Cette
page concerne l'année 885 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CYRILLE
ET MÉTHODE ÉVANGÉLISATEURS ET INVENTEURS DE L'ALPHABET SLAVE
Ce
sont de purs enfants de Byzance, la capitale de l'Orient chrétien.
Nés à Thessalonique, Méthode et son petit frère surdoué,
Constantin (qui recevra sur son lit de mort l'habit monastique sous
le nom de Cyrille) Cyrille ou Constantin le Philosophe, (né vers
827-828 à Thessalonique et décédé le 14 février 869 à Rome) et
son frère Méthode, évêque de Sirmium (né vers 815-820 à
Thessalonique et décédé le 6 avril 885 en Grande Moravie,
probablement à Velehrad), sont connus comme « les Apôtres des
Slaves », c'est-à-dire ceux qui ont évangélisé les peuples
Slaves de l'Europe Centrale... L'Église orthodoxe fête Le 31
décembre 1980, le pape Jean-Paul II les a proclamés co-patrons de
l’Europe, avec Saint Benoît.
« Le
profil spirituel des frères de Salonique se révèle surtout dans
l'attrait de Cyrille pour les écrits de Grégoire de Naziance, dont
il apprend la valeur du langage pour la transmission de la
Révélation... Cyrille et Méthode ont travaillé au projet de
traduire en slavon les dogmes chrétiens... d'où la nécessité
d'utiliser des lettres plus conformes que celles du grec à la langue
parlée. C'est ainsi que naquit l'alphabet glagolitique, plus tard
appelé cyrillique en l'honneur de saint Cyrille... Cyrille et
Méthode avaient compris qu'un peuple ne peut considérer avoir reçu
pleinement la Révélation avant de l'avoir entendue et lue dans sa
langue. Tous deux sont la référence de ce qu'on nomme
inculturation, en vertu de laquelle les peuples doivent imprimer dans
leur culture propre le message révélé et exprimer la vérité du
salut dans sa langue... En cela l'Église voit en eux une source
d'inspiration et d'action toujours valable ».
Fils
d'un drongaire du thème de Thessalonique nommé Léon, et d'une mère
appelée Marie, ils appartiennent à une fratrie de 7 frères dont
Constantin est le benjamin. Leur père meurt alors que Constantin a
14 ans (donc en 841/42), le premier ministre Théoctiste les prend
sous sa protection. Constantin, particulièrement, reçoit une
brillante éducation à Constantinople, sous l'égide, notamment, de
Léon le Mathématicien et de Photius, et il est bientôt connu, sous
le nom de « Constantin le Philosophe », comme l'un des
hommes les plus savants de la capitale.
La
situation de la famille dans la société ouvre aux 2 frères la
possibilité d'une belle carrière, que du reste Méthode entreprend,
arrivant à la charge d'archonte, c'est-à-dire de préfet de l'une
des provinces de la frontière, où vivent de nombreux Slaves...
Toutefois, vers 840 déjà, il interrompt cette carrière pour se
retirer dans un des monastères qui se trouvent au pied du Mont
Olympe en Bithynie, connu alors sous le nom de Montagne Sainte.
Pendant que Constantin s'investie dans la diplomatie : Il
participe à une ambassade à Bagdad auprès du calife Jafar
al-Mutawakkil.
Méthode
est le premier des deux à entrer en religion, en 856, dans un
monastère du mont Olympe de Bithynie (à environ 40 ans), mais
Constantin le rejoint peu après (âgé de 28/29 ans).
Cependant
il manifeste bientôt le désir de se soustraire à ces fonctions,
pour se consacrer aux études et à la vie contemplative, sans
chercher à satisfaire aucune ambition. C'est ainsi qu'il se réfugie
secrètement dans un monastère au bord de la Mer Noire. Retrouvé au
bout de six mois, il se laisse convaincre d'accepter l'enseignement
des disciplines philosophiques à l’École supérieure de
Constantinople, méritant par l'excellence de son savoir le titre de
Philosophe sous lequel il est encore connu à présent.
En
860, les deux frères, selon la tradition (ou peut-être Constantin
seul), sont envoyés en mission chez les Khazars, peuple des steppes
établis au nord de la Mer Noire et qui a embrassé le judaïsme au
IXe siècle.
Peu
après leur retour, en 862, le prince Rastislav de Grande Moravie
envoie une ambassade à Constantinople pour demander des clercs
capables d'instruire ses sujets dans le christianisme dans leur
propre langue.
C'est
alors, selon les hagiographes, que les deux frères ont inventé
l'alphabet glagolitique et la liturgie Slavonne en quelques semaines
ou mois (862-63). Cependant, il s'agît sûrement de leur part d'une
entreprise plus ancienne.
Selon
leurs Vies, ils se consacrent alors aux « livres » :
Il est probable, en fait, qu'ils commencent alors leurs travaux sur
la mise au point de l'alphabet glagolitique, d'une liturgie et d'une
littérature religieuse en langue Slave.
On
sait que l'alphabet existait en 863 et il a dû exiger plusieurs
années de travail.
Leur
région de naissance, autour de Thessalonique, est en grande partie
peuplée de Slaves, et leur mère, Marie, est peut-être elle-même
Slave, puisqu'ils parlent apparemment la langue.
Mais
à partir de 867, la situation est changée à Constantinople, où
Michel III est assassiné et le patriarche Photius démis de ses
fonctions...
Constantin
et Méthode se rendent alors auprès du pape, apportant à Rome les
reliques supposées de Clément Ier qui sont accueillies avec grande
vénération par Adrien II.
Méthode
lui-même, et plusieurs de leurs disciples comme Clément d'Ohrid,
sont alors ordonnés prêtres, et le pape accepte l'usage du vieux
Slave comme langue liturgique, ce qui est un point très épineux en
Occident, où seuls l'hébreu, le grec et le latin sont reconnus
comme langues religieuses légitimes.
Selon
la tradition hagiographique, ils ont accompli de nombreuses
conversions au christianisme au cours de cette mission.
D'autre
part, ils ont alors retrouvé en Crimée les reliques du pape Clément
Ier, qu'ils apportent à Rome en 868.
Après
3 ans, en route vers Rome, ils s'arrêtent en Pannonie où le prince
Slave Kocel, qui a fui l'important centre civil et religieux de
Nitra, leur offre un accueil bienveillant. De là, quelques mois plus
tard, ils reprennent le chemin de Rome avec leurs disciples pour
lesquels ils désirent obtenir les ordres sacrés.
Leur
itinéraire passe par Venise, où l'on discute publiquement les
principes novateurs de la mission qu'ils sont en train d'accomplir. A
Rome, le Pape Adrien II, ayant entre temps succédé à Nicolas Ier,
les accueille avec beaucoup de bienveillance.
Il
approuve les livres liturgiques Slaves qu'il ordonne de déposer
solennellement sur l'autel de l'église Sainte-Marie ad Praesepe,
appelée aujourd'hui Sainte-Marie-Majeure, et il recommande
d'ordonner prêtres leurs disciples.
Cette
période de leurs efforts a une conclusion particulièrement
favorable. Cependant Méthode doit repartir seul pour l'étape
suivante, parce que son frère cadet, gravement malade, a à peine le
temps de prononcer ses vœux religieux et de revêtir l'habit
monastique, avant de mourir le 14 février 869 à Rome.
Le
basileus Michel III délègue en Moravie une mission dirigée par les
deux frères pour y créer une Église de rite oriental et établir
avec la Grande Moravie des relations durables.
Constantin
et Méthode qui parlent le dialecte Slave de Macédoine ont des
facilités pour évangéliser ces peuples à qui ils enseignent une
liturgie en langue Slave.
La
mission Byzantine étend vite son action à la Pannonie, provoquant
ainsi l'opposition de l'archevêque de Bavière qui considère que
ses droits sont violés.
Adrien
II consacre aussi Constantin évêque, après être devenu moine sous
le nom de Cyrille. Le Pape Hadrien II les soutient. C'est d'ailleurs
à Rome que meurt Cyrille en 869. Son corps est rapatrié à
Salonique en 1976, en signe de la volonté de communion entre
l'Église latine et les Églises Orientales. Le pape nomme alors
Méthode archevêque de Sirmium, en Pannonie, évêque missionnaire
pour les Slaves, chargé d'organiser une province ecclésiastique
dans les régions à l'est de Salzbourg.
Méthode
va reprendre le flambeau. Moins brillant que Cyrille, mais d'une
persévérance à toute épreuve, il enracine et fait fructifier, au
milieu des tribulations, l'œuvre évangélisatrice de son frère.
Saint Méthode reste fidèle aux paroles que Cyrille lui a dites sur
son lit de mort: « Mon frère, nous avons partagé le même sort,
conduisant la charrue dans le même sillon, à présent, je tombe
dans le champ au terme de ma journée. Toi, je le sais, tu aimes
beaucoup ta Montagne, mais n'abandonne pas la tâche d'enseignement
pour retourner sur la Montagne.
En
870, Méthode est emprisonné en Souabe à l'instigation des évêques
Allemands qui contestent sa juridiction et n'admettent pas sa
liturgie, il est jugé hérétique, et n'est libéré qu'en 873 sur
l'intervention du pape Jean VIII.
Appelé
à Rome en 879-880, il est approuvé par Jean VIII et consacré
évêque du royaume de Grande Moravie.
Quand
Méthode se rend à Constantinople, en 881 ou 882, sa parfaite
légitimité et son orthodoxie sont reconnues de manière analogue
par l'Empereur Byzantin et le Patriarche Photius, alors en pleine
communion avec Rome. Il consacre les dernières années de sa vie
principalement à d'autres traductions de la Sainte Écriture, des
livres liturgiques, des œuvres des Pères de l’Église et aussi du
recueil des lois ecclésiastiques et civiles Byzantines qu'on appelle
le « Nomocanon ». Préoccupé par la survie de l'œuvre
qu'il a commencée, il désigne pour lui succéder son disciple
Gorazd. Au service de l’Église fondée dans les peuples Slaves. Il
repart ensuite et meurt en Moravie le 6 avril 885
L'œuvre
de Cyrille et Méthode est de longue durée. Les Slaves leur doivent
une culture exprimée en langue vernaculaire, le slavon, et un accès
à la culture Byzantine. L'œuvre missionnaire de Saint Cyrille et
Saint Méthode date d'une époque où, malgré la tension qui
s'accroît entre l'Orient et l'Occident, la chrétienté a encore le
sentiment de former un seul corps.
Avec
Cyrille et Méthode les Slaves ont été dotés de leur premier
alphabet et de leurs premiers textes religieux : Évangile,
psautier, épîtres, offices.
Ils
sont ainsi tous 2 témoins de l'Église indivise dans la pluralité
des rites et des langues, fidèles au pape comme au patriarche de
Constantinople dont ils sont les fils, Cyrille et Méthode ont été
nommés co-patrons de l'Europe, avec saint Benoît, sainte Catherine
de Sienne, sainte Brigitte de Suède, Sainte Édith Stein et Sœur
Thérèse Bénédicte de la Croix
Il
semble que l'alphabet inventé par Cyrille ne soit pas l’alphabet
connu sous le nom de « cyrillique » mais l’alphabet
« glagolitique ». Le dialecte slave dans lequel les
premiers textes ont été rédigés avec l'alphabet de Cyrille est
celui de la région de Thessalonique. À cette époque, le slave
présente encore une unité suffisante pour qu’un dialecte du
littoral méditerranéen soit compris par des Slaves de l’Europe
Centrale.
L'œuvre
de Cyrille et Méthode se maintient jusqu'en 894 sous le règne de
Svatopluk, neveu de Rastislav, qui constitue un empire de la Grande
Moravie incluant, en plus de la Moravie, la Slovaquie, la Bohême,
une partie du territoire des Serbes probables, la Silésie, la région
de Cracovie et celle du lac Balaton en Pannonie.
Mais
ensuite, les compagnons des deux frères doivent quitter la région,
et le christianisme original qu'ils y ont implanté tombe sous les
coups du clergé Germanique : L'évêque Allemand Wiching prend sa
succession et rétablit le latin comme langue d’Église.
Cette
dispersion des disciples, accélérée par la destruction du royaume
de Moravie par les Magyars ruine en apparence l'œuvre de Méthode
mais permet en fait d'essaimer la liturgie et le nouvel alphabet dans
les pays Slaves, premièrement en Bulgarie, puis chez les Serbes et
les Russes. La Grande Moravie est remplacée par la Bohême où
subsistent des monastères fidèles à la tradition de Méthode, et
un double culte en latin ou en vieux-slovène.
En
Croatie blanche, c'est autour du monastère de Tynce à Cracovie que
le rite vieux-slovène se diffuse. Malgré son mariage avec la
princesse de Bohème Dubravka, le roi de Pologne nouvellement
converti, Mieszko Ier opte pour le rituel latin.
Deux
métropolites coexistent pourtant, l'un à Gniezno en rituel latin et
l'autre à Sandomir, sans doute en rite vieux-slovène qui disparaît
au moment où le schisme devient officiel (1054)
Peu
à peu se précise ainsi en travers de l'Europe, une frontière, non
pas politique, mais bien réelle qui sépare le christianisme latin
et le christianisme grec.
L'activité
apostolique et missionnaire des saints Cyrille et Méthode, qui se
déroule dans la seconde moitié du IXe siècle, peut être
considérée comme la première évangélisation efficace des Slaves.
Elle
concerne à des degrés divers chacun des territoires, se concentrant
principalement sur les territoires compris dans l’État de la
Grande-Moravie d'alors.
En
premier lieu, elle couvre les régions de la métropole dont Méthode
est le pasteur : La Moravie, la Slovaquie et la Pannonie,
c'est-à-dire une partie de la Hongrie actuelle.
L'influence
plus large exercée par cette œuvre apostolique, spécialement par
les missionnaires que Méthode a préparés, atteint les autres
groupes de Slaves Occidentaux, surtout ceux de Bohême.
Le
premier prince de l'histoire de la Bohême appartenant à la dynastie
des Premyslides, Bozyvoj (Borivoj), est probablement baptisé suivant
le rite Slave. Plus tard, cette influence s'étend aux tribus
Serbo-Lusaciennes et aux territoires de la Pologne Méridionale.
Toutefois,
à partir de la chute de la Grande-Moravie (vers 905-906), ce rite
est remplacé par le rite latin et la Bohême est rattachée du point
de vue ecclésiastique à la juridiction de l’Évêque de
Ratisbonne et à la métropole de Salzbourg... Mais il est utile de
noter que, vers le milieu du Xe siècle encore, au temps de Saint
Venceslas, il existe une forte pénétration réciproque des éléments
de l'un et l'autre rite et une symbiose importante entre les deux
langues utilisées dans la liturgie : La langue slave et la langue
latine.
Du
reste, la christianisation du peuple n'est pas possible sans l'usage
de la langue maternelle. Et c'est seulement sur cette base que peut
se développer le langage chrétien en Bohême, et de là, ensuite,
le langage ecclésiastique peut se développer et s'affermir en
Pologne.
La
notice concernant le prince des Vislanes dans la Vie de Méthode est
la mention historique la plus ancienne sur l'une des tribus
Polonaises. On ne dispose pas de données suffisantes pour pouvoir
lier à cette mention l'institution dans les terres Polonaises d'une
organisation ecclésiastique de rite Slave.
Chez
les Slaves de la péninsule balkanique, le zèle des 2 Saints porte
des fruits encore plus visibles. Grâce à leur apostolat, le
christianisme, implanté depuis longtemps en Croatie, y est renforcé.
La
mission entreprise par Cyrille et Méthode s'affermit et se développe
admirablement en Bulgarie, essentiellement par l'œuvre des disciples
expulsés de leur premier champ d'action.
Dans
cette région, sous l'influence de Saint Clément d'Ocrida, des
centres dynamiques de vie monastique sont fondés et l'usage de
l'alphabet cyrillique y est particulièrement développé. De là, le
christianisme gagne d'autres territoires pour atteindre, à travers
la Roumanie voisine, l'ancien Rus' de Kiev et s'étendre ensuite de
Moscou vers l'Orient.
En
1988, a été célébré le millénaire du baptême de Saint Vladimir
le Grand, Prince de Kiev.
Après
11 siècles de christianisme chez les Slaves, l'héritage des Frères
de Salonique est et reste pour eux plus profond et plus fort que
n'importe quelle division.
L'une
et l'autre traditions chrétiennes - la tradition orientale qui vient
de Constantinople et la tradition occidentale qui vient de Rome -
sont nées dans le sein de l'unique Église, même si c'est sur la
trame de cultures différentes et d'approches différentes des mêmes
problèmes. Une telle diversité, quand on en comprend bien l'origine
et quand on prend bien en considération sa valeur et son sens, ne
peut qu'enrichir la culture de l'Europe et sa tradition religieuse,
et elle devient, par ailleurs, la base qui convient au renouveau
spirituel souhaitable pour elle.
Cyrille
et Méthode — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Cyrille_et_Méthode
On
sait que l'alphabet existait en 863 et il a dû exiger plusieurs
années de travail. ... Évangélisation de la Bohême-Moravie par
Cyrille et Méthode[modifier | modifier le code] ... Constantin et
Méthode qui parlent le dialecte slave de Macédoine ont des
facilités pour évangéliser ... Il repart ensuite et meurt en
Moravie en 885.
Saints
Cyrille et Méthode
nominis.cef.fr/contenus/saint/638/Saints-Cyrille-et-Methode.html
Pour
évangéliser les peuples slaves, Cyrille crée un alphabet adapté à
leur ... il reçut la récompense de ses travaux à Valehred en
Moravie, le 6 avril 885.
Termes
manquants : année
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