23
NOVEMBRE 1914
I)
Le
lundi 23 novembre, la lettre adressée récemment par la municipalité
de Cambrai aux autorités Allemandes a fait l'objet d'une réponse :
23.
novembre 1914.
Il
y a lieu d'informer la mairie de Cambrai que la décision du 2
novembre 1914 d'après laquelle la ville devra payer à la caisse de
guerre la somme de :
59
748,95 F reste en vigueur.
Le
montant de 20 000 F est payable de suite en espèces ou en papier. Le
reste de 39 748,95 francs dans le délai de 3 jours en bons de la
Chambre de Commerce de Cambrai.
Signé
: Comte De Montgelas
Lieutenant
général et inspecteur d'Étape.
Il
faut donc s'exécuter et la somme de 20 000 F est versée le 27
novembre. Mais avant de verser le solde on décide d'essayer
d'obtenir la remise de
14
000 F environs dépensés pour installation de l'hôpital Allemand de
Proville et pour la création de nouveaux fours de boulangerie au Bon
Pasteur.
Georges
Desjardins
II)
L'accalmie
cesse Ypres bombardé
Paris,
23 novembre, 0h44
Communiqué officiel du 22 novembre, 23h : Cette journée a été marquée par un violent bombardement d'Ypres, qui a détruit les Halles et l'Hôtel de Ville Assez forte canonnade dans la région de Soissons et de Vailly. Sur le reste du front, rien à signaler.
Communiqué officiel du 22 novembre, 23h : Cette journée a été marquée par un violent bombardement d'Ypres, qui a détruit les Halles et l'Hôtel de Ville Assez forte canonnade dans la région de Soissons et de Vailly. Sur le reste du front, rien à signaler.
Je
ne sais s'il est exact que certains soldats ont emporté dans leur
sac en campagne un Homère, ou un Montaigne... Il ne m'est resté,
pour ma part, aucune place de nature à abriter mes auteurs favoris.
Aussi dois-je vivre sur mon « fond » intellectuel.
Sur la grande route, traversée par des dragons, tout en réchauffant mes doigts gourds à un feu de bivouac, j'ai rappelé à un vieux camarade de classe quelques passages de l'éloge du général Langlois, prononcé par M. Boutroux à l'Académie Française.
Le
général, avec son admirable clairvoyance, avait nettement prévu le
caractère de la guerre d'aujourd'hui, guerre lente, savante, toute
de précautions et de ruses infinies.
Et c'est la tactique de Langlois que nos généraux ses disciples appliquent dans tous ses modes.
Et c'est la tactique de Langlois que nos généraux ses disciples appliquent dans tous ses modes.
Comme
il aurait été heureux de voir triompher les idées pour lesquelles
il a combattu avec tant d'énergie !
Et au souvenir de Langlois se mêle aussi celui de Gilbert, du capitaine Gilbert, le protagoniste de la défense de Nancy.
A l' « Est Républicain » figurait autrefois et doit se trouver encore dans les archives, un plan détaillé du Grand-Couronné de Nancy, avec l'emplacement d'Amance.
Et au souvenir de Langlois se mêle aussi celui de Gilbert, du capitaine Gilbert, le protagoniste de la défense de Nancy.
A l' « Est Républicain » figurait autrefois et doit se trouver encore dans les archives, un plan détaillé du Grand-Couronné de Nancy, avec l'emplacement d'Amance.
Ainsi,
selon la forte parole d'Auguste Comte, nous sommes gouvernés par les
morts.
Et puis cette guerre exige encore plus d'héroïsme que les autres. Je viens de voir une compagnie monter vers les tranchées. Ces soldats sont placés comme sentinelles à une très petite distance de l'ennemi.
Songez
à ce qu'elles doivent déployer d'énergie pour ne pas se laisser
surprendre, pour donner l'éveil à leurs camarades.
2 hommes sont perdus dans l'obscurité tragique... La mort rôde autour d'eux, mais ces enfants de 20 ans n'ont ni tristesse, ni peur.
Ils accomplissent un devoir plus difficile que les charges des cavaliers du roi Murat ou que les assauts d'Austerlitz.
Chez nous, pas d'énervement, malgré la longueur de la guerre. L'être humain a d'ailleurs une incroyable force de résistance. On s'habitue très vite à coucher
dans la paille humide des granges avec des rats pour voisins, trop heureux encore de cet abri, infiniment plus confortable que celui des tranchées.
Pierre Leony.
2 hommes sont perdus dans l'obscurité tragique... La mort rôde autour d'eux, mais ces enfants de 20 ans n'ont ni tristesse, ni peur.
Ils accomplissent un devoir plus difficile que les charges des cavaliers du roi Murat ou que les assauts d'Austerlitz.
Chez nous, pas d'énervement, malgré la longueur de la guerre. L'être humain a d'ailleurs une incroyable force de résistance. On s'habitue très vite à coucher
dans la paille humide des granges avec des rats pour voisins, trop heureux encore de cet abri, infiniment plus confortable que celui des tranchées.
Pierre Leony.
III)
Les
avions Anglais de Belfort Delémont, 23 novembre :
Les avions qui ont bombardé Friedrichshafen sont tous 3 des biplans anglais blindés dit Bristol, de grandes dimensions. Ils sont, dit le « Démocrate », partis de Belfort, où ils stationnent depuis peu...
Les avions qui ont bombardé Friedrichshafen sont tous 3 des biplans anglais blindés dit Bristol, de grandes dimensions. Ils sont, dit le « Démocrate », partis de Belfort, où ils stationnent depuis peu...
Vendredi, ils tournoient autour de la citadelle pour leurs vols d'essai.
Samedi
matin, à 6 heures, tous3 partent pour Friedrichshafen, un quatrième
ne peut s'élever, 2 sont rentrés, croyant avoir réussi dans leur
tâche.
Dimanche matin, une revue militaire a lieu en leur honneur au Champ de Mars. Le général gouverneur Thévenet a félicité chaudement les aviateurs, les a embrassés, et les a décorés de la Légion d'honneur.
Dimanche matin, une revue militaire a lieu en leur honneur au Champ de Mars. Le général gouverneur Thévenet a félicité chaudement les aviateurs, les a embrassés, et les a décorés de la Légion d'honneur.
Militaires
et civils ont crié : « Vive l'Angleterre ! » Les glorieux pilotes
ont salué modestement... Les avions Bristol sont de puissants engins
de guerre attachés à Belfort pour exécuter des raids en Allemagne
et qui feront parler d'eux.
IV)
Poursuites
contre l'Abbé Collin :
Genèvre,
24 novembre. -
La
« Gazette de Francfort » annonce que le gouvernement de Metz, sur
l'ordre du gouverneur militaire, décide d'ouvrir une enquête contre
l'abbé Collin sous l'inculpation de haute trahison et de crime de
lèse-majesté en raison d'un article publié récemment par celui-ci
dans le journal français « la Croix ».
V)
Ils
canonnent Soissons et Reims, nous les repoussons en Argonne :
Bordeaux,
23 novembre, 15h50
La journée du 22 a été marquée par des violentes canonnades.
L'ennemi a dirigé particulièrement ses coups sur Ypres (dont le clocher, la cathédrale, les halles et de nombreuses maisons ont été incendiés) ; sur Soissons et sur Reims.
Dans l'Argonne la journée a été très chaude. L'ennemi a prononcé des attaques très vives, qui ont été repoussées.
En Woëvre et dans les Vosges, la situation est sans changement.
La journée du 22 a été marquée par des violentes canonnades.
L'ennemi a dirigé particulièrement ses coups sur Ypres (dont le clocher, la cathédrale, les halles et de nombreuses maisons ont été incendiés) ; sur Soissons et sur Reims.
Dans l'Argonne la journée a été très chaude. L'ennemi a prononcé des attaques très vives, qui ont été repoussées.
En Woëvre et dans les Vosges, la situation est sans changement.
Paris, 24 novembre, 0h50 le communiqué officiel du 23 novembre, 23h, dit :
Aujourd'hui, comme hier, canonnade dans le Nord. vers Soissons et Reims.
Dans l'Argonne, violentes attaques des deux partis, sans résultats. Nouvelles attaques repoussées en Argonne...
VI)
Emplacements
du 56e inchangés. À Vignot : Les renforts destinés au régiment
cantonnés à Vignot ont rejoint leurs bataillons respectifs dans les
conditions suivantes :
Commandant
Mayotte. Bois de la Louvière : le détachement composé de 208
hommes est parti le 23, à 2h, de Vignot, pour arriver à 6h à
l’étang de Ronval, où il a été pris par les cadres du
bataillon. Vers le village de Marbotte, deux obus de 105 sont tombés
à 800 mètres du détachement.
Dès
leur arrivée, ils ont été affectés à leurs compagnies. La relève
s’est faite sans incident.
Le
2e bataillon.
Capitaine
Beaulieu. Bois d’Ailly : Une première fraction de 128 hommes est
partie le 23, à 1h, de Vignot, pour arriver à 5h à la Croix
Saint-Jean, où elle a été prise par les cadres du bataillon.
Dès
leur arrivée, les jeunes soldats ont été affectés à leurs
compagnies. La relève s’est effectuée sans incident.
Le
3e bataillon.
Commandant
Greiner. Bois de la Vaux-Féry : le détachement composé de 132
hommes est parti le 23, à minuit, de Vignot, pour se rendre à la
Croix Saint-Jean, où il a été pris à 14h par les cadres du
bataillon. L’affectation de ces hommes dans leurs compagnies s’est
effectuée sans incident.
Ces
relèves effectuées, il reste à Vignot le détachement du
lieutenant Jacob, arrivé le 21 et comptant 295 hommes. Dans la
journée, à Vignot, rien à signaler.
Retrouvez
ce qui fait l’actualité dans nos journaux il y a tout juste 100
ans. Sur la plus grande partie du front, l'ennemi a manifesté
surtout son activité par une canonnade intermittente.
D’une
façon générale, selon le communiqué officiel publié dans Le
Figaro, la situation n'a subi aucune modification. « Sur la plus
grande partie du front, l'ennemi a manifesté surtout son activité
par une canonnade intermittente, moins vive que dans la journée
précédente. Çà et là, cependant, quelques attaques d'infanterie
qui ont été toutes repoussées.
Toutefois,
comme d'habitude, ces attaques ont été particulièrement violentes
dans l'Argonne, où nous avons gagné du terrain, dans la région de
Four-de-Paris.
Rien
à signaler entre l'Argonne et les Vosges, la brume très épaisse a
d'ailleurs gêné les opérations ».
En
Belgique, selon le journaliste du « Temps », le gros
effort des Allemands est porté sur la destruction d'Ypres. « La
vieille et magnifique cité a été condamnée à mort le jour où
l’empereur a dû renoncer à y faire son entrée.
Les
batteries ne suffisant pas à l'œuvre de ruine, l'ennemi conduit à
Houthem un train blindé...
Sous
la direction d'un ballon captif, ce train tire sans arrêt des obus
explosifs et des obus incendiaires.
La
cathédrale, le beffroi, les halles se sont successivement effondrés.
Au soir la Grand'Place n’est qu'un amas de décombres. »
La
contre-offensive Allemande dirigée de Thorn vers Varsovie entre la
Vistule et la Warta par le général von Hindenburg, selon le
communiqué officiel Russe semble devoir échouer.
Une
nouvelle armée Russe se dirige vers Lodz, où la bataille continue
avec acharnement, revêtant au nord de Lodz un caractère d'extrême
obstination.
Une
autre contre-offensive Austro-Allemande, dirigée simultanément de
la ligne Tchenstokhowo-Cracovie vers, le front Radom-Kielce, dans la
direction de Varsovie est repoussée, et les Allemands se replient
sur Tchenstokhowo.
Un
sous-marin Allemand a été coulé par un croiseur Anglais.
« Le
Temps » publie une dépêche nous informant d’une attaque qui
a été dirigée par des avions Anglais contre la station de
Zeppelins de Friedrichshafen, sur les bords du lac de Constance.
Le
correspondant du journal « Le Temps » envoie une dépêche
décrivant les événements dans la région. Le récit est tout à
fait à l’unisson du communiqué officiel, c'est-à-dire totalement
partial.
La
lecture de son récit donne l’impression que les projectiles
Allemands sont inoffensifs et ne peuvent atteindre la valeureuse
population que par hasard :
«
Les Allemands, qui n'ont pu atteindre Béthune, se vengent en lançant
des obus sur la ville. Ces obus, disons-le tout de suite, n'ont pas
causé de trop grands dommages, les habitants, qui supportent le
bombardement avec courage, en sont quittes pour se terrer quelques
heures. Presque tous les obus tombent dans la rue, c'est pourquoi on
les appelle les « obus du trottoir ».
Depuis
20 jours que dure le bombardement, 5 personnes seulement ont été
tuées un vieillard, deux femmes et deux fillettes.
Le
tir est effectué en éventail, des environs de la gare au faubourg
de Lille, les premiers obus seuls sont tombés sur le centre de la
ville. Le collège de jeunes filles a été atteint par un
projectile, les dégâts ont été insignifiants. Beaucoup d'obus
sont tombés dans le « Beau Marais », ou ils n'ont pu faire
beaucoup de mal, puis dans le quartier du Pré-des-Sœurs.
Près
de la gare, un garage renfermant des outils agricoles a été
détruit. C'est le seul dommage un peu important que l'on puisse
signaler.
Les
blessés des hôpitaux et ambulances, les vieillards des hospices ont
été évacués par mesure de précaution.
Une
partie de la population a quitté la ville, mais celle qui reste
semble mépriser les visites des projectiles Allemands.
Mercredi
dernier, par exemple, une vingtaine de personnes se trouvant dans le
vestibule et les bureaux de la recette des finances, rue de
l'Université, attendant leur tour de passer au guichet, où M.
Godelle, le receveur, accomplit lui-même ses fonctions. Un obus
survient. Après avoir brisé une fenêtre, il explose dans le bureau
même...
La
mitraille effleure les têtes des personnes, présentes, elle balaie
le petit espace compris entre le visage du receveur et le registre
sur lequel il est penché.
Par
un hasard miraculeux, personne n'est blessé. M. Godelle est
renversé, il se relève aussitôt et reprend ses fonctions comme si
rien ne s'était passé. Aucune des personnes présentes ne s'enfuit,
toutes passent à leur tour au guichet.
On
a cependant jugé prudent de transférer le lendemain les bureaux de
la recette des finances. »...
«
Grosse catastrophe ! » une pénurie de bière pourrait frapper
l’Allemagne selon cet article du Figaro : « Plus de bière ! »
«
L'Allemagne est depuis quelques jours sous le coup d'une affreuse
nouvelle qui, plus que les lenteurs d'une guerre qu'elle croyait être
un jeu triomphal, que les échecs de ses armées, met son moral à
une rude épreuve : Elle est menacée d'être atteinte dans la
bière... Elle est en danger : L'orge va faire défaut aux brasseurs
Allemands.
Pour
la fabrication de sa boisson brune ou dorée, l'Allemagne a besoin de
60 millions de quintaux d'orge. Or, elle ne produit que la moitié de
ce qu'il lui faut. Les 30 millions qui lui manquent, elle les demande
à la... Russie.
Quel
désastre pour l'Allemand ! Être privé de ses énormes beuveries
sera pour lui un rude châtiment, La brasserie est une partie de son
existence. Si elle lui manque, il en sera tout démoralisé. »
VII)
Belleu
(au sud de Soissons)
L’alerte
a continué toute la matinée.
Il
fait un froid de loup.
Les
hommes battent la semelle dans la rue.
Ils
ne sont pas bavards.
Plus
les canons et les fusils parlent, moins les troupiers sont bavards.
Des
obus continuent de tomber sur Soissons. Nous continuons de répondre
bruyamment à coups de 120 et de 155.
-10h
Ordre de partir pour la sucrerie de Soissons. La compagnie Dufour
nous a devancés et se trouve à Crouy, où l’on entend une
violente fusillade.
-11h
A Belleu, ordre de nous arrêter et de cantonner sur place.
Pas
une botte de paille pour les hommes.
Pas
un matelas pour les officiers.
D’ailleurs
cette jolie petite banlieue de Soissons est dévastée aussi bien par
les troupes Allemandes que Françaises qui y ont cantonné, que par
les obus qui y tombent de temps à autre.
Près
de nous des batteries tirent sans arrêt.
A
15h des obus allemands arrivent du côté des batteries.
La
compagnie Dufour donne de ses nouvelles : Depuis ce matin elle
reçoit des obus de 210 à Crouy. Elle se tient dans les caves. Une
demi-compagnie du 289e a été faite prisonnière toute entière dans
une carrière. Voilà pourquoi la compagnie Dufour est allée à
Crouy.
VIII)
Violent
bombardement l'après-midi, de 13h15 à 14h30. Je dois retarder mon
départ pour le bureau et lorsque je passe rue de Vesle, les obus
tombent toujours.
Au
moment où j'approche de la permanence de la Croix-Rouge, sise au
n°18 de cette rue, des pompiers y apportent, sur un brancard, une
pauvre femme blessée, qu'ils viennent de ramasser près de la
cathédrale. Triste tableau de la guerre, au milieu de la population
civile.
A
l'hôtel de ville, en arrivant, je croise un jeune employé du 1er
bureau du secrétariat, qui me montre un morceau énorme du culot
d'un 210, qu'il vient de ramasser rue de la Tirelire.
Rue
Thiers, boulevard de la République et dans le faubourg de Laon, des
maisons touchées par ces gros projectiles ont encore été démolies.
Des
obus de tous genres sont tombés sur la gare, dans les promenades et
du côté de Saint-Remi. Le soir, l'éclairage électrique, rétabli
depuis quelques jours seulement dans les bureaux de la mairie, fait
défaut, d’importants dégâts ayant été occasionnés également
à l'usine d'électricité.
Tout
le monde, à Reims, trouve la situation atrocement douloureuse,
presque intenable, les ruines s'ajoutant tous les jours aux ruines.
Dans
la famille, nous avons envisagé depuis hier, devant la recrudescence
du bombardement dans le quartier, l'éventualité de l'écroulement
de la maison de mon beau-père, où nous sommes à l'abri, afin de
trouver, en ce cas le moyen offrant le plus de chances de sortir des
décombres, si cela pouvait se faire.
Nous
croyons bon de continuer à nous grouper tous dans l'angle de la
salle à manger contigu à la pièce voisine, de manière à garder
la possibilité de produire sur le même point un plus gros effort,
solution qu'à tort ou à raison nous croyons préférable à la
descente à la cave.
D'ailleurs,
depuis que nous sommes rue du Jard, nous n'avons pas pu nous résoudre
à aller nous y mettre en sécurité.
L'expérience
acquise à la suite de l'effondrement, le 20 septembre, de la nôtre,
rue de la Grue 7, qui offre indiscutablement d'autres garanties de
solidité, quand nous nous y tenions à 22 personnes encore la veille
19, nous ayant pleinement éclairés à ce sujet.
Matinée
assez tranquille. 9h matin, visite aux victimes d'hier puis à
Mencière. Effroyable bombardement de 1h à 2h. Une bombe est tombée
dans la chambre des Sœurs de la rue de l’École de Médecine, où
elle a tout brisé, une autre dans la maison neuve de Mme de la
Morinerie (mur mitoyen avec nous), une autre sur le Mont-de-Piété,
qui nous joint. Un homme est tué près de la maison Peltreau
Villeneuve, bombes sur la Cathédrale. Visite aux victimes tuées
hier à Mencière.
Le
même jour et à la même heure, une bombe dans le jardin de M.
Colas, une devant la porte de Mme Pommery, 2 chez M. Chatin. Tout
porte à croire qu'on visait hier l'Archevêché, pour punir la
rectification faite au communiqué de M. Bethmanne Holweg. Jamais ils
n'ont tiré avec une pareille rage : un coup n'attend pas l'autre...
-
Lundi.Temps gris qui semble couver la neige. Brouillard. La matinée
est assez calme du côté des Allemands. De notre part, nombreux
coups de canon mais à 12h30, les Allemands commencent à nous
envoyer bon nombre de bombes ce qui occasionne encore une panique
momentanée, les gens de la ville affluent encore à la Haubette.
Cela dure un peu moins cependant jusqu'au soir et enfin on peut se
coucher avec l'espoir de dormir tranquille après une aussi cruelle
journée pendant laquelle la ville a reçu environ 300 obus. Mais
hélas, illusion, car aussitôt au lit, nos pièces commencent à
tirer, ce à quoi, vers minuit les Allemands répondent en envoyant
bon nombre d'obus sur la ville, occasionnant toujours des dégâts
considérables et un nombre toujours trop élevé de victimes, rue
Talleyrand, maison neuve, Gorget, Directeur des Docks Rémois et
beaucoup d'autres semblables.
Du
16 au 23 novembre, les bombardements continuent pendant cette
période. Une vingtaine d’obus par jour et 2 tués à déplorer.
IX)
Béthune
ne sera jamais occupée par les Allemands. Le Front n’est pourtant
pas loin.
À
l’automne 1914, la bataille d’Ypres fait rage avant d’être
mise en sécurité par les Britanniques,
Lille
est passée aux Allemands. En octobre, c’est par un pigeon voyageur
qu’on apprend que Lille est bombardée et en proie à « de
nombreux incendies ».
Le
12 octobre à 18h30, un autre pigeon confirme : « Le détachement de
Pardieu, sans munitions, s’est rendu. »
Les
Britanniques doivent donc reculer et l’armée Allemande occupe La
Bassée et Neuve-Chapelle.
Vers
le 15 octobre, les Britanniques reprennent Givenchy mais échouent
devant La Bassée.
L’arrivée
de la division Lahore du Corps Indien aide les Britanniques à
repousser l’attaque jusqu’à début novembre avant que la ligne
ne se stabilise.
L’armée
Indienne a débarqué le 26 septembre 1914, à Marseille, avant de
remonter en train vers le Nord. Leur QG était basé à Béthune.
Avec juste un souci : Les soldats portent un uniforme kaki dont la
toile fine est tout sauf adaptée aux rigueurs de l’hiver. Ce n’est
qu’à la fin 1914 qu’on les dotera d’uniformes appropriés.
Entre-temps, le moral en avait pris un coup. L’armée Indienne n’a
pourtant jamais démérité. Le 28 octobre, l’Indian Corps est
entré dans Neuve-Chapelle mais, après des combats au corps-à-corps,
il est repoussé par l’ennemi. Le combat se poursuit une semaine et
on déplore la perte de plus de 500 Indiens et 25 Britanniques, outre
1 450 blessés. Le 23 novembre, il neige... Les Allemands ont creusé
des boyaux pour se rapprocher de la ligne Indienne et attaquent dans
un déluge de feu.
C’est
la panique mais la contre-attaque du 24 va permettre à ces hommes de
prouver leur bravoure, comme cet officier Britannique et ce soldat
Indien, Darwan Singh Nedi, qui reçoivent la Victoria Cross.
X)
La
fusillade continue, on entend le canon et les mitrailleuses, il fait
un froid glacial, on ne peut plus toucher de charbon.
Triste
journée, deux soldats du 158ème R.I., condamnés à la peine de
mort pour abandon de poste, sont fusillés au stand de la Société
de Tir de Bully-les-Mines, ils sont enterrés dans le carré
militaire du cimetière communal de Bully, il s'agit de Vignon Pierre
et de Chappaz Pierre, si vous visitez ce cimetière militaire vous
les retrouverez inhumés au milieu de leurs camarades de combat, avec
la mention « Mort pour la France » reprise sur la croix,
ceci étant dû très certainement à une uniformisation lors de la
réhabilitation de ce cimetière au début des années 1970.
Ces
2 hommes ont été jugés le 21/11/1914 pour une infraction constatée
le 05/11/1914 à Noulette, (ils sont restés en arrière au moment
d'une attaque)
Le
brancardier-musicien Leleu du 102e R.I. Croix de Guerre, admirable de
dévouement dans sa relève des blessés, a assisté en tant que
musicien à plusieurs exécutions où il a joué sa partie dans
l'hymne « Mourir pour sa Patrie ».
Dans
ses souvenirs il parle de l'horreur qu'il a ressentie et, au détour
d'une phrase, il laisse percer son sentiment :
« Je
me suis laissé dire qu'après la guerre, des fusillés ont été
considérés comme « Morts pour la France », ce qui est
une sorte de réhabilitation. Je ne sais si cela est exact mais,
quant à moi, je crois sincèrement que beaucoup de ces malheureux
sont effectivement morts pour le pays, car c'est la France qui les a
appelés, et c'est pour elle qu'ils se sont battus, qu'ils ont
souffert là où les menait leur tragique destinée et ce n'est pas
un moment de défaillance physique ou morale qui peut effacer leur
sacrifice. J'ose m'incliner devant leur mémoire. Jugera qui voudra,
à condition qu'il soit passé par là. » (source : Fusillés
pour l'exemple du Général André Bach)
Par
contre, une véritable haine est réservée à ceux qui ont réussi à
éviter le front « les embusqués » de l'arrière
comme on les surnomme.
XI)
L’Indépendance
(66 JO 8) résume la situation militaire sur le front en soulignant
particulièrement les victoires Françaises et Alliées. À Angers,
le sort des soldats blessés préoccupe toujours autant la ville qui
met en œuvre différentes actions pour améliorer leur quotidien.
Malgré
le calme du front et l’absence de combats, la journée du 23
novembre 1914 est marquée par de violentes canonnades de l’armée
Allemande sur Ypres et sur les villes de Reims et de Soissons.
Ce
bombardement intermittent se perpétue les jours suivants de manière
« moins vive ».
Le
journal L’Indépendance relaie le « Bulletin des Armées » qui
fait l’exposé de la bataille des Flandres. Cette « lutte des
géants » devient une « magnifique victoire Française due à notre
vaillance, à notre ténacité et à la science des chefs de notre
armée ».
Le
bulletin revient sur la préparation des deux armées. «
L’état-major Allemand n’a rien négligé » : beaucoup de
soldats sont mobilisés (« de la Lys à la mer […] 4 corps de
cavalerie et deux armées comprenant ensemble 15 corps d’armées
»), le moral des troupes est largement suivi et entretenu notamment
par la présence de l’Empereur.
Face
à cela, la France oppose « à l’ennemi des forces sinon égales
aux siennes, du moins suffisantes » : Multiplication de renforts et
mobilisation des chemins de fer et des automobiles pour un
acheminement rapide des troupes jusqu’au front.
Le
« Bulletin des Armées » précise le déroulement successif des
événements militaires et souligne largement les différents succès
Français. Il note également « le formidable effort tenté par les
Allemands pendant cette période » mais qui a échoué.
«
Ce qu’on fait là nos corps d’armées, en union étroite avec le
corps Anglais qu’ils encadrent, est digne des belles pages de
l’Histoire militaire ».
Un
concert est organisé par « le maître impresario Paul Boquel »
pour les soldats blessés en traitement à l’Hôpital mixte
d’Angers. Dans le réfectoire des femmes de l’Hospice
Sainte-Marie, des musiciens comme la célèbre Mme Veillon Dalifard
jouent de leurs instruments respectifs pour donner le spectacle aux
blessés.
Paul
Boquel s’est lancé ensuite dans la lecture du conte d’Alphonse
Daudet L’Enfant Espion. Le journal souligne que cette matinée «
prouve une fois de plus tout l’intérêt qu’il y a à organiser
pendant la durée de la guerre des semblables fêtes pour rendre aux
blessés militaires, le séjour hospitalier le plus agréable ».
Ces
distractions ont pour but de permettre aux soldats de revenir « avec
la résolution farouche […] de chasser définitivement les
envahisseurs du sol sacré de la Patrie ».
Chaque
jour on distribue à l’hôtel de ville des quantités de morceaux
de pain à une foule de pauvres, ce sont les restes de pain
laissés par les soldats. On parle toujours de licencier des troupes
pour un certain temps. Beaucoup de soldats voient ce geste avec
déplaisir, car un bon nombre sans place, sans ressources voudraient
bien demeurer au service pour avoir à manger. On en sait trop
comment tourner la difficulté, d’autant plus que le pain va
augmenter de prix.
Même
de mauvaise qualité, le « pain fédéral » nourrit
son monde… A la fin de l’année 1914, lorsque la pénurie de
farine provoque la disette, bien des soldats ayant perdu leur
travail ne sont pas pressés de retourner dans leurs foyers.
A
Delémont comme ailleurs, beaucoup de petits salariés et d’artisans
se retrouvent sans ressources, victimes de la crise économique
provoquée par le conflit mondial, durement frappés par la hausse
des produits de première nécessité.
XIII)
Fin
novembre 1914, les troupes Britanniques s'emparent de la ville de
Bassora, en Mésopotamie, où pendant 4 ans, Ottomans et Britanniques
se sont battus. Un affrontement qui résonne encore aujourd'hui en
Irak...
« Le
matin du 23 novembre [1914], un défilé des troupes a eu lieu dans
les rues de Bassora jusqu’à une place centrale où les notables de
la ville ont été rassemblés.
L’Union
Jack [le drapeau britannique,] a été levé sur les plus hauts
bâtiments, les navires de guerre ont tiré des coups de canon, les
soldats ont présenté leurs armes et rendu hommage au Roi. Une
proclamation a été rendue publique et a été reçue par des
acclamations de la part des habitants ».
Dans
les pages du « Daily Telegraph » du 25 novembre 1914,
l’entrée des troupes Britanniques à Bassora, ville dans le sud de
l'Irak actuel, est dignement célébrée.
Les
journaux de l’Empire se délectent de cette première grande
victoire en Mésopotamie. Alors que depuis le mois d’août, les
combats de la Première Guerre mondiale font rage sur le front de
l’Ouest, les Britanniques sont aussi engagés au Moyen-Orient,
après l’entrée en guerre des Ottomans aux côtés des
Allemands...
« La
protection des raffineries pétrolières Britanniques est l’une des
priorités de l’Empire dans le Golfe persique », explique
Kristian Coates Ulrichsen, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut
Baker de Houston. « Un autre des objectifs est de maintenir la
sécurité au niveau du Canal de Suez et la route maritime vers
l’Inde ». Selon ce chercheur, en s'engageant au Moyen-Orient,
les Britanniques cherchent aussi à réduire l’influence politique
des Ottomans dans la région : « Ils veulent renforcer leur
prestige auprès des tribus locales arabes qui pourraient être
attirées par l’appel au jihad lancé par le sultan à
Constantinople ».
En
novembre 1914, la Grande-Bretagne se lance donc dans une première
offensive. La 6e division de l'armée des Indes progresse rapidement.
Après avoir conquis Bassora, elle avance le long du Tigre et de
l’Euphrate en établissant une série d’avant-postes.
Même
si les conditions de vie pour les soldats sont particulièrement
difficiles en raison du climat et de nombreuses épidémies, les
villes tombent les unes après les autres : Qourna, Amara ou encore
Kut-El-Amara. Renforcé par ces victoires, l’état-major
Britannique veut aller plus loin. Échaudés par l'échec de
l'expédition des Dardanelles dans l'actuelle Turquie, il veut
également effacer cet affront: « À la fin de l’année 1915,
le revers de Gallipoli a incité les dirigeants Britanniques à
remporter un succès pour ne pas perdre leur prestige. Ils se sont
dit que Bagdad pouvait être prise sans difficulté », décrit
Kristian Coates Ulrichsen.
Mais
la partie se révèle beaucoup plus délicate qu’au début de la
campagne de Mésopotamie. Un an après la prise de Bassora, les
Britanniques subissent une sévère défaite à Ctésiphon, à 30 km
au sud-est de Bagdad.
La
6e division Indienne menée par le général Charles Townshend bat en
retraite et se retire à Kut-El-Amara.
Cité
par l’historien militaire Britannique Paul K. Davis, un artilleur
de la 5e Hampshire Battery décrit cette débâcle dans ses mémoires
: « Cela me fait penser à un tableau de Napoléon quittant
Moscou. Changez les uniformes par ceux des Britanniques et vous avez
une parfaite représentation de Townshend et de ses officiers fuyant
vers Kut ». Les Ottomans se lancent à leur poursuite. Le
siège de la ville commence.
Les
troupes Britanniques vont vivre un enfer, pendant 5 long mois,
explique Kristian Coates Ulrichsen : « Il s’agit du pire
échec que l’empire Britannique ait subi jusqu’alors. Leurs
forces sont débordées et dispersées sur plusieurs positions. Ils
ne peuvent pas se concentrer alors que les Ottomans se sont
renforcés. Les 3 tentatives pour soulager la garnison depuis Bassora
ont toutes échoué en raison du mauvais temps dû à l’hiver mais
aussi du chaos dans cette base et du manque de moyens de transports
pour rejoindre Kut ».
Un
soldat indien qui a survécu au siège de Kut-el-Amara :
Le
bilan est catastrophique, le désastre retentissant. Environ 14 000
soldats Britanniques sont faits prisonniers lorsque la garnison finit
par se rendre.
Le
29 avril 1916.
Près
de 5 000 d’entre eux perdront ensuite la vie en captivité,
victimes des maladies et des mauvais traitements.
Malgré
cet important revers, l’état-major de l’Empire ne s’avoue pas
vaincu et se lance dans une nouvelle offensive.
Contraintes
de combattre sur plusieurs fronts, les forces Ottomanes finissent par
céder : « Le corps expéditionnaire Britannique en Mésopotamie
a été profondément réorganisé à partir de la moitié de l’année
1916 jusqu’au début de l’année 1917.
Une
fois que cela a été fait, les forces ont pu avancer rapidement et
prendre Bagdad le 11 mars 1917 ».
Forte
de ses succès militaires, la Grande-Bretagne devient la puissance
dominante dans la région à la fin de la Première Guerre mondiale.
En vertu des accords secrets signés en mai 1916 entre le conseiller
diplomatique Britannique Mark Sykes et le premier secrétaire
Français de l'ambassade à Londres François Georges-Picot, les
anciennes provinces Ottomanes doivent être partagées entre les deux
pays.
Après
quelques modifications, la Grande-Bretagne s’octroie l’Irak ainsi
que la Palestine.
[100
ans plus tard, les conséquences de cet accord se font toujours
sentir dans la région, même si le tracé Sykes-Picot n’a jamais
été réellement appliqué... Les jihadistes de l’État islamique
y ont encore fait référence en juin dernier en demandant que ces
frontières résultant de la Grande Guerre soient « brisées ».
« Cet accord est toujours vu comme un symbole de l’action des
anciennes forces impériales et de la pénétration des Occidentaux
au Moyen-Orient », constate Kristian Coates Ulrichsen.]
XIV)
JMO/Rgt
« 5e
et 6e bataillon ont continué les travaux de défense. Les 2 Cies aux
avant-postes n’ont rien signalé.
Une
reconnaissance de 1 peloton (Capitaine Bezert) a opéré dans la zone
Vého/Reillon/station d’Emberménil/Reinabois/Leintrey. Elle a
signalé Blémerey, Vého, Reillon (depuis le matin) évacués et non
occupés par l’ennemi, la station d’Emberménil occupée et
quelques cavaliers vus vers le Reinabois.
Cette
région semble parcourue dans la journée par quelques patrouilles
d’observation. Emberménil, le Reinabois, Leintrey, Gondrexon et
Chazelles étant occupés presque en permanence.
La
reconnaissance partie à 10h30 se replie à 16h30 et rentre sans
incident et sans pertes, signalant que le corps d’un brigadier tué
a été retrouvé. »
JMO/SS
:
« Même
emploi du temps. La 71e division est rattachée au 34e corps d’’armée
à partir d’aujourd’hui.
Indisponibles
= 36 + 1 officier
Évacués
sur le dépôt des éclopés de Baccarat :
Reconnaissance
d’un peloton de la 20e Cie par le Capitaine Bezert vers Vého.
Résultat néant. »
XV)
Vers
14h, le Lieutenant-colonel Federhpil arrive et prend le commandement
du Régiment.
A
21h, vive fusillade suivie de la canonnade dans la direction de
Monchy, les compagnies de réserve de Basseux se portent en arrière
et à proximité de la 1ère ligne, le bataillon de Bailleulval se
tient prêt à prendre les armes. Au bout d'une heure environ le feu
cesse, ce n'était qu'une fausse alerte.
Le
reste de la nuit est calme, les groupes francs se portent comme
d'habitude en avant des tranchées, rien de particulier.
XVI)
...
Une obligation d'honneur : rendre la Belgique aux Belges
La
classe 1914 est partie et ira au feu d'ici un mois ou un mois et
demi. La classe 1915 est sur le point d'être levée et sera
instruite pour le mois de mars. En même temps, on reprend en grand
nombre pour le service armé les hommes des services auxiliaires, les
exemptés et les réformés.
Les
territoriaux sont depuis quelque temps au front. Bref, c'est le
commencement de la levée en masse. Tout cela accepté par la
population avec un grand courage, mais une sorte d'étonnement : La
croyance était si répandue et si forte, au mois d'août, que
c'était une affaire de 2 mois, 3 au plus, que la guerre aujourd'hui
ne peut plus s'éterniser comme les guerres d'autrefois etc...
Un
commerçant me raconte qu'il a passé dans son quartier pour un
pessimiste et presque pour un mauvais citoyen parce qu'il a dit, au
moment de la mobilisation, que la guerre durerait plus longtemps
qu'on ne le croit et que tout le monde finirait par partir. Cependant
les nécessités de la situation sont acceptées sans murmure. Il y a
chez tous les Français le sentiment d'une obligation d'honneur :
rendre la Belgique aux Belges.
La
division du général Isbergues est partie. Toute la journée a été
employée à l'aménagement des maisons pour l'installation d'une
nouvelle division arrivant de Don. Électricité, charbon, bois, tout
est disposé pour une installation confortable. Un officier me dit
que le général désire ma maison complète et que pour lui comme
pour moi il est préférable que je m'en aille... Je lui réponds que
je ne veux pas partir et que maire de ma commune, je ne la quitterai
qu'avec ses habitants.
Sous la pression, Monsieur Barrois quitte Marquillies.
Dès
la libération en octobre 1918, il rentre dans sa commune où il
reprend sa place de maire.
Novembre
1914 - La Vie en Lorraine (3/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes868.html
Novembre
1914 - La Vie en Lorraine (3/3) ...... La journée du 22 novembre a
été marquée par un violent bombardement d'Ypres, qui a détruit
les Halles et ...
- Paul Max 1914-1918 | Facebook
Le
23 novembre 1914, les renforts du 56e RI arrivent
www.lejsl.com/.../23/le-23-novembre-1914-les-renforts-du-56e-ri-arrive...
23
nov. 2014 - Emplacements du 56e inchangés. À Vignot : les renforts
destinés au régiment cantonnés à Vignot ont rejoint leurs
bataillons respectifs dans les ...
Le
23 novembre 1914 : Les « obus du trottoir » tombent sur ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../le-23-novembre-1914-les-obus-du-trottoir-tombe...
25
nov. 2014 - Le 23 novembre 1914 : Les « obus du trottoir » tombent
sur Béthune. Par la rédaction pour Il y a 100 ans - La Grande
Guerre, Publié le 25/11/ ...
23
novembre 1914 - Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale
bullycentenaire.canalblog.com
› Messages novembre 2014
23
nov. 2014 - 23 novembre 1914 La fusillade continue, on entend le
canon et les mitrailleuses, il fait un froid glacial, on ne peut plus
toucher de...
Moyen-Orient
- Grande Guerre : il y a 100 ans, les ...
www.france24.com/.../20141125-grande-guerre-mesopotamie-irak-bass...
23
nov. 2014 - "Le matin du 23 novembre [1914], un défilé des
troupes a eu lieu dans les rues de Bassora jusqu'à une place
centrale où les notables de la ...
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