jeudi 11 septembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 9 SEPTEMBRE 1914


9 SEPTEMBRE 1914

I)
La journée du 9 au 2e corps et à l'armée Sarrail. On voit plus clair. Mais il faut se battre encore. Or, les soldats n'en peuvent plus.

« Pas de sommeil, écrit Maurice Genevoix (6e corps). J'ai toujours dans les oreilles la stridence des éclats d'obus coupant l'air et, dans les narines, l'odeur âcre et suffocante des explosifs... Il n'est pas minuit que je reçois l'ordre de départ... La nuit est si noire que je butte dans les sillons et les mottes de terre... Marche à travers champs, marche de somnambule, machinale, jambes en coton et tête lourde... Ça dure longtemps, des heures il me semble... Nous tournons toujours à gauche.
Mais les ténèbres peu à peu deviennent moins denses et voici que je reconnais la route de la Vaux-Marie, les caissons défoncés, les chevaux morts.
Tiens ! les canons allemands tirent de bonne heure, ce matin... Devant nous des shrapnells éclatent cinglants et rageurs, la ligne des flocons barre la plaine... J'ai compris que nous allions prendre les avant-postes... Au bout de deux heures, nous avons une tranchée étroite et profonde. Derrière nous à gauche, Rembercourt, sur la droite, un peu en avant, la gare minuscule de la Vaux-Marie...
Chaleur énervante... Nuages épais et lourds, le champ de bataille bout, et partout, un relent de mort : Par instants, des souffles passent sur nous, effluves tièdes qui charrient une puanteur fade, pénétrante, intolérable... Je m'aperçois que nous respirons dans un charnier (Maurice Genevoix, Sous Verdun, p. 56.) . »

Voici donc le centre de l'armée Sarrail pris dans l'étau de Spada - Pierrefitte, le 9 au matin.
Si Troyon tient, les choses peuvent s'arranger. Mais si Troyon ne tient pas ?... Et voici que l'on entend, dans le lointain, d'autres rafales, c'est encore de l'artillerie lourde, elle tire sur le fort de Génicourt... Verdun est attaqué de partout... La place ne peut être dégagée que si la bataille est gagnée dans la plaine... Voyons donc ce qui se passe, le 9, sur le front de Sarrail, en distinguant les 3 offensives allemandes :
1° celle du duc de Wutemberg.
2° celle du kronprinz.
3° celle de von Strantz.

Le rôle du 2e corps (général Gérard) de l'armée de Langle de Cary qui a pour mission de combattre avec l'armée Sarrail, tout en maintenant, à tout prix, la liaison entre la 4e armée (Langle de Cary) et la 3e armée (Sarrail)... Il s'est accroché à l'éperon de Maurupt-le-Montoy et, de là, il voile la trouée de Bar-le-Duc en attendant que le 15e corps la bouche tout à fait... Le 9 au matin, le 2e corps garde toujours, à proximité de la voie ferrée, la ligne Farémont – Favresse - Blesme – Maurupt – Cheminon... Maurupt tient... Mais, la troupe est très éprouvée.
La canonnade a repris dès le matin, il se confirme que l'ennemi, occupant Mognéville, cherche à tourner Maurupt en s'infiltrant vers le sud dans la forêt des Trois-Fontaines... Il est urgent que le 15e corps barre cette progression entre Beurey et la Colotte (maison forestière au milieu des bois)... Voici cependant que, dans l'après-midi, quelque chose de nouveau se produit de ce côté... On dirait que l'ennemi perd de son entrain... Vers le milieu de la journée, on a le sentiment que l'infanterie du 18e corps (von Schenek), qui attaque Cheminon et Maurupt, n'est plus si mordante... On respire. A ce moment arrive un ordre de l'armée à la 4e division :
1° tenir à tout prix.
2° essayer, si possible, de sauter à la gorge de l'ennemi qui hésite et, pendant la nuit, tâcher de s'emparer de ses canons.
Mais Langle de Cary est pris à partie d'autre part... à l'ouest, il a besoin de toutes ses forces pour résister à l'assaut suprême du duc de Wurtemberg... Ne pas oublier que, si le recul de la 3e armée Allemande est ordonné à partir de 4h30 la gauche de cette 3e armée (d'Elsa) a encore le sentiment qu'elle peut prolonger la bataille autour de Vitry... Le duc de Wurtemberg est de cet avis... Langle de Cary sent monter l'orage contre lui... Il compte sur son 2e corps (général Gérard) pour faire front et tenter un mouvement tournant, sur l'aile droite du duc de Wurtemberg... Le 2e corps reçoit donc, dans l'après-midi du 9, l'ordre de constituer immédiatement un détachement d'une brigade qui se porte, par une marche de nuit accomplie par Larzicourt et Saint-Remi-en-Bourzemont, sur la région au nord d'Arzillière où il se met à la disposition du 12e corps... Le détachement se met en route à 19h20 et marche toute la nuit.
Le 15e corps (général Espinasse) est entièrement en ligne pour cette rude journée. Sa 29e division a passé la nuit dans les bois Jacquot et Soulains au sud de la voie ferrée et à l'ouest de Bar-le-Duc, sa 30e division entre Couvonges et Trémont... Si elles restent sur ces positions, Bar-le-Duc est découvert, mais si elles contre-attaquent sur Breuzey – Couvonges - Mognéville, le mouvement tournant projeté par l'ennemi est arrêté et même, par Vassincourt, il serait lui-même tourné...
Les ordres pour la journée du 9 sont les suivants :
La 29e division attaquera vers Vassincourt et la crête à l'ouest sur la route de Mognéville à Revigny... la 30e division passera la Saulx et essayera de se rapprocher de la voie ferrée par le bois de Faux-Miroir... C'est la meilleure façon de seconder l'effort du 2e corps à Maurupt-le-Montoy et de prendre à sa naissance le mouvement ennemi...
Quelle surprise, pour celui-ci, de trouver sur son chemin un corps tout entier, alors qu'il compte n'avoir qu'à marcher pour se saisir de Bar-le-Duc ! L'examen de la carte suffit pour démontrer que le promontoire de Faux-Miroir, aux approches de Revigny, va devenir le nœud de la bataille... Maurupt-le-Montoy beaucoup plus au sud, passera au second plan... Les deux rives de la Saulx sont le couloir par lequel progressera l'offensive du 15e corps... Il est ordonné que ces mouvements articulés pour la marche dès l'aube ne se produiront qu'après une forte préparation d'artillerie.
8h30, A la suite d'un violent bombardement de Vassincourt et de toute la crête, l'offensive se déclenche... Le combat est très dur pendant le cours de la matinée dans le bois de Trois-Fontaines... Il fait grand honneur à la 57e brigade, l'offensive ennemie est arrêtée.

11h00.
3 colonnes nettoient le bois de Trois-Fontaines en le remontant du sud au nord : Ce sont la colonne Copain, la colonne Valdent, et la colonne Rey... La brigade Marillier se bat pour la possession de Couvonges, pris et repris plusieurs fois... Magnifique marche de front des trois colonnes et de la brigade Marillier à travers le bois jusqu'à la Maison-Blanche et, sur la droite, jusqu'à Mognéville, dont s'empare la brigade... Mais la 29e division n'a pu s'emparer de Vassincourt... Ainsi le Faux-Miroir et la crête de Vassincourt restent encore aux mains de l'ennemi...
II)
5h00.
Prise du village et du château de Mondement par les Allemands.
Cette fois-ci le capitaine Purgold qui commande le 2e bataillon du 164e Hanovrien est averti à temps... A son bataillon, sont attachés :
- la 11e Compagnie, la section de mitrailleuse insérée dans la 8° compagnie.
- les 5, 6, 7, 8 et 11° en première ligne.
- la 7° en échelon, en arrière et à droite. Le 1er bataillon du capitaine Grave est à gauche avec la section de mitrailleuses, affectée à la 3° compagnie, les 1°, 2°, 3° en arrière et à gauche... Il doit soutenir l'attaque du 2° bataillon. Le reste du régiment, soit 3 compagnies du 3° bataillon (capitaine Meyer) et une section de mitrailleuses, forme la réserve à Oyes avec le lieutenant colonel von Herzbruch, chef de corps du 164e Hannovrien... Enfin la 3e compagnie du 10e bataillon de pionniers se tient dans le village en réserve de brigade...

2h00.
Le capitaine Purgold informe le capitaine Grave : Quelles que soient les circonstances, il partira au lever du jour et qu'il compte sur lui pour appuyer son mouvement...A son PC de Baye, von Emmich s'impatiente... Il faut briser la charnière de Mondement.
5h00.
Le capitaine Purgold part à l'attaque un peu avant 5 heures du matin avec un effectif de 900 hommes... A 500 m du village, il voit des zouaves, sortir de leurs tranchées qui se dégourdissent... C'est le bataillon Jacquot... Purgold fait ouvrir le feu... Des zouaves tombent, dont le capitaine Clos... Aussitôt notre artillerie : groupe Goyot du 49e (en position à l'étang de la Petite Morelle) et le groupe Geiger en batterie au Nord du bois de Mondement pilonnent Oyes, Villevenard et Saint-Prix. Le 79e et le 3e bataillon du 164e sont cloués sur place à Oyes, ils ne pourront jamais aller soutenir Purgold... Les Allemands installent des mitrailleuses au carrefour des routes de Mondement – Reuves - Oyes. De nombreux zouaves sont fauchés... Mais une fusillade partie des vergers ouest occasionne des pertes sévères... l'attaque Allemande est bloquée à 500 m de Mondement.

7h30.
Le capitaine Purgold réclame un renfort et de l'artillerie... Les batteries Allemandes à coups de 150, bombardent le château... Le lieutenant colonel Fellert est tué près de la ferme ouest de Mondement... Nos canons de 75 font mouche sur les fantassins Allemands... Purgold fait transmettre un croquis de la situation et une note réclamant des renforts au colonel resté à Oyes, il termine en écrivant : « Je compte être en possession de Mondement dans une heure. » Il est 7h30...
« En avant ! » Le lieutenant Naumann atteint vers 8 heures la ferme nord-est du village. Le sous-lieutenant de réserve Dettmer arrive avec ses hommes au mur nord du parc du château, il franchit par les brèches l'enceinte...

8h15.
Mondement tombe aux mains du 164e Hanovrien. Le sous-lieutenant Dettmer organise la défense du château et ferme les grilles. Le capitaine Purgold et une trentaine d'hommes se sont emparés de la grosse ferme au sud-ouest du village. Il fait mettre deux mitrailleuses en position dans le grenier... La reprise du village et du château par les Français... Le capitaine Clarion envoie une patrouille de 4 zouaves... L'ennemi les fusille à 50 m du château...

9h00.
La patrouille Ceccaldi. Le capitaine Durand dispose ses zouaves à la lisière du bois d'Allemant... Il reçoit l'ordre de son chef de bataillon, le commandant Lagrue, d'attaquer le château. Celui-ci, d'après le lieutenant-colonel Lévêque n'est pas occupé par l'ennemi... Méfiant, le capitaine Durand déplace sa compagnie vers l'Ouest à 200 m du château et n'entend s'approcher qu'avec prudence... Il envoie une patrouille : La 2e section du sergent-major Ceccaldi. Les zouaves sont accueillis par des coups de feu. La 2e section est décimée. Dans le repli, les survivants entraînent la 16e compagnie qui les appuie... Les pertes sont sévères... Le capitaine Durand va rendre compte personnellement au général Humbert de ce qu'il a fait et vu... L'artillerie Allemande est déchaînée, elle bombarde les bois, hors de portée de nos propres batteries, nos pertes sont terribles... C'est l'heure la plus tragique, l'ennemi, quand il voudra, pourra parvenir à Broyes et Allemant... Le général Humbert appelle au secours. Le général Dubois va répondre avec sa 42e Division, le général Grossetti ensuite avec le 77e RI du colonel Lestoquoi et de la 16e compagnie de zouaves du capitaine Durand... Le général Humbert communique au colonel Lestoquoi du 77e RI : «Toutes affaires cessantes, dirigez un bataillon sur Allemant, deux bataillons sur Broyes, je vous attend à Broyes. « Le 2e bataillon du commandant de Beaufort, sous les ordres du colonel Eon 35e Brigade arrive à Allemant... Le 1e bataillon du commandant de Merlis et le 3e Bataillon du capitaine de Courson de la Villeneuve arrivent à Broyes.
10h30.
La 42e Division du général Grossetti a détaché les groupes Ménétrier et Aubertin des 2e et 3e batterie du 61e RAC (régiment d'artillerie coloniale). Ces groupes sont disposés à la sortie de Broyes vers Mondement... Le colonel Boichut qui a eu l'idée de prêter ses canons dirige le tir sur le château et le village... Mais sans ligne téléphonique, le tir est approximatif. Le colonel Boichut, le « virtuose du 75 » dirige en personne mais vers 11h15 une salve atteint une section du 16e bataillon de chasseurs prêtés par la 42e division... Déprimé par la casse que lui a causé cette salve d'artillerie, le 16e bataillon de Chasseurs replie ses avant-postes... Dès lors, la bataille de Mondement va se jouer entre l'infanterie Allemande du 164e Hanovrien et l'infanterie Française du 77e RI épaulé par les zouaves...

13h15
Une patrouille conduite par le colonel Lestoquoi et le capitaine de Courson de la Villeneuve est accueillie par des coups de fusil tirés du village.

13h30
Le général Humbert transmet : « Instruction pour le 77e : S'emparer de Mondement, reconnaître la lisière nord-ouest du bois d'Allemant. » Le colonel Lestoquoi demande énergiquement une préparation d'artillerie... La 2e batterie du groupe Schneider canonne Mondement, mais elle est vite à cours de munitions... Les bataillons Lachèze et Lagrue du 1e Régiment de Marche des Zouaves sont sous le feu meurtrier qui part du château... Le commandant de Beaufort du 77e RI tente d'avancer d'une cinquantaine de mètres... Les pertes sont sanglantes... Il décide d'utiliser la route Broyes – Mondement...
MOLKTE
Le général Humbert se dirige vers Mondement : - « Alors commandant de Beaufort, le château n'est pas pris ?... Qu'attendez-vous ? » - « Mon général c'est une forteresse, il faut un bombardement d'artillerie. » - « C'est bon, nous allons faire donner l'artillerie et vous attaquerez, c'est l'ordre ! Il faut absolument reprendre le château. »
Dans le château, 250 hommes autour des sous-lieutenant Dettmer et Naumann et du lieutenant Lefevre et d'autres officiers ont reçu des cartouches et sont installés près des fenêtres garnies de matelas et de tables.

14h20, l'artillerie Française pilonne le château pendant 10 minutes. Les canons de 75 provoquent 2 ou 3 brèches dans le mur du potager.

14h30, le 2e bataillon partira : la 5e compagnie en tête, colonne par quatre, la 7e suivra à 400 m et la 8e se dirigera vers la droite pour essayer par le Nord-Est de prendre le château à revers... La 6e compagnie restera à la lisière du bois. Les zouaves feront la liaison avec les autres bataillons du 77e RI qui attaqueront... Le commandant de Beaufort charge le prêtre soldat Gallard de donner l'absolution à ceux qui le souhaitent... La charge héroïque... Le lieutenant Génois part le premier avec dans sa compagnie de nombreux réservistes qui arrivent de Cholet... Le commandant de Beaufort appelle à ses côtés le clairon Marquet, il met ses gants blancs, prend son bâton et s'écrie : « En avant, mes enfants, pour la France, chargez ! »... D'un seul bond la 5e compagnie, derrière son chef, arrive au mur du potager. Pas de coups de feu... Le lieutenant Génois s'élance vers la grille : « Rendez-vous ! » crie-t-il ! Les tirs commencent, les autres compagnies arrivent sur la route... Le commandant de Beaufort se dirige vers l'une des brèches, le clairon Marquet est blessé... Le commandant de Beaufort s'arrête près d'un arbre, il est tué net d'une balle en plein front... Le fantassin Durand s'apprête à franchir la brèche, l'adjudant-chef Parpaillon « vieux médaillé » lui dit : « arrête, laisse moi passer.». Une balle le touche en plein cœur... Le capitaine Secondat de Montesquieu, ganté de blanc, le sabre au clair se dirige vers le mur avec le soldat Atle... Une même balle les tue tous les deux... Le sergent-clairon Marquet se dresse, porte son clairon à ses lèvres sanglantes et dans un suprême effort sonne les dernières notes de la charge et meurt... Il n'y a aucun corps à corps, l'ennemi fait feu derrière les fenêtres... A l'Ouest du château, les 1e et 3e section qui restent de la 16e compagnie du capitaine Durand essaient d'escalader la grille... Ils tombent en tas ou restent suspendus tout sanglants aux barreaux de fer... Les ordres de repli sont donnés, la charge héroïque a duré 30 minutes...

16h30.
Ordre de canonner le château... Le général Humbert transmet au colonel Lestoquoi : « reprendre l'attaque par tout le régiment. »... Le colonel Lestoquoi exige d'abord des canons pour tirer à « la bricole » sur le château... Il surveille, abrité derrière un arbre les brancardiers qui se font tirer dessus. Il fait alors mettre la baïonnette au canon à ses hommes... Pendant ce temps, notre artillerie tire sur le village... L'artillerie Allemande répond... Les documents ennemis, étudiés après la guerre, indiquent que les Allemands ont pris les brancardiers pour des officiers entraînant leurs troupes. Ils appelleront cette escarmouche la 3° attaque Française de 16h30.

17h45.
Le capitaine Naud a fait amener 2 pièces de 75 et 2 caissons à 300 m du château, au Sud... Les troupes doivent s'élancer, une nouvelle fois à l'attaque du château... Les 4 compagnies du premier bataillon marcheront sur le village. Le 2° bataillon s'élancera dans le potager. Les zouaves du capitaine Durand assureront la liaison entre les bataillons du 77° RI.
CHÂTEAU DE MONDEMENT

18H00.

Un cinquième obus tombe sur l'aile sud... A la bricole, le colonel Lestoquoi fait tirer une trentaine d'explosifs... Tous ces obus à la mélinite portent... Les toitures flambent... Les allemands évacuent les étages supérieurs... Le capitaine Purgold de la ferme ouest apprend que son régiment a quitté Oyes et qu'il se replie vers Etoges... Il est abandonné avec ses hommes... Il donne l'ordre d'évacuer le village et le château... Le lieutenant Lefevre quitte le château le dernier, n'y laissant qu'un seul blessé grave... Quelques instants plus tard, le colonel Lestoquoi, le lieutenant Courson de la Villeneuve, le capitaine Beziers franchissent la grille avec le 3e bataillon. « Je tiens le village et le château de Mondement. Je m'y installe pour la nuit. » annonce le colonel Lestoquoi au général Humbert...

18h30.
la fin des combats...
Les blessés du 164e Hanovrien seront faits prisonniers à l'ambulance de Congy. Les autres soldats commenceront la retraite de la Marne... Les Français quitteront Mondement le 10 septembre après avoir enterré et rendu les honneurs aux morts et évacué les blessés sur l'hôpital de Sézanne.
Elie Chamard est un ancien du 77e RI où il a servi pendant les 50 mois de la guerre. Ennemi des légendes, il a recoupé toutes les informations pour publier son livre: « La bataille de Mondement » en 1939. Il est entré en relation avec le capitaine Purgold, le lieutenant Naumann, le lieutenant Lefèvre qui commandaient les troupes Allemandes du 164e Hanovrien à Mondement. Ceux-ci ont approuvé le travail d’Elie Chamard. C'est son travail que nous avons retenu, après recoupage avec d'autres sources...

III)
VON BULOW
Le fort de la bataille est toujours au 6e corps (général Verraux). L'offensive du duc de Wurtemberg étant refoulée à Mognéville, Revigny : celle de la gauche du kronprinz contenue à Sainte-Hoilde, Louppy, il reste l'offensive conjuguée de la droite du kronprinz et des forces de von Strantz venues de Metz et cherchant à se réunir vers Pierrefitte en face de la trouée de Spada et de Saint-Mihiel. Ici, on a affaire, en somme, à deux corps Allemands : les 13e et 16e attaquant de l'ouest, et à un corps, le 5e, attaquant de l'est... Notre 6e corps est appuyé par le camp retranché de Verdun (forts de Troyon et de Génicourt) et, en deuxième ligne, par les forces mobiles du camp retranché, les divisions de réserve du général Pol Durand.
En plus, la 7e division de cavalerie a, fait le verrou mobile et a pris la gauche du 6e corps dans la région Dompcevrin - Woimbey, tandis que sur la rive droite de la Meuse, la 73e division de réserve, sortie de Toul, et accompagnée de cavalerie et d'un régiment d'artillerie, accoure dans la nuit du 8 au 9 pour seconder la défense du fort de Troyon...
Est-ce l'accumulation de ces forces annoncée par les avions qui intimide l'ennemi ?
Est-ce la vigueur de la résistance Française qui a profité admirablement, dès la veille, de ses positions dominantes et de la supériorité de son artillerie ?
Est-ce une raison stratégique et le kronprinz attend-il que les forces venues de Metz soient entrées en ligne et lui aient apporté le concours d'une manœuvre qui, d'ailleurs, est déjà éventée ?
Quoi qu'il en soit, la journée du 9 paraît relativement calme au 6e corps...

Cette accalmie, ou plutôt ce temps d'arrêt est, à n'en pas douter, la faute capitale du kronprinz, l'une de celles dont ses prétendues facultés guerrières auront à rendre compte devant l'histoire militaire de son pays... Si, à cette date, l'armée Allemande avait pu sauver quelque chose de la bataille, perdue partout ailleurs, c'est précisément ici même, devant le 6e corps. Le sort final de l'immense engagement dépendant en ce moment, du sort de la bataille de l'Argonne, la jonction sur le terrain des forces venues de Metz et des forces coulant le long de Verdun devient la péripétie suprême.

C'est là que doit se produire l'événement... Le grand quartier général y compte... Il a tout sacrifié à l'espoir de ce succès... Or, le kronprinz laisse passer l'occasion... Il perd une journée entière quand les minutes comptent double...
Peut-être aussi est-il d'ores et déjà, lui et son armée, incapable de vaincre un adversaire inférieur en nombre, il est vrai, mais solidement établi, bien en main et résolu à ne pas céder... Sarrail, en gardant si énergiquement ses liaisons avec Verdun, l'a, sans doute, désarçonné.

Quoi qu'il en soit : « la journée - cette journée du 9 qui devait être décisive - paraît relativement calme pour le corps d'armée ». Ainsi s'exprime le général Verraux lui-même... Il tient, et on ne lui en demandait pas davantage.
L'ennemi n'ayant pas attaqué, les lignes restent intactes... Aucun changement ne se produit sur le front des 40e et 65e divisions... A la fin de la journée, toutes les troupes sur la rive gauche de l'Aire passent sous les ordres de la 12e division... On répare l'échec de la brigade de réserve héroïquement décimée la veille, sur la crête d'Érize-la-Grande... On recommande aux éléments de gauche de surveiller rigoureusement les liaisons avec le 5e corps du côté de Lisle-en-Barrois... On se prépare ainsi à la bataille décisive qui ne peut pas manquer de se produire le lendemain... Cependant, l'artillerie du corps, maintenant assurée de sa supériorité, ne chôme pas, elle donne à l'ennemi un avant-goût de l'accueil qu'il doit recevoir s'il tente un nouvel effort.

SAINT-MIHEL
« Le général Verraux sent que la pression ennemie existe toujours, et commence à avoir de grosses inquiétudes sur sa droite... On envoie rapidement un régiment de cavalerie à Saint-Mihiel, pour empêcher l'ennemi de progresser si bien qu'il n'a plus de cavalerie pour l'éclairer... Le 9 au soir, rentrant au village de Rosnes, il se demande s'il ne sera pas obligé de quitter cette région... Toute une ligne de repli qui passe par Behain, Seigneulles, etc... L'artillerie Française sous les ordres du général Herr profite de l'accalmie relative pour repérer exactement, avec ses avions, les emplacements des batteries Allemandes... C'est autant de fait pour le lendemain. »
Pendant que ces événements se poursuivent autour de Verdun, le camp retranché agit à la fois par sa garnison mobile et par son artillerie... Les divisions de réserve se sont installées dans les tranchées sur le plateau entre Érize-la-Grande et les Maratz, jusqu'à Sérancourt et Deuxnouds, et conjuguent ainsi leur action, tant face à l'ouest que face à l'est, avec celle du 6e corps... Quant à la place elle-même, elle lutte, mais dans une sorte d'angoisse et d'ignorance de ce qui se passe au dehors...

« Sauf le bruit que nous faisions, écrit Louis Madelin, nous n'en entendions plus aucun. La place était dans un parfait isolement. Elle n'était plus reliée à la France que par le mince cordon que constituait le chemin de fer de Verdun à Lérouville passant par Saint-Mihiel... Le général Coutanceau peut se croire un jour complètement investi : l'état-major de Sarrail est à Ligny, fort loin de nous, et s'apprête à défendre la ligne de l'Ornain... J'étais persuadé que les Allemands étaient à Bar-le-Duc. Si Saint-Mihiel était soudain forcé par eux, c'était fini, nous étions coupés... Soudain, une canonnade très violente éclate à notre droite. Évidemment, une attaque très sérieuse se produit au sud de la place... Quelques heures après, - car dans l'intérieur du camp les nouvelles circulent vite, - On apprend que les Allemands bombardent les forts de Troyon et de Génicourt en face de Saint-Mihiel et que, pénétrant dans la trouée de Spada, ils manifestent nettement l'intention de percer à Saint-Mihiel, de passer la Meuse sur les arrières de Sarrail... Depuis 3 jours, le très lointain grondement sourd et comme vague qui s'entend vers l'extrême sud nous fait penser qu'on doit se battre furieusement dans la vallée de la Marne... La canonnade plus proche nous tient plus en éveil... 3 jours nous l'entendîmes ronfler... Que pouvait-il rester de Troyon (Louis Madelin, « Devant Verdun » Revue hebdomadaire, 13 octobre 1917) ?... »

IV)
Troyon tient toujours... Génicourt encaisse mais ne cède pas... Pourtant les Allemands paraissent disposés à faire un grand effort contre la place : la 10e division du Ve corps se tient au nord-est de Deuxnouds et au nord-est de Creue, prête à l'attaque... un autre détachement mixte se tient au nord de Mouilly... La percée devant être obtenue à la Croix-sur-Meuse... En même temps, la place est prise à partie de toutes parts... Coutanceau, tout en soutenant le moral de ses soldats, par des dépêches émouvantes, réclame impérieusement du secours... De partout, les renforts Français sont envoyés, mais les ressources maintenant sont limitées, après l'arrivée du 15e corps, après le déplacement de la cavalerie envoyée à la trouée de Spada, il ne reste plus que la 73e division de réserve, détachée de Toul, qui essaie d'agir sur les communications des troupes venues de Metz... Réduite à ses propres forces, elle ne le fait que de loin et par son artillerie. L'heure critique approche...

Elle n'attend pas que se lève l'aube du 10, en pleine nuit du 9 au 10, le kronprinz, talonné par les nouvelles qui lui parviennent, animé par les objurgations et peut-être les reproches incriminant ses lenteurs et son inefficacité, alors qu'il disposait des plus belles troupes de l'empire, le kronprinz, entraîné enfin par le grand projet de contre-offensive du duc de Wurtemberg, et après entente avec von Moltke qui hésite, se décide à attaquer désespérément sur tout le front...

FOCH.
« Pendant ces journées critiques de la tournée d'inspection de Hentsch écrit-il dans ses Mémoires, ma Ve armée attaque, sans succès, dans le secteur Vavincourt – Rembercourt – Beauzée - Saint-André et prépare pour le 10 septembre une attaque de nuit dont le but est de nous procurer un peu plus de liberté de mouvement en nous sortant de notre position gênante entre Verdun, d'un côté, et l'Argonne très mal partagée en fait de routes praticables, de l'autre. Ce projet d'attaque comportant la participation du 13e corps y compris la 12e division de réserve, ainsi que du 16e corps, est d'abord désapprouvé par le grand quartier général devenu inquiet par les rapports de Hentsch sur la situation, plus tard, il est approuvé quand même, à la suite des insistances réitérées de l'état-major de mon armée (Mémoires du kronprinz, p. 181.) »

L'effort principal est contre le 6e corps Français... C'est là qu'il faut rompre le croissant de l'armée Sarrail... Là, en face de Pierrefitte et à l'issue de la trouée de Spada, un coup habilement placé doit, ou séparer l'armée de la place, ou rejeter Sarrail dans Verdun, ou le bousculer vers l'est, alors, on foncera sur Bar-le-Duc et la grande armée de Joffre sera tournée par sa droite, tandis que les armées de l'est seront rejetées sur la frontière Suisse... C'est à ce résultat que doit aboutir, en dernière analyse, la manœuvre de Moltke : On obtiendra le succès avec quelque retard, mais on l'aura tout de même... La moitié de la France conquise, Joffre réduit à se battre soit dans le Morvan, soit sur la Loire, cela vaut bien le sang de quelques milliers d'hommes.... Le kronprinz a donc l'éperon au flanc, Moltke en a avisé les commandants d'armée, avec l'appui de Wurtemberg, il va rétablir ce qui chancelle sur tout le reste du front...

« Vers 8 heures du matin, écrit le général Verraux, la fusillade devient partout d'une intensité formidable. Soit pour dissimuler sa retraite, soit plutôt par une tentative désespérée de percer notre front, le kronprinz déploie, dès l'aube du jour, l'attaque la plus formidable que j'aie vue durant toute la guerre... Les deux points principaux de ces attaques sont sur la rive gauche de l'Aire, à la ferme de la Vaux-Marie et les hauteurs de Courcelles où se trouve la 40e division... Il y a eu des pertes assez sensibles, le général de Féraudy, est tué ce jour-là. J'ai à droite la 40e division, à gauche 3 bataillons de chasseurs (26e, 29e et 25e), plus une brigade de la 12e division (avec le 132e et le 106e). Ma brigade de réserve n'est pas engagée. Nous subissons, à gauche, des pertes assez sensibles... Les troupes de première ligne se replient d'elles-mêmes, mais très légèrement... Sarrail dit toujours : « Tenez, tenez, à un kilomètre près, mais tenez ! »
MAURICE SARRAIL
La brigade de la 12e division, qui n'a pas été engagée, peut tenir sur la crête entre Rambercourt et Chaumont. La division Lecomte est obligée de se rabattre et vient s'établir entre Chaumont et Courouvre. Une des brigades de la 12e division reste au bois du Fayet sous la protection des 54e et 67e divisions qui se déploient... Les 3 bataillons de chasseurs se replient et se reforment au signal de Beauraing... Deux taubes survolent... Je vais porter mon poste de commandement au signal de Beauraing, traverser Rosnes. J'avais le sentiment que c'était une attaque désespérée des Allemands, qui ne serait pas renouvelée... »

Le général Verraux ne se doute pas à quel point son sentiment est juste. Mais la violence de la lutte a été telle qu'on ne peut pas réaliser encore la grandeur du succès... Il faut donner l'idée de la bataille sur ces différents points. Voici le compte rendu de ce combat à la 12e division...

« La 24e brigade a relevé en première ligne la 23e brigade. Le 106e et les chasseurs à pied tiennent les collines immédiatement au nord de la petite voie ferrée, le 132e organise une ligne de soutien au signal d'Erize-la-Petite. La 23e brigade crée une deuxième ligne à la cote 309.
L'ennemi bombarde violemment nos positions... Notre artillerie riposte, mais nous manquons d'artillerie lourde. Un peu avant une heure du matin, l'ennemi déclenche une attaque formidable : 5 régiments du 13e corps Wurtembergeois, en colonnes d'assaut avec chacune une compagnie de pionniers, attaquent le 106e et les chasseurs à pied... Au milieu de la confusion presque inévitable dans toute attaque de nuit menée avec des forces importantes, les Allemands se tirent mutuellement les uns sur les autres, (le fait a dû se produire aussi chez nous les pertes sont sensibles). Presque tous les officiers supérieurs du 106e sont tués ou blessés... Le 132e, laissant un bataillon sur la ligne des tranchées, est tout entier dépensé en renforts à la première ligne qui perd cependant la voie ferrée et la ferme de la Vaux-Marie après de sanglants corps à corps. Cependant, une accalmie se produit. »

Mais voici, qu'au-dessus de la confusion du combat d'infanterie se fait entendre la puissante voix de l'artillerie qui va décider de la victoire...

« Le général Herr a pris le commandement de l'artillerie du corps et de l'artillerie de la 12e division ainsi que des quelques batteries de 120 long constituant toute notre artillerie lourde... Le colonel Gramat indique avec précision au général Herr les points les plus avancés que nous tenons encore :
A l'aube, toute cette artillerie déchaîne un tir de barrage formidable qui arrête net la progression de l'ennemi... Celui-ci ne peut dépasser la crête immédiatement au sud de la Vaux-Marie... A la poursuite, quelques jours après, on peut voir, près de la station de la Vaux-Marie, des bataillons entiers, en double colonne, littéralement fauchés par nos shrapnells... Non seulement notre deuxième ligne n'est pas abordée, mais 3 compagnies du 132e, en soutien d'artillerie sur la croupe à l'ouest d'Erize-la-Petite, ne sont même pas attaquées. L'élan de l'ennemi est brisé. Celui-ci a subi des pertes énormes... Plus de 10 000 cadavres sont enterrés. »

C'est la plus terrible parmi ces journées de l'Argonne dont aucun de ceux qui y ont assisté, d'un côté ou de l'autre, ne perdra la mémoire... L'artillerie du général Herr a le dernier mot... En ce jour, en effet, sont inaugurés, du côté Français, ces tirs en rafale méthodiques, dirigés par avions, qui deviennent bientôt les caractéristiques de la guerre de 1914 et qui forceront l'infanterie à s'enterrer dans les tranchées.
Voici quelques précisions à ce sujet :
Le 9 septembre 1914, les Allemands demandent aux Français de se rendre mais les Français refusent et une avalanche d'obus s'abat sur le Fort de Troyon, qui résiste encore 4 jours avant la fin des tirs Allemands... De cette résistance dépend la suite de la guerre, et surtout la victoire dans la bataille de la Marne. C'est le seul fort de Lorraine qui résiste aux allemands : 450 hommes ont tenu pendant 6 jours contre l'artillerie et une division forte de 10 000 hommes...

V)
La manœuvre de Foch
L’ordre déclenchant la manœuvre est le suivant : « La 9e armée étant fortement engagée par sa droite vers Sommesous et le 10e C.A. étant mis sous nos ordres, les dispositions suivantes seront prises, le 9 septembre, à la première heure : »
« Le 10e C.A. relèvera, dès 5h, la 42e division dans ses attaques contre le front Bannay - Baye, en particulier sur la route de Soizy-aux-Bois à Baye, où il se liera à la division du Maroc, qui tient les bois de Saint-Gond, Montgivroux et Mondement. Il aura, en tout cas, à interdire à l’ennemi, d’une façon indiscutable, le plateau de La Villeneuve-les-Charleville, Montgivroux ainsi que ses abords nord. »...

« La 42e division, à mesure qu’elle sera relevée de ses emplacements par le 10e C.A., viendra se reformer par Broyes, Saint-Loup en réserve d’armée, de Linthes à Pleurs, en prévenant de son mouvement la division du Maroc. »
Foch conçoit donc un mouvement de rocade de la 42e division derrière son front en vue de la faire participer, dans le courant de la journée, à une attaque sur la Fère-Champenoise. »

9e C.A. Dès le matin, une violente canonnade retentit sur la crête Mondement - Allemant. Les régiments qui ont atteint la route de Bannes à la Fère-Champenoise sont violemment contre-attaqués et sont rejetés... Le mouvement se fait difficilement à travers bois, sous un feu violent d’artillerie... Le général Dubois s’efforce d’arrêter le repli sur la ligne du Mont-Août (ferme Sainte-Sophie) - débouchés sud de Connantray. Cette dernière localité est bombardée violemment ainsi que le piton du Mont-Août, que les Allemands considèrent comme la clé de la position Française. Le général Dubois est démuni de réserves.

11h15.
Dubois peut rendre compte à Foch que les liaisons entre les différentes unités sont rétablies.

12h00.
La violence des attaques Allemandes redouble, ce qui provoque un mouvement de repli jusque sur le front Chalmont - Linthes - route de Linthes à Pleurs. Le Mont Août tombe aux mains des Allemands... Le repli est finalement arrêté... La pression Allemande s’est relâchée... Les unités qui sont face à l’est entre Chalmont et Linthes peuvent conserver leurs positions... Cette ligne doit servir de base de départ pour la contre-attaque puissante que Foch veut lancer sur la Fère-Champenoise, notamment au moyen de la 42e division.

11e C.A.
Voici l’ordre de stationnement dans la nuit du 8 au 9 :
21e division : Corroy, La Colombière.
18e division : Gourgançon, Oeuvy.
22e division : Semoine.
60e division : Semoine.
Les batteries devront ouvrir le feu vers 4h.

10e C.A.
Franchet d’Esperey a orienté dès le 8 au soir toutes les unités du 10e C.A. vers le nord-est... Le C.A. doit être prêt à aller sur Damery ou sur Etoges... Defforges doit relever la 42e division, se relier à la division Marocaine et interdire le plateau de La Villeneuve à Montgivroux. La 20e division cherche à progresser dès le matin, mais elle est prise à partie par des feux très violents et subit de fortes pertes. Les éléments qui sont dans la vallée du Petit Morin, au Thoult et à Corfélix sont peu exposés, mais ceux qui sont sur le plateau reçoivent de nombreux obus...

8h00.
Un renseignement fait connaître que la division Marocaine est attaquée vers Mondement et Montgivroux... Les 208 et 310e régiments d’infanterie reçoivent l’ordre d’attaquer vers Montgivroux.

10h25.
Foch insiste sur l’aide que le 10e C.A. doit apporter à l’aile gauche de la 9e armée, pour soulager la division Marocaine et empêcher un débordement Allemand à l’ouest des marais de Saint-Gond.

11h00.
La division Marocaine peut rétablir son front et tenter de reprendre la château de Mondement. La 20e division a franchi le Petit Morin. Le 2e régiment se rabat sur Bannay et le 47e débouche du Thoult en gravissant les pentes nord de la vallée.

16h00.
Foch oriente le 10e C.A. vers l’est pour soulager davantage la division Marocaine.

20h00.
La 40e brigade progresse et atteint Belin, dépasse les bois de Bannay et atteint cette localité, la 39e brigade est maintenue à Corfélix et aux Culots. La 101e brigade va attaquer Les Forges et Le Reclus, le 273e R.I. va marcher de Soizy-aux-Bois vers Saint-Prix. Les Allemands doivent reculer devant cette attaque... C’est cette division Marocaine qui va avoir l’action la plus célèbre de la journée : la reprise du château de Mondement.

VI)
Dans le camp Allemand
Von Bülow prescrit la continuation de l’attaque le 9 septembre dès 6h. Il replie toutefois l’aile droite de l’armée et agrandit l’espace qui existe entre les I ère et IIe armées, mais prévoit la continuation de l’attaque dans la plaine, champenoise, en liaison avec la IIIe armée. Le front de l’armée va se trouver orienté presque nord-sud, depuis Margny jusqu’à Fère-Champenoise.

4h00.
La Ie division se trouve le long de la route Bannes - Oeuvy, prête à attaquer ;

7h00.
Le bataillon d’obusiers ouvre le feu sur le Mont Août, la 2e division de la Garde attaque.

8h00.
La division se porte à l’attaque. Malgré la forte préparation d’artillerie, elle ne peut avancer que lentement, en butte aux tirs nourris des batteries Françaises. Le premier régiment à pied de la Garde est commandé par le prince Eitel, fils de l’empereur.

11h00.
Le premier bataillon du régiment du prince Eitel arrive devant la ferme Hozet, tandis que les fusiliers s’emparent du Mont Août. Les Français refluent mais leur artillerie fait rage... Les premiers régiments de la 1e division ne peuvent dépasser le Mont Août et la ferme Hozet, le 3e régiment de la Garde à pied pénètre dans Connantray, le 2e s’arrête à la ferme Sainte Sophie. Les batteries allemandes sont amenées sur le Mont Août.

12h00.
Le 3e régiment de grenadiers (2e division) s’empare des bois entre Corroy et Oeuvy et atteint la Maurienne.

14h30.
Les Français se replient et la 2e division s’empare de la ferme Saint-Georges. Les grenadiers avancent jusqu’au moulin de Connantray et poussent des patrouilles jusque dans la Colombière.

15h00.
Connantray et la ferme Hozet sont pris. Les pertes Allemandes atteignent 1 800 hommes... L’attaque Allemande est un succès. Les troupes aux ordres de von Plettenberg ont avancé et bousculé les unités Françaises, mais les Allemands sont hors d’état de poursuivre une victoire locale si chèrement achetée. Von Hausen prévoit d’attaquer avec 3 divisions : La 24e de réserve de Fère-Champenoise sur Connantray.
La 32e vers Gourgançon.
La 23e de réserve vers Semoine.
Suite à une mauvaise coordination, la 24e division reçoit le même terrain d’attaque qu’une partie de la 2e division de la Garde. Il en résulte une confusion dans la manœuvre. La 24 division avance par la gare de Lenharrée mais le déploiement s’effectue sous un feu violent d’infanterie venant des bois au sud-est de Connantray... Von Kirchbach prescrit à la 32e division d’attaquer les hauteurs au nord de la Maurienne.... La 23e division de réserve repousse une attaque Française débouchant de Mailly. Si l’on regarde le front de la 9e armée, la victoire semble acquise aux Allemands et cependant, toute l’armée Allemande va commencer son mouvement de retraite...

10h45.
Von Bülow prend la décision de se replier... Il n’a pas de réserve et ne sait comment rétablir la situation à son aile droite... L’armée tient la ligne Damery - Tours - nord de la Marne... Le mouvement commence par l’aile gauche... Les officiers sont stupéfaits quand ils reçoivent l’ordre de repli... Ils ignorent que les alliés ont franchi la Marne dans la matinée à La Ferté-sous-Jouarre et à Château-Thierry... Il faut envisager le repli si l’on ne veut pas être séparé de la Ie armée qui se trouve toujours dans la région de l’Ourcq... Des ordres sont donnés pour refouler les bagages et les convois et l’on fait préparer des passerelles sur la Marne... Von Kirchbach et Von Hausen décident de commencer la retraite à 16h30. En attendant, pour donner le change aux Français, les attaques se poursuivront.

11h00.
La 24e division de réserve pénètre dans Oeuvy, puis s’empare des hauteurs au nord-ouest de Gourgançon.

12h00.
Von Plettenberg donne l’ordre de repli à la Garde.

13h00.
Von Emmich (9e C.A.) envoie un ordre de retraite : la 19e division se repliant par Bannay et Baye sur Champaubert, la 20e par Saint-Prix et Villevenard sur Etoges...

13h30.
Mailly est pris et les troupes Allemandes victorieuses continuent à progresser vers le sud.

14h00.
Arrivée au sud-est d’Oeuvy, la 64e brigade (24e div.) est soumise à un tir d’artillerie lourde. La 63e brigade avance à travers des boqueteaux de pins mais est arrêtée à chaque instant par de petites fractions d’infanterie et ne parvient pas à atteindre la Maurienne.

14h30.
La 20e division (9e C.A.) doit battre en retraite en laissant une forte arrière-garde sur la crête du Poirier. La 39e brigade livre encore des combats près de Mondement.

16h00.
L’ordre de repli est transmis à la 2e division de la Garde, qui se trouve entre Connantre et Corroy. La division doit se replier vers Vertus.

16h30.
Les colonnes Allemandes entre Le Thoult et Sommesous sont en train de refluer vers le nord.

17h00.
La 1e division d’infanterie de la Garde commence son mouvement vers le nord, sans que les Français tentent de gêner l’opération. Les régiments marchent vers Bergères, croyant qu’ils sont appelés vers une autre partie du champ de bataille. De fortes arrière-gardes sont laissées sur les hauteurs de Lenharrée - Haussimont et au nord de Sommesous.

22h00.
La 20e division (9e C.A.) est rassemblée entre Champaubert et Etoges, ayant encore une arrière-garde sur la rive nord des marais, vers Congy.

24h00.
La 19e division (9e C.A.) est reconstituée dans la région d’Etoges - Morangis – Morlins. Toutes les unités Allemandes abandonnent un terrain chèrement conquis le 8 septembre et le matin du 9. Les troupes Françaises trouvent la voie libre devant elles.




Bataille de la Marne Mondement 1914
www.mondement1914.asso.fr/bataille-de-la-marne
LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE : 5 - 12 septembre 1914 ..... Ce " pivot " devint le 9 septembre 1914, le point chaud où les régiments de la division marocaine, ...
14. Bataille des marais de Saint-Gond (6 - 9 septembre 1914)
www.sambre-marne-yser.be/article.php3?id_article=79
24 mai 2007 - Contexte de la bataille. La bataille des deux Morins est un épisode de la bataille de la Marne, mettant aux prises la IXe armée française (Foch) ...
Septembre 1914 - La Vie en Lorraine (1/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes735.html
Septembre 1914 fut pour la Lorraine l'époque à la fois la plus critique et la plus ..... premier du décret du 9 juin 1906 : déchéance de grade, disponibilité d'office, ...
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