14 SEPTEMBRE 1914
I)
14
septembre 1914 : Falkenhayn remplace Moltke
Après
Reims, les troupes Françaises font leur retour à Amiens. La
capitale de Picardie a été abandonnée par les Allemands. Sur
l’Aisne, les Français constatent que les Allemands établissent
des lignes de défense et qu’ils se préparent à regrouper des
troupes pour conduire selon toute probabilité une guerre de
position. Ils s’enterrent dit-on. Les sanctions continuent dans les
armées de Guillaume II même si on invoque la santé déficiente de
plusieurs généraux pour les remplacer. Cette fois c’est Moltke
qui en fait les frais. le général Falkenhayn, lui succède. Il
était jusqu’alors le ministre de la Guerre de Prusse. Il est
désormais le nouveau commandant suprême de l’armée impériale.
Ce changement n’est pas rendu officiel.
En France, le général Philippe Pétain est placé à la tête de la 6e division d’infanterie. Une mission interministérielle est créée à Paris pour prendre en compte la question des prisonniers de guerre et envisager les moyens d’assurer leur suivie. La guerre sous-marine se développe et le sous-marin E9 Anglais qui navigue au large d’Heligoland coule le croiseur léger Allemand Hela. La presse Suisse publie une lettre de l’écrivain Romain Rolland dans laquelle il mentionne : « Je me refuse à rendre responsable l’ensemble de l’Allemagne des crimes de ses maîtres ».
Dans les Balkans, l’armée Serbe est contrainte de retraiter de Syrmie et du Banat en revanche, elle s’empare de Visegrad.
II)
14 septembre
1914
Faiblesse
extrême, impossible de me porter, diarrhée continue, pluie à
verse. Nous continuons le mouvement en avant. Souffrance morale
jointe à la souffrance physique, par suite d’anémie. Je demande à
monter en voiture. Gelé, trempé forcé abandonner la colonne à
Neuville [-sur-Ornain, ndlr]. J’entre chez de braves gens qui me
font une tasse de tilleul. Forcé de la rendre aussitôt. Moral en
berne, tout à fait anémié. Une tasse de café me remet et je
reprends la route pour rejoindre le régiment à Condé. Je trouve
l’escouade, je mange de la soupe, le major me dit que je ne suis
pas malade. Marchand me donne une tasse de goutte [alcool, ndlr].
Bien dormi, mais toujours dérangement diarrhée...
III)
Situation
de prise d'armes : 21 officiers 1933 hommes. Vivres pour le sac, de
jour au complet. Munitions au complet : 96 cartouches par
homme.
4h30
Le Régiment reprend ses emplacements de combat. Les Bataillons Potin 28e et Delaunay 24e lancent une attaque sur les Bois Ouest de Brimont. Le but à atteindre est de gagner la corne N.O. de ce Bois et de s'y maintenir coûte que coûte.
Le Régiment reçoit l'appui d'un bataillon du 74e (Plessis) et de 2 bataillons du 24e (Nicolas et Delaunay). Le groupement des 6 bataillons (3 du 28e, 2 du 24e, 1 du 74e ) est placé sous les ordres du Lieutenant-Colonel Capitant commandant le 28e avec ces 6 bataillons le Lieutenant-Colonel reçoit l'ordre de tenir ferme à Loivre en s'efforçant de conserver la possession des passages du Canal.
4h30
Le Régiment reprend ses emplacements de combat. Les Bataillons Potin 28e et Delaunay 24e lancent une attaque sur les Bois Ouest de Brimont. Le but à atteindre est de gagner la corne N.O. de ce Bois et de s'y maintenir coûte que coûte.
Le Régiment reçoit l'appui d'un bataillon du 74e (Plessis) et de 2 bataillons du 24e (Nicolas et Delaunay). Le groupement des 6 bataillons (3 du 28e, 2 du 24e, 1 du 74e ) est placé sous les ordres du Lieutenant-Colonel Capitant commandant le 28e avec ces 6 bataillons le Lieutenant-Colonel reçoit l'ordre de tenir ferme à Loivre en s'efforçant de conserver la possession des passages du Canal.
14h30
Une reconnaissance envoyée en avant du pont n’a pas pu s’avancer au-delà de 500 mètres, ayant reçu des coups de fusils du mur de Ribermont. La 7e Cie occupe toujours le pont. La 8e est dans le village. Malgré un feu d'artillerie épouvantable, le régiment tient toujours. La nuit tombe sur les barricades enflammées que la 7e commandée par le Lieutenant Cottinaud occupe quand même. Le régiment bivouaque à 500 m environ en arrière de Loivre en ligne de colonne double.
Pertes éprouvées :
Capitaine Potin tué.
Lieutenant Bagueniez-Désormaux, blessé.
Environ 140 tués, blessés ou disparus.
Une reconnaissance envoyée en avant du pont n’a pas pu s’avancer au-delà de 500 mètres, ayant reçu des coups de fusils du mur de Ribermont. La 7e Cie occupe toujours le pont. La 8e est dans le village. Malgré un feu d'artillerie épouvantable, le régiment tient toujours. La nuit tombe sur les barricades enflammées que la 7e commandée par le Lieutenant Cottinaud occupe quand même. Le régiment bivouaque à 500 m environ en arrière de Loivre en ligne de colonne double.
Pertes éprouvées :
Capitaine Potin tué.
Lieutenant Bagueniez-Désormaux, blessé.
Environ 140 tués, blessés ou disparus.
Distance
Ligne Rouge 3 km
Après
être descendu du massif de l'Ormont sur St-Dié un petit détour par
l'aérodrome de Remoneix s'impose. On pourrez y admirer la réplique
de l'avion Spad XIII de l'as des as français René Fonck. Né en
1894 à Saulcy-sur-Meurthe, il rejoint, début 1915, l'escadrille
d'observation C47 à Corcieux près de St-Dié. Après avoir rejoint
l'escadrille 103 « les Cigognes », il devient l'as des
as, totalisant 144 victoires aériennes, dont 75 attestées et
homologuées. Il termine la guerre en portant la Croix de Guerre à
28 palmes et une étoile, la Croix de Guerre la plus chargée à ce
jour. Il détient le record absolu du nombre de victoires aériennes
de l'armée française. Il décède le 18 juin 1953.
IV)
Un
village détruit à plus de 95 % Moins de 4 semaines après la
déclaration de guerre, des éléments de la Ire Armée Allemande
traversent Autrêches, le 31 août 1914. Après la bataille de la
Marne, les Français tentent de reprendre le village. Le 14
septembre, les fantassins des 35e et 42e R.I. y parviennent
temporairement. Dès le lendemain, de très violents combats
s’engagent pendant plus d’une dizaine de jours et se généralisent
à tout le secteur. Fin septembre 1914, lorsque le front se
stabilisera, les Allemands conserveront le cœur du village ainsi que
Chevillecourt, tandis que les Français occuperont Hautebraye, le
hameau le plus au sud de la commune.
Dès
lors, pendant plus de 29 mois, les ennemis se font face. Les très
fréquents bombardements, de part et d’autre, détruisent la plus
grande partie des habitations de la commune.
V)
Le
parcours « Sur les traces du 35ème R.I. » est une boucle
pédestre de 7 km. Cette ballade à travers le village et la campagne
d’Autrêches invite à retourner sur les pas du 35ème Régiment
d’Infanterie, particulièrement engagé dans les combats de la
seconde quinzaine de septembre 1914. On découvre aussi ce que
pouvait être la vie et la survie de ce village pendant l’occupation
Allemande. Les lieux de batailles, les monuments commémoratifs,
rendent hommage aux combattants de toutes origines, tombés pour leur
patrie, tout en permettant d’apprécier le patrimoine architectural
et naturel du village.
VI)
Il
y a quelques temps j'avais été étonné de trouver ces artefacts
Anglais (protège amorce de 18 pounders) sur le plateau de Cerny,
Chemin des Dames :
A
force de recherche les voici replacés dans le contexte des combats
du 14 septembre 1914. (Source principale : Sir D. Haig, mais aussi
French « 1914 », Sir J. E. Edmonds « History of the
Great War », E. W. Hamilton « The first seven Divisons »
, F. Coleman « From Mons to Ypres with French » ).
« Des reconnaissances dans la nuit du 13 au 14 septembre attestent que l'ennemi est établi autour de la sucrerie de Troyon.
La 2e brigade reçoit l'ordre de capturer le sommet du Chemin des Dames à Cerny. L’objectif principal est la sucrerie, bien tenue par des mitrailleuses et flanquée de 2 batteries. A 250 m de part et d’autre de la sucrerie il y a une tranchée : une le long de la route de Chivy, l’autre le long du chemin des Dames, les 2 formant un angle au niveau de l’usine. Devant celle-ci, la pente du champ de betterave à sucre s’élève doucement. La pluie a rendu la glaise collante et les betteraves glissantes.
A 3 heures du matin, sous une forte pluie et par un brouillard dense, la 2e brigade (K.R.R.C. du Lt colonel Pearce Serocold, suivi du Sussex, colonel Montrésor, et des hommes du 9th Lanciers) atteint Troyon.
4h45,
la compagnie de tête est stoppée au sommet de la colline, et ne
peut avancer. La fusillade ne cesse d'enfler : il devient évident
que les Allemands sont établis en force.
6h30 le Sussex est déployé à gauche à la demande du lt colonel Serocold, chaque bataillon couvrant environ 700 m. Le Northamptonshire est envoyé au ravin à l'est pour protéger le flanc.
Les
2 compagnies du Sussex, comprenant que le feu vient de tranchées à
300 m au nord, le long de la route de Chivy, glissent vers l'ouest
pour prendre les défenseurs par le flanc. Atteignant un chemin
creux, le Sussex y place une mitrailleuse qui prend la tranchée en
enfilade. Un drapeau blanc se lève et un grand nombre d'Allemands se
rendent, levant les mains et s’approchant en courant. Alors que des
hommes du Sussex se lèvent du chemin creux pour recevoir les
prisonniers, des tirs partent des positions Allemandes, touchant
indistinctement les amis comme les ennemis, le colonel Montrésor
trouve la mort dans la fusillade... Environ 300 prisonniers,
majoritairement des 16 RR et 78 IR, sont conduits à l'arrière. Le
chauffeur Coleman note : « j'attendais à un croisement de la
route, regardant 300 prisonniers dont 4 officiers. Les 300 hommes
rassemblés à cet endroit ont été capturés dans les tranchées
au-dessus de Troyon, par le Sussex, dans une charge au cour de
laquelle le colonel Montrésor avait trouvé la mort ».
7
heures. La tête de la 1e brigade atteint Vendresse et prolonge la
ligne de la 2e brigade vers la gauche.
8h00/9h00,
le combat s'intensifie encore. Le Loyal North Lancashire est envoyé
pour épauler le K.R.R.C. et le Sussex très éprouvés dans
leur attaque de la sucrerie. Deux compagnies du Loyal North
Lancashire reçoivent l’ordre de prendre la sucrerie : la moitié
des hommes est fauchée lors de l’avance, mais la sucrerie est
finalement occupée... Continuant le combat, la demi-compagnie de
gauche du Sussex réussit à déborder le flanc ouest des Allemands
qui, à cheval sur la route de Troyon à la sucrerie, s'opposent à
la progression du K.R.R.C. Le feu des Anglais est si efficace que de
nombreux Allemands se rendent. Deux batteries Allemandes retranchées
à l'est de la sucrerie ouvrent le feu sur leur camarades, qui, pris
entre le feu des obus Allemands et des balles Anglaises venant du sud
et de l'ouest sont rapidement exterminés. Le lieutenant Dashwood
place ses mitrailleuses dans la sucrerie : des attelages
apparaissent près de 2 batteries, mais en très peu de temps chaque
conducteur, cheval et canonnier est abattu, et les 12 canons restent
silencieux sur le plateau.
Les
3 bataillons progressent, dépassent les batteries abandonnées et se
retranchent sur le plateau derrière la sucrerie. Ils sont alors
bloqués par des mitrailleuses qui tirent du nord et de l'est, et
doivent repousser des contre-attaques toutes la journée.
9h00,
la 3eme brigade se déploie à son tour à la gauche de la 1ère
brigade. Le brouillard limite toujours la vue à 200 mètres, doublé
d’une petite pluie froide arrivant de face. Le Coldstream progresse
à travers un épais bois dans la vallée de Vendresse et sur le
coteau très abrupt qui conduit au sommet de la colline. En
l'atteignant, il découvre que le Cameron Highlanders et le Black
Watch, qui ont pris un autre chemin, sont déjà en position... Le
Black Watch et le Cameron Highlanders attaquent le long de la
route de Chivy : pris sous le tir des batteries de la sucrerie, ils
subissent des pertes sévères. Le commandant des Black Watch, le
colonel Grant-Duff, est tué lors d’une charge à la
baïonnette. Le 1er Scots Guards perd aussi son colonel en attaquant
entre Vendresse et Troyon. La tranchée le long de la route de Chivy
aura coûté 49 officiers et 1 100 hommes à la 1ère Brigade.
Le
Coldstream progresse jusqu'au Chemin des Dames. La route
n'ayant ni talus ni fossé, forme une faible dépression, fournissant
un faible couvert, et le feu de l'artillerie Allemande provoque des
dégâts.
VII)
Peu
à peu, les bonnes nouvelles finissent par se faire jour et nous
savons, maintenant, que nos camarades ont arrêté l’ennemi sur la
Marne et, reprenant l’offensive, l’ont forcé à la retraite.
Paris n’est plus menacé, ce n’est donc pas seulement devant nous
que les Boches sont en fuite ! La Victoire nous sourirait-t-elle
enfin ?
Il
ne faut pas moins de toute la joie que nous occasionnent ces grands
et heureux événements pour chasser la pénible impression que
continuent à nous laisser les tristes lieux que nous habitons.
Aujourd’hui, quelques indigènes sachant leur pays libéré, sont
venus se rendre compte de l’étendue de leur ruine. On en voit déjà
qui essayent de réparer ce qui reste de leur maison et je suis
persuadé que, dans peu de temps, ce village désolé renaîtra de
ses cendres.
Il
est également arrivé tout à l’heure un convoi de 10 ou 15 taxis
desquels ont débarqué une bande d’individus armés de pelles et
de pioches. Ces gens
viennent
de Nancy pour enterrer les morts. L’homme qui semble être leur
chef leur dit de se mettre à ma disposition, ce que je ne demandais
nullement. Après leur avoir indiqué rapidement les deux ou trois
endroits où gisent les cadavres en plus grand nombre, je me suis
vivement éclipsé, ne me souciant en aucune façon d’assumer la
direction de cette macabre opération.
J’ai
vu hier, une expédition d’un autre genre, qui n’a pas manqué de
révolter mon âme de combattant : c’est une tapissière
réquisitionnée je ne sais où et conduite par une demi-douzaine de
médecins, pharmaciens, officiers d’administration, appartenant à
de vagues formations sanitaires du plus éloigné
arrière-front, ils sont venus pour piller les tas de cadavres et
rapporter de glorieux ( ?) trophées, fusils, sacs, casques,
baïonnettes, etc... Je me suis retenu à 4 pour ne pas les traiter
comme ils méritent de l’être et renvoyer à leurs ambulances, ces
détrousseurs de morts et ces morticoles que l’on ne voit
apparaître, tels de modernes Thénardier, que lorsqu’il n’y a
plus aucun danger et non pour donner une sépulture aux braves qui
sont tombés, amis ou ennemis, mais pour les dévaliser.
A
la fin de notre déjeuner, un coup de théâtre nous est ménagé. La
porte de la salle à manger s’ouvre tout à coup et entre … la
propriétaire de notre château ! Cette brave dame ne paraît
pas du tout heureuse de trouver sa maison en cet état : trouée
par les obus de place en place et complètement mise au pillage. Il
me semble même qu’elle aurait préféré ne pas nous voir
installés là en maîtres, nous servant de sa vaisselle et de ses
meubles. Elle n’en souffle mot, d’ailleurs, pensant peut-être
que les Boches s’en sont servis avant nous, et le Capitaine
Bérault, très homme du monde, lui ayant prodigué force paroles de
consolation, à son départ elle est rassérénée et met, au
contraire, tout ce qu’elle possède à notre disposition.
Par
exemple, pourquoi s’obstiner à nous faire monter, dans la journée,
notre insipide faction ? Nous sentons bien, et les hommes le
sentent également, qu’elle est inutile, les Allemands sont si
loin… La pluie s’est remise à tomber et nous revoilà crottés
épouvantablement. Que l’on nous laisse donc nous reposer et nous
refaire tranquillement, ou que l’on nous expédie dans une contrée
où nous serons employés plus activement !
Afin
de réconforter un peu mes pauvres poilus et de changer un peu leur
ordinaire invariablement composé de bœuf et de singe, je me mets en
campagne et trouve à acheter un cochon. Je puis me permettre cette
dépense, le boni de l’ordinaire commence à être rondelet, plus
rondelet certainement que le porc que je fais débiter devant moi,
mais ça ne fait rien, les hommes seront contents demain matin de
trouver leur ration augmentée d’un morceau de lard ou d’une
tranche de jambon. Favorisé par le vaguemestre, j’ai reçu 3
lettres de ma femme, très anciennes de date, par exemple. Quand donc
recevrons-nous notre correspondance plus régulièrement et surtout
plus rapidement ?
VIII
5h00
départ de Baccarat, ce matin, pour occuper la rive droite de la
Meurthe. Pluie fine... C’est dommage car le paysage est bien
beau... Et puis enfin ça ne sent plus le cadavre... Oh ! la
bonne odeur de mousse humide, je la hume avec délices... Pluie...
Pluie... De la boue... Impossible de trouver un abri...
Nous
sommes dans la forêt qui domine la Meurthe. Nous faisons notre
popote dans une espèce de petite cabane de charbonnier. Comme
assiette j’ai un couvercle de boîte à gâteaux secs, comme menu :
cheval, pommes de terre, eau additionnée d’alcool de mirabelle.
Nous trouvons n’importe quelle denrée excellente. Ce matin je me
suis régalé avec une croûte de pain et deux tiges de céleri
cueillies dans un potager.
Ce
soir je suis allé voir à l’hôpital de Baccarat les blessés
Français et Allemands. Au moment où j’y pénètre, on en fait
sortir un grand jeune médecin Allemand, raide comme un fourreau
d’épée, on le fait monter dans une auto, tous stores baissés, il
salue et… adieu !
Les
blessés Français sont depuis hier dans une joie qui va des larmes
au rire… quand j’entre dans les salles, ils se lèvent tous sur
leur séant (ou du moins ceux qui le peuvent) ils me font un de ces
saluts militaires accompagné d’un de ces sourires dont je me
souviendrai toujours. Depuis trois semaines, ils sont soignés par
des Allemands : pas un mot d’encouragement, de consolation,
pas une nouvelle, ou, mieux, des nouvelles de victoires Allemandes,
d’écrasements Français. Je leur donne du tabac, alors leur joie
devient du délire.
Parmi
les blessés Allemands, il y a quelques braves garçons, qui sourient
et cherchent à saluer à la Française. D’autres, au contraire,
restent arrogants et distants. Un « ober-leutnant » qui a
une balle dans le crâne me demande très correctement ce que je
pense de sa blessure, il est poli et simple dans ses manières, ce
n’est pas le genre « hobereau » si déplaisant, si
tête-à-claques que nous avons déjà vu parmi les prisonniers. Un
tout jeune cavalier Allemand nous a tué hier deux chasseurs :
Il est là, une balle dans la poitrine...
IX)
Le
28 octobre 1920 était publiée au Journal Officiel la citation
suivante : « la commune de Mary-sur-Marne, département de
Seine-et-Marne, violemment bombardée tant en 1914 qu’en 1918 a vu
nombre de ses maisons entièrement ou en partie détruites. A fait
preuve dans les souffrances endurées d’un calme et d’une dignité
remarquables. « Cette citation comporte l’attribution de la
Croix de Guerre 1914-1918 avec palme ».
Ce
monument rappelle en fait l’épisode de la catastrophe ferroviaire
du 14 septembre 1914. Un train transportant des blessés fut mal
aiguillé à Mareuil-sur-Ourcq et dirigé sur Mary où le pont avait
été détruit pour retarder l’avance Allemande. Le convoi se
précipite sur les ruines et dans la Marne en pleine nuit. La
population, réveillée par le fracas sauve des blessés en utilisant
les barques. L’accident compte 70 morts sur un total de 700
personnes. Les marysiens reçoivent la Croix de Guerre et baptisent
le quartier du port « Port Courage »
IX)
Ce
journal de tranchées publié dans les Vosges par Max Edmeier,
vice-adjudant de la 4e compagnie du 2nd régiment Bavarois de
Landwehr-Infanterie, et dont le premier numéro paraît le 14
septembre 1914, est sans doute le 1er journal du front Allemand. Sa
naissance et son histoire sont mieux connus grâce à l'ouvrage que
publie son fondateur (Entstehung und Weiterentwicklung der ersten
Schützengrabenzeitung und Schützengrabenverlagsanstalt). Edmeier y
raconte qu'ayant avec succès affiché des poésies sur un arbre, il
entend parler des journaux du front des guerres précédentes à la
Schreibstube (salle d'écriture) de la compagnie. Il écrit alors 4
pages destinées à un petit journal qu'il nomme Hohnacker neueste
Nachrichten, du nom des monts Hohnack (Vosges) où stationne la
compagnie. Ce nom doit ensuite être changé en Der Bayerische
Landwehrmann lorsqu'en décembre 1914 la troupe fait mouvement vers
la Belgique, près d'Anvers, au fort Truybecke, puis dans la Somme,
près de Somme-Py... Ce n'est qu'après l'hiver 1914-1915, et avec le
numéro 14, que la compagnie et le journal retournent dans les
Vosges... La parution en est toujours irrégulière (tous les 10 à
14 jours lorsque le régiment se réinstalle dans les Vosges en
1915). Il compte en règle générale 4 pages... Premier journal de
tranchées Allemand, le Bayerische Landwehrmann est aussi celui qui
dura le plus longtemps, puisque son dernier numéro (n° 11 de 1918)
parut après la fin des combats.
X)
La
bataille de la Fontenelle débute vers le 14 septembre 1914 au cours
de la retraite des troupes Allemandes après la bataille du col de la
Chipotte. Le front en Lorraine se maintiend jusqu'à l'armistice à
ce niveau. Les combats du 16 au 22 septembre 1914 vont permettre à
l'armée française d'occuper la côte 627, la butte de la
Fontenelle. Elle y installe une casemate pour abriter des tireurs
d'élite. Les Allemands tenteront journellement et surtout de nuit,
des coups de main meurtriers pour reconquérir le sommet.
Du
Spitzemberg, la route nous mène vers la roche de l'Ormont d'où la
vue embrasse la vallée de Saint-Dié.
Depuis
la roche de l'Ormont, le sentier grimpe vers la Tête des Raves où
subsiste un des vestiges les plus étonnants du massif. Le sentier
longe plusieurs abris maçonnés permettant la surveillance des
pentes du massif. Au sommet de la Tête des Raves, à 873 m
d'altitude, fut érigée, en 1918, une tour d'observation. Cette tour
en fer était constituée d'un tripode soutenant, à 30 m de
hauteur, une tourelle cylindrique de 2 m de hauteur. Cette
tourelle avait des parois et une coupole blindée d'une épaisseur de
20 mm d'acier. Le toit était escamotable permettant une vision
à 360°. Elle était occupée par deux observateurs qui y grimpaient
par des échelles. Il s'agit d'un exemplaire unique de tour
d'observation sur l'ensemble du front. Elle survécut intacte à la
guerre. C'est le vent et le délabrement qui provoquèrent sa chute à
la veille de la 2e Guerre mondiale.
L'Union
- il y a 12 heures
Les
12-14 septembre 1914 : diarrhées, cadavres, moral ...
blogs.rue89.nouvelobs.com/.../les-12-14-septembre-1914-diarrhees-cada...
Il
y a 1 jour - 12 septembre 1914Ce matin, je suis malade. Je vais
voir Major pour [...] un jour exempté, j'en profite pour me
débarbouiller. Nous sommes ...
14
Septembre 1914 - Souvenirs de Campagne - Grande ...
unjouruneguerre.canalblog.com
› été 1914
Il
y a 3 heures - 14 Septembre 1914. Peu à peu, les bonnes
nouvelles finissent par se faire jour et nous savons, maintenant, que
nos camarades ont arrêté ...
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