I)
En
ce début de mois de Décembre, le 3e Bataillon du 167e est à
nouveau séparé des 2 autres bataillons du Régiment. Le 1er
Décembre, le 2e Btn, relevé au Carrières par le 1er Btn du 168e,
part cantonner à Manoncourt, alors que l'Etat-Major du 167e rejoint
le 1er Btn à Royaumeix. Augmentées du 2e Btn du 168e, ces troupes
vont former un Régiment de Marche en réserve d'armée, placé sous
le commandement du Lieutenant-Colonel Nitard.
Le 6 Décembre, ces deux bataillons reçoivent le renfort de 160 hommes, destiné à combler les trouées sanglantes opérées par les rudes combats des premiers mois de guerre.
En
Novembre, nos troupes ont buté sur le saillant formé par le ravin
du ruisseau du Père Hilarion. La 73e DI va consacrer une bonne
partie du mois de Décembre à tenter d'enlever cet objectif
d'importance.
La 73e DI lance l'attaque le 7 décembre 1914, avec 7 bataillons (167e, 346e, 353e, 369e RI et 47e RIT), sous les ordres du Lieutenant-Colonel Pourel (Commandant le 353e RI, qui décédera de ses blessures le 24 Septembre 1916).
L'assaut
est appuyé par 6 pièces de 90, 8 mortiers de 150mm, quelques canons
de 155 « court ». Sont également utilisés des canons de
75mm placés à « La Folie » au Nord-Est de la forêt de
Puvenelle. La veille, le Lieutenant-Colonel a informé le Colonel
Riberpray que la progression de nos troupes, après un intense
travail de sape, « a continué jusqu'au réseau de fil de fer.
Ce dernier a 10 à 12m de profondeur et touche la tranchée
allemande. Le réseau de fil de fer sera entamé demain matin. Nous
arrêtons nos dispositions de combat ».
A
8h00, l'infanterie française s'élance à l'assaut, culbutant
l'ennemi sur 300 mètres. Les nids de mitrailleuses sont pulvérisés
par nos 90mm.
De
son côté, le Capitaine Rozier du 346e RI, avec les 17e et 18e
compagnies, progresse à cheval sur la route de Pont-à-Mousson, se
frayant un passage au travers d'abatis et de réseaux de fil de fer,
arrive à hauteur de la barricade de la route et occupe cette
barricade.
A
peine installée, la 17e Cie doit faire face à une contre-attaque
allemande de huit compagnies, qui sont immédiatement arrêtées et
rejetées après un dur combat.
Depuis
le début du mois, le 3e Btn du 167e d'Infanterie occupe le secteur
du Haut-de-Rieupt, travaillant d'arrache-pied à l'aménagement
intérieur du parc Bamberger, accomplissant une besogne considérable
afin de relier les différents ouvrages au dit parc et à la sape
Touloise qui suit au Sud la tranchée du Père Hilarion.
Curieusement, les Allemands ne s'opposent pas aux travaux d'approche
mais restent sur le qui-vive...
Les 8 et 9 décembre, notre infanterie obtient encore des succès similaires et parvient jusqu'à la maison forestière.
La
10e Cie du 3e bataillon du 167e coopère à ces actions les 8, 9 et
10 Décembre.
Le
8 décembre, le 5e bataillon du 346e passe à l'attaque. La
progression est sensible.
II)
Ma
compagnie est désignée pour attaquer Vauquois ce matin. Nous
touchons 2 jours de vivres de réserve. Le commandant. Benoist,
commandant le 2ème bataillon nous réunit dans la Forêt de Hesse
face à Vauquois et nous adresse la parole.
Nous
nous déployons en tirailleurs dans le bois et aussitôt une violente
canonnade est dirigée sur nous. A la sortie du bois il nous faut
traverser un marais où il y a jusqu’à 40 centimètres d’eau.
Nous le traversons en désordre vers midi. Beaucoup d’hommes ont
été blessés dans le bois et beaucoup d’autres tombent, tués ou
blessés dans le marais.
Après
le marais nous traversons la route de Vauquois à Avocourt et comme
il n’est pas possible d’avancer plus loin pendant le jour, nous
nous arrêtons à l’abri d’un talus où nous restons toute la
soirée et une partie de la nuit.
Bien
des hommes sont restés dans le bois, quelques-uns ont essayé de
rejoindre la compagnie l’après-midi, mais dès qu’ils
apparaissent dans le marais une pluie de balles les accueille et ceux
qui ne sont pas touchés sont obligés de rentrer dans le bois...
L’un d’eux, l’agent de liaison Caillard, apportant un ordre, se
jette dans un trou d’obus plein d’eau pour éviter les balles, et
il reste pendant 4 heures dans l’eau jusqu’aux épaules en
attendant la nuit où il peut enfin arriver jusqu’à nous.
Des
tireurs Allemands placés dans les maisons de Vauquois observent tous
nos mouvements et tirent sur les blessés qui essaient de se traîner
jusqu’à nous. Il pleut sans arrêt à partir de midi et nous
passons le nuit mouillés jusqu’aux os. Violente canonnade
française sur Vauquois.
Tandis
que les grandes administrations déménagent de Bordeaux pour
retrouver Paris, de très durs combats sont à nouveau signalés en
Argonne. Les affrontements constatés à hauteur de la butte de
Vauquois sont effroyables. Les Français font exploser à leur tour
une mine impressionnante à Perthes ! Le Grand quartier général
valide la constitution d’un détachement d’armée des Vosges qui
est placé sous le commandement du général Putz. Son quartier
général est positionné à Remiremont.
III)
Maurice
Chaumette
Dans
l’encadrement de la porte, Maurice regarde son bureau avec émotion.
Le
bureau de bois laqué, jadis parfaitement aligné avec le reste du
mobilier, est maintenant disposé complètement en travers de la
pièce.
Il
semble avoir été éventré : là où étaient les tiroirs, on
ne voit plus que des trous béants.
Une
fine couche de poussière s’est déposée dans toute la pièce de
l’hôtel de Brienne. Quelques papiers gisent sur le sol. Maurice
reconnaît une dépêche du mois d’août adressée au ministre
Messimy.
Il
va à la fenêtre et l’ouvre en grand afin de chasser l’odeur de
renfermé. Quelques flocons de neige s’engouffrent aussitôt et un
vent glacial fait virevolter les documents oubliés.
Maurice
se penche pour se saisir d’une dépêche. Puis d’une autre. Il
finit par s’asseoir à même le plancher, et se replonge dans
chacune d’entre elles. Tous ces papiers abandonnés lors du départ
précipité du ministère pour Bordeaux lui font revivre, jour après
jour, heure par heure, l’enchaînement brutal des événements de
l’été.
Un
télégramme annonce brièvement l’assassinat de l’Archiduc
François-Ferdinand, sans s’alarmer outre mesure.
Un
rapport signale des préparatifs militaires en Autriche-Hongrie et
préconise la prudence.
Peu
à peu, chaque document devient plus grave pour présenter la
situation, qualifiée d’abord de priorité, puis de crise puis,
enfin, de guerre.
Une
copie de l’affiche de mobilisation générale est encore affichée
au mur et, comme pour s’en moquer, un rapport punaisé juste en
dessous liste les pertes en Belgique...
Les
dépêches se suivent : des mouvements de troupes en Belgique,
l’inefficacité des charges à la baïonnette face aux
mitrailleuses et à l’artillerie. Un télégramme du haut
commandement demande en urgence des fonds pour changer les pantalons
et les képis rouges des troupes, qui en font des cibles faciles.
Et
puis, l’un après l’autre, les documents signalent les Allemands
toujours plus près de Paris.
Tout
s’arrête brutalement le 2 septembre lorsque le gouvernement
abandonne la ville et que Maurice suit le cabinet du nouveau
ministre, Alexandre Millerand, jusqu’à Bordeaux.
« Que
faites-vous par terre, monsieur ? »
Un
soldat de la garde républicaine est à la porte et observe le
conseiller en pleine lecture. Maurice se relève et essaie d’ôter
la poussière de son pantalon.
« Je
triais des papiers. Cela m’a fait revivre les tristes semaines de
cet été, dit Maurice dans un long soupir.
En
tout cas, c’est bon de retrouver Paris et son bureau, reprend-il en
essayant d’adopter un ton plus léger.
— À qui le dites-vous ! s’exclame le garde. Et puis la ville revit, vous avez entendu ? Après le retour du gouvernement, voilà les théâtres qui rouvrent ! On va peut-être passer un Noël normal ! »
— À qui le dites-vous ! s’exclame le garde. Et puis la ville revit, vous avez entendu ? Après le retour du gouvernement, voilà les théâtres qui rouvrent ! On va peut-être passer un Noël normal ! »
Maurice
lui adresse un signe de tête qu’il veut amical, puis ouvre la
serviette qu’il transportait avec lui dans le train. Il sort une
liasse de documents. Sur le premier papier, on peut lire « Mouvements
de troupes Allemandes sur le front de l’Aisne et de la Marne.
Attaques ennemies à prévoir avant le 25 décembre ».
« Un
Noël normal, vous disiez ? Presque normal », lâche
Maurice en pensant aux soldats au front.
Dans
un coin de la pièce, il prend l’un des tiroirs de son bureau,
jetés là lors du départ en urgence d’il y a plusieurs mois. Il
l’époussette puis le glisse à sa place.
Il
est de retour chez lui.
IV)
Cuinchy
(Pas-de-Calais).
À
8h30, un ordre d’opérations de la Division maintient les ordres de
la veille, objectif :
Voie
ferrée La Bassée – Grenay.
À
9h20, un autre ordre d’opérations arrive de la Brigade, même
objectif.
À
13h, on annonce un feu roulant de 3 batteries de 75 et une batterie
de 120 sur le front devant durer de 13h30 à 13h40 pour permettre le
mouvement en avant si l’ennemi abandonne les tranchées.
Nous
sommes étroitement liés avec la gauche du secteur Sud (295°).
Cette gauche n’ayant pas bougé, nous n’avons pas pu progresser
les tranchées devant nous sont occupées.
20h
: Ordre de la Brigade annonçant l’attaque du 295e par une
préparation d’un feu violent de notre demi-secteur Nord.
Le
colonel Peron fixe son heure d’attaque pour 6h. Le tir de notre ½
secteur commencera à 5h50.
23h
Contre ordre repoussant à une date ultérieure cette attaque.
Les
mortiers tirent encore à la tombée de la nuit.
Extrait
du Journal de Marches et opérations issu du site internet
http://www.pourceuxde14-regimentschalonsursaone.fr
V)
C’est
officiel, le gouvernement rentre à Paris. Voici les extraits de
l’article du journal Le Temps où nous apprenons que le président
de la République et les ministres encore restés à Bordeaux, à
l'exception de M. Millerand, quitteront demain soir Bordeaux, après
un conseil tenu dans la matinée, et rentreront mercredi matin à
Paris.
Dans
ce même article, nous apprenons la réouverture de la Bourse de
Paris.
«
Toutefois, M. Millerand, dont les services restent à Bordeaux
jusqu'à nouvel ordre, viendra à Paris pour assister au conseil des
ministres qui sera tenu vendredi prochain à l'Elysée sous la
présidence de M. Poincaré, et dans lequel on s'occupera, entre
autres choses, des questions que soulève la reprise des travaux
parlementaires. (…) Le ministre des Finances M. Ribot est rentré
ce matin à Paris pour arrêter le texte définitif du projet de loi
tendant à ouvrir des douzièmes provisoires en 1915. Ce projet sera
soumis vendredi au conseil des ministres. M. Ribot a laissé à
Bordeaux les autres services du ministère des Finances dont le
fonctionnement a une connexité avec celui des services du ministère
de la Guerre.
M.
Ribot a reçu ce matin le syndic des agents de change et le préfet
de police, avec lesquels il s'est entretenu de diverses questions
relatives à la réouverture de la Bourse de Paris, qui, comme on le
sait, s'est effectuée aujourd'hui. »
Le
communiqué officiel émanant du ministère de la Guerre nous indique
que « de la mer à la Lys, combats d'artillerie.
Dans
la région d'Arras et plus au sud, rien à signaler.
Toutes
les positions gagnées par nous dans les 2 dernières journées ont
été organisées et consolidées.
Dans
la région de l'Aisne, combats d'artillerie où nous avons eu
l'avantage.
Dans
l'Argonne, l'activité de notre artillerie et de notre infanterie
nous a valu des gains appréciables.
Plusieurs
tranchées allemandes ont été enlevées.
Nous
avons progressé sur tout le front, sauf sur un point unique où
l'ennemi a fait sauter à la mine une de nos tranchées.
Sur
les Hauts-de-Meuse, notre artillerie a nettement maîtrisé
l'artillerie ennemie.
Dans
cette région, de même qu'en Argonne, nous avons progressé sur tout
le front et enlevé plusieurs tranchées ennemies. Il en a été de
même dans le bois Le Prêtre.
Dans
les Vosges, nous avons repoussé plusieurs attaques au nord-ouest de
Senones.
Dans
le reste du secteur des Vosges, l'ennemi n'a pas essayé pendant la
journée d'attaquer sérieusement les positions enlevées par nous la
semaine dernière.
En
Belgique, un télégramme du correspondant du Handesblad nous apprend
que des mouvements de troupes importants ont eu lieu à Anvers. Des
régiments de landsturm ont traversé la ville, se dirigeant vers
l'ouest. On annonce aussi la concentration de troupes Allemandes
entre Liège, Namur et Maubeuge.
Une
dépêche d'Amsterdam annonce que des troupes Anglaises ont repris
Passchendaele.
Le
« Daily Express » reçoit de la frontière Néerlandaise
cette dépêche:
«
Les flottes alliées ont recommencé après-midi le bombardement de
la côte Belge occupée par les Allemands. Le feu des navires a été
dirigé principalement contre l'extrême droite de la ligne
Allemande. »
Sur
le front Russe, les attaques opiniâtres des Allemands contre le
front Ilow – Lowicz – Strykow - Lodz et une ligne nord-sud à 16
km à l'ouest de Piotrkow ont été repoussées. Néanmoins, en
raison de sa position en flèche, les Russes ont cru devoir évacuer
Lodz.
En
Galicie, les Autrichiens, qui paraissent avoir reçu des renforts
Allemands, ont repris l'offensive dans la région Neu-Sandec, contre
l'aile gauche Russe.
En
Serbie, les armées Serbes progressent dans les hautes vallées de la
Morava occidentale et sur la rive gauche du Ljig.
Ils
se sont emparés des hauteurs de Meljen, faisant de nombreux
prisonniers et prenant des canons à l'ennemi.
Dans
la région de Kosmaj, ils ont eu contact avec les troupes
Autrichiennes.
Et
pendant ce temps-là dans la région.
Un
télégramme venant de Londres, du « Times », publié
dans Le Figaro nous apprend que les communications des Allemands sont
menacées. « La prise du village de Vermelles et du Rutoire est
importante parce qu'elle met les Français en possession d'une
position qui commande une grande étendue de terrain.
Les
Français ne sont plus qu'à 7 km de Lens et tout près de la ville
industrielle de Pont-à-Vendin où convergent des voies ferrées et
un grand nombre de routes.
Si
ce succès, que les Allemands affectent de mépriser, est poursuivi,
les Français ne tarderont pas à être maîtres de la route
nationale qui relie Arras et Lens à La Bassée, par laquelle
l'ennemi fait passer ses approvisionnements, à travers la plaine de
La Gohelle.
Le
journal Le temps publie le télégramme d’un correspondant de
Copenhague au « Daily Mail » qui doit mettre du baume au
cœur à la population parisienne sous la menace des Taube allemands.
« Le Kaiser a peur des avions Russes : Le retour inattendu du kaiser
du front oriental a causé beaucoup de désappointement dans toutes
les classes de la société Allemande, où l'on espérait que
l'empereur reviendrait seulement à la tête de ses troupes
victorieuses.
Son
retour a été causé par l'inquiétude que ressent l'empereur au
sujet de l’activité des aéroplanes Russes qui le suivent partout.
»
Et
« Le Figaro » le même jour publie un télégramme de
dernière heure, nous apprenant que le Kaiser est faible puisque
malade. « La maladie du Kaiser : Des télégrammes de Berlin donnent
des détails sur l'état de santé de Guillaume II. Cet état est
jugé sérieux.
L'Empereur
souffre d'une pneumonie, aggravée de dépression nerveuse. Guillaume
II est extrêmement violent vis-à-vis de son entourage.
Les
médecins qui le soignent lui ont conseillé de ne pas retourner sur
le front.
La
maladie de l'Empereur cause une grande anxiété en Allemagne. »
Journal
du rémois Paul Hess (extraits)
Nuit
calme. Détonations de grosses pièces le matin. L’après-midi et
le soir, sifflement et obus.
« Le
Courrier » proteste contre la censure.
« Lecteurs
Rémois, lorsque vous remarquerez des blancs dans nos articles et que
ces articles se rapportent à des questions étrangères aux
opérations militaires, sachez bien que ces coupures nous sont
imposées par la censure civile, parce que nous défendons trop
énergiquement à son gré, vos droits, vos intérêts, vos
libertés. »...
On
peut encore lire plus loin: « C’est à M.le commissaire
spécial de police qu’est dévolue présentement l’illégale
censure des journaux Rémois…………….
(supprimé)-—————————————————————
Nous entretenons de bons rapports avec la police Rémoise et nous
collaborons volontiers avec elle dans la chasse aux malfaiteurs de
droit commun.
Par
contre, il ne nous convient pas du tout d’être placé sous sa
coupe, encore moins d’être déféré à ses chefs en attitude de
prévenu.
Second
point de vue :
Une
censure policière est forcément une guillotine sèche. Par métier,
un commissaire, si équitable soit-il, est disposé à trouver
partout matière à incrimination.
Alors
il ne peut que s’en donner à cœur joie à caviarder, à tailler,
à sabrer dans notre modeste prose, qu’il épluche comme il le
ferait de pièces à conviction.
Troisième
point de vue… Restons en là pour aujourd’hui et concluons.
Quelque puissent être les mérites de M.le commissaire, nous
récusons absolument ce grand inquisiteur civil.
Contraint
et forcé, nous devrons continuer à lui soumettre nos morasses. Mais
nous protestons hautement contre cette double violation de la loi et
des convenances.
VI)
Décision
au 118 ème RIT de Verzenay
Chaussures.
– Le général commandant la DES. fait connaître :
1°
que les corps doivent effectuer sur place, le plus de réparations
possible aux chaussures –
2°
que les chaussures qu’ils ne peuvent réparer doivent être
envoyées au dépôt. Par conséquent les Cies. qui ne peuvent
réparer leurs chaussures encore susceptibles d’être utilisées
devront les verser au magasin du corps à Verzenay. Le bureau du
colonel tient d’un autre côté à leur disposition une liste des
maisons d’Épernay qui se chargeront de réparer les chaussures...
VII)
Le
retour du gouvernement à Paris
Le
8 décembre 1914 le Président de la République visite le Petit
Palais, où sont exposés les objets religieux des églises
bombardées...
Réfugié
à Bordeaux depuis le 29 août, le gouvernement Français regagne
Paris, une fois le front stabilisé, le 8 décembre.
Poincaré,
le président de la République, et Viviani, le Président du
Conseil, auraient quant à eux souhaité rentrer dans la capitale
beaucoup plus tôt.
Mais
Joffre, les mains totalement libres en l’absence de tout exécutif
à proximité, et dotés de pouvoirs énormes en raison de l’état
de siège, a fait reculer cette date autant que possible... Cette
date marque le vrai retour du gouvernement civil en France, notamment
en ce qui concerne la gestion du conflit.
VIII)
L’autre
bataille des Falklands
Le Scharnhorst,
ayant encaissé au moins 15 obus de 305 mm, est en feu, prend du gîte
et, à 16h04, il chavire, puis coule à 16h17.
Tout
sauvetage rendu impossible par le combat qui continue, il n’y a
aucun survivant…
Pendant
ce temps, le reste de la flotte de Sturdee donne la chasse aux
croiseurs légers Allemands.
Le Leipzig,
en queue, est la première victime. Ralenti par les tirs du Glasgow,
il finit par être à portée du Cornwall et, à 19h, il
est en feu, deux cheminées et son mât principal abattus, à court
de munition, il tente une attaque à la torpille contre
le Cornwall et son équipage se prépare à l’évacuation.
Le
Glasgow se rapproche alors et lui donne le coup de grâce.
Au
bout de trois semaines de retrouvailles multiples... Sur mes terres
ancestrales, des lectures multiples, dont les souvenirs de course du
commandant en second du croiseur Allemand Gneisenau, Hans Pochhammer,
au début de la première guerre mondiale.
J’y
ai retrouvé des souvenirs des récits de l’Oncle Paul, parus dans
Spirou durant les années 70 et 80...
C’est
probablement aussi par ces récits d’histoire assez anecdotiques
que le virus de l’histoire s’est lentement inoculé en moi. Mais
le plus terrible dans ce récit de batailles aussi courtes que
dramatiques (des mois de croisière pour deux batailles de quelques
heures, l’une gagnée, celle de Coronel, l’autre perdue, celle
des Falklands)…
Le
plus terrible, ce sont les chiffres.
Lors
de cette dernière bataille, les Anglais coulent 4 croiseurs
Allemands, dont les effectifs se portent en tout à 2 200
hommes. Du Scharnhorst, le croiseur amiral du comte Von Spee, aucun
survivant, du Gneisenau, 187 arrachés à la mer, du Leipzig, 18, du
Nürnberg, 10.
Soit
2 000 hommes qui disparaissent en quelques heures au large des
Falklands. Et, étonnamment, ces pertes colossales (mais les saignées
n'ont-elles pas été aussi terribles sur l’Yser, sur la Somme au
même moment ?) ne semblent impressionner personne alors, pas
plus les vainqueurs que les vaincus.
Des
chiffres hallucinants à notre époque, quand on sait que les
Américains n’ont pas davantage perdu d’hommes en 2 ans de guerre
Irakienne.
IX)
Lu
dans le « Miroir » en date du mardi 8 décembre 1914
(tiré du Miroir de Noël 1914)
France.
-Nous
continuons à attaquer les tranchées ennemies auprès de l’Yser,
notre offensive progresse dans la région d’Armentières et auprès
d’Arras, et spécialement entre Béthune et Lens, avance
sensible dans le Santerre, près de Roye (…)
Allemagne.
-D’après
les dépêches de La Haye, des officiers Allemands du lansdsturm ont
refusé d’aller au feu, et le prince héritier de Bavière serait
blessé.
Certaines
informations disent que si Guillaume II a fait venir le comte
Tisza à son quartier général c’est pour lui conseiller de faire
de grandes concessions aux Roumains de Transylvanie... Le comte
Tisza s’y est refusé.
Russie.
-Le
Messager de l’Armée Russe présente un exposé complet de la
situation sur le front oriental.
En
Mazurie, dans la Prusse Orientale, la guerre a pris le caractère
d’une campagne de tranchées. De Thorn à Biala, les parties
adverses déploient une vive activité, mais sans grand résultat
jusqu’ici.
De
Thorn à Cracovie, c’est la grande bataille. Entre Czenstchowo et
Cracovie, l’ennemi a été repoussé avec de grosses pertes
par les troupes Russes.
En
Galicie, les armées Russes continuent à s’avancer avec rapidité,
malgré la résistance désespérée des Austro-Hongrois.
L’Italie
se plaint amèrement des manœuvres du consul Allemand à Tripoli.
Le
roi de Monténégro, dans un message, déclare qu’il a perdu
le tiers de son armée.
X)
Retour
sur cet épisode singulier de la guerre 14-18, avec François
Maekelberg, un passionné d'histoire nordiste qui organise, depuis
2007, une reconstitution sur les lieux des faits. Entre légende et
réalité :
L'organisation
des matches de foot?
Dans
les Flandres, les seuls témoignages probants de matchs organisés
concernent Frelinghien et Comines-Warneton au lieu-dit Le Touquet.
2
matchs ont opposé Britanniques et Allemands, avec une victoire (3-2,
à chaque fois), de ces derniers.
Un
registre régimentaire précise même qu'au Touquet, la rencontre
s'est disputée « avec une vieille boîte de conserve en
guise de ballon ».
« Ailleurs,
on a sans doute aussi joué au foot, mais de là à parler de match
organisé...», tempère François Maekelberg.
Ainsi,
toujours à Comines-Warneton, au lieu-dit Saint-Yvon, une
ébauche de match a été interrompue par les officiers Britanniques.
Ce
qui n'a pas empêché la trêve, entamée la vieille de Noël, de se
poursuivre au-delà du 1er janvier.
Dans
la même zone, un lieutenant Britannique assure, dans ses mémoires,
avoir refusé de boucher les trous d'obus pour qu'un match puisse se
jouer le 1er janvier.
Le
partage des chants de Noël?
Cette
histoire de chants est évoquée, dès le 8 décembre 1914, dans le
journal d'un soldat Britannique posté à Comines-Warneton.
Il
raconte : « Un Allemand vient de chanter notre hymne
national. Notre officier demande de répondre (...) Je pense qu'à
Noël, nous serons tous potes ». Pas d'autres témoignages.
« Il
y a peut-être eu d'autres situations identiques. Après tout, les
tranchées ne sont séparées que par 20 à 40 mètres »,
précise François Maekelberg. D'ailleurs, des échanges d'objets
entre les tranchées sont monnaie courante, en décembre 1914.
Les
punitions pour les soldats ? :
C'est
une photo parue le 8 janvier 1915, d'abord dans le « Daily
Graphic », qui déclenche la foudre des autorités.
On
y voit des soldats Britanniques et Allemands posant mélangés devant
l'objectif, sans indication de lieu, ni de date. « Ces
soldats savaient à quoi ils s'exposaient, glisse François
Maekelberg. Pourtant, les régiments sont restés sur place et aucune
sanction n'a été prise ». Il est vrai qu'à cette période,
côté Britannique, l'armée était décimée.
XI)
Dans
la nuit du 7 au 8, vers 18h00, une patrouille se distingue. Ordre
ayant été donné de chercher à faire des prisonniers.
N'écoutant
que leur courage, le Sous-lieutenant Lotz et le Sergent Tual de la 9e
Compagnie, partent avec 8 hommes d'un groupe franc. Ils arrivent
ainsi jusqu'au réseau de fils de fer allemand que l'un des soldats
coupe sur une largeur de 8 mètres. Profitant de cette brèche, la
patrouille continue à avancer.
Tout
à coup, des coups de feu partent et en arrière de la patrouille.
C'est le feu d'une salve Allemande. Ils ont dépassé la 1ère ligne
ennemie, qu'importe, ils avancent et arrivent ainsi à la grande
route Berles-aux-Bois – Ransart.
Là,
tapis dans le fossé, ils attendent.
2
Allemands passent en courant. D'un bond, le Sous-lieutenant Lotz
saute sur l'un deux et comme il peut crier, il lui enfonce une
baïonnette dans la gorge. Pendant ce temps, le Sergent Tual est
sauté sur l'autre Allemand et le maintient. Mais l'alarme est donné
dans les lignes ennemies et la fusillade commence assez intense.
La
patrouille retraverse les lignes par la brèche faite en allant et
regagne ses tranchées, faisant escorte à leur prisonnier, pendant
que les balles ennemies pleuvent autour d'eux mais heureusement sans
atteindre personne...
Le
Sous-lieutenant Lotz déjà médaillé est proposé par le Colonel
pour la croix de la Légion d'Honneur, le Sergent Tual qui a déjà
fait preuve à maintes circonstances d'un courage à toute épreuve
est proposé pour la médaille militaire, en attendant il est nommé
Adjudant.
Après
cette patrouille, les Allemands craignant une attaque tirent toute la
nuit se servant même de leurs mitrailleuses mais en vain, nous
n'avons aucunes pertes à déplorer.
Le
Colonel dans sa décision mentionne de nouveau copie de la citation
du 41e à l'ordre de l'Armée, inscrite à l'historique des faits du
4 novembre qui a paru dans le Journal Officiel du 28 novembre 1914.
Le Colonel mentionne aussi une lettre du Général Delors ainsi
conçue :
Paris
le 28 novembre 1914. Mon cher camarade, je viens de lire la citation
du 41e RI à l'ordre du jour de l'Armée.
En
ma qualité d'ancien Colonel de ce brave Régiment, j'en suis très
fier et je suis heureux d'adresser tous mes compliments au Colonel,
aux Officiers, aux Sous-officiers, Caporaux et soldats de mon cher
41e.
Bien
cordialement
Signé
Delors, 10 rue J.B. Dumas Paris.
Le
Colonel a répondu :
Mon
Général, je vous remercie au nom du Régiment de la lettre d'éloges
que vous nous avez bien voulu nous adresser. Animé d'un esprit de
Corps, dont ses anciens Colonels ont le droit d'être fiers, le 41e a
lutté jusqu'à la destruction.
A
la fin octobre, il ne reste plus que quelques débris autour du
Drapeau. Depuis nous l'avons reconstitué et nous voici de nouveau à
3 600 hommes, avec de bons cadres, la plupart sorti de ses rangs,
tous prêts à recommencer, tant que la France voudra, tant qu'il
restera un soldat capable de porter les armes.
Gloire
au 41e
XII)
Les
journaux ont parlé dernièrement de 25 à 30 obus par jour sur
Béthune »
Publié
par claude tronel le 08/12/2014 à 23:30:54
Léon Mortreux
écrit à son oncle à Béthune. Le Sergent Léon Mortreux se languit
toujours à Vimoutiers.
Dans
cette lettre envoyée à Fernand Bar, il raconte que les
départs sur le Front sont retardés à cause du changement de
tactique des armées. Impatient de repartir affronter l’ennemi,
Léon veut en finir avec cette guerre qui ne fait que débuter.
Depuis
novembre 1914, les armées Françaises, Britanniques et
Allemandes ont changé de stratégie militaire. De la
guerre de mouvement, le conflit s’est installé dans une guerre de
tranchées. Les mouvements de troupes sont moins nombreux.
Toujours
ironique dans ses courriers, Léon Mortreux évoque le mois
d’août 1914, les marches en campagne, « les patelins
traversés en riant … on changeait de sites, on mourrait dans des
champs ensoleillés ».
Il
évoque même les bons moments ! … L’exploration des poulaillers
et des caves.
Et
puis qu’est ce qui fait le « soldat », si ce n’est un
vieux fond de canaillerie qui vit en nous et nous incite à profiter
vite car demain !
Ironique,
lucide sur ce qui l’attend, Léon craint de voir cette guerre
de tranchées s’éterniser pour s’installer dans « un état
de paix armé à minimum d’hostilités »
Lettre
de Léon Mortreux à Fernand Bar, le 8 décembre 1914
« Quels
canards racontent ces journalistes ! Il faut cependant
reconnaître qu’ils ont parfois un réel mérite à chercher à
leurs sources les sujets de leurs narrations »
8
décembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/8-decembre-1914/
Paris.
Maurice Chaumette. Dans l'encadrement de la porte, Maurice regarde
son bureau avec émotion. Le bureau de bois laqué, jadis
parfaitement aligné avec ...
Mardi
8 décembre 1914: Nous gagnons la plaine de Gohelle
www.il-y-a-100-ans.fr/.../mardi-8-decembre-1914-nous-gagnons-la-plaine-...
8
déc. 2014 - Politique, société, culture, sport, insolite, qu'elle
soit nationale, internationale ou régionale, retrouvez ce qui
faisait l'actu dans nos journaux il y ...
8
Décembre 1914 | histoiresnousici
https://histoiresnousici.wordpress.com/2014/12/07/8-decembre-1914/
7
déc. 2014 - Chère Epouse, Chère Mère Chers Enfants Depuis 7 ou
huit jours j'ai reçu une lettre de toi tous les jours je n'y réponds
pas pour le moment je ...
8
décembre 1914 : la butte de Vauquois s'embrase
lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/.../8-decembre-1914-la-butte-de-v...
8
déc. 2014 - Tandis que les grandes administrations déménagent de
Bordeaux pour retrouver Paris, de très durs combats sont à nouveau
signalés en ...
Decembre
1914/167eRI - 167e Régiment d'Infanterie
167e.regiment.free.fr/167eregimentinfanteriedecembre1914.html
La
73e DI lance l'attaque le 7 décembre 1914, avec sept bataillons
(167e, 346e, ... "Positions du 3e Bataillon du 167e d'Infanterie
les 7 et 8 Décembre 1914".
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avez consulté cette page le 16/12/14.
Herald
Dick Magazine: Histoire parallèle : 8 décembre 1914 ...
herald-dick-magazine.blogspot.com/.../histoire-parallele-8-decembre-19...
8
déc. 2014 - 8 décembre 1914 : Au large des îles Malouines (ou
Falkland Islands en anglais), l'escadre allemande des croiseurs basés
dans le Pacifique, ...
Histoire:
A-t-on vraiment joué au foot pendant la Trêve de ...
www.20minutes.fr
› Lille
9
déc. 2014 - Cette histoire de chants est évoquée, dès le 8
décembre 1914, dans le journal d'un soldat britannique posté à
Comines-Warneton. Il raconte: ...
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