lundi 8 décembre 2014

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR LE 26 NOVEMBRE 1914




 25 NOVEMBRE 1914


I)
La Veline le 25 novembre[1914]
Chère petite sœur
Je réponds de suite à ta lettre qui m’a fait plaisir de savoir de tes nouvelles. Pour moi, ça va pas trop mal pour le moment. Il fait froid, surtout dans les tranchées. La nuit il tombe de la neige. Seulement le canon du fusil tient chaud un peu quand on tire sur les boches.

Tu sais que c’est pas drôle quand leurs marmites nous éclatent sur la tête. On ne rigole pas trop, on se cache tant qu’on peut pour ne pas recevoir des éclats, parce qu’ils ne sont pas doux. Mais quand ils relèvent la tête, on la leur fait cacher bien vite, des fois pour ne plus la relever.

Je pense que le bataillon va aller au repos bientôt. On a reçu le baptême du feu par des obus qu’ils nous ont lancé d'au moins 12 kilomètres, et heureusement, il n’y en a point eu de touchés. Tu parles si ça nous a fait dresser la tête et les oreilles. On ne rigolais pas sur le moment. On commence à s’y habituer maintenant.

Tu sais que c’est pas drôle pour les gens qui se trouvent ici. Les champs, c’est tout abîmé, toutes les maisons brûlées.

Je suis parti d’Albertville, je croyais bien qu’on passerai à Lyon, mais ça n’a pas été vrai. On a filé sur Bourg. On a resté 3 jours en chemin de fer. Le temps commençait à nous durer, surtout qu’on était dans les wagons à bestiaux. Quand est ce que l’on pourra retourner coucher dans un lit qui soit plus doux que sur la terre qu’on couche dessus, et surtout pour revoir le village des Pichons.
Je finis ma lettre parce que j’ai froid aux mains.
Ton frère qui t’embrasse bien fort.
Au plaisir de se revoir

II)
La liberté d'esprit de l'Université catholique
Notre ami Louis Dimier me permettra d'ajouter un mot à la note, si forte, qu'il a donnée hier sur la réponse de l'Université catholique de Paris aux intellectuels Allemands. Qu'il me permette de répéter après lui le terme par lequel il a caractérisé cette page également digne de l'étude et de l'admiration.
Elle émane d'esprits libres, a-t-il écrit. Et il a dit de quelles chaînes de superstitions germaniques sont affranchies les 5 Facultés de la rue de Vaugirard.
Il a ramené cette liberté d'esprit au fait de professer et d'enseigner le catholicisme. Est-ce absolument un pléonasme que d'ajouter, de mon point de vue, au fait de n'être pas tenues au respect dogmatique de la Réforme, au fait de n'être engagées en aucune manière à révérer, historiquement ou philosophiquement, la nation et la patrie de Luther ?
Soit en répondant au fameux article de M. Boutroux de la Revue des deux mondes dans notre Revue de la presse du 17 octobre, soit en toute autre occasion, nous avons dû répéter que la critique du pangermanisme ne pouvait s'arrêter à Fichte, il faut remonter au premier patron de l'individualisme moral, à Kant, et Kant ne se comprend pas sans Luther, le grand sécessionniste de la civilisation Européenne, le patron de l'individualisme religieux.
Luther, « l'homme Allemand », disait Fichte, nous dirions volontiers le grand Barbare et, par voie d'équivalence, le grand Anarchiste.
Rousseau, à qui la Critique de la raison pratique doit beaucoup, mais qui, à son tour, doit beaucoup à l'esprit philosophique et politique de la Réforme, importe en France le même esprit de division et de sécession germanique.
Nous ne disons pas, comme on nous le ferait dire, qu'il faut mettre Rousseau hors des Lettres Françaises, nous disons qu'il en a rompu la tradition.
Par lui, au schisme Européen succède un schisme Français, cette Révolution dite Française qui suscita deux Frances, ces deux Frances qui, peu à peu, par les efforts douloureusement redoublés du champ de bataille, de la méditation et de la discussion, remontent avec peine et lenteur jusqu'au sentiment de leur antique unité.

Si forte, si instante que soit la leçon des faits ou celle des idées, il n'est pas facile à des maîtres officiels, installés au nom des principes de la Révolution, de reconnaître une leçon qui détruit les principes et l'esprit du gouvernement établi.
Ce Kant à qui la proclamation des Droits de l'Homme et du Citoyen faisait modifier sa promenade somnambulique, ce Luther qui remplit l'éloquence de tous les prophètes, pères et docteurs du régime, celui-ci maître de Rousseau et celui-là son disciple, comment les impliquer dans la critique du pangermanisme, sans avouer l'essence proprement germanique des idées de Rousseau, et par là de tous les différents modes d'anarchie et de sauvagerie systématisées que, depuis 1789, nous appelons libéralisme ou démocratie ?
C'est de dire cela que les chaires publiques ne sont pas libres. C'est de taire cela qu'un enseignement qui ne vient pas de l'État, mais qui est très Français, s'affranchit spontanément devant l'ennemi.

III)
Reims Jeanne Gaubert
Un trou béant dans la voûte du souterrain médiéval laisse passer un rayon de lumière. Des flocons de neige tombent paresseusement. Lorsque Jeanne passe au-dessous, elle ne manque pas de lever les yeux pour contempler les ruines de l’épicerie où elle faisait ses courses il y a encore quelques mois.
Désormais, la façade en partie effondrée disparaît peu à peu sous la neige. L’hiver semble avoir frappé plus tôt cette année, comme pour dissimuler sous son blanc manteau les cicatrices de la guerre.

Depuis le mois de septembre, les Allemands bombardent quotidiennement la ville, de jour comme de nuit. Le ronflement puissant des obus venus s’écraser sur la Cité des sacres est devenu tristement familier pour la population.
Pour échapper à cette folie moderne, les habitants se sont abrités dans le passé... Abandonnés, murés, parfois mêmes oubliés, les souterrains de la ville d’autrefois ont été rouverts à coups de pioche, et des familles entières y ont trouvé refuge. Petit à petit, elles ont apporté de quoi les rendre plus confortables.
Des lampes pour lire en attendant que l’orage d’acier passe, des coussins pour s’asseoir, des meubles récupérés dans les ruines de la ville pour stocker des vivres, des bandages et d’autres fournitures essentielles.
Puis, en voulant creuser des voies entre les caves pour circuler sous terre durant les bombardements, on a commencé à redécouvrir des vestiges de la Commune.
Grâce aux réfugiés, la vie s’est emparée des sous-sols de la ville. Jeanne continue son chemin, une lanterne à la main.

« Attention où vous mettez les pieds ! »

S’exclame un pompier qu’elle découvre dans sa lumière. Elle s’arrête net. Dans l’un des flancs de la galerie, jusqu’aux souliers de Jeanne, s’ouvre une bouche noire, immense cheminée qui descend jusqu’aux entrailles de la terre. Jeanne a beau en approcher prudemment sa lumière, le fond reste invisible.

« Un puits de crayère, crie le pompier, de l’autre côté de la galerie, difficilement accessible à Jeanne.
On est dans les anciennes carrières de la ville, ça doit remonter à Charlemagne, tout ça, mademoiselle, peut-être même à César ! Je vous conseille de faire demi-tour. Nous allons installer ce que nous pourrons pour signaler cet endroit dangereux.
— Je sais, je l’ai appris à l’école, répond Jeanne, étonnée pourtant devant ce spectacle de la nature toute-puissante. Mais c’est justement vous que je cherchais, j’aurais besoin de l’aide de pompiers.
— Oui, mademoiselle ? Qu’est-ce qui se passe ? demande le soldat du feu dont Jeanne distingue progressivement le visage, à mesure qu’il parvient à se rapprocher d’elle. Les Allemands tirent encore ?
— Non, c’est… Vous savez, l’hôtel particulier qui a pris feu hier… (La jeune femme fait une pause.) Tous deux semblent se souvenir des innombrables incendies qu’ils ont vus depuis le début de la guerre. Hé bien, une fumée noire s’élève des ruines, les gens du voisinage disent que les braises reprennent.
— Dites aux voisins de laisser. Ça n’ira pas bien loin. Il n’y a de toute manière plus grand-chose à brûler, dit-il avec dépit. Et puis, vous savez, nous sommes occupés par ici. Je vous en prie, mademoiselle, faites demi-tour, c’est plus prudent.
— Mais vous aurez bientôt sécurisé ce trou, dit-elle avec toute la détermination qui la caractérise. Un pompier doit s’occuper d’un feu, c’est ça, son métier !
— Mademoiselle, nous avons plus urgent qu’un feu, ici. »...
L’homme lève sa lampe de poche et Jeanne aperçoit alors plusieurs pompiers accroupis autour de lui dans l’obscurité.
La Reimoise pousse un cri en découvrant ce qui les réunit. Dans la béance de la paroi du souterrain, est figé un gros objet cuivré. Il brille à la lueur des lampes. Un cylindre que Jeanne identifie aussitôt :
Un obus !...

« Il a percé le sol au-dessus de nous, dit-il en indiquant plus loin derrière lui le trou dans le plafond souterrain, avant de finir sa course dans ce mur sans éclater, explique le pompier. Il est donc évidemment encore très dangereux. Si on y touche, on risque de faire s’effondrer tout un pan de la galerie.
— Mais, demande Jeanne d’une voix peu assurée, qu’est-ce que vous êtes censés faire dans ces cas-là ?
Je n'en sait rien mademoiselle c'est bien là le problème ! »

L’homme fait tourner sa lampe autour du projectile comme s’il espérait y trouver la solution.

« Mais Reims n’est pas la première ville bombardée de l’histoire, tout de même, s’emporte Jeanne. Comment a-t-on fait au cours des guerres précédentes ?
— Avant, on tirait au boulet. C’est la première guerre où l’on utilise des obus. Alors ça, c’est une nouveauté. »

Il regarde Jeanne avec attention. Elle n’ose plus approcher la flamme de sa lampe du groupe d’hommes rassemblés autour de l’obus.

« Si vous voulez mon avis, mademoiselle, il va falloir demander à l’armée de créer un nouveau corps de métier. Parce que là, nous avons un gros problème. Et je pense que ce n’est qu’un début. »

IV)
Sur le plan militaire, les Français progressent en Haute-Alsace, le bulletin officiel annonce que les Français ont réalisé des progrès dans la direction de Guebwiller jusqu'à Soultz. En effet, toutes les hauteurs environnantes sont occupées par les chasseurs Français, qui manifestent dans la région une grande activité. Un peu, plus au nord, les Français ont également fait quelques progrès. Ils ont également pris Gewenheim, au sud-ouest de Cernay, où les Allemands ont massé environ 8 000 hommes. La possession de ce village, à l'issue de la vallée de Massevaux (Masmùnster), a pour les Français une importance considérable car ils peuvent désormais communiquer directement et sûrement avec Belfort par la route de Rodern.

En Belgique, l'Amirauté Britannique annonce que tous les points de Zeebrugge ayant une importance militaire ont été soumis à un vif bombardement par deux cuirassés Anglais. Les sous-marins Allemands sont sortis du port de Zeebrugge, mais l'escadre Anglaise avait disparu alors, au loin, dans le brouillard.

Dans la campagne Russe, la bataille de Lodz continue toujours.
Il se confirme que les Russes, tout en poursuivant leur marche en Prusse Orientale et sur Cracovie, ont repoussé avec un succès marqué la contre-offensive Allemande entre la Vistule et la Warta. Les gros canons russes bombardent Cracovie.
A la suite des derniers combats sur le San, en Pologne, l'apparition de renforts Russes venus de la direction de Varsovie retarde la décision de la bataille.
Dans la région à l'est de Tsehenstokhovo et au nord-est de Cracovie, l'offensive Austro-Allemande est maintenue.

Un Zeppelin a laissé tomber sur Varsovie 2 bombes. Elles ont fait explosion près du consulat des États-Unis, dont les vitres ont été brisées.

Un autre Zeppelin a lancé 2 bombes sur Plotsk et a continué son raid, mais, à peu de distance de la ville, il a été atteint par une fusillade et capturé par les Cosaques.

Le journaliste de Figaro continue le récit de son voyage organisé par l’état-major général de l'armée, sa visite du front se déroule dans notre région. En voici quelques extraits :
« Nous avons, par Doullens et Saint-Pol, gagné Cambrin-l'Abbaye où, guidés par un capitaine d'état-major, nous avons pu jeter un coup d'œil sur le champ de bataille.
Qu'avons-nous vu ? Rien.
Le propre de la guerre actuelle est de ne se signaler que par des ruines ou par de l'immobilité. Nous avions devant nous, à droite et à gauche, un terrain merveilleusement approprié à de vastes actions militaires. (…)

On se bombarde de part et d'autre à 3, à 4, à 5 kilomètres.
On entend le crépitement de la fusillade.
Et l'on ne voit rien, rien que la neige couvrant les vallées.
Il s'est livré là, il se livre encore des combats terribles, au cours desquels on gagne peu à peu, dans les tranchées 10, 20, 100 mètres de terrain.

Notre guide nous montre à l'horizon un village dont nous occupons une maison que les Boches nous disputent avec acharnement.
C'est un point stratégique. Ils ne l'ont pas encore repris et ne le reprendront pas.
C'est dans ce coin que se sont établies entre nos troupes et les troupes Allemandes quelques relations de bon voisinage. Elles correspondent entre elles par l'intermédiaire d'une vache. On attache à la queue de la malheureuse bête de petits billets, grâce auxquels on échange des aménités.

- Sales Boches, nous vous aurons. !
- Non, vous ne nous aurez pas, répondent les Boches par l'intermédiaire de la vache.
- On vous a déjà eus. Vous n'avez pas eu Paris.
Et ce dialogue suggestif dure depuis des semaines, avec des variantes. C'est également dans ce coin de bataille que se situe l’épisode de la fontaine neutralisée. Il est entendu, de part et d'autre, qu'à une heure déterminée, les belligérants auront le droit de venir s'y ravitailler sans être inquiétés. On respecte scrupuleusement la neutralité de la fontaine. Et, l'heure passée, on se tire des coups de fusil. (…)

En remontant davantage au Nord, par Nœux-les-Mines, dans la direction de Lens, nous sommes arrivés tout à fait sur la ligne de feu, à Noyelles-les-Vermelles vers la fin de la journée.
Il nous a fallu, abandonner nos autos et nous défiler par les tranchées jusqu'au point de visibilité des lignes ennemies.
La fusillade crépitait au-dessus de nos têtes et balayait la route derrière nous.
L'officier supérieur qui commande les troupes occupant ce village, en nous montrant les tranchées allemandes et, plus loin, le village de Vermelles que l'ennemi occupe, nous raconte avec quel entrain ses hommes ont marché.(…)

Non, ils ne passeront pas, les barbares qui sèment sous leurs pas la dévastation et la mort, ils ne poursuivront pas plus loin l'œuvre de destruction et de ruines dont Arras (notre dernière étape) nous a donné le douloureux spectacle...

Nous étions à Arras vers 9h. On a choisi cette heure parce que les Allemands, qui sont des hommes d'habitude, ouvrent le feu sur la malheureuse cité à 10h30 précises. Ils bombardent jusqu'à midi. Ils déjeunent et reprennent le bombardement de 13h jusqu'à 14h. Et ils recommencent le lendemain...

Quel désolant aspect présente Arras. La ville est vidée de ses habitants.
Tous les citoyens, ou presque tous, l'ont évacué.
Sur 26 000 âmes que comptait la préfecture du Pas-de-Calais, 400 seulement sont restés. Ils sortent quelques heures dans la journée et rentrent dans les caves où ils s'abritent.
Nous avons fait le tour de la ville... Voici l'hôpital Saint-Jean sur lequel leurs gros obusiers se sont acharnés. Les salles sont détruites, les murailles éventrées, les boiseries calcinées par l'incendie... Le tir des barbares a fait de nombreuses victimes... Et cependant la Croix-Rouge protégeait cet édifice.
La gare est en ruines, les maisons qui lui font face sont démolies. On dirait qu'un effroyable tremblement de terre a tout ravagé...
Voici le beffroi sur lequel ils se sont acharnés.
Il ne reste rien de ce bijou d'architecture.
Les tours se sont effondrées, les colonnades, ajourées si finement, gisent dans un amas de cailloux.
Le grand lion de bronze qu'un obus a projeté à terre ne s'est pas brisé. Pour le protéger de nouveaux coups, on lui a fait un linceul de pavés...
Et toute cette admirable Grand'Place est dévastée. Les maisons, dont l'architecture harmonieuse faisait un cadre unique, sont éventrées, les murs croulent, et l'on aperçoit, dans les trous creusés par les projectiles, des poêles suspendus en l'air et retenus par quelque charpente tordue que l'acier n'a pu briser.
Tous les quartiers d'Arras ont été ainsi éprouvés. Et la rage destructive des Allemands n'est pas apaisée :
Ils s'acharnent encore sur ce cadavre de ville.
Ceci, il faut aussi qu'on le sache !
Il faut que le monde entier juge ces bandits, dont rien n'a pu contenir la frénésie de destruction !
Et le journaliste conclue : « Reims et Arras, après les villes de Belgique, voilà leur gloire Pas un peuple civilisé ne la leur enviera. »

V)
« 25 novembre 1914.-
Après avoir roulé toute la nuit du 24 et toute la journée du 25, nous arrivons aux Islettes [Meuse] à 16h. Temps gris, neige, partout, rues et routes boueuses. Nous trouvons là des soldats du 89e qui sont au repos. Leurs récits n’ont rien d’enchanteur, enfin c’est la guerre.
Nous partons dans la brume vers La Chalade [actuellement orthographié Lachalade, ndlr]. 8 km paraît-il mais avec le chargement que nous portons et le mauvais état de la route, ces 8 km sont assez pénibles. Le canon gronde au loin sur les bois. Nous arrivons vers 18h par une petite pluie fine et sommes logés au gré de chacun dans des bâtiments abandonnés. »

VI)
Lu dans « Le Miroir »
France.
Peu de modification sur le front occidental de la guerre, c’est à dire en Flandre et dans le Nord de la France.
La canonnade de l’ennemi  est devenue moins vive.
Toutes ses attaques d’infanterie  ont été repoussées.
Nous avons gagné du terrain dans l’Argonne, dans les alentours du Four-de-Paris dont la reprise apparaît, depuis longtemps comme l’objectif de nos adversaires.
Le bulletin des armées publie un récit circonstancié de la bataille des Flandres.

Ce récit fait ressortir non seulement la science tactique des chefs et la vaillance des soldats, mais aussi l’importance des résultats obtenus durant ces longues semaines de lutte incessante et meurtrière.

Grande Bretagne.
Les envoyés spéciaux des journaux Anglais annoncent, que les Allemands concentrent des effectifs pour tenter un suprême effort du côté de l’Yser. A cet effet ils ont créé un nombre considérable de trains à travers la Belgique.

Pologne.
Le succès Russe en Pologne a été vraiment décisif.
L’armée de Von Hindenburg a été coupée en plusieurs tronçons.
Les Austro-Allemands ont été battus sur tous les points, aussi bien du côté de Lodz que du côté de Czenstochowa et dans les alentours de Cracovie.
Il est avéré que le kronprinz dirige une partie des troupes entre Vistule et Wartha.
Marine.
Le sous-marin Allemand U 18 a été coulé par un destroyer Anglais sur la côte septentrionale de l’Écosse.
Un torpilleur Allemand a été avarié dans une collision avec un vapeur Danois, à l’entrée du Sund.
Les forces Anglo Indiennes ont occupé Bassora, sur le Chott el Arab, à proximité du Golfe Persique.
C’est là un point stratégique important et un grand marché qui doit servir de terminus au chemin de fer de Bagdad.
Cette occupation constitue donc un échec grave, non seulement pour la Turquie, mais aussi pour l’Allemagne .

VII)
Courmelles
Au petit jour, nous recevons l’ordre de regagner Courmelles.
Il a neigé abondamment cette nuit. Tout ce qui n’est pas blanc est gris terne, sauf les fumées qui sont bleues. L’attaque ennemie, en prévision de laquelle tant de précautions ont été prises, n’a pas eu lieu. Nous rentrons […]

VIII)
Churchill et les Dardanelles
Les Britanniques s’inquiètent de l’extension du conflit au Moyen-Orient. Pour empêcher la progression des Turcs, ils opèrent un détournement des eaux du canal de Suez qui relie la Méditerranée à la mer Rouge et de ce fait inondent les terres situées sur la berge orientale de l’ouvrage ce qui interdit aussi bien aux cavaliers qu’aux fantassins Turcs d’approcher. 
A Londres est institué un Conseil de guerre dont les effectifs sont plus restreints que ceux du Comité impérial de défense.
Winston Churchill propose alors une intervention de la Grande-Bretagne dans les Dardanelles et cela pour aider à la défense de l’Égypte qu’il juge très menacée par l’ennemi.

IX)
Sainte Catherine. Anniversaire de mon installation à Notre Dame de Cholet par Mgr Freppel, de ma Préconisation à l’Évêché de Belley, de la réception du Billet m'annonçant ma promotion au Cardinalat.
Nuit 24-25 tranquille, pour la ville du moins. Coucher au sous-sol, première nuit.
Nous couchons d'abord 6 ou 7 nuits dans la cave, fin septembre.
Puis nous cédons la cave au sœurs, et nous (Mgr Neveux et moi) nous nous installons dans les sous-sol, on descend l'escalier de la cuisine.
Légère chute de neige.
Visite à Gueux, Église, Curé,
Ambulance dans le château de Mme Roederer (je crois), aux sœurs de la Divine Providence à Rosnay, à l'Orphelinat de Bethléem réfugié au Château d'Aubilly.
Et aux Carmélites de Reims réfugiées dans le même village, chez M. Massart, frère de la Sous-Prieure et Maire, et riche cultivateur d'Aubilly.
Nous étions en automobile ambulance conduits par M. Glorieux lieutenant, parent de Mgr. Glorieux.

En repassant à Gueux, Salut et petite allocution à l'église.
De 14h à 14h30, bombardements sur la ville. La maison de M. Chartin de Chactans, où habitait M. l'Archiprêtre (M. Landrieux) a été dévastée par des obus qui descendent presque à la 2e cave.
9h, bombes sur la ville. Nuit tranquille.
Réception de paquets de l’œuvre du Vêtement des Combattants. (Mr Fernand Laudet).
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

X)
Un peu de neige pendant la nuit et ce matin temps de brouillard, sur le soir le temps se décharge un peu et la lune brille par moment ce qui pourrait être la cause que l'on ne dort pas tranquille. Journée assez calme quelques coups de canon et bombes en ville. Les gendarmes sillonnent la ville pour faire dégager les rues, faire passer les piétons sur les trottoirs. Les gens du centre sont aussi invités à rester chez eux et principalement dans les caves (L’Éclaireur de ce jour). Soirée et nuit assez calmes...

XI)
JMO/Rgt :
« La reconnaissance de la 18e Cie (Ss/Lieut. Buisson) a signalé son retour à 10h30 : Elle n’a pu faire aucun prisonnier, elle a seulement aperçu à 550m au N. de Reillon, une quinzaine de fantassins et quelques cavaliers qui observent le village.
5e et 6e bataillons : Matinée, travaux de propreté et préparatifs de départ. La 142e brigade, devenant brigade réservée, doit se porter en arrière, entre Meurthe et Mortagne.
Le 217e doit occuper les cantonnements de Rozelières (E.M. de la 142e brigade, EM.M. du 217e et 5e bataillon) et de Remenoville (6e bataillon).
Ce repli doit se faire en 2 étapes.
Soirée : Étape du régiment sur Moyen. Le régiment est relevé aux avant-postes et aux points d’appui de Vathiménil et Fraimbois par le 357e.
Dès la relève terminée, les détachements se mettent en route. L’État-Major, CHR, 5e bataillon arrivent à Moyen à 16h, le 6e bataillon à 16h30. Tout le régiment cantonne à Moyen. »

JMO/SS :
« Marche de Vathiménil sur Moyen où cantonne le régiment en entier. Marche assez pénible par la chute de la neige.
Indisponibles = 10
Évacués sur ambulance n° 1 à Rambervillers :
Reconnaissance d’une section de la 18e Cie vers Reillon = aucune perte.
Les 250 territoriaux que vient de recevoir le régiment du dépôt sont à rire ? au point de vue aptitude à faire campagne. »

XI)
Histoire parallèle : septembre-novembre 1914 la première Bataille du Pacifique en 1914 et dans l'Océan Indien également C'est le grand navigateur portugais Fernand de Magellan (1480-1521) qui a baptisé « Pacifique » le nouvel océan inconnu qu'il venait de découvrir en novembre 1520, à cause du temps calme qu'il y rencontre pendant sa traversée. Mais voilà que 400 ans plus tard, ce terme de « pacifique » n'est plus tellement approprié à la situation...
En effet, nous avons déjà vécu depuis la fin du mois d'août 1914 : l'attaque des colonies Allemandes de Tsingtau, en Mer de Chine , puis des îles Samoa, et de la Nouvelle-Guinée, ainsi que le bombardement de Tahiti par le vice-amiral Allemand von Spee. Et comme on l'entend souvent depuis quelques semaines dans les médias : « ... et c'est pas fini ! ».

Le Pape, la Guerre et la Paix – Charles Maurras - Maurras.net
maurras.net/textes/240.html
8 septembre 1914; Le catholicisme et la paix — 14 novembre 1914; Portée ... l'emprunt — 1er décembre 1915; Le cardinal de Cabrières — 25 août 1916; Deux ...
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Le 25 novembre 1914 : Le douloureux spectacle de la ...
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25 nov. 2014 - Le 25 novembre 1914 : Le douloureux spectacle de la dévastation d'Arras. Par la rédaction pour Il y a 100 ans - La Grande Guerre, Publié le ...

L'histoire en rafale » 25 novembre 1914 : Churchill et les ...
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25 nov. 2014 - Les Britanniques s'inquiètent de l'extension du conflit au Moyen-Orient. Pour empêcher la progression des Turcs, ils opèrent un détournement ..


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