dimanche 14 décembre 2014

EN REMONTANT LE TEMPS...897


Cette page concerne l'année 897 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DIFFICILE NAISSANCE DE LA CATALOGNE

Guifred le Velu, (Guifré el Pilós en catalan, Wilfred, Vifredo, Guifredo ou Guilfredo), né vers 840 et mort le 11 août 897 dans la région de Solsona, fils de Sunifred Ier de Barcelone, et comte d'Urgell et de Cerdagne (870-897), de facto, sinon de jure jusqu'en 878, de Conflent (896 - 897), de Barcelone et Gérone (878-897), et d'Ausona (886-897).

Guifred le Velu est considéré comme le premier comte de Catalogne au IXe siècle.

Guifred est un nom d'origine Germanique, Wigfred, qui signifie paix victorieuse. En catalan ce nom a été transcrit sous diverses formes : Guifre, Guifré, Grifé, Jofre et Jofré. En français, on rencontre aussi Vuifred.

Dans les documents contemporains de Guifred le Velu, écrits en latin, son nom apparaît sous les formes Guifredus ou Wifredus. Dans la Gesta comitum barchinonensium, écrite en latin entre 1175 et 1195, il est cité sous le nom de Guiffredo ou Guifredo.
Dans la Chronique de Bernat Desclot, rédigée en catalan à partir de 1282, son nom est écrit Guifre.
Dans les Chroniques des rois d'Aragon et comtes de Barcelone, rédigées en catalan au XVe siècle, il est cité sous le nom de Guiffre.
La Genealogia regum Navarrae et Aragoniae et comitum Barchinonae est un texte écrit en latin et daté de 1380, connu par une copie du XVe siècle. On y trouve le nom de Guiffredus.
Enfin, dans les Histoires et conquêtes des Rois d'Aragon et Comtes de Barcelone, texte en catalan de 1438, Guifred le Velu est mentionné sous le nom de Grifa.

Le personnage historique de Guifred le Velu est rapidement oublié au profit de sa construction mythologique. Posé comme origine de la lignée des comtes de Barcelone, les rois d'Aragon cherchent à en tirer une légitimité et lui donnent le titre de Père de la patrie. Ce titre Pater Patriae est d'origine Romaine et désigne à l'origine le Romulus légendaire de la fondation de Rome.

Dans le cas de Guifred le Velu, il apparaît dans la Genealogia regum Navarrae et Aragoniae et comitum Barchinonae (1380), dans la partie concernant la généalogie du futur Jean Ier d'Aragon et lui est attribué à la fois au titre d'initiateur de la lignée mais aussi de combattant contre l'Islam.
La légende médiévale autour de Guifred le Velu est reprise durant la Renaissance, réactualisée lors de la Guerre des faucheurs (1640-1652) et la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) et ressortie de l'oubli lors de la Renaixença au XIXe siècle, renforçant chaque fois un peu plus son image de père de la patrie...

Peu d'éléments de la vie de Guifred le Velu étant connu au Moyen Âge, de nombreux faits issus de la Légende de Guifred le Velu que l'on trouve recopiée dans la Gesta comitum barchinonensium, et un texte écrit en latin daté de 1180, se sont imposés. Ils sont désormais remis en cause.

La légende situe les origines de Guifred d'Arria, père de Guifred le Velu dans le village de Ria, dans les environs de Prades. Le texte cite « un chevalier de nom Guifred originaire d'une ville nommée Arria, qui est en territoire du Conflent, touchant la rivière Tet, près du monastère de Saint-Michel-de-Cuxa ».

Un document trouvé au XVIIIe siècle et daté de 888 vient contredire cette origine et permet d'établir qu'il est le fils de Sunifred Ier d'Urgell et de son épouse Ermessende.
L'ascendance de Sunifred est elle-même incertaine et en fait soit le fils de Bello de Carcassonne soit, de manière plus vraisemblable, le fils de Borrell I d'Osona.

Les origines de l'un et de l'autre sont inconnues, hormis le fait que ce sont tous deux des seigneurs Wisigoths. Bello de Carcassonne (mort vers 812) est le premier comte de Carcassonne connu, il est aussi comte de Roussillon, d'Ausona, d'Urgell, de Cerdagne, de Besalú, de Conflent et marquis des Marches d'Espagne... Borrell I d'Osona (mort vers 820), a quant à lui aussi été comte d'Urgell, de Cerdagne, d'Ausona et de Conflent.

L'identité de l'épouse de Guifred est incertaine. Il s'agit sans doute de Gunilde ou Guinidilde d'Empúries (?-900). Il peut également s'agir de Guinédilde de Flandres, selon la Légende de Guifred le Velu.
Guifred a 10 enfants connus :
  • Borell Ier (874-911) ;
  • Miron (878-927), comte de Cerdagne et d'Urgell ;
  • Emma de Barcelone (880-942), première abbesse du Monastère de San Joan de les Abadesses ;
  • Sunifred II d'Urgell (880?-948) ;
  • Radulf de Barcelone (v. 885-940 ou 942), évêque d'Urgell ;
  • Sunyer Ier (v. 890-950), comte de Barcelone, de Gérone et d'Ausonne ;
  • Ermessende de Barcelone (?-925) ;
  • Cixilone de Barcelone (?-945), abbesse de Santa Maria del Camí ;
  • Riquilde de Barcelone (?-?), vicomtesse de Barcelone ;
  • Guinidilde de Barcelone (897-923), épouse de Raymond II de Toulouse.

Il est nommé comte de Barcelone au concile de Troyes, en 878. Louis le Bègue destitue Bernat Ier, comte de Barcelone, au profit de Guifred qui prend le titre de Comte de Barcelone et de Gérone, alors que son frère Miron Ier prend celui de Comte du Roussillon.

Guifred le Velu meurt le 11 août 897, en combattant contre le chef musulman Lubb ibn Muhammad de la famille muladí des Banu Qasi. Il est enterré au monastère Sainte-Marie à Ripoll.

Selon la Légende : Les 4 barres de sang, apparue en 1551, sur le blason des comtes de Barcelone, devenu depuis celui des rois d'Aragon, doit les quatre pals de gueule de son blason à Guifred. Selon les versions de cette légende, Guifred a été victorieux mais blessé au combat en affrontant les Normands ou en duel contre un rival Franc nommé Salomon, et le roi de Francie Charles le Chauve l'a alors récompensé en plongeant 4 doigts dans la blessure et en traçant sur son bouclier d'or 4 marques de sang, lui offrant ainsi ses armoiries...

Cette légende n'a cependant aucun fondement réel : Guifred est mort au combat contre les musulmans (au siège de Lérida) et non contre les Normands ou un Franc, l'héraldique a fait son apparition plus de 2 siècles après sa mort, et les armes d'Aragon sont en réalité une reprise des couleurs de la Rome antique.

Les notables locaux se dressent contre Louis le Pieux en 827 mais l'échec de la révolte marque la fin des espoirs de renaissance d'une entité politique Wisigothique indépendante du souverain Franc et de l'émir de Cordoue. Alors que Charles le Chauve se voit attribuer, lors du partage de Verdun de 843, la marche d'Espagne, le morcellement politique du monde Carolingien facilite la formation, à partir de plusieurs comtés Francs, de petites principautés territoriales qui fourniront ses premiers cadres politiques à l'espace Catalan. Il s'agit des comtés de Cerdagne, Urgel, Besalù, Sobarbe, Ribagorza, Pallars, Gérone, Roussillon, Vich, Ampurias et Barcelone.

L'autorité Carolingienne se maintient cependant jusqu'en 878. C'est à cette date que Guifred le Velu – fils de Sunifred, comte de Barcelone, Gérone et Narbonne, devenu dès 870 comte d'Urgel, de Cerdagne et de Conflent – est investi du titre de marchio et se voit confier par Louis le Bègue les comtés de Barcelone et de Gérone. Jusqu'à sa mort, survenue en 897, Guifred accomplit une œuvre considérable. Il fait construire des forteresses comme celle de Cardona et organise le peuplement de la région du Vallès proche de Barcelone.

Il encourage les fondations monastiques et obtient en 886 la restauration, à Vich, de l'évêché d'Ausone, disparu après la révolte sans lendemain de 827. L'avènement de Guifred constitue un moment important pour l'histoire de la région car c'est en 878 que les comtes sont nommés pour la dernière fois par les souverains Carolingiens. À partir de cette date, la future Catalogne est virtuellement indépendante, les rois Francs se contentant désormais d'entériner simplement les successions comtales, les différents pouvoirs locaux étant devenus de fait héréditaires.

Les comtes de Barcelone mettront ensuite plus d'un siècle pour réussir à s'imposer. Lors du Concile de Troyes en 878, il obtient de Louis le Bègue la destitution de Bernat 1er, comte de Barcelone, à son profit.

Autonome dans sa démarche, il gouverne seul ses comtés jusqu'en 897.
Hardi combattant il défait les Musulmans à plusieurs reprises. Une légende attribue d'ailleurs le nom de « Pont des Sarrasins » au pont de Rodés, soi-disant en référence à ces batailles.
Devenant marquis de la Marche d'Espagne, il épouse Gunédilde de Flandres. Dans le domaine social, Guifred développe la plaine de Vic (actuellement en Cerdagne Espagnole) qui se trouve à l'intersection des comtes de Barcelone / Gérone et Cerdagne / Urgell. Ainsi repeuplée cette plaine a pour objectif de souder les deux comtés en créant une zone géographique commune.
Vers 885 Guifred crée le comté d'Ausonne et rétabli l'évêché sur les territoires reconquis aux Sarrasins. Prévenant un éventuel retour des infidèles il développe le catholicisme en faisant édifier des abbayes :
Santa Maria de Ripoll (880, consacrée en 888),
San Joan de las Abadesses (885),

Alors qu'en Conflent son frère crée Saint Michel de Cuxa (879)

L'époque des comtés autonomes. Le développement des comtés (897-1097)
En 897 c'est le décès de Guifred le velu. Ce personnage, unificateur de la Catalogne et à l'origine de la légende du drapeau catalan à partagé entre ses enfants les comtés qui forment la future Catalogne.
Les comtés de Bésalu, de Cerdagne et du Roussillon vont vivre leur lignée de façon autonome en s'opposant régulièrement.

Séparation des comtés de montagne :
La descendance de Guifred le Velu
Il est le patriarche des dynasties des comtés Catalans. Il prend en 870 le titre de comte d'Urgel-Cerdagne-Bésalu, puis en 878 celui de Barcelone-Gérone et enfin en 885 il crée lui-même le comté d'Ausonne.
Lorsqu'il décède en 897 ses enfants se partagent les comtés.

Guifred II devient comte de Barcelone-Gérone-Ausonne jusqu'à sa mort en 911, son frère Sunyer reprend ses titres jusqu'en 947, Guifred II n'ayant pas eu de descendance...

Troisième fils de Guifred 1er, Sunifred II est comte d'Urgel (897-948),
Mir II, est comte de Cerdagne de 897 à 927, puis comte de Bésalu de 913 à 927.
Enfin Radulf, 5e et dernier fils de Guifred 1er est comte de Bésalu de 897 à 913, ainsi qu'évêque de Gérone.
La Cerdagne, le Conflent, le Capcir
Il faut savoir que le Conflent est initialement considéré comme un comté à part, mais il passe rapidement à la Cerdagne. Les 2 régions suivent donc le même destin.
Le Capcir, lui, n'est englobé dans la Cerdagne qu'en 877, sous le comte de Razès Acfred 1er (Le Capcir faisait partie du Razès auparavant).
Le comté de Cerdagne est repris par le fils de Mir II en 927, puis passe à son petit-fils Seniofred jusqu'en 967... Seniofred n'ayant pas d'héritier, le comté de Cerdagne passe à son frère Oliba Cabreta. « Cabreta » est un surnom donné car il a, parait-il, très mauvais caractère, s'emportant facilement, tapant du pied en s'énervant comme le font les chèvres (Cabreta).
En 988, Oliba Cabreta se retire au mont Cassin et y meurt.
C'est son fils Guifred II qui prends sa suite de 988 à 1035... Son règne est marqué de deux événements. Tout d'abord, l'achat de l'évêché de Narbonne pour 100 000 sous, destinée à son fils Guifred. L'achat d'évêché est une procédure courante à cette époque, ça permet à l'acquéreur de placer qui il veut à sa tête, et donc de bénéficier de l'aura de l’Église.
Le deuxième événement et la fondation de l'abbaye de Saint Martin du Canigou en 1009.
Il s'y retire en 1035 en tant que moine et y meurt en 1049.

Il faut savoir que durant cette période, Guifred II a creusé sa propre tombe dans la roche. Ses restes seront éparpillés 750 ans plus tard par les Espagnols lors de la guerre de 1793.
Ses successeurs sont, de père en fils Raymond, qui règne jusqu'en 1068, Guillem (1068-1095)
Guillem-Jorda (1095-1109).
On a une trace du testament de Guillem-Jorda fait le 13 avril 1102.
Son fils est Bernard-Guillem, mais en 1111 ce dernier meurt sans descendant. Sans héritier, son comté passe à son plus proche parent, Raymond-Bérenger III de Barcelone, descendant de Guifred le Velu.
Le Roussillon, intimement lié à l'Empories
Les familles d’Empories, du Roussillon, de Cerdagne et de Besalu se livrent à des batailles continuelles dont la cause est l’établissement de frontières les plus précises possibles entre les comtés.

Il faut dire que les frontières sont à l’époque floues, de nombreuses enclaves d’un comté étant situées au sein des terres d’un autre. A la fin du IXe siècle, les comtés d’Empories et du Roussillon sont réunis sous l’autorité de Suniaire 1er, puis sous celle de Suniaire II.

En 915, Bension prend le pouvoir pour une année seulement, le laissant ensuite à sa mort à son frère Gausbert 1er, puis à son fils Gausfred 1er en 940.

Durant tout le Xe siècle les comtés d’Empories et du Roussillon sont unis, donnant accès à l’intégralité de la côte littorale.

A la mort de Gausfred 1er, en 992, les 2 comtés sont séparés.
L’un de ses fils, Guilabert 1er devient comte du Roussillon et l’autre, Hug 1er, comte d’Empories-Perelada (Perelada était une vicomté de l’Empories).
Le partage n'est pas facile et Guilabert hérite de biens au sud des Albères tandis que son frère en garde au Nord, ce qui va être une source de litiges. Guilabert de Roussillon meurt en 1013 et son frère Hug réclame aussitôt le comté du Roussillon, désireux de réunir l’héritage de son père.

Malheureusement pour lui Guilabert a un fils, baptisé du nom glorieux de son grand-père, Gausfred. Le conflit fait rage et il faut trouver une solution diplomatique, à l’initiative d’une tierce personne : Bernat Tallaferro (Bernard Taillefer), comte de Besalu.

Il intervint en 1020 pour trancher la question, obligeant Hug à reconnaître la légitimité de Gausfred II. C’est ainsi que ce dernier est devenu comte de Roussillon.

En 1040, Hug décède, laissant la place à son fils Ponç 1er.

En 1085 est signé un accord de paix entre Guislabert II, comte du Roussillon et Hug II, comte d’Empories, et c'est la fin de l'animosité entre les deux comtés qui peuvent enfin se développer normalement...

Si les premiers comtes succédant à Guifred se contentent de consolider les frontières, Raymond Borell III (997-1018) lance des expéditions en territoire ennemis le long du Sègre et de l'Ebre.

Son fils, mineur au décès de son père, prend sa succession en 1018. Il partage entre ses 3 enfants ses possessions, l'aîné Raymond Bérenger 1er prenant Barcelone et Gérone en 1035.

Ce dernier peut toutefois racheter les possessions laissées à ses frères par son père en 1057. Il laisse l'ensemble des comtés à ses 2 enfants (des jumeaux) Raymond Bérenger II et Bérenger Raymond II.

A la mort de Guifred 1er le Velu, la Catalogne unifiée au sein d'une même famille est fragile. Deux siècles plus tard, l'unification définitive est en marche, assurant la primauté du comté de Barcelone sur ses voisins.
De la cathédrale d'Urgell à Santa Maria de Ripoll, nombreux sont les trésors de la Catalogne romane qui témoignent aujourd'hui encore de l'essor culturel et économique des Xe et XIe siècles...

Philippe Conrad nous explique comment, depuis les Carolingiens jusqu'au comté de Barcelone, s'est constitué le cadre politique d'une Catalogne capable de se protéger des razzias musulmanes. La marche d'Espagne Carolingienne.

La région où s'est constituée la Catalogne s'étend depuis les Pyrénées au nord jusqu'au cours inférieur de l'Ebre au sud, alors que le rio Cinca, affluent de la rive gauche du fleuve, la limite à l'ouest. Le pays présente un relief accidenté dans lequel les hautes terres comme la Cerdagne ont procuré un refuge aux populations fuyant les razzias musulmanes.

La reconquête chrétienne permet ensuite la colonisation progressive des plaines qui occupent la dépression centrale, voie de passage majeure entre le Roussillon, étendu au nord des Albères, et la « Nouvelle Catalogne » qui, au sud-ouest de Barcelone, va du cours du Llobregat à celui de l'Ebre.



Guifred le Velu — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Guifred_le_Velu
Guifred le Velu, (Guifré el Pilós en catalan; Wilfred, Vifredo, Guifredo ou Guilfredo), né vers 840 et mort le 11 août 897 dans la région de Solsona, fils de Sunifred ...
Termes manquants :
Naissance de la Catalogne - L'histoire du Roussillon
pyreneescatalanes.free.fr/Histoire/Comtes3.php
En 897 c'est le décès de Guifred le velu. ... Cette année là son frère Sunyer repris ses titres jusqu'en 947, Guifred II n'ayant pas eu de descendance. Troisième ...
Philippe Conrad, Les origines de la Catalogne, de la ...
https://www.clio.fr/.../les_origines_de_la_catalogne_de_la_marche_d_es...
C'est à cette date que Guifred le Velu – fils de Sunifred, comte de Barcelone, ... Jusqu'à sa mort, survenue en 897, Guifred accomplit une œuvre considérable. ... arrêtés à Martorell en 1114 mais Barcelone est assiégée l'année suivante et il ...

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