12
août 2014
I)
Finies les escarmouches dans l'arrondissement de Dinant: les batailles opposent désormais des dizaines de soldats. « C'est à partir du 12 août seulement que l'on semble deviner le péril créé par la ruée Allemande » note le chanoine Schmitz.
A trois jours de la terrible bataille du 15 août à Dinant, l'arrondissement connaît encore des poches de quiétude, mais l'impression de sécurité appartient désormais au passé. Les scènes de guerre sont plus violentes.
Le 12 août, M.Stavart, curé de Han-sur-Lesse, rapporte une scène ahurissante où des soldats Allemands en état d'ébriété se tirent les uns sur les autres :
« A 13h30, le 3ème escadron du 4ème régiment de dragons pénètre brusquement à Han-sur-Lesse. Un lieutenant, revolver au poing, me demande en termes grossiers qui a placé le drapeau à l'église, puis il m'ordonne de l'enlever.... Je dois le suivre et quand nous sommes dans la tour, les soldats veulent m'obliger à le détacher... Je refuse formellement et leurs menaces sont vaines. (...) A deux reprises, je suis poussé violemment au mur comme pour être fusillé. Mené ensuite sur la terrasse de l'hôtel de Bellevue, j'y suis témoin de leurs orgies.
Le tramway vicinal arrive à 14h30 : ils défendent aux employés de continuer vers Rochefort, mais ceux-ci s'échappent et de Wellin prévient par téléphone les troupes Françaises de Libin. Celles-ci ne tardent pas à arriver et font feu pour mettre l'ennemi en fuite... L'alarme est donnée et les Allemands se retirent. Il y a une première rencontre dans les fonds d'Auffe et il paraît certain que les Allemands tirent les uns sur les autres, car ils sont en état d'ébriété... On ignore le nombre de victimes mais on enterre plus de 40 chevaux et durant la nuit on entend passer les chariots remplis de débris de toute espèce...
Continuant vers Ave, les Allemands se jettent à l'entrée de ce village sur une puissante barricade que les troupes Françaises y ont élevée lorsqu'elles ont appris l'entrée de l'ennemi à Han-sur-Lesse, ils y laissent encore plusieurs victimes. C'est alors qu'ils reviennent à Han, pénètrent sauvagement à l'église où prisonniers avec le bourgmestre ils nous placent sous les fenêtres du Grand-Hôtel pour nous fusiller... Puis ils se font précéder de 14 civils, d'abord vers Ave où ils recueillent les lances, vélos, selles, souliers et autres débris de l'escarmouche, qu'ils rapportent à l'église puis vers Rochefort. » (Source: L'invasion allemande, Schmitz et Nieuwland).
II)
Badonviller, 12 août 1914:
Dépouille d'un chasseur du 20e photographié près d'une position défensive située le long de la route allant de Badonviller à Bréménil... Le 20e BCP perd près de 25% de son effectif lors des combats des 10, 11 et 12 août.
André Thirion décrit dans son livre « Révolutionnaires sans révolution » l'émoi provoqué à Baccarat par l'annonce de ces premières pertes et l'arrivée des premiers blessés:
« Les chasseurs à pied se sont battus avec courage, mais leurs adversaires étaient plus nombreux. J'accompagne ma tante Louise et ma mère à la gare où l'on débarque les premiers blessés. On les transporte en carrioles depuis la gare jusqu'à l'hôpital de campagne installé dans l'école des cristalleries, quelques 200 mètres plus bas. C'est mon premier contact avec le sang... D'abord arrivent des blessés légers, on les connaît tous... ils nomment les morts... des femmes sanglotent.
Ensuite les brancardiers déchargent les grands blessés couverts de pansements rouges de sang frais, les figures sont blanches comme des draps. »
III)
Bataille
de Haelen en Belgique
Alors
que « L’illustration »
du 15 août écrit à propos de la Belgique :
« Les forts de Liège tiennent toujours.
Le ministère de la Guerre annonce que le mouvement de retraite des Allemands s’accentue de ce côté, ils semblent se retirer et se masser vers l’Est.
Le gros des troupes Allemandes est concentré entre Liège et Luxembourg.
Premier
combat sérieux en rase campagne entre Diest et Haelen entre 15.000
hommes. (Extrait d’un article de Paul Erio) « le journal » :
Nos
amis belges ont en face d’eux les cavaliers qui viennent de
« dragonner » si sauvagement, pillant et massacrant tour
à tour dans le Limbourg et le Brabant, autour de Jodoigne,
Tirlemont, Hasselt, Louvain, et parmi eux, les funèbres « hussards
de la mort de Dantzig » que commanda naguère le konprinz,
leurs exactions sont maintenant châtiées.
Mercredi
les Allemands quittent Hasselt, déclarant aller tout droit à
Bruxelles. Malheureusement pour eux, il y a sur la route ce
« quelqu’un d’inattendu » dont parle le poète...
Ils
partent sans même s’éclairer, tellement ils sont sûrs d’eux, à
travers une contrée pourtant accidentée...
Ils
arrivent ainsi jusqu’à Haelen. Mais à peine le peloton de uhlans
pénétrait-il dans ce village qu’il y est accueilli par un feu
intense. Le peloton entier est fauché :
Les
cyclistes armés de mitrailleuses portatives Hotchkiss viennent de se
révéler, et le premier coup qu’ils portent est terrible.
Un
seul chargeur suffit à balayer la route raconte le lendemain le
capitaine de compagnie (…)
Le
flegme Belge n’a rien à envier au flegme Britannique.
Les
allemands se rendant compte de la faiblesse des effectifs Belges
lancent leur cavalerie en trombe. « On nous envoie au feu comme
à la manœuvre, comme s’ils n’y a pas de balles dans les
fusils » devait déclarer un des officiers Allemands
A 200 contre 6.000
Les
deux mitrailleuses de la compagnie cycliste entrent en action, les
impétueux cavaliers aussitôt se replient... Alors l’agresseur
fait donner le canon.
Une
pluie de mitraille écrase le petit bourg, criblant les rues, les
maisons, l’église. Bien abrités, habilement dissimulés, les
cyclistes tiennent bon, jusqu’au moment où ils se voient être
débordés par le nombre : à 200, ils ont maintenu en respect 6.000
ennemis.
Ils
se replient non sans que 2 d’entre eux, ne soient aller, faire
sauter le pont de Haelen. Ils ont admirablement rempli leur rôle.
Les troupes belges massées en arrière se
démasquent alors (…)
L’effet
des obus Allemands est presque nul (…)
Le
tir des Belges est, au contraire d’une précision
merveilleuse. (…)
Pourtant
à un moment, des dragons de Mecklembourg se lancent, comme dans un
suprême effort... De Haelen sur la route de Diest, une belle allée
bordée d’arbres, telle qu’on en voit dans les tableaux des vieux
maîtres Flamands... Ils ne vont pas loin.
A
L’entrée de Zelck-Haelen, une barricade se dresse en travers de la
route... Des mitrailleurs cyclistes sont embusqués derrière,
d’autres dans les greniers des premières maisons du village,
d’autres dans le clocher de l’église... Ils attendent,
tranquilles... Et quand les cavaliers aux flammes jaunes et noires ne
sont plus qu’à 400 mètres, le crépitement des armes automatiques
éclate en grêle. L’escadron est fauché comme une gerbe... Seuls,
deux pauvres chevaux emballés franchissent la barricade.
C’est
pour les Allemands, la fin de la partie... La retraite se dessine
vers Saint-Trond.
A
la nuit il ne reste plus sur le terrain de la lutte qu’un amas de
morts et de blessés, des armes abandonnées, lances, fusils, des
accessoires d’équipement. L’ennemi a laissé là plus de 3.000
hommes.
C'est,
durant plusieurs jours, une vision infernale, un vrai charnier où
les cadavres des chevaux se mêlent à ceux des hommes.
Les
paysans n’arrivent qu’avec peine à enterrer les uns et les
autres, il sont même un moment obligés de les brûler, ne pouvant
suffire à la besogne...`
Quant
aux blessés, on fait diligence pour les enlever, les adversaires
confondus, Belges et Allemands traités avec les mêmes soins... Et
ces derniers n’en reviennent pas de se voir couchés dans les lits
blancs de l’hospice civil de Diest.
Car,
afin de les mieux exciter au combat, leurs officiers n’ont cessé
de leur répéter que nos amis (comme nous) ne manqueraient pas de
les achever s’ils tombaient frappés d’un coup (…)
Parmi
les trophées de victoire que cette magnifique journée se trouve
l’étendard des hussards de la mort, le macabre étendard auquel il
y a quelques mois, le konprinz adressait un si belliqueux au-revoir.
IV)
En
France.
-Pont-à-Mousson
est bombardé à 10 heures.
Une
centaine d’obus tombent sur la ville, tuant ou blessant quelques
habitants et démolissant plusieurs maisons. Effet moral nul sur la
population...
| #ALVALG
www.alaviealaguerre.fr/?p=238
Boulogne-sur-Mer.
Soldat Neville Bowers. « La France ! La France ! » Neville Bowers
brandit sa casquette au-dessus de sa tignasse blonde en souriant à
la …
Chronologie - La propagande et la grande guerre
propagande1418.free.fr/chronologie/chronologie1.htm
1er
août
1914:
l'Allemagne déclare la guerre à la Russie.
. 2 août
1914:
... 12
août 1914:
la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie. . 23
août …
Histoire parallèle : 12 août 1914-2014 - Herald Dick Magazine
herald-dick-magazine.blogspot.com/.../histoire-parallele-12-aout-1914-2...
Il
y a 2 jours - Histoire parallèle : 12
août 1914-2014
- le Royaume-Uni déclare la ... (on pense : le 2 août) pour une
réponse concertée contre la Russie
avec ...
Vous
avez consulté cette page le 13/08/14.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire