vendredi 15 août 2014

1006 - 1005... EN REMONTANT LE TEMPS


 Cette page concerne les années 1005 - 1006 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle des les années considérées il ne peut s'agir que d'un survol !

UN PROJET D’AMÉLIORATION CIVIL ET AGRICOLE QUI SE CHERCHE ET

TÂTONNE
Au XIe siècle La condition humaine est décrite dans les termes lugubres suivants : « La famine se met à étendre ses ravages, on peut craindre pour la survie du genre humain, on se met à manger les bêtes sauvages et les oiseaux, les hommes soumis à une faim dévorante, ramassent pour les manger toutes sortes de charognes et de choses innommables... Une faim fiévreuse pousse les hommes à dévorer de la chair humaine... Des voyageurs sont enlevés, leurs membres découpés, cuits au feu et mangés... Les corps des morts eux-mêmes sont en bien des endroits arrachés à la terre et servent également à apaiser la faim... »
Pour mieux comprendre la problématiques des peurs de l’an mil, il convient de faire un petit tour d’horizon de la société médiévale, par là nous essayerons de comprendre comment les prédictions eschatologiques ont pu être vécues par les différentes couches de la population et si elles s’en sont souciées. Dans un premier temps, de manière brève, c’est le contexte historique qui nous occupe, ensuite nous verrons quelle est la notion du temps à cette époque, puis nous nous pencherons sur la société et sa composition, et enfin examinerons plus spécifiquement l’attitude de l’Église.
Si l’on suit Georges Dub,y la période précèdant 980 aurait été celle d’une « profonde dépression » (in Féodalité, Gallimard 1996) :
Les invasions Vikings et Normandes sapent durablement les premiers élans de croissance économique (même si il y eut de grands courants d’échanges), les édifices culturels du IXe siècle sont endommagés, la sauvagerie semble prendre le dessus, à tel point qu’après 860 l’usage de l’écriture se perd presque totalement.
Pour ne citer que quelques événements qui purent contribuer à l’instauration d’un climat de doute sachons qu’en 982 les Sarrasins battent Otton III en Calabre, et que par contre coup les Slaves (esclaves) se révoltent
Qu’en 987 c’est la mort accidentelle de Louis V à Compiègne,
En 996 celle d’Hugues Capet.
Les famines ont durement frappé la population durant une bonne partie du siècle et elles séviront encore vers 1005-1006, conjuguées avec un hiver très rigoureux (nouvelles famines en 1031, ce qui est intéressant en comparaison avec l’année de l’Annonciation du Christ (1033), qui aurait du être la dernière de l’humanité).
De plus l’effondrement de l’Empire de Charlemagne a signifié l’échec de l’unification de l’Occident chrétien. Bref les temps s'assombrissent...
Mais au-delà de ces événements diversement calamiteux qui sont, en fin de compte, le lot commun à certaines époques, c’est le bouleversement des structures économiques et sociales qui doit retenir notre attention. Avec l’effondrement des Carolingiens tout l’ordre ancien est effacé, désormais la place d’honneur est réservée au féodalisme... Le pouvoir se divise et se distribue en de multiples fiefs et seigneuries, ce sont les châteaux forts qui seront les points d’appui des nouvelles puissances. Un nouveau groupe social apparaît, celui des chevaliers.
Pour la majeure partie des historiens d'aujourd'hui, les années 1000 sonnent le lent, mais sûr, réveil de l'Europe et le début de nouveaux progrès. Les campagnes s'organisent après les invasions, la réforme clunisienne exporte sur tout le continent ses monastères. Une ombre de taille cependant, le schisme entre Église d’Orient et d’Occident. Il est vain d’essayer en quelques lignes de déterminer les influences de ces divers événements sur l’ensemble de la société en l’an 1000, des études ont été mené et il convient de s’y rapporter.
« Les hommes de ce temps-là vivent au rythme des saisons et des générations…pour la plupart d’entre eux peu importe que l’on soit en tel ou tel siècle. Le savent-ils seulement ? » (C’est ce qu’écrit Jean-Paul Cléber).
Pendant la Féodalité, c’est à peine si l’année « possède une existence… ». La conclusion qu’il convient de faire est qu’il ne faut pas se focaliser sur l’année 1000, il faut donc étendre le champ d’étude entre 950 et 1050 environ.
La société est extrêmement hiérarchisée et tout sauf égalitaire. Hors des villes les gens vivent selon le système féodal. Ce système, établi comme instrument de gouvernement, se révèle à l’usage un facteur de dissolution de l’État. En haut de l’échelle on retrouve les seigneurs, grands propriétaires, ceux-ci renforcent leur autorité aux dépens de l’autorité publique.
Ils donnent des terres aux chevaliers qui, en échange, leur assurent les fonctions militaires. Les chevaliers louent de petits lots de terre aux paysans qui travaillent pour eux, les paysans ont fort peu de droits et vivent dans la pauvreté et l’insalubrité. La condition de la femme n’est pas des plus enviables non plus. Dans cette société imprégnée de religiosité, la femme est souvent perçue comme la descendante directe d’Eve, responsable de ce que l’on sait. De plus elle est l’objet du désir sexuel, et celui-ci a tendance à être mal vécu par bon nombre de pieux chrétiens.
Selon l’Église, faire des enfants est la tâche la plus importante des femmes, les nouveau-nés, chétifs, sont baptisés dès leur naissance afin qu'à leur mort ils échappent aux tourments de l'enfer.
Si nous nous acharnons sur ces descriptions qui semblent bien lointaines de notre sujet c’est pour souligner la grande part dévolue à l’Église et à la croyance dans la vie quotidienne de ces hommes et de ces femmes de l’an mil.
L’Église est « l’armature principale » (Duby « An 1000, An 2000 sur les traces de nos peurs) de toute la société, elle est toute-puissante et ce malgré le Grand Schisme qui se prépare. Tout le savoir de l’époque est concentré entre les mains des moines et des abbayes, pratiquement seuls les gens d’Église savent lire et écrire.
La plupart des gens vivent dans la peur d’offenser Dieu et sont terrifiés à l’idée de passer leur vie éternelle en enfer. Les riches laissent de l’argent pour que les prêtres disent des messes après leur mort, on essaie par tous les moyens de se racheter de ses fautes (voir en perspective le Jubilé de 1300). Un rôle primordial assuré par l’Église présentant une continuité, une transition, valeurs sûres au milieu d’autres règles qui sont mises à mal (nous avons brièvement évoqué le passage à la féodalité et l’écroulement des Carolingiens).
Si la fin des temps a été annoncée par l’Église, les gens du peuple ont accepté la prédication, mais dans la doctrine chrétienne seul Dieu connaît l’échéance ultime, l’Église ne peut pas proclamer la fin des temps, d’un autre côté elle ne peut pas non plus récuser les prédictions, en effet, comme le remarque Henri Focillon, la valeur de l’Apocalypse reste « hors de toute contestation possible » mais c’est « une valeur intemporelle…, une sorte de calendrier perpétuel de ces grandes anxiétés de l’âme, de cette peur du jugement sans laquelle la foi chrétienne perd une poésie formidable et aussi une pleine menace d’efficacité… » (l’An Mil). Donc l’Église aurait pu perdre sa crédibilité et son pouvoir en soutenant ouvertement l’un des deux bords.
Et, de toute façon « en quelques pages, avec quelques citations bien choisies, on fait l’an mil que l'on veut » dit Dominique Barthélemy dans « L’an mil et la paix de Dieu ». Ceux qui les écrivent sont, pour la plupart, des moines et ils ont à cœur de montrer aux humains les avertissements divins, et, montrer qu’il est temps de racheter ses pêchés, que rien n’est perdu, qu’il suffit de placer son espoir en son créateur.
On nous décrit à loisir le Moyen-Âge comme une époque obscure, peuplée de paysans ignorants et d’hommes d’église avides de pouvoir ou confis de prédications eschatologiques, cette description se marie bien avec la thèse d’une terreur générale à l’approche de la fin du millénaire, mais elle reste bien peu convaincante... Même si elle nous semble plus plausible, l’« inquiétude diffuse » de Duby ne nous convient pas non plus, n’est-elle pas finalement une autre sorte de « romantisation » de l’an mil ?
Nous restons donc sur notre position initiale en croyant que les inquiétudes de fin du monde ne touchent que certains milieux intellectuels religieux. Le paysan bourru doit peut-être se poser des questions sur la fin des temps, mais le fonctionnement de la société lui a ôté depuis longtemps l’illusion de pouvoir apporter des solutions à ses propres problèmes, d’autant plus à ceux du destin humain… Nous ne croyons pas qu’il s’en soit préoccupé, il devait certainement d’abord s’efforcer d’écarter les famines.
A partir du Xe siècle, on constate une forte évolution de la structure des sociétés Européennes.  La période du XIe -XIIe siècles se caractérise d'abord par une forte croissance démographique et une évolution des structures économiques ce qui transforme les rapports sociaux.
Entre 1000 et 1350, la population passe d'environ 12 millions à 35,5 millions d'habitants en Europe Occidentale et centrale et de 17 à 25 millions d’habitants en Europe Méditerranéenne. Les échanges monétaires et le commerce européen connaissent un essor important. L'économie de marché s'ajoute alors à l'économie de subsistance traditionnelle du haut Moyen-Âge. Les campagnes et surtout les villes commencent à sortir de leur autarcie. Le système agro-sylvo-pastoral perd alors de son importance...

La naissance de la féodalité, à partir du Xe siècle, bouleverse le travail du paysan et ses rapports avec les nobles. Les droits seigneuriaux s'alourdissent. Les paysans doivent payer des impôts à leur seigneur. Il sont dans l'obligation d'utiliser le moulin, le four ou le pressoir banals, construits par le seigneur, contre une rétribution. Le droit de chasse et de pêche est accaparé par les nobles et les paysans perdent en partie cet apport alimentaire... En partie seulement puisque le braconnage est une pratique assez fréquente.
D'autre part, la croissance démographique et l'essor urbain à partir du XIIe sièle provoquent une augmentation des besoins alimentaires.
Les seigneurs font alors pression sur leurs paysans pour qu'ils intensifient leurs cultures dans le but d'en tirer un profit monétaire et de vendre les récoltes sur les marchés urbains. 
C'est la naissance d'un système agraire fondé sur l'accumulation des réserves en céréales pour la vente. Ce système provoque une diminution de la superficie des forêts et une augmentation des terres cultivées en céréales grâce aux défrichements qui se généralisent dans toute l'Europe.
Aux XIIe et XIIIe siècles, l'agriculture progresse et s'intensifie grâce à quelques innovations :
MÊME LES BÊTES SONT FAMÉLIQUES
L'outillage s'améliore grâce au développement de la sidérurgie.
La force animale est mieux utilisée avec l'adoption du joug frontal pour les bœufs et du collier d'épaule rigide pour les chevaux et les mules.
Le paysan peut ainsi faire des labours plus profonds et labourer des terres lourdes.
La multiplication de ces labours permet également de diminuer le temps de jachère.
Les Européens passent ainsi d'un système de culture biennal à un système triennal... La terre n'est plus cultivée un an sur deux mais deux ans sur trois : Une parcelle est cultivée en blé d'hiver pendant un an... Puis en avoine ou orge l'année suivante... La troisième année, elle est laissée en jachère. Ce système permet aussi d'augmenter les surfaces cultivées. Les rendements progressent pendant cette période.
L'alimentation rurale commence à se dissocier de l'alimentation urbaine à cette époque. Elle perd la variété  qui la caractérise au haut Moyen-Âge. La cueillette et la chasse deviennent des activités marginales. La cueillette est réservée aux pauvres ou aux temps de crise et la chasse est devenue l'exclusivité des nobles... Le régime alimentaire est basé sur le pain noir ou la bouillie, des soupes et de la viande de porc souvent salée. La part du pain dans l'alimentation augmente sans cesse alors que celle de la viande diminue.
Le pain du paysan est souvent fait avec des céréales secondaires comme de l'orge, du seigle ou de épeautre.
Le blé  est réservé aux impôts seigneuriaux et à la vente sur le marché.
La bouillie est moins consommée qu'à la période précédente parce qu'elle est considérée comme un plat de pauvre.
L'importance culturelle du pain s'accroît. 
Les quantités de viande consommées diminuent aussi pour de multiples raisons. Les terres incultes et des forêts qui sont les principales zones de pâturages diminuent en superficie ce qui provoque une diminution du nombre d'animaux élevés.
De plus une partie importante de la viande élevée est réservée à la vente sur les marchés urbains car c'est un produit cher et donc qui rapporte de l'argent aux familles paysannes.
Ainsi la consommation de poules et d'oies diminuent au profit de la vente des œufs et de la viande, il en est de même pour le vin, le jambon, le fromage et le poisson salé. Pour les paysans ce sont presque des aliments de luxe, réservés aux jours de fêtes...
Avec l'extension de l'interdiction de la chasse pour les paysans, la consommation de gibiers diminue également. 
Néanmoins les légumes sont toujours cultivés dans les potagers : Fèves, lentilles, pois chiches, gesses, épinards, courges, choux, oignons, ail, poireaux, navets... Ces végétaux forment les ingrédients variés des soupes qui sont un plat quotidien avec le pain.
Celui-ci est souvent confectionné et cuit une fois par semaine ou tous les 15 jours pour éviter une trop grande perte de temps et d'argent en combustible et en taxe pour l'utilisation du four banal... La paysanne confectionne de larges miches de pain de farine de seigle ou de mélange... Ces céréales sont pauvres en gluten et le pain lève donc difficilement... La mie est compacte.
Pour manger plus facilement ce pain, les paysans le trempent alors dans la soupe. Cette alimentation est plus monotone et moins équilibrée qu'à la période précédente mais suffit à nourrir correctement les populations. 
Dans une année normale, seuls les pauvres et les mendiants souffrent de la faim. Mais une mauvaise récolte peut devenir dramatique car le régime alimentaire est centré sur les céréales. Le peuple souffre alors rapidement de disette. Il  va chercher une alimentation de subsistance dans les forêts. Pendant le Moyen Age centrale, on compte une crise alimentaire régionale tous les 25 ans environ...
Il y a eu 4 grandes crises Européennes: 1005-1006, 1032-1033, 1195-1197, 1224-1226.
Mais l'insuffisance de l'engrais, la puissance limitée de l'outillage agricole et la réduction de la jachère épuisent les sols et les rendements commencent à diminuer. A partir de 1300, les mauvaises récoltes se multiplient.
L'an mil connaît une croissance économique dont l'apogée se fait nettement sentir aux XIIe et XIIIe siècle. Dès le milieu du Xe siècle, on assiste à une première phase de croissance agraire. Il semble que l'« angoisse de la faim » amène la paysannerie à produire mieux et plus.
Ainsi, les paysans s'adaptent :
Meilleure connaissance du sol, adaptation des labours selon le milieu, évolution de la méthode d'attelage (collier d'épaule et fer à cheval), développement de la micro-hydraulique (fossé de drainage et irrigation).
La frappe de monnaie d'argent et son homogénéisation par les premiers Carolingiens a déclenché une véritable mutation économique qui porte pleinement ses fruits avec la fin des invasions. Plus adapté que la monnaie d'or héritée de l'Antiquité, le denier d'argent permet l'introduction de millions de producteurs et de consommateurs dans le circuit commercial.
Les paysans commencent à pouvoir revendre leur surplus et deviennent donc intéressés à produire au-delà de ce qui est nécessaire à leur subsistance et aux droits seigneuriaux. Ce phénomène est attesté par la multiplication des marchés et des ateliers de frappe de monnaie dans tout l’Occident dès le IXe siècle.
Dans certains cas, les propriétaires, ecclésiastiques ou laïcs, fournissent des charrues, investissent dans des équipements améliorant la productivité : Moulins à eau en remplacement des meules à bras, pressoirs à huile ou à vin (en remplacement du foulage), etc. La redécouverte des capacités de l'énergie hydraulique plutôt qu’animale ou humaine permet une productivité sans comparaison avec celle disponible dans le haut Moyen-Âge et comparable à celle des Romains qui se servaient déjà de moulins à eau installés en série à flanc de collines ou de montagnes. Chaque meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kilogrammes de blé à l'heure, ce qui correspond au travail de 40 esclaves.
Les rendements des terres cultivées peuvent atteindre jusqu'à 5 ou 6 pour un. Ces progrès dégagent de la main-d’œuvre pour d’autres activités. Pierre Bonnassie a montré que, après les grandes famines de 1005-1006 et de 1032-1033, la population devient de moins en moins exposée aux dérèglements alimentaires et, par voie de conséquence, aux épidémies : la mortalité diminue...
LE MARCHE AU MOYEN-ÂGE
Il ne faut pas surestimer cette époque de renouveau économique et social car le changement n'en est qu'à sa genèse et la paysannerie est encore la victime des mauvaises récoltes, comme, sous le règne de Robert le Pieux, où on assiste, selon Raoul Glaber, à des famines foudroyantes où le cannibalisme est de règle dans certaines régions (1005-1006 et 1032-1033)... La croissance démographique et l'augmentation de la production agricole s'auto-entretiennent en un cercle vertueux : elles sont la clef du renouveau médiéval.
La société Carolingienne s'efface progressivement. Ainsi, on constate la disparition de l'esclavagisme dans le Midi au profit des paysans libres.
Néanmoins, un nouveau pouvoir s'affirme : la seigneurie banale. À partir de 990, l'effritement des institutions de l'époque précédente amène à un nouvel usage, celui des « coutumes ». Au XIe siècle, il s'agit des droits exigés par le seigneur banal et qu'aucune autorité supérieure n'est capable de contrer. Cependant, la mise en place de la seigneurie n'empêche pas le progrès technique et l'avancée agricole.
La famine troisième des chevaliers de l’Apocalypse, représente les terribles caractéristiques qu’elle décrit encore dans le monde contemporain : ventres gonflés, alimentation d’urgence, consommation de terre, cannibalisme. Elle n’est pourtant due qu’à de simples accidents climatiques, à une série de mauvaises récoltes, et à l’insuffisance des capacités de stockage...
Le rivage des mers intérieures (Méditerranée, Baltique), faciles à ravitailler, sont donc généralement épargnés, la bonne organisation des Cités-États, la rapidité, la souplesse des annonces communales garantissent l’approvisionnement, mais il coûte cher et conduit à l’endettement des villes...
De multiples famines ont touché l’Europe au Moyen âge. Les historiens en ont recensé 95 en Angleterre et 75 en France, durant tout le Moyen-Âge.
La guerre a des conséquences dramatiques :
Désorganisation de l’économie (de la production comme des réseaux de distribution),
Destruction des récoltes et des habitations, pillages et violences.
L'absence des seigneurs, enrôlés dans des actions militaires, désorganise les seigneuries et prive les paysans de leur défenseur attitré.
La production agricole, vitale pour nourrir les villes, connaît des difficultés.
La fiscalité royale augmente considérablement et de façon dramatique pour des populations appauvries, mais obligées de participer à l’effort de guerre.
Les investissements productifs périclitent au profit des investissements non productifs (armes et ouvrages de défense).
Les fameuses « terreurs de l'an mil » n'ont jamais existé : la crainte de fin du monde correspondant au millénaire de la vie du Christ (1000 - 1033) fut une invention d'historiens du XIXe siècle.
Il est bien pratique pour ceux-ci, Républicains, tenants du matérialisme économique et descendants des philosophes des Lumières de présenter le Moyen-Âge et la monarchie en général, comme une période arriérée, obscurantiste et crédule...
Il est cependant certain que durant cette période, les hommes ont ressenti une angoisse latente du Jugement Dernier, accentuée par les 3 séries de famines et épidémies qui apparaissent pendant la 1ère moitié du XIe siècle.
Le climat se refroidit, et les récoltes s'appauvrissent. La famine, la peste et le feu se succèdent à un rythme effréné.
C'est une misère épouvantable pour la population. De celles de 1005 et 1006, en passant par celle de 1021 jusqu'à celle de 1060, c'est près de soixante années de fléaux.
Particulièrement celles de 1027, 1028 et 1029 sont signalées par l'intensité de la famine qui est si grande et si générale dans toute la France qu'elle est souillée d'anthropophagie.
En 1031, les hommes, forcés de se nourrir de chiens, de souris, de cadavres, de racines d'arbres, d'herbes de rivières meurent par milliers.
Sur les routes on arrête les voyageurs et on les égorge pour les dévorer ensuite... On va jusqu'à mettre de la chair humaine en vente sur les marchés.
A Paris, on ne voit que gens au visage pâle, décharné, qui se traînent misérablement dans les rues en implorant la charité, impuissante à soulager tant de misères... Les milliers de cadavres sans sépulture attirent les loups qui commencent alors à s’attaquer aux vivants…
On comprend alors pourquoi les loups ont profondément marqué le Moyen-Âge par leur nombre, leur force, leurs ruses, leur pugnacité, leurs contacts permanents avec les hommes dans toute l’Europe et même sur les autres continents connus...
CLERGÉ ET SEIGNEURS DISTRIBUANT DE LA NOURRITURE
La forêt occidentale est la continuation de la taïga Eurasiatique qui représente un réservoir inépuisable de ces bêtes légères et rapides et qui peuvent, en troupes, couvrir en quelques jours sur des centaines de kilomètres et hanter les longs et froids hivers qu’a connus l’Occident.
C'est une période bien sombre que celle là et les malheureux sans pain, minés par la maladie, désespérés, devenus impropres par leur faiblesse à tout travail, s'en vont chercher un refuge dans les églises, où ils s'entassent, en attendant que Dieu change leur triste condition par un miracle...
Mais le miracle ne vient pas toujours et c'est la mort qui fauche en plein dans ce peuple en proie à toutes les douleurs, à toutes les privations et qui ose à peine se plaindre... Mais qu'est alors la vie !

Atrium - Pour mieux comprendre l'an mil: La situation au Xe ...

www.yrub.com/histoire/anmil2.htm
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L'alimentation paysanne du Xe au XVe siècles - Le blog de ...

cuisine-medievale.over-blog.com/article-29339292.html
22 mars 2009 - Il y a eu quatre grandes crises européennes: 1005-1006, ... Le XIVe siècle est secoué par deux grandes famines, en 1315-1317 sur les côtes ...Famines et disettes au Moyen âge - Le Faiseur de Ripailles
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3 juin 2012 - Au XI e siècle, plusieurs famines sont signalées en Europe. Il y aurait eu une famine anglaise et européenne en 1005, une grande famine ...

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