11 DÉCEMBRE 1914
I)
Semaine
du 11 décembre 1914
Résumé
: La perte
Alors que la compagnie regagne les tranchées de Sapigneul, ils ne trouvent aucune trace de l’officier qui doit leur transmettre le secteur. Antoine, Benoît et Coutier sont désignés pour aller vérifier l’état de la ligne de défense. Malheureusement, Coutier est touché pendant la patrouille.
Alors que la compagnie regagne les tranchées de Sapigneul, ils ne trouvent aucune trace de l’officier qui doit leur transmettre le secteur. Antoine, Benoît et Coutier sont désignés pour aller vérifier l’état de la ligne de défense. Malheureusement, Coutier est touché pendant la patrouille.
De
longues heures passent avant que ses camarades puissent aller le
récupérer. Antoine et Benoît le transportent le plus vite possible
vers l’hôpital de campagne de Cormicy, mais Coutier est fort mal
en point…
II)
Tu
ne m’étonnes pas en me disant que Mme H... a été retenue
12 heures dans l’Argonne. La route est encore peu sûre, les
Allemands bombardent la ligne. Je t’envoie ci-joint un article paru
ces jours-ci et qui est fort juste.
Cela
te prouvera que je n’ai pas tout à fait tort de m’élever contre
toute idée d’un voyage à Verdun.
Nous
abandonnons les tranchées demain matin pour une dizaine de jours. Où
allons-nous ? Je ne sais. Quelques kilomètres en arrière,
sûrement, car ce repos est motivé par la vaccination antityphique.
Je
t’assure que ceci ne me réjouit pas du tout et que je vais faire
mon possible pour y couper.
Maintenant
autre nouvelle. Le capitaine m’a demandé ce soir de faire popote,
à partir de demain, avec les officiers. Je t’avoue que je n’en
suis pas ravi du tout.
Depuis
ma nomination notre popote des sous-officiers marche a la perfection
et j’ai réussi à faire l’union parfaite entre tous.
J’ai
objecté au Capitaine que je ne suis pas officier et que ceci est
gênant pour moi, mais il m’a dit :
« Vous
êtes fonctionnaire officier et en cette qualité, comme vous êtes
le plus jeune, vous ferez fonction de chef de popote. Rien à dire,
mais voilà encore un sacrifice de plus et non le moindre, je
t’assure.
Je
vais quitter de bons camarades pour un milieu qui ne me convient pas
du tout.
Si
tu savais les bonnes heures que nous avons passées à notre popote
de sous-officiers, ceci nous faisait oublier bien des misères, et
depuis un mois, elle fonctionnait à la perfection.
-
La langouste, le poulet, les pommes, poires, figues, etc, tout est
excellent et le plaisir que cela à fait à tous, car à part les
deux maigres bestioles que m’ont apportées mes cuisiniers
d’escouade, je n’ai pas mangé de poulet depuis mon départ.
Quant
à la langouste, on n’en pêche pas par ici, elles ne remontent pas
jusqu’ici.
Par
contre, si je rentre..., ne me parle plus de bouilli, je ne peux plus
le voir et ne peux même plus l’avaler.
III)
En
Belgique et en Argonne
Bordeaux,
11 décembre, 15h35.
L'ennemi a montré hier quelque activité dans la région d'Ypres. Il a dirigé contre nos lignes plusieurs attaques, dont 3 ont été complètement repoussées. Sur un point unique du front, les Allemands ont réussi à atteindre une de nos tranchées de première ligne. De notre côté, nous avons continué à progresser dans la direction des lignes ennemies.
L'ennemi a montré hier quelque activité dans la région d'Ypres. Il a dirigé contre nos lignes plusieurs attaques, dont 3 ont été complètement repoussées. Sur un point unique du front, les Allemands ont réussi à atteindre une de nos tranchées de première ligne. De notre côté, nous avons continué à progresser dans la direction des lignes ennemies.
Dans la région d'Arras et dans celle de Juvincourt, combats d'artillerie.
Dans l'Argonne, nous avons poussé en avant de plusieurs de nos tranchées et refoulé deux attaques Allemandes.
Dans la région de Varennes, nous avons consolidé nos gains des jours précédents.
L'artillerie allemande s'est montrée très active, mais ne nous a infligé aucune perte.
Il en a été de même sur les Hauts-de Meuse.
Dans le Bois-le-Prêtre, notre progression s'est poursuivie et accentuée.
Au sud de Thann, nous avons enlevé la gare d'Aspach.
Sur le reste du front des Vosges, combats d'artillerie.
dans
la région d'Ypres
23
heures :
Dans la région d'Ypres, une très violente attaque Allemande a été repoussée.
Dans la même région, celle de nos tranchées signalée dans le communiqué de 15 heures comme atteinte par les Allemands a été reprise par nous.
Sur le reste du front, rien à signaler.
Dans la région d'Ypres, une très violente attaque Allemande a été repoussée.
Dans la même région, celle de nos tranchées signalée dans le communiqué de 15 heures comme atteinte par les Allemands a été reprise par nous.
Sur le reste du front, rien à signaler.
IV)
Nancy,
11 décembre.
Qui porte tort aux marchands ferme la porte du bien-être sur la cité et l'armée. (Proverbe hindou.)
Qui porte tort aux marchands ferme la porte du bien-être sur la cité et l'armée. (Proverbe hindou.)
Je mets ce proverbe en exergue d'abord parce qu'il me paraît exact, ensuite parce qu'étant oriental il a une saveur particulière, puis parce qu'il est d'actualité, enfin parce que le souvenir des Hindous, (maintenant Indiens,) combattant avec nous et pour nous adoucira les observations que timidement je désire présenter.
La population civile de Nancy, pourtant durement éprouvée par cette guerre, n'a jamais cessé d'observer une discipline stricte.
A
quelques très rares exceptions près, elle a conservé même le
sourire. Elle a supporté avec allégresse tous les sacrifices que la
défense nationale exigeait de donner.
Elle
s'est pliée sans un murmure à toutes les nécessités.
Elle a reçu les visites des Taubes, et n'a montré qu'une curiosité discrète.
Elle a reçu des obus, et n'en a été nullement émue.
Elle salue les blessés avec émotion.
Elle respecte les prisonniers.
Quoi qu'on lui ordonne dans l'intérêt de la patrie, elle le fait sans une ombre d'hésitation. Elle comprend qu'elle doit donner l'exemple.
Elle a reçu les visites des Taubes, et n'a montré qu'une curiosité discrète.
Elle a reçu des obus, et n'en a été nullement émue.
Elle salue les blessés avec émotion.
Elle respecte les prisonniers.
Quoi qu'on lui ordonne dans l'intérêt de la patrie, elle le fait sans une ombre d'hésitation. Elle comprend qu'elle doit donner l'exemple.
On lui a supprimé les lumières dans les rues et aux fenêtres des façades, les bicyclettes, les automobiles.
On
a fermé les cafés à 6 heures, puis on lui a permis d'y rester
jusqu'à 7 heures.
On
lui a enlevé la gare, et on l'a rétablie.
On
a successivement indiqué que les laissez-passer étaient délivrés,
tantôt à la préfecture, tantôt à la mairie, tantôt au
commissariat.
Elle a trouvé que tout cela était bien puisqu'on était obligé de l'édicter.
Elle a trouvé que tout cela était bien puisqu'on était obligé de l'édicter.
Et
elle a tout exécuté ponctuellement.
Cette attitude vaut bien une récompense. Je demande, comme récompense, qu'il y ait un peu plus d'aise pour les relations commerciales.
Oui, je sais. La gare est rétablie. La Compagnie de l'Est a fait tout ce qu'elle peut, et mieux encore qu'on ne pourrait l'imaginer.
Elle
a réalisé et réalise chaque jour des améliorations considérables.
C'est exact et j'applaudis des deux mains.
Les banques locales donnent plus de facilités aux commerçants.
La
caisse d'épargne permet des retraits plus fréquents et plus larges.
Il
est maintenant possible de réaliser en partie les Bons de la défense
nationale que l'on a souscrits.
Les
services d'alimentation sont admirablement assurés.
C'est exact, c'est exact.
C'est exact, c'est exact.
Mais
ne pourrait-on, par exemple, abréger les formalités d'expédition
pour les télégrammes.
Donner
un peu plus de rapidité aux communications postales.
Adoucir
le régime des papiers de réquisition.
Améliorer
et activer les transports et surtout faire du moratorium quelque
chose de plus souple et de plus vivant ?
On a fait beaucoup. On serait heureux d'avoir davantage.
Il faut songer que la guerre sera longue sans doute. On ne cesse de le répéter, et cela n'est pas invraisemblable.
Nous ne pouvons pas vivre éternellement sur les provisions accumulées par l'agriculture, le commerce et l'industrie.
Il
faut créer si l'on veut vivre.
Chaque jour on mange, on boit.
Chaque jour on mange, on boit.
Chaque
saison ou chaque année on s'habille.
Il
est nécessaire de donner non seulement des armes à nos soldats mais
aussi de quoi les nourrir, et des vêtements et des chaussures.
Pour produire tout cela il est indispensable que le travail reprenne. Non pas d'une façon normale certes, personne ne demande une telle impossibilité, mais dans la mesure de nos moyens présents.
Il y a dans les coffres de l'argent qui ne fait rien, dans les usines des machines qui ne fonctionnent plus, dans les maisons des hommes et des femmes qui volontiers occuperaient leurs bras à de fructueuses besognes, et dans les pays voisins ou dans nos ports ou dans nos gares des matières premières qui seraient vite transformées en objets utiles.
Nous souffrons d'un mal nécessaire, la guerre.
Pourquoi
ne vivons-nous pas normalement, en nous accommodant de ce mal, comme
on s'est déjà accommodé de tant d'autres ?
Il est bien entendu qu'avant tout ce sont les services militaires qui doivent passer.
Il est bien entendu qu'avant tout ce sont les services militaires qui doivent passer.
Qui
le contesterait serait odieux.
Avec
raison on le considérerait comme un fou dangereux.
Mais n'est-ce point aussi un service militaire en ce temps-ci que le travail national, une sorte de service d'arrière qui est en contact avec les services de l'intendance ?
N'est-ce
pas un service militaire que de confectionner des vêtements, que de
moudre le blé, de le transformer en pain, de nourrir, de vêtir les
troupes et aussi les enfants et les hommes qui demain rejoindront
leurs aînés et leurs cadets dans les tranchées ?
N'est-ce
pas un service militaire que les femmes accomplissent en tricotant
des chandails, des passe-montagne, en cousant des tricots, en
soignant les blessés, et même plus simplement en gardant ce sourire
un peu mélancolique qui donne du cœur aux hommes et fait surgir les
héros ?
Tout actuellement est service militaire.
Tout actuellement est service militaire.
Tout
se fait pour et par la nation.
Les chefs commandent. Les soldats se battent.
Ce que peuvent faire les civils, c'est travailler.
Les chefs commandent. Les soldats se battent.
Ce que peuvent faire les civils, c'est travailler.
Si
peu qu'on les aide, ils se mettront joyeusement à la besogne. Mais
il leur faut du crédit, des moyens de transport, et certaine
liberté.
Oui, on ne demande plus qu'une chose, travailler. Celui qui travaille apporte un concours efficace au triomphe final.
Oui, on ne demande plus qu'une chose, travailler. Celui qui travaille apporte un concours efficace au triomphe final.
Et
peut-être abrège-t-il pour une grande part la durée de la
guerre.
Ce n'est pas la bonne volonté qui manque. Ce sont les aises.
René Mercier.
Ce n'est pas la bonne volonté qui manque. Ce sont les aises.
René Mercier.
V)
Le
journal « Le Temps » annonce le retour à Paris du
président de la République qui, avant son départ, a fait remettre
au maire de Bordeaux 3 000 francs pour les pauvres de la ville.
Ce
retour est un événement important repris dans les journaux
étrangers que « Le Temps » souligne ainsi : « Les
dépêches que nous recevons nous transmettent le résumé des
articles que des journaux étrangers consacrent au retour de M.
Poincaré.
Athènes
dit que le retour à Paris du président de la République et du
ministère cause une vive satisfaction à tous ceux qui considèrent
Paris comme la capitale non seulement de la France, mais de tout le
monde civilisé.
« Le
Daily Express » de Londres, dans un article de fond sur le
retour du gouvernement à Paris, dit que « l'Angleterre se joint à
la France pour souhaiter la bienvenue à son président. »
Le
Grand-Livre est ramené à Paris : M. Bley, directeur de la Dette
Inscrite, quitte Bordeaux, ramenant au ministère des finances à
Paris le Grand-Livre de la Dette Publique, dont le transport n'exige
pas moins de 10 wagons.
VI)
Sur
le plan militaire, les opérations en Haute-Alsace, d'après les
renseignements recueillis par la « Gazette de Lausanne »,
« les Français ont pris l'offensive en Alsace, en direction
d'Altkirch et Mulhouse.
Du
côté de Seppois, ils se sont emparés des villages de Bisel,
Largazen et Hirtzbach, ainsi que de Carspach, près d'Altkirch.
Du
côté de Pfetterhausen, ils ont occupé les premières tranchées
allemandes près du village de Mous. »
Le
communiqué officiel du ministère de la Guerre indique que :
«-
Dans la région d'Arras, des combats d'artillerie ont lieu.
Dans
la région de Nampcel, nos batteries ont réduit au silence les
batteries ennemies.
Dans
la région de l'Aisne, notre artillerie lourde a fait taire les
batteries de campagne des Allemands, une de leurs batteries
d'obusiers a été complètement détruite au nord-est de Vailly.
Dans
la région de Perthes et dans celle du bois de la Grurie, on assiste
à des combats d'artillerie et à quelques engagements d'infanterie.
Sur
les Hauts-de-Meuse, l'artillerie ennemie a été peu active, au
contraire, la nôtre a démoli à Deuxnouds (à l'ouest de
Vigneulles-les-Hattonchatel), deux batteries ennemies, l'une de gros
calibre, l'autre destinée au tir contre les avions. Dans la même
région, nous avons fait sauter un blockhaus et détruit plusieurs
tranchées.
Entre
Meuse et Moselle, rien à signaler.
Dans
les Vosges, combats d'artillerie.
Dans
la région de Senones, nous avons consolidé les positions gagnées
la veille.
En
Belgique, les Allemands ont achevé d'évacuer la rive ouest du canal
de l'Yser, au nord de la maison du passeur, les Alliés occupent
cette rive.
Dans
la campagne Russe, dans la région des cols de Vyczkof et des
Beskidde, dans les Carpates, au cours de l'attaque d'une position
fortifiée des Autrichiens, les soldats Russes s’emparent de 4
canons et de nombreux chariots, et font plus de 300 prisonniers. (Les
cols de Vyczkof et des Beskidde se trouvent au sud des positions de
l'aile gauche Russe opérant au sud-est de Cracovie et contre
laquelle les Austro-Allemands ont tenté un mouvement enveloppant.)
Un
télégramme de Petrograd à l'agence Central News annonce qu'un
aviateur Russe a lancé des bombes sur les forts de Breslau.
La
guerre avec la Turquie : Les troupes Australiennes arrivent en grand
nombre au Caire.
Les
dépêches annoncent que 80 000 soldats Turcs sont arrivés en Syrie.
Lebanon
est fortement occupée, Beyrouth est calme.
En
s'emparant de Kurnah (Égypte), les troupes Anglo-Indiennes font 1
100 prisonniers.
Sur
mer, l'amirauté Britannique fait le communiqué suivant concernant
le combat naval des îles Falkland :
«
Un nouveau télégramme du vice-amiral Sturdee annonce que le
Nürnberg a coulé le 8 décembre et que la poursuite du Dresden
continu. Le combat a duré 5 heures, avec des intervalles. Le
Scharnhorst a coulé après 3 heures, et le Gneisenau 2 heures plus
tard.
Les
croiseurs légers de l'ennemi se dispersent et sont poursuivis par
nos croiseurs et croiseurs légers.
Aucune
perte de navire Anglais n'est annoncée. »
Le
correspondant du Temps de Saint-Omer écrit : « Depuis dimanche, la
région d'Armentières est de nouveau bombardée. Les obus sont
tombés, particulièrement sur Houplines et le Bizet. Un seul obus
est tombé sur la ville même d'Armentières, on a reconnu que le
projectile, tiré à grande distance, avait atteint la ville par
hasard.
VII)
Le
journal Le Temps s’interroge sur l’origine du mot « Boche ».
Pour cela, il fait appel à ses lecteurs. Le journal a soumis à la
perspicacité de ses lecteurs l’idée de M. Arnold Naville qui
pense que le mot « Boche » pourrait venir du nom du roi
Teutobochus, qui a régné sur les Teutons quelque 100 ans avant
Jésus-Christ. » Voici quelques extraits de lettres reçus par le
journal en réponse à cette théorie.
«
M. Robert Lestrange nous paraît avoir résolu la question de la
manière la plus ingénieuse et la plus scientifique en même temps.
Voici la lettre qu'il nous adresse :
Monsieur
le directeur,
A
propos de l'étymologie du mot « Boche », l’explication de M.
Arnold Naville est sans doute ingénieuse et raffinée. Mais sans
aller chercher si loin, sans tirer de son sommeil millénaire le
géant Teutobochus que Marius a traîné à son char de victoire,
sans accepter l'hypothèse de ceux qui prétendent que Boche
viendrait de « bursch » qui, en allemand, veut dire vagabond, ou
d'Alborah, nom de la bête fantastique, sur laquelle Mahomet monte au
ciel, ou du mot Turc boch, qui veut dire vide, ou encore de la
corruption des mots Allemands altdeutsch et deutsch, ne peut-on tout
simplement admettre que Boche est un diminutif de Alboche, forme
péjorative du mot « Allemand » ?
La
langue verte emploie en effet les désinences en oche comme dans
bidoche, moche, rigolboche, etc. Alboche est ensuite devenu Boche par
une simplification analogue à celle qui a réduit les vocables
argotiques charbougnat, mastroquet en bougnat et troquet. »
L'explication
donnée par M. Robert Lestrange trouve sa confirmation dans le fait
que le mot péjoratif « Alboche » et son diminutif « Boche » ont
été fort employés à l'époque de la guerre de 1870.
On
signale même un professeur d'anglais qui, en 1868, au lycée de
Tours, traitait de « têtes d'Alboches » ses élèves qui se
montraient le plus rebelles à son enseignement.
Tombés
quelque peu en oubli depuis 40 ans, ils se sont reconstitués
instantanément et universellement au commencement de la guerre
actuelle.
Ces
mots semblent donc bien, comme le montre M. Robert Lestrange, une
véritable création de l'esprit populaire Français. »
VIII)
Nos
troupes enlèvent de nouvelles tranchées Allemandes dans le
Santerre, dans l'Argonne et sur Hauts-de-Meuse.
On annonce que Guillaume II doit renoncer à toute occupation et qu'il passe au kronprinz le commandement suprême des forces Allemandes.
L'armée Anglo-Indienne a occupé dans l'Asie Turque, toute la ligne du Chatt-el-Arab, qui résulte du confluent du Tigre et de l'Euphrate. Des fusiliers marins Britanniques ont pris terre à Moka, sur le littoral arabique de la mer Rouge.
L'état-major Austro-Hongrois avoue l'échec grave que les Serbes lui ont infligé du 4 au 7 décembre.
IX)
Mémoires
de... | Jean-Luc Thomas, prêtre-soldat
Adieu, chers et regrettés camarades ! En partant, vous ne nous avez pas quittés tout à fait. Vous nous avez laissé votre souvenir, qui restera toujours vivaces parmi nous, comme celui de braves et bons camarades. Vous nous avez laissé votre exemple, êtes morts de la mort des braves, en faisant votre devoir à votre poste, jusqu’au bout, pour votre patrie. Vous êtes allés recevoir dans un monde meilleur la récompense de votre vie et de votre mort.
La guerre ! Quelle horrible chose que la guerre ! Depuis Virgile, elle n’a rien perdu de son atrocité. Elle est toujours la plus terrible des fléaux. Elle est même plus terrible de nos jours, après tant de siècles de civilisation, qu’elle n’a jamais été. Il est honteux de voir les hommes employer tout leur génie à perfectionner l’art de s’entre-tuer.
Plus qu’aucune autre guerre, celle-ci est une guerre de destruction, d’extermination. Il faut que l’une des puissances rivales disparaisse, semble-t-il, pour que surgisse la paix. La paix ne sera obtenue que lorsqu’une des parties, écrasée, demandera merci, et il ne lui sera pas accordé de merci : On veut la mettre dans l’impossibilité de recommencer.
La guerre c’est la mort de milliers d’hommes : Ce sont des milliers d’autres estropiés pour la vie, des milliers enfermés dans des parcs avec des fils de fer épineux, comme des bestiaux, contraints au travail forcé comme galériens, c’est la ruine de provinces riches et peuplées, l’incendie des villes des monuments, des églises, des hôpitaux, et jusqu’au massacre des femmes et des enfants, comme cette guerre l’a fait voir à nous, qui avions cru à l’intangibilité de la parole d’honneur !
Extrait de Carnets d’un prêtre-soldat, 1914-1918, éd. Bernard Giovanangeli.
Adieu, chers et regrettés camarades ! En partant, vous ne nous avez pas quittés tout à fait. Vous nous avez laissé votre souvenir, qui restera toujours vivaces parmi nous, comme celui de braves et bons camarades. Vous nous avez laissé votre exemple, êtes morts de la mort des braves, en faisant votre devoir à votre poste, jusqu’au bout, pour votre patrie. Vous êtes allés recevoir dans un monde meilleur la récompense de votre vie et de votre mort.
La guerre ! Quelle horrible chose que la guerre ! Depuis Virgile, elle n’a rien perdu de son atrocité. Elle est toujours la plus terrible des fléaux. Elle est même plus terrible de nos jours, après tant de siècles de civilisation, qu’elle n’a jamais été. Il est honteux de voir les hommes employer tout leur génie à perfectionner l’art de s’entre-tuer.
Plus qu’aucune autre guerre, celle-ci est une guerre de destruction, d’extermination. Il faut que l’une des puissances rivales disparaisse, semble-t-il, pour que surgisse la paix. La paix ne sera obtenue que lorsqu’une des parties, écrasée, demandera merci, et il ne lui sera pas accordé de merci : On veut la mettre dans l’impossibilité de recommencer.
La guerre c’est la mort de milliers d’hommes : Ce sont des milliers d’autres estropiés pour la vie, des milliers enfermés dans des parcs avec des fils de fer épineux, comme des bestiaux, contraints au travail forcé comme galériens, c’est la ruine de provinces riches et peuplées, l’incendie des villes des monuments, des églises, des hôpitaux, et jusqu’au massacre des femmes et des enfants, comme cette guerre l’a fait voir à nous, qui avions cru à l’intangibilité de la parole d’honneur !
Extrait de Carnets d’un prêtre-soldat, 1914-1918, éd. Bernard Giovanangeli.
X)
Le
roi des Belges et son état-major travaillent dans les tranchées
Il
fait très froid ce jour-là, et les troupes sur l’Yser souffrent
terriblement. En dépit de la température, le roi Albert reste
longtemps près des tranchées. A un moment, il rencontre quelques
soldats qui, après avoir creusé la terre, laissent là leurs pelles
et soufflent dans leurs mains pour les réchauffer. Le roi leur dit :
« Il
fait joliment froid, n’est-ce pas ? » Les soldats,
reconnaissant le souverain, n’osent protester que faiblement, mais
le roi, avec un sourire charmant, se tournant vers les officiers de
l’état-major, dit : « Messieurs, je propose de relever
ces braves garçons et de creuser des tranchées à leur place
jusqu’à ce qu’ils aient plus chaud. »
Une
quinzaine d’officiers supérieurs se proposent comme volontaires et
s’emparent des pelles. Le roi fait de même et, pendant quelque
temps, au milieu d’une grande gaieté, le jeune et héroïque
roi-soldat et ses conseillers militaires remuent la terre.
Tous
les actes, et jusqu’aux moindres gestes de cet admirable souverain
sont inspirés par l’âme la plus généreuse et reflètent la plus
noble simplicité.
XI)
Après
la bataille de Lodz - Prisonniers allemands sous la surveillance des
cosaques :
La
grande bataille qui s’est livrée dans la région de Lodz s’est
terminée par la défaite complète des Allemands.
Une
division Allemande entière s’est rendue.
Les
Russes ont fait une énorme quantité de prisonniers.
Une
dépêche de Varsovie rapporte que de longues colonnes de prisonniers
capturés par les Russes au cours des combats victorieux qu’ils ont
livrés autour de Lodz traversent Varsovie.
Beaucoup
de ces Allemands ont les pieds et les mains gelés, faute de
vêtements suffisamment chauds.
Les
Russes, au contraire, bien équipés, bien entraînés, font preuve
d’une endurance remarquable.
Durant
la guerre actuelle, plusieurs régiments Russes d’infanterie sont
restés plus de 50 jours de suite sur les positions de première
ligne, ont participé à la prise d’ouvrages puissamment organisés
et ont accompli de longues marches par des chemins impraticables.
Partout,
la trempe du soldat Russe s’est trouvée à la hauteur de l’effort
colossal que la guerre contemporaine exige des troupes et, à l’heure
actuelle, les régiments endurcis par les fatigues d’une lutte
permanente, constitue une force offensive encore plus redoutable
qu’auparavant.
XII)
Extrait
du journal des opérations du 128ème RI à la date du 11 décembre
1914: « Le régiment relève le 72ème RI. Un obus de 105 est
tombé sur la 6e Cie formée en colonne de compagnie à Vienne le
Château, près du coteau de Saint Thomas. 18 soldats tués, 1
adjudant tué et 44 blessés !. »
XIII)
Nuit
calme.
Violente
canonnade de notre part, dans la journée.
Le
soir, lorsque je retourne rue Bonhomme, l’obscurité est si
complète que je ne puis apercevoir une voiture rencontrée rue
Cérès, voiture de ravitaillement, sans doute, descendant du
faubourg.
Je
l’entends s’approcher et le passage sur la chaussée est très
limité, entre les tas de décombres existant depuis longtemps à
droite et à gauche, je dois m’arrêter et chercher à me garer
comme je peux, sur le côté, afin de laisser passer.
Elle
s’éloigne. Je me suis rendu compte que le conducteur marchait à
côté de son cheval, mais je suis resté invisible pour lui comme il
l’a été pour moi, cependant, en raison du peu de place
disponible, je l’ai senti me frôler. Bon sang ! qu’il fait noir
la nuit à Reims, en cette triste saison.
Nuit
tranquille. Visite à Madame Kunkelmann, malade. Visite au Général
de brigade Rouquerol.
XIII)
Les
Serbes qui ont pris l’avantage contre les troupes Autrichiennes
enfoncent le clou en ce 11 décembre 1914 et engage une offensive
pour reprendre le contrôle de leur capitale Belgrade.
La
France livre pendant ce temps des munitions pour l’artillerie
Serbe. Les Serbes réoccupent également Baïna-Bachta,
Rogatchitza et Kamenitza.
En
Italie, se tient une première réunion du Comité central
interventionniste qui affirme que 70 comités locaux sont favorables
à ce que l’Italie viennent combattre auprès des Français et des
Anglais.
XIV)
Lorsque
le matin, je passe sous la grande verrière, le froid me tombe sur
les épaules comme un bloc de glace. Puis j’entends le
bourdonnement continu de la ruche humaine : L’hiver qui
commence ne l’a pas endormie hélas. Mais dans cette
atmosphère glacée, j’arrive désormais à maîtriser mes
émotions.
On
me l’a appris pendant ma formation de la Croix-Rouge. J’ai ma
place, les habitudes sont prises, dans un « vaisseau »
qui a trouvé son rythme.
Une
seconde salle de chirurgie s’est ouverte, ce qui n’est pas rien,
presque entièrement financée par un riche donateur. Je suis
impressionnée par tous ces dons.
Ceux
qui sont là depuis les premiers jours m’ont raconté que l’hôpital
avait été créé en moins d’un mois avec la générosité de
riches entrepreneurs ou de grands magasins comme le Bazar de l’Hôtel
de Ville ou les Galeries Lafayette : mobilier, literie,
couvertures … et le linge !
C’est
qu’il en faut pour changer 1 000 lits tous les 2 jours !
Maintenant, ce sont surtout des dons des simples civils :
journaux, bonbons, tabac et surtout linge chaud : chaussettes,
écharpes, gants, ceintures, chemises de flanelle… et puis de quoi
écrire.
Comment
survivre sans le facteur et ces lettres, symbole d’un peu
d’humanité dans ces temps de folie ?... J’ai envie de
serrer Rodolphe dans mes bras.
XV)
Le
217ème RI dans la Grande Guerre, du Bonhomme au Mont Kemmel
JMO/Rgt
:
« Continuation
de l’organisation de la 1ère ligne au Sud des avant-postes par les
unités disponibles.
Les
patrouilles de nuit n’ont rien signalé sur le front de
surveillance du secteur
5e
bataillon : Reconnaissance d’une ½ section (Ss/Lieut. Deygas) avec
mission d’observation sur bois Banal et Domèvre.
Cette
reconnaissance, en position au point du jour, après avoir battu le
bois Lecomte, signale Domèvre inoccupé, attaque une patrouille de 4
cavaliers, en voit tomber 2 sous son feu mais ne peut s’en emparer,
une forte patrouille d’infanterie ennemie s’étant montrée et se
replie vers 11h30 après avoir dirigé son feu sur cette patrouille.
6e
bataillon : Reconnaissance d’une ½ section (adjudant-chef Guilhem)
avec mission d’observations successives sur Halloville, cote 326 et
Barbas. La reconnaissance aperçoit une faible patrouille sur cote
320 qui se replie, un détachement d’une vingtaine d’hommes se
dirigeant vers Barbas et essaie sans résultat de tendre une
embuscade vers Halloville à une patrouille de cavaliers Allemands,
elle ne peut que tirer à environ 1 000 mètres au moment où cette
patrouille, se sentant en danger se replie ».
JMO/SS
:
« Aménagement
des tranchées et reconnaissance des positions d’avant-poste.
Reconnaissances de contact. Visite des avant-postes et distribution
de médicaments. Contre visite par M, le Médecin Major de 1ère
classe Mourey? des territoriaux préparés pour être renvoyés au
dépôt.
Indisponibles
= 37
Evacués
sur hôpital d’év. de Rambervilliers :
Dépot
d’éclopés :
Decembre
1914/167eRI - 167e Régiment d'Infanterie
167e.regiment.free.fr/167eregimentinfanteriedecembre1914.html
La
73e DI lance l'attaque le 7 décembre 1914, avec sept bataillons
(167e, 346e, ... "Positions du 3e Bataillon du 167e d'Infanterie
les 7 et 8 Décembre 1914".
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avez consulté cette page le 16/12/14.
#24
Semaine du 11 décembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/category/24-semaine-du-11-decembre-1914/
Paris.
Maurice Chaumette. Dans l'encadrement de la porte, Maurice regarde
son bureau avec émotion. Le bureau de bois laqué, jadis
parfaitement aligné avec ...
Décembre
1914 - La Vie en Lorraine (1/3) - blamont.info
www.blamont.info/textes871.html
Accès
à la rubrique des textes concernant 1914-1918 ... DECEMBRE 1914.
L'Est Républicain ..... Le 11 septembre le général Foch entre à
Châlons-sur-Marne.
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avez consulté cette page 3 fois. Dernière visite :
26/12/14
Chalon-sur-Saône
| Le 11 décembre 1914, journée RAS au ...
www.lejsl.com/edition.../11/le-11-decembre-1914-journee-ras-au-56e-ri
11
déc. 2014 - Le 56e régiment d'infanterie de Chalon est toujours
dans la Meuse. Poste du colonel : Bois Mulot (ravin de la cote 284)
Bureaux : Mécrin. 1er ...
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