samedi 2 août 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR

Dimanche 2 août 1914 : Mobilisation générale, chaque régiment d'active doit créer un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200. C'est ainsi que le 19e régiment d'infanterie de Brest  crée le 219e régiment d'infanterie avec les soldats réservistes rappelés sous les drapeaux par le décret de
mobilisation générale.

Commandé par le lieutenant-colonel Stuhl, les 2191 soldats et 37 officiers qui composent le 219e régiment d'infanterie sont partagés en deux bataillons plus l'état-major. Le 5e bataillon est commandé par le commandant Laureau, le 6e par le commandant Germain. Le régiment forme, avec le 262e RI de Lorient et le 318e RI de Quimper, la 122e brigade de la 61e division d'infanterie.
Le 5 août, le régiment sera prêt et quitte Brest. Le premier train emmenant l'état-major et le 5e bataillon part à 21 heures 05, le second train avec le 6e bataillon à 23 heures 25. A 2 heures 38 dans la nuit du 7 août, le premier convoi arrive à Paris en gare des Batignolles, le second à 4 heures 58. Le 5e bataillon et l'état-major s'installent à Drancy tandis que le 6e bataillon va au Blanc Mesnil.
Le
219e régiment d'infanterie fait partie de la réserve générale du Camp Retranché de Paris.
Du 8 au 23 août, le temps se passe en exercices, instructions, marches et manœuvres. Le 11 août, le régiment est passé en revue, au Bourget, par le général Mercier Milon, inspecteur des forces mobiles...


Au début de la guerre, l’exploitation des forêts s’organise dans l’urgence : il faut répondre aux énormes besoins du front, or les chasseurs forestiers sont au combat.
Le 2 août 1914, les chasseurs forestiers sont mobilisés pour aller au front. Depuis le décret du 2 avril 1875, l'administration des Eaux et Forêts entre dans la composition des forces militaires Françaises. En temps de guerre, son personnel doit intégrer des compagnies de chasseurs forestiers, une correspondance étant établie entre les positions hiérarchiques civiles et les grades militaires.
Détachés auprès des corps d'armée, les chasseurs forestiers ont deux missions essentielles : d’une part accompagner et favoriser la progression des troupes en campagne, d’autre part, appuyer le génie dans l'approvisionnement des forces armées en bois.


A l’été 1914, 18 compagnies de 150 à 250 chasseurs forestiers sont formées pour intégrer les différents corps d'armée. Seuls les personnels de 48 ans et plus restent à l'arrière. Ils sont mobilisés mais affectés à la bonne gestion de l'exploitation du bois...



Le 2 août, c’est au tour de la France de mobiliser ses troupes. Comme toute la nation, Calais se prépare à un conflit devenu inéluctable.
L’affiche ordonnant la mobilisation sur tout le territoire Français des armées de terre et de mer « ainsi que la réquisition des animaux, voitures et harnais nécessaires au complément de ces armées » Un agent municipal appose sur chaque exemplaire de l’affiche la mention « 2 août 1914 ». Les Calaisiens apprennent ainsi la mobilisation. Si l’on fait abstraction du ton emphatique et convenu qui est de mise à l’époque lorsqu’il s’agit d’évoquer la défense de la nation, on peut capter l’atmosphère de ces 3 premiers jours de ce mois août.
Ce quotidien local rapporte que le 1er août les cloches se sont mises en branle et que « par toute la ville court le grand frisson patriotique secouant d’émotion le pays tout entier ».
Et de l’émotion, il y en eut sur les quais de la gare de Calais dès la matinée du lendemain. En effet, concrètement, chaque réserviste, en compulsant le fascicule de mobilisation qui lui a été délivré, sait où il doit se rendre pour répondre à l’appel. Du coup, de nombreux groupes se rendent vers la gare pour monter dans des trains spéciaux qui les conduiront vers leurs garnisons respectives, tandis que d’autres, moins nombreux, se dirigent vers le quartier d’artillerie de la Citadelle.
« Les épouses, les mères, les sœurs et les fiancées, les yeux rougis, accompagnaient les mobilisés. Que de scènes déchirantes ! Mais les hommes (il faut bien le dire) partent résolument, sans forfanterie mais aussi sans faiblesse ».
Il faut dire que l’accent est mis sur la détermination de ceux qui vont aller se battre : « Les Calaisiens répondent avec calme, résolution et confiance à l’ordre de mobilisation générale », affirme le maire de Calais, Charles Morieux, qui fait placarder ses déclarations sur tous les murs de la ville.
Mais celui qui restera à la tête de la municipalité jusqu’à la fin de la guerre (puisqu’en raison du conflit aucune élection n’a pu être organisée) relaie le discours officiel de la République pour justifier l’entrée en guerre :
« Ce n’est pas seulement pour la France, pour son indépendance et sa dignité, que les Français se battent, mais encore pour la liberté du monde :
liberté des nations.
libertés des nationalités.
Contre les puissances d’oppression, qui, par la menace et par la force, veulent tenir l’Europe sous le joug, le drapeau tricolore, le drapeau de la Révolution Française, va représenter une fois de plus la cause de la libération des peuples. A l’ombre de ce drapeau nous savons que les Calaisiens qui partent feront leur devoir ».
Le Petit Calaisien, se faisant fort de les stopper, rapporte également que les plus folles rumeurs ont couru dans la ville :
« Nous sommes loin des bruits pessimistes de ces mois derniers à savoir que nos magasins manquent de pantalons et de culottes. Réservistes et territoriaux sont, en effet, habillés de vêtements flambant neufs et leur passage en ville, militarisés déjà avec leurs vêtements civils sous le bras, n’est pas sans pittoresque ».
Privés des journaux parisiens, les Calaisiens sont très mal informés des événements militaires déjà en cours. Peut-on compter sur le Petit Calaisien pour communiquer de façon fiable les nouvelles à ses lecteurs? On y lit :


 
« Les informations les plus contradictoires se donnent libre cours. Ne dit-on pas que les troupes Allemandes sont entrées en territoire Français, alors qu’elles se sont retirées avec des pertes énormes ? On parle même de 7 000 morts. D’autres surenchérissant affirmaient même 50 000. » 

Le 2 août l’Allemagne a envahi le Luxembourg et lancé un ultimatum à la Belgique, elle n’a pas encore pénétré en France et a encore moins fait retraite !
Les premières mesures pratiques sont appliquées. Les écoles privées et publiques, réquisitionnées par l’autorité militaire, sont fermées. Une commission de réquisition pour les chevaux, les voitures et camions entre en service. Les habitants de Calais ont ordre de nettoyer, mettre en état et remplir d’eau de Guînes toutes leurs citernes et reçoivent interdiction de faire usage de cette eau sauf si la distribution publique d’eau de Guînes n’était plus assurée. Comme si Calais se préparait à un siège...

2 août 1914: à Calais, comme partout, c'est la mobilisation ...

www.nordlittoral.fr/calais/2-aout-1914-a-calais-comme-partout-c-est-la-...
Il y a 12 heures - 2 août 1914: à Calais, comme partout, c'est la mobilisation ... pour justifier l'entrée en guerre : « Ce n'est pas seulement pour la France, pour ...

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