20
août 1914
I)
II)
Depuis
1871, le tracé de la frontière suit la ligne des crêtes jusqu'au
col de Schirmeck : au delà de ce passage, le massif du Donon se
trouve tout entier en territoire annexé.
Au
nord-ouest du Donon s'étend la plaine Lorraine, qui semble d'un
accès facile. Mais elle se rétrécit entre les Vosges et la place
de Metz. Une armée qui veut s'élever vers le nord, en venant de la
région de Baccarat-Nancy, ne dispose pour sa progression que
d'étroits couloirs :
Le couloir de Sarrebourg, entre les contreforts de la montagne et une zone presque impraticable où les bois se mêlent aux étangs (étangs de Réchicourt, de Gondrexange, de Stock, de Lindre), où la terre argileuse sue de partout l'humidité, où l'homme glisse, s'enfonce et s'enlise, où aucun charroi n'est possible en dehors de quelques rares chaussées... Routes de Moyenvic à Sarrebourg, de Bensdorf à Sarrebourg, de Dieuze à Fénestrange, toutes orientées d'ouest en est.
Plus
à l'ouest, au delà de la zone des étangs la trouée de
Morhange-Bensdorf s'étale sur 55 kilomètre de front entre Metz et
Dieuze, elle s 'élève en gradins successifs depuis la
frontière de 1914 jusqu'à la Sarre, de Sarre-Union jusqu'au sud de
Morhange, des lignes de collines successives s'étendent comme un
rempart, et couvrent absolument la grande voie ferrée
Haguenau-Bensdorf-Metz, une des artères qui relient l'Alsace et la
Lorraine, et qui permettent de rapides déplacements de troupes de
l'une vers l'autre de ces régions.Le couloir de Sarrebourg, entre les contreforts de la montagne et une zone presque impraticable où les bois se mêlent aux étangs (étangs de Réchicourt, de Gondrexange, de Stock, de Lindre), où la terre argileuse sue de partout l'humidité, où l'homme glisse, s'enfonce et s'enlise, où aucun charroi n'est possible en dehors de quelques rares chaussées... Routes de Moyenvic à Sarrebourg, de Bensdorf à Sarrebourg, de Dieuze à Fénestrange, toutes orientées d'ouest en est.
Plus au sud encore, la trouée de Morhange est couverte par de nombreuses vallées : celle de la Seille et celles de ses affluents (Loutre Noire, Rivière des Salines, Ruisseau de Videlange) et par de grands bois de part et d'autre du couloir Château-Salins-Morhange (forêts de Brides et Köking, forêt de Grémecey)
Longtemps avant la guerre, les Allemands ont travaillé à constituer une solide barrière sur le front d'Alsace et de Lorraine, pour arrêter une offensive Française éventuelle.
La défense de la région montagneuse des Vosges peut être assurée par de faibles effectifs, qui profiteront de toutes les difficultés du terrain et de toutes les ressources de la fortification de campagne pour s'opposer à la progression de l'adversaire.
A l'est des Vosges, la ligne du Rhin constitue un fossé profond, presque infranchissable : la Feste d'Isteinerklotz, établie sur la rive droite du fleuve, couvre les ponts d'Huningue et de Neuenbourg ; celle de Neuf-Brisach, sur les deux rives, protège deux ponts de bateaux et un pont fixe jetés sur le Rhin... Ainsi l'Allemagne du Sud est garantie contre les dangers d'une invasion.
Pour arrêter la progression éventuelle vers le nord d'une armée Française qui pourrait déboucher des Vosges, ou qui aurait tourné ces montagnes par la trouée de Belfort. La place de Strasbourg est puissamment organisée, son système défensif se prolonge dans la vallée de la Bruche jusqu'à Molsheim (Feste Wilhelm II). De solides fortifications de campagne renforcées, établies sur le Donon, en cas de menace de guerre, prolongent cette zone fortifiée jusqu'à la Lorraine pour interdire absolument l'accès de la Basse-Alsace et pour empêcher l'adversaire de venir menacer les arrières des forces Allemandes, qui combattent entre Metz et les Vosges. La défense peut trouver également des emplacements de résistance favorables le long de la trouée de Sarrebourg, sur les contreforts qui, à l'Est, bordent la Sarre...
En Lorraine, la zone des étangs peut être élargie et rendue plus impraticable encore, dès le début des hostilités, car les Allemands ont l'intention d’étendre les inondations de l'étang de Lindre.
Plus à l'Ouest, des travaux puissants sont prévus pour l'organisation des forêts de Brides et Koking.
En 1913, nos ennemis commencent la construction d'ouvrages permanents sur la côte de Delme, élargissant singulièrement le périmètre de la place de Metz : la trouée de Morhange se trouve réduite à une trentaine de kilomètres entre Dieuze et Delme.
Une armée Française, qui pénétrerait en Lorraine annexée et s'avancerait vers Sarrebrück, serait menacée sur ses deux flancs par le danger de contre-offensives partant soit de la zone Metz- Thionville, solidement organisée, soit de la région des Vosges.
Les Allemands ont étudié des emplacements pour leurs troupes de couverture, qui ralentiront notre progression sur les coupures de la Seille et de ses affluents, et donneront au gros de leurs forces le temps de prendre leurs emplacements de combat sur la zone principale de résistance : côte de Delme, crêtes au Sud de la voie ferrée Morhange-Sarrebourg jusque vers Sarrebourg, crête au sud du ruisseau de Lixheim, qui barre la trouée de Sarrebourg.
Un réseau très dense de voies ferrées, en arrière du front d'Alsace et de Lorraine, permettra aussi bien l'arrivée des troupes du cœur de l'Allemagne, que le transport latéral de forces du Sud-Est vers le Nord-Ouest (de Strasbourg vers Metz) en vue de la manœuvre.
Ainsi les armées Allemandes pourront rapidement venir se masser sur la position principale de résistance en vue d'arrêter les armées Françaises.
Ces dernières utiliseront vraisemblablement pour leur offensive la trouée de Morhange ; elles se heurteront à une zone aménagée avec toutes les ressources de la fortification moderne, et dont la force de résistance est décuplée, grâce à l'emploi massif des canons lourds et à la multiplication des mitrailleuses.
Le terrain avancé, au sud de la ligne Delme – Morhange – Bensdorf - Lixheim, est soigneusement repéré, compartimenté tantôt par des perches verticales, tantôt par des arbres taillés de façon distinctive.
L'artillerie Allemande y a, en temps de paix, exécuté de nombreux tirs d'instruction, pour connaître les distances... C'est dans cette région que nos soldats vont, en effet, se lancer dès les premiers jours d'août 1914 : ils ne pourront pas enfoncer les organisations ennemies, car ils ne disposeront pas du matériel capable d'appuyer leur progression. Leur bien faible artillerie lourde et leur artillerie de campagne essaieront en vain de leur ouvrir un passage, tout le courage de nos troupes viendra se briser contre des positions Allemandes demeurées intactes...
Répartition des forces Allemandes. - Depuis de longues années, le Commandement Allemand, qui connaît la puissance de la barrière fortifiée établie sur notre territoire par le général Seré de Rivières, a résolu de rester sur la défensive dans la région Alsace – Lorraine... Avec le maximum de leurs forces disponibles nos ennemis veulent prendre une offensive vigoureuse par la Belgique, de part et d'autre du couloir Meuse-Sambre, pour déborder l'aile gauche des Armées Françaises.
Mais le Commandement Germanique compte ne pas garder indéfiniment une attitude passive sur le front de Lorraine : Bien au contraire, quand l'assaut de nos troupes sera venu se briser contre le môle solide établi en arrière de la frontière, les Allemands veulent passer à une contre-offensive puissante en direction de la trouée de Charmes pour déborder rapidement par sa droite le gros des Armées Françaises, déjà tourné par sa gauche grâce à la violation des territoires Belges, et enserrer ainsi nos forces entre les deux branches d'une véritable tenaille, selon la théorie chère à Schlieffen. Nos ennemis ont la possibilité d'exécuter cette double offensive, grâce au dédoublement de leurs Corps d'Armée, dès le début des hostilités...
Dans les derniers jours de juillet 1914, les Allemands commencent l'appel de leurs réservistes et renforcent leurs unités.
Dès le 28 juillet, les détachement de couverture occupent leurs positions en Alsace- Lorraine.
A l'abri de cette couverture, viennent se concentrer :
1° Sur le front d'Alsace. -
a) La VIIe Armée de von Heeringen : effectif 120.000 hommes. Elle comprend 3 Corps d'Armée actifs, un Corps de Réserve. Elle s'établit dans la région frontière des Vosges et sur le Donon.
b) En arrière et au sud, dans la région Colmar-Neuf-Brisach-Mulhouse, le détachement d'Armée von Deimlin : effectif de 40.000 hommes, est chargé de la garde de la Haute- Alsace.
2e) Sur le front de Lorraine. -
La VIe Armée, commandée par le kronprinz de Bavière (3 Corps d'Armée actifs, 1 Corps de Réserve), soit 200.000 hommes, dans la région au sud de Sarrebrück, la droite appuyée à Metz. Le kronprinz de Bavière doit rester sur ses positions défensives, et y attirer les troupes Françaises.
Ces armées représentent à peu près le quart de l'ensemble des forces que nos ennemis ont mobilisées : la majeure partie des unités Allemandes est réservée, en vue de l'offensive de l'aile droite.
Répartition des forces Françaises :
Sur le front d'Alsace et de Lorraine, c'est au contraire une attitude nettement offensive que le Commandement Français va adopter, dès le début des opérations... Notre doctrine de guerre nous ordonne de nous emparer de l'initiative des opérations, c'est-à-dire de passer à l'attaque. Nous avons trop le respect des traités pour vouloir violer la neutralité Belge... Un seul théâtre d'opérations s'offre dès lors à nous, pour y porter notre offensive : La région frontière d'Alsace- Lorraine...
Nous voulions jeter une partie de nos forces en direction générale de Sarrebrück par la trouée de Morhange-Sarrebourg, pendant qu'une forte couverture nous garantirait contre toute entreprise ennemie, tant à droite, aux débouchés des Vosges, qu'à gauche, face à Metz. Nos armées de gauche prendraient également l'offensive au Nord de Thionville.
Au cas probable où l'adversaire se déciderait à traverser la Belgique pour envahir ensuite notre territoire, l'opération entreprise en direction de Sarrebrück troublerait la concentration Allemande, compromettrait gravement la réussite de la manœuvre débordante entreprise par le Commandement Germanique, en obligeant celui-ci à reporter une partie de ses forces de Belgique en Lorraine pour arrêter notre progression et conjurer la menace suspendue sur les arrières de l'aile droite Allemande.
Dès le début de la guerre, le général Joffre décide d'exécuter son plan d'offensive en Alsace- Lorraine, toutefois, selon une variante, arrêtée dès le temps de paix pour le cas où l'adversaire violerait la neutralité Belge, une offensive vigoureuse doit également être prise plus à gauche, dans le Luxembourg Belge.
Deux Armées françaises se préparent à envahir les provinces perdues :
La 1re Armée qui comprend les 7e, 8e, 13e, 14e, 21e Corps d'Armée (ce dernier renforcé d'une brigade coloniale), les 57e, 58e 63e, 66e divisions de réserve, la 8e division de cavalerie, soit 250.000 hommes, sous les ordres du général Dubail. Bientôt une partie de cette armée servira à constituer, sous le commandement du général Pau, l'Armée d'Alsace (la 1re Armée perdra ainsi un groupe de divisions de réserve, le 7e Corps d'Armée et sa division de cavalerie). Au début d'août, le gros de la 1re Armée se concentre dans la région d’Épinal, la droite vers Belfort, la gauche vers Lunéville.
20 AOÛT 1914 LE DÉSASTRE DE SARREBOURG |
De plus, à la veille de notre offensive, le 9e Corps d'Armée devra s'embarquer, par ordre du Généralissime, à destination de Sedan (les 34e et 35e brigades qui auront reçu contre-ordre après le 20 août, en raison de la gravité de la situation sur le font de Lorraine, prendront part, néanmoins, à la bataille du Grand-Couronné).
Le 18e Corps d'Armée sera rappelé vers Hirson, à la date du 14 août, pour renforcer la 5e Armée Française très menacée.
Le général de Castelnau ne disposera donc plus que de 130.000 hommes pour passer à l'attaque ce sera l'une des causes de son échec...
La
bataille de MORHANGE (18 au 20 août 1914)
La
nuit du 19 au 20 est particulièrement agitée. Partout crépitent
des fusillades... Au nord, dans cette zone mystérieuse qui s'étend
de Delme jusqu'à Morhange et Bensdorf, l'ennemi est groupé en
forces et nous guette. De temps en temps il nous révèle sa présence
par des projecteurs, qui trouent les ténèbres... Il n'est pas un
soldat de chez nous qui ne s'attende à vivre, dans quelques heures,
le grand drame. Mais si l'anxiété assombrit quelques fronts,
beaucoup des nôtres respirent avec fierté les senteurs des forêts
Lorraines, et se préparent simplement, sans faiblir, à l'inévitable
devoir.
De
nombreux renseignements fournis par des reconnaissances d'avions et
les confidences d'habitants du pays, ont déjà permis, le 19, au
général Castelnau, de savoir que ses troupes se heurteront le
lendemain à une position organisée par l'ennemi sur la ligne
approximative « Frémery Marthil Hauteurs sud de
Baronville Morhange Bensdorf voie ferrée de Bensdorf
à Mittersheim. »
Tous
ces rapports ne permettent cependant pas encore au général de
conclure qu'il se trouve en face de la zone principale de résistance
Allemande. Il semble bien plutôt que cette ligne soit seulement une
position avancée sur laquelle les troupes de couverture de
l'Allemagne vont chercher, encore une fois, à retarder notre
progression.
Les
ordres donnés par le commandant de la 2e Armée pour la journée du
20 organisent méthodiquement l'attaque de la ligne
Marthil Mittersheim
A
droite, les 16e et 15e Corps d'Armée lieront étroitement leur
action, en vue d'atteindre la voie ferrée Mittersheim
Bensdorf.
D'autre
part, le 20e Corps devra procéder à son installation sur le terrain
occupé la veille : il établira à sa gauche la 39e division dans un
dispositif lui permettant, soit de continuer son offensive vers le
nord est, soit de faire face à une attaque débouchant de Metz.
Le
21e groupe de divisions de réserve renforcera ses organisations
défensives, face à Metz.
Faute
de moyens, la réserve d'armée ne comprendra que le 173e régiment
d'infanterie, établi à Juvelize...
Au
matin du 20 août, le général de Castelnau est amené à retarder
l'attaque des 15e et 16e Corps d'Armée, car il attend le résultat
des dernières reconnaissances aériennes, et nos avions sont gênés
par la brume.... Mais celle ci tarde à se dissiper. il est
indispensable que nos troupes passent à l'offensive, afin de fixer
les forces du prince Ruprecht elles vont se lancer contre des
objectifs dont la capacité de résistance est insuffisamment
déterminée.
Au
centre, la 29e division du 15e Corps se porte au delà de
Bidersdorf, en direction de Bensdorf. Elle est presque aussitôt
assaillie sur ses deux ailes par de grosses forces Bavaroises,
descendant de Burgaltroff et de Domnon.
L'ennemi
s'est, en effet, résolu de passer à l'offensive, il estime que nos
troupes se sont déjà affaiblies, la veille, en efforts généralement
stériles contre de solides positions...
La
29e division, sous un tel choc, recule. Son repli s'accentue
malheureusement de minute en minute : Elle revient bientôt en deçà
de ses positions de départ, elle évacue Bidersdorf et se retirant
sur Vergaville et sur Dieuze.
Le
général de Castelnau lui prescrit alors de s'arrêter sur la ligne
Vergaville - La Providence et de couvrir la retraite de la 30e
division, qui se trouve, elle aussi, en situation des plus
fâcheuses... Cette division, rassemblée, au petit jour en arrière
des lisières du bois du Monack, a été attaquée à l'aube par des
masses ennemies, débouchant de la forêt de Brides et Köking. Les
Allemands ont énergiquement poussé leur droite en avant, menaçant
nos lignes de retraite. La 30e division s'est retirée en hâte vers
le sud, pour éviter de se laisser couper. Au cours de cette
retraite, les premiers désordres apparaissent. Ils tendent vite à
se généraliser...
La
29e division ne réussit pas à contenir l'adversaire. Elle évacue
Dieuze. Le 173e régiment d'infanterie est, en vain, jeté dans la
bataille. La situation continue de s'aggraver.
Les
unités du 15e Corps refluent jusque vers Donnelay et Juvelize. Alors
les 23e et 24e bataillons de chasseurs se sacrifient pour couvrir la
retraite et retenir les Bavarois sur les deux lignes successives:
Dieuze Kerprich, Gelucourt Juvelize.
Plus
à droite, le 16e Corps a été également contraint de reculer. Dés
le début de son offensive, il a subi la violente contre attaque
d'imposantes forces ennemies, bien appuyées par l'artillerie lourde.
Nos batteries de campagne ont été assez vite réduites au silence.
Notre infanterie a pu alors d'autant moins se maintenir qu'à l'est
le 8e Corps de la 1e Armée éprouve un sanglant échec, et se trouve
rejeté vers le sud.
Sur
le front du 16e Corps, l'ennemi progresse entre Rohrbach et
Mittersheim. Favorisées par le recul du 15e Corps, ses forces
débouchent en même temps de Zommange vers Guermange, et menacent
rapidement la gauche de la 32e division Française, déployée en
première ligne.
Le
16e Corps doit se replier en direction du sud-ouest, vers Maizières,
il abandonne donc toute la région des étangs, et s'efforce de
retrouver la liaison avec le 15e Corps... Ces deux Corps d'Armée ont
subi de grosses pertes, accrues par l'abandon des blessés sur le
terrain de l'action. Tandis que la droite de la 2e Armée est
contrainte à la retraite, la gauche se trouve, à son tour,
sérieusement compromise.
Les
instructions envoyées le 19 août par le général de Castelnau ne
prescrivent pas impérativement au 20e Corps de rester sur la
défensive. Le commandant de la 2e Armée a même prévu que la 39e
division adopte un dispositif lui permettant de reprendre
éventuellement l'offensive...
Le
20 août, la bataille présente, deux allures bien distinctes. D'une
part, dans la vallée de la Sarre, le 8e Corps d'Armée marque un
recul très sérieux. D'autre part, dans la zone montagneuse des
Vosges, on réussit à maintenir les positions et à briser tous les
efforts de l'ennemi...
Le
général Dubail prescrit à la 15e division du 8e Corps de se
porter, pendant la nuit du 19 au 20 sur Gosselming, afin d'enlever
par surprise ce village où le 1er Bavarois s'est puissamment
retranché. L'action ne commence, en fait, qu'au petit jour. A
l'ouest de la Sarre, la 15e division, prolongée sur sa droite par
les 13e et 29e régiments d'infanterie, progresse à la faveur du
brouillard; elle échappe ainsi partiellement au tir des canons
lourds, et s'élance à l'assaut, Gosselming tombe... Sur la rive
droite de la Sarre, le 95e régiment d'infanterie (16e division)
réussit à enlever Eich.
Le
général Foch, chef du 20e Corps, pense, le 20 au matin, que les
circonstances lui font un devoir de passer à l'attaque, et qu'un
vigoureux effort de ses magnifiques troupes suffit pour enfoncer le
front adverse et décider du sort de la journée. Il donne donc des
ordres en ce sens
Mais
le 20 août, à 6h25, le général de Castelnau, a envoyé de
nouvelles instructions à son subordonné, pour lui recommander,
formellement cette fois, de rester sur place.
Le
général Foch reçoit à 7h15 les ordres de son chef... Trop tard !
malheureusement : le 20e Corps est engagé à fond.
La
11e division (26e,37e,69e,79e régiments d'infanterie, 4e bataillon
de chasseurs) a poussé au-delà de Conthil et au delà de Pevange,
en direction de Morhange. Soumise à de violents feux d'artillerie
lourde, elle ne peut aborder cette ville... Les Bavarois
contre attaquent alors avec vigueur. La 11e division, écrasée
par le nombre, doit se reporter en arrière de ses emplacements de
départ, sur une position organisée entre Lidrequin et la cote 238.
La
situation est d'autant plus sérieuse qu'à 7h15 le général de
Castelnau, qui croit encore le 20e Corps sur ses emplacements de la
nuit et pense pouvoir en disposer pour le jeu des contre-attaques,
prescrit au général Foch de porter sa 11e division sur Lidrezing
afin de la jeter dans le flanc droit des troupes Bavaroises qui
pressent fortement la 30e division du 15e Corps.
Le
général Foch est dans l'impossibilité d'exécuter cet ordre, car
la 11e division est sérieusement accrochée entre Lidrequin et la
cote 238... II ne peut, d'autre part, enlever la moindre unité à la
39e division, car celle-ci est à son tour extrêmement menacée.
Cette 39e division (146e,153e,156e, et 160e régiments d'infanterie
et 41e,43e régiments d'infanterie coloniale) s'est ruée de
Château Bréhain et Oron vers Marthil et Chicourt. Elle a été
soumise à un feu violent de l'artillerie Allemande, cette artillerie
se trouvant renforcée par les grosses pièces amenées du camp
retranché de Metz. La 39e division a subi des pertes irréparables.
Vers
7h30, la situation devient plus tragique encore. Le IIIe Corps
Bavarois débouche de la région de Destry, et se lance à la
contre-attaque dans le flanc gauche de notre 39e division.
L'offensive de nos troupes est immédiatement enrayée. La poussée
ennemie se fait de plus en plus violente. Partout des masses «
feldgrau » surgissent des bois, où elles se dissimulent, et se
glissent dans les avoines. Les Bavarois avancent, en tirant sans
relâche. Ils sont à 200 mètres, puis à 100 mètres de nos
lignes...C'est presque à bout portant qu'on se fusille. En vain les
canonniers du 8e et du 60e d'artillerie couvrent de projectiles les
formation ennemies.
OFFICIERS ALLEMANDS |
Leurs
pièces sont prise à partie par les artilleurs Allemands, et nos
canons, les uns après les autres, doivent se taire. Plusieurs de nos
batteries sont enlevées après un sanglant corps à corps.
L'infanterie Bavaroise est partout... venant de partout...
Les
marsouins du 43e tiennent énergiquement, ils ne cèdent que pied à
pied le terrain. Des vides se creusent sans cesse dans leurs rangs.
Il semble que toute la 39e division doive être submergée par la
vague gris vert
A
8 heures, notre retraite se dessine sur Château Salins. Les
coloniaux vont résister encore, au prix des plus durs sacrifices,
pour contenir la pressions de l'ennemi sur notre gauche, et permettre
à la 39e division de se dérober à l'étreinte des Bavarois. Un
ardent soleil embrase le champ de bataille. Des villages commencent à
flamber. Les batteries Allemandes tonnent avec fureur. Les coloniaux
ne se retirent qu'au commandement, une fois leur mission accomplie.
A
11 heures, nos succès s'arrêtent : Nos troupes ont déjà subi
des pertes sévères... L'artillerie Allemande les couvre de
projectiles, elle est supérieure à la nôtre en puissance et en
portée. L'action tardive de nos batteries lourdes d'armée, qui
prennent position sur les croupes à 4 kilomètres au sud de
Sarrebourg, n'arrive pas à éteindre le feu des pièces ennemies,
celles-ci affirment, aux dépens de nos canons, la supériorité de
leur tir. Écrasée par les obus, assaillie par l'infanterie
Bavaroise qui attaque Gosselming par le nord, la 15e division
Française fléchit, évacue le village, et se retire en combattant
sur les hauteurs qui se trouvent à 3 kilomètres au nord-ouest de
Sarrebourg.
Les 13e et 29e régiments d'infanterie de la 16e division résistent avec acharnement le long de la Sarre, et ne reculent que pied à pied, malgré leurs vides, en infligeant à l'ennemi des pertes énormes.... Ils seront contraints, dans la soirée, de se reporter en arrière du canal de la Marne au Rhin, à la droite de la 15e division, dont le repli atteint 15 kilomètres.
A l'est de la Sarre, à partir de 14 heures, les contre-attaques Bavaroises, d'abord infructueuses, commencent à progresser. Elles réussissent à dégager Eich; puis le succès ennemi s'accentue, car le recul de nos effectifs sur la rive gauche a découvert Sarrebourg.
Les 13e et 29e régiments d'infanterie de la 16e division résistent avec acharnement le long de la Sarre, et ne reculent que pied à pied, malgré leurs vides, en infligeant à l'ennemi des pertes énormes.... Ils seront contraints, dans la soirée, de se reporter en arrière du canal de la Marne au Rhin, à la droite de la 15e division, dont le repli atteint 15 kilomètres.
A l'est de la Sarre, à partir de 14 heures, les contre-attaques Bavaroises, d'abord infructueuses, commencent à progresser. Elles réussissent à dégager Eich; puis le succès ennemi s'accentue, car le recul de nos effectifs sur la rive gauche a découvert Sarrebourg.
A
partir de 14 heures, la 11e division se lie au mouvement général
vers le sud : couverte par le 4e bataillon de chasseurs, elle se
reporte en direction de Vic
Qu'est
devenu, pendant ce temps, le 2e groupe des divisions de réserve?
La
68e division a été attaquée, avec une violence égale, par des
unités Bavaroises descendues des côtes de Delme et Fonteny :
le 344e régiment d'infanterie subit là des pertes cruelles. Après
avoir combattu durant toute cette journée, par une chaleur
accablante, la 68e division, pressée par des forces supérieures en
nombre, doit se replier sur Jalaucourt.
Plus
à l'ouest encore, la bataille fait rage au delà de la Seille,
jusque vers la Colline Sainte Geneviève. Mais la 59e division, du 9e
Corps d'Armée, réussit à repousser prés de Nomeny des attaques
Allemandes, débouchant de Metz... Le
soir va tomber. Le général de Castelnau se résigne à ordonner la
retraite.
OFFICIER FRANÇAIS |
Nos
soldats ont subi à Morhange un grave échec. Mais ce ne sont pas des
vaincus. Ils se retirent vers l'ouest pour prendre du champ, pour
rompre le contact avec l'ennemi, pour gagner quelques heures,
quelques jours peut-être.
A
la faveur de ce répit, ils vont se refaire : les unités disloquées
vont renouer les liens un instant rompu. La cohésion va renaître,
et la 2e Armée donne la mesure de sa valeur, non plus dans les
plaines sinistres de Morhange, mais en avant de Nancy, la ville tant
convoitée par le Kaiser. Demain le Grand Couronné sera la borne
fatale à l'invasion barbare, et en descendant ses pentes, nos
soldats repartiront pour un nouveau bond victorieux...
A
16 h. 30, les 85e et 95e régiments d'infanterie Française perdent
la position de Hoff-Buhl, à laquelle ils se sont accrochés, et se
retirent dans un ordre impeccable vers Imling, protégés par le 13e
Corps, dont l'artillerie et une division d'infanterie interviennent
soudain entre la Sarre et la Bièvre.
La retraite se poursuit dans la nuit jusqu'à Xouaxange.
Le 20, sur l'offensive de Sarrebourg Les objectifs sont : pour le 95e, le village de Eich et la crête située entre les cotes 316 et 325 ; pour le 85e, le village de Reding et la cote 316; pour la 32e brigade, Saaraltrof et la cote 325.
Au début,on a l'avantage... Le village de Eich est enlevé par un bataillon du 95e, mais l'artillerie ennemie inonde ce village d'obus de 210... De nombreux incendies se déclarent, des maisons s'effondrent, ensevelissant les défenseurs.
La retraite se poursuit dans la nuit jusqu'à Xouaxange.
Le 20, sur l'offensive de Sarrebourg Les objectifs sont : pour le 95e, le village de Eich et la crête située entre les cotes 316 et 325 ; pour le 85e, le village de Reding et la cote 316; pour la 32e brigade, Saaraltrof et la cote 325.
Au début,on a l'avantage... Le village de Eich est enlevé par un bataillon du 95e, mais l'artillerie ennemie inonde ce village d'obus de 210... De nombreux incendies se déclarent, des maisons s'effondrent, ensevelissant les défenseurs.
Ni
le 85e régiment d'infanterie à droite, ni le 13e régiment
d'infanterie à gauche, n'arrivent à leurs objectifs, le bataillon
du 95e doit se replier sur Sarrebourg, sous peine d'encerclement. Des
hauteurs au nord de la ville, les Allemands se précipitent, soutenus
par leur artillerie... Nos mitrailleuses et nos feux de salve font
dans leurs masses compactes des trouées sanglantes, et, sans cesse,
de nouvelles vagues déferlent... Le bombardement s'exaspère :
Les espions ont dû conserver des lignes téléphoniques intactes,
car tous nos mouvements sont aussitôt signalés, et les obus suivent
nos troupes à la trace.
Le
85e, à droite, a perdu son colonel et presque tous ses officiers. Il
doit reculer en arrière d'Imling, laissant à découvert le flanc du
95e. Les hommes du 95e ont, la veille, organisé défensivement les
lisières de la ville. Ils ont creusé des créneaux dans les murs,
établi des barrages avec des tonneaux, des tables, des planches,
amorcé des tranchées. Le 2e bataillon se déploie à la lisière
Est, devant la caserne des uhlans, à droite de la route de Bühl. Le
1er bataillon se porte à gauche de cette route. Le 3e bataillon se
retranche devant les casernes...
Les Allemands arrivent à 300 mètres et se terrent. La fusillade crépite, le nombre des nôtres décroît de minute en minute, alors que les effectifs ennemis augmentent sans cesse, des agents de liaison rampent de section en section pour dire que l'ordre est de tenir, afin de permettre l'arrivée du 13e Corps... Le colonel Reibell, qui commande la brigade, fait passer une note, disant : «-Le 95e se couvre de gloire.... S'il peut tenir jusqu'à 16 heures, je ferai décorer le drapeau du régiment. » Cette nouvelle déchaîne l'enthousiasme. Les actes d'héroïsme se multiplient...
Les Allemands arrivent à 300 mètres et se terrent. La fusillade crépite, le nombre des nôtres décroît de minute en minute, alors que les effectifs ennemis augmentent sans cesse, des agents de liaison rampent de section en section pour dire que l'ordre est de tenir, afin de permettre l'arrivée du 13e Corps... Le colonel Reibell, qui commande la brigade, fait passer une note, disant : «-Le 95e se couvre de gloire.... S'il peut tenir jusqu'à 16 heures, je ferai décorer le drapeau du régiment. » Cette nouvelle déchaîne l'enthousiasme. Les actes d'héroïsme se multiplient...
Le
lieutenant Potier, qui commande une section de mitrailleuses, donne
ses ordres debout sous les balles, une cigarette aux lèvres.
Le
capitaine Fourré (4e compagnie), qui est entré le premier dans
Sarrebourg et dont le courage tranquille demeure légendaire au
régiment, se tient debout près du lieutenant, la jumelle aux yeux,
et, quand il voit que le tir des mitrailleuses est efficace, il
s'écrie : « Bravo, Potier ! »
Le
soldat Aussourd tire, dans la position du tireur à genoux, tous ses
camarades tués autour de lui, quand il n'a plus de cartouches, il
prend celles des morts. Un agent de liaison, qui passe en rampant,
lui crie : « Couche-toi, voyons ! tu vas te faire tuer ! -
« Qu'est-ce que ça fait répond Aussourd, puisque tous mes
camarades sont morts ! »
Les
officiers ont pris des fusils et font le coup de feu avec leurs
hommes.
Les
blessures n'empêchent pas de se battre : les balles, que de nombreux
soldats glissent dans les fusils, sont tachées de leur sang.
Des
hommes mortellement atteints, rassemblent leurs dernières forces
pour aller porter leurs cartouches aux camarades demeurés valides...
L'artillerie
ennemie redouble de fureur. Beaucoup de maisons s'enflamment. Le tir
des mitrailleuses est si violent que les balles forment des nappes.
Nos 75, qui ont tiré sans arrêt depuis le matin, doivent s'arrêter,
leurs caissons vides... De nombreuses pièces ont d'ailleurs été
démontées... Leurs servants se sont aussitôt précipités au
service des pièces restées intactes.
Il
faut tenir jusqu'à 16 heures... A 16 heures 30, le 95e se bat
toujours, mais le 13e Corps n'est pas encore arrivé.
Les
Allemands se sont infiltrés sur plusieurs points des lisières, les
défenseurs reçoivent des balles, non plus seulement de face, mais
de droite et de gauche, ils subissent des pertes énormes (le 95e
laisse 1.067 des siens à Sarrebourg). Le colonel Tourret donne
l'ordre de repli...
Cet ordre est accueilli avec un mélange de soulagement et de stupéfaction.
Cet ordre est accueilli avec un mélange de soulagement et de stupéfaction.
« Comment
?
Nous
abandonnons Sarrebourg?
Et
le 13e corps, qu'est-ce qu'il fait ? » Le capitaine Cournot (2e
compagnie) déclare :
« Que
les autres s'en aillent, s'ils veulent. Moi, je reste ! »
Là
retraite commence cependant... Les Allemands se précipitent à la
suite des nôtres. De nombreux civils se joignent aux Allemands, et
ouvrent le feu par les fenêtres et les soupiraux. Toute défense est
inutile...
Alors,
dans une inspiration de sublime folie, le colonel Tourret fait ranger
par quatre les hommes qu'il a rassemblés autour de lui.
Il
se met à leur tête, et la colonne défile, au pas cadencé, le
fusil sur l'épaule, baïonnette au canon, le drapeau déployé,
comme à une revue de champ de manœuvre. Quand les hommes tombent,
les survivants serrent les rangs, sans hâte, pour narguer
l'ennemi.
Tous les blessés, qui sont en traitement à l'hôpital, sortent de leurs lits pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi et se traînent par les rues, à la suite de la colonne... Des pansements se défont, et beaucoup de blessés expirent dans des flots de sang.
Tous les blessés, qui sont en traitement à l'hôpital, sortent de leurs lits pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi et se traînent par les rues, à la suite de la colonne... Des pansements se défont, et beaucoup de blessés expirent dans des flots de sang.
A
la sortie de Sarrebourg, le général de Maud'huy, qui a quitté la
ville un des derniers, est là, avec son porte-fanion. Il avise la
musique, qui accompagne le colonel.
« Allons,
les gars, dit-il, préparez-vous à jouer! »
Les
musiciens sortent leurs instruments.
« Et
maintenant, poursuit le général, la Marche Lorraine ! »
Les
musiciens jouent la Marche Lorraine, les hommes suivent la musique et
chantent les paroles à pleine voix. Le général de Maud'huy vient
le dernier, son éternelle pipe à la bouche... Et c'est ainsi que,
sous la pluie des balles, les débris du 95e s'éloignent de
Sarrebourg !
Comme
le régiment repasse la Sarre, il voit arriver, vers l'est, les
avant- gardes du 13e Corps... Avec une ardeur admirable, le 13e Corps
s'élance en direction de Sarrebourg, décimé par l'artillerie,
harcelé par d'innombrables mitrailleuses, il doit se replier à son
tour, Sarrebourg est définitivement perdu pour nous... Un dernier
détail, sans grande valeur intrinsèque, montre de quelle façon
nous comprenons la guerre d'invasion.
Le
20 août, dans l'après-midi, l'officier de ravitaillement du 95e,
qui a quitté Sarrebourg avec ses voitures, se souvient tout à coup
qu'il a laissé impayé un ordre de réquisition. Il revient dans la
ville sous les obus et sous les balles, se rend à la mairie et remet
au bourgmestre stupéfait la somme qu'il lui doit.
« Je n'ai pas voulu qu'il soit dit, racontera-il plus tard, que des Français ont laissé des dettes derrière eux ! »
« Je n'ai pas voulu qu'il soit dit, racontera-il plus tard, que des Français ont laissé des dettes derrière eux ! »
Secteur
de montagne : Le 21e Corps (43* division, et brigade coloniale)
est le 19 août, au soir, en position sur les hauteurs de la rive
ouest de la Bièvre, avec sa droite appuyée sur le Soldatenkopf.
Les 5e et 6e régiments d'infanterie coloniale, qui forment la gauche du dispositif, reçoivent l'ordre de poursuivre, le 20 août, leur offensive, en direction de Dabo.
Les 5e et 6e régiments d'infanterie coloniale, qui forment la gauche du dispositif, reçoivent l'ordre de poursuivre, le 20 août, leur offensive, en direction de Dabo.
Les
marsouins se portent immédiatement en avant... Mais, malgré les
efforts les plus héroïques, ils ne peuvent gagner un pouce de
terrain, tombant sous les feux de l'artillerie lourde Allemande, ils
éprouvent un sanglant échec au Haarberg, et sont contraints de
revenir sur leurs positions de départ.
Les
contre-attaques de nos troupes, contre-attaques auxquelles prend
part, plus au nord, une division du 13e Corps, réussissent toutefois
à contenir l'adversaire qui a franchi le ruisseau, puis à le
rejeter sur la rive est... Le même jour, la 13e division du 21e
Corps, rattachée provisoirement au 14e Corps d'Armée, parvient à
se maintenir sur le Donon, malgré les assauts multipliés des
Allemands. Les autres unités du 14e Corps ne sont pas engagées le
20 août...
En
résumé, la 1re Armée réussit à conserver toutes ses positions
sur la droite, dans la région montagneuse, ainsi qu'au centre,
malgré l'échec du Haarberg ;
Cependant à gauche, le 8e Corps a reculé de 12 à 15 kilomètres, et n'a pu s'établir qu'en deçà du canal de la Marne au Rhin... Le général Dubail ne songe absolument pas à la retraite... Il décide d'organiser sur des positions nouvelles, en poussant sa gauche de un ou deux kilomètres vers le nord, au delà du canal. L'ennemi a d'ailleurs subi des pertes considérables, malgré les avantages que lui a procurés son artillerie lourde.
Cependant à gauche, le 8e Corps a reculé de 12 à 15 kilomètres, et n'a pu s'établir qu'en deçà du canal de la Marne au Rhin... Le général Dubail ne songe absolument pas à la retraite... Il décide d'organiser sur des positions nouvelles, en poussant sa gauche de un ou deux kilomètres vers le nord, au delà du canal. L'ennemi a d'ailleurs subi des pertes considérables, malgré les avantages que lui a procurés son artillerie lourde.
Le
1er bavarois, entre autres, s'est fait décimer, considérant la
fermeté du moral de la 1re Armée, le général Dubail estime que
les revers de la journée du 20 août peuvent encore être réparés...
Malheureusement, le 20 au soir, de très graves nouvelles lui
parviennent.
L'Etat-Major
de la 2e Armée, puis le Grand Quartier Général lui font connaître
l'échec de Morhange : toutes les forces du général de Castelnau
battent en retraite vers Nancy... Il faut bien que le général
Dubail se résigne, lui aussi, à cette retraite, sous peine de voir
les troupes du Kronprinz Ruprecht le déborder par le nord.
Alors,
le grand repli de toutes nos forces de l'Est commence.
Nous
évacuons les pays annexés.
Au
grondement du canon, nos colonnes repassent la frontière.
Au
loin, des villages flamboient.
Des
paysans fuient vers l'ouest, éperdument.
Que
de pensées agitent l'âme des soldats !
Avoir
cru conquérir, dès les premiers jours de la guerre, les provinces
perdues, avoir fait flotter ses drapeaux sur des villes, des
villages, des hameaux dont tous les habitants accueillent en habits
de fête les Français, au bruit des musiques, des chansons et des
rires, s'être senti un moment transporté jusqu'à ce Rhin dont
quelques patrouilles de cavalerie ont pu fouler la rive... Et puis,
tout à coup, sombrer en pleine réalité, évacuer la Lorraine,
l'Alsace presque tout entière, abandonner les provinces, un instant
retrouvées, à la colère du vainqueur, laisser derrière soi tant
de tombes pour s'en revenir, en vaincus...
L'âme Française surgit plus forte de l'épreuve. La grande leçon du 20 août 1914 n'est pas perdue. Nos soldats ont appris à compter avec l'adversaire... Ils veulent apprendre à le vaincre, sans tarder.
L'âme Française surgit plus forte de l'épreuve. La grande leçon du 20 août 1914 n'est pas perdue. Nos soldats ont appris à compter avec l'adversaire... Ils veulent apprendre à le vaincre, sans tarder.
III)
Le
Conseil municipal de Paris a approuvé le changement de nom de
l'avenue de l'Allemagne et de la rue de Berlin, nous informe Le
Figaro du 20 août 1914 . « M. Malvy a fait signer un décret
approuvant une décision du Conseil municipal de Paris et un arrêté
du préfet de la Seine donnant à l'avenue d'Allemagne le nom de
Jean-Jaurès, et à la rue de Berlin le nom de rue de Liège.»
IV)
LES TROUPES ALLEMANDES A BRUXELLES |
La bataille de Morhange : 20 août 1914
chtimiste.com/batailles1418/morhange.htm
La
bataille de MORHANGE. (18 au 20
août 1914).
la situation de la 2e Armée française. Situation des forces. Avant
de passer à l'étude de l'offensive de la 2e ...
Le "Crime" des Midis (4) - Dieuze 19-20 août 1914 - Sur les ...
lesmidi.canalblog.com
› Le
"crime" des Midis
30
oct. 2005 - Dieuze 19-20
aout 1914
récit reconstitué par Maurice Mistre-Rimbaud. Le 19 août, à 4h.
du matin, le 15ème Corps s'élance. L'ambiance est ...
DIEUZE 1914 - MEDECIN PRISONNIER A L'HOPITAL ...
hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/dieuze-1914-medecin-priso...
4
sept. 2013 - Le médecin auxiliaire Fouquier a été fait prisonnier
le 20
août 1914
à l'entrée de Dieuze (Lorraine annexée) dans son poste de
secours ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire