Cette page concerne les années 1005 - 1006 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle des les années considérées il ne peut s'agir que d'un survol !
UN
PROJET D’AMÉLIORATION CIVIL ET AGRICOLE QUI SE CHERCHE ET
TÂTONNE
Pour mieux comprendre la problématiques des peurs de l’an mil, il convient de faire un petit tour d’horizon de la société médiévale, par là nous essayerons de comprendre comment les prédictions eschatologiques ont pu être vécues par les différentes couches de la population et si elles s’en sont souciées. Dans un premier temps, de manière brève, c’est le contexte historique qui nous occupe, ensuite nous verrons quelle est la notion du temps à cette époque, puis nous nous pencherons sur la société et sa composition, et enfin examinerons plus spécifiquement l’attitude de l’Église.
Si
l’on suit Georges
Dub,y
la période précèdant 980 aurait été celle d’une « profonde
dépression » (in Féodalité, Gallimard 1996) :
Les
invasions Vikings et Normandes sapent durablement les premiers élans
de croissance économique (même si il y eut de grands courants
d’échanges), les édifices culturels du IXe siècle sont
endommagés, la sauvagerie semble prendre le dessus, à tel point
qu’après 860 l’usage de l’écriture se perd presque
totalement.
Pour
ne citer que quelques événements qui purent contribuer à
l’instauration d’un climat de doute sachons qu’en 982 les
Sarrasins battent Otton III en Calabre, et que par contre coup les
Slaves (esclaves) se révoltent
Qu’en
987 c’est la mort accidentelle de Louis V à Compiègne,
En
996 celle d’Hugues Capet.
Les
famines ont durement frappé la population durant une bonne partie du
siècle et elles séviront encore vers 1005-1006, conjuguées avec un
hiver très rigoureux (nouvelles famines en 1031, ce qui est
intéressant en comparaison avec l’année de l’Annonciation du
Christ (1033), qui aurait du être la dernière de l’humanité).
De
plus l’effondrement de l’Empire de Charlemagne
a signifié l’échec de l’unification de l’Occident chrétien.
Bref les temps s'assombrissent...
Mais
au-delà de ces événements diversement calamiteux qui sont, en fin
de compte, le lot commun à certaines époques, c’est le
bouleversement des structures économiques et sociales qui doit
retenir notre attention. Avec l’effondrement des Carolingiens tout
l’ordre ancien est effacé, désormais la place d’honneur est
réservée au féodalisme... Le pouvoir se divise et se distribue en
de multiples fiefs et seigneuries, ce sont les châteaux forts qui
seront les points d’appui des nouvelles puissances. Un nouveau
groupe social apparaît, celui des chevaliers.
Pour
la majeure partie des historiens d'aujourd'hui, les années 1000
sonnent le lent, mais sûr, réveil de l'Europe et le début de
nouveaux progrès. Les campagnes s'organisent après les invasions,
la réforme clunisienne exporte sur tout le continent ses monastères.
Une ombre de taille cependant, le schisme entre Église d’Orient et
d’Occident. Il est vain d’essayer en quelques lignes de
déterminer les influences de ces divers événements sur l’ensemble
de la société en l’an 1000, des études ont été mené et il
convient de s’y rapporter.
« Les
hommes de ce temps-là vivent au rythme des saisons et des
générations…pour la plupart d’entre eux peu importe que l’on
soit en tel ou tel siècle. Le savent-ils seulement ? »
(C’est ce qu’écrit Jean-Paul Cléber).
Pendant
la Féodalité, c’est à peine si l’année « possède une
existence… ». La conclusion qu’il convient de faire est
qu’il ne faut pas se focaliser sur l’année 1000, il faut donc
étendre le champ d’étude entre 950 et 1050 environ.
La
société est extrêmement hiérarchisée et tout sauf égalitaire.
Hors des villes les gens vivent selon le système féodal. Ce
système, établi comme instrument de gouvernement, se révèle à
l’usage un facteur de dissolution de l’État. En haut de
l’échelle on retrouve les seigneurs, grands propriétaires,
ceux-ci renforcent leur autorité aux dépens de l’autorité
publique.
Ils
donnent des terres aux chevaliers qui, en échange, leur assurent les
fonctions militaires. Les chevaliers louent de petits lots de terre
aux paysans qui travaillent pour eux, les paysans ont fort peu de
droits et vivent dans la pauvreté et l’insalubrité. La condition
de la femme n’est pas des plus enviables non plus. Dans cette
société imprégnée de religiosité, la femme est souvent perçue
comme la descendante directe d’Eve, responsable de ce que l’on
sait. De plus elle est l’objet du désir sexuel, et celui-ci a
tendance à être mal vécu par bon nombre de pieux chrétiens.
Selon
l’Église, faire des enfants est la tâche la plus importante des
femmes, les nouveau-nés, chétifs, sont baptisés dès leur
naissance afin qu'à leur mort ils échappent aux tourments de
l'enfer.
Si
nous nous acharnons sur ces descriptions qui semblent bien lointaines
de notre sujet c’est pour souligner la grande part dévolue à
l’Église et à la croyance dans la vie quotidienne de ces hommes
et de ces femmes de l’an mil.
L’Église
est « l’armature principale » (Duby « An 1000, An
2000 sur les traces de nos peurs) de toute la société, elle est
toute-puissante et ce malgré le Grand Schisme qui se prépare. Tout
le savoir de l’époque est concentré entre les mains des moines et
des abbayes, pratiquement seuls les gens d’Église savent lire et
écrire.
La
plupart des gens vivent dans la peur d’offenser Dieu et sont
terrifiés à l’idée de passer leur vie éternelle en enfer. Les
riches laissent de l’argent pour que les prêtres disent des messes
après leur mort, on essaie par tous les moyens de se racheter de ses
fautes (voir en perspective le Jubilé de 1300). Un rôle primordial
assuré par l’Église présentant une continuité, une transition,
valeurs sûres au milieu d’autres règles qui sont mises à mal
(nous avons brièvement évoqué le passage à la féodalité et
l’écroulement des Carolingiens).
Si
la fin des temps a été annoncée par l’Église, les gens du
peuple ont accepté la prédication, mais dans la doctrine chrétienne
seul Dieu connaît l’échéance ultime, l’Église ne peut pas
proclamer la fin des temps, d’un autre côté elle ne peut pas non
plus récuser les prédictions, en effet, comme le remarque Henri
Focillon, la valeur de l’Apocalypse reste « hors de toute
contestation possible » mais c’est « une valeur
intemporelle…, une sorte de calendrier perpétuel de ces grandes
anxiétés de l’âme, de cette peur du jugement sans laquelle la
foi chrétienne perd une poésie formidable et aussi une pleine
menace d’efficacité… » (l’An Mil). Donc l’Église
aurait pu perdre sa crédibilité et son pouvoir en soutenant
ouvertement l’un des deux bords.
Et,
de toute façon « en quelques pages, avec quelques citations
bien choisies, on fait l’an mil que l'on veut » dit Dominique
Barthélemy dans « L’an mil et la paix de Dieu ». Ceux
qui les écrivent sont, pour la plupart, des moines et ils ont à
cœur de montrer aux humains les avertissements divins, et, montrer
qu’il est temps de racheter ses pêchés, que rien n’est perdu,
qu’il suffit de placer son espoir en son créateur.
On
nous décrit à loisir le Moyen-Âge comme une époque obscure,
peuplée de paysans ignorants et d’hommes d’église avides de
pouvoir ou confis de prédications eschatologiques, cette description
se marie bien avec la thèse d’une terreur générale à l’approche
de la fin du millénaire, mais elle reste bien peu convaincante...
Même si elle nous semble plus plausible, l’« inquiétude
diffuse » de Duby
ne nous convient pas non plus, n’est-elle pas finalement une autre
sorte de « romantisation » de l’an mil ?
Nous
restons donc sur notre position initiale en croyant que les
inquiétudes de fin du monde ne touchent que certains milieux
intellectuels religieux. Le paysan bourru doit peut-être se poser
des questions sur la fin des temps, mais le fonctionnement de la
société lui a ôté depuis longtemps l’illusion de pouvoir
apporter des solutions à ses propres problèmes, d’autant plus à
ceux du destin humain… Nous ne croyons pas qu’il s’en soit
préoccupé, il devait certainement d’abord s’efforcer d’écarter
les famines.
A
partir du Xe siècle, on constate une forte évolution de la
structure des sociétés Européennes. La période du XIe -XIIe
siècles se caractérise d'abord par une forte croissance
démographique et une évolution des structures économiques ce qui
transforme les rapports sociaux.
Entre
1000 et 1350, la population passe d'environ 12 millions à 35,5
millions d'habitants en Europe Occidentale et centrale et de 17 à 25
millions d’habitants en Europe Méditerranéenne. Les échanges
monétaires et le commerce européen connaissent un essor important.
L'économie de marché s'ajoute alors à l'économie de subsistance
traditionnelle du haut Moyen-Âge. Les campagnes et surtout les
villes commencent à sortir de leur autarcie. Le système
agro-sylvo-pastoral perd alors de son importance...
La naissance de la féodalité, à partir du Xe siècle, bouleverse le travail du paysan et ses rapports avec les nobles. Les droits seigneuriaux s'alourdissent. Les paysans doivent payer des impôts à leur seigneur. Il sont dans l'obligation d'utiliser le moulin, le four ou le pressoir banals, construits par le seigneur, contre une rétribution. Le droit de chasse et de pêche est accaparé par les nobles et les paysans perdent en partie cet apport alimentaire... En partie seulement puisque le braconnage est une pratique assez fréquente.
D'autre part, la croissance démographique et l'essor urbain à partir du XIIe sièle provoquent une augmentation des besoins alimentaires.
La naissance de la féodalité, à partir du Xe siècle, bouleverse le travail du paysan et ses rapports avec les nobles. Les droits seigneuriaux s'alourdissent. Les paysans doivent payer des impôts à leur seigneur. Il sont dans l'obligation d'utiliser le moulin, le four ou le pressoir banals, construits par le seigneur, contre une rétribution. Le droit de chasse et de pêche est accaparé par les nobles et les paysans perdent en partie cet apport alimentaire... En partie seulement puisque le braconnage est une pratique assez fréquente.
D'autre part, la croissance démographique et l'essor urbain à partir du XIIe sièle provoquent une augmentation des besoins alimentaires.
Les
seigneurs font alors pression sur leurs paysans pour qu'ils
intensifient leurs cultures dans le but d'en tirer un profit
monétaire et de vendre les récoltes sur les marchés urbains.
C'est
la naissance d'un système agraire fondé sur l'accumulation des
réserves en céréales pour la vente. Ce système provoque une
diminution de la superficie des forêts et une augmentation des
terres cultivées en céréales grâce aux défrichements qui se
généralisent dans toute l'Europe.
Aux XIIe et XIIIe siècles, l'agriculture progresse et s'intensifie grâce à quelques innovations :
Aux XIIe et XIIIe siècles, l'agriculture progresse et s'intensifie grâce à quelques innovations :
La
force animale est mieux utilisée avec l'adoption du joug frontal
pour les bœufs et du collier d'épaule rigide pour les chevaux et
les mules.
Le
paysan peut ainsi faire des labours plus profonds et labourer des
terres lourdes.
La
multiplication de ces labours permet également de diminuer le temps
de jachère.
Les
Européens passent ainsi d'un système de culture biennal à un
système triennal... La terre n'est plus cultivée un an sur deux
mais deux ans sur trois : Une parcelle est cultivée en blé
d'hiver pendant un an... Puis en avoine ou orge l'année suivante...
La troisième année, elle est laissée en jachère. Ce système
permet aussi d'augmenter les surfaces cultivées. Les rendements
progressent pendant cette période.
L'alimentation
rurale commence à se dissocier de l'alimentation urbaine à cette
époque. Elle perd la variété qui la caractérise au haut
Moyen-Âge. La cueillette et la chasse deviennent des activités
marginales. La cueillette est réservée aux pauvres ou aux temps de
crise et la chasse est devenue l'exclusivité des nobles... Le régime
alimentaire est basé sur le pain noir ou la bouillie, des
soupes et de la viande de porc souvent salée. La part du pain dans
l'alimentation augmente sans cesse alors que celle de la viande
diminue.
Le
pain du paysan est souvent fait avec des céréales secondaires comme
de l'orge, du seigle ou de épeautre.
Le
blé est réservé aux impôts seigneuriaux et à la vente
sur le marché.
La
bouillie est moins consommée qu'à la période précédente parce
qu'elle est considérée comme un plat de pauvre.
L'importance
culturelle du pain s'accroît.
Les
quantités de viande consommées diminuent aussi pour de multiples
raisons. Les terres incultes et des forêts qui sont les
principales zones de pâturages diminuent en superficie ce qui
provoque une diminution du nombre d'animaux élevés.
De
plus une partie importante de la viande élevée est réservée à la
vente sur les marchés urbains car c'est un produit cher et donc
qui rapporte de l'argent aux familles paysannes.
Ainsi
la consommation de poules et d'oies diminuent au profit de la vente
des œufs et de la viande, il en est de même pour le vin, le jambon,
le fromage et le poisson salé. Pour les paysans ce sont presque
des aliments de luxe, réservés aux jours de fêtes...
Avec l'extension de l'interdiction de la chasse pour les paysans, la consommation de gibiers diminue également.
Avec l'extension de l'interdiction de la chasse pour les paysans, la consommation de gibiers diminue également.
Néanmoins
les légumes sont toujours cultivés dans les potagers : Fèves,
lentilles, pois chiches, gesses, épinards, courges, choux, oignons,
ail, poireaux, navets... Ces végétaux forment les ingrédients
variés des soupes qui sont un plat quotidien avec le
pain.
Celui-ci
est souvent confectionné et cuit une fois par semaine ou tous les 15
jours pour éviter une trop grande perte de temps et d'argent en
combustible et en taxe pour l'utilisation du four banal... La
paysanne confectionne de larges miches de pain de farine de seigle ou
de mélange... Ces céréales sont pauvres en gluten et le pain
lève donc difficilement... La mie est compacte.
Pour
manger plus facilement ce pain, les paysans le trempent alors dans
la soupe. Cette alimentation est plus monotone et moins équilibrée
qu'à la période précédente mais suffit à nourrir correctement
les populations.
Dans
une année normale, seuls les pauvres et les mendiants souffrent de
la faim. Mais une mauvaise récolte peut devenir dramatique car le
régime alimentaire est centré sur les céréales. Le peuple souffre
alors rapidement de disette. Il va
chercher une alimentation de subsistance dans les forêts.
Pendant le Moyen Age centrale, on compte une crise alimentaire
régionale tous les 25 ans environ...
Il
y a eu 4 grandes crises Européennes: 1005-1006, 1032-1033,
1195-1197, 1224-1226.
Mais
l'insuffisance de l'engrais, la puissance limitée de l'outillage
agricole et la réduction de la jachère épuisent les sols et les
rendements commencent à diminuer. A partir de 1300, les mauvaises
récoltes se multiplient.
L'an
mil connaît une croissance économique dont l'apogée se fait
nettement sentir aux XIIe et XIIIe siècle. Dès le milieu du Xe
siècle, on assiste à une première phase de croissance agraire. Il
semble que l'« angoisse de la faim » amène la paysannerie à
produire mieux et plus.
Ainsi,
les paysans s'adaptent :
Meilleure
connaissance du sol, adaptation des labours selon le milieu,
évolution de la méthode d'attelage (collier d'épaule et fer à
cheval), développement de la micro-hydraulique (fossé de drainage
et irrigation).
La
frappe de monnaie d'argent et son homogénéisation par les premiers
Carolingiens a déclenché une véritable mutation économique qui
porte pleinement ses fruits avec la fin des invasions. Plus adapté
que la monnaie d'or héritée de l'Antiquité, le denier d'argent
permet l'introduction de millions de producteurs et de consommateurs
dans le circuit commercial.
Les
paysans commencent à pouvoir revendre leur surplus et deviennent
donc intéressés à produire au-delà de ce qui est nécessaire à
leur subsistance et aux droits seigneuriaux. Ce phénomène est
attesté par la multiplication des marchés et des ateliers de frappe
de monnaie dans tout l’Occident dès le IXe siècle.
Dans
certains cas, les propriétaires, ecclésiastiques ou laïcs,
fournissent des charrues, investissent dans des équipements
améliorant la productivité : Moulins à eau en remplacement des
meules à bras, pressoirs à huile ou à vin (en remplacement du
foulage), etc. La redécouverte des capacités de l'énergie
hydraulique plutôt qu’animale ou humaine permet une productivité
sans comparaison avec celle disponible dans le haut Moyen-Âge et
comparable à celle des Romains qui se servaient déjà de moulins à
eau installés en série à flanc de collines ou de montagnes. Chaque
meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kilogrammes de blé à
l'heure, ce qui correspond au travail de 40 esclaves.
Les
rendements des terres cultivées peuvent atteindre jusqu'à 5 ou 6
pour un. Ces progrès dégagent de la main-d’œuvre pour d’autres
activités. Pierre Bonnassie a montré que, après les grandes
famines de 1005-1006 et de 1032-1033, la population devient de moins
en moins exposée aux dérèglements alimentaires et, par voie de
conséquence, aux épidémies : la mortalité diminue...
LE MARCHE AU MOYEN-ÂGE |
La
société Carolingienne s'efface progressivement. Ainsi, on constate
la disparition de l'esclavagisme dans le Midi au profit des paysans
libres.
Néanmoins,
un nouveau pouvoir s'affirme : la seigneurie banale. À partir de
990, l'effritement des institutions de l'époque précédente amène
à un nouvel usage, celui des « coutumes ». Au XIe siècle, il
s'agit des droits exigés par le seigneur banal et qu'aucune autorité
supérieure n'est capable de contrer. Cependant, la mise en place de
la seigneurie n'empêche pas le progrès technique et l'avancée
agricole.
La
famine troisième des chevaliers de l’Apocalypse, représente les
terribles caractéristiques qu’elle décrit encore dans le monde
contemporain : ventres gonflés, alimentation d’urgence,
consommation de terre, cannibalisme. Elle n’est pourtant due qu’à
de simples accidents climatiques, à une série de mauvaises
récoltes, et à l’insuffisance des capacités de stockage...
Le
rivage des mers intérieures (Méditerranée, Baltique), faciles à
ravitailler, sont donc généralement épargnés, la bonne
organisation des Cités-États, la rapidité, la souplesse des
annonces communales garantissent l’approvisionnement, mais il coûte
cher et conduit à l’endettement des villes...De multiples famines ont touché l’Europe au Moyen âge. Les historiens en ont recensé 95 en Angleterre et 75 en France, durant tout le Moyen-Âge.
La guerre a des conséquences dramatiques :
Désorganisation de l’économie (de la production comme des réseaux de distribution),
Destruction des récoltes et des habitations, pillages et violences.
L'absence des seigneurs, enrôlés dans des actions militaires, désorganise les seigneuries et prive les paysans de leur défenseur attitré.
La production agricole, vitale pour nourrir les villes, connaît des difficultés.
La fiscalité royale augmente considérablement et de façon dramatique pour des populations appauvries, mais obligées de participer à l’effort de guerre.
Les investissements productifs périclitent au profit des investissements non productifs (armes et ouvrages de défense).
Les fameuses « terreurs de l'an mil » n'ont jamais existé : la crainte de fin du monde correspondant au millénaire de la vie du Christ (1000 - 1033) fut une invention d'historiens du XIXe siècle.
Il
est bien pratique pour ceux-ci, Républicains, tenants du
matérialisme économique et descendants des philosophes des Lumières
de présenter le Moyen-Âge et la monarchie en général, comme une
période arriérée, obscurantiste et crédule...
Il
est cependant certain que durant cette période, les hommes ont
ressenti une angoisse latente du Jugement Dernier, accentuée par les
3 séries de famines et épidémies qui apparaissent pendant la 1ère
moitié du XIe siècle.
Le
climat se refroidit, et les récoltes s'appauvrissent. La famine, la
peste et le feu se succèdent à un rythme effréné.
C'est
une misère épouvantable pour la population. De celles de 1005 et
1006, en passant par celle de 1021 jusqu'à celle de 1060, c'est près
de soixante années de fléaux.
Particulièrement
celles de 1027, 1028 et 1029 sont signalées par l'intensité de la
famine qui est si grande et si générale dans toute la France
qu'elle est souillée d'anthropophagie.
En
1031, les hommes, forcés de se nourrir de chiens, de souris, de
cadavres, de racines d'arbres, d'herbes de rivières meurent par
milliers.
Sur
les routes on arrête les voyageurs et on les égorge pour les
dévorer ensuite... On va jusqu'à mettre de la chair humaine en
vente sur les marchés.
A
Paris, on ne voit que gens au visage pâle, décharné, qui se
traînent misérablement dans les rues en implorant la charité,
impuissante à soulager tant de misères... Les milliers de cadavres
sans sépulture attirent les loups qui commencent alors à s’attaquer
aux vivants…On comprend alors pourquoi les loups ont profondément marqué le Moyen-Âge par leur nombre, leur force, leurs ruses, leur pugnacité, leurs contacts permanents avec les hommes dans toute l’Europe et même sur les autres continents connus...
CLERGÉ ET SEIGNEURS DISTRIBUANT DE LA NOURRITURE |
C'est
une période bien sombre que celle là et les malheureux sans pain,
minés par la maladie, désespérés, devenus impropres par leur
faiblesse à tout travail, s'en vont chercher un refuge dans les
églises, où ils s'entassent, en attendant que Dieu change leur
triste condition par un miracle...
Mais
le miracle ne vient pas toujours et c'est la mort qui fauche en plein
dans ce peuple en proie à toutes les douleurs, à toutes les
privations et qui ose à peine se plaindre... Mais qu'est alors la
vie !
Atrium - Pour mieux comprendre l'an mil: La situation au Xe ...
www.yrub.com/histoire/anmil2.htm
Les
famines
ont durement frappé la population durant une bonne partie du siècle
... vers 1005-1006,
conjuguées avec un hiver très rigoureux (nouvelles famines
en ... bien lointaines de notre sujet c'est pour souligner la
grande
part dévolue à …
L'alimentation paysanne du Xe au XVe siècles - Le blog de ...
cuisine-medievale.over-blog.com/article-29339292.html
22
mars 2009 - Il y a eu quatre grandes crises européennes: 1005-1006,
... Le XIVe siècle est secoué par deux grandes
famines,
en 1315-1317 sur les côtes ...Famines
et disettes au Moyen âge - Le Faiseur de Ripailles
lartdesmets.e-monsite.com/...famines.../famines-et-disettes-au-moyen-age...
3
juin 2012 - Au XI e siècle, plusieurs famines sont signalées en
Europe.
Il y aurait eu
une famine anglaise et européenne
en 1005,
une grande
famine ...
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