jeudi 21 août 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR 20 AOÛT 1914

20 août 1914


I)

Notre Saint Père le Pape est mort !... En ce moment les préoccupations sont si grandes que sa mort passe complètement inaperçue, c’est encore une victime indirecte de la guerre qu’il a voulu empêcher. Ces jours derniers l’ambassadeur d’Autriche a eu l’audace de lui demander de bénir les troupes Autrichiennes, le Pape répondit : Je bénis la Paix !



II)
Depuis 1871, le tracé de la frontière suit la ligne des crêtes jusqu'au col de Schirmeck : au delà de ce passage, le massif du Donon se trouve tout entier en territoire annexé.
Au nord-ouest du Donon s'étend la plaine Lorraine, qui semble d'un accès facile. Mais elle se rétrécit entre les Vosges et la place de Metz. Une armée qui veut s'élever vers le nord, en venant de la région de Baccarat-Nancy, ne dispose pour sa progression que d'étroits couloirs :
Le couloir de Sarrebourg, entre les contreforts de la montagne et une zone presque impraticable où les bois se mêlent aux étangs (étangs de Réchicourt, de Gondrexange, de Stock, de Lindre), où la terre argileuse sue de partout l'humidité, où l'homme glisse, s'enfonce et s'enlise, où aucun charroi n'est possible en dehors de quelques rares chaussées... Routes de Moyenvic à Sarrebourg, de Bensdorf à Sarrebourg, de Dieuze à Fénestrange, toutes orientées d'ouest en est.
Plus à l'ouest, au delà de la zone des étangs la trouée de Morhange-Bensdorf s'étale sur 55 kilomètre de front entre Metz et Dieuze, elle s 'élève en gradins successifs depuis la frontière de 1914 jusqu'à la Sarre, de Sarre-Union jusqu'au sud de Morhange, des lignes de collines successives s'étendent comme un rempart, et couvrent absolument la grande voie ferrée Haguenau-Bensdorf-Metz, une des artères qui relient l'Alsace et la Lorraine, et qui permettent de rapides déplacements de troupes de l'une vers l'autre de ces régions.
Plus au sud encore, la trouée de Morhange est couverte par de nombreuses vallées : celle de la Seille et celles de ses affluents (Loutre Noire, Rivière des Salines, Ruisseau de Videlange) et par de grands bois de part et d'autre du couloir Château-Salins-Morhange (forêts de Brides et Köking, forêt de Grémecey)
Longtemps avant la guerre, les Allemands ont travaillé à constituer une solide barrière sur le front d'Alsace et de Lorraine, pour arrêter une offensive Française éventuelle.
La défense de la région montagneuse des Vosges peut être assurée par de faibles effectifs, qui profiteront de toutes les difficultés du terrain et de toutes les ressources de la fortification de campagne pour s'opposer à la progression de l'adversaire.
A l'est des Vosges, la ligne du Rhin constitue un fossé profond, presque infranchissable : la Feste d'Isteinerklotz, établie sur la rive droite du fleuve, couvre les ponts d'Huningue et de Neuenbourg ; celle de Neuf-Brisach, sur les deux rives, protège deux ponts de bateaux et un pont fixe jetés sur le Rhin... Ainsi l'Allemagne du Sud est garantie contre les dangers d'une invasion.

Pour arrêter la progression éventuelle vers le nord d'une armée Française qui pourrait déboucher des Vosges, ou qui aurait tourné ces montagnes par la trouée de Belfort. La place de Strasbourg est puissamment organisée, son système défensif se prolonge dans la vallée de la Bruche jusqu'à Molsheim (Feste Wilhelm II). De solides fortifications de campagne renforcées, établies sur le Donon, en cas de menace de guerre, prolongent cette zone fortifiée jusqu'à la Lorraine pour interdire absolument l'accès de la Basse-Alsace et pour empêcher l'adversaire de venir menacer les arrières des forces Allemandes, qui combattent entre Metz et les Vosges. La défense peut trouver également des emplacements de résistance favorables le long de la trouée de Sarrebourg, sur les contreforts qui, à l'Est, bordent la Sarre...
En Lorraine, la zone des étangs peut être élargie et rendue plus impraticable encore, dès le début des hostilités, car les Allemands ont l'intention d’étendre les inondations de l'étang de Lindre.
Plus à l'Ouest, des travaux puissants sont prévus pour l'organisation des forêts de Brides et Koking.
En 1913, nos ennemis commencent la construction d'ouvrages permanents sur la côte de Delme, élargissant singulièrement le périmètre de la place de Metz : la trouée de Morhange se trouve réduite à une trentaine de kilomètres entre Dieuze et Delme.
Une armée Française, qui pénétrerait en Lorraine annexée et s'avancerait vers Sarrebrück, serait menacée sur ses deux flancs par le danger de contre-offensives partant soit de la zone Metz- Thionville, solidement organisée, soit de la région des Vosges.
Les Allemands ont étudié des emplacements pour leurs troupes de couverture, qui ralentiront notre progression sur les coupures de la Seille et de ses affluents, et donneront au gros de leurs forces le temps de prendre leurs emplacements de combat sur la zone principale de résistance : côte de Delme, crêtes au Sud de la voie ferrée Morhange-Sarrebourg jusque vers Sarrebourg, crête au sud du ruisseau de Lixheim, qui barre la trouée de Sarrebourg.
Un réseau très dense de voies ferrées, en arrière du front d'Alsace et de Lorraine, permettra aussi bien l'arrivée des troupes du cœur de l'Allemagne, que le transport latéral de forces du Sud-Est vers le Nord-Ouest (de Strasbourg vers Metz) en vue de la manœuvre.
Ainsi les armées Allemandes pourront rapidement venir se masser sur la position principale de résistance en vue d'arrêter les armées Françaises.
Ces dernières utiliseront vraisemblablement pour leur offensive la trouée de Morhange ; elles se heurteront à une zone aménagée avec toutes les ressources de la fortification moderne, et dont la force de résistance est décuplée, grâce à l'emploi massif des canons lourds et à la multiplication des mitrailleuses.
Le terrain avancé, au sud de la ligne Delme – Morhange – Bensdorf - Lixheim, est soigneusement repéré, compartimenté tantôt par des perches verticales, tantôt par des arbres taillés de façon distinctive.
L'artillerie Allemande y a, en temps de paix, exécuté de nombreux tirs d'instruction, pour connaître les distances... C'est dans cette région que nos soldats vont, en effet, se lancer dès les premiers jours d'août 1914 : ils ne pourront pas enfoncer les organisations ennemies, car ils ne disposeront pas du matériel capable d'appuyer leur progression. Leur bien faible artillerie lourde et leur artillerie de campagne essaieront en vain de leur ouvrir un passage, tout le courage de nos troupes viendra se briser contre des positions Allemandes demeurées intactes...

Répartition des forces Allemandes. - Depuis de longues années, le Commandement Allemand, qui connaît la puissance de la barrière fortifiée établie sur notre territoire par le général Seré de Rivières, a résolu de rester sur la défensive dans la région Alsace – Lorraine... Avec le maximum de leurs forces disponibles nos ennemis veulent prendre une offensive vigoureuse par la Belgique, de part et d'autre du couloir Meuse-Sambre, pour déborder l'aile gauche des Armées Françaises.
Mais le Commandement Germanique compte ne pas garder indéfiniment une attitude passive sur le front de Lorraine : Bien au contraire, quand l'assaut de nos troupes sera venu se briser contre le môle solide établi en arrière de la frontière, les Allemands veulent passer à une contre-offensive puissante en direction de la trouée de Charmes pour déborder rapidement par sa droite le gros des Armées Françaises, déjà tourné par sa gauche grâce à la violation des territoires Belges, et enserrer ainsi nos forces entre les deux branches d'une véritable tenaille, selon la théorie chère à Schlieffen. Nos ennemis ont la possibilité d'exécuter cette double offensive, grâce au dédoublement de leurs Corps d'Armée, dès le début des hostilités...
Dans les derniers jours de juillet 1914, les Allemands commencent l'appel de leurs réservistes et renforcent leurs unités.
Dès le 28 juillet, les détachement de couverture occupent leurs positions en Alsace- Lorraine.
A l'abri de cette couverture, viennent se concentrer :
1° Sur le front d'Alsace. -

a) La VIIe Armée de von Heeringen : effectif 120.000 hommes. Elle comprend 3 Corps d'Armée actifs, un Corps de Réserve. Elle s'établit dans la région frontière des Vosges et sur le Donon.
b) En arrière et au sud, dans la région Colmar-Neuf-Brisach-Mulhouse, le détachement d'Armée von Deimlin : effectif de 40.000 hommes, est chargé de la garde de la Haute- Alsace.


2e) Sur le front de Lorraine. -

La VIe Armée, commandée par le kronprinz de Bavière (3 Corps d'Armée actifs, 1 Corps de Réserve), soit 200.000 hommes, dans la région au sud de Sarrebrück, la droite appuyée à Metz. Le kronprinz de Bavière doit rester sur ses positions défensives, et y attirer les troupes Françaises.
Ces armées représentent à peu près le quart de l'ensemble des forces que nos ennemis ont mobilisées : la majeure partie des unités Allemandes est réservée, en vue de l'offensive de l'aile droite.


Répartition des forces Françaises :

Sur le front d'Alsace et de Lorraine, c'est au contraire une attitude nettement offensive que le Commandement Français va adopter, dès le début des opérations... Notre doctrine de guerre nous ordonne de nous emparer de l'initiative des opérations, c'est-à-dire de passer à l'attaque. Nous avons trop le respect des traités pour vouloir violer la neutralité Belge... Un seul théâtre d'opérations s'offre dès lors à nous, pour y porter notre offensive : La région frontière d'Alsace- Lorraine...
Nous voulions jeter une partie de nos forces en direction générale de Sarrebrück par la trouée de Morhange-Sarrebourg, pendant qu'une forte couverture nous garantirait contre toute entreprise ennemie, tant à droite, aux débouchés des Vosges, qu'à gauche, face à Metz. Nos armées de gauche prendraient également l'offensive au Nord de Thionville.

Au cas probable où l'adversaire se déciderait à traverser la Belgique pour envahir ensuite notre territoire, l'opération entreprise en direction de Sarrebrück troublerait la concentration Allemande, compromettrait gravement la réussite de la manœuvre débordante entreprise par le Commandement Germanique, en obligeant celui-ci à reporter une partie de ses forces de Belgique en Lorraine pour arrêter notre progression et conjurer la menace suspendue sur les arrières de l'aile droite Allemande.
Dès le début de la guerre, le général Joffre décide d'exécuter son plan d'offensive en Alsace- Lorraine, toutefois, selon une variante, arrêtée dès le temps de paix pour le cas où l'adversaire violerait la neutralité Belge, une offensive vigoureuse doit également être prise plus à gauche, dans le Luxembourg Belge.
Deux Armées françaises se préparent à envahir les provinces perdues :

La 1re Armée qui comprend les 7e, 8e, 13e, 14e, 21e Corps d'Armée (ce dernier renforcé d'une brigade coloniale), les 57e, 58e 63e, 66e divisions de réserve, la 8e division de cavalerie, soit 250.000 hommes, sous les ordres du général Dubail. Bientôt une partie de cette armée servira à constituer, sous le commandement du général Pau, l'Armée d'Alsace (la 1re Armée perdra ainsi un groupe de divisions de réserve, le 7e Corps d'Armée et sa division de cavalerie). Au début d'août, le gros de la 1re Armée se concentre dans la région d’Épinal, la droite vers Belfort, la gauche vers Lunéville.
20 AOÛT 1914 LE DÉSASTRE DE SARREBOURG
La 2e Armée, composée des 9e, 15e, 16e, 18e, 20e Corps d'Armée (ce dernier renforcé d'une brigade coloniale) des 59e, 68e, 70e divisions de réserve, des 2e, 6e et 10e divisions de cavalerie, plus, quelques jours après la déclaration de guerre, des 64e, 73e, 74e divisions de réserve, soit 260.000 hommes, aux ordres du général de Curières de Castelnau. Le gros de la 2e Armée se rassemble vers Nancy, la droite au nord de Lunéville, la gauche près de Toul... Les divisions de réserve sont chargées d'organiser le Grand-Couronné, en avant de Nancy, les forces du général de Castelnau s'en trouvent d'autant affaiblies : Seule parmi les divisions de réserve, la 68e pourra prendre part à la bataille de Morhange...

De plus, à la veille de notre offensive, le 9e Corps d'Armée devra s'embarquer, par ordre du Généralissime, à destination de Sedan (les 34e et 35e brigades qui auront reçu contre-ordre après le 20 août, en raison de la gravité de la situation sur le font de Lorraine, prendront part, néanmoins, à la bataille du Grand-Couronné).

Le 18e Corps d'Armée sera rappelé vers Hirson, à la date du 14 août, pour renforcer la 5e Armée Française très menacée.
Le général de Castelnau ne disposera donc plus que de 130.000 hommes pour passer à l'attaque ce sera l'une des causes de son échec...




La bataille de MORHANGE (18 au 20 août 1914)
La nuit du 19 au 20 est particulièrement agitée. Partout crépitent des fusillades... Au nord, dans cette zone mystérieuse qui s'étend de Delme jusqu'à Morhange et Bensdorf, l'ennemi est groupé en forces et nous guette. De temps en temps il nous révèle sa présence par des projecteurs, qui trouent les ténèbres... Il n'est pas un soldat de chez nous qui ne s'attende à vivre, dans quelques heures, le grand drame. Mais si l'anxiété assombrit quelques fronts, beaucoup des nôtres respirent avec fierté les senteurs des forêts Lorraines, et se préparent simplement, sans faiblir, à l'inévitable devoir.
De nombreux renseignements fournis par des reconnaissances d'avions et les confidences d'habitants du pays, ont déjà permis, le 19, au général Castelnau, de savoir que ses troupes se heurteront le lendemain à une position organisée par l'ennemi sur la ligne approximative « Frémery Marthil Hauteurs sud de Baronville Morhange Bensdorf voie ferrée de Bensdorf à Mittersheim. »
Tous ces rapports ne permettent cependant pas encore au général de conclure qu'il se trouve en face de la zone principale de résistance Allemande. Il semble bien plutôt que cette ligne soit seulement une position avancée sur laquelle les troupes de couverture de l'Allemagne vont chercher, encore une fois, à retarder notre progression.
Les ordres donnés par le commandant de la 2e Armée pour la journée du 20 organisent méthodiquement l'attaque de la ligne Marthil Mittersheim
A droite, les 16e et 15e Corps d'Armée lieront étroitement leur action, en vue d'atteindre la voie ferrée Mittersheim   Bensdorf.
D'autre part, le 20e Corps devra procéder à son installation sur le terrain occupé la veille : il établira à sa gauche la 39e division dans un dispositif lui permettant, soit de continuer son offensive vers le nord est, soit de faire face à une attaque débouchant de Metz.
Le 21e groupe de divisions de réserve renforcera ses organisations défensives, face à Metz.
Faute de moyens, la réserve d'armée ne comprendra que le 173e régiment d'infanterie, établi à Juvelize...
Au matin du 20 août, le général de Castelnau est amené à retarder l'attaque des 15e et 16e Corps d'Armée, car il attend le résultat des dernières reconnaissances aériennes, et nos avions sont gênés par la brume.... Mais celle ci tarde à se dissiper. il est indispensable que nos troupes passent à l'offensive, afin de fixer les forces du prince Ruprecht elles vont se lancer contre des objectifs dont la capacité de résistance est insuffisamment déterminée.
Au centre, la 29e division du 15e Corps se porte au delà de Bidersdorf, en direction de Bensdorf. Elle est presque aussitôt assaillie sur ses deux ailes par de grosses forces Bavaroises, descendant de Burgaltroff et de Domnon.
L'ennemi s'est, en effet, résolu de passer à l'offensive, il estime que nos troupes se sont déjà affaiblies, la veille, en efforts généralement stériles contre de solides positions...
La 29e division, sous un tel choc, recule. Son repli s'accentue malheureusement de minute en minute : Elle revient bientôt en deçà de ses positions de départ, elle évacue Bidersdorf et se retirant sur Vergaville et sur Dieuze.
Le général de Castelnau lui prescrit alors de s'arrêter sur la ligne Vergaville - La Providence et de couvrir la retraite de la 30e division, qui se trouve, elle aussi, en situation des plus fâcheuses... Cette division, rassemblée, au petit jour en arrière des lisières du bois du Monack, a été attaquée à l'aube par des masses ennemies, débouchant de la forêt de Brides et Köking. Les Allemands ont énergiquement poussé leur droite en avant, menaçant nos lignes de retraite. La 30e division s'est retirée en hâte vers le sud, pour éviter de se laisser couper. Au cours de cette retraite, les premiers désordres apparaissent. Ils tendent vite à se généraliser...
La 29e division ne réussit pas à contenir l'adversaire. Elle évacue Dieuze. Le 173e régiment d'infanterie est, en vain, jeté dans la bataille. La  situation continue de s'aggraver.
Les unités du 15e Corps refluent jusque vers Donnelay et Juvelize. Alors les 23e et 24e bataillons de chasseurs se sacrifient pour couvrir la retraite et retenir les Bavarois sur les deux lignes successives: Dieuze Kerprich, Gelucourt Juvelize.
Plus à droite, le 16e Corps a été également contraint de reculer. Dés le début de son offensive, il a subi la violente contre attaque d'imposantes forces ennemies, bien appuyées par l'artillerie lourde. Nos batteries de campagne ont été assez vite réduites au silence. Notre infanterie a pu alors d'autant moins se maintenir qu'à l'est le 8e Corps de la 1e Armée éprouve un sanglant échec, et se trouve rejeté vers le sud.
Sur le front du 16e Corps, l'ennemi progresse entre Rohrbach et Mittersheim. Favorisées par le recul du 15e Corps, ses forces débouchent en même temps de Zommange vers Guermange, et menacent rapidement la gauche de la 32e division Française, déployée en première ligne.
Le 16e Corps doit se replier en direction du sud-ouest, vers Maizières, il abandonne donc toute la région des étangs, et s'efforce de retrouver la liaison avec le 15e Corps... Ces deux Corps d'Armée ont subi de grosses pertes, accrues par l'abandon des blessés sur le terrain de l'action. Tandis que la droite de la 2e Armée est contrainte à la retraite, la gauche se trouve, à son tour, sérieusement compromise.
Les instructions envoyées le 19 août par le général de Castelnau ne prescrivent pas impérativement au 20e Corps de rester sur la défensive. Le commandant de la 2e Armée a même prévu que la 39e division adopte un dispositif lui permettant de reprendre éventuellement l'offensive...
Le 20 août, la bataille présente, deux allures bien distinctes. D'une part, dans la vallée de la Sarre, le 8e Corps d'Armée marque un recul très sérieux. D'autre part, dans la zone montagneuse des Vosges, on réussit à maintenir les positions et à briser tous les efforts de l'ennemi...
Le général Dubail prescrit à la 15e division du 8e Corps de se porter, pendant la nuit du 19 au 20 sur Gosselming, afin d'enlever par surprise ce village où le 1er Bavarois s'est puissamment retranché. L'action ne commence, en fait, qu'au petit jour. A l'ouest de la Sarre, la 15e division, prolongée sur sa droite par les 13e et 29e régiments d'infanterie, progresse à la faveur du brouillard; elle échappe ainsi partiellement au tir des canons lourds, et s'élance à l'assaut, Gosselming tombe... Sur la rive droite de la Sarre, le 95e régiment d'infanterie (16e division) réussit à enlever Eich.
Le général Foch, chef du 20e Corps, pense, le 20 au matin, que les circonstances lui font un devoir de passer à l'attaque, et qu'un vigoureux effort de ses magnifiques troupes suffit pour enfoncer le front adverse et décider du sort de la journée. Il donne donc des ordres en ce sens
Mais le 20 août, à 6h25, le général de Castelnau, a envoyé de nouvelles instructions à son subordonné, pour lui recommander, formellement cette fois, de rester sur place.
Le général Foch reçoit à 7h15 les ordres de son chef... Trop tard ! malheureusement : le 20e Corps est engagé à fond.
La 11e division (26e,37e,69e,79e régiments d'infanterie, 4e bataillon de chasseurs) a poussé au-delà de Conthil et au delà de Pevange, en direction de Morhange. Soumise à de violents feux d'artillerie lourde, elle ne peut aborder cette ville... Les Bavarois contre attaquent alors avec vigueur. La 11e division, écrasée par le nombre, doit se reporter en arrière de ses emplacements de départ, sur une position organisée entre Lidrequin et la cote 238.
La situation est d'autant plus sérieuse qu'à 7h15 le général de Castelnau, qui croit encore le 20e Corps sur ses emplacements de la nuit et pense pouvoir en disposer pour le jeu des contre-attaques, prescrit au général Foch de porter sa 11e division sur Lidrezing afin de la jeter dans le flanc droit des troupes Bavaroises qui pressent fortement la 30e division du 15e Corps.
Le général Foch est dans l'impossibilité d'exécuter cet ordre, car la 11e division est sérieusement accrochée entre Lidrequin et la cote 238... II ne peut, d'autre part, enlever la moindre unité à la 39e division, car celle-ci est à son tour extrêmement menacée. Cette 39e division (146e,153e,156e, et 160e régiments d'infanterie et 41e,43e régiments d'infanterie coloniale) s'est ruée de Château Bréhain et Oron vers Marthil et Chicourt. Elle a été soumise à un feu violent de l'artillerie Allemande, cette artillerie se trouvant renforcée par les grosses pièces amenées du camp retranché de Metz. La 39e division a subi des pertes irréparables.
Vers 7h30, la situation devient plus tragique encore. Le IIIe Corps Bavarois débouche de la région de Destry, et se lance à la contre-attaque dans le flanc gauche de notre 39e division. L'offensive de nos troupes est immédiatement enrayée. La poussée ennemie se fait de plus en plus violente. Partout des masses « feldgrau » surgissent des bois, où elles se dissimulent, et se glissent dans les avoines. Les Bavarois avancent, en tirant sans relâche. Ils sont à 200 mètres, puis à 100 mètres de nos lignes...C'est presque à bout portant qu'on se fusille. En vain les canonniers du 8e et du 60e d'artillerie couvrent de projectiles les formation ennemies.
OFFICIERS ALLEMANDS
Leurs pièces sont prise à partie par les artilleurs Allemands, et nos canons, les uns après les autres, doivent se taire. Plusieurs de nos batteries sont enlevées après un sanglant corps à corps. L'infanterie Bavaroise est partout... venant de partout...
Les marsouins du 43e tiennent énergiquement, ils ne cèdent que pied à pied le terrain. Des vides se creusent sans cesse dans leurs rangs. Il semble que toute la 39e division doive être submergée par la vague gris vert
A 8 heures, notre retraite se dessine sur Château Salins. Les coloniaux vont résister encore, au prix des plus durs sacrifices, pour contenir la pressions de l'ennemi sur notre gauche, et permettre à la 39e division de se dérober à l'étreinte des Bavarois. Un ardent soleil embrase le champ de bataille. Des villages commencent à flamber. Les batteries Allemandes tonnent avec fureur. Les coloniaux ne se retirent qu'au commandement, une fois leur mission accomplie.
A 11 heures, nos succès s'arrêtent : Nos troupes ont déjà subi des pertes sévères... L'artillerie Allemande les couvre de projectiles, elle est supérieure à la nôtre en puissance et en portée. L'action tardive de nos batteries lourdes d'armée, qui prennent position sur les croupes à 4 kilomètres au sud de Sarrebourg, n'arrive pas à éteindre le feu des pièces ennemies, celles-ci affirment, aux dépens de nos canons, la supériorité de leur tir. Écrasée par les obus, assaillie par l'infanterie Bavaroise qui attaque Gosselming par le nord, la 15e division Française fléchit, évacue le village, et se retire en combattant sur les hauteurs qui se trouvent à 3 kilomètres au nord-ouest de Sarrebourg.
Les 13e et 29e régiments d'infanterie de la 16e division résistent avec acharnement le long de la Sarre, et ne reculent que pied à pied, malgré leurs vides, en infligeant à l'ennemi des pertes énormes.... Ils seront contraints, dans la soirée, de se reporter en arrière du canal de la Marne au Rhin, à la droite de la 15e division, dont le repli atteint 15 kilomètres.
A
l'est de la Sarre, à partir de 14 heures, les contre-attaques Bavaroises, d'abord infructueuses, commencent à progresser. Elles réussissent à dégager Eich; puis le succès ennemi s'accentue, car le recul de nos effectifs sur la rive gauche a découvert Sarrebourg.
A partir de 14 heures, la 11e division se lie au mouvement général vers le sud : couverte par le 4e bataillon de chasseurs, elle se reporte en direction de Vic
Qu'est devenu, pendant ce temps, le 2e groupe des divisions de réserve?
 La 68e division a été attaquée, avec une violence égale, par des unités Bavaroises descendues des côtes de Delme et Fonteny : le 344e régiment d'infanterie subit là des pertes cruelles. Après avoir combattu durant toute cette journée, par une chaleur accablante, la 68e division, pressée par des forces supérieures en nombre, doit se replier sur Jalaucourt.
Plus à l'ouest encore, la bataille fait rage au delà de la Seille, jusque vers la Colline Sainte Geneviève. Mais la 59e division, du 9e Corps d'Armée, réussit à repousser prés de Nomeny des attaques Allemandes, débouchant de Metz... Le soir va tomber. Le général de Castelnau se résigne à ordonner la retraite.
OFFICIER FRANÇAIS
Il prescrit, à 16h30, au 20e Corps de se maintenir le plus longtemps possible sur la tête de pont de Château Salins, pour que soit couvert le recul de la 2e Armée. La 68e division est mise, en conséquence, à la disposition du général Foch. Le 16e Corps reçoit l'ordre de se retirer en direction générale de Lunéville, le 15e Corps en direction de Dombasle. Le 20e Corps se reporte en direction de Saint Nicolas, après l'accomplissement de sa mission. Le groupe des divisions de réserve va organiser en hâte les défenses du Grand Couronné.
Nos soldats ont subi à Morhange un grave échec. Mais ce ne sont pas des vaincus. Ils se retirent vers l'ouest pour prendre du champ, pour rompre le contact avec l'ennemi, pour gagner quelques heures, quelques jours peut-être.
A la faveur de ce répit, ils vont se refaire : les unités disloquées vont renouer les liens un instant rompu. La cohésion va renaître, et la 2e Armée donne la mesure de sa valeur, non plus dans les plaines sinistres de Morhange, mais en avant de Nancy, la ville tant convoitée par le Kaiser. Demain le Grand Couronné sera la borne fatale à l'invasion barbare, et en descendant ses pentes, nos soldats repartiront pour un nouveau bond victorieux...
A 16 h. 30, les 85e et 95e régiments d'infanterie Française perdent la position de Hoff-Buhl, à laquelle ils se sont accrochés, et se retirent dans un ordre impeccable vers Imling, protégés par le 13e Corps, dont l'artillerie et une division d'infanterie interviennent soudain entre la Sarre et la Bièvre.
La retraite se poursuit dans la nuit jusqu'à Xouaxange.

Le 20, sur l'offensive de Sarrebourg Les objectifs sont : pour le 95e, le village de Eich et la crête située entre les cotes 316 et 325 ; pour le 85e, le village de Reding et la cote 316; pour la 32e brigade, Saaraltrof et la cote 325.
Au début,on a l'avantage... Le village de Eich est enlevé par un bataillon du 95e, mais l'artillerie ennemie inonde ce village d'obus de 210... De nombreux incendies se déclarent, des maisons s'effondrent, ensevelissant les défenseurs.
Ni le 85e régiment d'infanterie à droite, ni le 13e régiment d'infanterie à gauche, n'arrivent à leurs objectifs, le bataillon du 95e doit se replier sur Sarrebourg, sous peine d'encerclement. Des hauteurs au nord de la ville, les Allemands se précipitent, soutenus par leur artillerie... Nos mitrailleuses et nos feux de salve font dans leurs masses compactes des trouées sanglantes, et, sans cesse, de nouvelles vagues déferlent... Le bombardement s'exaspère : Les espions ont dû conserver des lignes téléphoniques intactes, car tous nos mouvements sont aussitôt signalés, et les obus suivent nos troupes à la trace.
Le 85e, à droite, a perdu son colonel et presque tous ses officiers. Il doit reculer en arrière d'Imling, laissant à découvert le flanc du 95e. Les hommes du 95e ont, la veille, organisé défensivement les lisières de la ville. Ils ont creusé des créneaux dans les murs, établi des barrages avec des tonneaux, des tables, des planches, amorcé des tranchées. Le 2e bataillon se déploie à la lisière Est, devant la caserne des uhlans, à droite de la route de Bühl. Le 1er bataillon se porte à gauche de cette route. Le 3e bataillon se retranche devant les casernes...
Les Allemands arrivent à 300 mètres et se terrent. La fusillade crépite, le nombre des nôtres décroît de minute en minute, alors que les effectifs ennemis augmentent sans cesse, des agents de liaison rampent de section en section pour dire que l'ordre est de tenir, afin de permettre l'arrivée du 13e Corps... Le colonel Reibell, qui commande la brigade, fait passer une note, disant : «-Le 95e se couvre de gloire.... S'il peut tenir jusqu'à 16 heures, je ferai décorer le drapeau du régiment. » Cette nouvelle déchaîne l'enthousiasme. Les actes d'héroïsme se multiplient...
Le lieutenant Potier, qui commande une section de mitrailleuses, donne ses ordres debout sous les balles, une cigarette aux lèvres.
Le capitaine Fourré (4e compagnie), qui est entré le premier dans Sarrebourg et dont le courage tranquille demeure légendaire au régiment, se tient debout près du lieutenant, la jumelle aux yeux, et, quand il voit que le tir des mitrailleuses est efficace, il s'écrie : « Bravo, Potier ! »
Le soldat Aussourd tire, dans la position du tireur à genoux, tous ses camarades tués autour de lui, quand il n'a plus de cartouches, il prend celles des morts. Un agent de liaison, qui passe en rampant, lui crie : « Couche-toi, voyons ! tu vas te faire tuer ! - « Qu'est-ce que ça fait répond Aussourd, puisque tous mes camarades sont morts ! »
Les officiers ont pris des fusils et font le coup de feu avec leurs hommes.
Les blessures n'empêchent pas de se battre : les balles, que de nombreux soldats glissent dans les fusils, sont tachées de leur sang.
Des hommes mortellement atteints, rassemblent leurs dernières forces pour aller porter leurs cartouches aux camarades demeurés valides...
L'artillerie ennemie redouble de fureur. Beaucoup de maisons s'enflamment. Le tir des mitrailleuses est si violent que les balles forment des nappes. Nos 75, qui ont tiré sans arrêt depuis le matin, doivent s'arrêter, leurs caissons vides... De nombreuses pièces ont d'ailleurs été démontées... Leurs servants se sont aussitôt précipités au service des pièces restées intactes.
Il faut tenir jusqu'à 16 heures... A 16 heures 30, le 95e se bat toujours, mais le 13e Corps n'est pas encore arrivé.
Les Allemands se sont infiltrés sur plusieurs points des lisières, les défenseurs reçoivent des balles, non plus seulement de face, mais de droite et de gauche, ils subissent des pertes énormes (le 95e laisse 1.067 des siens à Sarrebourg). Le colonel Tourret donne l'ordre de repli...
Cet ordre est accueilli avec un mélange de soulagement et de stupéfaction.
« Comment ?
Nous abandonnons Sarrebourg?
Et le 13e corps, qu'est-ce qu'il fait ? » Le capitaine Cournot (2e compagnie) déclare :
« Que les autres s'en aillent, s'ils veulent. Moi, je reste ! »
Là retraite commence cependant... Les Allemands se précipitent à la suite des nôtres. De nombreux civils se joignent aux Allemands, et ouvrent le feu par les fenêtres et les soupiraux. Toute défense est inutile...
Alors, dans une inspiration de sublime folie, le colonel Tourret fait ranger par quatre les hommes qu'il a rassemblés autour de lui.
Il se met à leur tête, et la colonne défile, au pas cadencé, le fusil sur l'épaule, baïonnette au canon, le drapeau déployé, comme à une revue de champ de manœuvre. Quand les hommes tombent, les survivants serrent les rangs, sans hâte, pour narguer l'ennemi.
Tous les blessés, qui sont en traitement à l'hôpital, sortent de leurs lits pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi et se traînent par les rues, à la suite de la colonne... Des pansements se défont, et beaucoup de blessés expirent dans des flots de sang.
A la sortie de Sarrebourg, le général de Maud'huy, qui a quitté la ville un des derniers, est là, avec son porte-fanion. Il avise la musique, qui accompagne le colonel.
« Allons, les gars, dit-il, préparez-vous à jouer! »
Les musiciens sortent leurs instruments.
« Et maintenant, poursuit le général, la Marche Lorraine ! »
Les musiciens jouent la Marche Lorraine, les hommes suivent la musique et chantent les paroles à pleine voix. Le général de Maud'huy vient le dernier, son éternelle pipe à la bouche... Et c'est ainsi que, sous la pluie des balles, les débris du 95e s'éloignent de Sarrebourg !
Comme le régiment repasse la Sarre, il voit arriver, vers l'est, les avant- gardes du 13e Corps... Avec une ardeur admirable, le 13e Corps s'élance en direction de Sarrebourg, décimé par l'artillerie, harcelé par d'innombrables mitrailleuses, il doit se replier à son tour, Sarrebourg est définitivement perdu pour nous... Un dernier détail, sans grande valeur intrinsèque, montre de quelle façon nous comprenons la guerre d'invasion.
Le 20 août, dans l'après-midi, l'officier de ravitaillement du 95e, qui a quitté Sarrebourg avec ses voitures, se souvient tout à coup qu'il a laissé impayé un ordre de réquisition. Il revient dans la ville sous les obus et sous les balles, se rend à la mairie et remet au bourgmestre stupéfait la somme qu'il lui doit.
«  Je n'ai pas voulu qu'il soit dit, racontera-il plus tard, que des Français ont laissé des dettes derrière eux ! »


Secteur de montagne : Le 21e Corps (43* division, et brigade coloniale) est le 19 août, au soir, en position sur les hauteurs de la rive ouest de la Bièvre, avec sa droite appuyée sur le Soldatenkopf.
Les 5e et 6e régiments d'infanterie coloniale, qui forment la gauche du dispositif, reçoivent l'ordre de poursuivre, le 20 août, leur offensive, en direction de Dabo.
Les marsouins se portent immédiatement en avant... Mais, malgré les efforts les plus héroïques, ils ne peuvent gagner un pouce de terrain, tombant sous les feux de l'artillerie lourde Allemande, ils éprouvent un sanglant échec au Haarberg, et sont contraints de revenir sur leurs positions de départ.
Les contre-attaques de nos troupes, contre-attaques auxquelles prend part, plus au nord, une division du 13e Corps, réussissent toutefois à contenir l'adversaire qui a franchi le ruisseau, puis à le rejeter sur la rive est... Le même jour, la 13e division du 21e Corps, rattachée provisoirement au 14e Corps d'Armée, parvient à se maintenir sur le Donon, malgré les assauts multipliés des Allemands. Les autres unités du 14e Corps ne sont pas engagées le 20 août...
En résumé, la 1re Armée réussit à conserver toutes ses positions sur la droite, dans la région montagneuse, ainsi qu'au centre, malgré l'échec du Haarberg ;
Cependant à gauche, le 8e Corps a reculé de 12 à 15 kilomètres, et n'a pu s'établir qu'en deçà du canal de la Marne au Rhin... Le général Dubail ne songe absolument pas à la retraite... Il décide d'organiser sur des positions nouvelles, en poussant sa gauche de un ou deux kilomètres vers le nord, au delà du canal. L'ennemi a d'ailleurs subi des pertes considérables, malgré les avantages que lui a procurés son artillerie lourde.
Le 1er bavarois, entre autres, s'est fait décimer, considérant la fermeté du moral de la 1re Armée, le général Dubail estime que les revers de la journée du 20 août peuvent encore être réparés... Malheureusement, le 20 au soir, de très graves nouvelles lui parviennent.
L'Etat-Major de la 2e Armée, puis le Grand Quartier Général lui font connaître l'échec de Morhange : toutes les forces du général de Castelnau battent en retraite vers Nancy... Il faut bien que le général Dubail se résigne, lui aussi, à cette retraite, sous peine de voir les troupes du Kronprinz Ruprecht le déborder par le nord.


Alors, le grand repli de toutes nos forces de l'Est commence.
Nous évacuons les pays annexés.
Au grondement du canon, nos colonnes repassent la frontière.
Au loin, des villages flamboient.
Des paysans fuient vers l'ouest, éperdument.
Que de pensées agitent l'âme des soldats !
Avoir cru conquérir, dès les premiers jours de la guerre, les provinces perdues, avoir fait flotter ses drapeaux sur des villes, des villages, des hameaux dont tous les habitants accueillent en habits de fête les Français, au bruit des musiques, des chansons et des rires, s'être senti un moment transporté jusqu'à ce Rhin dont quelques patrouilles de cavalerie ont pu fouler la rive... Et puis, tout à coup, sombrer en pleine réalité, évacuer la Lorraine, l'Alsace presque tout entière, abandonner les provinces, un instant retrouvées, à la colère du vainqueur, laisser derrière soi tant de tombes pour s'en revenir, en vaincus...
L'âme Française surgit plus forte de l'épreuve. La grande leçon du 20 août 1914 n'est pas perdue. Nos soldats ont appris à compter avec l'adversaire... Ils veulent apprendre à le vaincre, sans tarder.


III)
Le Conseil municipal de Paris a approuvé le changement de nom de l'avenue de l'Allemagne et de la rue de Berlin, nous informe Le Figaro du 20 août 1914 . « M. Malvy a fait signer un décret approuvant une décision du Conseil municipal de Paris et un arrêté du préfet de la Seine donnant à l'avenue d'Allemagne le nom de Jean-Jaurès, et à la rue de Berlin le nom de rue de Liège.»


IV)
LES TROUPES ALLEMANDES A BRUXELLES
« L'Automobile-Club de France fait appel à toutes les personnes qui ont des parents dans les troupes de première ligne pour l'aider à construire le plus grand nombre possible de carrosseries spéciales pour le transport des blessés grièvement atteints. Ces voitures, montées sur des châssis réquisitionnés au nom de l'Union des Femmes de France, sont destinées à aller sur le front. Pour transporter 6 blessés sur des brancards. Leur confection et le montage nécessiteront une dépense par unité d'environ 250 francs. Nous demandons donc des souscriptions de cette valeur ou des souscriptions collectives arrivant à cette somme. Ces souscriptions sont centralisées 8, place de la Concorde, aux services de la Croix-Rouge[...].» écrit Le Figaro du 20 août 1914.

La bataille de Morhange : 20 août 1914

chtimiste.com/batailles1418/morhange.htm
La bataille de MORHANGE. (18 au 20 août 1914). la situation de la 2e Armée française. Situation des forces. Avant de passer à l'étude de l'offensive de la 2e ...

Le "Crime" des Midis (4) - Dieuze 19-20 août 1914 - Sur les ...

lesmidi.canalblog.com › Le "crime" des Midis
30 oct. 2005 - Dieuze 19-20 aout 1914 récit reconstitué par Maurice Mistre-Rimbaud. Le 19 août, à 4h. du matin, le 15ème Corps s'élance. L'ambiance est ...

DIEUZE 1914 - MEDECIN PRISONNIER A L'HOPITAL ...

hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/dieuze-1914-medecin-priso...
4 sept. 2013 - Le médecin auxiliaire Fouquier a été fait prisonnier le 20 août 1914 à l'entrée de Dieuze (Lorraine annexée) dans son poste de secours ...








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