jeudi 18 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 16 SEPTEMBRE 1914

16 SEPTEMBRE 1914


I)
L'ennemi livre une bataille défensive sur l'Aisne, après s'être fortement retranché sur certaines parties de son front, marqué par Noyon, une ligne passant au nord de Vic-sur-l'Aisne et de Soissons, le massif de Laon, les hauteurs qui couvrent Reims au nord et à l'ouest, et une ligne qui prolonge ce premier tracé...

Beaucoup de prisonniers, d'armes et de munitions sont tombés entre nos mains au cours de la poursuite qui a succédé à la bataille de la Marne. Brillant fait d'armes de nos troupes à Poperinghe, dans la Flandre Orientale, sur la ligne d'Hazebrouck à Ypres. On annonce, d'autre part, que Bruxelles ne va pas tarder à être évacuée et que le maréchal von der Goltz, dans un manifeste, fait prévoir cette évacuation.

Les nouvelles complémentaires qui parviennent de Petrograd indiquent que l'écrasement des Autrichiens en Galicie a été total, comme celui des divisions Allemandes venues au secours des Autrichiens. Les Russes vont investir Przemysl.

Les Serbes progressent en Bosnie.

Les prix augmentent de plus en plus en Allemagne et la récolte n'a pu être faite en Prusse Orientale.

Des pourparlers sont ouverts entre la Roumanie et l'Italie en vue d'une action commune. L'attaché militaire Italien a quitté l'Allemagne. Ce départ est attribué à diverses causes, mais il est certain que des froissements graves ont eu lieu entre cet attaché, le comte Calderari, et le gouvernement Allemand.

II)
Situation de prise d'armes : 19 officiers 1599 hommes
Vivres Jour de sac, au complet.
Munitions au complet : 96 cartouches par hommes

5h00
Reprise de l'offensive, Le bataillon Plessis (74e) doit s'efforcer de se maintenir jusqu'à hauteur de la voie ferrée, deux bataillons du 24e reçoivent l'ordre de se porter par les pentes N.O. de Loivre face à la lisière O. de Berméricourt en restant en liaison avec Loivre. Le Capitaine Hislaire du 28e dirige cette opération. L'attaque est préparée par l'artillerie. L'action se continue dans la journée avec des alternatives de succès et de reculs partiels. Loivre subit un bombardement intense de l'artillerie Allemande. Une à une les maisons s'écroulent rendant très difficile la situation des défenseurs du village... L’action de l'ennemi se borne d'ailleurs à peu près durant cette journée à écraser de projectiles les maisons de Loivre.

18h15
On craint que l'ennemi ne cherche pendant la nuit à franchir le canal en créant au besoin de nouveaux points de passage, par exemple à l'aide de péniches abandonnées sur le canal. Les troupes stationnent dans Loivre.

Les A.P. derrière leurs barricades ou dans les tranchées. Devant la situation devenue intenable sous le bombardement, le Colonel décide de préparer en arrière du village et en particulier sur la crête du moulin des tranchées où pourront s'abriter les défenseurs. Les nouvelles positions seront occupées pendant la nuit et le travail aussitôt commencé permet aux occupants des tranchées d'être soustraits au bombardement.
Pertes éprouvées : 19 tués ou blessés.

III)
9h00
Le généralissime Joseph Joffre, pour relancer la manœuvre vers le nord choisit d’ajouter une nouvelle armée à gauche de son dispositif. Il désigne la IIe armée qui est alors en Lorraine pour accomplir cette tâche. Il demande que l’information soit gardée secrète mais exige que les préparatifs au transfert soient exécutés sans attendre afin d’effectuer le mouvement le 18. Les généraux Pétain et Mestre sont nommés divisionnaires et s’attendent à de nouvelles responsabilités.

La presse relève les inquiétudes des gouvernements Britanniques et Français en raison de la position curieuse des États-Unis et de l’influence que Berlin cherche à avoir à Washington. « Quiconque conseille actuellement la paix soutient l’Allemagne et sa politique de violence brutale ». Le même jour une délégation Belge remet au président Wilson un rapport circonstancié résumant les crimes des guerre accomplis par les Allemands au cours de leur invasion et depuis le début de l’occupation du Royaume... Il s’agit de convaincre par les faits qu’ils sont infréquentables. Loin des réalités du terrain et des difficultés constatées, dans une posture toute administrative, le conseiller d’État, secrétaire général de la Direction du contrôle au ministère de la Guerre mentionne : « Toute dépense inutile ou exagérée serait plus qu’une erreur et constituerait une véritable faute ».

IV)
A 10 heures, l’ordre parvient au Capitaine Bérault, d’avoir à tenir son Bataillon prêt à partir pour midi... J’ai tout juste le temps de faire faire la soupe afin que les hommes puissent la manger avant le départ.

De notre côté, nous houspillons notre maître-queux pour faire que notre déjeuner soit rapidement prêt. Enfin, tout va bien et chacun y met de la bonne volonté.  3 minutes avant l’heure fixée, je vois arriver la compagnie dont j’ai chargé le sergent-major d’assurer le rassemblement, je le félicite, ainsi que les autres sous-officiers, de cette exactitude, c’est un compliment que je n’ai guère l’occasion de prodiguer, car, bien souvent, la lenteur et le retard des rassemblements me font bien crier... Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

Pendant que les hommes ont posé sac à terre et formé les faisceaux, apparaît à cheval notre nouveau Colonel, accompagné du Capitaine Bérault. Je me présente à lui avec toute la correction désirable et il me serre très cordialement la main. Je lui présente, ensuite, de Caladon qu’il semble à peu près ignorer. L’aspect un peu froid, il a une allure très martiale quoique pas très grand. Mince, la moustache et les cheveux grisonnants, sa figure est énergique et éclairée pas des yeux qui vous regardent bien en face. En résumé, impression plutôt favorable.

En route ! Nous dirigeons nos pas sur Lenoncourt où nous retrouvons le 6e Bataillon. Est-ce dans ce pays, déjà connu de nous, que nous allons goûter le repos qui nous est promis, paraît-il ?... Le capitaine Bérault, en attendant, me chuchote à l’oreille que, demain matin, pour nous remettre, nous allons faire une manœuvre de brigade… singulière idée !

En tout cas, profitons du présent et mangeons l’excellent pot-au-feu que nous a préparé notre cuisinier et, ensuite, allons dormir dans le non moins excellent lit que m’a trouvé mon fourrier...

V)
La déroute des Allemands s’est arrêtée et ils se retranchent sur les bords de l’Aisne. Une nouvelle bataille se livre à cette rivière, comme la précédente (après la bataille de la Marne, on entame la bataille de l’Aisne).

Que de deuils encore s’attacheront à ces journées sanglantes ! Que de morts encore et que de blessés ! Je relève (à ce jour) les noms des braves jeunes gens, tués pour la Patrie, et morts aux ambulances de Blois. Que leurs noms soient livrés à la postérité. Honneur à eux !
Je redis que les ambulances sont installées à Blois : à l’Hôtel-Dieu, au collège, rue du Département, à la pension Sainte-Geneviève, rue du Bourg-Neuf, 33, à l’école normale d’instituteurs, avenue Paul Renaulme, à l’école normale d’institutrices, rue des écoles, à l’école Notre-Dame-des-Aydes, rue Franciade, à l’ancien petit séminaire, rue Franciade. J’ajoute aussi que les réfugiés, sans places et sans logements, sont hospitalisés au grand séminaire, rue de Berry !
Nombreux sont les blessés Allemands, descendus et hospitalisés à Blois, qui meurent des suites de leurs blessures, ils sont tous soignés à l’Hôtel-Dieu.

Devant ces morts, nous comprenons tous l’immensité de la dette de reconnaissance que nous leur devons, et faisons notre devoir. Un scrupule de conscience me revient et je retourne au recrutement me faire inscrire (suivant la demande faite par l’autorité militaire) pour la conduite des voitures automobiles. On m’inscrit et on me dit que je serai appelé lorsqu’on aura besoin de moi. Je m’en vais la conscience tranquille, par « les allées » (avenue de Médicis) la réquisition des autos continue... Mais tout est changé.

Un ordre est arrivé, ce matin, enjoignant de ne pas acheter d’autos au dessus de 8 000 f. De sorte que l’auto du colonel Nitot est retournée aux « Terrasses », que de nombreuses limousines sont ajournées, qu’aucune voiture n’est encore partie... Tout est changé.

Les chauffeurs qui sont là et ne peuvent s’absenter (parce que l’ordre de partir peut leur parvenir d’un instant à l’autre) se demandent ce qu’ils vont faire.
Il y a de nouvelles arrivées de voitures, dont celle de M. Cazin, l’aimable maire de Cour-Cheverny. Robert et moi nous rentrons.

Le soir je vais seul aux Montils, à bicyclette, à mon retour par la forêt, j’aperçois 2 aéroplanes qui descendent vers le sud, à une grande hauteur, ils passent au-dessus de moi.

VI)
Baccarat :
Les habitants arrivent les uns après les autres : ce sont des cris, des larmes, surtout lorsqu’arrivés au tournant de la route de Ménil et de la Grande-Rue ils aperçoivent le décor tragique des maisons brûlées.

Michaut, le directeur de la Cristallerie, me conte le fait suivant : Il rencontre un commandant Bavarois sortant de chez lui, une paire de chaussures de chasse à la main : « J’ai trouvé vos chaussures qui font fort bien mon affaire, dit l’Allemand à M Michaut, trouvez-moi donc vos bandes molletières, je n’ai pu mettre la main dessus. »... M Michaut répond qu’il n’en a pas.

Alors le major se dirige vers la longue file de cadavres Français que les Michaut sont occupés à enterrer et s’arrêtant devant le corps d’un officier de chasseurs, il se baisse et déroule tranquillement les bandes molletières du mort... Ce même major emporta tout le linge personnel de M Michaut qui, fort riche, se trouve en ce moment avec un mouchoir pour tout linge.

L’après-midi, j’ai visité avec le Dr Schmitt, de Baccarat, le champ de bataille entre Basien, Nossoncourt, Ménil... Il n’y a plus de cadavres, mais il y a partout des petites tombes. Dans chaque village, il n’y a plus guère que deux ou trois maisons debout, le reste n’est que ruines. Dans une grange nous trouvons 3 chevaux morts et les cadavres de 2 soldats Allemands.

Dans une tranchée, je vois le fauteuil en velours rouge du curé de Nossoncourt. Il paraît que l’on a trouvé un officier comme assoupi, la tête appuyée au dossier, les bras aux appuie-coude : il était mort... C’était un capitaine Prussien.

Pour se protéger contre les obus dans les tranchées les Allemands se sont confectionné des toitures avec des panneaux de buffet, des portes d’armoires à glace. Il y a dans les bois entre Baccarat et Ménil des milliers de bouteilles vides, des paniers à obus, des bidons, des selles, des sacs, des fusils, toujours des fusils, que de fusils !

Les habitants émigrés regagnent leurs villages sous la pluie battante, on n’imaginerait pas ce retour sinistre sous un beau soleil. Ils reviennent, ils n’ont
plus de maison, mais telle est la ténacité du paysan que déjà on les voit mesurer de l’œil la hauteur des murs encore debout et calculer combien de solives, de planches, de mortier, de tuiles et de clous il leur faudra pour reconstruire la maison familiale.

VII)
Foch décide l’attaque méthodique des hauteurs de Moronvilliers. La 11e C.A. progresse à l’est d’Aubérive et de Dontrien, en liaison avec la 42e division qui attaque à l’ouest de la Suippe mais les Allemands prennent les devants : dans la nuit du 15 au 16, ils dirigent deux attaques contre la division Marocaine sans succès. Au point du jour, l’offensive s’engage sur le front du 9e C.A. La 17e division gagne 400 m mais est rejetée par une contre-attaque. Une seconde attaque échoue également...

VIII)
14h30, sur la route de Tracy le Val à Carlepont (Oise), fusillade très violente, l’artillerie ennemie coupe la première ligne de projectiles. Malgré les pertes subies, les premières tranchées sont enlevées vers 17 heures. La compagnie participe à éviter le pillage des maisons du villages par les ennemis.

Le Régiment a déployé une extrême bravoure, en enlevant les positions sans aucune préparation par l’artillerie, la Brigade en étant démunie. Aussi les pertes ont été très élevées. 1er Bataillon du 4e Zouaves : 25 tués dont 4 officiers (l’un d’entre eux est le capitaine Arnaud. Le capitaine Gros de Vaud le remplace mais sera grièvement blessé dès l’engagement des combats du lendemain matin. Il est remplacé par le capitaine Bernabin). 115 blessés dont 3 officiers. 13 disparus. 

IX)
4h00 du matin on entend le canon, et à 9h00 les obus tombent sur la ville. On peut sortir pendant le reste de la matinée, mais dès midi, le bombardement recommence, il dure jusqu’au soir et il faut se tenir dans les caves. Une bombe éclate dans la rue Chanzy, près des 6 cadrans et fait plusieurs victimes, des morts et des blessés. Parmi ces derniers, le maître sonneur Stengel a été atteint pendant qu'il relevait le cadavre d’une petite fille qui venait d’être tuée...

Nous dînons cependant à 7h00 dans la salle à manger, et nous pouvons nous coucher à 9h00 et demi sans être troublés par le bruit assourdissant de la journée....

Le général Franchet d’Espérey est encore logé chez M. Robillard, dont la maison jusqu’ici est intacte. Beaucoup de personnes de notre quartier vont se réfugier dans un sous-sol de la rue Brûlée, au patronage de l’abbé Dage, où elles sont très bien accueillies. Mon beau frère Paul Givelet est venu nous voir à 16h00 et il nous rapporte que le quartier Cérès a beaucoup souffert, la toiture de sa maison a été atteinte, mais sans gravité.

X
Il faudra attendre encore longtemps avant de connaître l'histoire de cette guerre... Sur la bataille de la Marne, nous n'avons pour ainsi dire pas de détails et nous ne savons qu'une chose, c'est que nos soldats l'ont gagnée. Au prix de quels sacrifices, on l'ignore, mais ils ont du être énormes à en juger la proclamation que le général Joffre a adressée aux combattants :
« Il s'agit du salut du pays... Il faudra se faire tuer sur place plutôt que de reculer... Aucune défaillance aujourd'hui ne peut être tolérée. »...

Cet ordre du jour est sublime : toute la France le sait par cœur. D'autre part, le haut commandement Allemand a donné le même mot d'ordre aux armées ennemies. Et ce sont les nôtres qui l'ont emporté. Tout cela est d'une grandeur qui passe ce qu'on a vu même, je crois, en 70, par la simplicité, le calme, le sang-froid dans l'héroïsme... Heureux ceux qui auront vécu ces batailles, remporté ces victoires. Et quelle élite cela nous prépare, pour quel « peuple trempé comme un acier » !

XI)
La vie à Bordeaux est d'une insupportable platitude pour tout ce qui garde un peu de sang dans les veines. Le gouvernement est invisible et muet : il est sûr que la vie s'est retirée de là et le personnel en a lui-même conscience. J'ai aperçu aujourd'hui le président Poincaré au fond d'une automobile : il a vieilli de 10 ans depuis la guerre. La fuite à Bordeaux a été une faute énorme dont les effets ne se répareront pas.... Mais de quelles angoisses la fuite n'a-t-elle pas dû être précédée !

On ne songe qu'à regagner Paris : les journaux ni les journalistes n'ont plus rien à faire ici. Nous aurons eu raison de ne publier aucune édition de L'Action Française à Bordeaux. D'ici 8 à 10 jours, le gouvernement restera seul, ne pouvant, par décence, à moins de se déjuger, revenir avant le mois d'octobre... s'il revient !

XI)
Nous retrouvons le régiment massé dans un bois de chênes entourant le château de Blanc-Sablons. Il s'agit d'avancer dans la direction de Craonne - Corbény et de donner l'assaut par surprise au point du jour. La nuit est d'un noir d'encre et, seul, le 3e bataillon d'avant-garde, est, avant l'aurore, face à Craonne.

Malgré ces circonstances défavorables, il n'hésite pas à attaquer, il le fait avec la dernière vigueur et atteint les tranchées Allemandes, mais, décimé par un feu meurtrier, non soutenu, il doit se dégager, et les 9eme et 12eme compagnies en sortent fort éprouvées.

Après l'affaire de Craonne, le régiment s'est trouvé divisé en deux fractions : Une partie, le 2e bataillon, quelques éléments du 3e, sous les ordres du commandant Grobert, sont à Pontavert avec la 38e brigade, l'autre, avec le lieutenant-colonel Delmas, comprenant le 1er bataillon et la majeure partie du 3e, est mise à la disposition de la 72e brigade à Vassognes. A Pontavert, le groupe du commandant Grobert forme la réserve, derrière le 70e.

XII)
Les mains du 2e classe Neville Boxers laissent de larges traces sur la vitrine de la boulangerie, alors qu’il dévore des yeux toutes les tentations qui l’attendent de l’autre côté : pains, viennoiseries, pâtisseries… À côté de lui, ses camarades, assis sur le trottoir d’une rue de Soissons, ouvrent sans grand enthousiasme des boîtes de conserve pour en faire leur petit déjeuner... Neville hume l’odeur de pain chaud comme si cela pouvait suffire à satisfaire son appétit, et il soupire longuement :
« Quelle tristesse de devoir manger nos rations avec toutes ces bonnes choses qui sont ici juste sous notre nez, juste à l’entrée de nos estomacs !
— Au moins l’odeur masque un peu le goût de cette horreur de corned-beef, répond avec humour et un haussement d’épaules l’un de ses compagnons . Si au moins ils acceptaient les shillings, mais tu parles.
— Peut-être qu’ils nous en donneraient un peu, de cet éclair au chocolat, non ? On se bat pour eux, quand même ! »...

Neville se lève mais il fait à peine mine d’approcher de la boulangerie que la propriétaire agite vigoureusement la main depuis l’intérieur pour lui interdire de faire un pas de plus. Elle montre alors du doigt les grosses traces de graisse de mitrailleuse sur la vitrine de l’établissement... Neville, gêné, essuie ses mains sur son pantalon quand une grande exclamation le surprend :
« Les gars, regardez ce que j’ai trouvé ! »
C’est Robinson qui vient de tourner au coin de la rue, un sourire radieux aux lèvres. Sous le bras, il a quelques journaux qu’il balance aux autres mitrailleurs occupés à manger. Ils l’injurient alors qu’il annonce d’un ton enjoué :
« Des journaux du pays ! Un officier a laissé traîner ça, régalez-vous ! Enfin, pour ceux qui savent lire, bande de pouilleux ! »

Tout le monde oublie alors jusqu’à l’existence de la boulangerie et se jette sur ces journaux vieux de plusieurs jours où l’on peut au moins avoir quelques nouvelles du pays. Robinson, qui a gardé le plus récent pour lui, le lit debout devant ses camarades à haute voix :
« Écoutez ça : « À Londres, 70 000 Allemands sont prêts à prendre l’uniforme contre la Couronne ! » « Des espions du Reich arrêtés en train d’empoisonner l’eau ! », « Une armée secrète dans nos rues : les familles Allemandes immigrées au service de leur patrie d’origine !” »

Un ricanement couvre le bruit des pages que l’on tourne et des conserves que l’on ouvre, jusqu’à ce que quelqu’un lâche, sarcastique : « Si l’ennemi est à la maison, il faudrait peut-être nous faire rentrer, non ? »

Robinson part d’un grand rire et roule son journal pour donner une tape sur la casquette du soldat qui vient de parler :
« T’inquiète pas, mon petit gars, c’est de l’alchimie de journaleux ! Raconter des trucs qui paraissent juste assez dangereux pour donner l’impression au Londonien d’avoir une vie trépidante et pleine d’aventures en allant du bureau au café, mais pas assez pour donner envie à tout le monde de nous faire rentrer ! T’es pas prêt de revoir maman et papa à Londres !
— J’étais pas sérieux, Robinson, répond le soldat. Et ne me traite pas de Londonien : je suis de Liverpool.
— C’est ton accent de péquenot d’ouvrier qui a dû me tromper alors, répond Robinson en lui donnant un nouveau coup de journal.
— Attends voir ! »

Le soldat se relève maladroitement et roule à son tour son journal, engageant un duel d’escrime avec leurs épées de papier. Neville, qui lit sans les regarder, déclare avec un naturel désarmant :
« Il y avait un couple d’Allemands et leur fille dans mon quartier il y a quelques années. »
Les deux belligérants s’arrêtent net et le regardent en sourcillant.
« Et alors ? Ils ont empoisonné ton eau ? » demande Robinson, essoufflé.
« Non, répond Neville en levant les yeux de son journal pour mieux interroger : Mais, à votre avis, c’est le conseil de guerre si je dis que j’ai couché avec l’ennemi ? »...

XIII)
Jules Sifroi-Bataille né le 4 mars 1881 à Albi dans le Tarn où il exerce la profession de plâtrier, épouse Ermence Médalle le 2 décembre 1904. De cette union naît une fille, Lucienne... Sa femme décédée, Jules épouse en secondes noces Marie-Rose Roger en 1911... Le 12 août 1914, Jules est rappelé sous les drapeaux par le 8e RIC de Toulon... Son régiment se trouve engagé dans les combats pour la prise de la Main de Massiges.

Le 16 septembre 1914, l'ordre leur est donné de monter à l'assaut, le terrain est découvert et les Allemands bien retranchés les tiennent sous des feux croisés et nourris. Les pertes sont conséquentes et Jules est porté disparu. Il a 33 ans...

Peu après sa disparition, sa femme Marie-Rose se sépare de Lucienne, sa belle-fille, âgée de 9 ans. Le frère de Jules, Hippolyte, récupère l'enfant qui ne sera adoptée par la Nation qu'en avril 1919.

Jules ne sera jamais retrouvé et repose sûrement sur le versant sud de la Main à moins que les travaux des champs n'aient permis de relever ses restes, déposés depuis dans l'ossuaire du cimetière du Pont de Marson.
(Avec l'aimable autorisation de Jean-Paul Carrausse, son petit-neveu)

XIV)

L’abbé Augustin Delbecque, curé de Maing, rentrant de Dunkerque à bicyclette, est arrêté à Valenciennes, au pont du Poirier, par une sentinelle Allemande. Fouillé, on  trouve sur lui un ordre de l’autorité militaire enjoignant à tous les hommes et jeunes gens valides de rejoindre l’armée Française. Condamné à mort par un Conseil de guerre siégeant dans la salle du buffet de la gare de Valenciennes, il passe ses dernières heures à écrire la lettre dont on trouve, ci-dessous, le texte intégral :

A ma bien aimée Mère, Madame Henri Delbecque E
et  Mademoiselle Marguerite Vermylen
Presbytère de Maing
Jeudi matin 2h10
17 septembre 1914
Pour Dieu                                     Ma bien chère Maman
Pour ma chère France                   Mon bien cher Frère et ma bien chère Blanche
                                                   et mes chers Marguerite, Édouard et Maurice
                                                   Chère Hermance aussi
Une aventure terrible m’arrive. Ayant pris de simples renseignements pour Maing au point de vue militaire et ces renseignements m’ayant été mis sur papier par un chef militaire de la Place de Dunkerque, j’ai été arrêté par une sentinelle à mon retour, au pont avant le Poirier vers 9 heures et l’on m’a conduit à la Place de Valenciennes (gare) où l’on m’a fouillé et on a pris ce papier. Aussitôt on m’a menacé de mort et un jugement militaire a été constitué dans la salle du grand buffet.

J’ai expliqué que ce n’a pas l’allure d’un ordre à faire passer à tous. Mais on a considéré cela comme un acte d’hostilité contre l’autorité Allemande. On m’a dit qu’on pouvait m’infliger ou 10 ans de prison ou la mort et l’on m’a infligé la Mort.
Mes bien chers parents, chère Maman et cher Henri, je vous demande bien pardon pour toute la peine que j’ai pu vous faire en ma vie, comme je demande pardon à tous ceux que j’ai pu offenser.
Ma bien chère Enfant Marguerite, je me suis dévoué de tout cœur pour vous, votre cher Édouard et je demeure content d’avoir accompli cette bonne action. Expliquez franchement la situation à ma famille et que celle-ci continue de faire tout ce que j’ai fait. Il y a tout ce qu’il faut pour cela.
Laissez à ma famille pour 10 ou 15 ans les avantages qui m’étaient concédés par votre bienveillance ! Cher Édouard, persévérez dans votre bon travail avec Maurice joint à vous maintenant, restant bien dans la voie où vous êtes entré. Marguerite se retirera chez vous et, ensemble, vous garderez  ma mémoire priant pour mon âme.
Que ma chère paroisse de Maing veuille bien aussi prier pour son pasteur qui tombe à son service et qui regrette de n’avoir pu faire davantage pour elle. Qu’elle revienne davantage au Bon Dieu, Il est tout et ce qui importe ce n’est pas une longue vie, mais une bonne vie chrétienne par-dessus tout. Je meurs à 46 ans, c’est court, mais puisque la Providence le veut, c’est Elle qui conduit tout, c’est assez. Nous sommes ici-bas pour aller au Ciel : le Ciel, la possession du Bon Dieu et l’Union avec la Très Sainte Vierge Marie, tous ces Saints si bons, si beaux, c’est bien le tout de l’homme, tout ce qu’il faut ambitionner. C’est le vrai bonheur.
Chère Maman, mon bien cher Henri que je supplie de tout mon cœur de se bien mettre à tout son devoir pour Maman, pour sa chère et si dévouée Épouse, pour ses bien aimés enfants,
ma bien chère Marguerite qui étiez devenue pour moi une véritable Enfant, avec Édouard et sa si bonne épouse, Maurice commençant à gagner lui-même beaucoup, ne vous désolez pas sur mon compte. Votre douleur sera immense, je le sais. Mais supportez la en priant beaucoup… En vivant en bons chrétiens pour nous retrouver au Ciel. J’y vais revoir mon aimé Papa.
J’ai grande douleur certes de vous quitter tous, grande douleur, car je voulais me dévouer pour vous davantage.
Le Bon Dieu ne le veut pas : que je vais bien prier pour vous ! Que je vais bien prier aussi pour la chère paroisse de Maing, pour la chère paroisse d’Esquermes aussi où les paroissiens se sont toujours montrés si bons pour moi.
Chers paroissiens de Maing, n’insultez plus, personne, les prêtres. Aimez-les au contraire, écoutez-les : ils sont de bons serviteurs.
Les chefs Allemands qui m’ont jugé ont estimé que la note que je rapportais et dont le Commandant de la Place de Dunkerque pourra reconstituer les termes, était de nature à rendre à la chère France en tout le pays investi, un grand service (je crois bien que cela est exagéré), que cela desservait leur cause – Et bien puisque le jugement est tel et que je meurs pour cela, je suis heureux de mourir pour ma bien aimée Patrie. Beaucoup d’autres paient de leur vie, sur le champ de bataille, l’amour et la défense de la Chère France. N’ayant pas été militaire à cause de l’ancienne loi, je n’avais pas à encourir de danger…  Mais on juge que j’ai servi la Patrie et je tombe pour Elle : ce sera le sang d’un nouveau Prêtre versé : Que Dieu daigne l’agréer pour l’expiation des fautes nationales et par suite, son succès final !
Ensevelissez mon corps où vous voulez. J’aimerais bien Guiscard pour être avec mes chers miens. Mais, vu mon genre de mort, ne vaudrait-il pas mieux l’une de mes deux paroisses : Maing ou Esquermes
A Esquermes, ceux qui ont été mes enfants d’adoption dans la grande détresse où je les ai trouvés, auraient une consolation à venir sur ma tombe et peut-être qu’un jour un des enfants d’Henri, s’associant avec cette chère famille Vermylen, arriverait à Lille et lui aussi veillerait sur ma tombe. Les habitants d’Esquermes y trouveraient aussi un réconfort.
Je suis convaincu que Maing honorerait son Pasteur.
Voyez, mes chers parents, ma chère Marguerite.
Ne manquez pas de faire dire des messes pour mon âme : il faut être si pur de toute faute pour aller à Dieu. J’en désire une chaque semaine pendant trois ans. Remettez un honoraire de trois francs au prêtre, pas moins.  Et  à Maing, un obit de 8 heures chaque mois, avec harmonium (pour les ressources du prêtre) pendant trois ans également. Pour les autres obits et le service, faites comme vous jugez bon. Je désire que ces messes de chaque semaine soient partagées entre Guiscard, Maing et Esquermes. On pourrait aussi en faire célébrer au cher Lillers, ma ville natale, que j’ai toujours aimée également.
Consacrez cinq mille francs à une bonne œuvre : Jardins ouvriers ou Maison des Petites Sœurs des Pauvres, et n’oubliez pas de réaliser aussi le vœu du cher vieux Papa. Il n’y a encore que cent cinquante francs environ de donnés sur les cinq cents. Donnez une partie à Maing – distribution aux pauvres et aux jardins ouvriers -, une partie à Esquermes pour les Écoles catholiques, une partie aussi aux écoles catholiques de Lillers et une partie à Guiscard.
Je serais heureux que vous fassiez davantage encore au point de vue bonnes œuvres. Essayez-le, mes bien chers parents, car la Providence avait favorisé l’ensemble de ma vie, et cela attirera la bénédiction du Bon Dieu sur vous et la miséricorde sur mon âme.
Il y a une vente de terrain effectuée à Malo et que j’ai reçue. Mais les papiers ne sont pas réglés. M. Désiré Gage, avenue Kléber 110, vous renseignera. Ce Monsieur s’est bien employé pour moi : remettez lui ce qu’il doit.
Il y a des créances à payer : il vous sera facile de tout régler, bien chers Parents, en laissant la bien chère famille Vermylen continuer son relèvement et ses affaires avec tout le capital que j’ai mis à sa disposition. Je vous en conjure, mon bien cher Henri et ma chère Blanche : laissez les continuer : vous en serez les bénis de Dieu et en éprouverez un bien réel.
Marguerite a un compte à son avantage noté à mon calepin : croyez en tous ses dires et ceux de sa famille  ils sont très sincères et très francs toujours. A elle appartient mon bureau, l’horloge de la cuisine, son lit, le bureau de la salle basse.
Je lègue directement aux chers enfants d’Henri les maisons de Lillers désireux que les revenus soient assurés longtemps à sa chère famille, ce qui aidera le cher Henri en toute sa vie.
Que dirai-je encore ! Vous comprenez : j’en ai plein le cœur ! …
Ma bonne, ma bien aimée Maman, à votre âge, recevoir un tel coup ! Quel bouleversement en notre cher Castel ! Ma bien chère Marguerite, ayez le plus de tête possible. Vous connaissez toutes mes affaires, où tout se trouve. Malgré votre immense douleur, n’oubliez rien. Vous savez où se trouve notre réserve pécuniaire gardée pour ces temps difficiles. Prenez-la avec le reste, la faisant connaître à ma famille.
Allons ! Je dois cesser ; j’écrirais jusque demain.
J’allais oublier les affaires paroissiales. Il faut y songer en conscience. Mon calepin de poche qui vous sera rendu porte toutes les messes à célébrer. Quand il y a une +, c’est que l’honoraire de Messe a été versé. Voyez Monseigneur Cappliez pour cela. Remettez-lui les registres paroissiaux avec lesquels tout pourra être reconstitué, aidé du cahier de semaine… C’est toute une question alors que je ne puis rien arranger. Que ma famille s’en rapporte aux indications loyales de Monseigneur Cappliez. J’ai agi pour le mieux, en ces points, me conformant aux usages généraux.
Enfin, il faudra faire pour le mieux… sans moi.
La sentence est irrévocable ! Elle est vraiment disproportionnée. Mais je n’ai pu arriver à la changer. Je ne comptais jamais qu’elle put être telle. Rien n’arrivant sans la permission de la Providence, inclinons-nous tous devant elle, regardant le Ciel – offrant notre sacrifice pour tous nos chers amis, mes chères paroisses de Maing, d’Esquermes, de Lillers, pour le cher Guiscard aussi, et pour la France notre bien aimée Patrie.
Adieu, ma chère France ! Adieu mes bien chers Confrères du doyenné et mon cher Doyen de Saint Nicolas ! Adieu aussi mon cher M. Lemire qui m’avez fait beaucoup de bien, ce dont je vous remercie, et que j’ai aimé jusqu’au bout parce que j’ai cru sincèrement à votre loyauté – Ah ! si Monseigneur l’Evêque vous rendait le pouvoir de dire la Sainte Messe, vous laissant  à vos fonctions, que ce serait bien. Puis-je le lui demander, en mourant pour mon Pays ? Le bien serait immense pour la Flandre et pour la France. Qu’on lui porte mon vœu.
Adieu ma chère Paroisse de Maing où j’aurais voulu faire encore tant de bien, où je regrette de n’en avoir pas fait davantage.
Adieu ma chère Paroisse d’Esquermes où les paroissiens furent si encourageants et si bons pour moi.
Adieu mes vieux collègues de Notre Dame de Valenciennes, de Notre Dame des Dunes à Dunkerque, de Saint Joseph à Lille : faites moi aussi, chers Collègues, l’aumône de quelques bonnes prières ; et redites bien, chers Supérieurs, à vos enfants, que ce qu’il importe ce n’est pas de vivre longuement, mais de bien vivre.
Adieu mes bien chers, mes très chers Vermylen – ces deux religieuses si bonnes : priez pour moi ; j’étais si content de vous rendre heureuses. Mon cher Édouard et ma chère Hermance que j’affectionnais beaucoup, mon cher Maurice et son épouse à qui je veux aussi donner un bon souvenir : restez bien avec Édouard. Ma bien aimée Enfant Marguerite qui fûtes si dévouée à votre Édouard en particulier et à moi-même, Oh ! merci de tout votre dévouement et courage : au Ciel on se retrouve. Vivez encore pour vos frères. Je sais bien que vous prierez pour moi.
Adieu mon très cher Henri : ma dernière lettre voulait éclaircir un cas ; j’aurais aimé une réponse. Je meurs en continuant de t’aimer bien !, en te bénissant, en aimant tes chers enfants. Fais un avantage à mon filleul si tu le veux.
Adieu , ma très chère Blanche, si généreuse et si dévouée. Continuez d’être toute aux vôtres. Adieu aussi ma bonne et douce Madame Courtois : je vous précède encore au Ciel ! Quel bien vous faites à Guiscard : Courage. Adieu mes bien chers aimés neveux et nièces : je vous aimais bien sans être trop expansif.
Adieu à tous mes bons amis ; j’en oublie sûrement : le cher Eloi Garde, le cher Paul Malard.
Je vous bénis comme Prêtre du fond de mon âme. Je bénis ma chère Patrie que je vous demande de bien aimer et je vous donne rendez-vous au Ciel auprès du Bon Dieu et de la Très Sainte Vierge Marie.
Mon Dieu, ayez pitié de moi
Sainte Mère du Ciel, priez pour moi
Que mes chers Parents remettent quelques souvenirs de moi à mes amis, MM. Lemire, Garde, Malard, M. le Doyen de Guiscard, M. le Doyen de Lillers, ces chers Vermylen, tous leurs membres, et laissez prendre par Marguerite ce qu’elle voudra.
Qu’on aille aussi dire mon bon merci à la famille Moi qui a eu l’amabilité de me remettre le Castel et de permettre ainsi le bien à Maing. Que le Bon Dieu le leur rende ! Et qu’elle veuille bien continuer.

Augustin DELBECQUE

Cette lettre écrite,  l’abbé Delbecque se plonge dans une prière fervente. Puis, assisté d’un aumônier Allemand, il gagne le lieu de son supplice, un terrain vague avec un mur de briques, près du pont du canal de l’Escaut et de l’avenue Vauban.

7h00, une courte rafale réveille le quartier. L’abbé  Delbecque tombe, face contre terre, son chapelet à la main. Une fosse est creusée et bientôt les habitants de Valenciennes viennent fleurir cette tombe.

Le lendemain, Mgr Cappliez, Doyen de Saint  Nicolas et M. Delbey, ancien élève de l’abbé, obtiennent  des autorités Allemandes l’autorisation de ramener dans sa paroisse le corps du supplicié. Aucune manifestation n’est permise, non plus qu’un service religieux. Mais tout au long du parcours, les habitants quittent leur travail et accompagnent jusqu’au cimetière de Maing ce prêtre qui a donné sa vie pour la France et dont le cercueil est placé provisoirement dans le caveau de la commune.

Après l’armistice de 1918, l’abbé Delbecque a été déposé dans un caveau au pied et à droite de la Croix du cimetière de Maing et les paroissiens fleurissent depuis lors la tombe de leur ancien curé dont ils ont donné le nom à une rue de la commune et à leur salle paroissiale qui contient une photo et une plaque commémorative.

Un tableau dans l’église de Maing, à gauche du chœur, rappelle que l’abbé Delbecque était curé de la paroisse lors de la Mission de 1911.

A Valenciennes, les anciens  élèves et amis de l’abbé Delbecque constituaient un Comité  présidé par MM. Paul Dupont et Delbey pour l’érection d’un monument en bronze, représentant l’abbé Delbecque couché face contre terre après son exécution,  travail confié au sculpteur Valenciennois Terroir , Grand prix de Rome. Ce monument placé près de l’Église du Sacré Cœur à Valenciennes a été inauguré en 1924 ; placé pendant la Deuxième Guerre mondiale dans les sous-sols du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes par les soins du conservateur M. Adolphe Lefrancq, il a été remis en place dès la Libération en 1944.
Le Gouvernement français a décerné la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, à titre posthume, à l’abbé Augustin Delbecque.



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