dimanche 17 août 2014

1003... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1003 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT GRÉGOIRE DE NAREK PERFECTIONNE ET EMBELLI LA LITURGIE ARMÉNIENNE
 

SAINT GRÉGOIRE DE NAREK
Saint Grégoire de Narek est l'un des grands poètes spirituels de la littérature universelle, né en Arménie, près du Lac de Van (Turquie) en 944. Tout petit, il perd sa mère et son père, entre dans un couvent. Grégoire sera élevé par un oncle maternel au monastère de Narek... Il y passe toute sa vie.
Le jeune moine est passionné par l'étude des Pères de l’Église, tant Arméniens que Grecs.
Reconnu comme maître spirituel, il est chargé de former les novices de son couvent et chose délicate ! de réformer les monastères voisins.
Des moines jaloux de son influence et de ses qualités vont le dénoncer, coupable d'hérésie il est mis à l'écart, et rejeté dans l'ombre. On lui rend quand même justice, à cause de son humilité...

Ses Allégies sacrées (poèmes lyriques), où s'exprime son expérience mystique, constitue encore de nos jours le principal Livres de prières de l’Église Arménienne.
L'existence entière de Grégoire de Narek s'inscrit « dans un cercle minuscule » et nous connaissons très peu de la vie du grand mystique et poète Arménien... Le supérieur du monastère n'est autre que son grand-oncle maternel, Ananie, surnommé « le Philosophe ». Leur père, Khosrow le Grand, est ordonné prêtre, puis élu évêque d'Antsévatsik, où il se fait aider par son fils aîné Isaac, devenu copiste. Khosrow le Grand compose plusieurs œuvres, dont une Explication des prières de la Liturgie et un Commentaire sur l'office récité dans l'Église.
Grégoire et Jean reçoivent de leur grand-oncle Ananie, renommé pour sa science et sa sainteté, une instruction très solide. Formé à la théologie ainsi qu'à la langue et à la littérature Grecques, Grégoire étudie également l'architecture, les mathématiques, l'astronomie et la médecine avec une prédisposition qui lui vaut d'être considéré très tôt comme savant... L'usage qu'il fait de la prose rythmée, ponctuées de rimes intérieures, indique qu'il connaît en outre la poésie arabe.
Ordonné prêtre, il consacre une partie de son temps à l'instruction d'autres religieux au monastère de Narek et entame une œuvre littéraire considérable. Il mène au monastère une vie toute d'humilité et de charité, partagé entre travail et prière, animée d'un amour ardent pour le Christ et la Mère de Dieu. La renommée de sa science et de la sainteté de sa vie se répand à travers toute l'Arménie, les évêques lui demandent des traités et des panégyriques, les rois des explications de la Bible, le peuple des sermons et des hymnes, les moines un livre de prières...
Son œuvre est constituée d'une vingtaine d'hymnes et d'odes, d'un commentaire sur le Cantique des Cantiques, d'une Histoire de la Croix d'Aparanq, de plusieurs panégyriques (sur la Sainte Croix, de la sainte Vierge, des Apôtres, des 72 Disciples et de saint Jacques de Nisibe), de 3 discours sous forme de prières liturgiques (Sur la venue du Saint Esprit, Sur la Sainte Église, et Sur la Sainte Croix qui a porté Dieu), de plusieurs sermons, ainsi que le Livres des prières.
Ses écrits le rendent célèbre de son vivant dans toute l'Arménie. Sa renommée lui vaut d'être considérée comme une haute autorité que les partisans et les opposants à la christologie Chalcédonienne tentent de se concilier. Dépeint par les uns comme un chalcédonien persécuté pour sa foi, et par les autres, comme le champion de la christologie Arménienne, il est plus probable que Grégoire eut la sagesse de ne pas alimenter les polémiques politico-christologiques. Les sources historiographiques étant contradictoires, seule son œuvre permet une appréciation de son approche christologique, laissant apparaître que Grégoire « s'intéresse moins aux formules dogmatiques qu'à la ferveur de la foi qui s'y exprime », mais qu'il n'en maintient pas moins fermement « les positions christologiques de son Église » (J.-P. Mahé, Grégoire de Narek : Tragédie – Le Livre de lamentations, CSCO, Louvain, 2000, p. 83-84).
Son Livre des prières (ou Élégies sacrées, ou encore Livre des lamentations) est considéré comme son chef-d'œuvre et l'une des œuvres littéraires les plus remarquables du patrimoine mondial. En 95 prières, Grégoire exprime tour à tour le sens du péché, la pénitence, la miséricorde divine, la lutte spirituelle, la vie mystique et l'action de grâce, tout dans un bouleversant dialogue avec le Seigneur, qui n'est pas sans évoquer l'intensité des psaumes. Avec un sentiment aigu de la misère humaine due au péché, face à la sainteté et la majesté divines, Grégoire manifeste l'envolée mystique d'un cœur épris de Dieu, un cœur qui aspire à être inséparablement uni à Dieu. Le Livre de prières, souvent appelé simplement « Narek », est vénéré par les fidèles depuis un millénaire ; il constitue la base de l'instruction en Arménie et certaines prières sont entrées dans la Liturgie...
Grégoire meurt entre 1003 et 1010 dans ce monastère où son frère Jean et lui ont été élevé depuis leur enfance. Dès le XIIe siècle, on l'appelle « l'Ange revêtu d'un corps ».
Parmi les littératures chrétiennes très méconnues des Européens se place sans doute en tête la littérature chrétienne Arménienne.
Cette antique Église a produit un très grand nombre de saints moines et théologiens féconds en écrits. Parmi ceux-ci il ne faut pas manquer de citer Saint Grégoire de Narek qui, est le plus grand poète mystique que l’Église d’Arménie ait donnée à la chrétienté.
On ne connaît guère de détails de sa vie, il devient prêtre et peut-être higoumène (supérieur) de son monastère. Il a, d’après le synaxaire Arménien une grande influence comme réformateur de son monastère ce qui lui vaut quelques ennuis avec les autorités allant jusqu’à le faire soupçonner d’hérésie comme le montre cette gracieuse légende :
Les évêques et les princes envoient une délégation d’hommes sûrs auprès de Grégoire afin qu’ils l’amènent à leur tribunal pour être interrogé sur sa foi.
Les délégués arrivés à Narek, Grégoire comprend immédiatement leurs intentions.
Il leur dit : « Mettons-nous d’abord à table, avant de prendre la route. »
Il fait rôtir deux pigeons et les place devant ses hôtes. Or c’est un vendredi. Ceux-ci, scandalisés, sont plus convaincus que jamais que ce qu’on rapporte de Grégoire est vrai.
Ils lui disent donc : « Maître n’est-ce pas vendredi aujourd’hui ? »
Le Saint, comme s’il l’ignorait, leur répond : « Excusez-moi, mes frères. »
Et se tournant vers les pigeons : « Levez-vous, dit-il, retournez à votre volière, car aujourd’hui c’est jour d’abstinence. »
Et les oiseaux, retrouvant vie et plumes, s’envolèrent.
A ce spectacle, les envoyés tombent aux pieds du saint pour lui demander pardon. Et ils s’en vont raconter le prodige à ceux qui les ont délégués.
L’œuvre complète de Saint Grégoire de Narek a été éditée à Venise en 1840 par les Pères Méchitaristes.
Outre le Livre des Élégies Sacrées il faut noter :
- Les Hymnes : une vingtaine en tout pour toutes les fêtes liturgiques
- Commentaire sur le Cantique des cantiques
- Histoire de la Croix d’Aparanq : sur la demande de l’évêque de Mokq, Grégoire a raconté l’Histoire du transfert de la relique de la Vraie Croix de Constantinople en Arménie en 983.
- Trois discours en forme de litanies
- Panégyrique des saints apôtres et des 70 disciples
- Panégyrique de Saint Jacques de Nisibe
Le livre des Élégies Sacrées, composé en l’an 1002/1003, est sans doute le dernier ouvrage de Saint Grégoire.
Un colloque international a célébré en 2002 le Millénaire de ce texte.
Nous présentons ici les deux dernières élégies, il s’agit certainement de son testament spirituel.
Tu n'es pas un juge qui condamne, mais un Sauveur.
Tu ne perds pas, mais tu trouves.
Tu ne tues pas, mais tu donnes la vie.
Tu n'exiles pas, mais tu ramènes.
Tu ne trahis pas, mais tu délivres.
Tu ne noies pas, mais tu sauves.
Tu ne pousses pas, mais tu relèves.
Tu ne maudis pas, mais tu bénis.
Tu ne venges pas, mais tu pardonnes.

Prière à la Mère de Dieu
Toi qui à été fortifiée et protégée par le Père très haut, préparée et consacrée par l'Esprit Saint qui s'est reposé sur toi, embellie par le fils qui habita en toi. Accueille cette prière et présente la à Dieu.
Ainsi par toi toujours secouru et comblé de tes bienfaits, ayant trouvé refuge et lumière près de toi, je vivrai pour le Christ, ton fils et Seigneur.
Sois mon avocate, demande et supplie; comme je crois à ton indicible pureté, je crois au bon accueil qui est fait à ta parole.
Il en sera ainsi, ô Mère du Seigneur,
Si dans ma recherche incertaine tu m'accueilles,
Ô toi toute disponible,
Si dans mon agitation tu me tranquillises,
Ô toi qui es repos,
Si le trouble de mes passions tu le changes en paix,
Ô Pacificatrice,
Si mes amertumes tu les adoucis,
Ô toi qui es douceur,
Si mes impuretés, tu les enlèves,
Ô toi qui as surmonté toute corruption,
Si mes sanglots, tu les arrêtes,
Ô Allégresse.
Je te le demandes, Mère du Très Haut Seigneur Jésus,
Lui que tu as enfanté Homme et Dieu à la fois,
Lui qui aujourd'hui glorifié par le Père et le Saint Esprit, Lui qui est tout et en toutes choses.
A Lui soit la Gloire, dans les siècles des siècles
Amen.
La nouveauté la plus sensationnelle est la découverte d'un palimpseste du Xe siècle (c'est-à-dire un parchemin deux fois utilisé), dont la couche inférieure recèle un texte dans une langue jusqu'alors inconnue, celle des Albaniens du Caucase, au nord de l'Azerbaïdjan, jadis convertis au christianisme et dotés d'une écriture en même temps que les Arméniens. Il se trouve que leur langue est apparentée à celle des Udis, une population Caucasienne que les ethnologues Géorgiens avaient étudiée à partir des années 80. On va donc pouvoir ressusciter la troisième culture antique du Caucase que l'on croyait morte depuis longtemps...
Du côté Arménien, on compte publier en traduction française, l’œuvre du grand poète de l'an mille, Saint Grégoire de Narek.

Dans sa Comédie humaine, Balzac rêve de faire concurrence à l'état civil... Grégoire de Narek conçoit un projet beaucoup plus hardi :
Il veut supprimer le Jugement dernier ou, du moins le rendre inutile en confessant d'un coup tous les péchés des hommes, depuis Adam et Eve jusqu'à leurs derniers descendants. Son œuvre est aussi puissante que les Confessions d'Augustin ou la Divine Comédie de Dante. Mais elle est unique dans la littérature mondiale, absolument originale. On ne peut la comparer qu'à une Église Arménienne, avec son narthex où l'on confesse ses fautes, son sanctuaire où l'on professe la foi, et son autel où l'on communie aux mystères.
À la différence des temples de pierre construits à grands frais par les princes, c'est une église entièrement spirituelle et gratuite. Il suffit de lire le livre pour la bâtir et pour l'offrir à Dieu. Inutile de payer des honoraires de messes : les voix ferventes de générations de lecteurs de tous les siècles et de toutes les nations suffisent à la faire retentir d'un hymne d'adoration perpétuelle. En élucidant ce chef-d’œuvre, on parcourt l'histoire du monachisme Arménien paradoxalement moins communautaire et plus universaliste que les ordres religieux d'Occident. En analysant une forme de confession comparable aux rituels du manichéisme et de l'Avesta. On découvre une forme orientale de connaissance de soi, où la personne authentique n'est pas l'individu singulier, abîmé par ses fautes et par les malheurs de la vie, mais une réplique, épurée par l'examen de conscience, de l'homme premier créé, du modèle des origines...
Depuis 1978, en participant régulièrement sur France 2 à l'émission mensuelle « Chrétiens Orientaux », on a donné l'occasion de présenter un grand nombre de monuments et de sites archéologiques Arméniens et Géorgiens, des miniatures, des manuscrits et des œuvres littéraires. Il y a aussi des émissions radiophoniques le dimanche matin sur France Culture...




L’UNESCO fête le 1000e anniversaire de la création du « Livre des lamentations » de Grigor Narekatsi !
Les origines de la civilisation Arménienne se perdent dans la nuit des temps. Grâce à des découvertes archéologiques et des centaines d’inscriptions hiéroglyphiques, nous savons que cette civilisation est l’une des plus anciennes, déjà florissante au troisième millénaire avant notre ère.
En 885 l’Arménie recouvre son indépendance, et sa culture connaît un nouvel essor. Vers la moitié du XIe siècle, les invasions des Turcs seldjoukides conduisent les Arméniens à émigrer, ce qui conduit entre autres à la fondation du royaume de Cilicie.
A cette époque, les grandes villes comme Dvin, Van, Kars, Ardzni, Ani, jouent un rôle considérable dans la vie sociale, économique et politique. La vie culturelle d’Ani est nettement supérieure à celle des villes de l’Europe occidentale du Moyen Âge. A Ani, Sanahine et Narek, des séminaires sont fondés où l’on enseigne la théologie, la philosophie, la cosmologie et la musique.
Cette période connaît également un essor littéraire : le poète mystique Grigor Narekatsi (Grégoire de Narek). Ajoutons à cet héritage, ses hymnes liturgiques et d’autres écrits à contenu liturgique, quelques odes, voilà un immense corps de littérature théologique dont l’héritage scientifique a enrichi la contribution de la pensée théologique Arménienne à la théologie de l’Église chrétienne !

St Grégoire de Narek (951-1003) | Marie de Nazareth

www.mariedenazareth.com › ... › Du 7° siècle à 1054
Saint Grégoire de Narek est l'un des grands poètes spirituels de la littérature universelle. Grégoire naquit en Arménie, près du Lac de Van en 944. Tout petit, il ...
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Grégoire de Narek, Moine

nouvl.evangelisation.free.fr/gregoire_de_narek.htm
GREGOIRE DE NAREK Moine, Mystique, Saint (940/950-1003/1010). L'existence entière de Grégoire de Narek s'inscrit “dans un cercle minuscule” et nous ...
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Prière à la Mère de Dieu - Saint Grégoire de Narek (951-1003)

www.cathoweb.org/catho.../prier/.../priere-a-la-mere-de-dieu-saint.html
25 sept. 2010 - Toi qui à été fortifiée et protégée par le Père très haut, préparée et consacrée par l'Esprit Saint qui s'est reposé sur toi, embellie par le fils qui ...

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