14 DÉCEMBRE 1914
I)
1ere
ligne : 1 peloton de la 11e à la tranchée Ouest de l’ouvrage
N, 1 peloton dela 9e Cie à la tranchée Est de l’ouvrage N, 3
sections de la 12e Cie aux Mélèzes.
2e
Ligne: 1 peloton de la 11e Cie tranchée Ouest de l’ouvrage.
1 peloton de la 9e Cie à la tranchée Est de l’ouvrage ? et 1 section 12e Cie.
1 peloton de la 9e Cie à la tranchée Est de l’ouvrage ? et 1 section 12e Cie.
Pendant
toute la seconde moitié du mois de Décembre, le 3e Bataillon
continue à retourner le terrain, organisant défensivement les
positions conquises, reliant tranchées et ouvrages les uns aux
autres.
Cette
fois, l'ennemi bien que toujours très combatif, a montré moins de
pugnacité qu'à l'ordinaire. Tous les assauts Français sur cette
partie du Front sont couronnés de succès. Sur les 4 km que présente
le Front, 1 500 m ont été gagnés par les troupes Françaises.
A
nouveau, la combativité et le courage de nos soldats ont su pallier
à la faiblesse de notre artillerie. Culbutés, les Allemands se
repositionnent sur la crête du bois et se hâtent d'organiser le
terrain.
En
parallèle à ces événements, le 167e RI participe aux opérations
visant à la réduction du bastion de Mort Mare. Une action
d'envergure est organisée sur le flanc ouest de ce point.
Aux
1er et 2e bataillons du Commandant Duchaussoy, alors en réserve à
Royaumeix, est confiée l'attaque des lisières Nord du bois de
Remières.
Le
mois de décembre 1914 est épouvantable dans la région.
La
boue de la Woêvre rend difficile les manœuvres.
L'attaque
est différée jour après jour.
Dans
la nuit du 14 au 15 Décembre, les bataillons du 167e est relevé par
le 252e et regagne les cantonnements désignés de Ansauville, (E.M
et 1er Btn), et Ménil la Tour, (2e Btn), où ils arrivent
respectivement à 2h00 et 5h00.
II)
Cuinchy
(Pas-de-Calais).
À
8h30, un ordre d’opérations de la Division maintient les ordres de
la veille... objectif : Voie ferrée La Bassée – Grenay.
À
9h20, un autre ordre d’opérations arrive de la Brigade, même
objectif.
À
13h, on annonce un feu roulant de 3 batteries de 75 et une batterie
de 120 sur le front devant durer de 13h30 à 13h40 pour permettre le
mouvement en avant si l’ennemi abandonne les tranchées.
Nous
sommes étroitement liés avec la gauche du secteur Sud (295°).
Cette
gauche n’ayant pas bougé, nous n’avons pas pu progresser, les
tranchées devant nous sont occupées.
20h:
Ordre de la Brigade annonçant l’attaque du 295e par une
préparation d’un feu violent de notre demi-secteur Nord.
Le
colonel Peron fixe son heure d’attaque pour 6h.
Le
tir de notre ½ secteur commencera à 5 h 50. 23 heures ; Contre
ordre repoussant à une date ultérieure cette attaque. Les mortiers
tirent encore à la tombée de la nuit.
Extrait
du Journal de Marches et opérations issu du site internet
http://www.pourceuxde14-regimentschalonsursaone.fr
III)
En
Belgique, un télégramme du correspondant du « Handesblad »
nous apprend que des mouvements de troupes importants ont eu lieu à
Anvers.
Des
régiments de landsturm ont traversé la ville, se dirigeant vers
l'ouest. On annonce aussi la concentration de troupes Allemandes
entre Liège, Namur et Maubeuge.
Une
dépêche d'Amsterdam annonce que des troupes Anglaises ont repris
Passchendaele.
Le
« Daily Expres » reçoit de la frontière Néerlandaise :
« Les flottes alliées ont recommencé après-midi le bombardement
de la côte Belge occupée par les Allemands. Le feu des navires a
été dirigé principalement contre l'extrême droite de la ligne
Allemande. »
Sur
le front Russe, les attaques opiniâtres des Allemands contre le
front Ilow-Lowicz-Strykow-Lodz et une ligne nord-sud à 16 km à
l'ouest de Piotrkow ont été repoussées.
Néanmoins,
en raison de sa position en flèche, les Russes ont cru devoir
évacuer Lodz.
En
Galicie, les Autrichiens, qui paraissent avoir reçu des renforts
Allemands, ont repris l'offensive dans la région Neu-Sandec, contre
l'aile gauche Russe.
En
Serbie, les armées Serbes progressent dans les hautes vallées de la
Morava occidentale et sur la rive gauche du Ljig.
Ils
se sont emparés des hauteurs de Meljen, faisant de nombreux
prisonniers et prenant des canons à l'ennemi.
Dans
la région de Kosmaj, ils ont eu contact avec les troupes
Autrichiennes.
IV)
Dans
la nuit du 14 au 15 Décembre, les bataillons du 167e est relevé par
le 252e et regagne les cantonnements désignés de Ansauville, (E.M
et 1er Btn), et Ménil la Tour, (2e Btn), où ils arrivent
respectivement à 2h00 et 5h00.
V)
Début
de la première bataille de Champagne... La bataille de Champagne par
rétronymie première bataille de la Champagne est une
offensive des armées Françaises contre les armées Allemandes dans
cette région lors de la première guerre mondiale... L’offensive
commence le 14 décembre 1914 et se poursuit jusqu’au 17 mars 1915.
Des
précisions
sur: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Champagne_%281914-1915%29
VI)
Combats
dans le pays Rémois avec le 347e RI
Vers
5h, canonnade ennemie : 2 obus allemands de 77 mm tombent près du
Moulin de la Housse.
Vers
6h, un autre obus de 77 éclate près des tranchées de 3e ligne, et
blesse le soldat Boitieux de la 22è Cie.
Le
347e quitte, sur l’ordre du Général commandant la 103e Brigade,
le sous-secteur de la « Butte de Tir » pour occuper le
sous-secteur du Linguet.
VII)
Fraternisation
entre Poilus et Alboches
Extrait
de Paroles de poilus lettres et carnets du front 1914-1918-Librio-
(extrait)
Tranchées-Palace,
le 14 décembre 1914
« Chers
parents,
Il
se passe des faits à la guerre que vous ne croiriez pas, moi-même,
je ne l’aurais pas cru si je ne l’avais pas vu, la guerre semble
autre chose, eh bien, elle est sabotée.
Avant-hier
et cela a duré 2 jours dans les tranchées que le 90e occupe en ce
moment Français et Allemands se sont serré la main, incroyable, je
vous dis ! Pas moi, j’en aurais eu regret.
Voilà
comment cela est arrivé : Le 12 au matin, les Boches arborent un
drapeau blanc et gueulent : « Kamarades, Kamarades, rendez-vous. »
Ils
nous demandent de nous rendre « pour la frime ». Nous, de notre
côté, on leur en dit autant, personne n’accepte.
Ils
sortent alors de leurs tranchées, sans armes, rien du tout, officier
en tête, nous en faisons autant et cela a été une visite d’une
tranchée à l’autre, échange de cigares, cigarettes, et à
100 mètres d’autres se tirent dessus, je vous assure, si nous ne
sommes pas propres, eux sont rudement sales, dégoûtants ils sont,
et je crois qu’ils en ont marre eux aussi.
Mais
depuis, cela a changé on ne communique plus, je vous relate ce petit
fait, mais n’en dites rien à personne, nous ne devons même pas en
parler à d’autres soldats.
Je
vous embrasse bien fort tous les trois.
Votre
fils, Gervais. »
Voir
aussi le blog: http://librepensee04.over-blog.com/page-2132001.html
VIII)
Lu
dans « le Miroir » en date du lundi 14 décembre
1914 (N°57 du 27 décembre 1914)
France :
-Journée
relativement calme, sauf aux alentours d’Ypres, où 3 attaques
d’infanterie Allemandes ont été repoussées.
A
Senones, où l’ennemi a été également refoulé, et à Aspach
(Haute-Alsace) où il a vainement esquissé une tentative sur la
gare.
Les
Serbes ont poursuivi leur beau succès. Après avoir forcé
l’armée Austro-Hongroise à se diviser en 2 tronçons, ils ont
rejeté l’un, celui du Nord, dans la direction de Chabatz, en
occupant Kamenitsa, l’autre a repassé la Drina rentrant en Bosnie.
De
ce côté, les forces Serbes ont repris les localités frontières de
Rogatitsa et de Baïna-Basta. Elles vont à nouveau pénétrer sur le
sol Austro-Hongrois où les Monténégrins les ont précédés en se
saisissant de la ville Bosniaque de Visegrad.
L’ambassadeur
de Turquie à Rome a déclaré au ministre des Affaires étrangères,
M. Sonnino, que la Sublime Porte donnera une réparation au sujet de
l’incident d’Hodeïdah et qu’elle désire entretenir de bons
rapports avec la Péninsule.
Mais
le ton très décidé dont a usé M. Sonnino pour exposé l’affaire
à la Chambre a frappé tout le monde et en Italie et au dehors.
Prusse.
Le
ministre du Commerce de Prusse a fait afficher dans tous les lieux
publics du royaume une proclamation pour engager les Prussiens à se
montrer ménagers du pain, des pommes de terre et de tous les
aliments.
Ce
document atteste que la disette se fait sentir durement outre-Rhin.
Par ailleurs les journalistes Italiens qui reviennent de Berlin
déclarent que les milieux dirigeants ne dissimulent point leur
inquiétude.
Le maréchal von der Goltz est arrivé à Constantinople après s’être arrêté quelques temps à Sofia.
Le maréchal von der Goltz est arrivé à Constantinople après s’être arrêté quelques temps à Sofia.
Ayant
réorganisé jadis l’armée Turque, il est de nouveau chargé d’une
mission auprès d’elle, avec des pouvoirs très étendus, ceux d’un
vice-roi, paraît-il.
Grèce-Bulgarie.
-Les
relations s’améliorent entre la Grèce et la Bulgarie. Elles ont
décidé de nommer une commission mixte qui examinera les conflits
survenus où à survenir et leur cherchera des solutions amiables.
La Russie dote la Galicie d’une organisation complète. La province est d’ailleurs presque totalement occupée par ses troupes.
« Le Goeben », le croiseur allemand au service de la Turquie a tiré quelques coups de canon devant le port Russe de Batoum dans la mer Noire. Mais cette canonnade est demeurée inefficace, et le Goeben, bombardé par les forts a dû prendre la fuite.
« Le
Goeben qui sous le nom de Sultan Yavouz Selim bat maintenant pavillon
Turc »
Belgique.
-Les
dommages que l’armée Allemande a causés à la Belgique sont
estimés à
5
312 millions. Dans ce chiffre colossal les dégâts de Liège
s’inscrivent pour 173 millions, ceux de Louvain pour 185, ceux de
Charleroi pour 515, ceux des districts ruraux pour 1 410, ceux
d’Anvers pour 505, ceux subis par l’État (chemins de fer,
routes, etc.) pour 1 200, et ceux provoqués par l’interruption du
commerce pour un milliard...
IX)
Le
repos du lieutenant de Gaulle et de ses hommes aura été de
courte durée, il est interrompu par les visites d’officiers
supérieurs qui n’ont pas ménagé leurs critiques sur leur
relâchement pourtant légitime, en retrait du front.
Celui
qui devient l’adjoint du colonel du 33e RI effectue en ce 14
décembre 1914 un exercice avec sa compagnie et au retour, en fin
d’après-midi, en rentrant dans le village Marnais de Crugny près
de Fismes, il croise le capitaine Spitz qui est le chef d’état-major
de la division et qui lui confie :
« On
part demain ».
Il
faut se tenir prêt mais ce n’est pas une certitude que le retour
au front va s’effectuer dans un délai aussi court. Cela signifie
d’abord qu’il faut être prêt dans l’heure à repartir pour le
front et si possible de faire mouvement dans la demi-heure.
X)
Dans
le « Journal Le Temps », nous voyons apparaître des
articles relatifs à une éventuelle trêve de Noël, souhaitée par
le Pape, mais qui n’est pas près de se réaliser.
En
voici un issu du journal « l'Osservatore Romano », organe
du Saint-Siège, qui publie la note suivante :
«
Plusieurs journaux ont annoncé que le pape avait pris l'initiative
d'une trêve d'armes, s'appliquant au moins à la journée de Noël.
Cette
nouvelle est conforme à la vérité. En effet, le Saint-Père, en
hommage de foi et de dévouement au Christ rédempteur, qui est par
excellence le roi pacifique et le prince de la paix, obéissant en
même temps à un noble sentiment d'humanité et de pitié,
principalement envers les familles des combattants, s'était adressé
confidentiellement aux gouvernements des puissances belligérantes,
afin de connaître comment serait accueillie par eux la proposition
d'une trêve en ce jour de fête si cher et solennel.
Toutes
les puissances auxquelles il s'est adressé répondent qu'elles
apprécient hautement l'esprit élevé de l'initiative pontificale.
La
plupart y adhérent avec sympathie, cependant quelques-unes ne
croient pas pouvoir seconder pratiquement cette initiative, qui ne
peut en conséquence se réaliser, par suite du manque d'unanimité
des consentements nécessaires pour atteindre le résultat
bien-faisant qu'attendait le pape. »
XI)
Sur
le plan militaire, informée par Bâle, un article de La « Vossische
Zeitung » précise que presque chaque jour on aperçoit autour
de Mulhouse et au-dessus de la région du Sundgau des aviateurs
Français, par groupes de deux ou trois, venant de la direction de
Belfort, mais ces aviateurs volent à de telles altitudes que les
poursuites restent sans succès.
Le
communiqué du ministère de la Guerre indique que
De
la frontière Belge à la
Somme, rien à signaler.
De
la Somme à l'Argonne, canonnades intermittentes et peu intenses,
sauf dans la région de Crouy.
En
Argonne, nous avons fait quelques progrès et conservé notre avance
des jours précédents.
Dans
les Vosges, la gare de Saint-Léonard, au sud de Saint-Dié, a été
violemment bombardée à grande distance par les Allemands.
En
Alsace, grande activité de l'artillerie ennemie. Sauf à Steinbach,
où une attaque d'infanterie Allemande partie d'Uffholtz a pu prendre
pied, nous avons partout maintenu nos progrès antérieurs.
Le
communiqué officiel indique qu’en Belgique de la mer du Nord à la
Lys : Les Anglais ont enlevé un petit bois à l'ouest de Wytschaete.
Le terrain gagné par nos troupes, le long du canal d'Ypres et à
l'ouest d'Hollebeke a été conservé malgré une vigoureuse
contre-attaque de l'ennemi. (Wytschaete est une commune de la Flandre
occidentale, à 7 kilomètres au sud d'Ypres.)
Dans
la campagne Russe, sur le front Lowich-Ilof, les Allemands
s'acharnent dans leur offensive.
Dans
les autres régions, au nord de la Vistule, le communiqué ne signale
que des actions de détail.
Au
sud de Cracovie, la situation est sans modification, la bataille
continuant toujours.
L'effort
Allemand en Pologne paraît toujours concentré sur Lowitch, où l'on
estime que, sur un front de 50 kilomètres, 10 à 12 corps d'armée
Allemands sont massés.
Les
dernières nouvelles des environs de Lodz indiquent que la résistance
des Russes n'est aucunement brisée jusqu'ici.
Leurs
nouvelles positions sur la Miazga (affluent de la Pilitza coulant au
sud-est de Lodz) n'ont été coupées qu’à une vingtaine de
kilomètres à l'est de Lodz, ce qui démontre selon le journaliste
du « Temps », qu'il reste beaucoup à faire avant que la
résistance Russe puisse être considérée comme définitivement
brisée... Le journaliste continue son analyse de la situation,
ainsi : Quant à l'avance Allemande de Mlawa, dans le nord de la
Pologne, elle ne paraît pas sérieuse.
Tout
le pays au nord de la Vistule est marécageux et la forteresse de
Novo-Georgiewsk, près du confluent de la Narew et de la Vistule,
barre la route.
Cette
offensive a plutôt pour objet de contenir l'avance Russe dans la
région au sud des lacs de Mazurie.
Dans
la région difficile des lacs de Mazurie, où une couche épaisse de
neige est tombée, les Russes continuent à se frayer lentement un
chemin.
En
Galicie, télégraphie le correspondant du « New-York Herald »
à Petrograd, les combats n'ont pas encore donné de solution.
La
position des forces opposées dans les passages des Carpates est peu
définie.
Les
Russes semblent avoir évacué Bartfeld.
En
revanche, ils tiennent le col d'Ouschok et le village de Madjanka.
Les
Autrichiens, qui luttent avec un acharnement désespéré, n'ont pas
encore renoncé à leur manœuvre débordante.
Elle
ne leur a procuré jusqu'ici que des échecs partiels et de lourdes
pertes. Przemysl est toujours étroitement bloquée. Les sorties de
la garnison sont journellement repoussées.
Le
correspondant du Times dans le nord de la France confirme que nos
canons ont réduit au silence des batteries Allemandes qui se
trouvent à l'ouest de Lille.
Leurs
obus ne tombent plus sur Armentières, et Béthune aussi est hors de
portée de leur artillerie lourde.
Les
Allemands ont enfin évacué les hauteurs au sud-est de la Bassée,
qui sont pour eux des positions stratégiques de premier ordre.
L'offensive
Française sur la ligne Lille-Arras et la capture de Vermelles ont
contraint les Allemands à se retirer de ces points, qu'ils ont
défendus si longtemps avec opiniâtreté.
Les
officiers Allemands tentent de déserter de toutes les manières
possibles.
Dans
le Figaro, nous apprenons qu’un officier Allemand a été retrouvé
dans un coffre :
«
Les journaux signalent qu'un douanier de Gravesend a remarqué ce
matin qu'un immense coffre était embarqué sur un vapeur
Néerlandais, à destination de Rotterdam. La vue du coffre éveille
ses soupçons et il le fait ouvrir. Un officier Allemand en sort, il
est promptement conduit en prison. »
XII)
14
décembre 1914, Berry
Voici
quelles sont les tranchées que nous occupons entre Hautebraye et la
cote 150, exactement au nord-est de Saint-Christophe. J’y ai passé
la journée.
Pour
atteindre aux tranchées de feu il faut, une fois passée la carrière
de la compagnie de réserve, suivre un boyau indéfini, taillé dans
le calcaire blanc, zigzaguant comme un serpentin déroulé. Les
balles et les obus se croisent en sifflant au-dessus du chemin. On
leur oppose une totale indifférence. Au bout de 800m on débouche
dans un chemin creux semblable à tous les chemins creux, boisé et
irrégulier, tantôt large, tantôt étroit, un de ces chemins où
l’on vient en été cueillir la noisette. C’est là la tranchée
qu’occupe le bataillon.
Le
chemin est bordé de tout un charmant petit village, véritable
capitale de Lilliput. Chaque homme, à peu près, a sa maisonnette, à
peine y tient-il à 4 pattes, à peine y tient-il étendu. Elle est
faite de terre, de planches, de branchages. Elles portent un nom :
« L’antre Pau », « Villa des Roses »,
« Maison à louer ».
Celle
des officiers est un peu plus vaste. On y trouve matelas et table.
Une cheminée faite de quelques pierres, avec deux gouttières
accolées comme tuyau de tirage pour le chauffage. Aux « murs »
des gravures, des dessins extraits de journaux, des cartes des
opérations en France, en Russie. Le capitaine Dufour a un lit
complet au-dessus duquel il fait installer un baldaquin en planches
destiné à le protéger contre les éclats d’obus. Il possède
également un fourneau de cuisine…
Au-dessus
des cabanes se trouvent les meurtrières de tir, en sorte que le
troupier sort de sa maison, la pipe aux dents, pour aller de temps à
autre tirer son coup de feu. Une sentinelle suffit pour plusieurs
meurtrières. On se promène là librement, absolument à l’abri
des balles, indifférent aux obus qui pour l’instant se croisent
entre les batteries. Les hommes raccommodent leur pantalon,
décrottent leurs brodequins, gravent des facéties sur la terre de
leur bicoque. Déjà ils connaissent les principaux acteurs de la
scène d’en face, la scène boche, et leur donnent des noms.
Il
y a Maxime.
Maxime
est un troupier Allemand qui se tient perché sur un peuplier, là au
bord de ce ruisseau. Quand Maxime aperçoit un troupier qui grimpe
vers… la feuillée (c’est le nom des W.C. en langue militaire) il
envoie 2 balles dans sa direction. Et puis, c’est tout. Il attend
le suivant pour tirer 2 nouvelles balles.
Il
y a Krupp.
Krupp
se tient au bord de ce chemin, au bout du champ de betteraves, dans
un petit abri. C’est un observateur.
Et
il y en a 20 autres.
« Pourquoi
ne tire-t-on point sur eux ? », vous exclamez-vous.
Bast !
on ne tire pas sur un isolé, aussitôt ce coup de feu amènerait des
bombes dans la tranchée. Autant se tenir tranquille. Et alors on
continue de bourrer sa pipe ou d’écrire à sa payse.
La
7e compagnie, outre ses meurtrières de tranchée, possède des
meurtrières dans un moulin incendié, le moulin de Chevillecourt.
Là
le spectacle cesse d’être riant. Il devient sinistre. Des créneaux
ont été percés dans les murs noircis de fumée. On marche sur les
débris des machines, sur des roues dentées, brisées, tordues…
Du
moulin on voit les… pierres des maisons en ruines de Chevillecourt
derrière lesquelles sont tapis les Allemands, si près, si près que
vraiment on ne peut en croire ses yeux.
Elles
sont en somme à quelques mètres. A quelques mètres de nous
commence un territoire si bien isolé du reste de la France que les
gens de Berry pour avoir des nouvelles de leurs cousins de
Chevillecourt doivent faire passer leurs lettres par la Suisse !
Un
caillou, une ficelle, au bout de cette ficelle la lettre et hop !
on pourrait l’envoyer à son destinataire. Au lieu de ces 20 mètres
il lui faut 1 200 kilomètres… A cause d’un fil de fer et de
quelques canons de fusil que l’on aperçoit le long de ce chemin
vicinal.
Pour
couper au court en rentrant à Berry je prends un chemin
extraordinairement boueux :
A
certains endroits il est enfilé par les balles et à ces endroits-là
il est dit qu’il faut prendre le pas de course.
C’est
commode à dire, on se voit contraint, pour avancer plus vite, à
tirer ses pieds de la boue en soulevant les genoux avec les mains.
Et
le pied en sortant fait : Môâff !… Et l’on est ahuri,
l’endroit franchi, de ne pas avoir reçu 10 balles dans le dos.
Cette
promenade en terrain mouvementé m’a mis mon pied hors d’usage.
Le Dr Caussade monte, à la nuit, me relever.
Je
descends à Vic s/ Aisne à bicyclette. Au passage dangereux de
Saint-Christophe une balle vient en sifflant mourir sur les rayons de
ma roue arrière qui l’envoie promener dans son rapide tourniquet
avec un bruit amusant.
A
Vic on m’a préparé une chambre dans la maison du notaire. Comme à
Vic, pays riche, il n’y a qu’un notaire, je vous laisse à penser
que cette chambre est magnifiquement et bourgeoisement notariale,
acajou, reps et tapisserie.
Fraternisations
dès 1914...lettres de poilus, textes de Lénine ...
librepensee04.over-blog.com/page-2132001.html
Paroles
de poilus lettres et carnets du front 1914-1918 -Librio- (extrait).
Tranchées-Palace, le 14 décembre 1914. Chers parents,. Il se passe
des faits à la guerre ...
Decembre
1914/167eRI - 167e Régiment d'Infanterie
167e.regiment.free.fr/167eregimentinfanteriedecembre1914.html
La
73e DI lance l'attaque le 7 décembre 1914, avec sept bataillons
(167e, 346e, ... A 14h30, la progression ne pouvant pas s'effectuer,
la compagnie d'attaque ...
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Lundi
14 décembre 1914 : Armentières et Béthune hors de ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../lundi-14-decembre-1914-armentieres-et-bethune-...
15
déc. 2014 - Lundi 14 décembre 1914 : Armentières et Béthune hors
de portée des canons allemands. Par la rédaction pour Il y a 100
ans - La Grande ...
Décembre
1914 - Chroniques - Pierre Aulas
aulas.pierre.free.fr/chr_g14_dec.html
Le
20 décembre 1914, le 160e régiment se trouvait rassemblé à
Wœsten. ..... Le président de la République à Reims », Le Temps,
lundi 14 décembre 1914.
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