samedi 13 septembre 2014

976... EN REMONTANT LE TEMPS

 12 SEPTEMBRE 2014...

Cette page concerne l'année 976 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'EMPIRE BYZANTIN PERD JÉRUSALEM ET ACCEPTE UN TRAITE SCÉLÉRAT

Les Fatimides ont formé une dynastie califale Berbéro-Perse chiite qui règne, depuis l'Ifrikiya (909 à 969) puis depuis l'Égypte (969 à 1171), sur un empire qui englobe une grande partie de l'Afrique du Nord, de la Sicile et une partie du Moyen-Orient. Issus de la branche religieuse chiite des Ismaéliens... Pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d'Ali, cousin et gendre du prophète de l'islam, Mahomet, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre.

En 969, les Fatimides conquièrent l'Égypte, grâce au général Jawhar al-Siqilli, sur ordre du calife al-Mu‘izz... Le général entre à Fustât le 7 juillet 969, dans un pays désorganisé et en proie à la famine. Ils fondent, près de cette ville, une nouvelle capitale qu'il nomment al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse ». Le Caire deviend la capitale des Fatimides, qui s'y déplacent à la suite d'un soulèvement en Ifriqiya, mené par un chef berbère du nom d'Abu Yezid, laissant les Zirides en tant que gouverneurs de leurs territoires en Afrique du Nord... Les Fatimides continuent à étendre leurs conquêtes jusqu'à la Syrie et parviennent à s'établir à Malte en Sicile, et à mettre temporairement un pied en Italie méridionale. Devenue cité impériale, avec les deux palais et la mosquée al-Azhar, le Caire est entouré d'un rempart de calcaire, à la fin du XIe siècle, par les architectes byzantins. Un siècle après, miné par la peste et l'inflation, l'empire fatimide s'effondre sous les coups du royaume Franc de Jérusalem.

Les califes fatimides gouvernent Jérusalem depuis l’Égypte... Sous la dynastie fatimide, le calife Al-Ariz, qui gouverne entre 976 et 996, laisse une grande liberté aux Chrétiens et aux Juifs.

L'empereur Byzantin Nicéphore Phocas tente d'exploiter l'affaiblissement du califat Abbasside pour reprendre la Palestine, il y entre en janvier 976 il est aux portes de Jérusalem... il meurt subitement !

NICEPHORE PHOCAS
Cette campagne pour reprendre les Lieux Saints aux infidèles brutalement stoppée à pour conséquences une recrudescence des persécutions des chrétiens... Le Patriarche de Jérusalem est pris et brûlé vif.

Par traité les Byzantins acceptent d'abandonner la Palestine aux Fatimides et promettent de ne plus intervenir pour reprendre et sauver Jérusalem... Voilà peut-être une explication aux événements qui se produiront plus d'un siècle plus tard...

D'après le voyageur et géographe musulman al-Muqaddasi, lui-même natif de Jérusalem... « La Jérusalem du Xe siècle semble d’ailleurs dominée par les Juifs et les Chrétiens, « Dans cette province de Syrie aussi les fabricants de monnaie, teinturiers, banquiers et tanneurs sont juifs pour la plupart, alors qu’il est très commun que les physiciens et les scribes soient chrétiens. »
Il ajoute : « Bayt al-Maqdis (la Maison Sainte, ) est connue aussi sous le nom d’Iliya (Aelia,) et d’al-Balat (le Palais,). Aucune ville de province n’est plus grande que Jérusalem, et de nombreuses capitales sont en fait plus petites... Les bâtiments de la Ville Sainte sont en pierre, et nulle part ailleurs vous ne trouverez de constructions plus belles et plus solides... Et nulle part ailleurs vous ne rencontrerez de gens plus chastes... La nourriture est excellente ici... Les marchés sont propres, la mosquée est parmi les plus grandes, et nulle part les Lieux Saints ne sont plus nombreux qu’ici... A Jérusalem on trouve toutes sortes d’hommes cultivés et de docteurs, et pour cette raison le cœur de chaque homme intelligent est tourné vers elle. Tout au long de l’année, ses rues ne sont jamais vides d’étrangers. »

À la différence des autres autorités musulmanes, les Fatimides acceptent dans leur administration, non sur des critères d'appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence, les membres des autres obédiences de l'islam. Elles sont admises aux plus hautes fonctions, et cette tolérance est même étendue aux juifs et aux chrétiens. Il subsiste en Égypte une importante communauté Copte, de religion chrétienne...

Cependant l'accès des Juifs au Mont du Temple semble toutefois sujet à controverse. Selon Salman Ben Yeruham, écrivain karaïte des années 950, l’accès du Haram semble interdit aux Juifs, à partir de 970, les Fatimides autorisent les Juifs à prier dans un endroit déterminé du Mont. C’est la plus grande époque de Jérusalem sous la férule musulmane... La ville compte 1 000 habitants, une superficie d’un kilomètre carré et des remparts de 4 kilomètres de long.

LE CŒUR DE JERUSALEM
L'empire continue à prospérer jusqu'au calife al-Hâkim dont le règne commence par l'achèvement au Caire de la grande mosquée entre al-Bâb al-Futuh et al-Bâb an-Nasr (la mosquée d'al-Hâkim), commencée sous le règne de son prédécesseur, al-Azîz Billâh. Contrairement à la tradition, il se mêle au peuple pour mieux en apprécier les sentiments.

On lui doit la fondation de la Maison de la sagesse (en arabe : "Dâr al-Hikma", ou encore "Dâr al-‘ilm"), dans laquelle sera favorisée l'étude des sciences hellénistiques. Juristes, médecins, astronomes, mathématiciens fréquentent son importante bibliothèque. La seule exception à la politique de tolérance religieuse des Fatimides est sous son règne... Ce dernier est très mal dépeint dans les sources sunnites (Ibn al-Athîr, Ibn Khallikân, Ibn al-Sayrafî...) souvent comme un dictateur et un tyran ce qui rend l'étude de son règne très difficile...
La puissance Fatimide se fonde sur l'armée, qui est très efficace... Le cœur de cette armée, ce sont les Berbères Kutâma, de très bons guerriers, liés entre eux et avec leurs chefs par des solidarités tribales. Ils sont installés non pas à Fustât, ville populeuse et sans cesse troublée par des émeutes, mais au Caire, ville nouvelle fondée pour leur servir de garnison. Mais dès les deux premières années où il est investi des pleins pouvoirs en attendant l'arrivée en Égypte du calife, Jawhar y intègre des contingents militaires locaux, d'origine ikhshidide, ralliés au régime. C'est un facteur de division, d'autant que les Ikhsidides sont eux-même divisés entre ceux d'origine Turque et ceux d'origine Africaine. Cependant les Kutâma continuent à dominer.

Sous le règne d'Al-cAziz (975-996) a lieu une réforme militaire cruciale : pour échapper aux intrigues politiques des militaires, il introduit massivement des mercenaires et des esclaves d'origine Turque, Persane ou Africaine, tous recrutés à l'extérieur de l'Égypte. On a désormais une armée de métier, qui, de très loyale, devient rapidement une force subversive. D'autant qu'elle se fissure de l'intérieur : Il y a une véritable guerre larvée entre troupes Turques et Africaines. Après plusieurs explosions, c'est la guerre ouverte. de cette épreuve, les Turcs sortent vainqueurs, de ce fait ils menacent directement le calife (al-Mustania), qui prend peur et fait appel à un homme fort qui va finalement le déposséder du pouvoir. Cet homme est le gouverneur fatimide d'une ville de Palestine, cAkka, un Arménien converti du nom de Badr el-Jamâlî. Il dispose d'une milice privée, sa clientèle personnelle, faite uniquement d’Arméniens, convertis ou non... Badr devient à la fois vizir, commandant en chef de l'armée, chef des ducat (les « propagandistes » Ismaéliens : il y a tout un appareil d'endoctrinement Ismaélien, dont l'université al-Azhâr, fondée en 970, devient au XIe siècle le centre principal). Puis il impose son fils : Une dynastie vizirale se met en place... 




Les chiites n'ont pas de califes, mais des imams. L'imam maîtrise l'ensemble des pouvoirs temporels et spirituels, alors que le calife n'est pas nécessairement le médiateur de la parole de Dieu, le guide spirituel de la communauté. Pour les Ismaéliens, l'imam est « quasiment » divinisé. (L’Ismaélisme chiite a intégré le néo-platonisme et notamment la notion d'intellect universel : la création émane de Dieu par 7 paliers successifs dont le premier est l'intellect universel. L'imam est assimilé à l'intellect universel).

Dans l'Égypte Fatimide chaque succession d'imam a provoqué des troubles, marqués généralement par des purges massives : il y a eu parfois des centaines de victimes. Ces révolutions de palais sanglantes ne troublent guère la société, certains problèmes de succession ont débouché sur des schismes religieux. Les choses changent dans les deux dernières années d'Al-Hâkim (996-1021), qui se met à brutaliser et à réprimer, notamment, les sunnites. C'est une espèce de « croisade d'ordre moral » chiite. Là-dessus, peut-être à l'instigation de son entourage, on se met à parler d'« incarnation de la divinité » dans la personne d'Al-Hâkim.


Appelé le « calife fou », Al-Hakim persécute sauvagement les Chrétiens et interdit les pèlerinages... En 1010, il ordonne la destruction de toutes les synagogues et de toutes les églises, y compris le Saint-Sépulcre.

Dans ses écrits, Guillaume de Tyr décrit la situation des Chrétiens : la persécution par Al-Hakim, la destruction de l’église du Saint-Sépulcre, la demande puis l’autorisation de la reconstruire, les vexations continuelles infligées aux pèlerins venant dans la Ville Sainte. D’après lui, c’est cette dernière mesure qui est la cause essentielle des Croisades. A l’époque précédant l’arrivée des Croisés, les Chrétiens sont formés de Grecs, d’Arméniens, de Coptes Égyptiens, de Jacobites Syriens et, de plus en plus, de Latins d’Europe... Les Fatimides reviennent au pouvoir en 1098...

Jean IerTzimiskès (969 à 976) – Jean Ier Tzimiskès, appartenant à la famille des Phocas, Rentrant très jeune dans l’armée reçoit un premier commandement en Arménie, où il remporte une victoire contre les musulmans en 958... L’année suivante, il est fait stratège d’Anatolikon, puis accompagne son oncle Nicéphore II au cours de ses campagnes en Orient...

Au cours de son règne, Jean Ier doit livrer de nombreuses batailles, que ce soit contre des envahisseurs étrangers ou contre des usurpateurs qui ne reconnaissaient pas son autorité.

En 970, les Rus de Kiev, menés par Sviatoslav Ier, et alliés aux Bulgares, au Hongrois et aux Petchenègues, attaquent l’Empire byzantin (la Bulgarie, suite à l’invasion du pays par les Rus, avaient dû mettre fin à son alliance avec Constantinople.).
C'est alors Bardas Sklérios, beau frère de Jean Ier (l’Empereur avait épousé en premières noces sa sœur Marie Sklérina.), qui fut chargé de mettre fin à cette invasion... La même année, Bardas Phocas, neveu de Nicéphore II, décide de se révolter, et se proclame Empereur. Bardas Sklérios est alors à nouveau mis à contribution.

En 971, Jean Ier profite d’une division entre les Fatimides chiites d’Égypte et les sunnites de Syrie (qui dépendent du califat de Bagdad.). L’Empereur attaque alors la Palestine, tentant de s’emparer de Jérusalem...
Cependant, l’expédition est un échec, son armée étant massacrée dans un défilé par des soldats musulmans.

En 972, Jean Ier marie sa nièce Théophano avec l’Empereur Germanique Othon II, espérant que ce dernier mette en fin à ses incursions militaires dans les territoires Byzantins d’Italie du sud

En 974, la Mésopotamie et la Syrie sont à nouveau attaquées par les Abbassides, et Jean Ier décide alors de mener une nouvelle campagne contre ses ennemis. La même année, les Byzantins sont à nouveau victorieux en Mésopotamie, et l’émir de Mossoul fait soumission à l’Empereur (par la suite, Jean Ier veut marcher sur Bagdad, mais décide finalement de se raviser.).
L’année suivante, l’Empereur s’empare d’Homs, d’Apamée, d’Emèse, et force le gouverneur de Damas à payer un tribut à Constantinople. Puis, les Byzantins marchent sur la Palestine, s’emparant de Tibériade, Beyrouth, Nazareth, Acre, Césarée, etc. Jean Ier décide alors de ne pas prendre Jérusalem, préférant consolider ces nouvelles possessions.  

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12 nov. 2013 - 4 messages - ‎3 auteurs
Les Fatimides ont formé une dynastie califale berbéro-perse chiite qui régna, ... D'après P.J. Vatikiotis, plusieurs des mesures hostiles prises ... Les Druzes, qui de nos jours subsistent au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Palestine, ... 957), 'Alî Ibn Muhammad al-Ayadi (m.976), ou encore Muhammad Ibn ...
B) La fondation de Bagdad - Islam et politique au Moyen Âge
enconv.org/docs/index-61003.html?page=13
... plus, par extension des pouvoirs du vizir, à une fonction de prise de décision politique. ... Au Xe siècle, s'y ajoute l'Égypte fatimide, et un deuxième courant, par la Mer ..... Cet homme est le gouverneur fatimide d'une ville de Palestine, cAkka, ... d'ismaïlisation du droit (ainsi en 976, Al-Aziz nomme un ismaïlien grand qadi ...


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