30
août 1914
I)
C’est
d’ailleurs ce que semble comprendre de suite le lieutenant Dubois
de la 7e compagnie du 47e RI qui confesse, dès le 30 août 1914 :
« Je
suis content. Çà a chauffé hier soir. Notre 10e corps a été
presque anéanti mais peu importe...
Une
surprenante, pour ne pas dire suspecte, lucidité que peut expliquer,
outre l’intelligence manifeste de ce soldat, son grade et son
statut puisque, militaire de carrière, il est également
saint-cyrien... Assurément, ces deux éléments, s’ils
n’oblitèrent pas ses mérites propres, le prédisposent néanmoins
à une réflexion plus poussée que la « moyenne »
lorsque vient le moment de saisir la portée de l’événement
auquel il participe. Notons d’ailleurs que l’étude du colonel
Valarché, dont le sérieux ne doit semble-t-il pas être mis en
doute, évoque également plusieurs témoignages rejoignant celui de
Marcel Dubois. Or, ceux-ci émanent exclusivement d’officiers, ce
qui n’est pas tout à fait étonnant, l’historiographie de ce
temps n’ayant pas vraiment coutume de donner la parole aux hommes
du rang.
Ce
point est d’autant plus important que les témoignages à notre
disposition concernant la troupe du 47e régiment d’infanterie,
c’est-à-dire les simples fantassins, laissent entrevoir une
perception de l’événement complètement différente...
En
effet du point de vue de ces hommes du rang, peu d’éléments
distinguent Charleroi de la ville de Guise :
Pertes
élevées, défaut de soutien d’artillerie, ravages causés par les
mitrailleuses ennemies, brouillard omniprésent, perte de terrain
face à l’ennemi… D’ailleurs, force est de constater que les
sources de notre corpus paraissent englober ces deux moments dans une
seule et même dimension, celle des terribles débuts de la Première
Guerre mondiale.
Le
carnet d’Emile Orain est à ce titre révélateur puisque,
extrêmement succinct, il ne mentionne que les mouvements « bruts »
de l’unité. Or, on peut y découvrir que les batailles de
Charleroi et de Guise sont toutes deux mentionnées au sein d’un
même « mouvement de repli de l’armée Française » qui
ne s’interrompt qu’avec « l’offensive de la Marne ».
Pareillement, le sens de cette bataille de Guise échappe
complètement à Louis Leseux qui achève sa relation du combat par
un significatif « nous repartons de nouveau … toujours la
retraite ! ». Le cas de ces Bretons n’est d’ailleurs
nullement exceptionnel. Mobilisé au 57e RI (une unité casernée à
Rochefort) Constant Vincent combat à Guise après Charleroi et parle
d’une « journée déplorable malgré nos efforts » dans
son carnet, pourtant recopié en 1917 à partir de notes prises sur
le vif, ce qui en dit long sur la permanence de ce souvenir.
Même
chose en ce qui concerne les Normands de la 5e division d’infanterie
puisque, là encore, peu nombreux semblent avoir été ceux qui
distinguent la « défaite de Charleroi » de la victoire
de « Guise », l’importance des pertes humaines venant
de surcroît rendre la situation encore plus difficile à analyser.
Cet
aspect de la bataille est intéressant car il amène à pondérer le
propos du colonel Valarché affirmant qu’au soir de Guise, « le
moral était très élevé » au 10e corps. Cela est peut-être
vrai pour certains officiers plus perspicaces, ou mieux informés,
que d’autres, mais en aucun cas pour la troupe. Cette
assertion semble d’ailleurs d’autant plus curieuse qu’il
termine son ouvrage en affirmant que « pour les troupes
ignorantes de la situation d’ensemble, l’ordre de retraite
générale est l’aveu d’un nouvel échec ». En réalité,
l’issue de ce drame est certainement moins limpide pour les acteurs
que ce qui transparaît de l’étude d’E. Valarché puisque les
forces en présence doivent patienter quelques jours pour comprendre
le sort de la bataille qui se joue en cette fin d’été 1914...
II)
30
août
Le
bombardement continue avec violence. Les dégâts matériels sont
considérables et l’artillerie du fort ne peut riposter : ses
pièces sont endommagées et les batteries Allemandes sont hors de
portée. L’infanterie Allemande se rapproche du front nord avec
prudence sans passer à l’attaque. Dans la soirée, un colonel
Allemand vient sommer la place de se rendre. Le gouverneur, pour
gagner du temps, donne une réponse dilatoire...
Le
30 août, estimant sa position menacée sur ses flancs, le général
Lanrezac décide de se retirer, malgré les ordres de Joffre.
III)
L’offensive
sur la Marne (fin août à mi-septembre 1914)... Alors que la
majorité des forces Françaises (y compris le corps expéditionnaire
Anglais.) reculent vers la Marne, Joffre décide de créer la IXe
Armée (début septembre 1914.). Cette dernière est destinée à
renforcer les troupes luttant contre les armées Allemandes qui
avancent vers Paris.
Le
gouvernement quitte Paris (26 août au 2 septembre 1914) :
A
cette date, la situation devient critique, les plus anciens ayant
souvenir du terrible siège de Paris, en 1870. D’autant plus que
les Parisiens sont laissés dans l’ignorance, l’État-major
n’ayant pas communiqué sur la progression des armées
Allemandes...
Viviani,
qui a formé un nouveau ministère le 27 août (composé de Louis
Malvy à l’Intérieur, Théophile Delcassé aux Affaire étrangères,
Alexandre Millerand à la Guerre, Aristide Briand à la Justice,
Alexandre Ribot aux Finances, et de Gaston Doumergue aux Colonies.),
décide de quitter Paris afin de se réfugier à Bordeaux.
IV)
La
bataille dite de Tannenberg va donner un coup d'arrêt à l'armée
Russe. Du 26 au 30, les troupes du Kaiser démontrent leur
supériorité sur celles
du tsar... Et en France, l'angoisse monte d'un cran. Ses troupes reculent à peu près partout, mais en cette fin du mois d'août 1914, le général Joffre, chef d'état-major de l'armée Française, peut se féliciter sur un point :
du tsar... Et en France, l'angoisse monte d'un cran. Ses troupes reculent à peu près partout, mais en cette fin du mois d'août 1914, le général Joffre, chef d'état-major de l'armée Française, peut se féliciter sur un point :
Sous
la pression de Paris, les Russes sont au rendez-vous.
Les
Allemands ont perdu leur pari, sûrs que le grand ours de l'est,
encore empêtré dans les ombres du Moyen-âge, serait très lent à
mobiliser...
Les
Russes vainqueurs
Et
non seulement les Russes sont là, mais encore ils sont vainqueurs.
Ils culbutent l'armée Allemande à Gumbinnen, malgré leur
préparation incomplète. Toute la Prusse Orientale, berceau d'un
grand nombre d'officiers Allemands, est ouverte aux hommes du tsar.
Panique
et colère à Berlin. Première mesure, deux divisions Allemandes
sont retirées du front occidental, pourtant décrété prioritaire.
Ensuite, le haut commandement du front est réorganisé.
Le
vieux général Paul von Hindenbourg, héros de la guerre de 70, est
sorti de sa retraite, flanqué du très agressif Erich von
Ludendorff.
Sa
première mesure est de stopper la retraite de ses troupes...
Hindenbourg attaque !
En
face, les succès Russes cachent de graves faiblesses. Pressés par
la France d'attaquer, ils ne sont pas prêts... Ils manquent de
logistique alors que les distances à parcourir sont énormes,
officiers et soldats sont insuffisamment formés, la valeur de la
troupe chancelle au premier revers.
La
IIe armée de Samsonov en particulier n'a pas achevé sa
mobilisation.
Or
c'est précisément celle-ci qu'Hindenbourg se prépare à
attaquer... La
bataille de Tannenberg de la fin août est la seule grande bataille
de la Grande Guerre qui se déroule en Allemagne. Elle symbolise pour
celle-ci l'encerclement dont elle sera victime de la part des
Alliés... Comme en France (mais de manière inversée) l'avancée
des troupes étrangères crée une grande panique qui s'accompagne
d'un exode massif des civils Allemands en Prusse Orientale. Les
œuvres de bienfaisance devront se mobiliser pour répondre à
l'urgence. Face
à la menace, Hindenburg et Ludendorff utilisent le réseau ferré
plus dense que du côté Russe pour battre successivement (et donc
séparément) les deux armées d'invasion Russes...
La
victoire de Tannenberg est plus qu'un soulagement, elle incarne le
lieu où la nation Allemande a été sauvée et Hindenburg
devient un héros.
Comme
pour Joffre après la bataille de la Marne, les objets souvenirs à
son effigie se multiplient. Ce véritable culte se poursuivra bien
au-delà de la
guerre puisque le vieux général sera élu par 2 fois président de la
République de Weimar dans l'Entre-deux-guerres...
guerre puisque le vieux général sera élu par 2 fois président de la
République de Weimar dans l'Entre-deux-guerres...
« Notons
que la bataille de 1914 n'a pas eu lieu à Tannenberg même mais
Hindenburg impose ce nom pour gommer la défaite des chevaliers
Teutoniques face aux Polono-Lithuaniens lors de la première bataille
de 1410. Ainsi, les combats de 1914 s'inscrivent dans une longue
histoire de construction nationale et d'extension vers l'Est... »
Le
30 août 1914, un mois après l'ouverture des hostilités, la
victoire surprise des Allemands sur les Russes à Tannenberg révèle
aux Européens les plus avertis que cette guerre sera longue et sans
pitié.
Première
phase d'une guerre longue :
Les
Français avaient demandé à leurs alliés Russes d'attaquer au plus
tôt l'Allemagne pour obliger celle-ci à combattre sur deux fronts.
Deux armées Russes attaquent donc dès la mi-août la province
Allemande de Prusse Orientale (aujourd'hui partagée entre la Pologne
et la Russie).
Le
20 août, la VIIIe Armée Allemande est bousculée à Gumbinnen.
A
Paris et à Londres, chez les alliés du tsar, on célèbre les
vertus du « rouleau
compresseur russe ».
Le
chef d'état-major général Allemand Helmuth von Moltke, affolé,
enlève deux corps d'armée au front occidental pour renforcer le
front oriental.
C'est
une bénédiction pour les Français qui, bousculés de toutes parts,
en profitent pour se ressaisir et préparer une contre-offensive qui
sauvera leur pays de l'invasion et d'une nouvelle défaite...
Un
retraité à la rescousse...
« En
attendant, le général Paul von Hindenburg (67 ans) quitte sa
retraite pour prendre en catastrophe la tête de la VIIIe Armée. Il
se fait assister du général Erich Ludendorff (49 ans) ».
Les
Allemands interceptent des messages radio entre les généraux Russes
(transmis en clair) et comprennent aussitôt que les deux armées
ennemies sont beaucoup plus éloignées qu'ils ne le pensent.
Hindenburg
et Ludendorff décident d'attaquer l'armée du général Samsonov.
Connaissant la haine qu'il a envers l'autre général Russe,
Rennenkampf, ils font le pari que ce dernier hésitera à le
secourir...
Les
Allemands capturent 92.000 hommes ainsi que 500 canons. Il ne faudra
pas moins de 60 trains pour amener ceux-ci à l'ouest.
30.000
Russes sont tués ou blessés, tandis que les Allemands ont moins de
20.000 pertes. Anéanti, Samsonov se suicide.
La
semaine suivante, sur les bords des lacs Mazures, le général
Rennenkampf est à son tour défait... Mais leur armée ne se débande
pas et jusqu'à la fin de 1917, les Russes continueront de faire
pression sur la frontière orientale de l'Allemagne.
En
France, dans le même temps, le général Joffre remporte la
contre-offensive de la Marne. Le front est désormais stabilisé pour
quatre longues années.
« « Paul
von Hindenburg, vainqueur de Tannenberg et des lacs Mazures, devient
feld-maréchal.
Son prestige dans le peuple est immense... et dépasse sa véritable
valeur (on pourrait en dire autant de son homologue français, le
général Joseph Joffre, vainqueur de la Marne) » ».
HINDENBOURG ET LUDENDORFF |
Pour
les Allemands, la victoire de 1914 constitue aussi une revanche sur
une autre bataille, au même endroit, en 1410, qui se solde par la
défaite des Chevaliers Teutoniques face à une coalition de Polonais
et de Lituaniens.
V
On
rencontre encore des touristes Américains et Anglais à Paris. Mais
les musées étant fermés, Le Figaro du 30 août 1914 nous révèle
qu'ils s'occupent en visitant les maisons des parisiens, que ceux-ci
leur ouvrent bien volontiers...
«
On continue à rencontrer dans Paris des chars-à-bancs et de grandes
automobiles de touristes Américains et Anglais ! Rien n'arrête ces
amateurs... Il semble au contraire que cette année leur curiosité
de Paris et leur sympathie se soient accrues davantage ».
Mais
les musées et la plupart des monuments dont la visite fait partie du
programme ordinaire étant fermés, que leur montre-t-on ?...
Paris, tout simplement, un Paris inconnu, un Paris historique non moins intéressant que le Paris monumental : les vieux hôtels si beaux du Marais et de l'île Saint-Louis, les anciens collèges de l'Université du XVIIe siècle, les jardins ignorés et charmants qui se cachent au cœur de la ville et dont les propriétaires ouvrent amicalement les portes à nos hôtes...
Paris, tout simplement, un Paris inconnu, un Paris historique non moins intéressant que le Paris monumental : les vieux hôtels si beaux du Marais et de l'île Saint-Louis, les anciens collèges de l'Université du XVIIe siècle, les jardins ignorés et charmants qui se cachent au cœur de la ville et dont les propriétaires ouvrent amicalement les portes à nos hôtes...
Et
ceux-ci découvrent ainsi chez nous une cité nouvelle, que leurs
devanciers n'ont point connue. » ...
VI)
Histoire
parallèle : 30 août 1914
la Nouvelle-Zélande prend le contrôle des Samoas, colonie Allemande dans le Pacifique.
la Nouvelle-Zélande prend le contrôle des Samoas, colonie Allemande dans le Pacifique.
Après
l'Europe, l'Afrique, l'Asie, voici que les terres paradisiaques
d'Océanie et du Pacifique entrent à leur tour dans le jeu mortel et
ce seulement 1 mois après le début du conflit. Les ravages seront
néanmoins mineurs par rapport a ceux de la Seconde Guerre mondiale,
30 ans plus tard.
29/30
août : la Nouvelle-Zélande, au nom de l'Empire Britannique débarque
et occupe les îles Samoas, territoire de l'océan Pacifique sous
administration Allemande qui ne dispose pas de défense.
C'est
la première intervention militaire Néo-Zélandaise au cours de la
Première Guerre mondiale, mais ici sans combats et sans faire couler
une goutte de sang.
Pour l'anecdote, il faut préciser qu'il s'agit en fait d'une opération Franco-Britannique, car un croiseur cuirassé de la Marine Française, affecté à la zone de l'Extrême-Orient : le Montcalm a escorté le convoi naval des troupes d'occupation de l'archipel.
L'objectif n'est pas que symbolique, car les Allemands ont sur l'île principale une station de radio permettant donc de communiquer avec les bâtiments de guerre et les sous-marins de la Kaiserliche Marine, qui patrouillent dans l'Océan Pacifique. D'ailleurs des forces navales ont été envoyées plus tard en septembre par le commandement Allemand pour tenter de reprendre la colonie. Mais trop isolé à l'intérieur de la zone d'influence Britannique du sud Pacifique, le territoire serait de toute façon repris dans les semaines qui suivent : il est donc inutile de risquer des vies humaines pour un tel objectif. L'Allemagne abandonne donc ces îles sans combattre...
Pour l'anecdote, il faut préciser qu'il s'agit en fait d'une opération Franco-Britannique, car un croiseur cuirassé de la Marine Française, affecté à la zone de l'Extrême-Orient : le Montcalm a escorté le convoi naval des troupes d'occupation de l'archipel.
L'objectif n'est pas que symbolique, car les Allemands ont sur l'île principale une station de radio permettant donc de communiquer avec les bâtiments de guerre et les sous-marins de la Kaiserliche Marine, qui patrouillent dans l'Océan Pacifique. D'ailleurs des forces navales ont été envoyées plus tard en septembre par le commandement Allemand pour tenter de reprendre la colonie. Mais trop isolé à l'intérieur de la zone d'influence Britannique du sud Pacifique, le territoire serait de toute façon repris dans les semaines qui suivent : il est donc inutile de risquer des vies humaines pour un tel objectif. L'Allemagne abandonne donc ces îles sans combattre...
VII
Les
administrations Allemandes :
Dans
les territoires occupés, tous les pouvoirs conférés à l’État
sont transférés à l’armée Allemande, dont l’autorité suprême
est le Grand Quartier Général (établi à Luxembourg, puis
Charleville et Spa avec un poste de commandement à
Avesnes-sur-Helpe). A côté de chaque général d’armée ayant en
charge un groupe d’armée, on trouve un inspecteur des étapes qui
a la haute main sur la population civile.
Les villes et villages dépendent d’une Kommandantur qui est le plus souvent établie au chef-lieu de canton. S’ils se trouvent à proximité du front, il s’agit d’une « Orstkommandantur », s’ils en sont éloignés, d’une « Etappenkommandantur ». A la tête de ces « Kommandanturen », se trouve un commandant, souvent un officier. Il est assisté d’un Landwache, ou chef de culture, vite surnommé « langue de vache » par la population, qui est chargé du contrôle des exploitations agricoles et d’un sergent d’inspection qui est chargé des réquisitions et des fouilles. Chaque commandant dispose en outre d’un personnel nombreux (6 à 8 hommes). Ce sont d’abord des soldats, bientôt remplacés par des civils Allemands...
Ces « Kommandanturen » sont installées dans un édifice public ou dans des maisons dont les propriétaires ont été expulsés...
Les villes et villages dépendent d’une Kommandantur qui est le plus souvent établie au chef-lieu de canton. S’ils se trouvent à proximité du front, il s’agit d’une « Orstkommandantur », s’ils en sont éloignés, d’une « Etappenkommandantur ». A la tête de ces « Kommandanturen », se trouve un commandant, souvent un officier. Il est assisté d’un Landwache, ou chef de culture, vite surnommé « langue de vache » par la population, qui est chargé du contrôle des exploitations agricoles et d’un sergent d’inspection qui est chargé des réquisitions et des fouilles. Chaque commandant dispose en outre d’un personnel nombreux (6 à 8 hommes). Ce sont d’abord des soldats, bientôt remplacés par des civils Allemands...
Ces « Kommandanturen » sont installées dans un édifice public ou dans des maisons dont les propriétaires ont été expulsés...
A
Lille, on trouve un général avec titre de gouverneur et un général
adjoint.
A
Valenciennes ou Saint-Amand, le commandant est un colonel assisté
d’un capitaine.
A
Avesnes-sur-Helpe, en 1917, il y a un commandant-colonel, un
adjoint-lieutenant, 21 sous-officiers et soldats et divers
fonctionnaires pour les hôpitaux, les magasins ou les comités
économiques.
La
police est assurée par la gendarmerie.
Chaque
Kommandantur dispose d’un poste composé de quelques gendarmes,
encadrés par un sous-officier.
Ils
sont chargés de la circulation, prêtent main-forte lors des
réquisitions, répriment les fraudes et surveillent la population.
Dans les villes, la police militaire composée de soldats inaptes au
front, assiste la gendarmerie.
Dans
les campagnes, une garde auxiliaire est chargée de la police des
champs. Les contrevenants passent devant le tribunal de police, ou
Polizeiamt, que préside un juge, fonctionnaire professionnel. C’est
là que sont payées les multiples amendes sanctionnant les
infractions.
L’administration
française :
Elle
subsiste à côté de l’administration Allemande, mais ses pouvoirs
sont très réduits. Le préfet du Nord, Félix Trépont, est resté
en place en 1914. En 1915, il sera arrêté, déporté en Allemagne
puis rapatrié en France où il reprend son poste de préfet du Nord
à Dunkerque jusqu’en septembre 1918. Pendant sa détention, c’est
le sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, M. Anjubault, qui est désigné
par les Allemands pour faire fonction de préfet...
Pendant la guerre, on assiste à un élargissement des compétences des maires. Charles Delesalle, maire de Lille s’émancipe de la tutelle préfectorale. Il recherche un modus vivendi avec l’occupant et, tout en se montrant loyal envers les Allemands, veille au respect de la convention internationale de La Haye. Adoptée en 1899 et revue en 1907, cette convention, dite « concernant les lois et les coutumes de guerre sur terre » fixe notamment les obligations imposées à une autorité militaire quant à l’administration de la population d’un territoire occupé. A la Libération, Charles Delesalle se verra reproché son manque de pugnacité.
Le Bulletin de Lille est publié par la municipalité de Lille sous contrôle Allemand. Son gérant est Paul Cornil. Cette feuille de petit format, imprimée recto-verso, paraît 2 fois par semaine (le dimanche et le jeudi). Le premier numéro date du 15 novembre 1914. Il contient outre les informations officielles et les ordonnances Allemandes, des publicités commerciales, l’état-civil Lillois ainsi que des recettes de cuisine, des poèmes ou des conseils pratiques d’hygiène et d’alimentation...
Pendant la guerre, on assiste à un élargissement des compétences des maires. Charles Delesalle, maire de Lille s’émancipe de la tutelle préfectorale. Il recherche un modus vivendi avec l’occupant et, tout en se montrant loyal envers les Allemands, veille au respect de la convention internationale de La Haye. Adoptée en 1899 et revue en 1907, cette convention, dite « concernant les lois et les coutumes de guerre sur terre » fixe notamment les obligations imposées à une autorité militaire quant à l’administration de la population d’un territoire occupé. A la Libération, Charles Delesalle se verra reproché son manque de pugnacité.
Le Bulletin de Lille est publié par la municipalité de Lille sous contrôle Allemand. Son gérant est Paul Cornil. Cette feuille de petit format, imprimée recto-verso, paraît 2 fois par semaine (le dimanche et le jeudi). Le premier numéro date du 15 novembre 1914. Il contient outre les informations officielles et les ordonnances Allemandes, des publicités commerciales, l’état-civil Lillois ainsi que des recettes de cuisine, des poèmes ou des conseils pratiques d’hygiène et d’alimentation...
30
août 1914 : rapport du préfet sur le départ des administrations
départementales :
Monsieur
le Ministre,
J’ai
conscience d’avoir jusqu’à ce jour rempli tous mes devoirs, dans
la mesure du possible, je me suis efforcé d’assurer le
fonctionnement de tous les services départementaux, m’attachant en
particulier à celui de la trésorerie. Dans tous les arrondissements
où les communications ne sont pas coupées, j’ai pu ainsi
continuer le ravitaillement de Paris, y effectuer le paiement des
allocations, des soutiens de famille, des traitements des petits
fonctionnaires… C’est dans cette volonté que je me suis retiré
de mon chef-lieu privé de tout moyen de communication et sur
l’invitation formelle du général en chef d’Amade... J’y suis
rentré hier après-midi avant d’avoir été touché par l’ordre
que vous m’avez transmis et qui m’est parvenu par envoyé
spécial.
J’ai
trouvé une ville calme, j‘ai visité les hôpitaux remplis de
blessés évacués des champs de bataille des environs de Bapaume.
Cette
ville distante d’Arras de 20 km est actuellement occupée par des
Allemands dont je suis avisé que le nombre sera grossi ce soir par
plusieurs régiments qui viendront y cantonner.
Un
ingénieur télégraphe est arrivé hier soir, sur ma demande, tenter
de réorganiser quelques communications télégraphiques et
téléphoniques afin que le chef-lieu départemental ne reste pas
isolé. J’essaierai de créer également un embryon de
fonctionnement postal.
[rayé
: J’ai prescrit aux directeurs qui m’avaient accompagné à
Boulogne de rejoindre leur poste à Arras, mais je ne sais où
trouver ceux des Postes et des Contributions directes.]
J’ai
cru devoir maintenir à Boulogne M. le trésorier payeur général en
contact avec la seule succursale de la Banque de France subsistant
dans le département.
Ce
chef de service a sollicité de M. le ministre des Finances des
instructions pour se conformer aux dispositions qu’il m’a paru
nécessaire de lui prescrire pour soulager les misères criantes. Je
vous serais obligé d’insister pour que la plus grande facilité
lui soit donnée pour ses opérations pendant toute le temps de la
guerre à la succursale de la Banque de France de Boulogne, en
crédits suffisants pour faire face aux exigences les plus
impérieuses... Il est indispensable que cette succursale, qui
alimente tout le Pas-de-Calais et une partie du Nord, puisse être,
quand le besoin s’en produira, ravitaillée soit par voie de fer
soir par eau...
En
toutes circonstances, croyez bien que je ne me suis pas départi du
calme et du sang-froid que je n’ai cessé de conseiller aux autres,
j’ai visé à me rendre le plus utile possible et, demain comme
aujourd’hui, je n’entends faillir à aucun de mes devoirs quels
qu’ils soient.
Félix
Trépont préfet du nord Pas-de-Calais
www.herodote.net/30_aout_1914-evenement-19140830.php
18
août 2014 - Le 30
août 1914,
un mois après l'ouverture des hostilités, la victoire surprise des
Allemands sur les Russes à Tannenberg
révèle aux ...
www.archivespasdecalais.fr/...aout-1914.../30-aout-1914-rapport-du-pre...
30
août 1914
: rapport du préfet sur le départ des administrations
départementales. Monsieur le Ministre,. J'ai conscience d'avoir
jusqu'à ce jour rempli tous mes ...
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