jeudi 11 décembre 2014

EN REMONTANT LE TEMPS... 902

26 NOVEMBRE 2014...

Cette page concerne l'année 902 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DES ARRIVISTES BARBARES A L'ASSAUT DE LA SICILE.

Le Samanide Ismail Ier bat le Saffâride `Amr ben Layth (901). Il est envoyé à Bagdad et emprisonné puis exécuté sur l’ordre d’Al-Muta`did sur son lit de mort... Il est forcé de restituer le Khorasan, et les Saffârides sont par la suite essentiellement confinés à la région du Sistan, leur rôle étant réduit à ceux de vassaux des Samanides et de leurs successeurs.

Les émirs Samanides continuent de se considérer comme accrédités par Bagdad. Mais le pouvoir de Bagdad au-delà des frontières de l’Irak est plutôt théorique. En fait les Samanides se font les hérauts de l’indépendance de la Perse.

Les Zaydites du Tabaristan sont vaincus par les Samanides (900). Une partie d’entre eux se réfugie dans le Gilan. L’autorité du calife ne va pas au-delà de Ray vers l’Est.
Les Zaydites reviendront temporairement au Tabaristan en 913.
Le calife a mené de longues campagnes contre le kharidjisme encore répandu dans tout l’Irak. Finalement la région a retrouvé un peu d’ordre, alors qu’elle a été longtemps le théâtre des affrontements entre bandes de bédouins rebelles et de la rivalité entre les troupes Égyptienne et les troupes impériales.
En Ifriqiya

Ibrahim II émir de la dynastie arabe  des Aghlabides qui règne en Ifriqiya au nom des Abbassides et du calife al-Mutadid hérite en 875  d’un royaume dépeuplé par la peste de 874... Pourtant, son règne est prospère.

Il fait édifier en 876 la nouvelle cité Abbasside de Raqqada près de Kairouan,  le déclin de la dynastie aghlabide commence au cours de son règne, qui connaît pourtant des succès militaires : Il s’empare d’abord de la ville de Syracuse en 878 puis achève la conquête de la Sicile en 902.

Ibrahim II quitte Kairouan et s’installe à Tunis avec son gouvernement le 12 septembre 894. À cet effet, il fait édifier la kasbah à son emplacement actuel. 
Marquant son séjour à Tunis par de nombreux crimes, le souverain Aghlabide rentre à Kairouan en 896. Les Tunisois profitent de son éloignement pour envoyer des plaintes motivées à Bagdad. Ces plaintes contribuent à décider le calife al-Mutadid  à imposer l’abdication d’Ibrahim II en faveur de son fils Abdullah II... Ibrahim se lance alors dans une guerre contre les Byzantins et décède pendant une bataille durant l’invasion de la Calabre.

Il n'a pas été juste avec les descendants des Omeyyades sûrement au point de vue politique car au Maghreb (en Occident) les Omeyyades sont en pleine puissance... Il prononce l’anathème contre eux aux cours des prières publiques, et a un registre contenant le récit de tous leurs méfaits, il interdit que l’on fasse la moindre mention favorable à leur égard...

Al-Muta`did a été aussi dur dans ses punitions. Un Zendj qui a été pardonné a été repris pour des trafics avec l’armée... Il a été ligoté sur un poteau et roussi au feu, puis descendu pour être décapité et son cadavre empalé sur le grand pont de Bagdad.

Le chef des Kharidjites de Mossoul, tombé aux mains du calife par trahison, est exhibé dans Bagdad vêtu d’une robe de soie (Les kharidjites considèrent que porter des vêtements de soie est une faute) et il est crucifié.
Un autre est dépecé vivant « comme un mouton ».
Après 10 années Al-Muta`did meurt. C’est Al-Muktafi, le fils qu’il a eu d’une esclave Turque, qui lui succède.

Les Aghlabides : La première dynastie arabo-musulmane a être fondée en Ifrîqiyya (actuelle Tunisie). Les dates traditionnelles de naissance et de chute de la dynastie sont, pour reprendre celles officialisées par l’historien Tunisien Mohamed Talbi , 800 et 909.

Le IXe siècle tout simplement. Contrairement aux 2 autres dynasties qui lui sont contemporaines au Maghreb, les Rustumides au Maghreb Central et les Idrissides au Maghreb Occidental, les Aghlabides tirent leurs origines de la grande dynastie Orientale Abbasside, alors que les 2 autres dynasties Maghrébines (plus particulièrement les Idrissides) ont toujours été totalement indépendantes vis-à-vis des Abbassides voire ouvertement hostiles.

L’imaginaire Tunisien actuel est surtout impressionné par les imposants vestiges de la grandeur Aghlabide, à l’image du fameux bassin des Aghlabides. Mais, l’histoire de cette dynastie presque fondatrice de l’identité politique arabo-musulmane au Maghreb mérite d’être rappelée à travers ses grandes lignes.

L’Ifrîqiyya est officiellement sous contrôle abbasside à la fin du VIIIe siècle, les Muhallabides la gouvernant en son nom, mais si une grande ville telle Kairouan est tenue en respect par une garnison militaire, les régions environnantes sont souvent à pacifier et à reconquérir ne serait-ce que psychologiquement du point de vue de la population... Des révoltes, rébellions et autres mouvements insurrectionnels se produisent assez fréquemment, principalement pour refuser de payer l’impôt.

Pour les réprimer, il arrive que des troupes Abbassides soient envoyées depuis l’Orient pour aider les garnisons déjà en place. C’est ainsi que vers 760, un chef arabe nommé al-Aghlab (originaire probablement du Khorassân) est envoyé au Maghreb pour pacifier les régions encore rebelles au pouvoir abbasside. Bientôt, après quelques campagnes militaires victorieuses, il est nommé gouverneur du Mzab (centre de l’actuelle Algérie, à environ 600 kilomètres d’Alger). Devant souvent combattre à la tête de ses troupes, pour pacifier la région, il meurt lors d’une escarmouche contre des autochtones vers 768. Il laisse derrière lui un fils nommé Ibrâhîm Ibn al-Aghlab, lequel, de succès en succès, à l’image de celui qu’il acquiert en aidant à l’assassinat d’Idrîs I (rival des Abbassides) à Volubilis, réussit à s’imposer à Kairouan puis sur une bonne partie de l’Ifrîqiyya en 799.

Cependant, si Ibrâhîm Ibn al-Aghlab réussit à faire reconnaître la légitimité de son pouvoir à l’extérieur, il s’aperçoit très rapidement que les populations locales, aussi bien les élites que la populace, lui sont presque aussi hostiles qu’elles le sont envers les Abbassides.
En particulier, les religieux semblent ne pas du tout l’apprécier, et, ce qui complique encore plus la chose, même une partie des troupes sur place ne lui manifeste pas une grande sympathie.

Se rendant peut-être compte de l’impossibilité de s’aliéner la population de Kairouan et sa garnison, il choisit, pour contrebalancer l’influence de ses troupes arabes, de se constituer une « garde noire » plus encline à lui obéir et à le protéger d’un éventuel retournement de situation.
Autre précaution de taille il entreprend, de bâtir à l’extérieur de Kairouan une autre ville (al-’Abbâssiya) pour s’y abriter des rébellions que menacent de réveiller les religieux en haranguant la foule contre l’autorité Aghlabide. La suite des événements lui donne raison et prouve que ses précautions ne sont pas vaines.

Car, plusieurs révoltes ont lieu, lesquelles sont violemment réprimées par ses forces militaires.
L’année 810 est une date clé de son règne, car c’est celle où il réussit à écraser un dangereux soulèvement d’une partie de l’armée contre son autorité, et celle où il achève la construction de sa ville princière al-’Abbâssiya dans laquelle il s’installe aussitôt.
En 812, à sa mort, son fils ’Abd-Allâh arrive au pouvoir à la tête d’un émirat pacifié, au lieu d’essayer de lâcher du lest et de donner ses premières lettres de noblesse à la popularité de sa dynastie, il serre l’écrou et se montre encore plus violent que son père, décidant de mâter le moindre soupçon de rébellion. Si bien qu’en 817, la détestation populaire des Aghlabides est encore plus exacerbée qu’au début de son règne.
Son frère Ziyâdat Allâh lui succède, pour un règne beaucoup plus long (20 ans) tout aussi trouble et troublé. Un révolte militaire gravissime faillit même réussir à renverser les Aghlabides.

C’est à cette époque, vers 827, qu’il semble décider à conquérir la Sicile, avec sûrement l’idée de détourner la ferveur révolutionnaire qui le vise. Cette décision ne lui est cependant pas venu par hasard, car à l’époque de graves dissensions ont lieu entre Euphémius (amiral de la flotte Byzantine de Sicile) et l’empereur Byzantin Michel II, dissensions qui poussent Euphémius à venir en Ifrîqiyya offrir son aide à Ziyâdat Allâh pour la conquête de l’île.
L’émir Aghlabide y voit alors une chance peu commune, lui permettant et d’agrandir son territoire et de détourner l’ire populaire à son encontre.
La lente conquête aghlabide de la Sicile...

Leur armée est constituée d’un côtés par des Arabes, des Berbères et des Perses, et de l’autre par la flotte restée fidèle à Euphémius, l’arrivée devant Syracuse marque un coup d’arrêt à leur progression... Le siège s’avère des plus difficiles, rendu encore plus compliqué par la mutinerie d’une partie des troupes d’Asa Ibn al-Fûrât.

Toutefois, ce dernier réussit à reprendre son ascendant sur ses troupes et à défaire des renforts Byzantins venus de Palerme et aidés par une flotte Vénitienne dirigée par le doge Giustiniano Participazio.
Malgré cette victoire, une peste finit par emporter une partie des troupes aghlabides et Asad lui-même. Abandonnant le siège de Syracuse, les troupes vont de repli en repli, se faisant même battre lors d’une tentative de prise de Castrogiovanni (aujourd’hui Enna), au cours de laquelle Euphémius meurt à son tour.

Il faut attendre 830 pour que des renforts soient envoyés par Ziyâdat Allâh (principalement des Berbères et des Andalous cette fois-ci). Si les Andalous d’un côté réussissent à vaincre les troupes Byzantines menées par Teodotus en juillet/août de cette même année, ils sont à leur tour vaincus mais par la peste (ainsi qu’Asad Ibn al-Furât). De l’autre côté, les Berbères réussirent à prendre Palerme qui devient la capitale de la Sicile musulmane... Le reste de l’île est également conquis mais de manière progressive à travers des décennies : Messine tombe en 843.
Syracuse en 878,
Taormina le 1er août 902.
Seule Rometta (pointe Nord-Est de l’île) resta sous pouvoir Byzantin jusqu’en 965.

Période prospère et règne d’Ibrâhîm II, après le règne mouvementé de Ziyâdat Allâh, l’émirat Aghlabide connaît un tiers de siècle de calme et de paix sous les divers souverains qui se succèdent (838-875). Ensuite vient le règne d’Ibrahim II (875-902).

Ce prince offre une énigme à l’historien, tant sa conduite est contradictoire. Épris de justice, désireux d’assurer le bonheur de son peuple, il apparaît aussi comme l’un des despotes les plus cruels que l’on connaisse :
Il a d’innombrables meurtres et massacres sur la conscience.
Pareille conduite provoque naturellement des réactions violentes, surtout de la part des Berbères et des grands de l’État...

M. Talbi trace d’Ibrahim un excellent portrait aussi nuancé que possible et tente d’expliquer ce qui paraît d’abord inexplicable... Il présente l’émir comme un homme faible sous des apparences énergiques, inquiet du lendemain et porté à se débarrasser de manière exemplaire de ceux qui risquent de lui nuire. La tradition de son temps, la tradition chi’ite surtout, est sans doute exagéré sa cruauté, il est probablement inspiré dans ses actes par un sadisme anormal.

Le calife de Bagdad lui-même s’émeut d’un comportement qui offre une si belle prise aux attaques des chi’ites, alors fort entreprenants dans tout l’empire Abbasside. Il essaye donc d’éloigner d’Ifriqiya le prince sanguinaire, celui-ci accepte d’abord de partir pour le pèlerinage, puis, se ravisant, décide d’aller mener la guerre sainte en Sicile le 9 juillet 902, Ibrahim part pour Taormina et une bataille féroce a lieu entre lui et les habitants avant d’entrer dans la ville où il tue certains des défenseurs et en capture d’autres... Il envoya son petit-fils, Ziyadatoullah Ibn Abi al-‘Abbas vers la forteresse de Mikas (qal’ah miqash) et aussi son fils, Abou al-Aghlab Ibn Ibrahim à Demona dont les habitants s’enfuient tandis qu’il prend tout ce qu’elle contient.
Ibrahim envoie son fils, Abou Hajr à Ramette (ramatah) où les habitants acceptent de payer la Jizyah. Sa’doun al-Jalawi est envoyé avec une troupe à Aci Castello (liyaj), près du volcan de l’Etna, là aussi les habitants acceptent de payer la Jizyah à la condition qu’ils quittent leur forteresse qui est alors détruite et ses pierres jetées à la mer.

Ibrahim marche alors avec son armée vers Messine et y reste 2 jours, après lesquels il passe en Calabre (qalouriyah) en Italie le 3 septembre 902 et marche vers Cosenza (koussanah) qui est près du Golfe de Tarante. Il ordonne une attaque sur la ville le 2 octobre 902.

Ses fils et ses proches se dispersèrent autour des portes puis des batteries de catapultes commencent à bombarder la ville mais Ibrahim tombe malade et meurt le 24 octobre 902, âgé de 54 ans, selon l’estimation la plus fiable...
Les gens de Cosenza demandent une garantie de sécurité, ignorants la mort d’Ibrahim. Cela est accepté et les Musulmans y restent jusqu’au retour des détachements envoyés dans la région de Calabre. Alors tous reviennent à Palerme avec le corps d’Ibrahim ou il est enterré puis retournent en Ifriqiyah.

Contrairement à ce qu’il a été possible d’imaginer, lorsqu’ Ibrahim meurt en Sicile après avoir abdiqué et mené la guerre sainte, la situation de l’émirat n’est pas désespérée. Certes, le mouvement Ismaélien gagne de plus en plus de terrain, à l’image du missionnaire chi’ite Abu ’Abd Allah en Petite Kabylie, mais le fils et successeur d’Ibrahim ne manque pas de qualités.

Le destin ne lui laisse pas le temps de les mettre en valeur : Il périt assassiné à l’instigation de son héritier le 27 juillet 903 après un peu plus d’un an de règne. Le parricide, Ziyadat Allah, songe beaucoup plus au plaisir qu’à la direction de l’État et prend pour collaborateur des hommes sans valeur et sans énergie qui font tout ce qu’il ne faut pas faire.

En face d’eux, les chi’ites trouvent les rivaux parfaits, exactement ceux contre lesquels il est facile de prêcher la révolution... Sans s’étendre sur la naissance du mouvement Ismaélien, il faut dire que son introduction au Maghreb est préparé par nombre de descendants de ’Ali Ibn Abî Tâlib qui se sont installés dans le Maghreb Central et par plusieurs missionnaires envoyés avant Abu’Abd Allah. Sur ce dernier, il n’est pas possible ici de retracer son odyssée jusqu’au pays des Kutama dont il gagne la confiance avec une grande habileté. Sa lutte contre les Aghlabides devient rapidement frontale, où son savoir-faire joue le rôle principal, parfois aidé par les circonstances, telle une chute de neige qui arrête les Aghlabides en plein succès au début de 903.

Aussi bon dialecticien qu’habile tacticien, Abu’Abd Allah sait mener les Kutama de main de maître et les conduit de victoire en victoire contre des Aghlabides de plus en plus déstabilisés, il finit par entrer dans Kairouan le 25 mars 909, quelques jours après le départ furtif de Ziyadat Allah et de sa suite.

La Sicile - Histoire de l'Islam et des Musulmans
alfutuhat.com/histoire/Europe/Bani%20Asfar02.html
Le 9 de mois de Sha'ban de l'année 289 de l'Hégire (19 juillet 902), Ibrahim partit ... se révoltèrent et demandèrent de l'aide à l'empereur byzantin, Nicéphore II ...
Les Aghlabides - Histoire du Maghreb.com
www.histoiredumaghreb.com/Les-Aghlabides
18 avr. 2012 - L'année suivante, fin stratège, au lieu d'imiter les Idrissides à l'Ouest et d'entrer en dissidence ouverte contre les Abbassides, il préfère .... Syracuse en 878, Taormina le 1er août 902. ... Période prospère et règne d'Ibrâhîm II.
Règne du calife Abbasside al-Mu'tadid (892-902) par al ...
https://histoireislamique.wordpress.com/.../regne-du-calife-abbasside-al-...
27 sept. 2014 - Sa mort eut lieu en l'année 289 (902). .... Ibrahim II émir de la dynastie arabe des Aghlabides qui règne en ifriqiya au nom des Abbassides et ...







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