9 SEPTEMBRE 1914
I)
La
journée du 9 au 2e corps et à l'armée Sarrail. On voit plus clair.
Mais il faut se battre encore. Or, les soldats n'en peuvent plus.
« Pas
de sommeil, écrit Maurice Genevoix (6e corps). J'ai toujours dans
les oreilles la stridence des éclats d'obus coupant l'air et, dans
les narines, l'odeur âcre et suffocante des explosifs... Il n'est
pas minuit que je reçois l'ordre de départ... La nuit est si noire
que je butte dans les sillons et les mottes de terre... Marche à
travers champs, marche de somnambule, machinale, jambes en coton et
tête lourde... Ça dure longtemps, des heures il me semble... Nous
tournons toujours à gauche.
Mais
les ténèbres peu à peu deviennent moins denses et voici que je
reconnais la route de la Vaux-Marie, les caissons défoncés, les
chevaux morts.
Tiens
! les canons allemands tirent de bonne heure, ce matin... Devant nous
des shrapnells éclatent cinglants et rageurs, la ligne des flocons
barre la plaine... J'ai compris que nous allions prendre les
avant-postes... Au bout de deux heures, nous avons une tranchée
étroite et profonde. Derrière nous à gauche, Rembercourt, sur la
droite, un peu en avant, la gare minuscule de la Vaux-Marie...
Chaleur
énervante... Nuages épais et lourds, le champ de bataille bout, et
partout, un relent de mort : Par instants, des souffles passent sur
nous, effluves tièdes qui charrient une puanteur fade, pénétrante,
intolérable... Je m'aperçois que nous respirons dans un charnier
(Maurice Genevoix, Sous Verdun, p. 56.) . »
Voici
donc le centre de l'armée Sarrail pris dans l'étau de Spada -
Pierrefitte, le 9 au matin.
Si
Troyon tient, les choses peuvent s'arranger. Mais si Troyon ne tient
pas ?... Et voici que l'on entend, dans le lointain, d'autres
rafales, c'est encore de l'artillerie lourde, elle tire sur le fort
de Génicourt... Verdun est attaqué de partout... La place ne peut
être dégagée que si la bataille est gagnée dans la plaine...
Voyons donc ce qui se passe, le 9, sur le front de Sarrail, en
distinguant les 3 offensives allemandes :
1°
celle du duc de Wutemberg.
2°
celle du kronprinz.
3°
celle de von Strantz.
Le
rôle du 2e corps (général Gérard) de l'armée de Langle de Cary
qui a pour mission de combattre avec l'armée Sarrail, tout en
maintenant, à tout prix, la liaison entre la 4e armée (Langle de
Cary) et la 3e armée (Sarrail)... Il s'est accroché à l'éperon de
Maurupt-le-Montoy et, de là, il voile la trouée de Bar-le-Duc en
attendant que le 15e corps la bouche tout à fait... Le 9 au matin,
le 2e corps garde toujours, à proximité de la voie ferrée, la
ligne Farémont – Favresse - Blesme – Maurupt – Cheminon...
Maurupt tient... Mais, la troupe est très éprouvée.
La
canonnade a repris dès le matin, il se confirme que l'ennemi,
occupant Mognéville, cherche à tourner Maurupt en s'infiltrant vers
le sud dans la forêt des Trois-Fontaines... Il est urgent que le 15e
corps barre cette progression entre Beurey et la Colotte (maison
forestière au milieu des bois)... Voici cependant que, dans
l'après-midi, quelque chose de nouveau se produit de ce côté... On
dirait que l'ennemi perd de son entrain... Vers le milieu de la
journée, on a le sentiment que l'infanterie du 18e corps (von
Schenek), qui attaque Cheminon et Maurupt, n'est plus si mordante...
On respire. A ce moment arrive un ordre de l'armée à la 4e division
:
1°
tenir à tout prix.
2°
essayer, si possible, de sauter à la gorge de l'ennemi qui hésite
et, pendant la nuit, tâcher de s'emparer de ses canons.
Mais
Langle de Cary est pris à partie d'autre part... à l'ouest, il a
besoin de toutes ses forces pour résister à l'assaut suprême du
duc de Wurtemberg... Ne pas oublier que, si le recul de la 3e armée
Allemande est ordonné à partir de 4h30 la gauche de cette 3e armée
(d'Elsa) a encore le sentiment qu'elle peut prolonger la bataille
autour de Vitry... Le duc de Wurtemberg est de cet avis... Langle de
Cary sent monter l'orage contre lui... Il compte sur son 2e corps
(général Gérard) pour faire front et tenter un mouvement tournant,
sur l'aile droite du duc de Wurtemberg... Le 2e corps reçoit donc,
dans l'après-midi du 9, l'ordre de constituer immédiatement un
détachement d'une brigade qui se porte, par une marche de nuit
accomplie par Larzicourt et Saint-Remi-en-Bourzemont, sur la région
au nord d'Arzillière où il se met à la disposition du 12e corps...
Le détachement se met en route à 19h20 et marche toute la nuit.
Le
15e corps (général Espinasse) est entièrement en ligne pour cette
rude journée. Sa 29e division a passé la nuit dans les bois Jacquot
et Soulains au sud de la voie ferrée et à l'ouest de Bar-le-Duc, sa
30e division entre Couvonges et Trémont... Si elles restent sur ces
positions, Bar-le-Duc est découvert, mais si elles contre-attaquent
sur Breuzey – Couvonges - Mognéville, le mouvement tournant
projeté par l'ennemi est arrêté et même, par Vassincourt, il
serait lui-même tourné...
Les
ordres pour la journée du 9 sont les suivants :
La
29e division attaquera vers Vassincourt et la crête à l'ouest sur
la route de Mognéville à Revigny... la 30e division passera la
Saulx et essayera de se rapprocher de la voie ferrée par le bois de
Faux-Miroir... C'est la meilleure façon de seconder l'effort du 2e
corps à Maurupt-le-Montoy et de prendre à sa naissance le mouvement
ennemi...
Quelle
surprise, pour celui-ci, de trouver sur son chemin un corps tout
entier, alors qu'il compte n'avoir qu'à marcher pour se saisir de
Bar-le-Duc ! L'examen de la carte suffit pour démontrer que le
promontoire de Faux-Miroir, aux approches de Revigny, va devenir le
nœud de la bataille... Maurupt-le-Montoy beaucoup plus au sud,
passera au second plan... Les deux rives de la Saulx sont le couloir
par lequel progressera l'offensive du 15e corps... Il est ordonné
que ces mouvements articulés pour la marche dès l'aube ne se
produiront qu'après une forte préparation d'artillerie.
8h30,
A la suite d'un violent bombardement de Vassincourt et de toute la
crête, l'offensive se déclenche... Le combat est très dur pendant
le cours de la matinée dans le bois de Trois-Fontaines... Il fait
grand honneur à la 57e brigade, l'offensive ennemie est arrêtée.
11h00.
3
colonnes nettoient le bois de Trois-Fontaines en le remontant du sud
au nord : Ce sont la colonne Copain, la colonne Valdent, et la
colonne Rey... La brigade Marillier se bat pour la possession de
Couvonges, pris et repris plusieurs fois... Magnifique marche de
front des trois colonnes et de la brigade Marillier à travers le
bois jusqu'à la Maison-Blanche et, sur la droite, jusqu'à
Mognéville, dont s'empare la brigade... Mais la 29e division n'a pu
s'emparer de Vassincourt... Ainsi le Faux-Miroir et la crête de
Vassincourt restent encore aux mains de l'ennemi...
II)
5h00.
Prise
du village et du château de Mondement par les Allemands.
Cette fois-ci le capitaine Purgold qui commande le 2e bataillon du 164e Hanovrien est averti à temps... A son bataillon, sont attachés :
- la 11e Compagnie, la section de mitrailleuse insérée dans la 8° compagnie.
- les 5, 6, 7, 8 et 11° en première ligne.
- la 7° en échelon, en arrière et à droite. Le 1er bataillon du capitaine Grave est à gauche avec la section de mitrailleuses, affectée à la 3° compagnie, les 1°, 2°, 3° en arrière et à gauche... Il doit soutenir l'attaque du 2° bataillon. Le reste du régiment, soit 3 compagnies du 3° bataillon (capitaine Meyer) et une section de mitrailleuses, forme la réserve à Oyes avec le lieutenant colonel von Herzbruch, chef de corps du 164e Hannovrien... Enfin la 3e compagnie du 10e bataillon de pionniers se tient dans le village en réserve de brigade...
Cette fois-ci le capitaine Purgold qui commande le 2e bataillon du 164e Hanovrien est averti à temps... A son bataillon, sont attachés :
- la 11e Compagnie, la section de mitrailleuse insérée dans la 8° compagnie.
- les 5, 6, 7, 8 et 11° en première ligne.
- la 7° en échelon, en arrière et à droite. Le 1er bataillon du capitaine Grave est à gauche avec la section de mitrailleuses, affectée à la 3° compagnie, les 1°, 2°, 3° en arrière et à gauche... Il doit soutenir l'attaque du 2° bataillon. Le reste du régiment, soit 3 compagnies du 3° bataillon (capitaine Meyer) et une section de mitrailleuses, forme la réserve à Oyes avec le lieutenant colonel von Herzbruch, chef de corps du 164e Hannovrien... Enfin la 3e compagnie du 10e bataillon de pionniers se tient dans le village en réserve de brigade...
2h00.
Le
capitaine Purgold informe le capitaine Grave : Quelles que
soient les circonstances, il partira au lever du jour et qu'il compte
sur lui pour appuyer son mouvement...A son PC de Baye, von Emmich
s'impatiente... Il faut briser la charnière de Mondement.
5h00.
Le
capitaine Purgold part à l'attaque un peu avant 5 heures du matin
avec un effectif de 900 hommes... A 500 m du village, il voit des
zouaves, sortir de leurs tranchées qui se dégourdissent... C'est le
bataillon Jacquot... Purgold fait ouvrir le feu... Des zouaves
tombent, dont le capitaine Clos... Aussitôt notre artillerie :
groupe Goyot du 49e (en position à l'étang de la Petite Morelle) et
le groupe Geiger en batterie au Nord du bois de Mondement pilonnent
Oyes, Villevenard et Saint-Prix. Le 79e et le 3e bataillon du 164e
sont cloués sur place à Oyes, ils ne pourront jamais aller soutenir
Purgold... Les Allemands installent des mitrailleuses au carrefour
des routes de Mondement – Reuves - Oyes. De nombreux zouaves sont
fauchés... Mais une fusillade partie des vergers ouest occasionne
des pertes sévères... l'attaque Allemande est bloquée à 500 m de
Mondement.
7h30.
Le
capitaine Purgold réclame un renfort et de l'artillerie... Les
batteries Allemandes à coups de 150, bombardent le château... Le
lieutenant colonel Fellert est tué près de la ferme ouest de
Mondement... Nos canons de 75 font mouche sur les fantassins
Allemands... Purgold fait transmettre un croquis de la situation et
une note réclamant des renforts au colonel resté à Oyes, il
termine en écrivant : « Je compte être en possession de
Mondement dans une heure. » Il est 7h30...
« En avant ! » Le lieutenant Naumann atteint vers 8 heures la ferme nord-est du village. Le sous-lieutenant de réserve Dettmer arrive avec ses hommes au mur nord du parc du château, il franchit par les brèches l'enceinte...
« En avant ! » Le lieutenant Naumann atteint vers 8 heures la ferme nord-est du village. Le sous-lieutenant de réserve Dettmer arrive avec ses hommes au mur nord du parc du château, il franchit par les brèches l'enceinte...
8h15.
Mondement
tombe aux mains du 164e Hanovrien. Le sous-lieutenant Dettmer
organise la défense du château et ferme les grilles. Le capitaine
Purgold et une trentaine d'hommes se sont emparés de la grosse ferme
au sud-ouest du village. Il fait mettre deux mitrailleuses en
position dans le grenier... La reprise du village et du château par
les Français... Le capitaine Clarion envoie une patrouille de 4
zouaves... L'ennemi les fusille à 50 m du château...
9h00.
La
patrouille Ceccaldi. Le capitaine Durand dispose ses zouaves à la
lisière du bois d'Allemant... Il reçoit l'ordre de son chef de
bataillon, le commandant Lagrue, d'attaquer le château. Celui-ci,
d'après le lieutenant-colonel Lévêque n'est pas occupé par
l'ennemi... Méfiant, le capitaine Durand déplace sa compagnie vers
l'Ouest à 200 m du château et n'entend s'approcher qu'avec
prudence... Il envoie une patrouille : La 2e section du sergent-major
Ceccaldi. Les zouaves sont accueillis par des coups de feu. La 2e
section est décimée. Dans le repli, les survivants entraînent la
16e compagnie qui les appuie... Les pertes sont sévères... Le
capitaine Durand va rendre compte personnellement au général
Humbert de ce qu'il a fait et vu... L'artillerie Allemande est
déchaînée, elle bombarde les bois, hors de portée de nos propres
batteries, nos pertes sont terribles... C'est l'heure la plus
tragique, l'ennemi, quand il voudra, pourra parvenir à Broyes et
Allemant... Le général Humbert appelle au secours. Le général
Dubois va répondre avec sa 42e Division, le général Grossetti
ensuite avec le 77e RI du colonel Lestoquoi et de la 16e compagnie de
zouaves du capitaine Durand... Le général Humbert communique au
colonel Lestoquoi du 77e RI : «Toutes affaires cessantes, dirigez un
bataillon sur Allemant, deux bataillons sur Broyes, je vous attend à
Broyes. « Le 2e bataillon du commandant de Beaufort, sous les
ordres du colonel Eon 35e Brigade arrive à Allemant... Le 1e
bataillon du commandant de Merlis et le 3e Bataillon du capitaine de
Courson de la Villeneuve arrivent à Broyes.
10h30.
La 42e Division du général Grossetti a détaché les groupes Ménétrier et Aubertin des 2e et 3e batterie du 61e RAC (régiment d'artillerie coloniale). Ces groupes sont disposés à la sortie de Broyes vers Mondement... Le colonel Boichut qui a eu l'idée de prêter ses canons dirige le tir sur le château et le village... Mais sans ligne téléphonique, le tir est approximatif. Le colonel Boichut, le « virtuose du 75 » dirige en personne mais vers 11h15 une salve atteint une section du 16e bataillon de chasseurs prêtés par la 42e division... Déprimé par la casse que lui a causé cette salve d'artillerie, le 16e bataillon de Chasseurs replie ses avant-postes... Dès lors, la bataille de Mondement va se jouer entre l'infanterie Allemande du 164e Hanovrien et l'infanterie Française du 77e RI épaulé par les zouaves...
La 42e Division du général Grossetti a détaché les groupes Ménétrier et Aubertin des 2e et 3e batterie du 61e RAC (régiment d'artillerie coloniale). Ces groupes sont disposés à la sortie de Broyes vers Mondement... Le colonel Boichut qui a eu l'idée de prêter ses canons dirige le tir sur le château et le village... Mais sans ligne téléphonique, le tir est approximatif. Le colonel Boichut, le « virtuose du 75 » dirige en personne mais vers 11h15 une salve atteint une section du 16e bataillon de chasseurs prêtés par la 42e division... Déprimé par la casse que lui a causé cette salve d'artillerie, le 16e bataillon de Chasseurs replie ses avant-postes... Dès lors, la bataille de Mondement va se jouer entre l'infanterie Allemande du 164e Hanovrien et l'infanterie Française du 77e RI épaulé par les zouaves...
13h15
Une patrouille conduite par le colonel Lestoquoi et le capitaine de Courson de la Villeneuve est accueillie par des coups de fusil tirés du village.
13h30
Le
général Humbert transmet : « Instruction pour le 77e :
S'emparer de Mondement, reconnaître la lisière nord-ouest du bois
d'Allemant. » Le colonel Lestoquoi demande énergiquement une
préparation d'artillerie... La 2e batterie du groupe Schneider
canonne Mondement, mais elle est vite à cours de munitions... Les
bataillons Lachèze et Lagrue du 1e Régiment de Marche des Zouaves
sont sous le feu meurtrier qui part du château... Le commandant de
Beaufort du 77e RI tente d'avancer d'une cinquantaine de mètres...
Les pertes sont sanglantes... Il décide d'utiliser la route Broyes –
Mondement...
MOLKTE |
Dans
le château, 250 hommes autour des sous-lieutenant Dettmer et Naumann
et du lieutenant Lefevre et d'autres officiers ont reçu des
cartouches et sont installés près des fenêtres garnies de matelas
et de tables.
14h20,
l'artillerie Française pilonne le château pendant 10 minutes. Les
canons de 75 provoquent 2 ou 3 brèches dans le mur du potager.
14h30, le 2e bataillon partira : la 5e compagnie en tête, colonne par quatre, la 7e suivra à 400 m et la 8e se dirigera vers la droite pour essayer par le Nord-Est de prendre le château à revers... La 6e compagnie restera à la lisière du bois. Les zouaves feront la liaison avec les autres bataillons du 77e RI qui attaqueront... Le commandant de Beaufort charge le prêtre soldat Gallard de donner l'absolution à ceux qui le souhaitent... La charge héroïque... Le lieutenant Génois part le premier avec dans sa compagnie de nombreux réservistes qui arrivent de Cholet... Le commandant de Beaufort appelle à ses côtés le clairon Marquet, il met ses gants blancs, prend son bâton et s'écrie : « En avant, mes enfants, pour la France, chargez ! »... D'un seul bond la 5e compagnie, derrière son chef, arrive au mur du potager. Pas de coups de feu... Le lieutenant Génois s'élance vers la grille : « Rendez-vous ! » crie-t-il ! Les tirs commencent, les autres compagnies arrivent sur la route... Le commandant de Beaufort se dirige vers l'une des brèches, le clairon Marquet est blessé... Le commandant de Beaufort s'arrête près d'un arbre, il est tué net d'une balle en plein front... Le fantassin Durand s'apprête à franchir la brèche, l'adjudant-chef Parpaillon « vieux médaillé » lui dit : « arrête, laisse moi passer.». Une balle le touche en plein cœur... Le capitaine Secondat de Montesquieu, ganté de blanc, le sabre au clair se dirige vers le mur avec le soldat Atle... Une même balle les tue tous les deux... Le sergent-clairon Marquet se dresse, porte son clairon à ses lèvres sanglantes et dans un suprême effort sonne les dernières notes de la charge et meurt... Il n'y a aucun corps à corps, l'ennemi fait feu derrière les fenêtres... A l'Ouest du château, les 1e et 3e section qui restent de la 16e compagnie du capitaine Durand essaient d'escalader la grille... Ils tombent en tas ou restent suspendus tout sanglants aux barreaux de fer... Les ordres de repli sont donnés, la charge héroïque a duré 30 minutes...
16h30.
Ordre de canonner le château... Le général Humbert transmet au colonel Lestoquoi : « reprendre l'attaque par tout le régiment. »... Le colonel Lestoquoi exige d'abord des canons pour tirer à « la bricole » sur le château... Il surveille, abrité derrière un arbre les brancardiers qui se font tirer dessus. Il fait alors mettre la baïonnette au canon à ses hommes... Pendant ce temps, notre artillerie tire sur le village... L'artillerie Allemande répond... Les documents ennemis, étudiés après la guerre, indiquent que les Allemands ont pris les brancardiers pour des officiers entraînant leurs troupes. Ils appelleront cette escarmouche la 3° attaque Française de 16h30.
17h45.
Le capitaine Naud a fait amener 2 pièces de 75 et 2 caissons à 300 m du château, au Sud... Les troupes doivent s'élancer, une nouvelle fois à l'attaque du château... Les 4 compagnies du premier bataillon marcheront sur le village. Le 2° bataillon s'élancera dans le potager. Les zouaves du capitaine Durand assureront la liaison entre les bataillons du 77° RI.
Le capitaine Naud a fait amener 2 pièces de 75 et 2 caissons à 300 m du château, au Sud... Les troupes doivent s'élancer, une nouvelle fois à l'attaque du château... Les 4 compagnies du premier bataillon marcheront sur le village. Le 2° bataillon s'élancera dans le potager. Les zouaves du capitaine Durand assureront la liaison entre les bataillons du 77° RI.
CHÂTEAU DE MONDEMENT |
18H00.
Un cinquième obus tombe sur l'aile sud... A la bricole, le colonel Lestoquoi fait tirer une trentaine d'explosifs... Tous ces obus à la mélinite portent... Les toitures flambent... Les allemands évacuent les étages supérieurs... Le capitaine Purgold de la ferme ouest apprend que son régiment a quitté Oyes et qu'il se replie vers Etoges... Il est abandonné avec ses hommes... Il donne l'ordre d'évacuer le village et le château... Le lieutenant Lefevre quitte le château le dernier, n'y laissant qu'un seul blessé grave... Quelques instants plus tard, le colonel Lestoquoi, le lieutenant Courson de la Villeneuve, le capitaine Beziers franchissent la grille avec le 3e bataillon. « Je tiens le village et le château de Mondement. Je m'y installe pour la nuit. » annonce le colonel Lestoquoi au général Humbert...
18h30.
la
fin des combats...
Les blessés du 164e Hanovrien seront faits prisonniers à l'ambulance de Congy. Les autres soldats commenceront la retraite de la Marne... Les Français quitteront Mondement le 10 septembre après avoir enterré et rendu les honneurs aux morts et évacué les blessés sur l'hôpital de Sézanne.
Les blessés du 164e Hanovrien seront faits prisonniers à l'ambulance de Congy. Les autres soldats commenceront la retraite de la Marne... Les Français quitteront Mondement le 10 septembre après avoir enterré et rendu les honneurs aux morts et évacué les blessés sur l'hôpital de Sézanne.
Elie
Chamard est un ancien du 77e RI où il a servi pendant les 50 mois de
la guerre. Ennemi des légendes, il a recoupé toutes les
informations pour publier son livre: « La bataille de
Mondement » en 1939. Il est entré en relation avec le
capitaine Purgold, le lieutenant Naumann, le lieutenant Lefèvre qui
commandaient les troupes Allemandes du 164e Hanovrien à Mondement.
Ceux-ci ont approuvé le travail d’Elie Chamard. C'est son travail
que nous avons retenu, après recoupage avec d'autres sources...
III)
VON BULOW |
En
plus, la 7e division de cavalerie a, fait le verrou mobile et a pris
la gauche du 6e corps dans la région Dompcevrin - Woimbey, tandis
que sur la rive droite de la Meuse, la 73e division de réserve,
sortie de Toul, et accompagnée de cavalerie et d'un régiment
d'artillerie, accoure dans la nuit du 8 au 9 pour seconder la défense
du fort de Troyon...
Est-ce
l'accumulation de ces forces annoncée par les avions qui intimide
l'ennemi ?
Est-ce
la vigueur de la résistance Française qui a profité admirablement,
dès la veille, de ses positions dominantes et de la supériorité de
son artillerie ?
Est-ce
une raison stratégique et le kronprinz attend-il que les forces
venues de Metz soient entrées en ligne et lui aient apporté le
concours d'une manœuvre qui, d'ailleurs, est déjà éventée ?
Quoi
qu'il en soit, la journée du 9 paraît relativement calme au 6e
corps...
Cette
accalmie, ou plutôt ce temps d'arrêt est, à n'en pas douter, la
faute capitale du kronprinz, l'une de celles dont ses prétendues
facultés guerrières auront à rendre compte devant l'histoire
militaire de son pays... Si, à cette date, l'armée Allemande avait
pu sauver quelque chose de la bataille, perdue partout ailleurs,
c'est précisément ici même, devant le 6e corps. Le sort final de
l'immense engagement dépendant en ce moment, du sort de la bataille
de l'Argonne, la jonction sur le terrain des forces venues de Metz et
des forces coulant le long de Verdun devient la péripétie suprême.
C'est
là que doit se produire l'événement... Le grand quartier général
y compte... Il a tout sacrifié à l'espoir de ce succès... Or, le
kronprinz laisse passer l'occasion... Il perd une journée entière
quand les minutes comptent double...
Peut-être
aussi est-il d'ores et déjà, lui et son armée, incapable de
vaincre un adversaire inférieur en nombre, il est vrai, mais
solidement établi, bien en main et résolu à ne pas céder...
Sarrail, en gardant si énergiquement ses liaisons avec Verdun, l'a,
sans doute, désarçonné.
Quoi
qu'il en soit : « la journée - cette journée du 9 qui
devait être décisive - paraît relativement calme pour le corps
d'armée ». Ainsi s'exprime le général Verraux lui-même...
Il tient, et on ne lui en demandait pas davantage.
L'ennemi
n'ayant pas attaqué, les lignes restent intactes... Aucun changement
ne se produit sur le front des 40e et 65e divisions... A la fin de la
journée, toutes les troupes sur la rive gauche de l'Aire passent
sous les ordres de la 12e division... On répare l'échec de la
brigade de réserve héroïquement décimée la veille, sur la crête
d'Érize-la-Grande... On recommande aux éléments de gauche de
surveiller rigoureusement les liaisons avec le 5e corps du côté de
Lisle-en-Barrois... On se prépare ainsi à la bataille décisive qui
ne peut pas manquer de se produire le lendemain... Cependant,
l'artillerie du corps, maintenant assurée de sa supériorité, ne
chôme pas, elle donne à l'ennemi un avant-goût de l'accueil qu'il
doit recevoir s'il tente un nouvel effort.
SAINT-MIHEL |
Pendant
que ces événements se poursuivent autour de Verdun, le camp
retranché agit à la fois par sa garnison mobile et par son
artillerie... Les divisions de réserve se sont installées dans les
tranchées sur le plateau entre Érize-la-Grande et les Maratz,
jusqu'à Sérancourt et Deuxnouds, et conjuguent ainsi leur action,
tant face à l'ouest que face à l'est, avec celle du 6e corps...
Quant à la place elle-même, elle lutte, mais dans une sorte
d'angoisse et d'ignorance de ce qui se passe au dehors...
« Sauf
le bruit que nous faisions, écrit Louis Madelin, nous n'en
entendions plus aucun. La place était dans un parfait isolement.
Elle n'était plus reliée à la France que par le mince cordon que
constituait le chemin de fer de Verdun à Lérouville passant par
Saint-Mihiel... Le général Coutanceau peut se croire un jour
complètement investi : l'état-major de Sarrail est à Ligny, fort
loin de nous, et s'apprête à défendre la ligne de l'Ornain...
J'étais persuadé que les Allemands étaient à Bar-le-Duc. Si
Saint-Mihiel était soudain forcé par eux, c'était fini, nous
étions coupés... Soudain, une canonnade très violente éclate à
notre droite. Évidemment, une attaque très sérieuse se produit au
sud de la place... Quelques heures après, - car dans l'intérieur du
camp les nouvelles circulent vite, - On apprend que les Allemands
bombardent les forts de Troyon et de Génicourt en face de
Saint-Mihiel et que, pénétrant dans la trouée de Spada, ils
manifestent nettement l'intention de percer à Saint-Mihiel, de
passer la Meuse sur les arrières de Sarrail... Depuis 3 jours, le
très lointain grondement sourd et comme vague qui s'entend vers
l'extrême sud nous fait penser qu'on doit se battre furieusement
dans la vallée de la Marne... La canonnade plus proche nous tient
plus en éveil... 3 jours nous l'entendîmes ronfler... Que
pouvait-il rester de Troyon (Louis Madelin, « Devant Verdun »
Revue hebdomadaire, 13 octobre 1917) ?... »
IV)
Troyon
tient toujours... Génicourt encaisse mais ne cède pas... Pourtant
les Allemands paraissent disposés à faire un grand effort contre la
place : la 10e division du Ve corps se tient au nord-est de Deuxnouds
et au nord-est de Creue, prête à l'attaque... un autre détachement
mixte se tient au nord de Mouilly... La percée devant être obtenue
à la Croix-sur-Meuse... En même temps, la place est prise à partie
de toutes parts... Coutanceau, tout en soutenant le moral de ses
soldats, par des dépêches émouvantes, réclame impérieusement du
secours... De partout, les renforts Français sont envoyés, mais les
ressources maintenant sont limitées, après l'arrivée du 15e corps,
après le déplacement de la cavalerie envoyée à la trouée de
Spada, il ne reste plus que la 73e division de réserve, détachée
de Toul, qui essaie d'agir sur les communications des troupes venues
de Metz... Réduite à ses propres forces, elle ne le fait que de
loin et par son artillerie. L'heure critique approche...
Elle
n'attend pas que se lève l'aube du 10, en pleine nuit du 9 au 10, le
kronprinz, talonné par les nouvelles qui lui parviennent, animé par
les objurgations et peut-être les reproches incriminant ses lenteurs
et son inefficacité, alors qu'il disposait des plus belles troupes
de l'empire, le kronprinz, entraîné enfin par le grand projet de
contre-offensive du duc de Wurtemberg, et après entente avec von
Moltke qui hésite, se décide à attaquer désespérément sur tout
le front...
FOCH. |
L'effort
principal est contre le 6e corps Français... C'est là qu'il faut
rompre le croissant de l'armée Sarrail... Là, en face de
Pierrefitte et à l'issue de la trouée de Spada, un coup habilement
placé doit, ou séparer l'armée de la place, ou rejeter Sarrail
dans Verdun, ou le bousculer vers l'est, alors, on foncera sur
Bar-le-Duc et la grande armée de Joffre sera tournée par sa droite,
tandis que les armées de l'est seront rejetées sur la frontière
Suisse... C'est à ce résultat que doit aboutir, en dernière
analyse, la manœuvre de Moltke : On obtiendra le succès avec
quelque retard, mais on l'aura tout de même... La moitié de la
France conquise, Joffre réduit à se battre soit dans le Morvan,
soit sur la Loire, cela vaut bien le sang de quelques milliers
d'hommes.... Le kronprinz a donc l'éperon au flanc, Moltke en a
avisé les commandants d'armée, avec l'appui de Wurtemberg, il va
rétablir ce qui chancelle sur tout le reste du front...
« Vers
8 heures du matin, écrit le général Verraux, la fusillade devient
partout d'une intensité formidable. Soit pour dissimuler sa
retraite, soit plutôt par une tentative désespérée de percer
notre front, le kronprinz déploie, dès l'aube du jour, l'attaque la
plus formidable que j'aie vue durant toute la guerre... Les deux
points principaux de ces attaques sont sur la rive gauche de l'Aire,
à la ferme de la Vaux-Marie et les hauteurs de Courcelles où se
trouve la 40e division... Il y a eu des pertes assez sensibles, le
général de Féraudy, est tué ce jour-là. J'ai à droite la 40e
division, à gauche 3 bataillons de chasseurs (26e, 29e et 25e), plus
une brigade de la 12e division (avec le 132e et le 106e). Ma brigade
de réserve n'est pas engagée. Nous subissons, à gauche, des pertes
assez sensibles... Les troupes de première ligne se replient
d'elles-mêmes, mais très légèrement... Sarrail dit toujours :
« Tenez, tenez, à un kilomètre près, mais tenez ! »
La
brigade de la 12e division, qui n'a pas été engagée, peut tenir
sur la crête entre Rambercourt et Chaumont. La division Lecomte est
obligée de se rabattre et vient s'établir entre Chaumont et
Courouvre. Une des brigades de la 12e division reste au bois du Fayet
sous la protection des 54e et 67e divisions qui se déploient... Les
3 bataillons de chasseurs se replient et se reforment au signal de
Beauraing... Deux taubes survolent... Je vais porter mon poste de
commandement au signal de Beauraing, traverser Rosnes. J'avais le
sentiment que c'était une attaque désespérée des Allemands, qui
ne serait pas renouvelée... »
Le
général Verraux ne se doute pas à quel point son sentiment est
juste. Mais la violence de la lutte a été telle qu'on ne peut pas
réaliser encore la grandeur du succès... Il faut donner l'idée de
la bataille sur ces différents points. Voici le compte rendu de ce
combat à la 12e division...
« La
24e brigade a relevé en première ligne la 23e brigade. Le 106e et
les chasseurs à pied tiennent les collines immédiatement au nord de
la petite voie ferrée, le 132e organise une ligne de soutien au
signal d'Erize-la-Petite. La 23e brigade crée une deuxième ligne à
la cote 309.
L'ennemi
bombarde violemment nos positions... Notre artillerie riposte, mais
nous manquons d'artillerie lourde. Un peu avant une heure du matin,
l'ennemi déclenche une attaque formidable : 5 régiments du 13e
corps Wurtembergeois, en colonnes d'assaut avec chacune une compagnie
de pionniers, attaquent le 106e et les chasseurs à pied... Au milieu
de la confusion presque inévitable dans toute attaque de nuit menée
avec des forces importantes, les Allemands se tirent mutuellement les
uns sur les autres, (le fait a dû se produire aussi chez nous les
pertes sont sensibles). Presque tous les officiers supérieurs du
106e sont tués ou blessés... Le 132e, laissant un bataillon sur la
ligne des tranchées, est tout entier dépensé en renforts à la
première ligne qui perd cependant la voie ferrée et la ferme de la
Vaux-Marie après de sanglants corps à corps. Cependant, une
accalmie se produit. »
Mais
voici, qu'au-dessus de la confusion du combat d'infanterie se fait
entendre la puissante voix de l'artillerie qui va décider de la
victoire...
« Le
général Herr a pris le commandement de l'artillerie du corps et de
l'artillerie de la 12e division ainsi que des quelques batteries de
120 long constituant toute notre artillerie lourde... Le colonel
Gramat indique avec précision au général Herr les points les plus
avancés que nous tenons encore :
A
l'aube, toute cette artillerie déchaîne un tir de barrage
formidable qui arrête net la progression de l'ennemi... Celui-ci ne
peut dépasser la crête immédiatement au sud de la Vaux-Marie... A
la poursuite, quelques jours après, on peut voir, près de la
station de la Vaux-Marie, des bataillons entiers, en double colonne,
littéralement fauchés par nos shrapnells... Non seulement notre
deuxième ligne n'est pas abordée, mais 3 compagnies du 132e, en
soutien d'artillerie sur la croupe à l'ouest d'Erize-la-Petite, ne
sont même pas attaquées. L'élan de l'ennemi est brisé. Celui-ci a
subi des pertes énormes... Plus de 10 000 cadavres sont enterrés. »
C'est
la plus terrible parmi ces journées de l'Argonne dont aucun de ceux
qui y ont assisté, d'un côté ou de l'autre, ne perdra la
mémoire... L'artillerie du général Herr a le dernier mot... En ce
jour, en effet, sont inaugurés, du côté Français, ces tirs en
rafale méthodiques, dirigés par avions, qui deviennent bientôt les
caractéristiques de la guerre de 1914 et qui forceront l'infanterie
à s'enterrer dans les tranchées.
Voici
quelques précisions à ce sujet :
Le
9 septembre 1914, les Allemands demandent aux Français de se rendre
mais les Français refusent et une avalanche d'obus s'abat sur le
Fort de Troyon, qui résiste encore 4 jours avant la fin des tirs
Allemands... De cette résistance dépend la suite de la guerre, et
surtout la victoire dans la bataille de la Marne. C'est le seul fort
de Lorraine qui résiste aux allemands : 450 hommes ont tenu pendant
6 jours contre l'artillerie et une division forte de 10 000 hommes...
V)
La
manœuvre de Foch
L’ordre déclenchant la manœuvre est le suivant : « La 9e armée étant fortement engagée par sa droite vers Sommesous et le 10e C.A. étant mis sous nos ordres, les dispositions suivantes seront prises, le 9 septembre, à la première heure : »
L’ordre déclenchant la manœuvre est le suivant : « La 9e armée étant fortement engagée par sa droite vers Sommesous et le 10e C.A. étant mis sous nos ordres, les dispositions suivantes seront prises, le 9 septembre, à la première heure : »
« Le
10e C.A. relèvera, dès 5h, la 42e division dans ses attaques contre
le front Bannay - Baye, en particulier sur la route de Soizy-aux-Bois
à Baye, où il se liera à la division du Maroc, qui tient les bois
de Saint-Gond, Montgivroux et Mondement. Il aura, en tout cas, à
interdire à l’ennemi, d’une façon indiscutable, le plateau de
La Villeneuve-les-Charleville, Montgivroux ainsi que ses abords
nord. »...
« La
42e division, à mesure qu’elle sera relevée de ses emplacements
par le 10e C.A., viendra se reformer par Broyes, Saint-Loup en
réserve d’armée, de Linthes à Pleurs, en prévenant de son
mouvement la division du Maroc. »
Foch
conçoit donc un mouvement de rocade de la 42e division derrière son
front en vue de la faire participer, dans le courant de la journée,
à une attaque sur la Fère-Champenoise. »
9e
C.A. Dès le matin, une violente canonnade retentit sur la crête
Mondement - Allemant. Les régiments qui ont atteint la route de
Bannes à la Fère-Champenoise sont violemment contre-attaqués et
sont rejetés... Le mouvement se fait difficilement à travers bois,
sous un feu violent d’artillerie... Le général Dubois s’efforce
d’arrêter le repli sur la ligne du Mont-Août (ferme
Sainte-Sophie) - débouchés sud de Connantray. Cette dernière
localité est bombardée violemment ainsi que le piton du Mont-Août,
que les Allemands considèrent comme la clé de la position
Française. Le général Dubois est démuni de réserves.
11h15.
Dubois
peut rendre compte à Foch que les liaisons entre les différentes
unités sont rétablies.
12h00.
La
violence des attaques Allemandes redouble, ce qui provoque un
mouvement de repli jusque sur le front Chalmont - Linthes - route de
Linthes à Pleurs. Le Mont Août tombe aux mains des Allemands... Le
repli est finalement arrêté... La pression Allemande s’est
relâchée... Les unités qui sont face à l’est entre Chalmont et
Linthes peuvent conserver leurs positions... Cette ligne doit servir
de base de départ pour la contre-attaque puissante que Foch veut
lancer sur la Fère-Champenoise, notamment au moyen de la 42e
division.
11e
C.A.
Voici l’ordre de stationnement dans la nuit du 8 au 9 :
21e division : Corroy, La Colombière.
18e division : Gourgançon, Oeuvy.
22e division : Semoine.
60e division : Semoine.
Voici l’ordre de stationnement dans la nuit du 8 au 9 :
21e division : Corroy, La Colombière.
18e division : Gourgançon, Oeuvy.
22e division : Semoine.
60e division : Semoine.
Les
batteries devront ouvrir le feu vers 4h.
10e
C.A.
Franchet d’Esperey a orienté dès le 8 au soir toutes les unités du 10e C.A. vers le nord-est... Le C.A. doit être prêt à aller sur Damery ou sur Etoges... Defforges doit relever la 42e division, se relier à la division Marocaine et interdire le plateau de La Villeneuve à Montgivroux. La 20e division cherche à progresser dès le matin, mais elle est prise à partie par des feux très violents et subit de fortes pertes. Les éléments qui sont dans la vallée du Petit Morin, au Thoult et à Corfélix sont peu exposés, mais ceux qui sont sur le plateau reçoivent de nombreux obus...
Franchet d’Esperey a orienté dès le 8 au soir toutes les unités du 10e C.A. vers le nord-est... Le C.A. doit être prêt à aller sur Damery ou sur Etoges... Defforges doit relever la 42e division, se relier à la division Marocaine et interdire le plateau de La Villeneuve à Montgivroux. La 20e division cherche à progresser dès le matin, mais elle est prise à partie par des feux très violents et subit de fortes pertes. Les éléments qui sont dans la vallée du Petit Morin, au Thoult et à Corfélix sont peu exposés, mais ceux qui sont sur le plateau reçoivent de nombreux obus...
8h00.
Un
renseignement fait connaître que la division Marocaine est attaquée
vers Mondement et Montgivroux... Les 208 et 310e régiments
d’infanterie reçoivent l’ordre d’attaquer vers Montgivroux.
10h25.
Foch
insiste sur l’aide que le 10e C.A. doit apporter à l’aile gauche
de la 9e armée, pour soulager la division Marocaine et empêcher un
débordement Allemand à l’ouest des marais de Saint-Gond.
11h00.
La
division Marocaine peut rétablir son front et tenter de reprendre la
château de Mondement. La 20e division a franchi le Petit Morin. Le
2e régiment se rabat sur Bannay et le 47e débouche du Thoult en
gravissant les pentes nord de la vallée.
16h00.
Foch
oriente le 10e C.A. vers l’est pour soulager davantage la division
Marocaine.
20h00.
La
40e brigade progresse et atteint Belin, dépasse les bois de Bannay
et atteint cette localité, la 39e brigade est maintenue à Corfélix
et aux Culots. La 101e brigade va attaquer Les Forges et Le Reclus,
le 273e R.I. va marcher de Soizy-aux-Bois vers Saint-Prix. Les
Allemands doivent reculer devant cette attaque... C’est cette
division Marocaine qui va avoir l’action la plus célèbre de la
journée : la reprise du château de Mondement.
VI)
Dans
le camp Allemand
Von Bülow prescrit la continuation de l’attaque le 9 septembre dès 6h. Il replie toutefois l’aile droite de l’armée et agrandit l’espace qui existe entre les I ère et IIe armées, mais prévoit la continuation de l’attaque dans la plaine, champenoise, en liaison avec la IIIe armée. Le front de l’armée va se trouver orienté presque nord-sud, depuis Margny jusqu’à Fère-Champenoise.
Von Bülow prescrit la continuation de l’attaque le 9 septembre dès 6h. Il replie toutefois l’aile droite de l’armée et agrandit l’espace qui existe entre les I ère et IIe armées, mais prévoit la continuation de l’attaque dans la plaine, champenoise, en liaison avec la IIIe armée. Le front de l’armée va se trouver orienté presque nord-sud, depuis Margny jusqu’à Fère-Champenoise.
4h00.
La
Ie division se trouve le long de la route Bannes - Oeuvy, prête à
attaquer ;
7h00.
Le
bataillon d’obusiers ouvre le feu sur le Mont Août, la 2e division
de la Garde attaque.
8h00.
La
division se porte à l’attaque. Malgré la forte préparation
d’artillerie, elle ne peut avancer que lentement, en butte aux tirs
nourris des batteries Françaises. Le premier régiment à pied de la
Garde est commandé par le prince Eitel, fils de l’empereur.
Le
premier bataillon du régiment du prince Eitel arrive devant la ferme
Hozet, tandis que les fusiliers s’emparent du Mont Août. Les
Français refluent mais leur artillerie fait rage... Les premiers
régiments de la 1e division ne peuvent dépasser le Mont Août et la
ferme Hozet, le 3e régiment de la Garde à pied pénètre dans
Connantray, le 2e s’arrête à la ferme Sainte Sophie. Les
batteries allemandes sont amenées sur le Mont Août.
12h00.
Le
3e régiment de grenadiers (2e division) s’empare des bois entre
Corroy et Oeuvy et atteint la Maurienne.
14h30.
Les
Français se replient et la 2e division s’empare de la ferme
Saint-Georges. Les grenadiers avancent jusqu’au moulin de
Connantray et poussent des patrouilles jusque dans la Colombière.
15h00.
Connantray
et la ferme Hozet sont pris. Les pertes Allemandes atteignent 1 800
hommes... L’attaque Allemande est un succès. Les troupes aux
ordres de von Plettenberg ont avancé et bousculé les unités
Françaises, mais les Allemands sont hors d’état de poursuivre une
victoire locale si chèrement achetée. Von Hausen prévoit
d’attaquer avec 3 divisions : La 24e de réserve de
Fère-Champenoise sur Connantray.
La 32e vers Gourgançon.
La 23e de réserve vers Semoine.
La 32e vers Gourgançon.
La 23e de réserve vers Semoine.
Suite
à une mauvaise coordination, la 24e division reçoit le même
terrain d’attaque qu’une partie de la 2e division de la Garde. Il
en résulte une confusion dans la manœuvre. La 24 division avance
par la gare de Lenharrée mais le déploiement s’effectue sous un
feu violent d’infanterie venant des bois au sud-est de
Connantray... Von Kirchbach prescrit à la 32e division d’attaquer
les hauteurs au nord de la Maurienne.... La 23e division de réserve
repousse une attaque Française débouchant de Mailly. Si l’on
regarde le front de la 9e armée, la victoire semble acquise aux
Allemands et cependant, toute l’armée Allemande va commencer son
mouvement de retraite...
10h45.
Von
Bülow prend la décision de se replier... Il n’a pas de réserve
et ne sait comment rétablir la situation à son aile droite...
L’armée tient la ligne Damery - Tours - nord de la Marne... Le
mouvement commence par l’aile gauche... Les officiers sont
stupéfaits quand ils reçoivent l’ordre de repli... Ils ignorent
que les alliés ont franchi la Marne dans la matinée à La
Ferté-sous-Jouarre et à Château-Thierry... Il faut envisager le
repli si l’on ne veut pas être séparé de la Ie armée qui se
trouve toujours dans la région de l’Ourcq... Des ordres sont
donnés pour refouler les bagages et les convois et l’on fait
préparer des passerelles sur la Marne... Von Kirchbach et Von Hausen
décident de commencer la retraite à 16h30. En attendant, pour
donner le change aux Français, les attaques se poursuivront.
11h00.
La
24e division de réserve pénètre dans Oeuvy, puis s’empare des
hauteurs au nord-ouest de Gourgançon.
12h00.
Von
Plettenberg donne l’ordre de repli à la Garde.
13h00.
Von
Emmich (9e C.A.) envoie un ordre de retraite : la 19e division
se repliant par Bannay et Baye sur Champaubert, la 20e par Saint-Prix
et Villevenard sur Etoges...
13h30.
Mailly
est pris et les troupes Allemandes victorieuses continuent à
progresser vers le sud.
14h00.
Arrivée
au sud-est d’Oeuvy, la 64e brigade (24e div.) est soumise à un tir
d’artillerie lourde. La 63e brigade avance à travers des
boqueteaux de pins mais est arrêtée à chaque instant par de
petites fractions d’infanterie et ne parvient pas à atteindre la
Maurienne.
14h30.
La
20e division (9e C.A.) doit battre en retraite en laissant une forte
arrière-garde sur la crête du Poirier. La 39e brigade livre encore
des combats près de Mondement.
16h00.
L’ordre
de repli est transmis à la 2e division de la Garde, qui se trouve
entre Connantre et Corroy. La division doit se replier vers Vertus.
16h30.
Les
colonnes Allemandes entre Le Thoult et Sommesous sont en train de
refluer vers le nord.
17h00.
La
1e division d’infanterie de la Garde commence son mouvement vers le
nord, sans que les Français tentent de gêner l’opération. Les
régiments marchent vers Bergères, croyant qu’ils sont appelés
vers une autre partie du champ de bataille. De fortes arrière-gardes
sont laissées sur les hauteurs de Lenharrée - Haussimont et au nord
de Sommesous.
La
20e division (9e C.A.) est rassemblée entre Champaubert et Etoges,
ayant encore une arrière-garde sur la rive nord des marais, vers
Congy.
24h00.
La
19e division (9e C.A.) est reconstituée dans la région d’Etoges -
Morangis – Morlins. Toutes les unités Allemandes abandonnent un
terrain chèrement conquis le 8 septembre et le matin du 9. Les
troupes Françaises trouvent la voie libre devant elles.
Bataille
de la Marne Mondement 1914
www.mondement1914.asso.fr/bataille-de-la-marne
LA
1ère BATAILLE DE LA MARNE : 5 - 12 septembre 1914 ..... Ce "
pivot " devint le 9 septembre 1914, le point chaud où les
régiments de la division marocaine, ...
14.
Bataille des marais de Saint-Gond (6 - 9 septembre 1914)
www.sambre-marne-yser.be/article.php3?id_article=79
24
mai 2007 - Contexte de la bataille. La bataille des deux Morins est
un épisode de la bataille de la Marne, mettant aux prises la IXe
armée française (Foch) ...
Septembre
1914 - La Vie en Lorraine (1/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes735.html
Septembre
1914 fut pour la Lorraine l'époque à la fois la plus critique et la
plus ..... premier du décret du 9 juin 1906 : déchéance de grade,
disponibilité d'office, ...
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02/09/14
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