lundi 1 décembre 2014

906... EN REMONTANT LE TEMPS

22 NOVEMBRE 2014...

Cette page concerne l'année 906 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA DIFFICILE LÉGITIMATION DE CONSTANTIN VII

Le patriarche Nicolas Mystikos baptise avec réticence Constantin, mais interdit fermement à l'empereur de se remarier pour la quatrième fois. Celui-ci passe outre en célébrant secrètement son mariage dans la chapelle privée du palais, devant un simple prêtre. L'opposition continuelle de Nicolas Mystikos lui vaut d'être arrêté sous un prétexte fallacieux, il est forcé d'abdiquer en 907. Le nouveau patriarche, Euthyme, reconnaît le mariage.

Léon VI, dit le Sage né le 19 septembre 866, mort le 11 mai 912, est empereur Byzantin de 886 à 912.
Surnommé le Sage car il est moins ignorant que ses contemporains. Il est instruit par Photios, qui est par la suite patriarche de Constantinople. Il termine le Basilica, la traduction grecque et la mise à jour du code de lois créé par Justinien...

L'identité de son père est le sujet de nombreuses discussions d'érudits et n'a pas été formellement tranchée :
pour les historiographes officiels de la dynastie Macédonienne, Léon VI est le fils de son prédécesseur Basile Ier et de sa seconde épouse Eudoxie Ingerina.
mais la majorité des chroniqueurs contemporains racontent une histoire différente.

L'empereur Michel III a été contraint par sa mère d'épouser Eudoxie Dékapolitissa qu'il déteste, et a pour maîtresse Eudoxie Ingérina. Pour légitimer les enfants qu'il a avec sa maîtresse, il marie celle-ci avec Basile, son favori... Léon VI et son frère Étienne seraient ainsi nés de Michel III et d'Eudoxie Ingerina.

Toujours est-il que sa jeunesse est troublée par les sentiments d'antipathie et de dégoût que son père officiel éprouve à son égard, tombé amoureux de Zoé Zoutsina, il doit renoncer à elle pour épouser, de force, Théophano. Son aversion pour son épouse entraîne une colère de son père, qui le fait emprisonner pendant 3 mois.

Léon monte sur le trône à la mort de son père, Basile Ier : s'il doit théoriquement partager le pouvoir avec son frère Alexandre III, la frivolité de ce dernier conduit Léon VI à exercer seul le pouvoir impérial.

Dès son avènement, il nomme Stylianos Zaoutsès Maître des offices et logothète du Drome et exile le patriarche Photios, contraint d'abdiquer. Le jour de Noël 886, Léon VI fait couronner patriarche son propre frère puîné, Étienne, alors qu'il n'a que 16 ans, maladif, ce dernier est aussi coopératif qu'on le lui demande.

En 899, il fait convoquer un grand synode destiné à restaurer les relations entre les Églises d'Occident et d'Orient. Pendant ce temps, Léon VI s'attache à la révision et à la codification du droit Romain, commencée sous Basile Ier. Les lois sont regroupées matière par matière dans des volumes spécifiques puis traduites en Grec, seule langue alors comprise par le peuple et les fonctionnaires.

Léon VI n'est pas aussi heureux que son père dans ses campagnes militaires.
Il est vaincu par les Bulgares en 894,
Les bat avec l'aide des Magyars l'année suivante, mais, ayant rompu cette alliance, il est à nouveau battu par les Bulgares en 896.
Le tsar Syméon profite de ces victoires pour obtenir l'indépendance de son église et l'établissement d'un patriarcat.
Il perd la Sicile en 902, conquise par les musulmans qui prennent aussi Thessalonique en 904.
En 907, Constantinople est assiégée par les Rus' de Kiev qui réclament des avantages commerciaux.
En 911 Léon VI accepte les accords demandés, puis les attaque... Et doit en fin de compte signer un traité commercial.
En 912, il tente vainement de reprendre la Crète aux Arabes, tombe malade au retour et meurt le 11 mai 912.
Son fils étant encore enfant, c'est son frère, Alexandre III, qui lui succède.

à l'époque, l'Église d'Orient considérait comme amoral pour un homme d'avoir successivement plus de deux épouses : si les deux premiers mariages étaient regardés comme nécessaires à la perpétuation de la famille, les mariages subséquents étaient considérés comme des fornications. Pour assurer sa succession, Léon VI dut cependant se marier quatre fois

Il épouse d'abord en 886 Théophano, fille de Martinacus, noble Byzantin, dont il eut :
Eudoxie, morte jeune.

Particulièrement laide et pieuse, Théophano se confine dans la religion, au point de se retirer dans le couvent des Blachernes, où elle meurt le 10 novembre 897.

Veuf, Léon VI se remarie en 898 avec sa maîtresse Zoé († 899), fille de Stylianus Zautzès, dont il a :
Anne (889 † 903), mariée en 901 à Louis III l'Aveugle, empereur d'Occident.

Le 3e mariage se fait en 900 avec Eudoxie Baïana († 901), mais le litige avec l'église commence bien que le nouveau patriarche, Antoine Cauléas, lui accorde la dispense nécessaire... Il s’achève rapidement par la mort de l'épouse en avril 901. Ils ont eu :
un fils, né et mort en avril 901.

Il contracte une 4e union avec Zoé Carbonopsina († 919), dont il a :
Anne, née en 903,
Hélène, née en 904,
Constantin VII (906 † 959).

Pour légitimer ce dernier, il épouse secrètement Zoé dans une chapelle du Palais sacré de Constantinople puis la proclame épouse et impératrice. La fureur de l'Église ne connaît alors plus de bornes et refuse la dispense nécessaire : c'est l'affaire de la tétragamie. L'Église est cependant divisée en deux factions, les photiens et ignaciens (anciens partisans respectifs de Photios et d'Ignace), et Léon VI sait jouer de ces divisions : il accorde le patriarcat à Euthyme, sous la condition que celui-ci lui accorde la dispense de remariage.

John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453), 1998 [détail des éditions]
Christian Settipani, Nos ancêtres de l'Antiquité : étude des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l'Antiquité et celles du haut Moyen-Âge Européen, 1991 [détail des éditions]

Le père de Constantin VII est l'empereur Léon VI le Sage, que sa volonté forcenée d'engendrer un héritier légitime conduisit aux pires excès selon les normes de l'époque : après 3 mariages restés stériles (le 3e ayant déjà fait scandale car convoler plus de 2 fois n'était pas admis par l’Église, même après un veuvage), il s'entiche d'une superbe femme Zoé Carbonopsina « aux yeux noirs de carbone », qui lui donne en 906 un fils qu'il veut légitimer. Cette prétention provoque la «crise de la tétragamie» (4e mariage), dont on peine aujourd'hui à imaginer l'ampleur et qui se solde par la déposition du patriarche de Constantinople, au profit d'un prélat plus complaisant qui accepte de célébrer leur union.

Constantin est le fils de l’empereur Léon VI le Sage et de sa maîtresse Zoé Carbonopsina. L’empereur n’ayant pas d’autre fils, il épouse Zoé, en quatrième mariage (une tétragamie), en violation autant des règles de l’Église que du Code de lois qu'il avait lui-même promulgué et qui prohibait toute union au-delà de la deuxième.

Pour l'Église orthodoxe, en effet, le premier mariage revêt un caractère sacré, à la mort de l'épouse, un second mariage est autorisé afin de permettre la perpétuation de la famille, le troisième et a fortiori le quatrième mariages sont considérés comme des fornications et condamnés, les enfants issus de ces unions étant regardés comme illégitimes... Constantin est donc regardé comme illégitime. Léon VI lutte pendant plus d’un an pour imposer cette légitimation, forçant pour cela l’abdication du patriarche Nicolas Mystikos, et son remplacement par Euthyme, qui accorde à Léon la dispense nécessaire pour épouser Zoé et légitimer Constantin.

Constantin y gagne son surnom de Porphyrogénète né dans la pourpre, la pourpre symbolisant l'empereur. Il signifie né dans la famille impériale (c'est loin d'être la règle générale pour les empereurs romains, dont la succession n'est pas réglée par des dispositions claires, sans parler des nombreux coups d'État) et qui implique donc la légitimité de sa filiation.

Début 906, Samonas est le parrain au baptême de Constantin, fils de Léon VI et de Zoé Carbonopsina.

En octobre de la même année, le Domestique des Scholes, Andronic Doucas, entre en rébellion et s'installe avec ses proches dans la forteresse de Kabala, près d'Iconium.

Une lettre livrée par un ancien partisan de Doucas passé dans le camp impérial semble prouver un complot auquel est mêlé le patriarche Nicolas Ier Mystikos, qui refuse obstinément de reconnaître le mariage morganatique de Léon VI avec Zoé Carbonopsina, et empêcher ainsi la légitimation de leur fils Constantin.

Nicolas Ier est arrêté et placé en détention dans un monastère, c'est Samonas, accompagné d'évêques, qui négocie sa démission, obtenue en février 907. Peu après, en avril ou mai, Andronic Doucas quitte la forteresse de Kabala avec l'aide d'une armée envoyée par les Arabes avec qui il avait pris contact, et se réfugie en territoire musulman.

L'interprétation de cette affaire très embrouillée divise les historiens : Y eut-il vraiment un complot d'Andronic Doucas impliquant le patriarche Nicolas Ier? Ou est-ce un coup monté par l'intrigant Samonas, qui déteste la famille Doucas, comme le prétendent les chroniques?
Ou Samonas agit-il pour le compte de l'empereur? Toujours est-il que l'eunuque est récompensé de ses services par le rétablissement à son profit du poste de « parakoimoménos », eunuque suprême du Palais, que Basile Ier, qui appréciait beaucoup moins les eunuques que son successeur, avait supprimé à son avènement.

Peu après, au cours de cette même année 907, Samonas fait beaucoup d'efforts pour s'attirer les bonnes grâces de Zoé Carbonopsina : la Vie d'Euthyme relate qu'il tente d'obtenir du nouveau patriarche la reconnaissance pour elle du titre d'Augusta, ce qu'Euthyme a refusé. Surtout, il offre à Zoé un nouvel eunuque, Constantin le Paphlagonien. Mais le couple impérial tombe vite sous le charme de ce nouveau serviteur, tant et si bien que Samonas se voit en passe d'être supplanté.

Pour se rétablir, Samonas prétend que Zoé et Constantin ont une liaison l'empereur, comme toujours, le croit sur parole et le charge de châtier Constantin, celui-ci est tonsuré et enfermé dans le monastère Saint-Taraise.

Léon VI prit de regrets envers Constantin, ordonne à Samonas de le faire transférer dans le monastère de Speira, où il doit faire une visite, tombant « par hasard » sur Constantin il le ramène séance tenante au Palais.

Cette fois, Samonas décide de frapper un grand coup : il fait rédiger par son secrétaire Constantin le Rhodien un pamphlet insultant pour Léon VI, avec des indices accusant Constantin le Paphlagonien, puis fait placer ce pamphlet dans le mêtatôrion de Sainte-Sophie, où l'empereur ne manque pas de le trouver.

Malheureusement pour le parakimomène, son adjoint le megas koitonitès, Michel Tzirethôn, le trahit et révèle la manœuvre à Léon VI. C'est la chute de Samonas, tonsuré et enfermé dans le monastère de Martiniakos (été 908). Constantin le Paphlagonien le remplace comme parakimomène.

En 906,Andronic Doucas général Byzantin qui se rebelle sous le règne de Léon VI le Sage et meurt en exil à Bagdad vers 910, domestique des Scholes, refuse d’obéir à un ordre de l’empereur Byzantin lui enjoignant de se joindre à la flotte de l’amiral Himérios pour attaquer les musulmans du califat Abbasside : il a été averti par de mystérieuses lettres qu’il doit être arrêté et aveuglé par Himérios.

Après une victoire de l’amiral sur les Arabes Abbasside  (octobre 906), Andronic, déchu de son grade et déclaré rebelle à l’empire Byzantin, se réfugie avec sa famille et sa clientèle dans la forteresse de Kabala, près d’Iconium. Samonas prétend avoir découvert un complot de grande ampleur impliquant non seulement Andronic, mais le patriarche Nicolas Ier, qui est arrêté et contraint à la démission. Le nouveau Domestique des Scholes, qui n'est autre que Grégoire Ibéritzès, beau-père de Constantin Doukas  est un général Byzantin qui tente de s’emparer du trône, en 913, est envoyé réduire la forteresse de Kabala.

Mais une armée musulmane venant de l’émirat de Tarse vassale Abbasside se porte au secours des rebelles, et la famille Doucas peut se replier en toute sûreté en territoire musulman (avril-mai 907).
D’abord logés à Tarse, Andronic et Constantin sont emmenés à Bagdad, capitale du califat Abbasside. Andronic y reçoit un message secret de l’empereur Léon VI, qui, par l’effet des intrigues de Samonas, selon les chroniques, tombe entre les mains du grand vizir Abbasside. En conséquence, Andronic est mis aux arrêts et forcé de se convertir à l’islam.

Quant à Constantin, au cours de l’année 908, il parvient à s’enfuir de Bagdad et à regagner le territoire Byzantin par l’Arménie.
Dès 909, Constantin a été nommé stratège du thème de Charsianon, frontalier de l’émirat musulman de Tarse.

Le général romain Constantin Doukas échappe à la ...
https://histoireislamique.wordpress.com/.../le-general-romain-constantin-...
29 avr. 2014 - En 906,Andronic Doucas est un général byzantin qui se rebella sous le règne de Léon VI le Sage et mourut en exil à Bagdad ... Quant à Constantin, au cours de l'année 908, il parvint à s'enfuir de Bagdad et à regagner le ...

CARBONOPSINA Zoé
daniel.derigal.free.fr/Oxygene%202014/n47436.htm
Zoé Carbonopsina (en grec : Zoe Karbonopsina), « aux yeux de braise », fut la quatrième épouse ... aux Bulgares la même année affaiblirent sa position, et en 914, Zoé put renverser Nicolas et le remplacer à la régence. ... Date : 906 (26 ans)
(MACÉDONIENS) Léon VI
daniel.derigal.free.fr/Oxygene%202014/n47430.htm
Il contracta une quatrième union avec Zoé Carbonopsina († 919), dont il eut : Anne, née en 903, Hélène, née en 904, Constantin VII (906 † 959). Pour légitimer ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire