I)
Secteur
de La Malmaison Lieutenant Klaus Radmacher
Klaus
reprend un peu de café en jaugeant le jeune garçon qui vient de
passer la porte de la ferme. Il ne doit pas être bien vieux,
pense-t-il. Son uniforme est trop grand pour lui, son allure en est
presque ridicule. Son visage constellé de taches de rousseur
contraste avec ses grands yeux bleus qui cherchent dans la salle un
visage sur lequel se poser sans crainte.
Mais
tout autour de la table du petit déjeuner, les aviateurs Allemands
l’observent comme des rapaces le feraient avec une souris.
— Pas
trop tôt, lui répond un officier. Lis donc !
— Oui, mon capitaine. »
— Oui, mon capitaine. »
Le
jeune soldat se lance dans sa lecture d’un ton malaisé, laissant
deviner, phrase après phrase, qu’il ne comprend pas parfaitement
ce qu’il est en train de lire. Un des pilotes l’interrompt
brutalement en lui faisant de grands gestes :
« On
s’en fout ! Va à la fin !
— Mais…
— À la fin, gamin ! insiste l’autre. Les deux dernières lignes ! Mais quel empoté, alors ! »
— Mais…
— À la fin, gamin ! insiste l’autre. Les deux dernières lignes ! Mais quel empoté, alors ! »
Le
regard du soldat plane quelques secondes avant d’atterrir sur les
deux dernières lignes :
« En
raison des chutes de neige, aucun vol ne sera autorisé ce
15 décembre. Aucune amélioration en vue.
Prochain
bulletin : 16 décembre. »
Une
joyeuse clameur accueille cette nouvelle, et autour de la table, les
pilotes Allemands trinquent allègrement. Assis à côté de Klaus,
Georg rêvasse en regardant les flocons par la fenêtre. De l’autre
côté de la vitre s’étend un vaste champ enneigé, délimité par
un grand bois. À proximité, de larges tentes installées les unes à
côté des autres, faisant office de hangars pour les avions,
ressemblent à un cirque triste. Sous ces fragiles abris, des
mécaniciens inspectent les Taube de l’armée Allemande.
« Nos
oiseaux hibernent, Georg, dit Klaus.
— C’est dommage, je volerais bien, répond Georg, de la nostalgie dans la voix.
— Moi aussi, mais c’est sûr que ce n’est pas possible… Il faudrait dégager la neige du champ, décoller avant que tout ne soit recouvert, alors que ça n’arrête pas de tomber… Et puis, les copains devraient s’activer avec leurs pelles jusqu’à notre retour… Vois le bon côté des choses.
— C’est dommage, je volerais bien, répond Georg, de la nostalgie dans la voix.
— Moi aussi, mais c’est sûr que ce n’est pas possible… Il faudrait dégager la neige du champ, décoller avant que tout ne soit recouvert, alors que ça n’arrête pas de tomber… Et puis, les copains devraient s’activer avec leurs pelles jusqu’à notre retour… Vois le bon côté des choses.
Les
Français ne voleront pas non plus un jour comme aujourd’hui. Nous
n’allons pas nous plaindre d’avoir pour mission de rester au
chaud dans une petite ferme Française à boire du café et jouer aux
cartes, tout de même !
Ça
non, c’est sûr… marmonne Georg.
— Allons ! s’exclame Klaus en décelant de la tristesse dans la voix de son camarade. Moi aussi, j’ai envie de voler, je te dis ! Les occasions se font rares en ce moment, c’est sûr, mais Noël approche, et au moins, nous ne risquons plus de… »
— Allons ! s’exclame Klaus en décelant de la tristesse dans la voix de son camarade. Moi aussi, j’ai envie de voler, je te dis ! Les occasions se font rares en ce moment, c’est sûr, mais Noël approche, et au moins, nous ne risquons plus de… »
Un
terrible vacarme stoppe Klaus dans son discours ainsi que tous les
pilotes qui discutent gaiement de leur journée finalement libre. Le
grondement se poursuit de plus belle. L’un après l’autre, tous
les aviateurs se lèvent et se postent aux fenêtres.
Au
loin, les lourds nuages d’hiver reflètent les éclairs lumineux
des explosions, et des colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel.
Le bombardement se fait plus sourd, plus puissant. Derrière les
aviateurs, les tasses de café tremblent dans leur soucoupe. Georg
essuie la buée de la vitre d’un revers du coude.
« Tu
as raison, Klaus, dit-il lentement... Les Français savent que
personne ne pourra voler aujourd’hui. »
Il
colle son visage plus près encore des carreaux, et dit ce que tout
le monde a compris :
« Alors
ils passent à l’offensive. »
Le
journal « Le Temps » publie un long article du général
de Lacroix qui nous donne son sentiment sur la situation à travers
la lecture des communiqués officiels, et qui finit par justifier
l’attaque à outrance. En voici quelques extraits.
«
Sur tout le front du théâtre d'opérations de l'ouest, les
communiqués signalent toujours des actions de détail brillamment
menées par les troupes alliées. Elles ont généralement pour
résultat une avance de notre côté. D'autre part, il est question
de canonnades d'artillerie lourde dans certaines zones, sans
engagement d'infanterie. C'est une accalmie relative, et on peut se
demander, non sans raison, si elle n'a pas caché déjà le retrait
de corps d'armée, transportés de l'ouest vers l'est, à moins que
ce ne soit un indice d'épuisement.
J'inclinerais
à m'arrêter de préférence à la première supposition, car elle
peut expliquer la puissance des offensives des Allemands constatée
sur le front Est (…)
Quant
aux actions de détail, elles sont une des résultantes de l'étendue
du front des armées en présence. Si elles n'amènent que des
résultats localisés, elles affirment du moins la solidité de nos
troupes qui, non seulement ne se laissent ni surprendre ni entamer,
mais au contraire progressent. (...)
Toutefois
nos progrès constants fournissent à l'observateur attentif des
indications qui révèlent la pensée directrice du commandement.
Celui-ci sait d'ailleurs, et il l'a déjà prouvé, que la défensive
pure n'a jamais amené de décision, et que c'est la manœuvre qui la
produit.
C'est
elle qui, toutes choses égales d'ailleurs, agit sur le moral de
l'adversaire et exalte celui de l'assaillant. Elle est supérieure,
par ses effets, même à la puissance de destruction et demeure
l’ultime ratio de la bataille. (…)
Il
y a à la guerre des facteurs multiples, matériels et moraux, que
ceux qui n'ont pas la direction et la responsabilité ne peuvent
apprécier avec une précision suffisante. Quant à moi, je me
contente donc d'avoir confiance, parce que reportant ma pensée sur
les événements qui se sont déroulés depuis 4 mois. Je vois la
faillite du plan Allemand, la victoire de la Marne, les tentatives de
l'ennemi se brisant partout, des offensives violentes, souvent mal
conçues d'ailleurs, échouant et coûtant à l'ennemi des pertes
énormes. Tout cela n'est pas de l'imagination, mais de l'Histoire.
Cette
lutte est longue, c'est entendu, mais sa durée résulte des
conditions spéciales dans lesquelles elle s'est développée et qui
ont abouti à cette guerre de siège et de sape. Endurance, gaieté,
confiance, ce sont les échos qui nous viennent du front. Nous avons
déjà dit dans un de nos articles, en citant Napoléon
«
A la guerre, les trois-quarts sont des affaires morales, la balance
des forces réelles n'est que pour un autre quart. » Je veux me
souvenir de cette maxime de guerre du grand psychologue, pour savoir
attendre. »
III)
En
Belgique, Westende (nord-est de Lombaertzyde) a été violemment
bombardée par l'escadre Anglaise. L'armée Belge a repoussé une
contre-attaque sur Saint-Georges et occupé les fermes de la rive
gauche de l'Yser.
Nos
troupes, qui ont déjà gagné du terrain vers Kleinzillebeke, ont
aussi progressé, mais moins sensiblement, dans la région de
Saint-Eloi.
En
Serbie, le roi Pierre, accompagné du prince Georges, est entré dans
Belgrade, à la tête de ses troupes.
Entre
la Drina et la Save, il ne reste plus en Serbie de troupes
Austro-Hongroises. Le communiqué officiel évalue à 60 000 le
nombre de prisonniers qu'elles ont laissés aux mains des Serbes
depuis le début de la guerre.
IV)
Comment
est délivrée Vermelles, Le journal « Le Temps » reprend
un article publié dans « le Sourd-Muet » qui fait le
récit suivant des circonstances dans lesquelles nos troupes
réussirent à réoccuper le village...
«
Les Allemands ont réuni les femmes et les enfants du village dans
l'école sur laquelle ils ont installé des mitrailleuses.
Dans
la crainte d'atteindre un des enfants, nous ne tentions même pas de
tirer sur l'école. Mais le colonel a reçu des instructions pour
enlever le village le 5. Il faut exécuter l'ordre.
Il
est en observation derrière un mur lézardé au point qu'il en est
crénelé. Il regarde les mitrailleuses, sujet de tant de
préoccupations. De son poste, il voit même les gosses qui jouent
dans la cour de l'école. Un infirme est au milieu d'eux, un
sourd-muet, reconnaissable à ses gestes. Le colonel a une pensée
subite...
Il
fait appeler un de ses hommes et lui dit. Tu t'es vanté de connaître
le langage des sourds-muets ?
-
Oui, mon colonel.
Tu
vois cet infirme, là-bas, dans l'école. Les gestes qu'il fait
sont-ils l'expression du langage sourd-muet que tu connais ?
-
Oui, mon colonel.
Tu
vas prendre le petit miroir que voici et tu lui enverras le soleil en
pleine figure pour attirer son attention, et quand je te le
demanderai, tu lui signifieras de pousser, sans qu'on s'en aperçoive,
les enfants dans le coin droit de la cour.
Dis-lui
aussi qu’il te prévienne, dès que cela sera fait.
-
Oui, mon colonel.
Le
colonel fait appeler 10 bons tireurs, les place derrière un mur qui
les abrite bien, afin qu'au commandement ils visent les Allemands qui
mettent les mitrailleuses en action. Puis il range en ordre, à
l'abri, la colonne qui doit aller à l'assaut de l'école.
Le
sourd-muet fait le signe libérateur, les enfants sont, à l'abri.
Aussitôt, nos tireurs abattent successivement tous les Allemands qui
sont aux mitrailleuses, et enfin les fantassins, baïonnette au
canon, entrent on trombe dans la cour de l'école.
En
10 minutes, grâce à l'ingénieuse utilisation d'un sourd-muet,
Vermelles est délivrée. »
Le
journal « Le temps » nous informe que des aviateurs
Japonais sont en France pour se battre au côté des Alliés. « Le
baron Shigeno, fils d'un général Japonais, vient de contracter,
avec un de ses amis, Japonais comme lui, un engagement dans le
service d'aviation de l'armée Française. »
V)
Dans
l’espoir de trouver une réponse de Jean, je me rends 95 rue de
Blanchemaille. Van Leynsele me dit que son neveu vient de rentrer
avec 15 lettres seulement et que la Kommandantur de Bruxelles en a
consigné 150 pour un motif inconnu. Peut-être certain prisonnier
a-t-il commis quelque imprudence en écrivant des choses que la
censure n’admet pas. Van Leynsele espère que ce n’est qu’un
retard de 4 à 5 jours.
On
dit que l’attention de la kommandantur de Roubaix est portée sur
la facilité avec laquelle certains communiqués sont introduits en
ville, 3 numéros du « Matin » des 4, 6, et 9 décembre ont
même circulé de main en main. Une grande prudence est recommandée,
aussi, pas mal de gens brûlent les copies de communiqués qu’ils
possèdent.
VI)
Joseph
Dodin dit savoir que le très vif engagement qu’on a entendu hier
matin a eu lieu entre Warneton et Quesnoy-sur-Deûle. Les Allemands
ont été repoussés jusqu’à la distillerie de cette dernière
ville, et la classe 1914 a, pour ses débuts, fait un coup de maître.
Un bruit contradictoire dit que ces pauvres petits soldats sont
décimés. Pessimistes, optimistes... qui croire ?
VII)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
Un
orage de grêle, précédé de forts roulements de tonnerre
donnant l’illusion d’une reprise de bombardement s’abat sur
Reims, à 13h.
Lancement
de la grande offensive de Champagne, le temps n’est pas à la
guerre en ce mois de décembre.
Néanmoins,
les Allemands ont envoyé des troupes à l’Est, allégeant de ce
fait le front occidental. Désormais en supériorité numérique,
Français et Britanniques décident d’une offensive large, de la
Somme à Verdun. C’est méconnaître encore une fois la prééminence
de la défense sur l’attaque. Les Allemands, bien que moins
nombreux, sont bien à l’abri dans leurs tranchées. Les charges
successives se cassent sur la résistance des soldats du Kaiser,
entraînant des pertes lourdes dans les rangs alliés. Les troupes
coloniales s’y illustreront particulièrement.
VIII)
Création
des secteurs postaux :
Le
15 décembre 1914, les Secteurs Postaux seront créés officiellement
par décret, 154 bureaux de Payeur deviendront 154 S.P.. La suite des
numéros sera créé au fur et à mesure, tout au long de la Guerre,
jusqu’au No 241. Ces Secteurs Postaux ne sont pas des lieux,
mais représentent des Corps de troupes en mouvement, le plus souvent
des Divisions...
IX)
Lu
dans le Miroir :
France.
Les
canonnades se poursuivent sur plusieurs points du front.
En
Woëvre, notre avance a été particulièrement marquée à Mortmart.
L’ennemi a essayé de bombarder de très loin la gare de
Commercy... Les effets ont été insignifiants.
En
Haute-Alsace, nous avons progressé d’Aspach vers Altkirch et
repoussé une attaque près de Cernay.
Un sous-marin Anglais plongeant sous 5 lignes de mines a torpillé le cuirassé Turc Messoudieh dans les Dardanelles.
L’armée Serbe est rentrée dans Belgrade. Le chiffre de ses prisonniers atteint maintenant, dans les combats menés durant son retour offensif, à 40.000. Elle a pénétré d’autre part sur le territoire Autrichien.
Le grand-duc Nicolas a enregistré un refoulement général des troupes Allemandes dans la Pologne du nord, du côté de Mlava, ses troupes progressent au sud vers Cracovie et Czenstochowo.
En
Arménie, les Russes ont gagné du terrain le long de l’Euphrate
supérieur.
La révolte menace Constantinople et dans le reste de la Turquie où la population déteste de plus en plus la guerre. Elle se rend compte que les intérêts Ottomans ont été sacrifiés et que la Sublime Porte s’est jetée dans une partie désastreuse.
La révolte menace Constantinople et dans le reste de la Turquie où la population déteste de plus en plus la guerre. Elle se rend compte que les intérêts Ottomans ont été sacrifiés et que la Sublime Porte s’est jetée dans une partie désastreuse.
Une
conspiration contre le maréchal von der Goltz a été découverte et
les officiers Allemands sentent le mécontentement et la menace
autour d’eux. Des séditions ont lieu dans les casernes et dans la
flotte et les femmes Turques elles-mêmes manifestent.
Guillaume II, dont l’état ne s’améliore guère, aura sans doute à subir une opération de la gorge.
Le nouveau cabinet Portugais a arrêté son programme, qui comporte, en première ligne, la participation à la guerre Européenne aux côtés de la Triple Entente.
Les souverains Scandinaves se sont entendus pour tenir une conférence à Malmoë.
La Turquie, après avoir annoncé qu’elle donnerait satisfaction à l’Italie, essaie d’atermoyer comme d’habitude. Mais le cabinet de Rome a déclaré qu’il usera d’énergie pour régler l’affaire d’ Hodeidah, et il a envoyé plusieurs croiseurs dans la mer Rouge.
X)
Archives
Municipales de Beaune
136e
jour de la mobilisation tout me paraît sombre. Quel avenir horrible
nous réserve la guerre ?
Que
va-t-il advenir de la civilisation Européenne ?
Un
noir pessimisme s’empare de moi.
Guillaume
II, dit-on, est atteint d’une maladie grave. Le bruit de la mort du
Kronprinz court de nouveau. Quelles pourraient-être les conséquences
de ce double événement ?
©Archives municipales de Beaune, 50 Z Fonds Dubois.
©Archives municipales de Beaune, 50 Z Fonds Dubois.
XI)
Histoire
parallèle : 15 décembre 1914 les symboles des alliés de
l'Allemagne. Voici une nouvelle série d'images illustrant les pays
alliés ennemis déclarés à ce jour : Les deux Empires de
l'ex-Triple Alliance ou Triplice : Allemagne et Autriche-Hongrie,
auxquels il faut rajouter désormais l'Empire Ottoman ...
XII)
Notre
ami Chalopin, secrétaire du Syndicat des instituteurs de la Seine et
de la Fédération nationale, a été tué à l'ennemi le 30 octobre,
à Monchy (Pas-de-Calais).
Il y a quelques jours nous apprenions la mort de Berry, le trésorier du même syndicat et qui était comme Chalopin, un syndicaliste ardent et un socialiste passionné. (…)
Les instituteurs, nous l'avons dit et prouvé par de longues listes funèbres, donnent à la nation républicaine, dont ils sont les éducateurs, l'exemple du sacrifice et, dans l'action pour la défense nationale, comme hier dans les revendications corporatives, les syndicalistes sont au premier rang.
Il y a quelques jours nous apprenions la mort de Berry, le trésorier du même syndicat et qui était comme Chalopin, un syndicaliste ardent et un socialiste passionné. (…)
Les instituteurs, nous l'avons dit et prouvé par de longues listes funèbres, donnent à la nation républicaine, dont ils sont les éducateurs, l'exemple du sacrifice et, dans l'action pour la défense nationale, comme hier dans les revendications corporatives, les syndicalistes sont au premier rang.
Pauvre Chalopin ! Celui qui écrit ces lignes apprend à le connaître au lendemain même de ce Congrès de Chambéry dont tous les votes, tous les actes sont déformés par le plus cynique effort de calomnie qu'on puisse imaginer.
Les radicaux, trompés, égarés, emboîtent le pas aux cléricaux pour marcher contre ces instituteurs qui n'ont commis d'autre crime que de proclamer solennellement leur solidarité avec la classe ouvrière.
C'est
un déchaînement d'une violence inouïe. Les meilleurs parmi les
hommes politiques des partis bourgeois plaident avec M. Ferdinand
Buisson les circonstances atténuantes. Sous la menace, les sections
syndicales se dissolvent, la Fédération, privée de son secrétaire
n'existe plus.
C'est alors que Chalopin, secrétaire du syndicat de la Seine, avec le même tranquille courage qui le fait s'exposer à la mort pour la France et pour la République, prend pour lui toutes les responsabilités, tous les périls, et, aidé par la campagne ardente de l'Humanité et de la Bataille Syndicaliste, reconstitue et sauve l'organisation syndicale des instituteurs.
Ah ! comme il est outragé et sali à cette époque par la presse réactionnaire et cléricale, par les marchands du patriotisme frelaté, le brave garçon qui vient de donner son sang pour la patrie !
Nous lui devions de rappeler sa belle conduite, nous qui l'avons apprécié dans ces jours de combat. Nous le devions aussi à ses camarades, les instituteurs syndicalistes de France, qui garderont son souvenir.
Nota-Bene :
Suite à la décision de soutenir le « sou du soldat »,
un dispositif de propagande antimilitariste de la CGT, une circulaire
du 23 août 1912 du ministre de l'Instruction publique prescrit la
dissolution des syndicats des instituteurs appartenant à la
fédération des syndicats...
15
décembre 1914 : Le duc d’Orléans veut combattre pour son pays,
alors que dans les Flandres l’offensive alliée progresse
modestement sur la rive droite de l’Yser, en Artois, l’ordre
d’opération pour entreprendre une nouvelle offensive est confirmé
à la Xe armée.
Le
15 décembre 1914 débute également l’incorporation de la classe
15. Après avoir essuyé en août un premier refus du président de
la République Raymond Poincaré, le duc d’Orléans, pourtant
contraint à l’exil par la loi de 1886 qui a frappé les membres
des anciennes maisons régnantes de France, sollicite une nouvelle
fois de servir dans l’armée Française : « pour combattre
sous les drapeaux de son pays ». Avant d’ajouter : « Ce
n’est pas une question de politique, c’est une affaire de
patriotisme et de cœur ».
XIV)
les
Serbes se réinstallent à Belgrade
Les
derniers détachements de soldats Autrichiens qui stationnent encore
à Belgrade quittent la ville au lever du jour alors que l’arrivée
des militaires Serbes est imminente.
L’artillerie
prend sous le feu de ses canons le dernier pont qui permet à ce qui
reste de l’armée Austro-Hongroise de franchir le Danube en
direction du nord. Le territoire Serbe est libéré pour la deuxième
fois et l’armée du prince Alexandre met en place une succession de
positions défensives aux frontières du Royaume avec l’espoir que
les troupes de François-Joseph ne reviendront pas.
De
fait, cet échec est une défaite considérable pour l’Empire
Austro-Hongrois dont les généraux sont ici humiliés et montrés du
doigt pour leur absence de résultat face à une armée moins
puissante mais plus mobile et efficace.
D’autant
que les Austro-Hongrois ont perdu le tiers des 300 000 hommes qu’ils
ont envoyés pour mettre la Serbie sous l’autorité de Vienne.
Cette
situation fait craindre à une révolte des minorités Slaves au sein
de la Double Monarchie, si bien que même les Hongrois les plus
timorés décide de soutenir désormais pleinement l’effort de
guerre Autrichien.
XV)
JMO/Rgt
:
« Perfectionnement
des travaux.
Rien
d’important à signaler sur le front de surveillance.
Reconnaissance
de nuit : la section su Ss/Lt. Buisson a patrouillé Clair Bois, la
route du hameau à Barbas jusqu’à 100m S. de cette localité et le
bois de cote 326.
Il
n’a signalé aucune trace d’ouvrage existant et seulement
quelques cavaliers en observation à l’Est de Domèvre. Il signale
qu’il lui semble qu’une troupe a du venir, il y a quelques jours
de Barbas sur Clair Bois.
Ancerviller
(village et hameau) est complètement évacué. Événements au
cantonnement : néant.
La
reconnaissance de jour, ½ section (adjudant Begou), avec mission sur
Domèvre et ses alentours, a signalé qu’en observation à la cote
292, elle a vu déboucher de Clair Bois vers 15h une vingtaine de
fantassins et 4 cavaliers se dirigeant vers Domèvre. Les fantassins
se replient, les cavaliers restent en observation. Rentrée sans
incident à 18h. »
JMO/SS
:
Évacuation
des territoriaux (13) inaptes à faire campagne.
Indisponibles
= 36
XVI)
L'ambiance
dans le régiment de Peter à la mi Décembre 1914 est mauvaise :
Outre le manque de munitions, les unités de réserve font également
défaut, tant de forces ont été retirées de l'Est.
En
outre, l'artillerie Française intensifie maintenant les bombardement
sur les positions Allemandes.
Après
7 semaines ils a développé ses propres tranchées, mais le 9
Décembre le 68e régiment d'infanterie Rhénan ordonne de modifier
la position avec le 28e régiment d'infanterie Rhénan. Ce dernier
ayant souffert sur la hauteur Arbre-Perthes de lourdes pertes.
Il
lui faut reconstruire sous une pluie battante les tranchées
détruites. Les tranchées pleines d'eau débordent les hommes sont
tellement épuisés qu'il pensent ne plus pouvoir s'asseoir ou se
coucher il leur faut en plus être en mesure de prendre des mesures
de protection pour compléter, la construction
d'un
fossé sec qui doit prévenir la propagation de maladies telles que
l'infâme "Grabenfuß" (gangrène), favorisé par
l'humidité et le froid, surtout en hiver 1914 ayant conduit à de
nombreuses amputations ou des infections sévères....
XVII)
Départ
de Chuignes à 7h. Temps pluvieux et triste. Patrel, Goyard, Ruchon
restent à la musique. Nous retrouvons notre Compagnie devant
l’église.
La
pluie nous prend route de Proyart. Magnifique effet de lumière sur
la gauche.
A
Proyart, les vieux nous quittent et nous attendons notre affectation
aux escouades.
J’ai
la surprise de rencontrer Gilbert Rolland, médecin auxiliaire du
Bataillon, il me présente au lieutenant Rajon, Commandant de la
Compagnie, et me fait affecter avec Jeune, Leroux, Descroix, dans la
section de Stefanaggi.
Mon
chef d’escouade1 est
le caporal Boissy, je compte à la première, Leroux à la deuxième,
Jeune et Descroix à la troisième.
Nous
sommes consignés au Cantonnement pendant la journée, mais libre le
soir de 18 à 20 heures.
Hier,
le sergent Stefanaggi nous a offert le champagne. Attablés dans une
auberge de Proyart, nous avons trinqué, tandis que, coude à coude,
penchés sur les tables chargées de bouteilles en ordre serré, les
soldats vident leur verre jusqu’à l’ivresse. C’est un vrai
tumulte2,
une tabagie répugnante.
Chalon-sur-Saône
| Le 15 décembre 1914, le 256e RI ...
www.lejsl.com/.../15/le-15-decembre-1914-le-256e-ri-bombarde-par-les-...
15
déc. 2014 - Les Brebis (Pas-de-Calais). Dans la matinée, on
travaille activement à mettre en état de défense les maisons
sud-ouest des corons de la fosse ...
Mardi
15 décembre 1914 : Sans un mot, sans coup férir, les ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../mardi-15-decembre-1914-sans-un-mot-sans-coup...
15
déc. 2014 - Mardi 15 décembre 1914 : Sans un mot, sans coup férir,
les Français s'emparent de Vermelles. Par la rédaction pour Il y a
100 ans - La Grande ...
Décembre
1914 - Chroniques - Pierre Aulas
aulas.pierre.free.fr/chr_g14_dec.html
Le
20 décembre 1914, le 160e régiment se trouvait rassemblé à
Wœsten. ..... D. R., « " Les antipatriotes de Chambéry "
», L'Humanité, mardi 15 décembre 1914.
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15
Décembre 1914 - Le 217ème RI dans la Grande Guerre ...
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15
déc. 2014 - 15 Décembre 1914. JMO/Rgt : "Perfectionnement des
travaux. Rien d'important à signaler sur le front de surveillance.
Reconnaissance de nuit ...
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