jeudi 14 août 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 13 AOÛT 1914

13 Août 1914


I)

/... Suite

L’attaque Française en Alsace-Lorraine est imminente, mais le mouvement général d’enveloppement des armées Françaises au travers de la frontière nord débute car les forts de Liège sont tombés. L’ensemble des armées Allemandes se met en branle.

G.Q.G. français

Le service des renseignements Français annonce la présence du 15 C.A. Allemands au nord de la ligne Verdun - Metz et du 6 C.A. au sud de cette ligne.
Les Français ont en ce moment 21 C.A. et 17 divisions de réserve en ligne... De ces forces, 10 C.A. sont au nord de Verdun et 11 au sud.
L’armée Française dispose donc d’une grande supériorité en Lorraine, là où Joffre désire livrer la bataille décisive... Au nord de Verdun, Joffre croit n’avoir que 5 C.A. de moins que l’adversaire, infériorité compensée par les armées Anglaises et Belges.
L’attaque est attendue pour le 16 août. En réalité, elle sera plus lente puisque l’armée Allemande sera encore sur la Gette le 18 août, grâce à la résistance de l’armée Belge. En même temps qu’il confirme à ses armées de droite l’ordre de commencer leur offensive en Lorraine, Joffre adresse à celles de gauche une instruction relative à une bataille éventuelle.
« La situation, actuellement connue, de l’ennemi donne à penser que nous n’aurons peut-être pas le temps de chercher la bataille au-delà de la Semois et de la Chiers dans de bonnes conditions. En conséquence, les dispositions ci-après seront prises dès le 14 août en vue de la bataille, qui pourrait être engagée le 15 ou le 16 :
  • La troisième armée, occupant par ses divisions de réserve les positions organisées au nord et au sud de Verdun, se disposera de manière à pouvoir contre-attaquer les forces qui déboucheraient de Metz avec ses deux corps de droite ou à participer à l’attaque de la IVe armée avec les 4e et 5e corps dans la direction du nord.
  • La quatrième armée groupera la tête de ses troupes le 14 sur le front Sommauthe - Dun. Le 2e C.A. passe sous ses ordres.
  • La cinquième armée prendra la tête à 8 ou 10 kilomètres en arrière de la Meuse devant Mézières et en amont. Elle attendra pour attaquer que l’ennemi ait engagé une bonne partie de ses forces sur la rive gauche. L’attaque devra être ordonnée et, dès qu’elle sera déclenchée, menée à bonne allure.
  • En aval de la Meuse et jusqu’à Givet, les ponts de la Meuse devront être énergiquement défendus et rompus au besoin. Le 1e corps couvrira la gauche de la 5e armée et donnera appui au corps de cavalerie qui ne passera sur la rive gauche que s’il ne peut plus rester sur la rive droite.
  • Les 37e et 38e divisions débarqueront du 13 au 16 dans la région de Rocroi - Hirson, à la disposition de la 5e armée.
  • Dans le cas où l’ennemi serait encore loin, toutes les dispositions devront être prises dès le 15 dans les 4e et 5e armées pour se porter au premier ordre sur le front Beauraing - Gedinne - Paliseul - Cugnon - Tetaigne - Quincy. »
Quant aux armées de droite :
  • La Ie armée (Dubail) doit attaquer vers Sarrebourg avec trois C.A., flanqués à leur droite par le 14e C.A.
  • La IIe armée (Castelnau) doit monter une offensive avec ses trois C.A. de droite vers Morhange. Le 9e C.A. et les divisions de réserve protégeront Nancy.
Dès que les Allemands seront en retraite, la IIe armée se redressera vers le nord pour l’attaque du front passant par Dieuze, Château-Salins. »
Joffre apprend que les armées de Vilna et de Varsovie prendront l’offensive le 14 à l’aube. Par solidarité avec les alliés Russes, il va prescrire une offensive à la même date.

Armée d’Alsace

Le rapport du général Pau, qui vient de prendre le commandement, dépeint ses troupes comme fort éprouvées. Le 7e C.A. et la 57e divisions se replient vers Belfort mais l’avance des Allemands sera arrêtée vers cette ville.
Pau, craignant de voir se renouveler l’insuccès de la première offensive sur Mulhouse, estime nécessaire de réunir toutes ses forces avant de se porter en avant et ce n’est pas avant le 18 qu’il compte reprendre l’offensive.

Ie armée française

Le 8e C.A. longe la Meurthe derrière la forêt de Mondon.
Le 13e C.A. borde la Meurthe entre Baccarat et Raon-l’Etape.
ARMÉES BELGE ANGLAISE ET FRANCAISE
Le 21e C.A. est dans la région d’Etival.
Le 14e C.A. est dans la région de Saint-Dié, tenant les cols des Vosges. Il tente des attaques qui échouent sur le col de Louchpach.
Le C.C. Conneau est constitué pour exploiter un succès éventuel. Il comprend les 2e, 6e et 10e D.C.

IIe armée Française

L’armée termine la réunion de la grosse masse de ses troupes dans la région au nord de Saint-Dié - Baccarat - Lunéville - Nancy. Les avant-postes ont atteint les crêtes des Vosges, les bords de la Vezouse et de la Loutre noire, affluents de la Seille. Les unités combattantes de la IIe armée ont terminé leur débarquement soit les
16e C.A. (général Taverna) à Lunéville et Xermaménil.
15e C.A. (général Espinasse) à Haraucourt, Drouville, Serres et Courbesseaux.
20e C.A. (général Foch) le long de la Loutre noire, de Bezange-la-Grande à Moncel. Ce C.A. constitue la couverture de l’armée.
70e division de réserve (général Fayolle) sur la droite du Grand Couronné de Nancy, vers le mont Amance.
9e C.A. (général Dubois) vers le nord, dans la région de Moivron et du Mont Amance, avec des avant-postes sur la Seille. La IIe armée doit se porter vers l’est puis se redresser vers le nord et attaquer parallèlement à la frontière sur le front Dieuze - Château-Salins, vers Saarbrücken en se gardant de Metz, qui comporte une importante garnison Allemande.
A Chambrey (route Nancy - Château-Salins), deux compagnies du 18e régiment Bavarois sont surprises par les Français et refoulées avec de fortes pertes.

IIIe armée Française

La couverture prévue est assurée dans le secteur de la Woëvre méridionale, de Pont-à-Mousson à Conflans par le 6e C.A. et la 7e D.C., et de Conflans à la vallée de la Chiers par la 4e D.I. et la 4e D.C.
Conformément à l’instruction N° 1 de Joffre, l’armée est rassemblée à l’est de la Meuse.

IVe armée Française

Elle atteint Buzancy, Landres. Le corps colonial se trouve vers Dombasle-en-Argonne.

Ve armée Française

LA CEINTURE DE FORT AUTOUR DE LIÈGE
Le 1e C.A. doit atteindre, le 14, la région comprise entre Philippeville et la Meuse. Ce C.A. a sa 1e division à cheval sur la Meuse au nord de Fumay et sa 2e division à l’est de Mariembourg.
La 52e division stationnée au nord de Renwez tient la Meuse de Revin à Mézières. Le 3e C.A. est entre Novion Porcien et Mézières.
Le 11e C.A. borde la Meuse de Sedan au sud de Mouzon. Ses derniers éléments sont à hauteur de Vouziers et Grandpré.

C.C. Sordet

Sordet laisse ses divisions dans leurs cantonnements. Au soir, il est informé que la région Marche - Saint-Hubert - Rochefort est occupée par une force de cavalerie Allemande évaluée à deux divisions. Le renseignement est exact. Il s’agit de la 5e D.C. de la Garde et elle semble se diriger sur Dinant, par la rive nord de la Lesse.

Armée belge de campagne

UN PETIT MOMENT DE REPOS.
Dans la région d’Eghezée, un détachement de cavalerie et d’infanterie Belges surprend un bivouac de cavalerie Allemande à Boneffe. Les Belges s’avancent en silence, en rampant, puis, arrivés à bonne distance, ils ouvrent le feu auquel les Allemands ne peuvent pas répliquer, ne voyant pas leurs adversaires.
A Geetz-Betz un détachement de 400 allemands est cerné par 200 cyclistes, qui font une cinquantaine de prisonniers.
Albert Ier modifie la disposition de l’armée, car il craint que les Allemands renouvellent leur attaque avec des effectifs plus considérables. Comme le déploiement Allemand s’étend vers le nord, il faut étendre parallèlement la ligne Belge dans cette direction.
La 2e division est portée à Sint-Joris-Winghe, la 3e division, éprouvée lors des combats à Liège, est mise en réserve à Leuven.
Le front de l’armée, reporté légèrement vers le nord, est le long de la ligne Chaumont-Gistoux - Roux - Sint-Margriete-Hautem - Aarschot, soit une étendue de 28 km. De droite à gauche : 5e, 1e et 2e divisions, les 3e et 6e en réserve, respectivement à Leuven et Hamme-Mille.
La 2e division doit organiser une position de résistance à 2.500 m à l’est de Sint-Joris-Winghe. Le déploiement Allemand face à l’armée Belge s’étend à présent dans la région Kermt – Hasselt. Aucune troupe alliée n’est signalée, l’armée Belge reste complètement isolée.
La D.C. se retranche sur la Gette, de Dries à Diest.

O.H.L.

Moltke sait que douze C.A. Français sont sur le front Pont-à-Mousson - Raon-l’Etape ; trois autres et deux groupes de divisions de réserve sont vers Toul - Epinal. La réunion de trois cinquièmes des forces Françaises en Lorraine dénote une intention d’attaquer de ce côté.
Il pense que la bataille décisive se déroulera en Lorraine et décide que la VIe armée reculera jusqu’à la Sarre et, quand les armées Françaises se seront engagées à sa suite, la Ve armée par Metz et la VIIe par les Vosges leur tomberont sur les flancs pour l’écraser. En vue de rendre le succès certain, les 6 divisions et demi d’ersatz (réserve du commandant en chef) sont acheminées sur Strasbourg et sur Saarbrücken.

I ère armée Allemande : début de plan Schlieffen

La traversée d’Aix-la-Chapelle commence : 320.000 hommes et leurs fourgons doivent passer par un défilé de 2 km de large.
La cavalerie Allemande, qui précède largement l’infanterie, a poussé jusqu’à Diest et Tienen.
Les ordres de marche des différents C.A. sont les suivants : Le 2e C.A. doit marcher vers Lixhe et Visé ; le 4e C.A. sur Argenteau ; le 3e C.A. doit marcher sur Herstal. Toutes les localités de destination sont situées sur la Meuse.
Le Q.G. déménage de Grevenbroich à Aix-la-Chapelle.
L’armée atteint la ligne Sippenaken - Lontzen en fin de journée.

IIe armée Allemande

A 17h25, l’armée fait savoir que le fort de Pontisse est tombé. Le passage de la Meuse par des masses devient possible. Il reste à réduire les forts de Liers et de Lantin. La 9e D.C. se trouve en ce moment au sud-ouest de Liège.

IIIe armée Allemande

La cavalerie (5e D.C. et D.C. de la Garde) se porte en avant de Bastogne en direction de Dinant. Le gros de l’armée se met en marche de la pointe nord du Grand-Duché vers l’Ourthe. Elle ne doit pas dépasser l’Ourthe jusqu’à nouvel ordre.

IVe armée Allemande

Elle occupe Neufchâteau dans les Ardennes Belges.

VIe armée Allemande

Rupprecht envisage la possibilité d’un repli car une attaque Française de grand style est possible en Lorraine.


II)
Rien de nouveau, c’est le travail d’organisation. Au bureau, beaucoup d’ouvrage. Au bureau du Major, on me dit que nous avons encore quelques jours à rester ici, mais que nous allons partir sans faute. J’ai une envie folle de revoir mon Jojo... Je lui ai écrit à plusieurs reprises, d’ailleurs c’est bien simple je le lui ai demandé tous les jours et brusquement aujourd’hui 13 août, à la soupe on me remet une dépêche comme je lui ai dit de me télégraphier, sûrement c’est elle qui vient et en effet elle vient.
Quel beau soleil, qu’il fait bon vivre, il est 11 heures, elle part de Châteauroux, elle sera sans doute là à 4 heures. Je ris, je bavarde, j’esquisse une demande de liberté « relative » au capitaine qui m’envoie balader. Ça m’est bien égal par exemple, je m’arrangerai bien tout seul.
L’après-midi est long, et on ne me demande pas au poste. Décidément, les trains ne marchent pas encore très bien. 6 heures, je suis prêt à partir flan de l’ouvrage. Naturellement, un homme de garde entre au bureau et me dit :
« Caporal on vous demande au poste », puis comme j’ai à faire et que je réponds des lèvres, « qu’on attende un peu je n’ai pas le temps ».
Il ajoute : « Tu sais c’est ta femme. »
Je sors vite, et ma chérie est là, bien fatiguée sans doute car elle arrive seulement. J’ai invité Poupée à dîner, il va se faire raser et nous rejoint à l’hôtel de la Paix où j’ai élu domicile pour mon cher trésor.
Quelle ironie ce nom, je n’y avais pas pensé, c’est en remettant ces notes à jour quelques jours après que je m’en aperçois. Peut être est-ce de bon présage. Nous allons dîner à l’hôtel de Blois, car à la Paix il n’y a plus de cuisiniers et les garçons eux mêmes sont remplacés par des servantes. Bons moments, explications, renseignements, c’est bon de revivre, j’obtiens que ma Renée chérie reste jusqu’au dimanche. Ce sera déjà bien court mais à quoi bon y penser...
Nous rentrons vite, nous avons encore bien des choses à nous dire, mais ce soir, Poupée pourra chanter tant qu’il voudra... Qu’il est beau mon rêve. Le mien, le cher rêve qui est ma vie est dans mes bras et c’est sur mon épaule que s’endort la chère tête que je croyais bien, il y a huit jours, ne plus caresser de longtemps...



III)
L'armée impériale russe en temps de paix compte 1 423 000 hommes. 3 115 000 réservistes sont mobilisés à partir du 18 juillet 1914 (selon le calendrier russe, soit le 31 juillet), 800 000 territoriaux sont appelés à partir du 22 juillet, auxquels se rajoutent 800 000 territoriaux à partir du 22 septembre, 715 000 recrus à partir du 1er octobre et 200 000 territoriaux à partir des 12 et 20 novembre 1914... Le total mobilisé de 1914 à 1917 est de 15 378 000 hommes.  

Les dimensions de l'empire et les faiblesses des transports ferroviaires russes font que la mobilisation est beaucoup plus lente que celles des autres puissances : l'armée Allemande a besoin de 16 jours, l'armée française de 17 jours et l'armée Russe de 3 mois.
À la fin de la mobilisation, l'armée impériale doit aligner 150 divisions, dont 114 d'infanterie et 36 de cavalerie, sans compter les brigades indépendantes (à titre de comparaison, l'armée Allemande aligne 105 divisions après sa mobilisation, l'armée Française 95, la Britannique que 6) :

- 42 divisions (dont 32 d'infanterie et 10 de cavalerie) sont déployées face à la Prusse-Orientale.
- 64 divisions (dont 46 d'infanterie et 18 de cavalerie) face à la Galicie.
- 24 divisions (dont 19 d'infanterie et 5 de cavalerie) le long des littoraux de la Baltique et de la mer Noire.
- 20 divisions (dont 17 d'infanterie et 3 de cavalerie) en Sibérie et au Turkestan.

Étant donné la lenteur de la mobilisation, seules les grandes unités d'active (formées dès le temps de paix) sont disponibles à la fin du premier mois : les divisions de réserve (composées de réservistes, peu encadrées, mal équipées et armées) ne sont même pas encore arrivées... Si l'empereur Nicolas II est théoriquement le commandant en chef de l'armée impériale Russe, il délègue ses pouvoirs à partir du 2 août jusqu'à l'été 1915 à son oncle le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch, qui était précédemment commandant du district de Saint-Pétersbourg (depuis 1905).
Le ministre de la Guerre est alors le général Vladimir Alexandrovitch Soukhomlinov (depuis 1909).

La Stavka (l'état-major général) s'installe à Baranavitchy (puis à Moguilev à partir d'août 1915).
- commandant en chef : Nicolas Nikolaïevitch de Russie
- chef d'état-major général : général Nikolas Ianouchkevitch (du 19 juillet 1914 jusqu'au 18 août 1915)
- quartier-maître général (chef des opérations et du renseignement) : Yuri Danilov

« Considérant que la guerre a été déclarée par l'Allemagne d'abord à la Russie, et que la France, en tant que notre alliée, a estimé comme de son devoir de venir immédiatement à notre aide, il est naturel et indispensable qu'en vertu de nos obligations d'alliés nous soutenions les Français, puisque les Allemands dirigent contre eux leur offensive principale.
ARMÉE RUSSE EN MARCHE
Cet appui, nous le leur donnerons, en avançant le plus rapidement possible notre attaque contre les forces Allemandes en Prusse-Orientale. Cette attaque, la I ère armée pourra la commencer pour attirer sur elle le plus possible de forces ennemies. [...] L'attaque des armées du front nord-ouest peut déjà commencer le quatorzième jour de la mobilisation (13 août). »
— Directive du grand-duc Nicolas au général Jilinski, le 10 août 1914.
  Le Front du Nord-Ouest (Severo-Zapadnyi ) est un des deux groupes d'armées Russes, celui du Nord-Ouest étant chargé du combat contre l'armée Allemande, avec mission d'envahir la Prusse-Orientale. Le front est commandé depuis Lida par le général Yakov Jilinski (précédemment commandant du district de
Varsovie), remplacé dès le 3 septembre 1914 par le général Rouzski).

La 1re armée est commandée par le général Paul von Rennenkampf (précédemment commandant du district de Vilnius) depuis Vilnius.
Il est remplacé le 5 décembre 1914 par le général Alexandre Litvinov

La 2e armée est commandée par le général Alexandre Samsonov (précédemment commandant du district du Turkestan) depuis Volkosyski. L'armée est dissoute le 30 août, suite à sa destruction lors de la bataille de Tannenberg et le suicide de son chef.

Front Sud-Ouest :

Le Front du Sud-Ouest (Yugo-Zapadnyi) est le gro
CAVALERIE RUSSE
upe d'armées chargé de combattre l'armée Austro-Hongroise avec mission d'envahir la Galicie. Le front est commandé par le général Nikolaï Ivanov (précédemment commandant du district de Kiev).

Autres secteurs :

L'armée impériale ne se déploie pas uniquement le long des frontières avec les Allemands et les Austro-Hongrois, mais aussi face à la Roumanie et l'Empire Ottoman, en Asie centrale, ainsi que le long de certains littoraux.

- La 6e armée, commandée par le général Konstantin Petrovich von der Flotte (Russe), doit protéger Saint-Pétersbourg, la Finlande et le littoral de la mer Baltique.

- La 7e armée, commandée par le général Vladimir Nikolaïevitch Nikitin, doit protéger Odessa, l'Ukraine et le littoral de la mer Noire.

L'armée du Caucase, commandée par le général Illarion Ivanovich Vorontsov-Dashkov , doit protéger la Transcaucasie :

Sibérie :
- 1er corps Sibérien (Oussouriisk) : 1re (Oussouriisk) et 2e (Razdolnoe) divisions de fusiliers Sibériens.
- rkhneudins) divisions de fusiliers Sibériens.
- 3e corps Sibérien (Irkoutsk) : 7e (Irkoutsk) et 8e (Krasnoïarsk) divisions de fusiliers Sibériens.
-11e division de fusiliers Sibériens (Omsk).

Extrême-Orient Russe :
- 4e corps Sibérien (Vladivostok) : 3e (Vladivostok) et 9e (Vladivostok) divisions de fusiliers Sibériens.
- 5e corps sibérien (Khabarovsk) : 6e (Khabarovsk) et 10e (Blagovechtchensk) divisions de fusiliers Sibériens.

IV)
C’est bien au Col de Bratte que l’on nous a conduits hier. Première nuit passée à la belle étoile ! Notre bivouac est installé à la lisière du bois du Chapitre et j’ai dormi, fort bien, ma foi, dans une petite niche de feuillage construite par mon ordonnance.
Ce matin, réunion des Commandants de Compagnie du 5e Bataillon pour entendre le Commandant de la Division du Génie qui va nous donner quelques directives pour la construction de nos tranchées. D’après ce que l’on peut déduire de ses explications, nous ne devons pas trop compter sur nos camarades les Sapeurs, mais bien sur nous-mêmes. « Aide-toi, le ciel t’aidera », est plus vrai là que partout ailleurs.
Allons, après un déjeuner rapide, à l’ouvrage ! Le métier de terrassier ne convient qu’à moitié à nos troupiers et, de temps en temps, il faut ranimer leur ardeur. Ah ! qu’ils reçoivent seulement quelques bordées d’obus, et je gage bien qu’ils prendront, alors, leur travail bien plus à cœur, sachant que ce qu’ils font leur sera utile pour s’abriter.
Un singulier tuyau nous parvient : notre divisionnaire, un certain Général Bizarre, que nous n’avons encore jamais vu, est déjà relevé de son commandement avant que nous ayons même pris contact avec l’ennemi. Il faut réellement croire que son incapacité est notoire. C’est notre brigadier, le Général Fayolle qui lui succède.
On en dit grand bien.
Toujours pas de nouvelles des Miens ! Que peut devenir mon frère ? Il doit, je crois, être affecté à la défense de Maubeuge.
À la mobilisation générale, il est affecté au 27e RA où il arrive le 3 août 1914.



V)
Que lui est-il arrivé le 13 août, après 10 jours de campagne contre l’Allemagne ? A la rubrique Genre de mort on lit :
« Suite de blessures contractées sur le champ de bataille ». Les deux témoins présents lors de l’établissement de l’acte de décès à Fumay sont un appariteur de 43 ans et un garde-champêtre de 46 ans domiciliés dans la commune. Difficile pour la famille, prévenue par dépêche, d’en savoir beaucoup plus.
Toujours est-il qu’Alfred est enterré en terre Ardennaise. L’abbé Jules Sta, dans une lettre du 27 août 1914 adressée au doyen de la paroisse de Fumay, se fait le porte-parole de la mère du jeune sacrifié :
« Pourriez-vous nous faire savoir à la suite de quel accident il est mort et s’il a reçu les derniers sacrements ? La guerre terminée, la famille se propose de faire revenir ses restes à Calais. Serait-ce, monsieur le Doyen, abuser de votre obligeance que de vous demander de faire mettre une croix sur sa tombe avec le nom du défunt, au cas où il ne s’en trouve pas ? Vous m’enverrez le montant des frais et vous serez aussitôt remboursé ».
Le corps d’Alfred sera effectivement rapatrié et inhumé dans le caveau familial au cimetière sud de Calais après guerre et son nom inscrit sur le monument aux morts de la commune. Un autre Alfred Leroux a lui aussi subi de plein fouet la guerre, mais d’une autre manière : il s’agit du père du jeune soldat, mort de chagrin 6 mois après le décès de son fils. C’est le jeune cadet âgé de 13 ans qui doit reprendre la ferme familiale, on imagine avec quelles difficultés.
Si la nation a toujours honoré le sacrifice de ses soldats, elle passe sous silence les drames que leur disparition entraîne... L’épouse d’Alfred, Germaine, accouche d’une petite fille prénommée Élisabeth, le 4 décembre 1914 : celle-ci souffrira toute sa vie de n’avoir jamais connu son père qu’au travers de quelques photographies, pieusement conservées et qui nous ont été transmises par Michel Leroux, neveu d’Alfred, qui vit toujours au Petit-Courgain...

Pas d’écho dans les journaux

On pourrait imaginer que les journaux locaux de l’époque rendent un hommage appuyé à Alfred Leroux-Muys comme aux autres Calaisiens morts pour la patrie... Il n’en est rien, bien au contraire. Pour préserver le moral de la population, on ne rend pas publiques les pertes humaines, on les minimise ou on ment. L’extrait suivant tiré de l’édition du 21 août du Petit Calaisien – soit une semaine après le décès d’Alfred Leroux - en témoigne :
« Il est faux (comme on l’a prétendu) que plusieurs pères de famille ont été avisés par dépêches personnelles de la mort d’un fils aimé ! Jamais, en effet, les familles ne seront avisées directement du malheur qui pourrait les frapper. Et puisque l’occasion s’en présente, profitons-en pour dire que la mairie n’a encore eu qu’une seule fois à intervenir depuis le début des hostilités.
Un seul Calaisien... nous sommes loin comme on le voit du 8e décimé et des listes de morts... est jusqu’ici tombé au champ d’honneur. C’est le fils d’un très honorable ouvrier monteur aux téléphones, Edmond Simon, sous-officier aux chasseurs à pied, mort le 6 août dans l’Est. Edmond Simon a payé de la vie son amour pour la patrie : gloire à lui ! Son nom, gravé sur le socle du monument élevé au capitaine Dutertre, ne périra pas. »
Par la suite, l’identité de quelques soldats Calaisiens morts pour la patrie est dévoilée dans les colonnes de la presse lorsqu’il s’agit de notabilités. Il faut dire que, très vite, les autorités réalisent que le volume inattendu du dénombrement des victimes interdit toute publication.
Et si les journaux veulent éviter la censure, ils doivent se conformer aux règles qu’elle édicte. Si la vérité était rendue publique dans toute son ampleur, quel désarroi pour les civils !...
VI)
13 août 1914 : la première bataille navale de la Grande Guerre :


Avec ses 30 800 km², le lac Malawi est le troisième lac d’Afrique, après le lac Victoria et le lac Tanganyika. Mais avec ses 704 mètres de profondeur, il est le deuxième du continent, derrière le lac Tanganyika. Long de 588 kilomètres, sa largeur peut atteindre 85 kilomètres.
Il s’agit donc d’une véritable mer intérieure, bordée de magnifiques plages et d’escarpements rocheux. L’essentiel de ses eaux se trouve dans le pays qui porte son nom, le Malawi. Cependant, il borde aussi, à l’est, le Mozambique et, au nord-est, la Tanzanie. Sur la côte Tanzanienne, non loin de la frontière Mozambicaine, se trouve une petite bourgade de pêcheurs nommée Liuli. Elle est blottie au fond d’une jolie baie abritée par une série de sept gros rochers. Vu du large, l’un de ces rochers a une forme de sphinx...
Les missionnaires Allemands qui s’y installent au XIXe siècle nomment donc l’endroit Sphinxhafen, « le port du Sphinx ». A l’époque, le lac Malawi est connu sous le nom de lac Nyassa.
Quand l’immense territoire situé entre les lacs Victoria, Tanganyika et Nyassa et l’océan Indien devient l’Afrique Orientale Allemande, Sphinxhafen se transforme en une base de réparation pour les vapeurs qui sillonnent le lac. Le plus important de ces navires est le « Hermann von Wissmann ». Il porte le nom du célèbre explorateur Allemand, qui a été gouverneur de l’AOA de 1895 à 1896. Lancé en 1890, sa mission initiale est de pourchasser les trafiquants d’esclaves, et des commerçants devenus seigneurs de la guerre, d’origine arabe et swahili.
Le 13 août 1914, un événement peu ordinaire se produit à Sphinxhafen :
Le capitaine Berndt s’ennuit... Il compte les jours.
Il lui tarde de rentrer en Allemagne, dans ce trou perdu, il se sent oublié... Le poste qu’il occupe est loin d’être prestigieux :
Il commande le Hermann von Wissman, qui  n’est qu’un tout petit vapeur, debout sur la plage, il observe ses askaris, soldats indigènes, qui s’affairent lentement autour de son navire qui a été tiré au sec quelques jours plus tôt. En effet, la coque du bateau nécessite quelques réparations.
Quand le capitaine Berndt voit le petit vapeur britannique « Guendolen » entrer dans la baie de Sphinxhafen, il se réjouit à l’idée  de boire à nouveau quelques verres avec son ami le capitaine Rhoades. Cela arrive de temps à autre, lorsque les deux navires se croisent. Ces rencontres impromptues et les bouteilles bues ensemble sont un de leurs rares plaisirs, elles égaient quelque peu la monotonie de leur vie sur ce lac du bout du monde.
La joie de Berndt est de courte durée. Alors que le Guendolen continue à approcher, son unique canon, placé à l’avant,  ouvre le feu en direction du rivage ! Certes, les tirs ne sont guère précis, et les obus s’écrasent dans la végétation environnante. Le canonnier, un volontaire Écossais, est loin d’être un tireur expérimenté...  Berndt est stupéfait.
Ne songeant même pas à s’abriter, il court vers une chaloupe qui se trouve à proximité de la plage où il se tenait. C’est alors qu’un obus (était-ce le sixième ? Le septième ?) finit par faire mouche, endommageant la poupe du Hermann von Wissmann. Furieux, Berndt saute dans le canot, en donnant l’ordre à deux soldats indigènes de l’amener jusqu’au Guendolen.
Les deux Africains se mettent à souquer ferme, et la petite embarcation s’éloigne du rivage. Rouge de colère, Berndt hurle des insultes à l’intention de son ami Anglais. Lorsque il est tout près du vapeur Britannique, il lui crie : « Es-tu devenu fou ? Arrête ces bêtises tout de suite! »
Rhoades, accoudé au bastingage, le regarde sans piper mot, fait signe à des matelots d’aider Berndt à monter à bord... Ce dernier continue à crier : « Tu as complètement perdu la raison ! Comment vas-tu m’expliquer ça ? Je sais que tu apprécies le rhum mais là, tu as vraiment abusé, ma parole ! »
C’est alors que Rhoades consent enfin à lui répondre :
« Où vis-tu, mon ami, derrière la lune ? » De plus en plus interloqué et ne contenant plus sa rage, Berndt s’écrie :
« Derrière la lune ? Attends un peu de recevoir mon poing sur la figure, tu vas voir ! »
Rhoades lui dit alors :
« Je vais t’expliquer, à toi, le prisonnier de guerre de la flotte Britannique. »
« Prisonnier de guerre ? Plonge donc ta tête dans l’eau froide, tu as perdu l’esprit ! » l’interrompt Berndt, toujours écumant de rage.   
« Pas du tout, pas du tout », lui rétorque Rhoades, gardant tout son flegme britannique,
« depuis le début du mois, nos patries sont en état de guerre et j’ai reçu l’ordre de libérer ce lac de toute présence ennemie, mon ami. 
Et pour ce faire, nous n’hésiterons pas à faire à nouveau usage de la violence.»
Le malheureux Berndt n’a pas encore reçu la nouvelle de la déclaration de guerre ! Il se retrouve donc prisonnier et son navire est capturé, sans avoir eu le temps de faire tirer un seul coup de feu...
Quelques jours plus tard, le « Times » de Londres peut titrer :
« Naval victory on Lake Nyasa » (victoire navale sur le lac Nyassa) !
C’est ainsi que débute la Première Guerre Mondiale en Afrique Australe, et que le lac Nyassa est le théâtre de la première bataille navale de la Grande Guerre. La seule victime de cette bataille de Sphinxhafen est l’amitié entre deux capitaines qui aimaient tant boire ensemble. Les batailles suivantes, tant navales que terrestres, en Europe mais aussi en Afrique, vont malheureusement se révéler bien plus meurtrières ! Au Malawi, seul le canon Hotchkiss du vapeur Guendolen rappelle encore cet événement depuis longtemps oublié... En effet, il  orne un rond-point de Mangochi, petite ville située à l’extrémité sud du lac Malawi...
Rue89 ‎- il y a 8 heures
13 août 1914Rien de nouveau, c'est le travail d'organisation. Au bureau, beaucoup d'ouvrage. Au bureau du Major, on me dit que nous avons ...
L'Union‎ - il y a 6 heures
Le Progrès‎ - il y a 10 heures
outils.apocalx.com/date/1914-08-13/
Date actuelle: 11/08/2014 06:30 (+0200) (Internet Time: 229) Date à analyser: jeudi 13 août 1914. Nombre de jours écoulées depuis cette date: 36523 jours

Sambre-Marne-Yser

www.sambre-marne-yser.be/page_04.php3
Il doit faire mouvement vers Liège pour venir en aide aux Belges. ... Le 13 août 1914 ..... Sur tout le front de l'Oise à la Meuse, les Allemands sont en retraite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire