6
août 1914 LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR
La bataille fait rage en Belgique comme le rapportent les journaux. Tous, unanimement, saluent le courage de l’armée Belge qui résiste « vaillamment » à l’avancée des troupes Allemandes, notamment devant Liège. « Admirable attitude de la Belgique », titre La Croix. « Bataille acharnée dans les rues de Liège », annonce L’Action française. « La Belgique lutte toujours héroïquement », lance Le Gaulois. L’Humanité, pour qui « Liège résiste héroïquement », précise même que « l’ennemi aurait 8 000 tués ».
Cependant en France, l’heure est toujours aux préparatifs, pour l’instant décisif, celui où l’on va affronter l’ennemi. En attendant, « le calme a été à peu près complet sur tout le front », rapporte le bulletin officiel repris par tous les journaux. Ce même bulletin indique que les troupes Françaises ont « pénétré en Lorraine et occupé les villages de Vic et de Moyenvic ».
La guerre sous-marine bat déjà son plein. Ce 6 août le torpilleur Amphion coule le Königin-Luise de la Compagnie Hamburg-Amerika, utilisé pour la pose des mines.
Quant au pétrolier Tsar-Nicolas-II, qui transporte 2.000 tonnes de mazout à destination de Hambourg, il est capturé par les torpilleurs de la défense de Bizerte. Le bateau est conduit, sous escorte, à l’arsenal de Sidi-Abdelali l’équipage retenu prisonnier à la caserne des zouaves.
Les journaux dénoncent aussi les premières « sauvageries » des Allemands et stigmatisent d’emblée l’ennemi agresseur. « Ils fusillent les enfants et achèvent les blessés », rapporte Le Figaro, qui développe : « À Morfontaine, près de Longwy, les Allemands ont fusillé deux jeunes gens de 15 ans, qui avaient prévenu les gendarmes Français de l’arrivée de l’ennemi. À Blâmont (Meurthe-et-Moselle), un sous-officier Français blessé a été achevé par les Allemands. » Tous les journaux annoncent aussi le traitement réservé aux diplomates Russes et Français. Ainsi, Jules Cambon, l’ambassadeur de France en Allemagne, a mis plus de deux jours à rentrer en France, « un trajet qui se fait en deux heures en temps ordinaire », indique Le Petit Journal. L’ambassadeur de Russie est parti avec son personnel, enfants compris, « sous les huées, les crachats, les coups de canne, de parapluie ». Le consul Russe de Leipzig n’a eu que « 35 minutes pour faire ses bagages », souligne Le Figaro...
Le Petit Journal nous apprend que « les cheminots qui avaient été révoqués à la suite des incidents de la grande grève sont réintégrés » afin d’assurer l’acheminement des hommes, des animaux, des armes et des vivres sur le front.
La politique n’est jamais loin et L’Humanité, qui reproduit la lettre d’Emmanuel d’Orléans souhaitant rejoindre l’armée Française (malgré la loi d’exil de 1886 concernant les anciennes familles régnantes), ne peut s’empêcher de s’intéresser au prince Victor-Napoléon. Ce dernier s’est « signalé par une action d’éclat : il a fui en Angleterre par train spécial qui l’a conduit aujourd’hui à Ostende »
Dans La Dépêche du 6 août 1914 : les Allemands arrêtés en Belgique Ils ne s'y attendaient pas !
Liège,
5 août.- Les Allemands, se heurtant aux ponts et ouvrages d'art
détruits, sont obligés de remonter vers le Nord. Ils ont violé le
territoire des Pays-Bas à Tilbourg et ont franchi la Meuse à
Eysden. Le 7e corps, fort de 40.000 hommes, serait à Verviers, le 6e
corps se trouve en un endroit inconnu.
LES TROUPES CONTINUENT DE SE FORMER |
Visé
et Urgenteu sont en feu. Des particuliers ont tiré sur les
Allemands, ceux-ci ont alors décimé la population et mis le feu à
Visé. 100 000 Allemands marchent sur Liège, où on s'attend à une
attaque pour demain matin.
Un
officier Allemand, fait prisonnier, se montre stupéfait de la
résistance que les Allemands rencontrent en Belgique, car on leur
avait affirmé à Berlin qu'aucune résistance ne leur serait opposée
en Belgique.
Un
aviateur allemand a été tué.
Les départs continuent et les services s'organisent Toulouse a gardé le même aspect. Les réservistes équipés attendent l'ordre de départ. La guerre échauffe les esprits et il est temps que l'énergie des soldats soit mise à la grande épreuve.
Dans
la nuit de mardi à mercredi, et hier matin, le 133e est parti par
fractions à destination de Nîmes et Marseille, toutes compagnies au
complet (250 hommes en moyenne), ordre parfait, tenue, et entrain. Le
régiment laisse deux compagnies au dépôt de la place.
Les
grandes écoles ont leurs services désorganisés. Aux Beaux-Arts, on
envisage d'éventualité de remettre à 1916 les concours qui
devaient avoir lieu en 1915.
Des
bruits, quelques fois justifiés, d'espions arrêtés circulent. Il
est impossible de rien préciser. En tout cas, il faut directement
signaler les suspects au bureau de la police mobile, rue Cafarelli...
Une méprise a failli se produire hier dans l'après-midi, par le
lynchage sur la personne d'un jeune homme que des soldats, baïonnette
au canon, ont dû raccompagner.
Dans
la soirée, un fort rassemblement s'est produit devant le
commissariat de Saint-Cyprien et des cris de mort ont proférés
contre un sujet Allemand qui recherchait la protection de la police.
Le général Bailloud et de nombreux militaires ont dû prêter main
forte au service d'ordre qui, après une heure de diplomatie, a
réussi à calmer la foule. Au cours de la bagarre qui s'est produit,
à l'arrivée et au départ de l'étranger, un caporal et des agents
ont reçu des horions. Rien ne fut grave, mais ces incidents sont
regrettables.
LE ZEPPELIN |
L'ouverture
de la chasse n'aura lieu, jusqu'à nouvel ordre, dans aucun
département. L'avis au Journal Officiel du 30 juillet 1914
et fixant cette ouverture au 15 août dans la première zone est
annulé.
6 août 1914 : le casse-tête de la moisson
Les syndicats agricoles expriment leur souci auprès du gouvernement face à la mise en danger de la récolte en raison de la mobilisation générale. On craint de manquer de bras pour rentrer dans des délais raisonnables les grains et la paille dans les silos et les granges. Ils demandent à René Viviani, le président du Conseil de bien prendre la mesure de la situation et de prendre : « Toutes les mesures nécessaires pour hâter les récoltes des céréales et en organiser le battage, en ayant au besoin recours à de la main-d’œuvre originaire d’Afrique du Nord ».On observe déjà que dans les villages, les vieillards comme de très jeunes enfants mettent la main à la pâte pour soulager les femmes qui se trouvent dans l’urgence à la tête d’une exploitation agricole et d’élevage. Au gouvernement on étudie déjà la mise à disposition de la troupe si toutes les unités ne sont pas indispensables en première ligne.
Nous poursuivons notre chronique et plongeons dans le quotidien, à Romorantin, aux premiers jours de la guerre. Le 6 août 1914, des étrangers arrivent.
Le jeudi 6 août 1914, Madame Courtois note l'arrivée d'étrangers. Dans ses archives personnelles, confiées depuis à la Sahas, elle écrit :
L’ARRIVÉE DES RÉFUGIES |
6 août 1914 : « ils fusillent les enfants et achèvent les blessés »
Boulevard
Voltaire-il y a 20 heures
En
ce jeudi 6
août 1914,
si la disparition de l'écrivain, critique dramatique et académicien
Jules Lemaître noircit de nombreuses colonnes, c'est ...
Dans La Dépêche du 6 août 1914 : les Allemands arrêtés en Belgique
LaDépêche.fr-il
y a 10 heures
Liège,
5 août.-
Les Allemands, se heurtant aux ponts et ouvrages d'art détruits,
sont obligés de remonter vers le Nord. Ils ont violé le
territoire ...
6 août 1914 : le casse-tête de la moisson
L'Union-il
y a 10 heures
Les
syndicats agricoles expriment leur souci auprès du gouvernement face
à la mise en danger de la récolte en raison de la mobilisation ...
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