Cette
page concerne l'année 964 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
METHODES
SUBVERSIVES D'ISLAMISATION SUR LES PAYS CONQUIS
Guerre
en Sicile entre les musulmans et les chrétiens :
Le
prince Alide d’Ifrîkiyya, El-Mançoûr, a, nommé en 22 juillet
947 au gouvernement de la Sicile, El-H’asan ben ‘Ali ben
Aboû’l-H’oseyn Kelbi. Quand ce général est installé à
son poste, il entreprend plusieurs expéditions contre les chrétiens
de l’île, qui implorent le secours de l’empereur de
Constantinople lequel envoie un important corps d’armée
débarquant à Otrante.
El-H’asan,
de son côté, fait connaître la situation à El-Mançoûr, qui lui
envoie des troupes nombreuses commandées par son eunuque Farah’.
El-H’asan
marche alors sur Reggio avec son armée ainsi renforcée. Il envoie
diverses colonnes en Calabre et Serra Gerace, si menaçantes qu’il
semble n’avoir plus qu’à prendre la ville, quand l’annonce des
Byzantins approchant lui fait conclure une trêve qu’ils payent à
prix d’argent.
Il
se porte alors du côté des ennemis annoncés, qui se dispersent à
son approche et évacuent même Otrante... À ce moment, El-H’asan
installe son camp sous les murs du fort de Cassano, et expédie de là
diverses colonnes, puis accorde la paix à Cassano moyennant une
certaine somme... Cette situation se prolonge jusqu’au mois
mai 952.
Une
sanglante bataille est livrée le jour de la fête des Sacrifices (7
mai) entre les musulmans et les soldats chrétiens de Constantinople
soutenus par leurs coreligionnaires de l’île :
Les
chrétiens, mis en déroute et poursuivis jusqu’à la nuit,
subissent des pertes en morts et en prisonniers, tous leurs bagages,
leurs armes et leurs montures deviennent la proie des vainqueurs...
Les têtes des morts sont envoyées dans les diverses villes de
Sicile et d’Ifrîkiyya.
El-H’asan
assiège aussi Gerace, dont les habitants obtiennent la paix contre
la promesse de payer une forte somme d’argent... Envoyant alors une
colonne contre la ville de Petracucca, elle est emportée et livrée
au pillage... El-H’asan ne quitte la Sicile que le 28 mai 952... En
laissant dans l’île son fils Aboû’l-H’oseyn Ahmed.
Le
8 fév. 962, les troupes musulmanes de Sicile, commandées par Ahmed
ben El-H’asan ben ‘Ali ben Aboû’l-H’oseyn, marchent contre
la place-forte de Taormine, qui est située dans cette île et dont
les chrétiens sont alors en possession. On commence le siège de ce
fort, l’un des plus inexpugnables et des plus nuisibles aux
musulmans... Comme les habitants résistent et que les opérations
se prolongent, les assiégeants ont l’idée de détourner l’eau
qui alimente la place... Les assiégés, privés d'eau, demandent
quartier, en vain ; ils doivent se rendre espérant avoir la vie
sauve... En devenant esclaves des musulmans, tandis que leurs biens
deviennent propriété conquise (fey’)... Ils abandonnent la ville
au mois de décembre 962, à la suite de 7 mois et demi de siège. On
installe quelques musulmans dans cette place, que l' on nomme
d’El-Mo’izziyya, par allusion au prince d’Ifrîkiyya, El-Mo’izz
l’Alide... Un corps d’armée marche ensuite contre Rametta sous
le commandement d’El-H’asan ben ‘Ammâr,
8
février 962, des troupes chrétiennes débarquent dans l’île de
Crète, dont les habitants adressent une demande de secours au prince
Alide d’Ifrîkiyya El-Mo’izz li-dîn Allah. Ce prince répond à
leur appel, et dans les combats qui ont lieu, les musulmans,
réduisent en captivité les chrétiens de l’île...
Siège
de la ville chrétienne de Rametta : En présence de cette
situation, ces derniers, saisis de crainte, font savoir à l’empereur
de Constantinople ce qui se passe et réclament du secours.
L’empereur fait équiper une flotte qui apporte une armée de 40
000 combattants... De son côté, Ahmed, émir de Sicile, demande
également à El-Mo’izz d’Ifrîkiyya de lui envoyer de prompts
renforts, renforçant et accroissant sa flotte par la levée de
marins et de soldats.
Quant
à El-Mo’izz, il se met aussi à réunir des guerriers et à lever
des recrues qu’il place, après leur avoir distribué beaucoup
d’argent, sous le commandement d’El-H’asan ben ‘Ali, père
d’Ahmed. Ces troupes débarquent en Sicile en sept.-oct. 964, une
partie va aussitôt renforcer l’armée qui assiège Rametta. Les
chrétiens d’autre part débarquent aussi en Sicile près de
Messine (oct.-nov.) et portent de là toutes leurs forces.
Quand
El-H’asan ben ‘Ammûr, chef de l’armée assiégeante, apprend
se qui passe, il laisse sous les murs de la ville un corps d’armée
chargé de contenir ceux qui veulent en sortir, et s’avance avec le
reste de ses soldats, bien décidés à vaincre ou à mourir, contre
l’armée chrétienne...
Celle-ci
entoure les musulmans en même temps que ceux de Rametta tombent sur
le corps d’armée laissé en observation, afin de surprendre (le
gros de) l’armée musulmane par derrière... Mais leur sortie ne
réussit pas, Les chrétiens avancent, pleins de confiance dans leur
nombre et dans les engins et instruments qu’ils traînent avec
eux... La mêlée commence, et la situation devient bientôt
dangereuse pour les musulmans, que les Byzantins ont acculés à
leurs propres tentes et qu’ils voient déjà vaincus... En cette
extrémité, les fidèles choisissent de mourir comme étant le parti
le plus sûr, selon le mot du poète :
« Je
suis resté en arrière dans l’espoir de sauver ma vie, mais je
n’ai pas ainsi trouvé la vie qui m’anime quand je me porte en
avant. »
Alors
l’émir El-H’asan ben ‘Ammûr, excitant leur ardeur, se met à
leur tête pour charger, et la lutte redouble d’acharnement, de
leur côté les patriciens répondent en chargeant et en encourageant
leurs troupes.
Le
général chrétien Manuel fond sur les musulmans et y sème la mort,
les coups de lance qu’on dirige contre lui ne produisent aucun
effet et s’amortissent sur son épaisse armure... Alors un trait
est lancé contre son cheval, abat celui-ci, dont le cavalier devient
le centre d’une lutte ardente où il est tué, de même que
plusieurs de ses patriciens.
Sa
mort provoque chez les siens la débandade : Les musulmans en
massacrent un grand nombre, et les fuyards étant arrivés au bord
d’un grand fossé qui constitue un véritable trou, s’y
précipitent pour échapper à l’épée des poursuivants, ils s’y
écrasent les uns les autres, si bien que ce fossé se trouve comblé
par les cadavres.
Commencée
à l’aube, la bataille dure l’après-midi, et la poursuite se
prolonge pendant la nuit, dans toutes les directions. On ne peut
énumérer les armes, les chevaux et les richesses de toutes sortes
qui constituent le butin : Y figure entre autres un sabre d'Inde
sur lequel on lit cette inscription :
«
De ce sabre indien, qui pèse cent soixante-dix mithkâl, a été
frappé de nombreux coups sous les yeux mêmes de l’Envoyé de Dieu
». Cette arme est envoyée à El-Mo’izz en même temps que les
captifs et les têtes des ennemis tués...
Les
chrétiens qui échappent gagnent Reggio. Quant aux habitants de
Rametta, leur courage fléchit, car les vivres commencent à
manquer,faisant évacuer la place par les invalides, ne gardant plus
que les hommes en état de combattre... Les musulmans tentent alors
une attaque qui non seulement se poursuit jusqu’au soir, mais
continue dans la nuit, puis saisissant des échelles, ils emportent
la place d’assaut... Les hommes sont mis à mort, les femmes et les
enfants réduits en esclavage, la ville livrée à un pillage qui est
des plus fructueux. On installe dans la place des musulmans.
Ceux
des chrétiens qui ont échappé à la première bataille se
rallient, et prenant avec eux ceux de Sicile et de la presqu’île
de Reggio, ils se réfugient à bord de leurs navires pour échapper
à la mort. L’émir Ahmed s’embarque également avec ses troupes
et livre aux Byzantins une bataille navale acharnée : Des
musulmans se jetant à l’eau mettent le feu à de nombreux navires
Grecs qui coulent, les chrétiens subissent de fortes pertes, et
chacun tâche de se sauver sans s’inquiéter des autres. Les
musulmans dirigent ensuite des colonnes contre les diverses villes
chrétiennes, qui sont mises au pillage et qui doivent consentir à
payer des sommes d’argent pour jouir d’une trêve... Ces
événements du 6 janvier 965, est connue sous le nom de « bataille
du détroit ».
Après
l'écrasement d'une révolte en 948, le calife fatîmide Ismail
al-Mansur nomme Hassan al-Kalbi comme émir de l'île. Le titre
devenant rapidement héréditaire, l'émirat prend de facto son
indépendance vis-à-vis du gouvernement Africain.
En
950, Hassan mène une guerre contre Byzance dans le sud de l'Italie,
atteint Gerace et Cassano allo Ionio. Une seconde campagne en Calabre
apporte une nouvelle défaite aux armées Byzantines. Gerace
assiégée, l'empereur Constantin VII Porphyrogénète accepte de
payer un tribut à l'émirat de Sicile.
En
956, les Byzantins reconquièrent Reggio et envahissent la Sicile, un
traité est signé en 960.
Deux
ans plus tard, une révolte à Taormina est écrasée mais la
résistance héroïque des chrétiens de Rametta conduit l'empereur
Nicéphore II Phocas à envoyer une armée constituée de 40 000
Arméniens, Thraces et Slaves sous les ordres de son neveu Manuel qui
capture Messine en octobre 964.
Le
25 octobre, une bataille féroce entre les Byzantins et les kalbides
conduit à une défaite cuisante pour le camp Byzantin et Manuel
ainsi que près 10 000 hommes meurent sur le champ de bataille.
Le
nouvel émir Abu al-Qasim (964-982) lance une série d'attaques
contre la Calabre dans les années 970 tandis qu'une flotte sous le
commandement de son frère attaque les côtes du Comté d'Apulie
capturant plusieurs places fortes
Les
Byzantins sont occupés par les guerres avec les fatimides de Syrie
et les Bulgares de Macédoine ce qui pousse l'empereur germanique
Otton II à intervenir, mais l'armée Germano-Lombarde est vaincue en
982 à la bataille du cap Colonne.
Toutefois
Al-Qasim lui-même est tué au cours du combat et son fils retourne
en Sicile sans exploiter l'avantage de la victoire. L'émirat atteint
son apogée sous l'émir Jafar (983-985) et de Yusuf al-Kalbi
(990-998), tous deux mécènes des arts bien que le dernier des fils
de Jafar ait été un seigneur violent qui expulse les Berbères de
l'île après une tentative d'assassinat contre Jafar .
En
1019, un autre tentative de révolte est écrasée et al-Akhal prend
le pouvoir (1019-1037). Conduite par un vieillard, le juge Asad ben.
al-Furât, l'armée débarque à Marsala et entreprend une longue
guerre d'usure, bientôt soutenue par l'armée régulière venue
d'Afrique...
La
distribution des terres a en effet été illégale et spontanée
entre les conquérants... Il n'y a eu ni cinquième réservé pour
l'État, selon la règle ou khums, ni répartition coutumière... Une
chrétienté « démennite » se regroupe, soumise en cas
de nécessité, révoltée à l'occasion...
Les
Byzantins restaurent une province, un « thème », qui
sera balayé vers 960. Les chrétiens accueillent en 1040 des
musulmans révoltés qui se convertissent au christianisme. La
répression sera sévère, mais ils restent prêts à accueillir un
libérateur. Certains passent en Calabre sous contrôle Byzantin,
mais la tolérance « classique » des Aghlabides, puis des
Fatimides permet la survivance minimale d'institutions religieuses
dans les régions islamisées et arabisées :
Il
y a un évêque auprès de l'émir à Palerme, où une porte de la
ville est nommée Shantagata, « de Sainte-Agathe », du
nom d'une église et peut-être à Catane, des monastères demeurent
à Vicari et Saint-Philippe d'Argirò. Des écoles sont attestées
par les vies de saints et la liturgie suit celles d'Égypte et
d'Antioche.
LES MUSULMANS CHASSENT LES CHRÉTIENS DE SICILE |
La
Sicile apparaît en effet pour les Fâtimides comme un terrain
d'expériences : L'effort d'islamisation se fait jour en 962 par
une grande cérémonie, où 14 000 enfants sont circoncis
simultanément, après une offensive Byzantine, écrasée en 965 à
la bataille du Fossé ou de Rametta, le calife fâtimide Mu'izz fait
accomplir par l'émir kalbite, en 967, un grand « incastellamento »,
mouvement qui représente une mutation profonde de l'habitat.
Il
décide en effet le regroupement forcé de tous les habitants dans un
petit nombre de villes ou medîna, une par district, chacune gardée
par un château et munie d'une mosquée du vendredi, indispensable
pour assurer la fidélité politique et l'endoctrinement religieux...
Il
s'agit de faire pénétrer l'islam, mais aussi de faire passer le
message chiite sur lequel repose la dynastie. Cette nouvelle
structure, accompagnée de la destruction des anciens habitats
dispersés, fortifie l'île contre Nicéphore Phocas, et semble avoir
réussi l'unification culturelle des populations.
Cette
islamisation et cette arabisation sont d'autant plus radicales qu'une
immigration nombreuse suit les famines qui ravagent les provinces
Africaines, de 1004-1005 à 1040, avant même l'invasion des
Hilaliens, qui disloque l'Afrique du Nord. Un mouvement à plus
longue distance, fréquent dans le monde de l'islam, a fait affluer
aussi des musulmans d'Espagne Andalouse et même d'un Orient
lointain, des Coptes, des Éthiopiens, des Khurasaniens, des Indiens.
Ce sont des patriciens d'origine Iranienne, les Tabarî, qu'on
exécute à Palerme en 946.
L'immigration
entraîne aussi des juifs arabisés, nombreux, en relation étroite
avec la synagogue de Ben Ezra du Vieux-Caire : La Sicile et la
Tunisie leur servent de relais pour leurs trafics commerciaux entre
l'Égypte et la Syrie fatimides et l'Occident musulman omeyyade.
Sur
le modèle de la Tunisie aghlabide, les émirs kalbites ont ainsi
obtenu la liquidation des solidarités militaires tribales et des
grandes factions qui opposent Agrigentins et Palermitains à la fin
du IXe siècle.
Les
tribus disparaissent en ville, où ne se conserve que la « noblesse
héraldique » : au XIIe siècle, dans les documents
d'époque Normande, de nombreux musulmans souscrivent les actes de la
pratique notariale et portent des noms, des nisbas, qui se réfèrent
aux grandes tribus arabiques et aux tribus berbères.
Il
n'est que temps de relater les événements qui font suite à
l’assassinat de Nicéphore Phocas et l’avènement de Jean
Tzimiscès dans cette portion extrême de l’empire d’Orient
formée par les thèmes d'Italie méridionale... Par exception je
n’aurai que peu à parler, sous ce règne, des Arabes d’Afrique
et de Sicile, car la paix signée avec l’émir de cette île par
Nicéphore Phocas après les désastres de Rametta et de Reggio dure
toujours.
IBN-ALATHYR
: EXTRAITS DE L'Histoire des croisades
remacle.org/bloodwolf/arabe/alathyr/croisades3.htm
La
bataille s'étant engagée au lieu dit, Balt'a,[1] le succès resta
d'abord indécis .... Ainsi finit l'année 334, et quand 335 (le 1er
août 946) commença, l'état de guerre ..... 964), et une partie
alla aussitôt renforcer l'armée qui assiégeait Rametta.
Islam
en Italie — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Islam_en_Italie
La
présence musulmane durera de 828 à 1300 et jusqu'aux années 1970,
.... La première bataille contre les troupes byzantines a lieu le 15
juillet 827 près de .... la résistance héroïque des chrétiens de
Rametta conduit l'empereur Nicéphore II ... sous les ordres de son
neveu Manuel qui capture Messina en octobre 964.
Henri
Bresc, La Sicile musulmane - Clio - Voyage Culturel
www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_sicile_musulmane.asp
Il
faudra quarante années de campagnes pour l'emporter sur une
résistance .... une offensive byzantine, écrasée en 965 à la
bataille du Fossé ou de Rametta, ...
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