22
août 1914
I)
Journée du 22 août
Dés
l'aube, un épais brouillard traîne sur la vallée. Du côté de
Roselies, la fusillade s'est tue, mais, vers l'est, on entend
distinctement le canon de Namur. Cette place est, en effet, bombardée
par l'ennemi sans interruption. Le général Lanrezac a envoyé à
son secours 3 bataillons de la 8e brigade (deux du 45e régiment
d'infanterie, un du 48e, sous les ordres du lieutenant-colonel
Grumbach...
Rien
ne fait encore prévoir la retraite. Cependant, comme les Allemands
se sont emparés, à 16 heures, du château de Bouloye, le 148e
régiment d'infanterie reçoit l'ordre de reprendre la position. Il
réussit dans son entreprise, mais écrasé par l'artillerie lourde,
le 148e doit reculer. A sa droite et à sa gauche, toutes nos troupes
se sont repliées.
Le
1e corps d'Armée n'a engagé sur la Meuse que la moitié de ses
effectifs. Il a donc pu, le 21 au soir, diriger la 2e brigade de la 1
ère division avec un groupe d'artillerie, sur Sart-Saint-Laurent,
afin d'organiser la défense sur ce point, et de garder les ponts de
Floreffe et de Floriffoux.
L'ennemi
multiplie ses patrouilles et ses reconnaissances...
A
4 heures, l'ordre est donné de faire sauter tous les ponts sur la
Meuse, sauf ceux de Givet, d'Hastiéres et de Dinant
Vers
5 heures, sont alors coupés les ponts d'Anseremme, de Houx, d'Yvoir,
de Rouillon et de Burnot.
Tandis
que le 1e corps est en partie immobilisé sur la Meuse, les 10e et 3e
corps d'Armée soutiennent sur la Sambre un violent combat.
Dés
6h30, le colonel du 48e régiment d'infanterie a reçu l'ordre de
reprendre Arsimont, afin de rejeter ensuite l'adversaire au delà de
la rivière. Un bataillon du 41e régiment d'infanterie et les 1er et
2e bataillons du 48e doivent mener l'attaque, en attendant l'entrée
en ligne de la 37 division. Le village est rapidement enlevé par le
2e bataillon du 41e, qui gagne la lisière nord.
Le
1e bataillon du 48e a franchi la cote 190 et atteint le ravin de Ham,
soutenu à sa droite par le 2e bataillon du même régiment, quand
tout à coup les mitrailleuses ennemies entrent en action. En même
temps, les obusiers Allemands concentrent leurs feux sur les
boqueteaux où nos troupes se dissimulent :
Le
colonel de Flotte, le commandant du 2e bataillon et deux capitaines
sont mortellement atteints. Nos pertes deviennent rapidement
sérieuses... Le général Bonnier dépêche le 3e bataillon du 41e
sur le charbonnage d'En-Haut, à l'entrée de Ham. Il lance en même
temps le 2e zouaves sur Auvelais.
Les
zouaves rejoignent les fractions fort éprouvées du 48e régiment
d'infanterie, et les entraînent au pas de charge
Les
Allemands, abrités dans leurs tranchées et derrière les murs de
l'usine, sur lesquels flotte le drapeau de Genève, dirigent sur nous
un feu meurtrier.
Leur
artillerie, qui n'est pas contrebattue, entre en action. Les zouaves
font des prodiges.
Le
lieutenant-colonel Trouselle tombe à leur tête. Les hommes se ruent
avec frénésie dans le charbonnage. Mais, écrasés par le nombre,
ils succombent... Notre attaque est brisée.
Sur
la gauche, pourtant, les sections du 41e réussissent à dépasser
Arsimont, rejointes par des éléments du 2e régiment d'infanterie,
elles ont bousculé l'ennemi jusqu'à l'embranchement de la route de
Falisolle. Les Allemands ne se maintiennent, grâce à leurs
mitrailleuses, que dans la boucle d' Auvelais.
Le
général Bonnier appelle alors à son aide le 1e C. A., dont la 2e
brigade occupe Sart Saint-Laurent. Mais le général Franchet
d'Espérey parait peu désireux d'engager ses forces, et, vers midi,
le général Defforges donne l'ordre d'arrêter le combat. Dés lors,
l'attaque n'étant plus alimentée, la retraite commence par petits
groupes. Les sections se dégagent tant bien que mal, homme par
homme, sous le feu des mitrailleuses et de l'artillerie. Le général
Rogerie fait des prodiges pour contenir la retraite et organiser la
défense dans le secteur à l'est d'Arsimont.
Mais
à 15h30, le général Defforges lance l'ordre de repli : la
37e division rétrograde d'abord sur la région Pontaury Saint
Gérard, puis sur la ligne générale Maison devant les bois.
L'ennemi
ne tente aucune attaque, impressionné sans doute par la fougue de
nos assauts et l'étendue de ses propres pertes. Il avance derrière
nous avec la plus extrême prudence.
Cette
journée nous coûte 1 500 hommes et 33 officiers, dont 2 colonels.
L'échec est vivement ressenti par les troupes épuisées.
A
gauche de la 19e division, la 20e doit attaquer en direction de
Lotria-Taurines. Le 2e régiment d'infanterie, à l'est du ruisseau
de Falisolle, relie les deux divisions. Il a coopéré à l'action
sur Arsimont, et, après avoir chassé l'adversaire du Gay
d'Arsimont, est resté accroché devant les bois qui se trouvent à
l'est de Falisolle.
La
20e division doit franchir, à 3h30, la ligne Alseau-Aisemont. Quand
sa 39e brigade (général Ménissier) veut déboucher, elle est
accueillie par de violents feux de mousqueterie et d'artillerie. Nos
batteries tirent mal, par suite du brouillard. Néanmoins les 25e et
136e régiments d'infanterie, parviennent à se maintenir sur le
front Falisolle-lisière nord des bois de l'Estache, et progressent
même en direction d'Oignies.
Le
1e bataillon du 47e est rentré dans Falisolle en suivant la vallée.
Mais, les deux autres bataillons du 47e ne peuvent déboucher des
bois situés à l'ouest de la position.
Sur
la gauche, le 25e, qui aborde enfin Menory, est soudain contraint de
reculer par suite de l'abandon de Roselies par le 3e corps d'Armée...
Le repli s'effectue pourtant en bon ordre.
Le
47e régiment d'infanterie s'établit à hauteur de la ferme Lotria,
où le 10e régiment d'artillerie de campagne est en batterie.
Après
une accalmie de deux heures, les artilleurs Allemands bombardent nos
positions. Les fantassins gris-vert sortent des bois. Nos canons les
contraignent à rentrer sous le couvert.
Le
général Boë grièvement blessé, laissé pour mort, (Il a été
fait prisonnier, soigné par les Allemands et a survécu à ses
blessures), le commandement de notre 20e division passe aux mains du
général Ménissier... Le colonel de Cadoudal prenant la tête de la
39e brigade.
Vers
15 heures, la position devient intenable. Notre artillerie est à
bout de munitions, et les obus allemands éclatent partout sans
interruption. La retraite est décidée, d'abord sur la ligne
Cocriamont-Sart-Eustache, puis sur la ligne
Nowechamps-Devant-les-Bois. Une section de mitrailleuses se sacrifie
pour arrêter l'adversaire...
Le
3e corps subit, de son côté, pareil échec. Nous avons
malheureusement abandonné Châtelet et Pas de Loup sans
résistance. Au point du jour, deux bataillons du 129e régiment
d'infanterie, soutenus en seconde ligne par le 2e bataillon du 36e, a
rejoint devant Roselies le 74e régiment d'infanterie.Tous nos
efforts se brisent sur la lisière sud-est du village.
Vers
11h30, le colonel Schmitz fait appeler la musique et déployer le
drapeau, pour tenter une charge suprême. Mais, à ce moment, une
contre-attaque Allemande débouche sur la droite et nous prend de
flanc. Il nous faut reculer devant le nombre. Nos troupes sont
splendides d'héroïsme. Le 74e laisse 1 100 hommes sur le terrain.
Nous devons nous replier par Aiseau sur Presles et sur Binche...
Profitant
de son avantage, l'ennemi s'élance en forces sur Bouffiot qu'il
enlève rapidement. Le 39e régiment d'infanterie devait se replier,
d'une part à travers le bois des Sarts jusqu'à la Figotterie,
d'autre part en direction de Joncret. Notre artillerie abandonne en
hâte ses positions. Le commandant de la 5e division réclame sans
cesse du secours... La 75e brigade (général Schwartz) arrive en
hâte à la Figotterie pour tenter de reprendre Châtelet.
Le
1er tirailleurs et le 1er zouaves s'élancent à l'assaut.
Héroïquement, ils traversent les barrages d'artillerie. Sur la
crête, la première ligne Allemande est enlevée. Aussitôt les
mitrailleuses claquent.Tranchées et boquetaux sont le théâtre de
sanglants corps à corps... Le drapeau passe de mains en mains.
31
officiers et plus de 1 000 hommes tombent dans cette lutte sans
merci. Des groupes nouveaux s'élancent continuellement à la
charge... Effort inutile !
A
13 heures tout espoir est perdu... Avec les débris d'unités qu'il
peut réunir, le Commandement essaie de constituer une ligne de
défense à hauteur de Villers-Poterie. L'infanterie Allemande ne
tente pas la poursuite, mais les obus ennemis causent des ravages
dans nos rangs. Il faut se résigner à la retraite...
Elle
s'opère sur la position défensive organisée par la 76e brigade, au
nord de Somzée, vers Tarcienne et Limsoury. Les troupes bivouaquent
sur place, dans une consternation indicible... Du côté de la 6e
division, nous avions, dés le matin, perdu le pont de Marchienne.
Tous
les passages de Charleroi sont bientôt évacués par nos troupes. Le
général Bloch a reçu l'ordre de porter toutes ses réserves à
droite, où le 3e corps d'Armée doit préciser son effort. Or,
l'ennemi débouche de Châtelet. Toutes les troupes disponibles de la
5e division étant appelées à la contre-attaque, le général Bloch
dirige ses réserves sur Try-D'Haie et Bultia. Elles comprennent 6
compagnies du 5e régiment d'infanterie, un bataillon du 239e et 6
compagnies du 119e. On apprend alors l'abandon de Loverval et l'échec
de la contre-attaque.
Violemment
attaqué à son tour, le front de la 6e division ne peut plus tenir
devant un ennemi supérieur en nombre. Les réserves, rappelées en
hâte à Sainte-Barbe, n'arrivent pas. Tandis que le général
Lavisse les cherche à Bultia, il apprend qu'elles ont été lancées
sur Chamborqueau et Bouffioulx, afin de dégager la 5e division. Il
les voit bientôt refluer en désordre, débordées par l'ennemi...
Elles se replient bientôt sur Thy-le- Château.
A
18 heures, le général Bloch rétrograde, par ordre du corps
d'Armée, en direction de Nalinnes. La bataille se propage d'Est en
Ouest.
Au
corps de cavalerie Sordet, les batteries de la 5e division de
cavalerie sont impuissantes à soutenir les fantassins du 24e
régiment d'infanterie, pris à partie par des masses Allemandes...
Le général Hollender (11e brigade) fait des prodiges pour tenir à
tout prix. Il y a dans les vergers de Trieux des corps-à-corps sans
cesse renouvelés... Des allemands arrivent sans cesse.
Nous
sommes menacés d'enveloppement... Nos unités se replient, par
ordre, dans un calme impressionnant... Depuis 36 heures, les hommes
n'ont ni mangé, ni dormi... Leurs chefs tombés, ils ne songent pas
à fuir... Ils se retirent en bon ordre après cette lutte ardente...
Les 24e et 28e régiments d'infanterie ont bien mérité de la
Patrie.
Le
corps de cavalerie Sordet a appuyé à l'ouest pour permettre le
déploiement du 18e corps, qui doit entrer en ligne à la gauche du
3e C.A. Le 18e corps tient les ponts, de Landelies à Thuin. La 7e
brigade de la 36e division est en liaison avec la 6e division à
Ham-sur-Heure, et son chef, le général Schiellemans, n'a pas
demandé mieux que de répondre à l'appel du général Sauret, en
intervenant sur le flanc droit de l'ennemi. Le commandant de la 36e
division estime que son maintien sur la Sambre est une garantie pour
le 3e corps, et que son artillerie prête un appui suffisamment
efficace en tenant sous son feu Tamioulx et Nalinnes. A 18 heures, le
commandant du 18e corps, sur l'ordre du général Lanrezac, met la
69e brigade à la disposition du général Sauret.
A
gauche du 18e corps, les 53e et 69e divisions de réserve arrivent à
leur tour sur la Sambre, entre Jeumont et Montignies... Au delà,
c'est Maubeuge, à peine dépassé par l'Armée Anglaise. A Tournai,
deux compagnies du territorial tirent déjà sur les cavaliers
Allemands...
Ainsi,
de part et d'autre, de nouvelles forces sont entrées en ligne dans
la journée du 22, qui n'ont pas encore combattu. De notre côté,
les 10e et 3e corps d'Armée, représentant 6 divisions, ont seuls
été véritablement engagés. L'ennemi n'a encore fait donner que la
Garde à Auvelais, son Xe corps actif à Taurines et à Farciennes,
et son Xe corps de réserve à Montignies et à Charleroi...
Nos
pertes sont malheureusement sérieuses, et nous ignorons celles de
l'adversaire. Celles de nos unités qui ont perdu un quart ou un
tiers de leur effectif ne sont plus en état d'entrer en action.
D'autre part nous avons reculé de 10 kilomètres, et l'enfoncement
du 3e corps parait inévitable... Il nous reste bien 2 corps intacts
: le 1er C. A. à droite, et le 18e C. A. à gauche, et les Anglais
vont avoir 2 divisions à pied d’œuvre, mais quels nouveaux
effectifs l'ennemi ne jetterait-il pas dans la lutte ? Des fractions
du IIIe corps Allemand ne sont-elles pas apparues à Anderlues?
Quelles
autres divisions, par le nord, peuvent tomber sur l'Armée Anglaise
et submerger nos unités territoriales?... Nous devons secourir la
51e division de réserve.
Précisément,
le général Mangin se trouve à Denée avec un bataillon du 45e
régiment d'infanterie et un bataillon du 148e. Le général Mangin
reçoit l'ordre de se diriger hâtivement sur Anthée, afin d'aider
le général Boutegourd à rétablir la situation. En même temps, la
brigade de cavalerie du 10e corps est lancée en éclaireur vers
Hastiéres et Dînant, Le colonel Pétain accoure vers Denée pour
couvrir le repli de la 2e division sur la ligne Flavion-Anthée, la
1e division devant prolonger notre ligne sur les hauteurs au nord
d'Ermeton...
La
111e Armée Allemande de von Hausen entre en action. Le général
Boutegourd, après une héroïque résistance, a fait sauter le pont
d'Hastières. Mais l'ennemi a franchi la rivière à quelques
kilomètres en aval, vers Waulsort, où nos troupes, trop faibles,
ont été écrasées. L'artillerie Allemande nous couvre de
projectiles. Les 233e et 243e régiments d'infanterie ne réussissent
pas à contenir l'adversaire qui s'empare d'Onhay, nos unités
refluent en désordre... Cependant l'ennemi n'a encore fait franchir
la Meuse, en deux points, qu’à quelques bataillons...
A
Anseremme, nos feux de mousqueterie brisent son élan.
A
Dinant, les 17e et 20e compagnies du 273e tiennent bon.
A
Yvoir et à Jovienne, nous ne nous laissons pas entamer.
Lorsque
nous nous replions par ordre, les Saxons de von Hausen, furieux de la
résistance rencontrée, accusent la population civile de nous avoir
prêté son aide, et se livrent à d'effroyables massacres...
Au
1e corps d'Armée, notre 1e brigade (127e et 43e régiments
d'infanterie), serrée de prés par l'infanterie Allemande, qui
débouche des bois au nord de la ferme Héreude, réussit à se
dégager et prend en bon ordre, et sans pertes excessives, le chemin
de Bioul, la 2e brigade ayant mission de contenir l'ennemi... Notre
3e brigade se replie à gauche, sous la protection du détachement
Pétain.
Les
Allemands ne progressent qu'avec une lenteur circonspecte.
Notre
retraite s'échelonne jusqu'à Flavion et Morville.
En
face du 10e corps, l'infanterie Allemande reprend l'attaque vers 14
heures.
Au
centre et à droite, une brillante contre-attaque du 2e tirailleurs
et le tir précis de nos canons, arrêtent les vagues ennemies. Mais,
sur la gauche, l'adversaire s'infiltre en direction de Biesine et
menace de déborder Wagnée. 2 bataillons du 2e tirailleurs accourent
vainement en renfort de la 74e brigade... Les obus ennemis faisont
des ravages dans nos rangs.
Le
général Comby ne cesse de réclamer l'appui de la 20e division,
repliée depuis midi sur la hauteur de la ferme du Bois-le-Couvert.
A
17 h. 30, la 20e division porte sa 39e brigade (25e et 136e régiments
d'infanterie) à l'ouest d'Oret, et le 2e régiment d'infanterie à
l'est de ce village. Ces renforts abordent l'ennemi à la
baïonnette... tirailleurs et fantassins doivent, en fin de journée,
se replier jusqu'aux Bruyères, après avoir subi des pertes
cruelles.
Devant
nous, Saint-Gérard et la ferme de Montigny brûlent comme des
torches.
II)
Des
centaines de milliers de soldats s'alignent de la frontière
Suisse au Brabant Belge, dans la chaleur de l'été.
Du
20 au 24 août, la bataille des Frontières fait rage... La
France en sort perdante...
le
22 août 1914 est particulièrement meurtrier. Entre l'aube et la
tombée de la nuit, pas moins de 27 000 soldats Français sont tués,
soit 2 fois plus que du côté Allemand. C'est le jour le plus
sanglant de l'histoire de l'armée Française, toutes guerres
confondues...
Comment
expliquer une telle hécatombe ?
Pourquoi,
paradoxalement, cet événement tragique est-il si peu connu ?
L'ouvrage
de Jean-Michel Steg, Le
Jour le plus meurtrier de l'histoire de France - 22 août 1914
(Fayard), paru en 2013, permet d'en savoir plus.Jusqu'à la fin du mois d'août, l'état-major dirigé par le général Joffre, commandant en chef des armées, ne cerne pas l'ampleur de la manœuvre entreprise par les Allemands en Belgique. Trompés par des renseignements faux ou imprécis, les militaires Français sous-estiment le nombre de divisions en train de fondre sur leur aile gauche. « Surtout, ils n'intègrent pas que les unités Allemandes de première ligne ont été puissamment renforcées par un afflux de réservistes encore jeunes et bien entraînés », écrit Jean-Michel Steg.
En Belgique, au début de la bataille des Frontières, les Français prennent des décisions avec une bonne journée de retard... Joffre pense attaquer les Allemands sur leur flanc, comme par surprise, mais il les attaque finalement de face, ce qui constitue un choc plus violent et difficile à remporter... Une erreur « catastrophique » qui explique en partie le carnage. Quand ils tombent sur les Allemands, dans ce paysage vallonné, sinueux et boisé, les Français sont pris de court. « Le camp capable de déployer ses troupes de la façon la plus rapide sera décisif dans la bataille », explique l'auteur. Et ce camp, c'est celui des Allemands.
Le cafouillage est d'autant plus grand que les ordres donnés par l'état-major, loin du terrain d'opérations (Joffre est à Château-Thierry, dans l'Aisne), tardent à arriver. Les 6 corps d'armée engagés ce jour-là peinent à se porter secours : les combats ont lieu de façon quasi simultanée et la désorganisation générale est accrue par un brouillard tenace qui se lève en fin de matinée. Le bilan est catastrophique... Le 22 août, la 8e division a perdu à elle seule 5 000 soldats, soit la moitié de ses troupes. Les officiers ne sont pas épargnés : un gradé sur deux affilié à cette division perd la vie.
« L'offensive à outrance », une doctrine très meurtrière, les combats du mois d'août n'ont rien à voir avec ceux, emblématiques de la Grande Guerre, qui se dérouleront dans les tranchées. Les armées Allemande, Française et Britannique en sont encore à la guerre de mouvement, qui expose davantage les hommes et se révèle donc plus coûteuse en vies... Par ailleurs, l'armée Française n'est pas préparée à une guerre défensive. Ainsi, face au feu ennemi, « les soldats tentent parfois de s'abriter sous leurs sacs », note Jean-Michel Steg.
Mais au fond, minimiser les pertes n'est pas l'objectif premier de Joffre et de ses équipes. La doctrine de « l'offensive à outrance » reste privilégiée. Une guerre de type Napoléonien, peu défensive, où les soldats restent debout et où l'artillerie joue un rôle secondaire. « Rechercher des pertes minimales eût été considéré comme une faiblesse, une forme de pusillanimité des chefs, au risque de brider l'élan des soldats au combat », analyse l'auteur du livre.Ceci explique en partie l'absence d'ordre de battre en retraite et le taux de mortalité élevé parmi les officiers, parmi lesquels bon nombre tentent de montrer l'exemple quasi suicidaire, en restant exposés longtemps face au feu.
Cette stratégie d'un autre temps (« On attaquera l'ennemi partout où on le rencontrera ») se heurte à une difficulté supplémentaire : les armes de guerre ont bien évolué depuis 1870 et la guerre Franco-Allemande. Les fusils tirent plus rapidement, toutes les 4 à 5 secondes, les mitraillettes font leur apparition, les canons sont davantage précis et meurtriers, l'aviation largue des obus (l'armée Française en utilise 50 000 par jour en septembre 1914) et les soldats « se laissent surprendre par les sons », qu'ils ne sont pas toujours en mesure d'analyser. Il arrive que certains d'entre eux, pris de panique, tirent au hasard, parfois même sur des troupes alliées...
La bataille de Rossignol, un massacre.
Le 22 août 1914, des centaines de milliers d'hommes s'engagent sur une quinzaine de terrains majeurs. Les batailles portent les noms de Virton, Bellefontaine, Neufchâteau, Ochamps, Bertrix, Maissin ou encore Ethe... Dans cette dernière localité, on recense aujourd'hui 2 056 tombes Françaises, dans un cimetière spécifique. La plus meurtrière reste celle de Rossignol, village du sud-est de la Belgique, avec 7 000 morts Français, contre 800 à 1 000 morts Allemands.Cette bataille est un condensé tragique des dysfonctionnements propres à l'armée Française à ce moment-là... Après avoir traversé la Semois, rivière frontalière, la 3e division d'infanterie coloniale est persuadée que :
L'ennemi ne se compose que de cavaliers, alors qu'il dispose d'artillerie et de soldats lourdement armés.
Le commandement refuse d'ordonner le retrait des troupes, qui sont pourtant sur le point d'être encerclées.
Aucune décision n'est réellement prise, les Allemands tiennent les Français à leur merci.
La 3e division d'infanterie coloniale est presque anéantie.
« L'après-midi est une longue agonie », écrit Jean-Michel Steg.
Le général Raffenel, « devenu totalement aboulique », abandonne ses troupes. « Il s'éloigne de son état-major et on perd sa trace. Son corps ne sera retrouvé que le lendemain, sans qu'on puisse déterminer s'il s'est suicidé ou s'il est mort sous le feu ennemi. »
A la tombée de la nuit, les Allemands installent leur bivouac autour de Rossignol... Les soldats Français qui ont survécu repassent la Semois qu'ils ont franchie quelques heures plus tôt. Près de 7 000 hommes sont morts pour rien !!!
La violence de ces quelques jours, et notamment du 22 août 1914, est un peu passée sous silence aujourd'hui. Comment expliquer que l'opinion publique connaisse, au moins de nom, les batailles de la Marne ou de la Somme, mais pas celle de Rossignol ?
Dès la fin de la guerre, ces événements sont minimisés. Les 106 volumes de l'ouvrage « Les Armées Françaises dans la Grande Guerre », daté de 1922, ne comportent que 3 paragraphes sur Rossignol. L'armée préfère alors retenir les faits constructifs, comme la bataille de la Marne, plutôt que les échecs cinglants, où son commandement est directement mis en cause.
Le 22 août constitue malgré tout, selon les termes de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, qui préface l'ouvrage de Jean-Michel Steg, « une entrée dans « la première catastrophe » du XXe siècle, dans le désastre originaire ».
III)
G.Q.G.
Français
Joffre
apprend qu’au sud de la Sambre, le centre de la Ve armée Française
est aux prises avec celui de la IIe armée Allemande (3 C.A.
Allemands contre deux Français). Il estime que le C.C. Sordet ne
s’emploie que médiocrement contre la cavalerie Allemande signalée
au nord de Mons... Il fait connaître son étonnement à Lanrezac
sous les ordres duquel le C.C. est placé. Pour protéger la région
de Lille, et Tourcoing contre la cavalerie Allemande, Joffre demande
au ministre de mettre une quatrième division territoriale à la
disposition du général d’Amade.Le G.Q.G. apprend que les forces Russes forment 10 armées dont 7 dirigées contre l’Allemagne et l’Autriche, soit un total de 28 C.A. représentant 1.120.000 hommes. En Prusse orientale, les troupes Russes ont dépassé la frontière d’une trentaine de km.
Armée
d’Alsace
La
retraite de la IIe armée après la bataille de Morhange entraîne le
retrait de toute la droite du dispositif Français, dont l’armée
d’Alsace.Celle-ci est disloquée et répartie sur d’autres théâtres d’opérations. La ligne de résistance se situe aux contreforts des Vosges et l’armée s’installe solidement à l’Hartmannwillerkopf (Vieil Armand) [c'est là que notre président est tombé dans les bras du président Allemand]. Suite à ce retrait, la partie encore sous contrôle Français du territoire Alsacien se limite à Thann, Massevaux et les hautes vallées de la Thur et de la Doller...
I
ère armée Française
La
gauche de l’armée est attaquée dans la matinée et s’est
repliée dans la forêt de Mondon et sur la Meurthe. Le front à
tenir est fixé par Dubail : Pour les 21e et 14e C.A. : Baccarat - Badonviller - Allarmont Col de Hans - Sainte-Marie.
Pour les 8e et 13e : région de Rambervillers.
IIe
armée Française
Castelnau
a replié son armée le long d’une forte position dans la région
de Nancy, qu’il fait fortifier par des ouvrages de campagne. Ordre
lui est donné par Joffre de tenir le temps nécessaire au
développement de la manœuvre dans le Nord... Sur le front de
Lorraine, il ne s’est produit dans la région du Grand-Couronné
que des incidents de cavalerie.
IIIe
armée Française : bataille de Longwy
L’armée
a rencontré la Ve armée Allemande (bataille de Virton et de Longwy)
en début de journée et, au prix de pertes assez sérieuses, s’est
établie sur le front passant entre Joppecourt et Virton.
IVe
armée française : bataille des Ardennes
La
IVe armée est en ligne avec 6 C.A. et demi :2e C.A. vers Meix - Tintigny.
Corps colonial vers Rossignol.
12e C.A. vers Neufchâteau.
17e C.A. vers Ochamps.
11e C.A. vers Maissin.
9e C.A. forme l’aile gauche.
Plusieurs affrontements ont lieu :
Le corps colonial subit un désastre à Rossignol (la 3e division coloniale est encerclée et anéantie).
Le 17e C.A. est en retraite, après qu’une de ses divisions ait été écrasée au bois de Luchy par le 18e C.A. Allemand.
Le 2e C.A. se fait battre à Meix-devant-Virton par le 5e C.A. Allemand. Le soir, de Langle reporte son armée sur la ligne Paliseul - Florenville – Meix.
Ve
armée Française : bataille de Charleroi
En
fin de journée, la Ve armée s’est repliée sur le front
Saint-Gérard - Biesme (10e C.A.), Gerpinnes - Nalinnes (3e C.A.),
Gozée - Thuin (18e C.A.).
Les 53e et 69e D.R. sont arrivées à mi-chemin entre Avesnes et Beaumont. La 51e division de réserve a fini de relever sur la Meuse le 1e C.A., qui se rassemble au nord-est de Saint-Gérard.
Armée
Anglaise :
Voici
la position des unités Anglaises :2e C.A. à Mons et Saint-Ghislain.
1e C.A. le long de la route de Mons à Beaumont jusqu’à Grand Reng.
5e brigade de cavalerie à Binche.
19e brigade d’infanterie attendue à Valenciennes.
Le reste de la cavalerie est à Audregnies derrière l’aile gauche.
Joffre a proposé à French une offensive vers Nivelles, mais, comme Lanrezac s’est replié sur la ligne Thuin - Saint-Gérard après la bataille de Charleroi, il n’est plus question pour les Anglais de prendre l’offensive. French promet toutefois de maintenir ses positions pendant 24 heures.
A l’aube du 21, l’escadron C du 4e Dragon Guards (2e brigade de cavalerie) envoie deux reconnaissances d’officiers d’Obourg en direction de Soignies. L’une d’elles trouve un piquet Allemand, ouvre le feu et le chasse. Plus tard, une fraction du même escadron s’avance à la rencontre d’un parti de la cavalerie Allemande sur la route de Soignies à Mons et le trouve près de Casteau. L’escadron tue 3 ou 4 Allemands et en fait prisonniers 3 autres (4e cuirassiers de la 9e D.C.). Ce sont les premiers coups de feu tirés par l’armée Britannique sur le Continent depuis la bataille de Waterloo...Une plaque commémorative apposée le long de la route à Casteau le rappelle.
La 3e brigade de cavalerie ne rencontre aucun ennemi dans le triangle Gottignies - Le Roeulx - Houdeng.
Vers 10h, un détachement Allemand arrive au contact de deux escadrons de Scots Greys (5e brigade de cavalerie) qui tiennent les ponts de la Samme à Binche et à Péronnes.
A 14h, les Scots Greys se retirent lentement. Une troupe du 16e lanciers envoyée en soutien tombe sur un parti de chasseurs sur une hauteur immédiatement à l’ouest de Péronnes. C’est une rencontre à l’arme blanche entre unités de cavalerie, un type de combat qui va complètement disparaître au cours de la guerre.
La 1e division atteint les emplacements choisis au nord et sud-ouest de Maubeuge. Sir Douglas Haig reçoit l’ordre de faire progresser le 1e C.A. vers le nord pour se lier à la gauche du 18e C.A. Français sur la Sambre. Entre 17 et 19h, la 1e division reprend sa marche, les 2e et 3e brigades d’infanterie entrent à Villers-Sire-Nicole et Croix-lez-Rouveroy entre 21h et 22h. La 1e brigade (Guards) n’atteint pas Grand-Reng avant 2 à 3h du matin.
La 3e division atteint Nimy - Ghlin - Frameries - Spiennes vers 13h. La 5e division arrive à Jemappes - Bois de Boussu. La première ligne des avant-postes de la 3e division s’étend de Givry à la lisière de Mons. Dans l’après-midi, la ligne est poussée en avant par Villers-Saint-Ghislain - Saint-Symphorien - le pont d’Obourg - le pont de l’écluse.
A gauche de la 3e division, la 13e brigade d’infanterie de la 5e division occupe la ligne du canal de Mariette à Les Herbières et la 14e brigade d’infanterie de Les Herbières à Pommeroeul. Le 2e C.A. occupe un front d’une longueur totale de 36 km.
Le Q.G. de la 3e division ordonne de préparer une seconde position.
La 5e brigade de cavalerie reste vers Estinnes-au-Mont (sud-ouest de Binche), laissant les Scots Greys en position à Estinnes-au-Val.
Recevant des rapports concernant d’importantes forces Allemandes se dirigeant vers le sud, John French renonce à attaquer en direction de Soignies. Il blâme Lanrezac qui effectue une retraite alors que lui reste sur ses positions. En effet, le 10e C.A. s’est retiré jusqu’à la ligne Saint-Gérard - Biesme - Gerpinnes. Les Anglais sont à 16 km en avant du front principal Français.
NOS ALLIES : ROI D'ANGLETERRE DE BELGIQUE ET LE TSAR DE RUSSIE |
Armée
belge
ET LE 4e COUSIN L'EMPEREUR D'ALLEMAGNE |
L’armée Belge est vis-à-vis des forces Allemandes dans un rapport de forces permettant de se mesurer avec elles. Elle peut pratiquer de la défensive active et participer, par des sorties, aux grandes batailles que se livrent les armées adverses sur le théâtre principal...
O.H.L.
Moltke vient d’être avisé par le duc de Wurtemberg que les aviateurs de la IVe armée ont repéré de fortes colonnes en marche sur le front Stenay - Montmédy. Au total, les mouvements décelés paraissent comporter 6 C.A. au moins. Le Kronprinz lui demande de pouvoir attaquer. Pour conserver l’alignement entre ses armées dans la manœuvre d’ensemble, Moltke considère que si les Français attaquent, la mission de la Ve armée est de se défendre et non d’attaquer. Elle ne doit surtout pas exposer son flanc droit. Cette désapprobation ne dissuade pas le Kronprinz. Il revient à la charge et Moltke finit par céder.
I
ère armée Allemande
Conformément
aux directives données la veille par von Bülow, von Kluck a
infléchi la marche de ses colonnes vers le sud. Dans la soirée, les
4e, 3e et 9e C.A. se trouvent respectivement à Silly, Soignies,
Mignault.
Le 2e C.A. est toujours en échelon à Ninove,
Le 4e C.A.R. se trouve à Bruxelles.
Le 3e C.A.R. est déployé face à Anvers, ce dernier doit être relevé par le 9e C.A.R. qui se trouve toujours entre Hambourg et Kiel.
Von Kluck apprend que le pays à l’ouest et au nord-ouest est libre mais des partis Britanniques sont signalés sur le canal de Condé à Mons ainsi que d’importantes concentrations plus au sud. En revanche, il ignore jusqu’où s’étend le dispositif Anglais vers l’ouest. L’on croit, à la I ère armée, que la ligne Anglaise s’étend de Maubeuge à Valenciennes, alors que dans la réalité, le gros de l’armée Anglaise est autour de Mons.
Von Kluck est persuadé qu’il ne faut plus, si l’on veut déborder l’adversaire, continuer vers le sud, mais faire mouvement vers le sud-ouest. Il se sent bridé par sa subordination à von Bülow et ne peut agir suivant l’esprit du plan de campagne. Il prend la décision de passer par-dessus von Bülow et d’en référer directement à l’O.H.L., mais la réponse de l’O.H.L. est négative...
Moltke confirme que la I ère armée continuera jusqu’à nouvel ordre à dépendre de la IIe et qu’il approuve pleinement les dispositions de von Bülow. Il ne faut s’étendre à droite qu’après avoir défait l’ennemi.
Il apparaît clairement que Moltke lui-même renonce momentanément à écraser l’adversaire sur le flanc. De dérogation en dérogation, il s’écarte de ses instructions du 17 août. Comment l’expliquer ?
La seule explication plausible est que Moltke, enivré par les succès continuels de l’armée depuis le début de la campagne, a acquis la conviction que l’armée Allemande est tellement supérieure à ses adversaires que toute manœuvre est superflue. Il suffit de courir sus à l’ennemi partout où on le rencontre pour le disperser ou le détruire...
Les ordres donnés à 9h30 au soir sont de faire mouvement sur une ligne Jemappes - Gramont.
Le Q.G. de l’armée est à Soignies.
IIe
armée allemande : bataille de Charleroi
A
10h45, von Bülow donne l’ordre à la IIe armée d’atteindre la
ligne Binche - Mettet.Dans l’après-midi, le 2e D.I. de la Garde et le 10e C.A. débouchent des fonds de la Sambre. D’abord arrêtés par l’artillerie Française, ils progressent bientôt en refoulant l’infanterie.
La Garde avance jusqu’à Fosse et Vitrival.
Le 10e C.A. parvient également à atteindre le plateau au sud de la Sambre.
Von Emmich (10e C.A.) fait occuper les ponts de Tamines et de Roselies.
Von Bülow veut s’assurer le concours immédiat de la IIIe armée et télégraphie à von Hausen
« Prière instante IIIe armée d’intervenir rapidement... aile droite sur Mettet... Forces ennemies au sud de la Sambre paraissent ne comprendre jusqu’ici que 3 divisions de cavalerie et de faibles éléments d’infanterie... IIe armée continue mouvement jusque ligne Binche - Mettet ».
En fin de journée, von Bülow a une large tête de pont aux alentours de Charleroi dont la profondeur atteint 5 à 6 km. Ses ailes sont encore au nord de la Sambre. Le soir, il arrête la date de l’attaque au 23 et télégraphie à von Hausen
« attaque IIe armée sur Sambre aura lieu 23 août au matin... aile gauche par Jemappe - Mettet. »
En même temps partent les ordres pour les I ère et IIe armées.
« La IIe armée gagnera le 22 août la ligne Binche – Fontaine - l’Evêque, rive nord de la Sambre, et franchira la Sambre dans la matinée du 23 afin de faciliter à la IIIe armée le passage de la Meuse ».
« La I ère armée, tout en se gardant vers Anvers, et en assurant l’occupation de Bruxelles, se conformera à ce mouvement de manière à être en mesure d’investir les fronts nord et nord-est de Maubeuge et d’agir par l’ouest de cette place pour soutenir la IIe armée ».
C’est le 22 août que 383 civils sont fusillés à Tamines.
IIIe
armée Allemande
L’armée
qui doit attaquer le 23 se prépare pour l’assaut.
Le 12e C.A. fait face à Dinant.
Le 19e C.A. se rapproche de la Meuse.
Le 12e C.A.R. a atteint Sovet avec la 23e division de réserve.
La 24e division de réserve se trouve à Natoye.
Tous les C.A. ont déployé leur artillerie sur les hauteurs de la rive droite de la Meuse et le 19e C.A. jette un pont de bateaux près de Waulsort pendant la nuit.
A 2h du matin, le duc de Wurtemberg est avisé du mouvement de la Ve armée qu’il juge imprudent. Il décide sur-le-champ que le 6e C.A. flanquera le 5e en se portant à Tintigny et que le 18e C.A.R. prendra ses dispositions à Neufchâteau pour marcher aussi, le cas échéant, vers le sud-ouest, les 18e et 8e C.A. prendront position à hauteur de Libramont - Anloy et de Wellin - Lomprez. Le 8e marchera de Bastogne vers Saint-Hubert...
Ordre est donné aux troupes de se retrancher.
Sitôt la décision prise par le duc de Wurtemberg de soutenir le 5e C.A., l’alarme est donnée au 6e C.A.
A 5h30, la 12e division se met en route de L’Église vers Rossignol, la 11e de Thibésart sur Tintigny. Deux heures plus tard, la division de droite se heurte aux Français en pleine forêt.
Ve
armée Allemande
Les
5 C.A. de la Ve armée se portent à la rencontre des Français de
part et d’autre de Longwy, vers le sud-ouest, pour les rejeter
au-delà de la Chiers et de la Crusnes, sur un front de 40 km.Seul le C.A. de droite marche en direction du sud, traversant la forêt au nord de Virton.
Le 13e C.A., par la clairière de Virton, marche vers la Chiers
Le 6e C.A.R. par le sud de Longwy se dirige vers la Crusnes.
Le 16e C.A. marche sur Fillières - Mercy-le-Haut - Audun-le-Roman.
L’armée se retire vers le sud entraîne une déviation de proche en proche. La IVe armée est entraînée dans la bataille. Les IVe et Ve armées vont remporter une victoire ordinaire car dès le début de leur poursuite, les réactions Françaises vont faire disparaître l’illusion d’un succès décisif.
VIe
armée Allemande
L’offensive
se poursuit. Les Bavarois enlèvent la ligne d’avant-postes des 15e
et 16e C.A. d’Einville à Lunéville, mais ils échouent contre les
hauteurs de Flainval tenues par la 11e division.
VIIe
armée allemande
Le
21e C.A. s’empare de Lunéville puis passe la Meurthe.Le 22 août 1914, jour le plus sanglant de l'histoire de France
Francetv info - De
Ariane Nicolas - il y a 1 jour
Le 22 août 1914, jour le plus sanglant de l'histoire de
France ... En Belgique, au début de la bataille des
Frontières, les Français prennent des ...
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