3
DECEMBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 896 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ALFRED
LE GRAND ROI D'ANGLETERRE
Au
commencement était la guerre « De la fureur des hommes du
Nord, protège-nous Seigneur » : mythe et réalité des
raids Vikings en Europe occidentale du Haut Moyen Age
Alfred,
parfois écrit Ælfred (né entre 846 et 849 et mort le 26 octobre
899), est roi du Wessex de 871 à sa mort, et roi de tous les
Anglo-Saxons à partir de 878, sans jamais contrôler la totalité du
territoire Anglais.
4e
fils du roi Æthelwulf et très probablement de la première épouse
de ce dernier, Osburga, il succède à son frère Æthelred en tant
que roi du Wessex et de Mercie en 871.
Alfred
est célèbre pour avoir organisé la défense du royaume contre les
Danois, et obtenu en conséquence l'épithète « le Grand » :
Il est le seul monarque Anglais à être connu comme tel.
Des
détails de sa vie nous sont connus grâce aux travaux d’un
ecclésiastique Gallois de l’époque, Asser, évêque de Sherborne.
En homme instruit, Alfred soutient l'éducation et améliore le
système judiciaire du royaume.
Il
est considéré comme saint par l'Église catholique romaine et fêté
localement le 12 décembre... Alfred est né à Wantage, dans
l'Oxfordshire (comté historique du Berkshire), entre 846 et 849. ce
fut un enfant particulièrement beau et prometteur, et des anecdotes
de son enfance sont restées dans les annales.
En
853, il est envoyé à Rome pour y être confirmé par le pape Léon
IV, qui l'a également « oint en tant que roi ». Des
ouvrages postérieurs décrivent cet événement comme un
couronnement anticipé, en préparation de sa succession au trône du
Wessex. Cependant, cela ne peut être prédit en 853, car Alfred a 3
frères aînés. Il est plus raisonnable de considérer cet événement
comme une investiture dans les insignes consulaires ou dans certains
titres royaux, comme celui du sous-royaume du Kent.
Cette
histoire est probablement apocryphe, bien qu'Alfred ait effectivement
pris part en 854-855 avec son père à un pèlerinage à Rome,
séjournant quelque temps à la cour de Charles le Chauve, roi des
Francs.
En
858, Æthelwulf meurt... Pendant les courts règnes de ses deux
frères les plus âgés, Æthelbald et Æthelberht, on ignore tout de
la vie d'Alfred.
Avec
l'accession au trône de son 3e frère, Æthelred. En 866, commence
la vie publique d'Alfred : Il travaille à délivrer
l'Angleterre des Danois. Lors de ce règne, Asser donne à Alfred son
titre unique de secundarius, qui semble indiquer une position proche
de celle exprimée par le terme Celte tanist, successeur officiel et
reconnu, en étroite liaison avec le prince régnant.
Cet
arrangement est probablement pris par le Witenagemot, pour prévenir
le danger d'une succession houleuse en cas de mort d'Ethelred au
combat. Cependant, l'arrangement consistant à couronner un
successeur en tant que second roi est répandu chez les peuples
Germaniques, comme les Scandinaves ou les Francs, avec qui les
Anglo-Saxons ont des relations suivies.
En
868 Alfred épouse Ealhswith, fille d'Æthelred Mucil, l’ealdorman
des Gaini, un peuple vivant dans le Lincolnshire près de
Gainsborough. Cette petite-fille d'un ancien roi de Mercie lui donne
5 ou 6 enfants, dont une fille, Æthelflæd, qui deviendra dame de ce
pays. La même année, Alfred, combattant aux côtés de son frère
Æthelred, tente sans succès de libérer la Mercie de la pression
des Danois. Pendant presque 2 ans, le versement d'un tribut aux
Danois permet au Wessex d'être épargné. Mais fin 870 un conflit
éclate, et l'année suivante est à juste titre appelée « l'année
des batailles d'Alfred ».
L'Angleterre
en 871
Neuf
batailles sont menées avec divers résultats. Le lieu et la date de
2 d'entre elles sont perdus.
Une
embuscade couronnée de succès, à Englesfield dans le Berkshire (31
décembre 870)... Suivie d’une défaite cuisante à la bataille de
Reading (4 janvier 871)... 4 jours plus tard, par la brillante
victoire d’Ashdown, près de Compton Beauchamp, dans la région de
Shrivenham.
Le
22 janvier 871, les Anglais sont à nouveau vaincus à Basing
Le
22 mars 871 à Marton, dans le Wiltshire... Les deux batailles non
identifiées ont pu se produire dans l'intervalle.
En
avril, Æthelred trouve la mort, et la charge de poursuivre les
combats revient alors entièrement à Alfred...
Pendant
que ce dernier assiste à l’enterrement et aux autres cérémonies
officielles entourant la mort de son frère, les Danois remportent en
son absence une victoire contre les Anglais, en un lieu non précisé.
Sa
présence, néanmoins, ne suffit pas à empêcher une nouvelle
défaite en mai, à Wilton. Une trêve est convenue entre les 2
camps...
Pendant
les 5 années suivantes, les Danois partent guerroyer dans d’autres
parties de l’Angleterre, et Alfred se contente de poster plusieurs
garnisons aux frontières du royaume.
En
876, le nouveau chef des Danois, Guthrum l'Ancien, rompt finalement
la trêve en lançant une attaque contre Wareham, dont il s’assure
le contrôle. Depuis cette ville, et sous prétexte de venir
parlementer, les Danois entament au début de 877 une forte poussée
vers l’ouest qui se solde par la prise d’Exeter... Alfred les
assiège dans cette ville et, une flotte de renfort Danois ayant été
dispersée par une tempête, les Danois doivent se soumettre et se
replier en Mercie.
Dès
le mois de janvier 878, les guerriers Danois organisent une
contre-attaque contre le bourg fortifié de Chippenham, où Alfred
passe justement l’hiver, « et la plupart des gens sont
réduits, à l’exception du Roi Alfred, qui peut s’échapper avec
quelques autres par les bois et les marécages, après Pâques il
édifie un fort à Athelney, et depuis ce fort il continue à
combattre l’ennemi » (Chronique Anglo-Saxonne).
Depuis
le concile de Tours (567), la période de 12 jours entre Noël et
l'Épiphanie est sacrée. C'est probablement l'origine de la trêve
de Noël. Alfred, très attaché aux nouvelles valeurs chrétiennes,
refuse, dit-on de livrer bataille pendant les « douze ».
Il doit ainsi abandonner la place forte de Chippenham.
Une
légende raconte comment, alors qu’il s’enfuit à travers les
marécages d’Athelney près de North Petherton dans le Somerset,
une paysanne ignorant son identité lui confie la surveillance de
quelques gâteaux qu’elle a mis sur le feu. Préoccupé par le sort
de son royaume, Alfred laisse les gâteaux brûler et se fait
réprimander au retour de la femme.
Lorsqu’elle
réalise à qui elle s’adresse, la paysanne se confond en excuses,
mais Alfred persiste à se déclarer fautif...
La
représentation d’Alfred, lors de sa retraite à Athelney, en
fugitif abandonné de tous, provient de cette légende des gâteaux.
En
réalité, il organise déjà sa future victoire.
Une
autre légende le dépeint d’ailleurs sous le déguisement d’un
harpiste, s’introduisant dans le camp de Guthrum pour dérober ses
plans de bataille...
Dès
le mois de mai, ses préparatifs achevés, il effectue sa sortie du
fort d’Athelney, rejoint sur la route par d’autres troupes levées
dans le Somerset, le Wiltshire et le Hampshire. Les Danois, de leur
côté, sortent de Chippenham, et les 2 armées se confrontent lors
de la bataille d'Ethandun ou Edington. Alfred y remporte une victoire
décisive, et obtient la soumission des Danois.
Le
roi Guthrum et 29 autres participants conviennent d’une entrevue
entre les 2 camps, un compromis durable coupant l’Angleterre en 2
est trouvé : Le sud-ouest pour les Anglo-Saxons et le nord-est,
baptisé Danelaw, sous la domination des Danois.
Respectant
l’accord (dit par les historiens traité de Wedmore, bien qu’aucun
document écrit n’ait subsisté), les Danois évacuent dès l’année
suivante le Wessex et l’ouest de la Mercie.
Bien
que le nord-est de l’Angleterre, y compris Londres, reste encore
sous le contrôle des Danois, l’événement marque un retournement
des rapports de force. Les quelques années suivantes sont
pacifiques, les Danois étant tenus occupés sur le continent
Européen. Un débarquement des Anglais dans le Kent, en 884 ou 885,
bien qu’infructueux, pousse les Danois à la révolte.
Alfred
parvient à réprimer l’insurrection et s’empare de Londres en
885 ou 886. Le traité dénommé « Paix d’Alfred et de
Guthrum » (souvent confondu avec le traité de Wedmore) est
alors signé, consacrant l’expansion territoriale des Anglais et la
prise de Londres.
Une
fois de plus suivent quelques années de trêve...
À
l’automne 892/893, un dernier conflit survient. Les Danois, dont
les implantations en Europe deviennent de plus en plus précaires, se
replient en 2 grandes vagues sur l’Angleterre : Les réfugiés
de la première vague, plus nombreux, s’installent à Appledore, et
ceux de la deuxième vague, menés par Haesten, à Milton dans le
Kent.
Le
fait que les nouveaux envahisseurs amènent femmes et enfants montre
qu’il ne s’agit pas d’un simple raid de pillage, mais d’une
tentative concertée, avec les Danois déjà sur place, de conquérir
l’ensemble de l’Angleterre.
Alfred,
en 893 ou 894, positionne ses troupes de façon à pouvoir observer
les deux populations. Tandis qu’il entame des négociations avec
Haesten, les Danois d’Appledore entrent en guerre et poussent leurs
forces vers le nord-ouest. Le fils aîné d’Alfred, Édouard (futur
Édouard l'Ancien), les bat lors d’une bataille à Farnham.
Subissant défaites après défaites, ils vont trouver refuge sur
l’île de Thorney dans l’Hertfordshire, puis dans l’Essex, puis
rejoignent les forces menées par Haesten, à Shoebury.
Alfred,
en route vers Thorney pour apporter des renforts à son fils, apprend
que d’autres Danois mettent le siège à Exeter : A l’issue
d’une marche forcée vers l’ouest, il y met fin à temps.
Au
même moment, les troupes menées par Haesten remontent la vallée de
la Tamise, peut-être avec l’idée de porter secours à leurs
compatriotes.
Mais
ils sont interceptés par une grande armée sous commandement des
Ealdormen de Mercie, Wiltshire et Somerset, qui les repousse vers le
nord-ouest, avant finalement de les cerner à Buttington, non loin de
l’embouchure de la Wye.
Les
Danois tentent d’enfoncer les lignes Anglaises, au prix de lourdes
pertes : Les rares qui parviennent à passer retournent se
barricader à Shoebury. Après avoir rassemblé des renforts, ils
entament une rapide traversée de l’Angleterre pour aller occuper
les ruines romaines de Chester.
En
plein hiver, les Anglais renoncent à un siège, et se contentent de
détruire tous les moyens de subsistance dans les environs.
Au
début de 894, la faim pousse les Danois à se retirer une fois de
plus en Essex.
Dès
la fin de l’année, néanmoins, ils descendent la Tamise en bateau
et établissent un camp fortifié à environ trente kilomètres en
amont de Londres.
Une
attaque frontale de la part des Anglais échoue, mais plus tard dans
l’année Alfred découvre un moyen d’obstruer le fleuve afin de
bloquer toute sortie aux embarcations ennemies.
Réalisant
qu’ils sont cernés, les Danois fuient vers le nord-ouest et
passent l’hiver à Bridgnorth. L’année suivante (896 ou 897),
ils renoncent à lutter. Quelques-uns se retirent en Northumbrie,
d’autres dans l’est de l’Angleterre.
Ceux
qui n’ont aucun lien antérieur avec l’île retournent sur le
continent. La longue campagne est terminée.
L’issue
du conflit témoigne de la confiance qu’inspire la personnalité
d’Alfred, son talent à commander les hommes, et prouve également
l’efficacité de ses réformes militaires. Ces dernières ont
consisté :
- à diviser en deux la milice nationale (le fyrd), afin que l’une puisse remplacer l’autre à intervalles fixes et que la continuité des opérations militaires soit garantie.
- à édifier des bourgs fortifiés et établir des garnisons en plusieurs points stratégiques.
- à imposer à tout propriétaire de cinq arpents de terres les obligations militaires d’un vassal envers son suzerain, s’assurant ainsi le soutien de combattants nombreux et bien équipés.
La
Chronique Anglo-Saxonne, partisane, attribue à Alfred la
construction d'un nouveau type de vaisseau, plus rapide, plus
durable, et aussi plus réactif que les autres, mais ces nouveaux
vaisseaux ne sont pas un grand succès, d'après les rumeurs selon
lesquelles ils s'échouent pendant les combats et coulent durant les
tempêtes... Cependant, la Royal Navy et l'United States Navy
proclament Alfred fondateur de leurs traditions.
Le
niveau d'organisation requis pour mobiliser son importante armée en
deux relais, dans lequel l'un nourrit l'autre, doit avoir été
considérable.
La
complexité atteinte par l'administration d'Alfred en 892 est
démontrée par une charte raisonnablement fiable dont la liste de
témoins inclut un thesaurius, cellararius et pincerna,
respectivement trésorier, gardien de nourriture et boucher.
Malgré
l'irritation d'Alfred en 893 quand une division, qui avait « terminé
son relais », abandonne le siège d'une armée Danoise alors
qu'Alfred arrive pour les relever, ce système paraît avoir
fonctionné relativement bien dans l'ensemble.
Une
des faiblesses des défenses avant le roi Alfred reste que, en
l'absence d'une armée régulière, les forteresses sont largement
laissées inoccupées, créant la possibilité pour une force Viking
de s'assurer rapidement une position stratégique forte. Le roi
Alfred améliore significativement l'état de plusieurs forteresses
du Wessex, ainsi que le démontrent des fouilles systématiques de 4
bourgs West-Saxons (Wareham, Cricklade, Lydford et Wallingford) :
« A
chaque fois, les remparts que les archéologues ont daté de l'ère
alfrédienne constituent la première défense de l'endroit ». Les
spécialistes estiment donc que de ce genre de défenses n'est pas
une construction des Danois, simples occupants occasionnels. Leur
démonstration s'appuie sur les copies existantes du formidable
manuscrit administratif connu sous le nom de Burghal Hidage, daté
moins de 20 ans après la mort du roi Alfred, il pourrait même dater
du règne du roi encore vivant, puisqu'il reflète indubitablement la
politique administrative du souverain.
Ce
témoignage atteste des positions de 4 forteresses, entre autres, qui
ont été habité en permanence par une garnison. En comparant les
plans de ville de Wallingford et Wareham avec ceux de Winchester, on
peut voir « Qu'ils sont réalisés d'après un même plan. Ces
témoignages soutiennent l'idée que ces nouveaux bourgs sont
considérés comme des centres d'habitation aussi bien que comme des
comptoirs commerciaux et qu'ils peuvent servir de refuge en cas de
menace imminente.
Le
code de taxation Burghal Hidage définit les obligations pour
l'entretien et la défense de ces bourgs.
Les
populations sont ainsi attirées dans ces villes où elles sont à
l'abri des Vikings, et où elles peuvent être taxées par le roi.
On
attribue ainsi à Alfred le Grand une certaine réorganisation de la
société, spécialement dans les régions dévastées par les raids
danois. Même si le roi Alfred n'est pas l'auteur du Burghal Hidage,
il est indéniable que pour les parties de la Mercie reprises par le
roi aux Vikings, c'est alors que le système des shires (comtés), du
hundreds (centième) et de la dîme est introduit.
Ceci
est peut-être à l'origine de la légende qui veut qu'Alfred ait
inventé ce système de division administrative et de taxation.
Concernant
les finances, le sujet reste obscur et la description par Asser de la
manière dont Alfred le Grand tire ses revenus n'est au mieux qu'un
idéal. Cependant, le soin apporté, à la justice semble conforté
autant par la légende que par les historiens et il semble donc bien
mériter son surnom de « protecteur des pauvres ».
De
l'action du Witenagemot, sorte de cour des pairs, au cours de son
règne on ne connaît pas grand-chose. Les circonstances ainsi que le
caractère du roi peuvent bien avoir donné plus de pouvoir à ce
dernier.
Les
lois promulguées sous sa gouvernance le sont probablement à la fin
de son règne, lorsque la pression des Danois s'est relâchée.
Asser
parle des excellentes relations qu'Alfred le Grand a entretenues avec
des puissances étrangères, mais peu d'informations sûres nous sont
parvenues. Il correspond certainement avec Élie III, le patriarche
de Jérusalem et envoie probablement une mission en Inde.
L'envoi
de donations au pape à Rome est assez fréquent.
L'intérêt
d'Alfred pour les pays étrangers est également démontré par les
ajouts qu'il a faits à sa traduction d'Orose.
Autour
de 890, Wulfstan de Hedeby entreprend un voyage depuis Hedeby dans le
Jutland par la Mer Baltique jusque Truso, ville commerçante de
Prusse. Wulfstan relate ce voyage à Alfred le Grand.
Ses
relations avec les princes Celtes de la partie sud de l'île sont
mieux connues. Assez tôt au cours de son règne, les princes Gallois
du sud se soumettent à Alfred, à cause de la pression subie de la
part de la Galle du Nord et de la Mercie.
Plus
tard, la Galle du Nord suit cet exemple, tandis que la Mercie
collabore à la campagne de 893 (ou 894). Les donations d'Alfred aux
monastères d' Irlande ou du continent sont notées par Asser et
paraissent indiscutables. La visite de 3 pèlerins « Scots »
(entre autres, Irlandais) en 891 est sans conteste authentique. Le
récit apocryphe du voyage que le roi Alfred a accompli étant enfant
en Irlande afin d'être guéri par Sainte Modwenna démontre
l'intérêt porté à cette île.
L'histoire
de l'Église au temps d'Alfred le Grand est encore plus obscure. Les
invasions Danoises pèsent lourd sur elle, et les monastères sont
des cibles privilégiées des attaques.
Bien
que le roi Alfred ait fondé 2 ou 3 monastères et fait venir des
moines étrangers, il n'y a pas alors de renaissance générale du
monachisme.
Alfred
le Grand lui-même apporte un éloquent témoignage sur la ruine de
l'enseignement et de l'éducation apportée par les Danois et de la
quasi-extinction de la connaissance du latin, y compris parmi le
clergé, dans sa traduction en vieil Anglais de la lettre pastorale
du pape Grégoire Ier.
En
remède à ces maux, il établit une école de cour sur le modèle de
celle de Charlemagne. Pour cela, il fait venir des savants d'Europe,
comme l'évêque de Reims Hincmar, l'abbé Grimbald, Jean Scot
Érigène et de Galles du Sud comme Asser.
Il
reprend lui-même le chemin de l'école, apprend le latin à 40 ans
et réalise une série de traductions en langue saxonne pour
l'instruction du clergé et du peuple, traductions qui nous sont pour
la plupart parvenues. Cet effort est mené à la fin de son règne,
probablement durant les 4 dernières années sur lesquelles les
chroniques sont généralement silencieuses.
Si
l'on excepte le Handboc ou Encheiridion qui est perdu et qui semble
n'avoir été qu'une compilation de citations, la première œuvre
traduite est Dialogues de Grégoire, un livre très populaire au
Moyen Âge.
Sa
traduction est menée par un grand ami du roi Alfred, Werferth,
évêque de Worcester, le roi ne fournissant qu'une préface.
La
traduction suivante est celle du « Pastoral » de Grégoire
le Grand, spécialement destinée au clergé de paroisse. Alfred le
Grand y reste très proche de l'original.
Il
y ajoute toutefois une préface qui est un des documents les plus
intéressants de son règne où on le voit se préoccupant avec
ardeur des moyens de répandre l'instruction parmi son peuple.
Les
deux œuvres suivantes relèvent du domaine de l'histoire :
Histoires d'Orose et l'Histoire ecclésiastique du peuple Anglais de
Bède le Vénérable.
La
préférence doit être donnée à la traduction d'Orose, même si ce
point a été fort débattu.
Alfred
en modifie tellement le texte, par de nombreux ajouts et retraits,
qu'il produit pratiquement une nouvelle œuvre.
Alfred
le Grand fait également traduire en y participant les Sept livres
contre les païens d’Orose, dont il compléte, pour le nord de
l’Europe, l’approche géographique grâce à des récits de
voyage de navigateurs. Pour la traduction de Bède, par contre, il
reste très près du texte, aucune addition n'est faite, même si
quelques passages sont négligés.
Ces
dernières années, la paternité du roi Alfred sur la traduction de
Bède a été mise en doute. Mais les sceptiques n'ont pas encore
réussi à étayer complètement leurs assertions.
Sa
traduction la plus intéressante est celle du « Consolation de
la philosophie de Boèce », le manuel de philosophie le plus
populaire au Moyen Âge... il prend cependant de grandes libertés
avec l'original, et bien que G. Schepss démontre que de nombreuses
additions ne sont pas l'œuvre du roi lui-même mais proviennent de
gloses et de commentaires qu'il utilise, de nombreux passages
montrent le génie d'Alfred le grand. C'est dans cette traduction que
l'on retrouve la phrase régulièrement citée :
« Ma
volonté est de vivre dignement toute ma vie et de laisser à ceux
qui viendraient après moi le souvenir de mes bonnes réalisations ».
L'œuvre nous est parvenue par deux manuscrits seulement. Dans l'un
d'eux, les poèmes qui émaillent le texte sont rendus en prose, dans
l'autre (les Mètres de Boèce), en vers.
Malgré
des grandes controverses à ce sujet, ces vers sont probablement
l'œuvre du roi Alfred, l'authenticité de l'ensemble de l'œuvre n'a
jamais été mise en doute.
Alfred
le Grand donne à sa dernière œuvre le nom de Blostman, qui vient
de Blooms ou Anthologie.
La
première partie est basée principalement sur les Soliloques de
Saint Augustin d'Hippone, le reste provient de nombreuses sources et
contient beaucoup d'éléments caractéristiques.
Les
derniers mots peuvent être une épitaphe tout à fait convenable
pour le plus noble des rois Anglais :
« Therefore
he seems to me a very foolish man, and truly wretched, who will not
increase his understanding while he is in the world, and ever wish
and long to reach that endless life where all shall be made clear ».
(« Il m'apparaît donc comme un fou, un homme bien malheureux,
celui qui ne cherche pas à comprendre le monde d'ici-bas, et qui ne
désire pas atteindre cette vie éternelle où tout deviendra
clair. »).
Le
roi Alfred meurt le 26 octobre 899, bien que l'année exacte reste
incertaine — mais pas 900 ou 901. La raison de sa mort reste
inconnue.
Alfred
le Grand — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_le_Grand
Alfred
le Grand à la bataille de Ashdown, 871 par Morris Meredith Williams
(1913). La même année, Alfred, combattant aux côtés de son frère
Æthelred, tente sans succès de libérer la .... L'année suivante
(896 ou 897), ils renoncent à lutter.
Vous
avez consulté cette page le 14/12/14.
Au
commencement était la guerre…10/« De la fureur des ...
alliancegeostrategique.org/.../au-commencement-etait-la-guerre-10« de-l...
4
févr. 2012 - Seule la résistance d'Alfred le Grand du Wessex
reporte l'attention sur la ... en Angleterre en 892 mais leur armée
se disperse dès 896. ... Il faudra attendre les années 980 pour
voir une reprise des raids à grande échelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire