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DECEMBRE 2014...
Cette
page concerne l'année 891 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
PREMICE
DU GRAND SCHISME
Photios
ou Photius Ier de Constantinople (en grec Φώτιος
/ Phốtios, en latin Photius), né vers
820, mort le 6 février 891 (ou 897), érudit et homme d'État
Byzantin, patriarche de Constantinople de décembre 858 à novembre
867, puis du 26 octobre 877 au 29 septembre 886.
L’Église
orthodoxe le compte au moins depuis la fin du Xe siècle parmi
les saints et les Pères de l'Église : le Synaxaire de
Constantinople mentionne sa fête à la date du 6 février. Les
Latins l'ont longtemps décrit comme le principal responsable du
schisme du IXe siècle.
Les
travaux de l'historien et ecclésiastique catholique François
Dvornik ont sur ce point rendu justice au patriarche, qui se
réconcilie avec le pape Jean VIII. Son activité de savant fait
également de lui une des personnalités les plus marquantes de
l'époque Byzantine.
Sa
date de naissance n'est pas connue : elle est antérieure à
828, et certaines estimations la font remonter jusqu'en 810, mais la
majorité des recoupements pointe autour de 820. Il appartient à une
famille noble de la capitale, proche du palais : Le patriarche
Taraise (784-806) est son grand-oncle du côté paternel, son père
Serge a la dignité de spathaire (porte-épée) sa mère s'appelle
Irène. Il a 4 frères : Serge et Constantin deviennent tous
deux protospathaires, et Serge épouse une sœur de l'impératrice
Théodora, Taraise (destinaire de la Bibliothèque) est patrice, le
plus jeune s'appelle Théodore.
Son
père, défenseur du culte des images, est destitué et exilé sous
le règne de Théophile, c'est sans doute « Serge le
Confesseur » dont parle le codex 67 de la Bibliothèque, auteur
d'une Histoire qui raconte les 8 premières années du règne de
Michel II (820-828), et revient ensuite sur celui de Constantin V
(741-775).
Photius
est certainement instruit à Constantinople et acquiert très jeune
une vaste culture :
Dans
sa Vie d'Ignace (hostile à Photius), Nicétas de Paphlagonie dit
qu'il connaît toutes les disciplines, grammaire et métrique,
rhétorique et philosophie, médecine et presque toutes les autres
sciences profanes, et qu'il l'emporte sur tous les autres savants de
son temps, rivalisant même avec les anciens.
Photius
ne mentionne aucun de ses maîtres : Sans doute parce qu'il se
considère comme essentiellement autodidacte, et aussi parce qu'ils
doivent tous être iconoclastes. Léon le Mathématicien en fait
certainement partie.
Il
prodigue très tôt un enseignement, comme en témoigne la Vie de
Constantin le Philosophe :
« Constantin
étudie Homère et la géométrie, et, avec Léon et Photius, la
dialectique et les autres disciplines philosophiques ». Dans la
lettre-préface de la Bibliothèque (écrite sans doute en 855), il
évoque des séances de lecture et de commentaire de textes qu'il
organise pour des disciples et amis (dont son frère Taraise), à
partir d'anciens manuscrits découverts dans des bibliothèques de la
capitale et qu'apparemment on ne lisait plus guère.
Léon
le Mathématicien, lui rendant hommage dans une épigramme, et
reconnaissant sa dette, l'appelle « professeur d'un
vieillard »... (γεροντοδιδάσκαλος, mot
emprunté à Platon). C'est dans ces années de jeunesse qu'il
compose son Lexique.
Vers
850, il est nommé prôtoasèkrètis, c'est-à-dire chef de la
chancellerie impériale, avec le rang nobiliaire de protospathaire.
Cette promotion est liée en partie au mariage de son frère Serge
avec Irène, la plus jeune sœur de l'impératrice-régente Théodora
et de Bardas.
En
855, il est désigné pour participer à une ambassade auprès du
calife de Bagdad, Jafar al-Mutawakkil, qui a pour but de négocier un
échange de prisonniers.
L'ambassade
part probablement peu avant le meurtre du premier ministre Théoctiste
(20 novembre 855), l'échange a lieu en février 856, et les
diplomates sont de retour en avril, le mois suivant la déchéance de
Théodora, le pouvoir étant désormais exercé par Bardas.
Le
patriarche Ignace, ancien moine très rigide, et proche de Théodora,
entre vite en conflit avec Bardas, accusé d'immoralité, à qui il
finit par refuser la communion devant toute la cour, à
Sainte-Sophie, le jour de l'Épiphanie de 857. Finalement arrêté et
exilé sur l'île de Térébinthe, il se fait extorquer par la force
une lettre de démission (23 novembre 858). Bardas le remplace par
Photius, qui est pourtant un laïc, et à qui on confère tous les
grades ecclésiastiques en 6 jours, ce qui est une procédure
douteuse canoniquement, mais qui a des précédents (Taraise en 784
et Nicéphore en 806, tous deux également anciens prôtoasèkrètis).
Il
est consacré par Grégoire Asbestas, ancien archevêque de Syracuse
excommunié pour insubordination par Ignace.
Dans
une lettre à Bardas, Photius se plaint d'avoir été forcé par lui
à prendre la charge de patriarche.
Dans
sa lettre synodique au pape Nicolas Ier, il affirme qu'il aurait
préféré rester avec ses livres et ses élèves. Cette dernière
lettre atteint Rome au début de l'année 860.
Nicolas
Ier répond qu'il est satisfait de la profession de foi du nouveau
patriarche, mais qu'il est troublé par les circonstances de son
avènement, en conséquence, il envoie deux légats, Rodoald de Porto
et Zacharie d'Agnani, pour examiner les conditions du retrait du
patriarche Ignace.
Les
légats pontificaux accomplissent leur mission à Constantinople au
début de l'année 861... Dans un synode tenu à Sainte-Sophie en
mai, ils admirent la validité du remplacement d'Ignace par Photius.
Ils
retournèrent à Rome accompagnés du secrétaire d'État Léon
porteur de messages de Photius et de Bardas. Mais pendant ce temps
les partisans d'Ignace, toujours détenu sur l'île de Térébinthe,
s'organisent ; l'archimandrite Théognoste, envoyé à Rome pour
y défendre sa cause, y arrive en 862. Finalement Nicolas Ier,
désavouant ses légats, tranche en faveur d'Ignace et envoie une
lettre à Constantinople exigeant qu'il soit rétabli, la
consécration de Photius étant une intrusion illégale.
Un
concile tenu au Latran en 863 confirme cette prise de position, et
d'autre part les légats Rodoald et Zacharie, accusés de s'être
laissé corrompre, sont dégradés et excommuniés en 864. L'empereur
Michel III et Bardas répondent au pape par une fin de non-recevoir
catégorique et des menaces, Photius est confirmé dans sa charge, et
les conditions de détention d'Ignace durcies.
À
cette querelle s'ajoute la rivalité des 2 Églises latine et grecque
pour l'évangélisation des Slaves
Le
23 septembre suivant, Basile le Macédonien fait assassiner Michel
III et s'empare du pouvoir. Voulant s'appuyer sur les opposants à
son prédécesseur, il doit montrer rapidement sa résolution de
lâcher Photius.
Le
26 octobre, fête de saint Démétrios, le patriarche critique
durement en chaire les meurtres commis par Basile et lui refuse la
communion... Quelques jours après, il est arrêté et enfermé au
monastère de la Sképè.
L'amiral
Hélias est envoyé sur l'île de Térébinthe pour délivrer Ignace
et le ramener entouré des plus grands honneurs au patriarcat.
D'autre
part, ne voyant pas d'avantage à poursuivre un schisme avec la
papauté, d'autant plus qu'il recherche l'alliance de l'empereur
Louis II pour reprendre la Sicile et Bari aux Arabes, Basile dépêche
le spathaire Euthyme à Rome pour négocier avec le nouveau pape
Adrien II les termes d'une réconciliation.
Un
concile a lieu à Rome en mai ou juin 869 en présence de délégués
Byzantins, où la personne et toutes les décisions de Photius sont
condamnées et anathématisées. Les actes du synode de l'été 867
sont brûlés solennellement devant la basilique Saint-Pierre.
Un
autre concile se tient à Constantinople à partir du 5 octobre
suivant, en présence de légats pontificaux (les évêques Donat
d'Ostie et Étienne de Nepi et le diacre Marinus). Photius est jugé,
il comparaît lui-même à la cinquième session, où il refuse de
répondre aux questions posées, et à la septième, en compagnie de
son consécrateur excommunié Grégoire Asbestas.
Sa
déposition est confirmée, et il est en outre accusé d'hérésie
(de soutenir que l'être humain a 2 âmes différentes). L'ancien
patriarche est condamné à la relégation dans le monastère du
Sténos sur le Bosphore. Anastase le Bibliothécaire, envoyé par
l'empereur Louis II, assiste à la dernière session du concile en
février 870. Juste après, le khan Boris de Bulgarie, qui est
présent à Constantinople, accepte de réintégrer l'obédience
Byzantine.
Depuis
le monastère où il est détenu, Photius maintient une
correspondance très active avec le réseau de ses amis. Il fait
également une cour très pressante à l'empereur Basile, allant
jusqu'à lui forger une ascendance imaginaire remontant à Grégoire
l'Illuminateur (car il est d'origine Arménienne) et à prétendre
avoir trouvé dans ses livres une prophétie annonçant sa grande
destinée.
À
une date incertaine entre 873 et 876, l'ancien patriarche est
autorisé à regagner Constantinople et devient précepteur des
princes impériaux, Léon et Alexandre. Il se réconcilie
officiellement avec le patriarche Ignace et affiche même une amitié
étroite avec lui. Un accord se fait pour que Photius succède à
Ignace après sa mort, ce qui a l'avantage de refermer les blessures
ouvertes par le conflit.
Le
26 octobre 877, 3 jours après la mort d'Ignace, Photius est de
nouveau proclamé patriarche de Constantinople. Une ambassade est
envoyée à Rome pour expliquer la situation. Le nouveau pape Jean
VIII se montre favorablement disposé.
Un
nouveau concile se réunit à Constantinople entre novembre 879 et
mars 880, en présence de 3 représentants de Jean VIII (le cardinal
Pierre de Saint-Chrysogone et les évêques Paul d'Ancône et Eugène
d'Ostie). Il est d'ailleurs très important puisqu'il réunit 383
évêques (contre 102 au maximum en 869/70). Cette assemblée annule
les mesures disciplinaires du concile de 869 et réintègre
solennellement Photius et ses partisans. Elle discute notamment de la
question du Filioque soulevée par Photius (concluant dans le sens de
la nécessité de s'en tenir au texte originel du Credo) et d'une
délimitation des pouvoirs et des compétences du pape et du
patriarche de Constantinople.
Le
rattachement de la Bulgarie à l'Église Byzantine est d'autre part
solennellement confirmé. C'est un succès sur toute la ligne pour
Photius. Dans la suite, ce concile (Pseudosynodus Photiana) est
rejeté par l'Église catholique, qui s'en tient au concile de 869,
tandis que l'Église grecque, au contraire, considère que cette
légitime assemblée a à juste titre annulé celle de 869.
Photius
est devenu un proche de l'empereur Basile Ier, dont les relations
avec son héritier Léon sont de plus en plus exécrables, jusqu'à
des scènes très violentes en public, et en 882 une accusation de
complot où le prince faillit être condamné à l'aveuglement, mais
est seulement incarcéré.
On
ne sait trop quel rôle Photius a pu jouer dans cette relation, mais
en tout cas Léon paraît l'avoir détesté, bien qu'ayant été son
élève, et très peu de temps après son accession au trône (29
août 886), il fait arrêter et incarcérer le patriarche en
l'accusant de trahison et de complot. Il le contraint à démissionner
(29 septembre) et le remplace par son propre frère Étienne, qui n'a
que 19 ans.
Photius
semble avoir été exilé dans un monastère éloigné de la capitale
qui n'est pas vraiment identifié. On ne connaît en fait rien de
certain de cette dernière partie de sa vie. Il serait mort un 6
février (jour où il apparaît dans le Synaxaire de Constantinople),
soit en 891, soit en 897...
Les
grandes querelles christologiques ont déjà commencé à éloigner
Église d’Occident et Église d’Orient. Des facteurs politiques,
comme l’invasion Normande des possessions Byzantines d’Italie, ou
sociaux-culturels, comme l’aspiration de la papauté à dominer la
scène politique, jouent au cours des siècles suivants un rôle au
moins aussi important que les querelles théologiques comme celle du
Filioque.
Ignace
est donc réinstallé en novembre 867. À peu près à la même
époque, le pape Nicolas Ier meurt, remplacé par Adrien II (règne
867 – † 872). Un synode se tient à Saint-Pierre de Rome en 869
qui condamne Photius et le synode de 867, ne reconnaissant les
évêques qui l’ont appuyé que s’ils signent un « libellus
satisfactionis » qui affirme que la Foi a été maintenue par
le Saint-Siège.
Après
quoi, le pape envoie des légats à un concile devant se tenir à
Constantinople à l’automne. Contrairement aux attentes de Rome,
non seulement les évêques se montrent hostiles au libellus, mais le
concile conclut que l’accord des 5 patriarches est nécessaire pour
toute décision de nature théologale (canon 21).
Les
occidentaux sont à nouveau défaits lorsque la question du siège
dont relève la Bulgarie est mise aux votes : Le concile décide
qu’il appartient à l’empereur de trancher la question. Le pape
est près d’excommunier Ignace lorsque celui-ci meurt en 877.
L’empereur
choisit alors de réinstaller Photius dont il a appris à apprécier
les talents. Ce dernier pour sa part veut une réconciliation avec
Rome, tout comme le pape Jean VIII (pape 872 – † 882). Un nouveau
concile est donc tenu à Constantinople en 879 qui annule les actes
du concile de 869, affirme la parfaite orthodoxie de Rome, tout en
anathématisant ceux qui ajoutent quelque chose au credo de Nicée
(autre effet des difficultés linguistiques : Le grec des légats
n’est peut-être pas suffisant pour savoir ce qu’ils signent).
Par ailleurs l’empereur envoie un message assignant l’Église de
Bulgarie à Rome (ce que refuse le tsar Bulgare). L’harmonie est
ainsi retrouvé entre Rome et Constantinople de telle sorte que
lorsqu’un nouveau schisme se déclare, à l’intérieur de
l’Église de Constantinople cette fois, concernant le quatrième
mariage de l’empereur Léon VI (règne 886 – †912), le tact du
patriarche et la prudence du pape évitent tout nouveau conflit.
Photios Ier de Constantinople — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Photios_Ier_de_Constantinople
Photios
ou Photius Ier de Constantinople (en grec Φώτιος / Phốtios ;
en latin ... 820, mort le 6 février 891 (ou 897), érudit et homme
d'État byzantin, fut patriarche de ... Son père, défenseur du
culte des images, fut destitué et exilé sous le règne de ...
auteur d'une Histoire qui racontait les huit premières années du
règne de ...
Photius
Ier (patriarche de Constantinople, 0820 ... - Data BNF
data.bnf.fr/11919609/photius_1/
Autres
formes du nom : Michel Photios (patriarche de Constantinople,
0820?-0895?) .... Photius, patriarche de Constantinople et écrivain
byzantin (820-891)
Histoire
de Photius, patriarche de Constantinople, auteur du ...
www.worldcat.org/...photius-patriarche-de-constantinople.../10034082
Histoire
de Photius, patriarche de Constantinople, auteur du schisme des
Grecs, ... Saint, Patriarch of Constantinople, -- approximately
820-approximately 891.
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