9 DÉCEMBRE 1914
Dans
la nuit du 8 au 9, quelques patrouilles sortent, mais sont reçues
par des feux de salves, il y a 1 blessé à la 9e Compagnie.
A
7h30, le Général commandant le 10e Corps d'Armée remet la médaille
militaire à l'Adjudant Tual sur le terrain compris entre Basseux et
Bailleulval.
Le
Général de division, le Colonel Passaga, commandant la 38e Brigade,
le Lieutenant-colonel Federhpil commandant le 41e RI assistent à
cette cérémonie.
Le
2e Bataillon avec le Commandant Clerget rend les honneurs et défile
devant les Généraux et le Drapeau.
Elle
se poursuit le 9 décembre jusqu'au boyau A1, B1, tandis que le 6e
bataillon, à gauche, se porte à hauteur du 5e.
La
10e Cie du 167e dispose de deux sections en 1ere ligne, à 80 mètres
en face d'elles, une tranchée allemande d'environ 50 mètres se
dessine. Sous la pression de l'attaque de gauche, (Cdt Subsol),
l'adjudant Bétizeau remarque un flottement dans la tranchée
ennemie. Aussitôt, il ordonne un mouvement en avant.
Les
deux sections s'élancent d'un bond et enlève la tranchée
allemande, que vient occuper la 12e Cie.
Les
Allemands laissent entre nos main une grande quantité de matériel
et 8 prisonniers. 6 Français de la Cie sont tombés au cours de
l'attaque, 15 autres sont blessés.
L'attaque
est malgré tout couronnée de succès : La 23e Cie du 353e enlève
le Père Hilarion.
A
la surprise générale, les Allemands abandonnent le terrain, se
retranchant sur la ligne de crêtes.
II)
Chantilly
Commissaire
principal Jean Mayeur
« Mon
général, attendez ! »
Jean
dévale les marches de l’hôtel du Grand Condé à toute allure, un
dossier à la main. Les feuilles menacent de s’envoler à chacun de
ses pas. Il manque de peu de bousculer deux soldats occupés à
décharger un camion de meubles apportés de Romilly-sur-Seine. Le
Grand Quartier général vient tout juste d’être installé à
Chantilly...
« Mon
général ! » s’époumone Jean pour attirer l’attention
du gradé qui s’apprête à monter dans sa voiture.
L’officier à la barbe blanche l’entend enfin et s’arrête. Dans sa course folle, Jean pile juste devant lui et le salue maladroitement. Face à ce manquement intolérable à la discipline militaire, le général s’apprête à rabrouer Jean mais celui-ci lui tend immédiatement le dossier qu’il a entre les mains.
L’officier à la barbe blanche l’entend enfin et s’arrête. Dans sa course folle, Jean pile juste devant lui et le salue maladroitement. Face à ce manquement intolérable à la discipline militaire, le général s’apprête à rabrouer Jean mais celui-ci lui tend immédiatement le dossier qu’il a entre les mains.
« C’est
ce que vous attendiez, mon général, explique Jean, essoufflé. Nous
avons trouvé une solution pour enrayer le cas des blessures à la
tête de nos soldats. »
Au
cours de l’été, tous les rapports venus du front comportent la
même statistique inquiétante : 75% des blessures des soldats
sont à la tête. Et le plus souvent, elles sont mortelles. C’est
pourquoi l’intendance a fait distribuer en urgence des couvre-képis
bleus pour dissimuler la couleur rouge des précédents.
Les
anciens modèles donnent l’impression d’avoir été réalisés à
seule fin d’indiquer aux Allemands où tirer précisément.
Malgré
cette amélioration, les pertes ont continué d’être sévères.
D’abord,
les Allemands continuent d’utiliser des obus fusants. Les
projectiles éclatent en délivrant une pluie de billes de plomb, qui
peuvent facilement se loger dans les têtes des soldats.
Et
puis, à cause de la guerre de tranchées, il n’y a plus guère que
la tête des hommes qui dépasse du parapet. Si les Allemands
disposent de leurs fameux casques à pointe, les Français n’ont
rien pour se protéger efficacement. Les képis ne peuvent empêcher
une balle de percer un crâne. Alors, on a cherché une solution.
Et
ce matin, elle est tombée sur le bureau de Jean...
« Qu’est-ce
que c’est ?
Je
n’ai pas le temps de lire ! s’exclame le général en
constatant l’épaisseur du dossier.
— Louis Adrian, des services de l’Intendance, a eu une idée, mon général, annonce Jean avec fierté. Il propose un prototype de « cervelière » en métal qui se glisse sous le képi. Elle est constituée d’une simple tôle pliée et ne coûte donc quasiment rien à produire. Et puis, on peut très rapidement l’envoyer en masse au front.
— Louis Adrian, des services de l’Intendance, a eu une idée, mon général, annonce Jean avec fierté. Il propose un prototype de « cervelière » en métal qui se glisse sous le képi. Elle est constituée d’une simple tôle pliée et ne coûte donc quasiment rien à produire. Et puis, on peut très rapidement l’envoyer en masse au front.
Mon
général, il faut absolument que vous en parliez à Joffre !
Toutes les informations sont là-dedans. »
Avant
même que le général dise quoi que ce soit, son chauffeur vient lui
dire à l’oreille :
« Vous êtes attendu, mon général. »
L’officier se glisse alors à l’arrière de la voiture et laisse le jeune commissaire sur le pavé, le dossier en main.
« Vous êtes attendu, mon général. »
L’officier se glisse alors à l’arrière de la voiture et laisse le jeune commissaire sur le pavé, le dossier en main.
Mais
Jean se tient à la portière, suppliant le général d’accepter sa
requête et de prendre le dossier, au moins pour regarder. Le vieil
officier finit par se pencher vers lui :
« Adrian,
ce n’est pas cet emmerdeur que l’on avait mis à la retraite ?
— Si, mon général, mais il y a plus d’idées pour nos soldats dans ce dossier que dans tout ce que j’ai lu depuis le mois d’août ! Il peut radicalement changer la vie de nos hommes au front ! »
— Si, mon général, mais il y a plus d’idées pour nos soldats dans ce dossier que dans tout ce que j’ai lu depuis le mois d’août ! Il peut radicalement changer la vie de nos hommes au front ! »
L’enthousiasme
de Jean ne parvient toujours pas à fléchir l’expression glaciale
du général. L’officier supérieur lève une main gantée vers son
chauffeur pour lui faire signe d’attendre quelques secondes de
plus.
« Vous
êtes sûr de vous ?
— Certain, mon général. »
— Certain, mon général. »
Le
général se saisit enfin du dossier. Il s’installe plus
confortablement sur la banquette arrière de son véhicule dont le
moteur vrombit déjà.
« En
ce cas, tenez-vous prêt à rappeler cet Adrian, dit-il à Jean qui
court doucement à côté de l’automobile en mouvement. J’en
parlerai à Joffre dès demain.
— Merci, mon général ! s’exclame joyeusement le commissaire. Vous ne le regretterez pas, mon général, je vous assure ! »
— Merci, mon général ! s’exclame joyeusement le commissaire. Vous ne le regretterez pas, mon général, je vous assure ! »
Dans
une forte odeur d’essence et un vacarme du tonnerre, Jean regarde
s’éloigner la voiture avec, à son bord, le dossier qui porte tous
ses espoirs.
III)
Obus
la nuit.
Le
ministère de la Guerre donne aux journaux parisiens un communiqué
«
copieux » sur la situation militaire. « Journée calme en Belgique
ainsi que dans la région d'Arras, ou les Allemands n'ont tenté
aucun retour offensif.
Plus
au sud, dans la région du Quesnoy et d'Andéchy, nous avons réalisé
des progrès variant de 200 à 600 m, notre gain a été maintenu et
consolidé.
Dans
la région de l'Aisne et en Champagne, pas de changement.
L'artillerie
allemande, sur laquelle nous avions pris l'avantage les jours
précédents, s'est montrée plus active, mais elle a été de
nouveau maîtrisée par notre artillerie lourde, celle-ci, aux
environs de Reims, a obligé les Allemands à évacuer plusieurs
tranchées, cette évacuation s'est faite sous le feu de notre
infanterie.
Dans
la région de Perthes, l'ennemi, par deux contre-attaques, a essayé
de reprendre les tranchées qu'il avait perdues le 8. Il a été
repoussé, le terrain conquis par notre armée est solidement
organisé.
Dans
toute l'Argonne, la progression Française s'est poursuivie, nous
avons enlevé de nouvelles tranchées, repoussé avec un plein succès
6 contre-attaques, complété et consolidé le terrain gagné sur
l'ennemi.
Sur
les Hauts-de-Meuse, ont lieu des combats d'artillerie où nous avons
gardé, malgré l'activité plus grande des batteries ennemies, un
avantage marqué.
Dans
le bois Le Prêtre, nous avons pris de nouvelles tranchées.
Rien
à signaler sur le reste du front jusqu'à la frontière Suisse.
Nos
aviateurs ont, de nouveau, lancé avec succès 16 bombes sur la gare
et les hangars d'aviation de Fribourg-en-Brisgau. Malgré une vive
canonnade, ils sont rentrés sans accident. »
En
Belgique, sur le front de l'Yser proprement dit, entre Dixmude et
Nieuport, les Allemands font ces jours derniers une nouvelle
tentative pour franchir la rivière. Le « Daily Chronicle »
donne des précisions à cet égard, assure que cette tentative a été
faite à Pervyse, où les Allemands ont équipé une demi-douzaine de
radeaux armés de mitrailleuses, chaque radeau transportant une
cinquantaine d'hommes.
Ces
radeaux sont remorqués par 3 puissants canots automobiles munis de
projecteurs. Quand les radeaux s'avancent sur les champs inondés
jusqu'à 200 mètres des positions Belges, l'artillerie a empêché
les Allemands de débarquer, leur infligeant des pertes sensibles.
Les
Allemands, bien qu'aucune confirmation officielle ne soit venue du
côté Russe, occupent Lodz.
Les
dernières dépêches de Petrograd font entrevoir l'évacuation de la
ville par les troupes Russes pour des considérations stratégiques.
En
Prusse Orientale, les Russes sont arrivés devant Lotzen, la
forteresse qui barre la route entre les lacs de Mazurie.
Durant
leur première avance en Pologne, les Russes ont négligé d'occuper
cette forteresse, ce qui permet aux Allemands de prendre l'offensive.
Cette
fois, ils procèdent à une avance méthodique, travaillant sans
trêve ni délai à saper la forteresse.
Sur
le front Tsenchenstokhovo-Cracovie et au sud de Cracovie, l'avance
Russe est continue et les mouvements en Hongrie progressent
favorablement.
Le
tsar a visité Ekaterinodar, dans la province de Kouban qui s'étend
entre la mer Noire, la mer d'Azof et le Caucase.
Nicolas
II a reçu les délégations des troupes cosaques du Kouban et les
représentants de la colonie Anglaise de la région.
Le
correspondant de Saint-Omer du journal « Le Temps » nous
apprend que l’aviation Allemande a de nouveau bombardé Hazebrouck.
«
Un aéroplane allemand survolant la ville, vers 8h30, a jeté 3
bombes derrière la gare.
Le
premier projectile ne fait aucune victime.
La
seconde bombe tue 6 civils dont 3 enfants, et 7 soldats Anglais et
fait une dizaine de blessés. La petite Leroy, tuée ce jour, a eu sa
sœur frappée mortellement par une balle Allemande lors de la
tentative faite, en octobre, contre la gare d'Hazebrouck par un
détachement Allemand.
La
troisième bombe a blessé plusieurs soldats Anglais.
L'avion
s'est dirigé alors sur Steenbecque où il a bombardé la gare,
faisant plusieurs victimes, puis, vers 11 heures, il est revenu
au-dessus d'Hazebrouck, jetant 2 nouveaux projectiles qui ont éclaté
dans un jardin de la place Jeanne-d'Arc, n'occasionnant que des
dégâts matériels. »
Le
Temps nous raconte une équipée héroïque de nos aviateurs en
Belgique. Nous remarquerons, encore une fois, que lorsque ce sont «
nos hommes » qui jettent des bombes de leur avion, ils ont une
dextérité diabolique. « Les aviateurs Français ont accompli des
prouesses rares ces jours-ci. Le Daily Mail rapporte que l'un d'eux a
survolé Anvers, laissant tomber des petits papiers avec ces mots «
Courage, nous nous verrons bientôt ! » Les Allemands ont vainement
essayé d'abattre l'avion, tandis que les gens d'Anvers chantent le
Leeuw van Vlaandren, le chant patriotique des Flamands, et
applaudissent l'aviateur Français.
A
en croire une dépêche d'Amsterdam, un aviateur a survolé les
réservoirs à pétrole du Hainaut, mais le feu de l'ennemi l'empêche
de les détruire. Poursuivi par un Taube, il parvient à s'échapper
après avoir détruit à coups de bombes trois wagons d'un train
d'approvisionnement. »
IV)
Mêmes
emplacements que ceux de la veille.
À
partir du 9, le colonel ne commande plus la Réserve générale du
corps d’armée.
Les
consignes du cantonnement de Vignot sont passées au 27e.
À
8h30, revue du 27e par le général de Mondésir qui va leur donner
pour mission de reprendre la partie de la redoute de Saint-Agnan
occupée par l’ennemi.
Défilé
du régiment. Attente de l’ordre de départ.
À
14h, l’arrivée du courrier de la Brigade nous annonce que le
colonel prend le commandement d’une tranche du secteur des Bois
dont le poste de commandement est établi à la Croix Saint-Jean.
Préparatifs
de départ.
Adieux
du docteur Raisse qui passe à l’Ambulance du 8e corps d’armée à
Commercy.
V)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
« Obus
la nuit. De la salle à manger de la maison 8, rue Bonhomme où mon
lit est installé, je vois par le vitrage, en face, les éclairs
produits par les explosions. »
Enfin
un nouveau pantalon-culotte bleu horizon
Côté
français, il faut attendre le 9 décembre 1914 pour voir l’entrée
du drap bleu clair – à défaut du kaki demandé par Joffre.
L’uniforme
« bleu horizon » est décrit par la notice du 9 décembre 1914.
Le
colorant rouge, l’alizarine fabriqué en Allemagne, n’étant plus
importé, on se contente d’un drap en fils bleu foncé, bleu clair
et blanc, ce qui produit un bleu clair, le « bleu horizon ».
Les
bandes molletières déjà en service dans les unités de chasseurs
alpins, de zouaves et de tirailleurs compensent la pénurie de cuir.
En
décembre 1914 la forme du nouveau pantalon-culotte est arrêtée
:
Il
s’arrête sous les genoux et ferme par un lacet ou des
boutons.
Le
bas des jambes est protégé par des bandes molletières en laine de
teinte bleu horizon.
Toutefois
plusieurs teintes seront utilisées avant le bleu horizon (notamment
brun, beige ou bleu gris), car la capote est prioritaire pour le
nouveau drap.
Le
9 décembre 1914, les 2 poches poitrines sont rétablies à la capote
modèle Poiret .
De
plus, ce 3e type possède à nouveau une martingale dorsale
ainsi que des insignes de col rectangulaires de couleur jonquille.
Cependant, trop voyante, ces pattes de collet ne seront portées que
durant les 1er mois de 1915.
Les boutons se généralisent par un modèle en aluminium d’une seule pièce.
VI)
Lu
dans Le Moniteur en date du mercredi 9 décembre 1914
France.
-Les
Allemands se montrent plus actifs que les jours précédents dans la
région de l’Yser. Mais notre artillerie leur a riposté avec
succès et leurs attaques d’infanterie ont été vigoureusement
repoussées. Nous avons gagné du terrain dans la région de
l’Argonne.
L’état-major
Russe publie un long exposé de la situation. Il en résulte que les
corps de von Hindenburg, après avoir remporté quelques succès
entre Vistule et Wartha, ont été refoulés avec d’énormes
pertes.
Ils
ont alors transféré la lutte dans la région de Cracovie. Cette
place est maintenant investie par une armée de 270.000 hommes,
commandée par le général Radko Dmitrieff, et plusieurs des
forts de la première ligne seraient déjà tombés.
Les
Allemands prétendent être entrés dans le Lodz, tout en
reconnaissant que cette occupation n’a qu’une valeur restreinte
au point de vue stratégique.
Les
Serbes accentuent l’offensive qu’ils ont reprise contre les
Autrichiens, et leur cavalerie a repris Valjevo.
Allemagne.-Guillaume
II est tombé malade. Il est obligé de remettre à quelques jours
son départ pour le front.
La
chambre Italienne a voté un milliard pour couvrir les frais
extraordinaires de la préparation militaire.
Les
journaux de New-York disent qu’une violente discussion s’est
élevée entre Guillaume II et le président du conseil Hongrois, le
comte Tisza, au cours de la visite que celui-ci a faite récemment
au quartier général Allemand.
Le
comte Tisza a protesté contre l’abandon dans lequel Budapest est
laissée, à portée de l’invasion Russe, et a en vain réclamé 3
corps d’armée Allemands pour la défendre.
VII)
Détail
du Journal de Mantes, 9 décembre 1914
A
la fin du mois de novembre la course à la mer s’achève et la
guerre rentre dans une nouvelle phase. Après la guerre de mouvement,
les soldats vont mener une guerre d’usure. Les deux armées se
positionnent face à face dans les tranchées.
Les
conditions de vie des soldats au front sont mal connues des civils à
l’arrière car elles sont soit très lacunaires soit relèvent du
« bourrage de crâne ». On se doute cependant à travers
les appels à la solidarité (on demande aux civils d’envoyer des
vêtements chauds, de la nourriture en complément de l’ordinaire
par exemple) que les soldats manquent de tout et souffrent de
l’éloignement .
Les
familles ont peu d’informations précises sur le sort des soldats
du fait de la censure militaire et de la lenteur du courrier. Les
longues listes de morts, de blessés et de prisonniers qui
envahissent peu à peu les journaux sont source d’angoisse pour les
familles. Ces lignes laissant apparaître une certaine émotion et
sont destinées à mettre en valeur l’action des enfants.
Afin
de ne pas se laisser submerger par l’émotion, on met en relief le
côté patriotique de l’action des enfants. On insiste sur le fait
que toute la nation est « en armes », une nation faite de
héros glorieux au front comme à l’arrière. Ces lignes font écho
aux représentations des enfants déguisés en poilus qui
apparaîtront sur les cartes postales au cours de la guerre.
Isabelle
Attard-Aman
VIII)
A
la demande du Grand quartier général, l’état-major de la 4e
armée étudie une offensive qui doit être déclenchée à la
mi-décembre 1914.
D’importantes
réunions se tiennent au quartier général de Langle de Cary à
Châlons-sur-Marne.
L’idée
est de lancer une attaque dans la Marne en direction de Tahure, à
partir de la droite et de la gauche de Perthes-les-Hurlus.
Les
Français pensent que le moment est bon parce que des troupes
Allemandes viennent d’être déplacées vers le front Russe.
Les
instructions sont adressées au 17e corps et au 12e corps qui, à
l’est de Souain, doit attaquer en direction de Somme-Py.
Au
17e corps, la 34e division qui comprend les 14e, 83e, 59e, 88e,
régiments d’infanterie attaqueront la cote 200 tandis que la 33e
division avec les 2e, 7e, 9e, 11e et 20e régiments
d’infanterie le saillant des Tranchées brunes, à un peu moins de
2 kilomètres de Perthes.
Les
deux divisions reçoivent comme mission de faire jonction au nord de
la cuvette de Perthes, la 34e face au Trou Bricot, la 33e devant la
cote 188.
On
prend bien soin d’indiquer à la 34e division que ses soldats ne
doivent pas s’engager dans les bois situés entre Perthes et
Souain.
IX)
Le
généralissime Joffre écrit au général de Langle de Cary :
« Il
semble qu’en prenant comme axe principal de votre attaque, la route
de Suippes à Attigny (Ardennes), vous aurez l’avantage de la
conduire dans un pays largement ouvert, sans obstacles naturels, et
où la profondeur des défenses ennemies paraît moins forte que sur
les autres parties du front. Il est indispensable que cette offensive
se produise avant le 20 décembre. On entrevoit aussi que cette
offensive doit être appuyée par le corps colonial sur le Calvaire
180 qui est situé à 1 200 mètres au nord-est de la ferme de
Beauséjour avec comme objectif ultérieur la Butte du Mesnil et
Maisons-en-Champagne. Le 1er corps d’armée mis à la disposition
de la 4e armée serait tenu en réserve...
X)
Après
une nuit tranquille, matinée un peu agitée. Canon français gros
calibre Quelques bombes allemandes, mais non sur la ville. Nuit
tranquille, sauf Quelques coups de canon ou bombes vers 22 ou 23h.
Le
cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux
de l’Académie Nationale de Reims.
Dès
le matin, les canons français font rage, les maisons tremblent. A
10h du matin, quand j'écris ces lignes, pas encore de riposte du
coté des Allemands, s'ils pouvaient nous avoir débarrassés de leur
présence, personne ne s'en plaindrait mais cela n'est pas probable.
Nuis assez calme.
Carnet
d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918
XI)
L'incertitude
et les contradictions au milieu desquelles vivent ceux-là même qui
sont renseignés ...
Le
général Gallieni estime avoir gagné la bataille de la Marne en
dépêchant sur l'Ourcq 15.000 hommes montés dans 3 000 taxis-autos
réquisitionnés.
Le
haut commandement juge au contraire que l'intervention de Gallieni
sur l'Ourcq n'a été qu'un épisode qui n'est même pas mentionné
dans le rapport du généralissime sur la victoire de la Marne.
D'où
froissements et mécontentements. Gallieni se plaint que son rôle
soit diminué, sollicite la presse de lui rendre justice.
La
censure interdit la publication de la moindre note relatant l'affaire
des
3
000 taxis-autos et donne pour prétexte la consigne donnée par le
général Gallieni lui-même de ne pas permettre aux journaux de
raconter cet incident... Étrange !
Le
retour du gouvernement à Paris met d'ailleurs fin à la mission de
Gallieni, qui est nommé au commandement de l'armée d'Alsace.
C'est
évidemment un des incidents qui sont nés du triple pouvoir de
Bordeaux, de la place de Paris et du grand quartier général.
En
outre, le véritable vainqueur de la Marne, c'est-à-dire l'homme qui
a eu la première idée, la conception originelle de la bataille, est
non plus le général Foch mais le général Boëll... Cela dit pour
montrer l'incertitude et les contradictions au milieu desquelles
vivent ceux-là même qui sont renseignés.
En
ce mois de décembre, le bilan est d'ores et déjà terrible… 300
000 soldats Français sont morts depuis août qui a vu saignés les
régiments du Grand Sud à Bertrix et ailleurs. épuisés, les
survivants creusent les premières tranchées. L'hiver est là, les
positions sont « gelées », les hommes frigorifiés et
l'état d'esprit en train de changer…
Il
suffit de lire les lettres de Léon Pommiès évoquant les Allemands
pour s'en rendre compte.
En
septembre, ce jeune caporal du 144e régiment d'infanterie de
Bordeaux, fraîchement rappelé alors qu'il vient à peine d'achever
son service militaire, écrit à sa famille restée à Dax : « Je
t'assure que quand on nous en montre, nous faisons du beau travail,
je vise comme à la cible et ce ne me semble pas que je tire sur des
hommes, même pas sur des bêtes malfaisantes, mais sur des
silhouettes de tir… »
A
présent ? Bloqué sur le Chemin des Dames, ce futur commerçant
Tarbais de la future place Verdun vit désormais son quotidien à
quelques dizaines de mètres de l'ennemi.
L'usure
et la proximité changent les regards. « Nous avons ces chers
messieurs en face de nous. Ce ne sont pas de mauvais bougres. Ils
nous déclarent (car nous avons parfois des entretiens), que la
guerre commence à leur peser.
Nous
allons volontiers chez eux, dans leurs petits postes d'écoute, mais
nous les tenons à distance de chez nous. Ils ont de la bière, des
cigarettes à bouts dorés, du fromage croûte rouge et des cigares
et ils nous donnent des journaux »…
De
fait, un peu partout sur le front et tandis que Noël approche,
« cochons de Français » et « boches » se
rendent-ils compte qu'en face, l'ennemi est aussi un homme.
Que
la cible est un conscrit comme eux, tentant de survivre à la même
tragédie quotidienne des copains qui tombent, des blessures atroces,
des bombardements, de la boue, des rats et de la famille au loin.
Et
ici ou là, selon les endroits du front se répand « l'esprit
d'humanité » quand bien même les ordres de tueries continuent
à tomber. Accords tacites pour survivre en bonne intelligence, pour
« faire semblant » lors de combats ritualisés à heures
fixes et même pour ne rien faire, trêves pour aller chercher les
corps des morts… Certes, les assauts absurdes existent toujours,
mais tout un processus s'enclenche qui débouche sur des
fraternisations, autour de Noël.
« Ce
n'est pas un phénomène d'ampleur, ce sont des petits gestes
spontanés, sporadiques, à force de se regarder. C'est une pomme
qu'on lance d'une tranchée à l'autre, un morceau de pain, un coup à
boire, un échange de chansons patriotiques, sentimentales.
Ce
mouvement commence surtout avec les Britanniques, la guerre se
« civilise », l'autre n'est plus un monstre et on sort
pour se rencontrer entre les tranchées, explique l'historien Marc
Ferro.
De
fait, si les Anglais ne tirent plus les premiers, c'est aussi parce
que leurs régiments sont composés de volontaires, ils ne se battent
pas sur leur sol, pour certains, ce n'est plus leur guerre...
Histoire
désormais mythique : Ils feront même un foot entre les lignes…
Sur le front Russe aussi, des fraternisations ont lieu. Et les
Français se reconnaissent également dans ces manifestations. Notre
Audois Louis Barthas, qu'on lira ci-dessous, en témoigne.
Noël
1914, un Noël extraordinaire ? Au sens strict du terme, d'ailleurs,
pour les cuistots qui font tout pour sortir la cantine de l'ordinaire
servi au troupier, grâce aux envois, aux dons.
Aucun
état-major n'a prévu qu'on réveillonne en première ligne : Bien
sûr, puisque la guerre sera courte ! Il faut donc organiser de
l'exceptionnel pour ces hommes engourdis que la nostalgie du foyer
gagne, ronge.
Vins,
champagnes, schnaps, whisky arrosent les tranchées, là où les
Allemands plantent parfois un sapin sur le parapet.
Là
où certains hommes choisiront de répondre au « Stille Nacht »
par « Douce Nuit » plutôt que s'étriper comme d'autres
unités en cette journée sacrée, puis de braver l'interdit pour
sortir dans le no man's land.
Se
tendre une gourde, se serrer la main, échanger un bout de gâteau,
chanter. Premières fraternisations qui se retrouveront
ponctuellement, tout au long de la guerre, laquelle ne manquera
pourtant jamais de reprendre de plus belle.
Parce
que l'histoire a toujours détesté que de simples soldats fassent la
paix.
Documents
Mémoire des Deux Guerres en Sud-Ouest.
XIII)
«
On entendait des chants... »
Grâce
à l'historien Toulousain Rémy Cazals, Les Carnets de Guerre de
Louis Barthas sont devenus un classique et restent une source
précieuse sur le conflit, vécu à hauteur de soldat, au front.
Ce
premier Noël de guerre ? En deuxième ligne, notre tonnelier Audois
le raconte ainsi : « La nuit suivante est la nuit sacrée de
Noël. Dès la nuit tombée, nous nous étions blottis dans nos trous
pensant bien y sommeiller jusqu'à l'aube, lorsque vers 21h, une voix
bourrue nous intime l'ordre de sortir de nos trous et de monter nos
sacs en toute hâte. De fait, il se passe en première ligne quelque
chose d'anormal, on entend des chants, des clameurs, de nombreuses
fusées sont lancées de part et d'autre, mais pas de fusillade… »
9
décembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/9-decembre-1914/
Chantilly.
Commissaire principal Jean Mayeur. « Mon général, attendez ! »
Jean dévale les marches de l'hôtel du Grand Condé à toute allure,
un dossier à la ...
Mercredi
le 9 décembre 1914 : Les Allemands jettent des ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../mercredi-le-9-decembre-1914-les-allemands-jette...
9
déc. 2014 - Mercredi le 9 décembre 1914 : Les Allemands jettent des
bombes sur Hazebrouck ! Par la rédaction pour Il y a 100 ans - La
Grande Guerre, ...
9
Décembre 1914 : L'incertitude et les contradictions au ...
lafautearousseau.hautetfort.com/.../12/.../9-decembre-1914-5493136.htm...
mardi,
09 décembre 2014. 9 Décembre 1914 : L'incertitude et les
contradictions au milieu desquelles vivent ceux-là même qui sont
renseignés ... images.jpg ...
C'était
Noël 1914 : trêves sur le front - 25/12/2014 ...
www.ladepeche.fr/.../2018285-c-etait-noel-1914-treves-sur-le-front.html
Il
y a 1 jour - Ce 9 décembre 1914, à présent ? Bloqué sur le
Chemin des Dames, ce futur commerçant tarbais de la future place
Verdun vit désormais son ...
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