samedi 9 août 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR

8 août 2014

I- Le Figaro du 8 août 1914 préconise que soit affichée dans les mairies et les postes de police la liste des médecins encore en activité. Une question qui préoccupe... Restera-t-il des médecins pour les civils ? Beaucoup sont mobilisés et n'ont pas tous pensé à se chercher un remplaçant...
Ne serait-il pas utile d'afficher dans les mairies et les postes de police la liste des médecins demeurés disponibles ?...» écrit Le Figaro du 8 août 1914

II- Castelnaudary : Antoine Bieisse, soldat au 143e, mobilisé le 8 août 1914

Antoine Bieisse est né en 1893 dans la rue des moulins. Son père est percepteur à Saint-Papoul Lorsque la guerre éclate, Antoine est déjà sous les drapeaux, il fait son service militaire ici-même, au 143e régiment d'infanterie... Le 8 août, c'est donc le départ : « Impossible de décrire ce moment, c'est terrible. Malgré tout, il faut se séparer », écrit-il...
Le 10, le 143e arrivera en Lorraine, les premiers combats commencent :
Dès le début, les pertes sont lourdes, le 20, il est grièvement blessé... Recueilli 5 jours plus tard par les Allemands, et emmené captif en Bavière.
Il raconte :
« La nuit, interminable, le jour se lève... Le silence est seul troublé par quelques plaintes lointaines... Plus d'espoir, il faut mourir ici !...
Puis l'horreur :
La pluie arrive et avec elle la nuit, ainsi se termine la quatrième journée. Je perds complètement espoir, l'atmosphère n'est plus tenable... une odeur pestilentielle se dégage car les morts sont nombreux... Les corbeaux et autres oiseaux sont déjà là, sur mes camarades, c'est affreux ».
Antoine Bieisse est enfin secouru... par des brancardiers Allemands, il reçoit les premiers soins, puis est envoyé en captivité. Il souffrira toute sa vie de ses terribles blessures.

III- La première offensive du 7 au 13 août 1914 :

Il n'entre ni dans le plan stratégique, ni dans les intérêts tactiques de l'armée allemande, de porter la guerre sur la frontière Alsacienne.
Il apparaît utile au Commandement Français d'accrocher sur ce front la gauche ennemie, et de prendre dans la plaine d'Alsace dés le début des opérations, une position qui nous assure un débouché dans les Vosges sur un large front.
Le plan de campagne Français prévoit donc une offensive à droite, un mouvement général de nos armées, avec des forces dont la mission serait de pénétrer brusquement en Alsace par le sud, de se porter en hâte sur Colmar et Schlestadt, de détruire les ponts du Rhin, et de masquer Neuf-Brisach.
Ultérieurement et successivement, les unités appartenant au 1e groupe de divisions d'infanterie de réserve et les divisions de réserve des Alpes doivent venir garder la Haute-Alsace et investir Strasbourg...
Depuis le 2 août, l'état-major Allemand a concentré, de la Suisse à la Fecht (rivière du Haut-Rhin), le XIVe Corps d'Armée, et de la Fecht au Donon le XVe Le commandant de ces troupes, le général von Deimling, fameux « mangeur d'Alsaciens »,opère sur un terrain qui lui est familier.
les premières patrouilles, notamment celle du 11e Dragons, ont convaincu l'État-Major que les effectifs Allemands sont de peu d'importance entre la frontière et Mulhouse. Le gros des forces ennemies campe sur la rive droite du Rhin.
Il est décidé que nous prendrons immédiatement l'offensive pour rejeter en arrière ces effectifs et nous rendre maître des ponts sur le Rhin... Un détachement d'armée est organisé et placé sous les ordres du général Bonneau. Ce détachement comprend le 7e CA., la 8e division de cavalerie, une brigade d'infanterie et une batterie attelée de 155 court, empruntées à la garnison de Belfort.
LA PREMIÈRE CAMPAGNE
Cette brigade formée en hâte par les 371e et 372e régiments d'infanterie, complétés par un bataillon actif du 171e et du 172e régiments d'infanterie. La batterie est prélevée sur le 9e régiment d'artillerie à pied. Le colonel Quais,  commandant de cette brigade, rejoint le 6 août la 14e division du général Curé, qui fait partie du détachement d'armée du général Bonneau, (effectif total de 19000 hommes).
L'ordre d'offensive parvient le 6 août :
Son exécution le 7, au matin... Le général Bonneau doit d'abord s'emparer du front Thann-Mulhouse, ensuite atteindre le Rhin par sa droite, et couper les ponts, puis se porter sur Colmar... L'armée d'attaque est divisée en 3 colonnes.
  1. A droite, la 27e brigade d'infanterie (44e et 60e régiments d'infanterie) appuyée par les 2e et 3e groupes du 47e régiment d'artillerie et la 8e brigade de dragons, qui se portera par la trouée de Belfort sur Dannemarie et Altkirch.
  2. Au centre, la 14e division (brigade Quais, et 28e brigade (42e et 35e) régiments d'infanterie) qu'appuie le 1e groupe du 47e régiment d'artillerie, qui devra marcher sur Cernay.
  3. A gauche, la 41e division du général Superbie, éclairée par le 15e  bataillon de chasseurs, composée de régiments d'infanterie comme les 23e, 152e, 373e, appuyée par les batteries du régiment d'artillerie de montagne, se portera sur Thann par le col d'Oderen et la vallée de la Thur
Le front d'attaque d'Altkirch à Thann couvre une étendue de 24 kilomètres. Le général Bonneau, dans le mouvement de conversion qu'il doit décrire autour de Thann pour se redresser le long du Rhin, va se heurter à des forces égales en nombre, mais retranchées, dont les contre-attaques risquent de menacer son flanc droit.
Les colonnes de gauche et du centre progressent assez facilement. A gauche, la 41e division descend sans désemparer la vallée de la Thur dans les journées des 6 et 7 août. Le 15e bataillon de chasseurs, sous les ordres du commandant Duchet, bouscule les patrouilles ennemies et traverse, rapidement Urbès, Wesserling, Saint Amarin, véritables étapes de la « Terre Promise », pour s'installer dans le village de Moosch.
Le 7 août, Willer et Bitschwiller sont dépassés par les fantassins du 133e et du 23e  et dès quatre heures de l'après-midi pénètrent dans Thann, d'où le général von Deimling se retire précipitamment... La population enthousiaste fait fête aux chasseurs du 15e bataillon et aux fantassins de la 41e division. Les pointes d'avant garde des chasseurs sont alors lancées vers Cernay, et dès le lendemain le 15e bataillon s'établit à Reiningen, à 4 kilomètres de Mulhouse.
LE MARÉCHAL JOFFRE ET MONSIEUR MESSIMY
Au centre, la 14e division a franchi le 6 août la frontière, les fantassins du 35e et du 42e , appuyés par le feu des batteries du 47e régiment d'artillerie, progressent malgré les mitrailleuses, bousculent l'ennemi au pont d'Aspach dans la journée du 7,et le 35e régiment d'infanterie enlève brillamment Burnhaupt le Bas. La division occupe alors le front Aspach – Pont d'Aspach – Burnhaupt - Ammertzwiller.
A droite, la 8e division de cavalerie, qui doit couvrir le flanc vulnérable de l'attaque, a lié son mouvement à celui de la 14e division. La frontière étant franchie le 7 août à 6 heures, le 11e Dragons, à l'avant garde, se porte vers Altkirch. Une brigade Allemande, pourvue d'artillerie, défend la place. Les Français pénètrent dans Altkirch malgré la vive fusillade qui part des maisons. Mais ils ne peuvent dépasser la gare les escadrons doivent se replier sous le couvert des bois.
L'artillerie Allemande cause quelques pertes. Le colonel du 11e Dragons est grièvement blessé, le capitaine Dérémetz tué... A la faveur de l'obscurité, l'ennemi évacue la place. La prise d'Alkirch coûte une centaine de tués et blessés. Mais la 14e division y entre le soir même, triomphalement.
Au matin du 8 août, la 14e division reçoit l'ordre de poursuivre sa marche sur Mulhouse, la 41e division devant s'avancer à gauche, jusqu'à Lutterbach. Les 41e  et 60e régiments d'infanterie restant à Altkirch.
Vers midi, la 14e division se forme en deux colonnes, convergeant sur Mulhouse. Les patrouilles ennemies fuient devant nous, des équipements abandonnés jonchent les routes. Les derniers soldats Allemands quittent Mulhouse quand les Français arrivent aux portes de la ville.
Le 18e  Dragons ne trouve pas un uniforme ennemi dans la place. Le général Curé envoie une forte avant-garde prendre position au-delà de la ville, entre Modenheim et Rixheim, puis il fait son entrée dans Mulhouse, musique en tête, drapeaux déployés... Pendant ce temps, le général Bonneau s'installe à Niedermorschwiller.
La prise de Mulhouse, vaste centre industriel d'Alsace qui compte 100 000 habitants, a une répercussion énorme dans toute la France...
M. Messimy, Ministre de la Guerre, télégraphie au général en chef :
« Mon général, l'entrée des troupes Françaises dans Mulhouse, aux acclamations des Alsaciens, a fait tressaillir d'enthousiasme toute la France. La suite de la campagne nous apportera, j'en ai la ferme conviction, des succès dont la portée militaire dépassera celle de la journée d'aujourd'hui. Mais, au début de la guerre, l'énergique et brillante offensive que vous avez prise en Alsace nous apporte un précieux réconfort. Je suis profondément heureux, au nom du Gouvernement, de vous exprimer toute ma gratitude ».
Hélas !! cette confiance était prématurée.
Les Allemands en fuite ont incendié les magasins militaires de vivres, de matériel et de fourrages... cependant ils laissent derrière eux une horde d'espions... Leurs officiers, avant de partir,ont promis de se venger dès le lendemain des Français.
Le général Curé apprend, en effet, dans la soirée du 8 août, que de gros détachements ennemis apparaissent en direction de Mülheim et de Neufbrisach. La forêt de la Hardt, impénétrable fourmille de casques à pointe.
Il est impossible à une brigade d'infanterie de défendre victorieusement Mulhouse contre des forces importantes venant du Nord et de l'Est. Le général Curé se rend compte de cette situation, et  pour éviter une catastrophe évacue Mulhouse à 5 heures du matin, puis s'installe sur les hauteurs, au sud de la ville. Les Allemands, assurés de trouver nos soldats en pleine orgie, comptent les bousculer sans coup férir, et pénétrer à leur suite par la trouée de Belfort. La rapidité de notre offensive les a surpris. La faiblesse de nos effectifs les rassure...
/... à suivre


IV- En Belgique
LE MOUVEMENT DES TROUPES
Le 8 août, le premier des forts, Barchon, se rend. Les Allemands changent alors de tactique et engagent la première attaque aérienne de la guerre en utilisant les Zeppelins pour bombarder la ville de Liège. Les forts sont ensuite bombardés un à un jusqu’au dernier par la « Grosse Bertha ».
C'EST TOUT CE QUI LUI RESTE
Du 4 au 8 août, 857 civils seront tués en région Liégeoise et 1450 maisons seront détruites. (Le lundi 10 août, la ville de Visé sera incendiée, le bourgmestre et le doyen sont pris en otage). Visé est la première des villes Belge martyre.
La résistance de Liège permet de ralentir l’armée Allemande d’environ une semaine. Ce temps précieux a permis aux alliés de se préparer plus à l’ouest. La ville de Liège a reçu de la France, la Légion d’honneur pour sa résistance héroïque.


V- Le 30 juillet 1914, Mary Houghton, une voyageuse Anglaise, voit passer les premiers conscrits Autrichiens mobilisés à Bozen (aujourd'hui Bolzano, en Italie, dans le Tyrol du Sud :
« Ce qui nous a frappé le plus est leur complet manque d'entrain... Ils piétinent sur la route ou s'asseyent sur les rebords dans un silence résigné qui ressemble à celui des chevaux que nous avions vus un peu plus tôt. Très peu d'entre eux parlent, et aucun ne semble avoir l'élasticité qu'on pourrait attendre de leur jeunesse. Leurs pas n'expriment ni espoir ni regret : ils font partie d'un vaste mécanisme mis en mouvement pour une raison inconnue, qu'ils sont incapables d'accélérer ou de retarder. »...
Le « vaste mécanisme » de la guerre qui débute conduit en effet des millions d'hommes sous l'uniforme et vers les champs de bataille. Mais, dans l'immédiat, le déclenchement du conflit a une autre conséquence, un peu moins connue :
La fermeture des frontières, dans les premiers jours d'août 1914, piégeant des centaines de milliers de civils (travailleurs immigrés, étudiants, correspondants de presse, voyageurs et vacanciers) sur un territoire désormais hostile.
D'insouciants voyageurs transformés en « sujets ennemis »
Parmi eux se trouve ainsi le footballeur Steve Bloomer, auteur de 28 buts sous le maillot de l'équipe nationale Anglaise, tout juste arrivé en Allemagne en juillet 1914 pour entraîner une équipe locale. Dans l'incapacité de quitter le pays après la déclaration de guerre Britannique, le 4 août, il sera interné en novembre au camp de Ruhleben, près de Berlin, où il restera jusqu'en 1918.
A l'été 1914, certains parviennent de justesse à franchir les frontières. Le médecin Allemand Georg Nicolai s'est rendu à Lyon pour un important congrès de radiologie médicale, qui s'achève le 31 juillet. Apprenant le lendemain la mobilisation générale, il réussit à s'embarquer dans un des derniers trains franchissant la frontière Allemande, échappant de peu à l'arrestation à Belfort où les militaires Français l'ont un temps soupçonné d'espionnage.
Passés du Tyrol Autrichien à l'Allemagne le 1er août au volant de leur automobile de tourisme, Mary Houghton et son mari sont immobilisés par la réquisition du carburant pour l'armée puis la saisie de leur voiture. En quelques jours, ces insouciants voyageurs sont devenus des « sujets ennemis », gagnés par l'angoisse de ne pouvoir quitter le pays. Le 5 août, au lendemain de la déclaration de guerre, ils prennent le dernier train pour la Suisse, restée neutre.
Tous n'auront pas cette chance. Le peintre Allemand Paul Cohen-Portheim, qui réside à Paris, est alors en villégiature dans le Devonshire. Le 4 août, la guerre le surprend sans ressources ni logement sur le sol Anglais, et privé de la possibilité de s'embarquer ; les deux derniers bateaux pour l'Allemagne ont été retenus à quai... Même dénuement, même impuissance pour l'écrivain Hongrois Aladar Kuncz, sujet des Habsbourg, qui passe ses étés dans un village près de Morlaix, dans le Finistère. C'est là qu'il assiste au premier acte de la tragédie, le 1er : « Au milieu d'un silence de mort, le maire donne lecture de l'ordre de mobilisation. C'est la stupeur. Nulle acclamation. Mais quelqu'un étouffe un sanglot, puis la foule, un instant pétrifiée, se disloque. »
Ce soir-là, à bord d'un express Brest-Paris bondé, les voyageurs Français se montrent encore courtois envers cet ennemi francophone et francophile. Mais, le 2 août, alors que le réseau ferré est entièrement passé sous le contrôle de l'armée pour permettre la mobilisation des hommes, il ne peut prendre l'ultime train pour la Suisse, n'arrivant pas à s'approcher du quai noir de monde. Le délai fixé par les autorités expire le soir même. Il sera bientôt fiché, arrêté, déplacé, pour finir enfermé à Noirmoutier puis sur l'île d'Yeu (Vendée).
Car tous les Etats prennent des mesures d'exception envers ces civils indésirables, au statut mal défini par le droit international. On ne peut pas les expulser (comme les Allemands l'avaient été en 1870) de crainte que les hommes n'augmentent les effectifs militaires adverses, mais on redoute de les laisser libres de leurs mouvements.
VÉRIFICATION DES PAPIERS
Dès le 31 juillet, en France, on leur refuse l'usage des télégrammes, et une trop brève fenêtre leur est laissée pour partir : « Tous les étrangers, sans distinction de nationalité, seront autorisés à quitter la France jusqu'à la fin du premier jour de mobilisation ( 24 heures). » Au-delà, il faut s'enregistrer auprès des autorités, le séjour étant prohibé dans les régions frontalières et à Paris. Des dispositifs similaires sont mis en place en Allemagne et en Grande-Bretagne, où les navires adverses sont arraisonnés, ou encore en Autriche - Hongrie et en Russie... Une directive du ministère de l'intérieur se veut rassurante, le 8 août 1914 : « Les Autrichiens et Allemands pacifiquement employés et n'excitant pas de soupçons peuvent maintenir leur résidence et rester « sous la protection de nos lois », ou bien quitter le pays. » Ces garanties ne dureront guère...
Car le conflit qui commence déchaîne la xénophobie d'une partie des populations, dont l'imaginaire est depuis longtemps travaillé par la hantise de l'espionnage.
En 1906, le romancier Britannique Walter Wood a publié The Enemy in our Midst (« l'ennemi parmi nous »), imaginant les nombreux immigrés Allemands à Londres, domestiques ou serveurs de restaurant, comme autant d'espions potentiels pouvant guider une invasion.
En France, après les passions de l'affaire Dreyfus, ce sont les violents articles de Léon Daudet dans L'Action Française qui jettent, à partir de 1912, un même soupçon sur les étrangers.
L'entrée en guerre transforme ces suspicions en exactions dans les grandes villes, où de nombreux magasins sont saccagés, notamment ceux de la firme Maggi (la rumeur accuse la maison Suisse, qui a des Allemands dans son conseil d'administration, d'être un centre d'espionnage).
Aladar Kuncz évoque ainsi le climat tendu des premiers jours de guerre à Paris : « Il n'est pas prudent pour les étrangers de se montrer dans la rue. Non seulement les représentants officiels de la police demandent couramment à voir les papiers, mais des particuliers, s'improvisant détectives, arrêtent à tout moment des passants, particulièrement des hommes blonds. Car blond signifie Allemand, et Allemand est synonyme d'espion. »
La brune actrice Danoise Asta Nielsen est, elle, prise pour une espionne Russe et manque d'être lynchée en se promenant à Berlin.
La violence envers l'étranger culmine à Saint-Pétersbourg, dont le nom aux sonorités trop germaniques sera bientôt russifié en Petrograd, et où la foule saccage au début d'août l'ambassade Allemande.
Ces débordements ne sont pas limités à l'Europe : le consulat Allemand à Wellington (Nouvelle Zélande) connaît le même sort, et les immigrés Allemands, Autrichiens ou Hongrois d'Australie ou du Canada finiront aussi par être internés, dans des conditions matérielles et morales très variables.
Au regard des millions de morts qui suivront, leur sort peut sembler dérisoire. Il montre pourtant la nature profonde du conflit : frontières fermées, identités durcies, pouvoir de coercition accru pour les États.
INSCRIPTION DES ÉTRANGERS
L'entrée en guerre marque une césure majeure dans l'histoire des migrations et des circulations internationales, mettant fin à ce qu'on a appelé la « première mondialisation » d'avant 1914, ère d'accélération des échanges culturels, scientifiques et économiques, et d'intenses mobilités individuelles.
Au total, près de 300 000 civils « ennemis » seront enfermés dans des camps à travers l'Europe en 1914-1918, dont 65 000 environ en France. Il faut y ajouter les centaines de milliers de déportés vers l'intérieur de l'empire Russe, où les chefs militaires ont évacué de force, courant 1915, des populations « suspectes », ennemis et sujets du tsar, juifs en particulier. Le sort, cette même année, des passagers du Lusitania (paquebot britannique torpillé par un sous-marin Allemand) comme celui des Arméniens de l'Empire Ottoman illustre de façon plus douloureuse encore la vulnérabilité des civils dans un monde en guerre.











3 commentaires:

  1. J'imagine que bien des médecins avaient été démobilisés à cause de leur grand âge et qu'ils aient pu resté auprès des civiles.
    Eh oui il n'était pas bon d'être Allemands en villégiature en France ou en Angleterre et pourtant ces hommes et ces femmes n'avaient rien demandé, que poursuivre leur existence mais ils furent pris dans la tourmente de la folie humaine et surtout celle des dirigeants !

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  2. rester ! que de coquilles quand j'écris trop vite !

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