alors, ce n'est qu'une bêtise, mais énorme.
Hâtez-vous de la déplorer ou de la faire oublier.
Du commun point de vue national, abstraction faite des idées religieuses ou irréligieuses, c'est le moins que l'on puisse faire !

XIII
Situation de prise d'armes :
26 officiers 1 797 hommes.
Le régiment reçoit dans la journée l'Ordre Général n°7 du 19 octobre 1914 du général commandant la D.I, dont ci-dessous extrait.

Le général Commandant la 6e D.I. cite à l'ordre de la Division Gérard Charles :

« Le 14 septembre à Loivre,
A défendu les abords du pont du canal, contre les entreprises de l'ennemi. A tenu depuis 2 h quand il est blessé par un éclat d'obus,
A conservé le commandant de sa 1/2 section.
Ayant été obligé d'abandonner son arme, est allé puiser des seaux d'eau dans le canal pour refroidir le canon des fusils de sa 1/2 section.
Les obus ayant détruit la maison dans laquelle il se trouvait, a été blessé une 2e fois par l'écroulement de la maison.
Avant de se rendre à l'ambulance est venu rendre compte à son Ct de Cie. Brillante conduite aux combats de Loivre et de Villers-Franqueux. »

Sergt Blot Raymond, sergent Plat Joseph, sergent Colin René :
« Très belle conduite au feu ».

Saint Paul : Caporal, Méry 2e classe, Picolo 2e classe, Morel 2e classe :
« Très belle conduite au feu ».

Girault Lucien, caporal fourrier :
« A fait preuve de courage et d'énergie en forçant une centaine d'Allemands réfugiés dans une grange à se constituer prisonniers, sous menace d'incendie de la grange après l'attaque de nuit de Villers-Franqueux le 27 septembre. »

XIV)
A partir du 21 Octobre, le secteur du Régiment qui est occupé par le 28e et le 239e placés en lignes successives (28e en 1re ligne et le 239e en 2e 1igne est divisé en 2 secteurs occupés par les 2 régiments qui deviennent accolés, la ligne de séparation des 2 secteurs est marquées par le chemin de Toussicourt à Villers-Franqueux, la lisière N de ce village et le chemin de terre allant du cimetière de Villers-Franqueux au cimetière de Loivre. La partie Nord est affecté au 239e, la partie Sud au 28e.

Le secteur du 28e est occupé comme il suit :
Le 1er Bataillon reste chargé de la défense de Villers-Franqueux et de ses abords.
Le 2e et le 3e Bataillons occupant la partie du secteur, la droite de l'un d'eux couvrant le flanc S du village et assurant la liaison avec le secteur de Maison Ragot, l'autre assurant la défense avancée aux abords de la Route nationale. Ces deux bataillons alterneront entre eux pour ces deux missions.


Le 239e prend alors le secteur de gauche, avec ses deux bataillons. Des mesures analogues : un bataillon est chargé de la gauche de Toussicourt et du flanc de Villers-Franqueux en assurant la liaison avec le secteur de Cauroy, l'autre bataillon forme la défense avancée aux abords de la Route nationale. Ces bataillons alternant entre eux par jour... Dans la journée du 21, les travaux de la défense avancée n'ayant pas dépassé la Route nationale dans le secteur du 28e une compagnie du 2e Bataillon occupe seule les travaux de fortification effectués.

Pertes : néant.
Dans la nuit arrive du Dépôt commun des 129e et 329e I un renfort de 321 hommes comprenant :
1 adjudant
12 sergents
24 caporaux

284 soldats
Le Sous-lieutenant Noblesse, 5e Cie est évacué.

Le journal de campagne du 256e RI | Le 21 octobre 1914 ...
www.lejsl.com/edition-de.../21/le-21-octobre-1914-du-56e-ri-de-chalon
Il y a 5 jours - Le 21 octobre 1914 du 56e RI de Chalon. Pendant la nuit, un message venant de la 16e Division a apporté l'ordre pour le 56e RI de soutenir ...
78/ Journal de la grande guerre: le 21 octobre 1914 | 1914 ...
https://reims1418.wordpress.com/.../21/78-journal-de-la-grande-guerre-l...
Il y a 5 jours - Rediffusion ce soir sur France 3 à 3 h 10 Elles étaient en guerre (1914-1918) http://www.france3.fr/emission/elles-etaient-en-guerre-1914-1918 ...