Cette page concerne l'année 993 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
UNE
PRINCESSE TRÈS CONVOITÉE
L'autre
Guillaume :
La
Wallonie, Charles Martel.
La
Provence, les deux, avec Guillaume Ier, dit le Libérateur. Né en
955, fils du comte d'Arles Boson II et de Constance de Provence, il a
17 ans quand les Sarrasins enlèvent Mayeul, l'abbé de Cluny,
originaire de Valensole. C'en est trop pour les seigneurs Provençaux,
qui lui demandent de prendre leur tête afin d'anéantir ces bandes
qui, sévissant sur mer ou à partir de leurs repaires Mauresques,
ont plus de 100 années de pillages et de dévastations à leur
actif. L'aide d'Ardouin, marquis de Turin, est requise, l'ost levé,
des soldats recrutés de Nice au bas Dauphiné.
Chaque affrontement, à Embrun, Gap, Riez, Ampus et Cabasse, tourne à l'avantage des Provençaux. Après une ultime défaite dans le Var, à Tourtour, en 973, les musulmans s'enferment dans leur citadelle de La Garde-Freinet...
Guillaume lance à l'assaut les troupes d'Aspremont, de Levens, de Sospel et de Beuil. Écrasés, les Sarrasins s'éloignent définitivement de la Provence, qui, a contrario de l'Andalousie, n'a jamais été pour eux qu'une terre de pillage...
Guillaume en tire une gloire suffisante pour fédérer dans un seul comté de Provence les vieilles partitions Carolingiennes.
En 979, il devient marquis de Provence et s'installe à Arles. Déjà père de deux enfants d'un premier mariage, dont le futur Guillaume II, il en a deux autres avec Adélaïde d'Anjou, dont Constance, qui épouse le roi de France Robert II. Très pieux, Guillaume de Provence meurt moine, à Avignon, en 993.
Adélaïde
/Azalaïs, princesse Angevine, fille de Foulque le Bon, Comte d'Anjou
est née vers 945 et décédée en 1026.
Malgré
sa haute naissance et ses 4 époux, sans compter Otte-Guillaume de
Bourgogne qu’on lui attribue à tord comme époux, elle n’est
sortie de l’ombre que depuis quelques décennies...
Sa
fille Constance est l'épouse de Robert II, second roi de France de
la race des Capétiens.
Le
double prénom d’Adélaïde-Blanche a longtemps porté à confusion
et intrigue encore. Dans les sources littéraires, elle est prénommée
Blanche alors que dans les chartes, elle se nomme Adélaïde (T
Stasser). Toutefois, dans une bulle du pape Benoît VIII, son surnom
est accolé à son prénom, éliminant ainsi toute ambiguïté : omni
etiam reverentia et veratione dignissime dome Adelaidi comitisse
cognomento Blanche nuruique eius domne Gerberge comitisse… (J.P.
Poly n° 81).
Pour retracer les avènements liés à la destinée d’Azalaïs, il faut se replacer dans le contexte politique de l’époque. Les derniers Carolingiens sont jaloux de la montée en puissance des Robertiens, maitre de la Neustrie, leurs alliés mais aussi leurs concurrents... Les Guilhermides qui dominent l’Aquitaine ont été déchus. Le dernier d’entre eux, Acfred comte d’Auvergne, est mort au début du Xe siècle (927) et leur puissance dans les régions méridionales s’est reportée sur d’autres familles, notamment les ducs d’Aquitaine et les comtes de Toulouse.
Les Ingelriens, ancêtres des Anjou, ont grandi à l’ombre des Robertiens. Les études récentes de K. F. Werner ont permis de grandes avancées sur cette famille. Dans le premier tiers du Xe siècle, les Anjou ont difficilement échangé leur titre de vicomte d'Angers contre celui, plus prestigieux, de comte (929) puis se sont doucement installés comme de puissants seigneurs qui mènent une active politique d’expansion.
ABBAYE DE MONTMAJOUR |
On lui en attribue probablement plus qu’elle n’en a eu. Les reconstructions généalogiques que les historiens montent sont, bien sûr, hypothétiques. Elles évoluent très vite et les médiévistes eux-mêmes révisent parfois ou rejettent même leurs propres arrangements à la faveur de nouveaux indices ou de nouvelles pistes ouvertes par d’autres.... Nous recommandons la prudence et les tableaux généalogiques sont tous à prendre avec précautions.
Même s’il est difficile de saisir la personnalité d’Azalaïs – les sources ne nous en disent rien – plusieurs auteurs modernes nous éclairent sur le parcours qui la mène du cœur de la Neustrie au comté de Provence.
Les
parents d’Adélaïde Azalaïs :
L'ascendance
d'Adélaïde a été définitivement éclaircie à la fin du XIXe
siècle. La Chronique d'Anjou fait de la reine Constance,
épouse de Robert le Pieux, une « nepta »
de Foulque Νerra et, par conséquent, Adélaïde, mère de
Constance, une sœur de ce même Foulque, donc une fille de Geoffroi
Grisegonelle. Mais, d'après la généalogie de Saint-Aubin, il faut
considérer Blanche comme fille de Foulque le Bon et Gerberge, sœur
de Geoffroi Grisegonelle, et traduire « nepta »
par petite-fille (Poupardin).
Foulque
le Bon :
L’avènement
de Foulque le Bon date de 942. A ces débuts, et un des fidèles au
Robertien Hugues le Grand auprès duquel nous le retrouvons à
plusieurs reprises.
Le
7 mai 942, à Fontaines, Foulque le Bon, comte d’Anjou, est premier
témoin laïc confirmant une charte d’Hugues le Grand pour
Saint-Julien de Tours
Les
chroniques de ces temps anciens louent la piété et les bonnes
relations que Foulque le Bon entretient avec l’église Romaine.
Foulque
le Bon a peut-être essayé de jouer un double jeu entre le puissant
Hugues et le roi des Francs Louis IV. En effet, son frère Gui,
évêque de Soissons, participe à tous les grands événements
touchant le règne de Louis IV. En particulier, il se livre en tant
qu’otage lorsque ce dernier est détenu par les Normands. C’est
aussi à Soissons que se tient un plaid où Louis IV, le Carolingien,
et Hugues le Grand, le Robertien, se jurent fidélité le 13 mars
953.
- Geoffroy Grisegonnelle, comte d'Anjou.
- Azalaïs-Blanche.
- Gui, abbé de Cormery puis évêque du Puy mort vers 996.
- Adèle épouse de Gautier du Vexin.
Foulque
le Bon meurt en novembre 960 et c'est à cette époque que se scelle
le destin d’Azalaïs-Blanche.
Nous
n’avons, bien entendu, aucune donnée sur l’enfance d’Adélaïde,
qui a du être élevée comme une jeune noble de son époque.
DÉTAIL DE MONTMAJOUR |
C’est entre 12 ans et 15 ans qu’Adélaïde part pour le Gévaudan et qu’elle épouse, entre 960 et 965, le comte Étienne de Brioude.
A
cet âge là, Adélaïde est le jouet de sa famille et son mariage
cimente probablement un accord ou une alliance entre les Anjou et une
partie de la noblesse Auvergnate.
Étienne
est le fils de Bertrand et d'Emilde, fidèles aux Guilhermides et est
apparenté par sa mère à la dynastie des Dalmas qui portent le
titre vicomtal de Brioude. D’après Lauranson-Rosaz, Étienne est
l’héritier en Auvergne du Sud (de Brioude à Mende) de la
puissance Guilhermide...
Cette
analyse a sûrement convaincu Christian Settipani qui, d’après une
de ses reconstructions généalogiques, fait descendre les Dalmas du
comte d’Auvergne Bernard marié à Leugarde, dont le gendre n’est
rien moins que Bernard Plantevelue. Remarquant encore que le prénom
Emilde / Emilgarde, rare en Auvergne, se propage aussi bien chez les
Gévaudan que chez les Toulousain, il lie les deux familles faisant
ainsi d’Étienne le cousin germain par alliance du puissant comte
de Toulouse Raymond-Pons.Étienne a eu une première épouse, Anne, avec laquelle il apparaît dès 943 et, en conséquence, on peut envisager sa naissance peu après 920.
Azalaïs est donc mariée à un homme qui a presque 3 fois son âge. n’intervenant dans aucune charte ensemble, la Chronique de Saint-Pierre du Puy est formelle et deux chartes de Brioude confirment ce mariage (dont la n° 331 ci dessous).
[Ce mariage d'Étienne avec une princesse Angevine renforce son autorité mais permet aussi aux Angevins une intrusion dans la France méridionale avec, en toile de fond, leur lutte contre leurs voisins et ennemis, les comtes de Poitier].
Les enfants d’Etienne et d’Azalaïs sont :
1
Pons, comte du Gévaudan et du Forez qui épouse :
Teutberge,
d’origine inconnue, veuve du comte Artaud du Forez
Leugarde
de Rodez (C Lauranson-Rosaz). (Avec son frère Bertrand, il aide son
oncle maternel Gui d’Anjou dans la lutte contre les seigneurs qui
pillent les biens d'église).
Il
est assassiné par son beau fils Artaud du Forez entre 1016 et 1018.
2
Bertrand mort après 1011.
3
Étienne, élu irrégulièrement en 996 sur le siège du Puy avec
l’aide de son oncle maternel Gui d’Anjou, son prédécesseur,
déposé en 998.
4
Ne épouse d'Herbert de Troyes qui introduit le prénom Pons dans
cette famille (sur une proposition récente de Raymond Bur).
5
Ermengarde, épouse de Robert de Clermont (d'après C Settipani), ou
Humberge femme de Guillaume de Clermont (thèse de T Stasser) Si
l'on s'en tient à ce que nous apprend Yves de Chartres (1040 –
1116), la reine Constance et la comtesse Ermengarde sont sœurs,
toutes les deux filles de Blanche, comtesse d’Arles.
Il
n'y a aucune information sur le troisième époux d’Adélaïde,
probablement le marquis de Gothie qui apparaît en 972 à Nîmes. Il
se fait battre en 978 par le comte de Carcassonne Roger le Vieux et
meurt à la suite de cette défaite...
Adélaïde
épouse Raymond, comte de Toulouse, vers 975, leur union est très
courte cependant il donne naissance à :
Guillaume
Taillefer, comte de Toulouse, entre 978 et 1038.
L’époux
d’Adélaïde est presqu’inconnu et sa place dans la liste des
comtes de Toulouse reste encore aujourd’hui à déterminer. Pour
les bénédictins, de Vic et Vaissette, auteur de l’histoire
générale du Languedoc, Guilhem Taillefer est le fils de
Raymond-Pons, faisant ainsi régner Guilhem pendant près de 87 ans.
[Dans
la seconde moitié du vingtième siècle, les historiens, peu
satisfait du résultat précédent, ont cherché à démêler les
liens de famille qui relient les différents comtes de Toulouse
régnant à cette époque].
Deux
branches des comtes de Toulouse se séparent à partir des enfants
Eudes, l’aînée restant maître de Toulouse et la cadette faisant
souche dans le Rouergue... Il semble qu'il y ait eu union entre les
deux branches mais les médiévistes hésitent et tergiversent
(Framond, Latour, Debax, ...).
Adélaïde
reine des Francs :
Après son nouveau veuvage, Adélaïde Blanche gouverne une partie du Midi de la France au nom de ses enfants Pons et Guillaume alors mineurs. Cette position doit favoriser la politique de son frère alors comte d’Anjou, en lutte contre le comte de Poitiers.
Après son nouveau veuvage, Adélaïde Blanche gouverne une partie du Midi de la France au nom de ses enfants Pons et Guillaume alors mineurs. Cette position doit favoriser la politique de son frère alors comte d’Anjou, en lutte contre le comte de Poitiers.
D'après
l’historien Richer, contemporain des événements, c’est Geoffroi
Grisegonelle qui arrange le mariage de sa sœur avec le futur Louis V
le Fainéant. Il fait espérer au roi Lothaire II, père de Louis, en
conflit permanent avec le futur Hugues Capet, que ce mariage
amènerait la soumission de l’Aquitaine et de la Gothie à
l’autorité de son fils, si celui-ci possède, du chef de sa femme,
les villes les plus fortes du pays...
PREMIER ABBÉ DE CLUNY |
La mauvaise intelligence ne tarde pas à régner entre Louis et Adélaïde qui, bientôt, se séparent. Lothaire II va chercher son fils à Brioude, moins de deux ans après l’y avoir installé, les rêves de domination sur l’Aquitaine s’évanouissent...
Il
est question de reconstituer la principauté des Guilhermides en
faveur de ce fils de roi. En réalité, Louis V comprend très vite
qu'il est victime d'une illusion et que sa femme de tient aucune des
places qui doit le rendre puissant (R Bur).
Louis
V meurt d’un accident de chasse le 21 avril 987, moins d’un an
après son père. Des soupçons d’empoisonnement ridicules ont pesé
sur les épaules d’Adélaïde et de sa belle-mère Emma. Les
Carolingiens laissent le champ libre à Hugues Capet et à ses
descendants…
Adélaïde
comtesse de Provence :
Après l’échec de son mariage royal Adélaïde, se sentant menacée, se réfugie à Arles. Quelques mois plus tard, en 981 ou en 982 d’après Richer (Historiarum Libri Quatuor III), elle épouse le Comte de Provence Guillaume le libérateur, fils de Boson et de Constance.
Nous
remarquons que Roubaud, frère de Guillaume le libérateur est
l’époux d’une Emilde, prénom que nous avons déjà rencontré
dans les familles de Gévaudan et de Toulouse : Entre
993 et 1002, donation près d'Orange faite par Rotbald et Eilmidis
pour l'abbaye de Cluny (CLU n°1987).
Ce n’est peut-être pas par hasard qu’Adélaïde-Blanche apparaît
en Provence après son troisième mariage. On peut reconnaître dans
Emilde, femme de Roubaud, la fille d’Étienne, premier époux
d’Azalaïs, précédemment marié à Anne... (C Settipani).Après l’échec de son mariage royal Adélaïde, se sentant menacée, se réfugie à Arles. Quelques mois plus tard, en 981 ou en 982 d’après Richer (Historiarum Libri Quatuor III), elle épouse le Comte de Provence Guillaume le libérateur, fils de Boson et de Constance.
L’ascendance
de Guillaume le libérateur n’est pas connue avec assurance. Son
père Boson est probablement apparenté à l’éphémère roi de
Mantaille et sa mère pourrait être la fille de Charles-Constantin
de Vienne. D’après C Settipani, cette famille descend aussi des
Guilhermides.
La
première épouse de Guillaume le Libéradeur, Arsinde de Carcassonne
(?), a donné naissance à plusieurs filles dont Emma, seconde épouse
de Guillaume Taillefer de Toulouse.
A
la suite de son exploit contre les Sarrasins, Guillaume distribue les
terres libérées à ses proches et à ses fidèles créant ainsi une
nouvelle aristocratie en Provence.
Guillaume
arbitre quelques conflits (entre autres, entre Marseille et Fos) et
poursuit une politique de donation aux abbayes de la région
(Psalmody, Montmajour et saint-Césaire d’Arles).
A
partir de 982, Adélaïde, nouvelle comtesse de Provence, assiste
régulièrement son quatrième époux au cours des 10 années de leur
vie commune (T Stasser).
Le
6 mars 990/991, à Arles, plaid devant Guillaume le libérateur,
comte de Provence, et des juges Audibert et Alleaume, et donation de
ce même Guillaume et de son épouse Azalaïs à Riculfe, évêque de
Fréjus, de la moitié de cette cité avec le port, les redevances et
les pêcheries, et la ville du Puget. Souscription du comte Roubaud
(Poly n° 32).Arles, en 992, restitution par Guillaume le Libérateur, prince et marquis de Provence, sa femme Azalaïs et son fils Guillaume au monastère Saint-Césaire, de l'église Sainte-Marie de la mer. Souscription du comte Roubaud (Poly n° 35). Guillaume le libérateur et Adélaïde ont 3 enfants
Guillaume
le libérateur meurt en 993.
Après
sa mort Adélaïde reste en Provence et participe avec l’aide de
son beau-frère Roubaud, au gouvernement de la Provence, au nom de
son fils Guillaume puis de son petit fils Bertrand.
En
997, Azalaïs se mêle de l’élection de l’abbé de Monmajour
qui, finalement échappe temporairement au contrôle des comtes.
HUGUES CAPET |
Certains
auteurs, à la suite de Poupardin ont marié Azalaïs à
Otte-Guillaume de Bourgogne, fils d’Adalbert et de Gerberge, mais
il s’agit finalement d’une mauvaise interprétation d’une bulle
papale....
En
1015, donation par Azalaïs, comtesse, au monastère de Saint Victor,
de la part qu’elle avait dans l’église Saint Martin de Manosque
(Poly n° 77).Cette Provence si courue, si méconnue - L'EXPRESS
www.lexpress.fr/.../cette-provence-si-courue-si-meconnue_475996.html
6
août 2007 - La Provence n'est-elle pas partout où sa
légende s'est portée? ... mauresques, ont plus de cent années
de pillages et de dévastations à leur actif. ... il en aura deux
autres avec Adélaïde
d'Anjou,
dont Constance, qui épousera le roi de ... Très pieux, Guillaume de
Provence mourra moine, à Avignon, en 993.
Guillaume comte de PROVENCE n. vers 955 d. 993 ...
www.zonecousinage.com/getperson.php?personID=I16935&tree...
993
Avignon, Vaucluse, Provence-Alpes-Côte d'Azur. ... Décédé cette
année
là après de 29 août. [1] ... Famille, AdélaÏde
d'ANJOU,
n. vers 945-950, d. 1026.
Histoire générale de Languedoc avec des notes et les ...
books.google.fr/books?id=LBOrDl1_r98C
(dest-à-dire
comtes) dÿíquztaingses neveux, fils de f: sa
sœur Adelaide
8c d'Estiennc. ... gestes du même Gui : mais outre qu'elle est de
l'an 993.
dans les éditions du P. ... comme quelques modernes l'ont fait ,
Adelaide
d'Anjou
femme d'Estienne ... sa
Femme: il ajoûte que le comte Estienne , qui sbuscrivit la seconde
année ...
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