lundi 1 décembre 2014

908... EN REMONTANT LE TEMPS

20 NOVEMBRE 2014...

 Cette page concerne l'année 908 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AL-MUKTAFÎ CALIFE ABBASSIDE

Abû Ahmad « al-Muktafî bi-lah » ʿAlî ben Ahmad al-Muʿtamid, surnommé Al-Muktafî, est né en 878 d'une mère esclave Turque. Il a succédé à Al-Mu`tadid son père comme dix-septième calife abbasside de Bagdad en 902. Il est mort en 908. Son frère Al-Muqtadir, lui a succédé.
Au décès de son père il est en mission à Ar-Raqqa, et se rend aussitôt à Bagdad. Le vizir Qasim, fils d’’Oubeïd Allah, se charge alors de recevoir le serment d’investiture au nom de Mouktafî, d’une manière satisfaisante.
Il lui écrit pour l’en informer, et lui adresse le manteau et le sceptre.
Mouktafî vient alors à Bagdad, maintient Qasim, fils d’Oubeïd Allah, dans son vizirat en lui conférant des surnoms honorifiques.

Le pouvoir de Qasim grandit sous le règne de Mouktafî et sa situation devient considérable. Il se fait rapidement apprécier du peuple en abolissant quelques-unes unes des mesures répressives de son père :
Notamment il fait fermer les prisons souterraines qui sont devenues la terreur de Bagdad.

Souli a dit :
« Parmi les vicissitudes du sort et les revirements des choses, les plus étonnants auxquels j’aie assisté est la scène suivante : J’ai vu Abbas, fils de Hasan, au début du mercredi, avant la mort du vizir Qasim, fils d’Oubeïd Allah, il s’est présenté à la maison de celui-ci et embrassé la main de son fils. Puis, à la fin de ce même jour, Qasim est mort, et Mouktafî ayant été revêtu des insignes et nommé vizir, ‘Abbâs, fils de Hasan, le fils du vizir Qasim, fils d’Oubeïd Allah, vint et lui embrassa la main, »

Le premier problème qu’il a à affronter c‘est l’insurrection des Qarmates qui a débuté pendant le règne précédent. Les armées impériales sont engagées en Égypte.
En 902, des Qarmates (une secte de Khâridjites), sous le commandement de Zikrawayh ont conquis quelques villes du Nord de la Syrie (Alep, Homs, Hama). Ils se révoltent et coupent la route aux pèlerins, qu’ils cherchent à exterminer.
Ils en font un immense carnage. Le calife abbasside les combat victorieusement.

Un autre meneur appelé « l’homme à la chamelle » attaque Damas, il est tué pendant l’assaut.
Un autre se prétendant Mahdî terrorise une partie de la Syrie, il est exécuté en 904....

Zikrawayh entre dans Koufa le 13 octobre 905, et organise le pillage des caravanes revenant du pèlerinage à La Mecque. Al-Muktafi désigne le général Turc Wasif à la tête d’une grande armée pour aller à la rencontre de Zikrawayh. Après deux jours de combat Zikrawayh est pris, Il meurt de ses blessures au cours de son transport vers Bagdad (907), cela met fin à cette période de troubles en Syrie et en Irak.

La foule de Bagdad a salué avec satisfaction son cadavre. Son armée est poursuivie en Syrie et détruite par Al-Husayn ben Hamdan.

En Irak, les populations Kurdes se sont regroupées aux environs de Ninive. Le gouverneur de Mossoul est l’Hamdanide Abu al-Hayja qui a été nommé à ce poste en 905.
Les troupes arabes sous ses ordres repoussent les Kurdes jusqu’en Azerbaïdjan...

Les Samanides règnent sur le Khorasan... En 900, au nom du calife, ils ont vaincu le Saffaride Amr ibn Layth. Ils doivent faire face aux incursions des Turcomans, et deviennent pratiquement indépendants de Bagdad étendant leurs territoires jusqu’en Transoxiane.

Au cours du règne d’Al-Muktafi comme pendant le règne précédent, les hostilités avec les Byzantins n’ont jamais vraiment cessé...

Le gouverneur Toulounide de Tarse a dû incendier une flotte arabe de 50 vaisseaux, laissant ainsi le champ libre aux Byzantins.
En 905, les troupes byzantines formées de 10 armées de 10 000 hommes chacune, ont dévasté les côtes restées sous domination musulmane. Dans le même temps une flotte musulmane dirigée par un traître Grec, ravage la côte en face de Byzance. Il s’en est suivi d’autres combats, jusqu’à ce que la paix soit faite, avec l’échange de prisonniers et le paiement de rançon.

Après un règne tumultueux de moins de 7 ans, Al-Muktafî laisse un califat plus en sécurité qu'au moment de la mort de son père.
Un de ses derniers actes politiques est de reconnaître Ahmad II comme successeur légitime de son père Ismail Ier sur le trône des Samanides (907).

Al-Muktafi retenu dans son lit depuis plusieurs mois à cause d'une maladie, pense à sa succession, il a le choix entre son puiné et un des fils d'Al-Mu`tazz...
Le Vizir dans l'espoir d'avoir plus d'influence sur un enfant, a appuyé le choix pour son fils alors qu'il n'a que 13 ans au moment de prendre la succession (908).

Il reçoit le serment d’investiture en l’année 902. Mouktafî est du nombre des meilleurs khalifes. C’est lui qui bâtit la grande mosquée sur la place dite Rahba à Bagdad.

Abbas, fils de Hasan est fin, rusé, très cultivé, mais il est faible en diplomatie.
Sa conduite n'est pas digne d’éloges... Il est absorbé par ses plaisirs, pendant que les affaires sont à l’abandon. Il a coutume de dire à ses lieutenants dans les provinces :
« Moi, je vous envoie mes ordres scellés, mais vous, faites ce qui est avantageux. Les affaires ne cessent pas d’être en désordre sous son administration, jusqu’à ce que Housain, fils de Hamdân et un groupe de soldats l’assaillent et le tuent, et cela sous le règne de Mouqtadir (908-932).

Ce palais appartenait précédemment à Djafar, fils de Yahya le Barmékide. Après la disgrâce et la confiscation des biens de cette famille, le khalife Haroun al-Rachid le donne à son fils Mamoun, qui en dispose, à son tour, au profit de son vizir Hasan, fils de Sahl, dont il a épousé la fille Boûrân. C’est ce palais qui est nommé « la maison riveraine », nom qui a été défiguré en dur ach-châtibiyya.

Les chiites, et principalement ceux de la Perse, contribuent largement, sous la direction d'Abu Muslim, au succès des Abbassides.
MINARET DE BAGDAD
Toutefois, la chute des Omeyyades ne découle pas d'antagonismes raciaux, mais plutôt d'une révolte sociale contre l'aristocratie arabe.

Le moteur de la révolution réside dans le mécontentement économique et social des populations citadines non privilégiées. Marchands et artisans des villes de garnison, prenant conscience de l'importance de leur rôle dans le domaine économique, aspirent à la direction des affaires politiques. Au surplus, la classe dirigeante du royaume omeyyade devient, avec la cessation des guerres de conquête – seule activité productive de l'aristocratie –, une caste historiquement désuète.
Son renversement nécessite pourtant une conjugaison d'intérêts divers. Une fois la victoire remportée, la coalition contre les Omeyyades éclate, se scindant en groupes dressés les uns contre les autres. Les Abbassides commencent par se débarrasser de l'aile extrémiste du mouvement : Abu Muslim est exécuté avec plusieurs de ses compagnons et l'émeute fomentée par ses partisans est écrasée dans le sang.

Tous les Persans ne sont pas pour autant écartés de la vie politique, bien au contraire, l'aile modérée s'apprête à jouer un rôle de premier plan dans la direction de l'Empire.
Le califat abbasside ne s'appuie plus, comme au temps des Omeyyades, sur le consensus des chefs de tribus. Il ne relève pas du régime des cheikhs préislamiques, mais plutôt des traditions de l'Empire sassanide. Le régime abbasside est une autocratie de droit divin. « Ombre de Dieu sur terre », le calife gouverne avec l'appui des forces armées et l'aide d'une bureaucratie salariée qui se substitue à l'aristocratie arabe. Il s'entoure du cérémonial d'une cour hiérarchique qui contraste avec la simplicité des Omeyyades.

Dans le domaine administratif, les Abbassides maintiennent, en la modifiant peu à peu, l'organisation mise au point dans la première moitié du VIIIe siècle par le calife omeyyade Hicham. Ils y ajoutent des usages de l'ancien régime Persan des Sassanides.
L'administration n'est plus, comme au temps des Omeyyades, l'apanage de l'aristocratie arabe : Ses cadres se recrutent essentiellement parmi les musulmans non arabes (mawali). Ceux-ci occupent un haut niveau social et sont organisés en divans ou ministères (Chancellerie, Armée, Sceau, Finances, Postes et Informations, etc...) sous l'autorité suprême du vizir, personnage tout-puissant.

Les Barmakides, une famille d'origine Persane, remplissent cette haute fonction jusqu'en 803, date de leur renversement par Harun al-Rachid.

Dans les provinces, l'autorité est partagée entre l'émir (ou gouverneur) et l'amil (ou grand intendant des Finances), qui disposent chacun d'un état-major et d'une force armée. Ils exercent leur pouvoir sous la surveillance générale du maître des Postes, dont le rôle consiste à adresser des rapports sur la situation de la province au ministère des Postes et Informations de Bagdad.
De même que l'administration, l'armée n'est plus l'apanage des Arabes. Les pensions ne sont maintenues que pour les soldats de carrière. À la milice arabe on substitue des troupes mercenaires. Les premiers califes abbassides s'appuient sur la garde formée de soldats originaires du Khorasan, particulièrement dévouée à leur personne. Plus tard, ces Persans sont remplacés par des esclaves (appelés mamelouks), pour la plupart originaires de Turquie d'Asie.
L'autorité des Abbassides s'appuie également sur la religion. Les califes sont pleins d'égards pour les chefs religieux et les jurisconsultes, dont l'influence est très grande sur la population musulmane. L'objectif des Abbassides, en donnant un caractère religieux à leur régime, est précisément d'assurer la cohésion des divers éléments ethniques et sociaux de cette population.

Le succès des Abbassides se manifeste nettement dans le domaine économique. La nouvelle classe dirigeante, issue de milieux de marchands, d'agriculteurs ou d'artisans, favorise le développement économique, d'autant plus qu'avec la fin des conquêtes l'Empire doit compter sur ses propres ressources. Des travaux d'irrigation et d'assèchement des marais permettent l'extension de la zone cultivée. Les récoltes de froment, d'orge, de riz, de dattes et d'olives atteignent de très hauts rendements.
L'importance des ressources minérales (or, argent, cuivre, fer, etc...) permet le développement du travail des métaux. Toutefois, l'industrie la plus importante est celle du textile. Tissus à la pièce, vêtements, tapis, tapisserie, tissus d'ameublement et coussins sont fabriqués en Égypte, mais surtout en Perse. L'introduction de la culture du coton, ajoutée à l'existence d'une sériciculture héritée des Sassanides, fait de ce dernier pays le centre industriel le plus important de l'Empire musulman.
Les Abbassides introduisent l'industrie du papier, qui connaît très vite un grand développement.
Cet essor économique ajouté à la position géographique de l’Irak favorise le développement du commerce avec l'Europe et l'Extrême-Orient. Les marchands musulmans effectuent à partir des ports du golfe Persique et de la mer Rouge des échanges avec l'Inde, Ceylan, les Indes Orientales et la Chine. De ces pays, ils rapportent des épices, des aromates, du bois précieux et d'autres articles de luxe, destinés tant à la consommation intérieure qu'à la réexportation vers l'Europe et l'Empire Byzantin chrétien. Ce dernier exporte dans le monde musulman des vaisselles d'or et d'argent, des pièces d'or, des drogues, mais aussi des ingénieurs hydrauliques, des esclaves, des eunuques.

Le commerce islamique s'étend jusqu'à la Baltique en passant par la mer Caspienne, la mer Noire et la Russie, d'où proviennent les fourrures, les peaux et l'ambre. Les Arabes commercent aussi avec l'Afrique, d'où ils importent de l'or et des esclaves.

Le commerce avec l'Europe Occidentale s'effectue par l'intermédiaire de marchands juifs, principalement ceux du midi de la France, qui servent d'agents de liaison entre deux mondes hostiles.

La prospérité du commerce et des entreprises donne naissance à des établissements bancaires. Au IXe siècle, le sarraf (ou changeur personnage indispensable dans une économie fondée sur une double monnaie, le dirham d'argent d'origine persane et le dinar d'or d'origine byzantine) se transforme en banquier. Très vite, le système bancaire atteint un niveau d'organisation avancé.
Bagdad devient le centre de puissantes banques qui disposent de succursales dans l'Empire. Les marchands possèdent des comptes en banque et utilisent dans leurs transactions les chèques et les lettres de crédit.
L'islam interdisant l'usure, la plupart des banquiers sont juifs ou chrétiens.
L'organisation Arabes cessent de former une caste fermée héréditaire pour s'ouvrir à tous les musulmans d'expression arabe. La différenciation ethnique s'estompe avec le progrès de l'arabisation. Une nouvelle classe composée de riches et d'érudits se substitue à l'aristocratie guerrière dans la direction de l'Empire. Il s'agit de grands possédants enrichis dans les opérations commerciales et bancaires, les spéculations et l'exploitation de la terre, et de fonctionnaires bien rémunérés, dont les emplois offrent des possibilités illimitées de profits additionnels.
Cette classe comprend, à côté des musulmans, des dhimmis (sujets non musulmans de l'Empire), qui, quoique citoyens de seconde zone, pratiquent librement leur religion, disposent du droit de propriété et occupent des postes importants dans l'administration, moyennant un lourd impôt.
La révolution économique se traduit également par la détérioration du niveau de vie des paysans, due aux spéculations des marchands et des grands propriétaires, et à l'introduction d'une main-d'œuvre servile dans les grands domaines. La naissance d'un prolétariat important ne tarde pas à devenir pour le régime abbasside une source de difficultés.


Al-Muqtadir (Abbasside) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Al-Muqtadir_(Abbasside)
Ja`far a pris le surnom bien mal adapté d'Al-Muqtadir bi-llah (Puisant par la grâce ... qui plaça son cousin et concurrent `Abd Allâh ben al-Mu`tazz sur le trône (908). ... La guerre avec les Byzantins durait depuis plusieurs années en Anatolie.

Règne du calife Abbasside al-Muktafi (902 -908) par al ...
histoireislamique.wordpress.com/.../regne-du-calife-abbasside-al-muktafi...
27 sept. 2014 - Règne du calife Abbasside al-Muktafi (902 -908) par al-Tiqtaqa du "Kitab al-Fakhri" Après ... Il reçut le serment d'investiture en l'année 289 (902).

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