mercredi 31 décembre 2014

EN REMONTANT LE TEMPS... 885


Cette page concerne l'année 885 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CYRILLE ET MÉTHODE ÉVANGÉLISATEURS ET INVENTEURS DE L'ALPHABET SLAVE



Ce sont de purs enfants de Byzance, la capitale de l'Orient chrétien. Nés à Thessalonique, Méthode et son petit frère surdoué, Constantin (qui recevra sur son lit de mort l'habit monastique sous le nom de Cyrille) Cyrille ou Constantin le Philosophe, (né vers 827-828 à Thessalonique et décédé le 14 février 869 à Rome) et son frère Méthode, évêque de Sirmium (né vers 815-820 à Thessalonique et décédé le 6 avril 885 en Grande Moravie, probablement à Velehrad), sont connus comme « les Apôtres des Slaves », c'est-à-dire ceux qui ont évangélisé les peuples Slaves de l'Europe Centrale... L'Église orthodoxe fête Le 31 décembre 1980, le pape Jean-Paul II les a proclamés co-patrons de l’Europe, avec Saint Benoît.

« Le profil spirituel des frères de Salonique se révèle surtout dans l'attrait de Cyrille pour les écrits de Grégoire de Naziance, dont il apprend la valeur du langage pour la transmission de la Révélation... Cyrille et Méthode ont travaillé au projet de traduire en slavon les dogmes chrétiens... d'où la nécessité d'utiliser des lettres plus conformes que celles du grec à la langue parlée. C'est ainsi que naquit l'alphabet glagolitique, plus tard appelé cyrillique en l'honneur de saint Cyrille... Cyrille et Méthode avaient compris qu'un peuple ne peut considérer avoir reçu pleinement la Révélation avant de l'avoir entendue et lue dans sa langue. Tous deux sont la référence de ce qu'on nomme inculturation, en vertu de laquelle les peuples doivent imprimer dans leur culture propre le message révélé et exprimer la vérité du salut dans sa langue... En cela l'Église voit en eux une source d'inspiration et d'action toujours valable ».

Fils d'un drongaire du thème de Thessalonique nommé Léon, et d'une mère appelée Marie, ils appartiennent à une fratrie de 7 frères dont Constantin est le benjamin. Leur père meurt alors que Constantin a 14 ans (donc en 841/42), le premier ministre Théoctiste les prend sous sa protection. Constantin, particulièrement, reçoit une brillante éducation à Constantinople, sous l'égide, notamment, de Léon le Mathématicien et de Photius, et il est bientôt connu, sous le nom de « Constantin le Philosophe », comme l'un des hommes les plus savants de la capitale.

La situation de la famille dans la société ouvre aux 2 frères la possibilité d'une belle carrière, que du reste Méthode entreprend, arrivant à la charge d'archonte, c'est-à-dire de préfet de l'une des provinces de la frontière, où vivent de nombreux Slaves... Toutefois, vers 840 déjà, il interrompt cette carrière pour se retirer dans un des monastères qui se trouvent au pied du Mont Olympe en Bithynie, connu alors sous le nom de Montagne Sainte. Pendant que Constantin s'investie dans la diplomatie : Il participe à une ambassade à Bagdad auprès du calife Jafar al-Mutawakkil.

Méthode est le premier des deux à entrer en religion, en 856, dans un monastère du mont Olympe de Bithynie (à environ 40 ans), mais Constantin le rejoint peu après (âgé de 28/29 ans).

Cependant il manifeste bientôt le désir de se soustraire à ces fonctions, pour se consacrer aux études et à la vie contemplative, sans chercher à satisfaire aucune ambition. C'est ainsi qu'il se réfugie secrètement dans un monastère au bord de la Mer Noire. Retrouvé au bout de six mois, il se laisse convaincre d'accepter l'enseignement des disciplines philosophiques à l’École supérieure de Constantinople, méritant par l'excellence de son savoir le titre de Philosophe sous lequel il est encore connu à présent.

En 860, les deux frères, selon la tradition (ou peut-être Constantin seul), sont envoyés en mission chez les Khazars, peuple des steppes établis au nord de la Mer Noire et qui a embrassé le judaïsme au IXe siècle.

Peu après leur retour, en 862, le prince Rastislav de Grande Moravie envoie une ambassade à Constantinople pour demander des clercs capables d'instruire ses sujets dans le christianisme dans leur propre langue.
C'est alors, selon les hagiographes, que les deux frères ont inventé l'alphabet glagolitique et la liturgie Slavonne en quelques semaines ou mois (862-63). Cependant, il s'agît sûrement de leur part d'une entreprise plus ancienne.

Selon leurs Vies, ils se consacrent alors aux « livres » : Il est probable, en fait, qu'ils commencent alors leurs travaux sur la mise au point de l'alphabet glagolitique, d'une liturgie et d'une littérature religieuse en langue Slave.
On sait que l'alphabet existait en 863 et il a dû exiger plusieurs années de travail.
Leur région de naissance, autour de Thessalonique, est en grande partie peuplée de Slaves, et leur mère, Marie, est peut-être elle-même Slave, puisqu'ils parlent apparemment la langue.

Mais à partir de 867, la situation est changée à Constantinople, où Michel III est assassiné et le patriarche Photius démis de ses fonctions...
Constantin et Méthode se rendent alors auprès du pape, apportant à Rome les reliques supposées de Clément Ier qui sont accueillies avec grande vénération par Adrien II.

Méthode lui-même, et plusieurs de leurs disciples comme Clément d'Ohrid, sont alors ordonnés prêtres, et le pape accepte l'usage du vieux Slave comme langue liturgique, ce qui est un point très épineux en Occident, où seuls l'hébreu, le grec et le latin sont reconnus comme langues religieuses légitimes.
Selon la tradition hagiographique, ils ont accompli de nombreuses conversions au christianisme au cours de cette mission.
D'autre part, ils ont alors retrouvé en Crimée les reliques du pape Clément Ier, qu'ils apportent à Rome en 868.

Après 3 ans, en route vers Rome, ils s'arrêtent en Pannonie où le prince Slave Kocel, qui a fui l'important centre civil et religieux de Nitra, leur offre un accueil bienveillant. De là, quelques mois plus tard, ils reprennent le chemin de Rome avec leurs disciples pour lesquels ils désirent obtenir les ordres sacrés.
Leur itinéraire passe par Venise, où l'on discute publiquement les principes novateurs de la mission qu'ils sont en train d'accomplir. A Rome, le Pape Adrien II, ayant entre temps succédé à Nicolas Ier, les accueille avec beaucoup de bienveillance.
Il approuve les livres liturgiques Slaves qu'il ordonne de déposer solennellement sur l'autel de l'église Sainte-Marie ad Praesepe, appelée aujourd'hui Sainte-Marie-Majeure, et il recommande d'ordonner prêtres leurs disciples.
Cette période de leurs efforts a une conclusion particulièrement favorable. Cependant Méthode doit repartir seul pour l'étape suivante, parce que son frère cadet, gravement malade, a à peine le temps de prononcer ses vœux religieux et de revêtir l'habit monastique, avant de mourir le 14 février 869 à Rome.

Le basileus Michel III délègue en Moravie une mission dirigée par les deux frères pour y créer une Église de rite oriental et établir avec la Grande Moravie des relations durables.
Constantin et Méthode qui parlent le dialecte Slave de Macédoine ont des facilités pour évangéliser ces peuples à qui ils enseignent une liturgie en langue Slave.
La mission Byzantine étend vite son action à la Pannonie, provoquant ainsi l'opposition de l'archevêque de Bavière qui considère que ses droits sont violés.

Adrien II consacre aussi Constantin évêque, après être devenu moine sous le nom de Cyrille. Le Pape Hadrien II les soutient. C'est d'ailleurs à Rome que meurt Cyrille en 869. Son corps est rapatrié à Salonique en 1976, en signe de la volonté de communion entre l'Église latine et les Églises Orientales. Le pape nomme alors Méthode archevêque de Sirmium, en Pannonie, évêque missionnaire pour les Slaves, chargé d'organiser une province ecclésiastique dans les régions à l'est de Salzbourg.

Méthode va reprendre le flambeau. Moins brillant que Cyrille, mais d'une persévérance à toute épreuve, il enracine et fait fructifier, au milieu des tribulations, l'œuvre évangélisatrice de son frère. Saint Méthode reste fidèle aux paroles que Cyrille lui a dites sur son lit de mort: « Mon frère, nous avons partagé le même sort, conduisant la charrue dans le même sillon, à présent, je tombe dans le champ au terme de ma journée. Toi, je le sais, tu aimes beaucoup ta Montagne, mais n'abandonne pas la tâche d'enseignement pour retourner sur la Montagne.
En vérité, où pourrais-tu mieux accomplir ton salut? ».

En 870, Méthode est emprisonné en Souabe à l'instigation des évêques Allemands qui contestent sa juridiction et n'admettent pas sa liturgie, il est jugé hérétique, et n'est libéré qu'en 873 sur l'intervention du pape Jean VIII.

Appelé à Rome en 879-880, il est approuvé par Jean VIII et consacré évêque du royaume de Grande Moravie.

Quand Méthode se rend à Constantinople, en 881 ou 882, sa parfaite légitimité et son orthodoxie sont reconnues de manière analogue par l'Empereur Byzantin et le Patriarche Photius, alors en pleine communion avec Rome. Il consacre les dernières années de sa vie principalement à d'autres traductions de la Sainte Écriture, des livres liturgiques, des œuvres des Pères de l’Église et aussi du recueil des lois ecclésiastiques et civiles Byzantines qu'on appelle le « Nomocanon ». Préoccupé par la survie de l'œuvre qu'il a commencée, il désigne pour lui succéder son disciple Gorazd. Au service de l’Église fondée dans les peuples Slaves. Il repart ensuite et meurt en Moravie le 6 avril 885

L'œuvre de Cyrille et Méthode est de longue durée. Les Slaves leur doivent une culture exprimée en langue vernaculaire, le slavon, et un accès à la culture Byzantine. L'œuvre missionnaire de Saint Cyrille et Saint Méthode date d'une époque où, malgré la tension qui s'accroît entre l'Orient et l'Occident, la chrétienté a encore le sentiment de former un seul corps.

Avec Cyrille et Méthode les Slaves ont été dotés de leur premier alphabet et de leurs premiers textes religieux : Évangile, psautier, épîtres, offices.

Ils sont ainsi tous 2 témoins de l'Église indivise dans la pluralité des rites et des langues, fidèles au pape comme au patriarche de Constantinople dont ils sont les fils, Cyrille et Méthode ont été nommés co-patrons de l'Europe, avec saint Benoît, sainte Catherine de Sienne, sainte Brigitte de Suède, Sainte Édith Stein et Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix

Il semble que l'alphabet inventé par Cyrille ne soit pas l’alphabet connu sous le nom de « cyrillique » mais l’alphabet « glagolitique ». Le dialecte slave dans lequel les premiers textes ont été rédigés avec l'alphabet de Cyrille est celui de la région de Thessalonique. À cette époque, le slave présente encore une unité suffisante pour qu’un dialecte du littoral méditerranéen soit compris par des Slaves de l’Europe Centrale.

L'œuvre de Cyrille et Méthode se maintient jusqu'en 894 sous le règne de Svatopluk, neveu de Rastislav, qui constitue un empire de la Grande Moravie incluant, en plus de la Moravie, la Slovaquie, la Bohême, une partie du territoire des Serbes probables, la Silésie, la région de Cracovie et celle du lac Balaton en Pannonie.
Mais ensuite, les compagnons des deux frères doivent quitter la région, et le christianisme original qu'ils y ont implanté tombe sous les coups du clergé Germanique : L'évêque Allemand Wiching prend sa succession et rétablit le latin comme langue d’Église.

Cette dispersion des disciples, accélérée par la destruction du royaume de Moravie par les Magyars ruine en apparence l'œuvre de Méthode mais permet en fait d'essaimer la liturgie et le nouvel alphabet dans les pays Slaves, premièrement en Bulgarie, puis chez les Serbes et les Russes. La Grande Moravie est remplacée par la Bohême où subsistent des monastères fidèles à la tradition de Méthode, et un double culte en latin ou en vieux-slovène.

En Croatie blanche, c'est autour du monastère de Tynce à Cracovie que le rite vieux-slovène se diffuse. Malgré son mariage avec la princesse de Bohème Dubravka, le roi de Pologne nouvellement converti, Mieszko Ier opte pour le rituel latin.
Deux métropolites coexistent pourtant, l'un à Gniezno en rituel latin et l'autre à Sandomir, sans doute en rite vieux-slovène qui disparaît au moment où le schisme devient officiel (1054)
Peu à peu se précise ainsi en travers de l'Europe, une frontière, non pas politique, mais bien réelle qui sépare le christianisme latin et le christianisme grec.


L'activité apostolique et missionnaire des saints Cyrille et Méthode, qui se déroule dans la seconde moitié du IXe siècle, peut être considérée comme la première évangélisation efficace des Slaves.
Elle concerne à des degrés divers chacun des territoires, se concentrant principalement sur les territoires compris dans l’État de la Grande-Moravie d'alors.
En premier lieu, elle couvre les régions de la métropole dont Méthode est le pasteur : La Moravie, la Slovaquie et la Pannonie, c'est-à-dire une partie de la Hongrie actuelle.
L'influence plus large exercée par cette œuvre apostolique, spécialement par les missionnaires que Méthode a préparés, atteint les autres groupes de Slaves Occidentaux, surtout ceux de Bohême.
Le premier prince de l'histoire de la Bohême appartenant à la dynastie des Premyslides, Bozyvoj (Borivoj), est probablement baptisé suivant le rite Slave. Plus tard, cette influence s'étend aux tribus Serbo-Lusaciennes et aux territoires de la Pologne Méridionale.

Toutefois, à partir de la chute de la Grande-Moravie (vers 905-906), ce rite est remplacé par le rite latin et la Bohême est rattachée du point de vue ecclésiastique à la juridiction de l’Évêque de Ratisbonne et à la métropole de Salzbourg... Mais il est utile de noter que, vers le milieu du Xe siècle encore, au temps de Saint Venceslas, il existe une forte pénétration réciproque des éléments de l'un et l'autre rite et une symbiose importante entre les deux langues utilisées dans la liturgie : La langue slave et la langue latine.

Du reste, la christianisation du peuple n'est pas possible sans l'usage de la langue maternelle. Et c'est seulement sur cette base que peut se développer le langage chrétien en Bohême, et de là, ensuite, le langage ecclésiastique peut se développer et s'affermir en Pologne.
La notice concernant le prince des Vislanes dans la Vie de Méthode est la mention historique la plus ancienne sur l'une des tribus Polonaises. On ne dispose pas de données suffisantes pour pouvoir lier à cette mention l'institution dans les terres Polonaises d'une organisation ecclésiastique de rite Slave.

Chez les Slaves de la péninsule balkanique, le zèle des 2 Saints porte des fruits encore plus visibles. Grâce à leur apostolat, le christianisme, implanté depuis longtemps en Croatie, y est renforcé.
La mission entreprise par Cyrille et Méthode s'affermit et se développe admirablement en Bulgarie, essentiellement par l'œuvre des disciples expulsés de leur premier champ d'action.
Dans cette région, sous l'influence de Saint Clément d'Ocrida, des centres dynamiques de vie monastique sont fondés et l'usage de l'alphabet cyrillique y est particulièrement développé. De là, le christianisme gagne d'autres territoires pour atteindre, à travers la Roumanie voisine, l'ancien Rus' de Kiev et s'étendre ensuite de Moscou vers l'Orient.
En 1988, a été célébré le millénaire du baptême de Saint Vladimir le Grand, Prince de Kiev.

Après 11 siècles de christianisme chez les Slaves, l'héritage des Frères de Salonique est et reste pour eux plus profond et plus fort que n'importe quelle division.
L'une et l'autre traditions chrétiennes - la tradition orientale qui vient de Constantinople et la tradition occidentale qui vient de Rome - sont nées dans le sein de l'unique Église, même si c'est sur la trame de cultures différentes et d'approches différentes des mêmes problèmes. Une telle diversité, quand on en comprend bien l'origine et quand on prend bien en considération sa valeur et son sens, ne peut qu'enrichir la culture de l'Europe et sa tradition religieuse, et elle devient, par ailleurs, la base qui convient au renouveau spirituel souhaitable pour elle.

Cyrille et Méthode — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Cyrille_et_Méthode
On sait que l'alphabet existait en 863 et il a dû exiger plusieurs années de travail. ... Évangélisation de la Bohême-Moravie par Cyrille et Méthode[modifier | modifier le code] ... Constantin et Méthode qui parlent le dialecte slave de Macédoine ont des facilités pour évangéliser ... Il repart ensuite et meurt en Moravie en 885.
Saints Cyrille et Méthode
nominis.cef.fr/contenus/saint/638/Saints-Cyrille-et-Methode.html
Pour évangéliser les peuples slaves, Cyrille crée un alphabet adapté à leur ... il reçut la récompense de ses travaux à Valehred en Moravie, le 6 avril 885.
Termes manquants : année

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