lundi 11 août 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 10 AOÜT 1914

10 août 1914 : après l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la France

Ce jour-là, le Petit Journal sous la plume de Stephen Pichon, s'étonne que l'Autriche elle aussi ait déclaré la guerre à la France, alors que les relations entre les deux pays n'ont rien de conflictuel...
Atrocités Allemandes : Un voyageur de commerce fusillé, Deux Italiens assassinés Trois Français abattus par un feu de salve, un autre tué à bout portant.
Retour à Paris de M. Freycinet.
La France donne la médaille militaire au Roi des Belges.
Les Russes entrent en Autriche.
Mulhouse est perdue suite à une contre-attaque Allemande.
La cavalerie Allemande poursuivant sa progression en Belgique se heurte aux positions de l’armée Belge.
Le premier train transportant les troupes Anglaises se met en route.
/... Suite
I)
Nous cantonnons ce soir à Bézaumont, village situé au Nord de Nancy. Je ne serais pas surpris que nous y séjournions quelque temps, d’après les bruits qui courent.
J’ai trouvé asile chez une pauvre vieille qui met sa chambre, et les deux médiocres lits qu’elle contient, à ma disposition. Mes camarades Argant et Deseilligny (celui-ci est le Sous-Lieutenant de Cavalerie adjoint à mon chef de Bataillon) n’ayant pas trouvé à se loger, je leur offre l’hospitalité, en dédoublant les lits, nous nous arrangeons bien.
Mon hôtesse me vend une douzaine d’œufs tout frais. Cela améliorera l’ordinaire de la popote, ce soir, et nous ferons, avec eux, une fameuse omelette !
Les « Boches » n’ont pas encore fait leur apparition ici, mais, tout à l’heure, apercevant une femme en larmes, autour de laquelle s’attroupent les gens de la localité, je m’informe et apprends que son mari, maire d’un village voisin, vient d’être emmené et fusillé par des uhlans. Ah ! les bandits, quand donc nous sera-t-il permis de les châtier comme ils le méritent !...
En attendant, leurs aviateurs nous survolent à qui mieux mieux, à l’instant, l’un d’eux lance une fusée, sans doute pour signaler notre présence... Rendu furieux par cette audace, le capitaine Dard décharge sur lui les 6 cartouches de son revolver d’ordonnance, sans aucun espoir de l’atteindre, d’ailleurs. Impossible, malgré les recommandations et les interdiction, de retenir les hommes dans leur abri lorsqu’un de ces vilains oiseaux apparaît.

Les Français quittent Mulhouse :

La rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Autriche-Hongrie est consommée. Face à la brusque et violente contre-attaque de la VIIe armée Allemande sur Mulhouse, les troupes Françaises se retirent de la ville. Pendant ce temps, l’armée du général de Currières de Castelnau entre en Lorraine. De nombreux mouvements de troupes sont signalés entre Lunéville et Baccarat en direction de Morhange et de Blamont.
Le gouvernement reçoit la confirmation que les premiers régiments en provenance d’Afrique du Nord débarquent à Marseille. La propagande est active pour minorer la force des Allemands, et se moquer de leur intendance :
« Les Allemands manquent de vivres.
Nombre de Bavarois désertent, refusant de combattre la pacifique Belgique et sa populaire reine ».
« Afin d’isoler l’Allemagne, le câble sous-marin reliant directement le pays avec les États-Unis est sectionné ».
La France inscrit le paquebot « Savoie » sur la liste de ses bâtiments de guerre... Les Allemands ne sont pas en reste puisqu’ils transforment en croiseurs auxiliaires deux navires transatlantiques le « Kronprinz Wilhem » et le « Vaterland ».

La gauche de l’armée se trouve à Thann. Comme le détachement est violemment attaqué, le repli de 5 km sur les Hautes-Vosges doit être ordonné. Le centre et la droite occupent la ligne Remingen - Altkirch.

Les chasseurs alpins débarqueront du 11 au 13 dans la région de Remiremont et établiront un barrage sur les Vosges entre le col de la Schlucht et le ballon d’Alsace.
Le 3e chasseurs s’élance de Provenchères sur la route de Saales et bouscule 4 bataillons Allemands.

I ère armée Française

Dubail pousse le 13e C.A. sur la rive droite de la Moselle. Le Q.G. s’établit à Thaon. Dans la soirée, les Allemands portent tous leurs efforts sur la gauche du C.A. qui est contraint à un nouveau recul, après la perte de Mulhouse...
En fin de journée, les Français occupent la région de Lauw, la vallée du Speebach, le canal du Rhône au Rhin et l’Ill dans la région d’Altkirch. Dubail insiste pour l’envoi de renforts. Joffre expédie l’ordre de préparer une prompte reprise de l’offensive.

IIe armée Française

Dans la matinée, les Allemands attaquent les éléments de couverture sur le front boisé du Haut-de-la-Croix-Moncourt et contraignent la première ligne à se retirer.
Le 20e C.A. (Foch) signale sur sa gauche des forces de cavalerie Allemandes évaluées à plusieurs brigades renforcées de canons qui se portent sur Nomény et lancent quelques projectiles sur Pont-à-Mousson.
Deux bataillons du 15e C.A. enlèvent à la baïonnette le village de La Garde, au nord du canal de la Marne au Rhin.
Vers Moncel, un bataillon et une batterie Allemande venant de Vic attaquent les avant-postes Français qui les repoussent avec des pertes sérieuses...
HELMUTH VON MOLTE
Dans la soirée, Sordet apprend que des forces Allemandes se portent sur Neufchâteau.
Ve armée Allemande, des éléments de la 6e D.C. passent l’Othain à Pillon, forçant la ligne des avant-postes Français.
Le gros de l’armée ne peut dépasser jusqu’à nouvel ordre la ligne Bettembourg - Thionville - Metz.
L’armée doit relier son aile à Thionville, pivot de la Moselstellung (position fortifiée de la Moselle) en liaison étroite avec la IVe armée, pour déboucher par son aile droite de Bettembourg, puis vers Mamer – Arlon et frapper en direction de Florenville.
Elle doit se rendre maître des places de Montmédy et de Longwy.

VIe armée Allemande Le 1e C.A. Bavarois s’avance de Blâmont et Cirey vers Badonviller et Raon-l’Etape.

VIIe armée Allemande L’armée arrête sa poursuite à midi après avoir refoulé les troupes Françaises

/... à suivre



II)
« Marche d’entraînement et présentation du drapeau à Arches. Grosse chaleur et après-midi pénible. Compte-rendu au lieutenant-colonel du nombre assez sensible de traînards, et, de sacs mis sur les voitures. Repos au moment de la grosse chaleur. Discipline des marches plus observée dans les sections et dans le convoi. Pâtes et onguents pour les pieds et chaussures à distribuer. Les hommes se plaignent de ne pas en avoir. »
La première marche d'entraînement fais ses premières victimes. Il faut dire que 35Kg sur le dos par une chaleur torride et une marche rapide, cela ne doit pas être une sinécure. Je ne serais pas sur de faire un kilomètre dans ces conditions.
A signaler aussi que les hommes sont des réservistes, âgés d'une trentaine d'années en moyenne, et peut-être plus du tous dans la force de leur jeune âge...



« Nous peinons beaucoup sur la route malgré l’heure matinale, les pays que nous traversons sont superbes, nous marchons franchement au nord, passons par Sampigny, puis suivons en passant devant la propriété de M. Poincaré et par Saint-Mihiel, nous faisons une grande halte à 4 kilomètres et demi de Troyon., vers midi.
Départ à 3 heures. J’avais deux ampoules aux pieds ce qui me fait bien souffrir, il fait une chaleur atroce, tous les 2 ou 3 pas un homme tombe dans le fossé, je ne me sent pas la force de dépasser Troyon. Heureusement nous nous arrêtons, nous cantonnons dans une belle grange. Nous allons traire les vaches dans un enclos. À 3 heures du matin, alerte, tout le monde debout (Fausse alerte nous nous recouchons. Nous sommes indignés contre le mauvais plaisant qui nous dérange dans un repos si gagné) [...].



On se bat à Mangiennes ! Mais, d'où viennent ces obus éclatant autour du village ? De si loin il est impossible de le deviner, comme de reconnaître les uniformes de ces longues lignes de tirailleurs qu'on aperçoit parmi les gerbes, dans les champs moissonnés. Avancent-elles ou reculent-elles en combattant ? Quel est le sens du combat ? Toutes ces questions augmentent l'angoisse...

Dans un champ vert on distingue une masse noire.Tout à coup apparaît au dessus d'elle quelques petits nuages blancs et c'est une débandade éperdue de cavaliers. Quel soupir de soulagement !

Nos canons de 75 viennent d'entrer en action.

Hélas !! malgré cette intervention heureuse, il n'y a pas de doute à conserver. les pantalons rouges battent en retraite, ils évacuent Mangiennes, ils sortent des fermes, des bois, de tous les replis du terrain... Sur la grande route, des convois se forment.
Le soir tombe. Dans un silence émouvant, nos soldats scrutent la plaine où le sang des nôtres a coulé, lorsque soudain un chant s'élève. L'impression est poignante...
Des strophes de la Marseillaise montent comme un cantique dans le calme du crépuscule. Un escadron du 14e hussards, ayant rencontré un convoi de blessés, leur ont rendu les honneurs, et ceux-ci répondent par un serment d'amour et par un acte de foi en clamant les couplets de l'hymne immortel.
10 août 1914, journée fatale pour notre régiment...
Levé vers 7h00 après une bonne nuit de repos passée dans la paille, et avoir bu mon café, je procède à l'achat de quelques provisions. Notre ravitaillement laissant plutôt à désirer.
Tout à coup, l'alerte est donnée ; je rejoins mon escouade qui fait partie du détachement désigné pour aller à la rencontre de l'ennemi signalé à 3 km environ... La compagnie se dirige vers le nord-est de Mangiennes.
Du lieu où nous sommes, nous pouvons apercevoir sur un plateau à quelques distances, la charge de nos dragons... Nous marchons à flanc de coteau où l'avoine, prête à être récoltée, nous vient aux genoux. Je m'amuse en marchant à cueillir des coquelicots, des pâquerettes et des bleuets que je met dans mon sac, me promettant de les garder en souvenir de ma première bataille...
L'ennemi est signalé à portée de fusil, vous dire l'émotion ressentie serait superflue, nous sommes au moment tellement désiré que l'on ne pense pas au danger.
L'officier qui nous commande nous fait coucher dans l'avoine, en plein soleil, sous une chaleur tropicale nous y resterons 3 heures (...)

Le tir de l'artillerie tombe droit sur nous, il ne nous reste donc plus qu'à vendre chèrement notre vie. Allons-y et vive la France ! Je regrette de mourir si jeune, dans ce malheureux champ, avec si peu de gloire.

La lutte continue âprement sous les rafales de mitrailleuses. Tous mes camarades tombent... J’attends mon tour, un de mes hommes vient d'avoir un bras emporté, d'autres ont la poitrine ou les bras traversés par des balles, des mourants appellent leur mère ou leur fiancée.  Mon lieutenant vient d' être tué d'une balle dans la tête, tour à tour les gradés tombent.
Sur l'avis du chef de section voisine, je prends la poignée d'hommes qui me reste et je charge. Après 50 mètres, un obus explose au milieu de nous... Relevant la tête, personne ne bouge plus. J'essaie de me relever, une violente douleur me recouche sur le ventre, je porte mes mains aux reins et les retire pleines de sang... J'étais sérieusement touché... J'appelle, personne ne répond, mon angoisse augmente car l'artillerie ennemie continue l'arrosage... Un obus éclate à ma gauche et m'envoie des éclats dans le bassin, me fracturant la cuisse gauche... La charge continue... Un adjudant passant près de moi me dit :
« Ben quoi, Legorgu, on reste en  panne? »
Il me regarde poussant  un cri de pitié qui me fixe sur mon sort : Je suis foutu !

J'envisageais la mort avec calme, pensais une dernière fois à mes amis, plus particulièrement à mon meilleur copain, peut-être mort lui aussi. Je ne pus m'empêcher de pleurer... Un troisième obus vint éclater à ma droite, m'inondant à nouveau de sang... C'est la fin, pensais-je, il faut bien souffrir pour mourir. Les obus et les balles continuaient à tomber sur les blessés. (…)
Un air lugubre plane sur le champ couvert de sang où je m'apprête à passer la nuit...
LE ROI ALBERT Ier DE BELGIQUE
Nuit macabre au milieu des râles des agonisants... Je songe où est la victoire escomptée si facilement ce matin... Que de mères privées de leurs enfants... Lorsque je suis réveillé par des appels :
- « Gaston ! Gaston ! »
- « Par-là » ! M'écriais-je.

Vous dire ma joie en constatant que mon meilleur copain est vivant. Il m'embrasse, heureux lui aussi, nous pleurions de joie.
III)
Le front de l'Ouest :
Les avant-postes de cavalerie de la 1e division sont attaqués à Orsmaal-Gussenoven. La cavalerie Allemande est en contact avec l’armée Belge entre Halen et Eghezée.
Ordre est donné à la Ve armée de s’articuler de manière à pouvoir prendre l’offensive soit vers le nord-ouest, soit vers le sud-est pour se porter contre le flanc gauche des forces Françaises qui auraient la possibilité de s’aventurer dans la poche de la Sarre.

I ère armée Allemande :

Le 1e C.C. (von der Marwitz) continue son mouvement vers l’ouest.
La 2e D.C. entre vers 10h à Sint-Truiden, découvre que le pont de Wilderen a sauté et se heurte à Orsmael-Gussenhoven à l’avant-garde du 3e régiment de lanciers.
Le 12e régiment de hussards et le 7e cuirassiers attaquent mais ne s’emparent de ce village qu’après plusieurs heures en le débordant. Comme la route est défendue par une compagnie du 24e de ligne, la D.C. s’arrête à Wilderen...
La 4e D.C. marche sur Landen, escarmouche avec l’armée Belge à Opheylissem et à Jauche, et retourne bivouaquer à Velm.
La 9e D.C. n’a pas réussi à franchir la Meuse entre Liège et Huy.
Comme le pont de Visé est détruit, le 10e C.A. va construire un pont à Lixhe (à 6 km de la frontière Néerlandaise).
IIe armée Allemande : Elle est en position d’attente.
IIIe armée Allemande, poursuit sa concentration :
Le 11e C.A. est entre Gerolstein et la frontière.
Le 12e C.A. est entre Oberkeil et la frontière.
Le 19e C.A. est entre Herzogenrath et la frontière.


Sambre-Marne-Yser

www.sambre-marne-yser.be/page_04.php3
... août 1914. L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie. ... Le 10 août 1914 ... Chez les Alliés, les armées ont également marché en avant sur tout le front.
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1914, la guerre de mouvement - Histoire-fr.com

www.histoire-fr.com/troisieme_republique_premiere_guerre_mondiale_...
3° La bataille des frontières (10 au 28 août 1914) – Alors que les soldats ..... PETROGRAD. La Première Guerre mondiale - le front est (été 1914). Russie.
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1914, la guerre de mouvement - Histoire-fr.com

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3° La bataille des frontières (10 au 28 août 1914) – Alors que les soldats allemands .... du 25 août, les Allemands furent contraints de reculer, au centre et à l'est.
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